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Vie Protestante Réformée

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Jean Calvin

"Puisque Dieu, par conséquent, nous justifie par la Médiation du Christ, Il nous Acquitte, non pas par l'aveu de notre innocence personnelle, mais par une imputation de la justice ; de sorte que nous, qui sommes injustes en nous-mêmes, sommes considérés comme Justes en Jésus Christ."

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10 mars 2020 2 10 /03 /mars /2020 22:59
Hypocrisie, vice et vertu à la Lumière de l'Evangile

L’hypocrisie est l’hommage que le vice rend à la vertu. De prime abord, ce vieux dicton peut paraître obscur.  Il signifie que l’hypocrite, en déguisant ses vices et en tâchant de paraître vertueux, reconnaît à sa manière la supériorité de la vertu sur le vice, puisqu’il préfère qu’on le prenne pour vertueux, alors même qu’il ne l’est pas et le sait très bien.

On peut toutefois se demander si dans un monde où les notions de vice et de vertu sont devenues bien floues, voire ont été quasiment abolies, il y a encore une place pour l’hypocrisie.  Dans ce monde qui n’est même plus immoral, mais amoral, où les notions de bien et de mal s’estompent à grandes enjambées, où tout se vaut et donc où rien ne devrait plus être qualifié de vicieux, il n’y a plus de place pour l’hypocrite, dans la mesure où il n’existe plus aucune façade, plus aucune barrière.  Pourquoi donc faudrait-il se déguiser ?

Définir l’hypocrisie, sur quel fondement ?

Et pourtant, aujourd’hui, l’hypocrisie est dénoncée en boucle par les uns et les autres sur tous les modes et dans tous les médias, particulièrement en ce qui concerne les affaires de scandales sexuels, dont l’actualité regorge: viols, pédophilie, harcèlement sexuel dans le monde professionnel, exhibitionnisme sur les réseaux sociaux ou divulgation de vidéos censées rester privées, que sais-je encore.  Sans vouloir limiter ici le champ d’application de l’hypocrisie à cette sphère bien particulière, on la prendra pour repère dans la mesure où elle fait justement l’objet de tant de discours publics.  Or, si elle est dénoncée à tout va, c’est que l’hypocrisie n’est pas morte, ni même à l’agonie !  Peut-être tente-t-elle de se cacher, il faut donc aller la débusquer et la mettre en lumière, ce à quoi s’attacheront avec toute l’énergie dont ils sont capables des détecteurs et décrypteurs d’hypocrisie. Or c’est là que se situe le dilemme: par rapport à quelle norme réelle ou supposée est-on hypocrite ? S’il n’y a aucun accord sur cette norme, comment pouvons-nous accuser un tel d’être un hypocrite? Il faudra bien se mettre quelque part d’accord sur ce que signifie l’hypocrisie et sur ce qui la définit précisément.  

Suffit-il de ne pas vivre en accord avec ce que l’on professe pour être dénoncé comme hypocrite?  Dans ce cas, tout pervers assumé arrêtant momentanément d’agir de manière perverse devrait être taxé d’hypocrite.  A l’opposé, il est courant de voir toute personne qui maintient fermement son attachement à des normes éthiques transcendantes, comme le Décalogue, soupçonnée d’emblée d’hypocrisie, pire, de « puritanisme », insulte suprême en France, d’autant que le terme renvoie au monde anglo-saxon, qu’on aime bien faire passer chez nous pour essentiellement hypocrite. Cela nous permet sans doute de nous dédouaner à bon compte de nos propres vices… Mais demandez donc à ceux qui utilisent les mots « puritain » ou « puritanisme » avec l’intention de caractériser la plus laide des hypocrisies, s’ils ont jamais lu un seul auteur puritain du dix-septième siècle – John Owen ou Richard Baxter, pour n’en citer que deux –, voire s’ils ont jamais entendu parler d’un seul auteur puritain de cette époque.  Ils en seront bien en peine (ne sachant déjà distinguer entre « puritanisme » et « victorianisme »). Est-ce faire preuve d’un esprit critique chagrin que de demander sur quoi exactement repose ce jugement moral par excellence qui consiste à dénoncer toute forme de puritanisme ?  Cela ne peut être assurément qu’au nom d’un idéal du beau et du bien infiniment supérieur à celui des puritains tels qu’on les imagine (ou fantasme) et qu’on dénonce. Mais à quoi exactement ressemble donc cet idéal de la vérité, du bien, de la transparence qu’on avance pour s’opposer à sa caricature supposée ?

Lutter sincèrement, dans l’humilité devant son Dieu, contre telle ou telle tentation, contre des pulsions qu’on sait non seulement nocives pour soi-même ou pour son prochain, mais surtout détestables aux yeux du Seigneur que l’on sert, constitue-t-il en soi une tartufferie caractérisée, une tromperie vis-à-vis de soi-même et surtout des autres?  Certes, sans doute aux yeux du marquis de Sade, lui que certains milieux qualifient volontiers de « divin marquis » nous ayant appris, et bien d’autres à sa suite, à vivre au-delà du bien et du mal.  Les hypocrites seraient-ils alors par définition les « attardés » qui se réfèrent encore à une norme transcendante, sans savoir ou pouvoir la mettre en pratique, tandis que ceux qui s’en sont libérés, eux, ne sauraient par définition jamais être taxés d’hypocrisie (la nouvelle béatitude devenant alors : « bienheureux ceux qui ne connaissent ni le bien ni le mal » ?) Qu’il serait facile – et futile – de se réfugier derrière un tel faux-semblant.  Les affaires mises en exergue par les médias, les torrents d’indignation déversés à droite ou à gauche, témoignent bien de ce que quelque part, quelque chose comme la conscience est mis à mal.  Un prurit de pureté est à l’œuvre, qui mérite bien qu’on se demande quels en sont les tenants et les aboutissants car il s’oppose au relativisme global évoqué plus haut, dont il semble essayer de s’extirper.

Par ailleurs, peut-on être dénoncé comme hypocrite sans qu’aient été avancés des témoignages incontestables d’une contradiction insupportable entre vie cachée et paroles publiques, entre la réalité et l’apparence ? Dans le cas contraire, ne se rend-on pas coupable de faux-témoignage envers son prochain ? Et que fait-on de ceux qui intervertissent les notions de bien et de mal en prétendant qu’elles ne peuvent être définies comme elles l’étaient jadis, et qui, au nom de cette inversion/perversion, commettent des crimes hideux tout en se réclamant de leur propre notion du bien (est bien ce que je considère bon pour moi)?  Quelle réponse donner à ceux et celles qui prétendent que ces notions de bien et de mal sont destinées à tourner comme une girouette au gré des vents changeants de la mode culturelle? On se justifiera à bon compte en soutenant qu’à l’époque on ne considérait pas cela comme si mal, c’était acceptable, aujourd’hui c’est devenu inacceptable – dont acte – le tout en espérant secrètement que, le vent ayant à nouveau tourné demain ou après-demain, la girouette nous indiquera que c’est redevenu acceptable, et que les lendemains printaniers qui sifflotent sont de nouveau avec nous.  Et puisqu’on en est à « décrypter », les décrypteurs professionnels s’efforceront de décrypter les hiéroglyphes du vice et de la vertu, les arcanes météorologiques des dépressions et des anticyclones qui les font venir ou les détournent de notre paysage sociétal et culturel.

Il est cependant un point que l’on ne soulève guère dans tous ces débats et invectives sur l’hypocrisie en matière sexuelle: on ne peut à la fois se faire le défenseur inconditionnel de notre héritage gréco-romain,  avec sa tradition d’homosexualité et d’éphébophilie depuis Le Banquet de Platon, tradition dont se sont réclamés nombre de littérateurs ou d’artistes au nom de cette même civilisation, au nom aussi d’une liberté jouissive sans entraves pour l’individu-roi libéré des vieux préjugés moralisants; et en même temps se réclamer de l’héritage judéo-chrétien, qui nous a tout autant marqués, n’en déplaise aux négateurs de mauvaise foi. Athènes ou Jérusalem, sur un certain nombre de sujets, il faut choisir. Les contorsions dialectiques prétendant réunir des thèses et des antithèses bel et bien irréconciliables en synthèses qui seraient acceptables pour la raison, ont amplement démontré leurs limites.

L’accomplissement de la Loi par le Christ, épicentre de l’Évangile

Certes, se réclamer de Jérusalem tout en foulant aux pieds les normes et principes les plus élémentaires de l’éthique chrétienne, relève mille fois de l’hypocrisie au sens traditionnel du terme, toutes chapelles chrétiennes confondues.  Aucune de celles-ci ne saurait tolérer le moindre doute à ce sujet et rester les bras ballants face à des dérives internes. Mais la révélation de cette hypocrisie devrait surtout remettre en lumière les notions de bien et de mal reposant sur la Loi divine, et non tâcher de les abolir, sous peine de nier ce qui fonde l’existence même de ces communautés.

Or, s’il est un épicentre du message du Christ, c’est certainement sa déclaration selon laquelle il n’est justement pas venu pour abolir cette Loi (comme hélas beaucoup tentent de le faire croire par toutes sortes de ruses herméneutiques, même parmi ceux qui se réclament de lui), mais bien pour l’accomplir (Matthieu 5:17). Et le commandement qu’il adresse -toujours dans le Sermon sur la Montagne- à ceux qui veulent être ses disciples, demeure d’actualité :  Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton œil, et alors, tu verras comment ôter la paille de l’œil de ton frère (7:5)La meilleure preuve que ce commandement demeure d’une actualité brûlante est que la fameuse comparaison entre la paille et la poutre est passée dans l’usage courant et la sagesse proverbiale: elle est autant citée par les chrétiens que les non-chrétiens (comme tant d’autres paroles tirées de la Bible d’ailleurs, souvent citées de manière tronquée, ce qui est une forme de dissimulation, soit dit en passant).  Jérusalem parle donc encore aujourd’hui à la conscience de notre société, et la norme qui provient de son sein résonne toujours parmi nous; sa voix n’a pas été complètement étouffée ! Mais cette voix qui résonne à travers l’appel à la sagesse proverbiale, ne nous parvient-elle pas de manière déformée ?

A l’époque de Jésus, l’upokritès était en premier lieu l’acteur du théâtre grec cachant son visage derrière un masque, tragédien ou histrion.  Le mot « hypocrite » apparaît vingt fois dans le Nouveau Testament, dont sept – chiffre symbolique s’il en est dans la Bible  –  dans le fameux discours de censure des scribes et des pharisiens par Jésus en Matthieu 23.  Le mot « hypocrisie », lui, apparaît six fois, en particulier dans la lettre de Paul aux églises de Galatie (2:11-14), en conjonction avec le verbe agir avec hypocrisie, appliqué par l’apôtre dans une circonstance particulière de dissimulation, non seulement à un groupe de juifs convertis à Christ, mais même à l’apôtre Pierre et à Barnabas, qui était pourtant son fidèle compagnon d’œuvre dans la mission…  Qui peut soutenir que les écrits du Nouveau Testament cherchent à dissimuler (la marque même de l’hypocrisie !) des attitudes peu glorieuses qu’ont pu avoir par moments certains des plus zélés serviteurs de l’Évangile ?

Au bal contemporain des hypocrites, dont les visages sont cachés par toutes sortes de masques de carnaval vénitien, dialectiquement interchangeables selon les heures et les situations – summum de l’art et du divertissement esthétique ! -, beaucoup aimeraient s’abriter derrière les paroles de Jésus, comme si celles-ci leur fournissaient à leur tour un masque de carnaval adapté à la minute présente de leur discours. Mais le Christ n’est pas dupe de ces faux-semblants, pas plus aujourd’hui qu’il ne le fut au temps de son incarnation (par exemple en Marc 12:13-15). Gardez-vous du levain des Pharisiens, qui est l’hypocrisie, déclare-t-il à ses disciples en Luc 12:1-3.  Il n’y a rien de caché qui ne doive être révélé, ni de secret qui ne doive être connu.  C’est pourquoi tout ce que vous aurez dit dans les ténèbres sera entendu en plein jour et ce que vous aurez dit à l’oreille dans les chambres sera prêché sur les toits.

Il est parfaitement hypocrite de se réclamer du discours de Jésus contre l’hypocrisie et les hypocrites dans le but inavoué de se conférer une autorité morale fondée sur quelques réminiscences de Jérusalem, tout en s’obstinant à amputer ce même discours de tout ce qui en fait la force et lui donne son autorité : l’accomplissement de la Loi par Jésus-Christ selon les termes de l’Évangile.  Disons-le sans ambages : sur le plan de l’éthique, Athènes n’a que faire de Jérusalem. Bien qu’elle semble ne pas pouvoir s’en passer (ou s’en dépêtrer complètement – poids de l’histoire oblige), en son for intérieur, elle la vomit intégralement.  Et pour quelle raison ? Parce que Jérusalem, celle de Jésus, proclame de tout temps la corruption totale de la nature humaine en état de Chute et sa perdition en tant que telle; la nécessité d’une repentance non feinte devant Dieu ; le salut par la Grâce divine à travers la personne et l’œuvre d’un seul Médiateur, le Christ ; le renouvellement complet de notre être profond par l’Esprit de Dieu, manifesté progressivement en fruits visibles. Parce que Jésus nous rappelle que les deux plus grands commandements sont indissociables l’un de l’autre, comme le sont les deux tables du Décalogue, et que le commandement d’aimer son prochain comme soi-même dépend entièrement du premier qui consiste à aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme et de toute sa pensée (Matthieu 22:37-40, reprenant Deutéronome 6:5 et Lévitique 19:18).

Sous quel éclairage mettre en lumière ?

Il n’y a rien de caché qui ne doive être révélé, ni de secret qui ne doive être connu.  C’est pourquoi tout ce que vous aurez dit dans les ténèbres sera entendu en plein jour et ce que vous aurez dit à l’oreille dans les chambres sera prêché sur les toits.

Cette parole résonne avec une intensité particulière aujourd’hui, dans la mesure où dans les débats qui font rage sur les affaires et scandales précités, c’est souvent leur mise en lumière dans la sphère publique qui devient le sujet de contention.  C’est même cela que l’on dénonce volontiers comme attitude hypocrite: le fait, insistera-t-on,  de vouer à la vindicte publique l’individu dont les actes ont été mis en lumière, alors que ceux-ci relèvent de sa pure liberté dans la mesure où ils ne sont pas condamnables pénalement, ou qu’il y a prescription.  On dénoncera ainsi ceux qui s’acharnent sur la victime médiatisée en suggérant – mais sans nécessairement démontrer – qu’ils ne sont eux-mêmes pas exempts de toute pratique que leur conscience doit pourtant réprouver (puisqu’ils la dénoncent chez un autre).  La mise en lumière des actes d’un tel deviendrait donc une sorte d’exutoire par le biais d’un lynchage médiatique, dans la recherche et la mise à mort symbolique d’un bouc émissaire bien commode; une forme de catharsis collective en quelque sorte.  Même s’il comporte de sérieuses faiblesses, on ne peut certes rester insensible à un tel argument.

La mise en lumière dont parle Jésus revêt quant à elle une dimension eschatologique. Elle concernera tout homme et toute femme depuis le début de l’humanité et jusqu’à la fin.  Quel doit alors être le rapport entre cette mise en lumière au jour J et une vie dans la lumière aujourd’hui ?

Pour les disciples du Christ, un passage de la lettre de Paul aux chrétiens d’Éphèse éclaire tout particulièrement ce rapport (5:8-13) : Autrefois, en effet, vous étiez ténèbres, mais maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur.  Marchez comme des enfants de lumière ; car le fruit de la lumière consiste en toute sorte de bonté, de justice et de vérité.  Examinez ce qui est agréable au Seigneur ; et n’ayez rien de commun avec les œuvres stériles des ténèbres, mais plutôt dénoncez-les.  En effet ce que ces gens font en secret, il est honteux même d’en parler, mais tout cela une fois dénoncé apparaît à la lumière, car tout ce qui apparaît est lumière.  Les gens dont il est question ont été mentionnés par Paul juste auparavant (v. 5-6): Car sachez-le bien, aucun débauché, impur ou cupide, c’est-à-dire idolâtre, n’a d’héritage dans le royaume du Christ et de Dieu.  Que personne ne vous séduise par de vains discours ; car c’est pour cela que la colère de Dieu vient sur les fils de la rébellion.

Si cette catégorie de personnes est largement répandue dans le monde en général, l’avertissement apostolique se réfère à ceux qui tâcheraient de se joindre à la communauté des croyants, et que celle-ci accepterait en son sein, alors qu’ils poursuivent dans leur voie débauchée, impure ou cupide.  Une mise en lumière à cet égard est nécessaire, par souci de justice et de vérité, afin aussi que la communauté ne soit pas progressivement entraînée dans ces voies, renonçant alors à ce qui doit la caractériser aux yeux de tous, à l’intérieur comme à l’extérieur.  Cette mise en garde, en vue de la protection du corps de l’Église, a justement pour but d’exclure – autant que faire se peut – toute forme d’hypocrisie en son sein, au moyen de l’exclusion de certains de ses membres, si besoin est.

Savoir distinguer spirituellement entre la paille et la poutre

Pour revenir à la paille et la poutre, notons bien que Jésus ne confond pas la grosseur d’une paille avec celle d’une poutre.  Il n’enseigne pas non plus qu’on ne devrait jamais reprendre son frère, qu’on devrait juste fermer les yeux sur son comportement, quel qu’il soit.  Si ton frère a péché, va et reprends-le seul à seul.  S’il t’écoute, tu as gagné ton frère enseigne-t-il à ses disciples, toujours dans l’évangile selon Matthieu (18:15). Certes, cela concerne les membres de la communauté de foi, et non n’importe quel prochain, fût-il un familier. Ce que le Christ demande à ses disciples, hier comme aujourd’hui, c’est d’effectuer un examen honnête de soi-même et de se placer devant le Créateur et Législateur de toute vie, qui connaît tous les agissements, toutes les paroles, toutes les pensées de chacune de ses créatures, et les révélera en pleine lumière le jour venu. Il nous invite à nous défaire de nos faux-semblants et nous appelle à une repentance sincère devant Dieu, qui juge avec une parfaite justice sans faire preuve de discrimination sur la base de facteurs que les humains, eux, aiment à prendre comme normes pour leurs jugements : … alors, tu verras comment ôter la paille de l’œil de ton frère.

Le Sermon sur la Montagne, loin d’adoucir les angles de la Loi divine, en dévoile les exigences les plus intimes, rendant chacun d’autant plus inexcusable devant Dieu. En effet lorsqu’on affirme la Loi de Dieu comme norme supérieure, on affirme aussi un jugement divin autrement plus sévère que celui que pourrait porter un simple regard humain indigné.  Par là même, on met en évidence la possibilité de l’hypocrisie comme tromperie par rapport au bien.  Cependant, mis au pied du mur de cette exigence, tout être humain conscient qu’il ne saurait se réfugier derrière de vains faux-semblants qui ne peuvent tromper l’Auteur de ses jours, ne peut que se tourner vers la Grâce et le pardon divins offerts en la personne de celui-là même qui a exposé et accompli les exigences ultime de la Loi.  Il l’a fait une fois pour toutes non pas pour condamner, mais pour en offrir l’accomplissement à ceux qui étaient justement condamnés.

Pour entrer dans ce mode de sagesse et de jugement spirituel qui concerne chacun de nous personnellement avant de concerner l’autre (savoir distinguer entre une paille et une poutre, et reconnaître où se trouvent l’une et l’autre au regard de la norme divine), il faut donc d’abord s’être humilié devant Dieu, s’être repenti, et avoir l’assurance d’avoir obtenu son pardon.  Or c’est bien là le sens ultime de l’accomplissement de la Loi par Christ, et non son abolition : le pardon des fautes obtenu par la vie et le sacrifice parfaits de Christ sur la Croix afin de servir de rançon pour les fautes des rachetés.  Non pas une fausse assurance d’aboutir ici et maintenant à la perfection par ses propres efforts, aussi ardemment qu’on le souhaite ou qu’on y tende; certainement pas le déni quotidien de ses propres chutes, errements et infidélités ; mais plutôt l’assurance d’une rédemption promise et assurée par un Dieu sauveur, véritablement miséricordieux, qui sait relever ceux qui sont tombés et se sont repentis : Va et désormais ne pèche plus, déclare Jésus à la femme adultère qu’il a délivrée de ses accusateurs après les avoir mis face à leur propre conscience (Jean 8 :11).  Il la renvoie non pas en l’exonérant de la nécessité d’obéir au commandement divin, mais en lui signifiant que justice et miséricorde divines vont de pair. Ce qui en revanche est trop rarement souligné par les commentateurs à propos de ce récit, c’est que si Jésus ne la condamne pas, c’est uniquement parce que devant Dieu c’est lui qui portera dans son corps la condamnation de cette femme, sur la Croix de Golgotha, au milieu de l’abandon total par son Père à ce moment crucial de l’histoire de la Rédemption.  Non seulement la condamnation qui pesait sur cette femme d’ailleurs, mais celle qui pèse sur tous ceux et celles qui se seront mis au bénéfice de ce sacrifice, par la foi.

En dehors de cette sagesse spirituelle d’en-haut, il ne sert de rien de citer la parole de Jésus sur la paille et la poutre, d’essayer de la recycler quelque part à Athènes en tant que simple sagesse humaine, comme si elle pouvait avoir une quelconque valeur en dehors de l’épicentre de l’Évangile.  Ceux qui aiment la citer en dehors de son contexte propre devraient prendre la peine de lire la parole qui suit immédiatement dans le Sermon sur la montagne, et se demander s’ils comprennent bien ce que signifie l’expression « ce qui est saint » (7:6) : Ne donnez pas ce qui est saint aux chiens et ne jetez pas vos perles devant les pourceaux, de peur qu’ils ne les foulent aux pieds et ne se retournent pour vous déchirer.

La vraie sainteté biblique n’est pas une prétention à une quelconque supériorité morale

Lors de sa comparution à Jérusalem devant le Sanhédrin avec Jean (Actes 4:12) l’apôtre Pierre déclarera avec force et simplicité la nécessité du salut pour tout pécheur, et l’instrument unique de ce salut : Le salut ne se trouve en aucun autre [que Jésus-Christ]; car il n’y a sous le ciel aucun autre nom donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvé. C’est sur ce seul fondement qu’il pourra plus tard écrire à ses lecteurs, dispersés dans toute l’Asie mineure en raison de persécutions et d’épreuves diverses, l’exhortation suivante, adressée à des hommes et des femmes renouvelés de l’intérieur par un autre Esprit que celui du monde ambiant, l’Esprit de l’Évangile (1 Pierre 1:14-15 ; on notera l’idée parallèle du début avec celle exprimée en Éph. 5:8, cité plus haut) :  Comme des enfants obéissants, ne vous conformez pas aux désirs que vous aviez autrefois, dans votre ignorance ; mais, de même que celui qui vous a appelés est saint, vous aussi devenez saints dans toute votre conduite, puisqu’il est écrit : « Vous serez saints, car je suis saint » (citation de Lévitique 19:2).

Ici, Athènes répliquera sans doute : Voilà bien la racine de toute hypocrisie, cette prétention insupportable à être « saint » comme le serait le Dieu fabriqué à leur image par ces chrétiens imbus de leur propre vertu.  A cela, Jérusalem répondra avec Pierre, toujours sur le mode de l’exhortation à réformer toute vie  – aussi bien individuelle que communautaire – non pas en suivant la dernière inclinaison d’une girouette affolée par toutes sortes de courants d’air idéologiques, mais  à l’aune de la parole vivante et permanente de Dieu (1:22-23; 2:1-3): Après avoir purifié vos âmes dans l’obéissance à la vérité en vue d’un amour fraternel sincère, aimez-vous les uns les autres ardemment et de tout cœur, vous qui avez été régénérés, non par une semence corruptible, mais par une semence incorruptible, par la parole vivante et permanente de Dieu ()  Rejetez donc toute méchanceté et toute fraude, l’hypocrisie, l’envie et toute médisance ; désirez comme des enfants nouveau-nés le lait non frelaté de la parole, afin que par lui vous croissiez pour le salut, si vous avez goûté que le Seigneur est bon.

Il ne s’agit donc pas de prétendre à une supériorité morale soit innée soit acquise au prix d’efforts que la plupart ne sont pas prêts à consentir ou capables de fournir, mais d’être mis au bénéfice d’une œuvre parfaite, celle du Christ, qui a le pouvoir d’apporter un renouvellement de l’être en profondeur.  Tout autre vaisseau humain fabriqué en vue de quitter les rivages du vice afin de rejoindre ceux de la vertu échouera à un moment ou un autre sur les récifs d’un moralisme stérile, après avoir fait escale sur quelques îlots à première vue hospitaliers, mais qui se révéleront rapidement invivables.  A terme, un moralisme reposant sur la seule volonté humaine est nécessairement porteur d’hypocrisie car issu d’une semence corruptible: la semence d’une nature humaine non régénérée, incapable de distinguer clairement entre le bien et le mal, toujours en quête d’accommodements avec ses propres normes à géométrie variable, et donc bien incapable de se sauver elle-même.

Eric Kayayan Foi et Vie Réformées

Eric Kayayan,

Pasteur Protestant Réformé

 

 
Bible Protestante
Croix Protestante

 

 

 

 

 

 

 

Source : Foi &Vie Réformées

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7 février 2020 5 07 /02 /février /2020 12:23
Soumission et liberté

En français, il y a des mots qu’on ose à peine prononcer tant ils sont mal connotés.

 

Le mot « soumission » en est un.

 

D’abord parce qu’il semble être radicalement opposé à la notion de liberté telle qu’on la conçoit volontiers de nos jours, c’est-à-dire comme un espace de prérogatives individuelles quasiment illimité, que rien ni personne ne devrait essayer de réduire. 

 

Nous sommes conditionnés par un logiciel de pensée qui fait de l’acquisition de nouveaux droits – ou prétendus tels – le moteur même de notre existence, ce qui lui donne son sens plein et ultime. 

 

Pour avancer dans cette acquisition, il faut se défaire de toutes sortes de soumissions aux règles en vigueur, ou à tout le moins les remplacer par ce qui – pensons-nous – va nous libérer.

 

Et puis le mot soumission nous ramène évidemment à la signification du mot islam en arabe, avec tout ce qu’implique la soumission au dieu du coran. 

 

Le roman de Houellebecq du même nom se réfère à cette religion et aux conséquences politiques, sociales et individuelles d’une telle soumission prévue comme inévitable dans un proche avenir.

 

Soumission et liberté sont-elles donc totalement incompatibles ? 

 

Est-ce qu’en pensant nous libérer de telle ou telle contrainte, loi ou règle, nous ne nous soumettons pas en fait à de nouvelles contraintes, de nouveaux jougs souvent bien plus oppressifs que ceux dont on pense s’être débarrassé ?

 

En prenant un peu de recul et en observant ce qui se passe dans nos sociétés qui se disent émancipées, on constate qu’il existe toutes sortes d’esclavages physiques ou moraux détruisant les vies de ceux qui se croyaient libérés des vieilles règles :

 

- l’esclavage psychique vis-à-vis de la pornographie alors qu’on nous promettait la libération et l’épanouissement sexuels. 

 

- L’esclavage de nombre de femmes du tiers-monde réduites à louer leur ventre pour assouvir les désirs d’enfants d’hommes en mal de procréation alors qu’ils en refusent les règles naturelles. 

 

- L’esclavage vis-à-vis de la consommation de produits ou de services ruineux et souvent inutiles, alors que la publicité nous présente leur acquisition comme une libération vis-à-vis de contraintes matérielles. 

 

- L’esclavage vis-à-vis des antidépresseurs, au pays de la « joie de vivre » célébrée dans le monde entier comme la marque de fabrique de la France. 

 

La liste est loin d’être close…

 

Face à ces nouvelles soumissions aux antipodes d’une véritable liberté, la libération promise par le Christ à tous ceux qui viendront vers Lui sonne de manière radicalement différente (Matthieu 11: 28-30 )

 

Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos.  Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez du repos pour vos âmes.  Car mon joug est aisé, et mon fardeau léger.

 

Eric Kayayan Foi et Vie Réformées

Eric Kayayan,

Pasteur Protestant Réformé

 

 
Bible Protestante
Croix Protestante

 

 

 

 

 

 

 

Source : Foi&Vie Réformées

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28 janvier 2020 2 28 /01 /janvier /2020 20:01
Ordre de Dieu et désordre des hommes

« Le sacrificateur Azaria entra derrière lui, avec quatre-vingts sacrificateurs de l’Éternel, vaillants hommes, qui s’opposèrent au roi Ozias et lui dirent : Ce n’est pas à toi, Ozias, de brûler des parfums à l’Éternel, mais aux sacrificateurs, fils d’Aaron, qui ont été consacrés pour les brûler. Sors du sanctuaire, car tu es infidèle, et cela ne tournera pas à ta gloire devant l’Éternel Dieu. »

2 Chroniques 26 : 17-18

L’histoire des relations de Dieu avec Son Peuple est l’histoire de Sa Libération et de l’Ordre dans lequel doit vivre ce peuple libéré.

 

Il doit se conformer à l’Institution religieuse que Dieu a Fondée.

 

C’est là une autre manière de reconnaître la Souveraineté de Dieu.

 

La vie des hommes et du monde a été Créée et Ordonnée par Dieu dans des sphères différentes.

 

Le péché d’Ozias est celui de l’immixtion du pouvoir temporel dans le domaine de la Foi.

 

Il rappelle aussi une fausse conception du « sacerdoce universel ».

 

Or Dieu est un Dieu d’Ordre.

 

Il Adresse une Vocation Particulière aux hommes qui doivent Le Servir.

 

Il existe une pluralité de ministères.

 

Dieu n’admet pas dans la vie de Son Peuple ni l’anarchie ni l’usurpation d’une fonction par ceux qui ne sont pas habilités à l’accomplir.

 

Le résultat, pour Ozias, en fut la lèpre.

 

Les conséquences de nos jours en sont la dislocation sociale d’un monde qui persiste à ignorer Dieu et à mépriser Son Ordre.

 

 

 

 

PRIÈRE

Heureux celui dont la plus grande joie

Est nuit et jour de méditer Ta Loi

Il ne suit pas le conseil des rebelles,

Il ne fait pas route avec l’infidèle

Il ne vient pas s’asseoir chez les moqueurs

Mais avec tous est simple dans son cœur.

 

 

Aaron Kayayan

Aaron Kayayan,

Pasteur Protestant Réformé

 

 

 

 

Bible
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Ressources Chrétiennes

 

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21 janvier 2020 2 21 /01 /janvier /2020 19:11
Les Droits de Notre Maître
Les Droits du Maître

 

e logeais, raconte un de nos amis, chez un riche propriétaire, dont le jardin était magnifique.

 

Il avait la plus belle collection de roses que l'on puisse voir.

 

Son jardinier, homme fort habile dans son métier, était fier de ses rosiers, de l'un surtout qui portait trois roses de toute beauté, trois roses parfaites de couleur, d'élégance et de parfum.

 

Chaque matin le jardinier se promenait à travers les plates-bandes, passant l'inspection de ses plantes, comme un chef de ses soldats.

Un jour, le brave homme s'approcha de son rosier préféré.

 

À son grand étonnement, les trois roses avaient été cueillies !

 

Plein de colère et soupçonnant quelque domestique d'avoir commis cette déprédation, il se dirigea vers la maison :

 

« Quel qu'un a pris mes roses ! cria-t-il. Il faut que je sache qui c'est ! »

 

Mais sa colère tomba bientôt et fit place à un silence respectueux, lorsque l'un de ses aides lui apprit que le maître était venu avant lui au jardin et que c'était lui qui avait cueilli les fleurs royales.

Le maître ! Tout est dans ce mot-là.

 

Le jardinier pourrait oublier que le jardin n'est pas à lui, mais à celui qui le lui a confié.

 

Le maître n'a pas besoin de la permission de son serviteur pour faire usage de ce qui lui appartient.

Ce trait n'est-il pas d'une explication trop facile ?

 

Vous aussi, cher lecteur, chère lectrice, vous avez cultivé avec amour, peut-être avec passion, quelque fleur de choix, et tout à coup le Maître vous l'a ravie.

 

Cette fleur, c'était peut-être un enfant ; sa mort vous en a séparé.

 

Oh ! quel déchirement cruel !

 

Pourtant, l'enfant n'était pas à vous, mais à Dieu.

 

Qu'avez-vous à dire, si Dieu a voulu reprendre ce qui lui appartenait, s'il a voulu orner son palais céleste d'une des plus belles fleurs de la terre ?

Peut-être avez-vous cultivé un art, un talent qui vous était confié pour que vous le fissiez valoir à la gloire de Dieu.

 

Vous ne vous en êtes servi que pour vous-même ; pour le plaisir que vous en retiriez, pour les éloges qu'on murmurait autour de vous.

 

Et le Maître a repris ce talent.

 

Adorateur du succès, vous avez vu se briser votre idole ; il ne vous en reste que les débris et que le souvenir....

Le Maître !

 

Ce mot paraît odieux à bien des gens, et il ne résonne agréablement aux oreilles de personne.

 

Notre cœur indompté ne veut pas reconnaître d'autorité supérieure ; il ne veut d'autres maîtres que ceux dont il lui est loisible de changer à son gré.

 

Ceux qui, au nom d'une fausse science et d'une vaine philosophie, parlent aux hommes d'indépendance absolue, sont sûrs de plaire à la foule.

 

Et la raison pour laquelle l'Évangile est si peu populaire, malgré son libéralisme et l'élévation de sa morale, c'est que l'Évangile reconnaît et proclame les droits du Maître.

Les hommes ne savent pas ou ne veulent pas voir que l'obéissance à des forces supérieures et invisibles est un axiome, un fait auquel on n'échappe pas.

 

Donnez-lui le nom que vous voudrez, appelez-le Hasard, Fatalité, Destin, il n'en demeure pas moins vrai que quelque chose est plus fort que vous, plus fort que tout et que tous.

Mais ce Maître souverain n'est point une force anonyme, arbitraire et inconsciente.

 

Il n'y a pas de fatalité. Nous ne sommes pas les jouets de forces aveugles.

 

Il y a un Maître sans doute, mais ce Maître est un Père, et tout ce qu'il fait, même ce qui nous paraît le plus cruel, a une raison bienveillante.

 

En un mot, il fait notre éducation.

 

Dans ses colères apparentes, même les plus terribles, il ne brise rien que ce qui devait être brisé nécessairement ; il respecte ce qui doit durer, ce qui vaut la peine d'être conservé ; que dis-je ?

 

Il ne détruit l'apparence des choses que pour mettre en évidence leur réalité et préparer leur perfection.

Soumettons-nous donc de bon cœur à ce Maître, qui nous a prouvé son amour en s'imposant à lui-même la plus dure souffrance, puisqu'il a donné son Fils pour sauver notre âme et celle de nos enfants !

 

Ruben Saillens

Ruben Saillens,

 

 

Bible
Croix Huguenote

 

Source : D'après les Contes du Dimanche de Ruben Saillens (Auteur de La Cévenole à la mémoire des martyrs Huguenots, il apporta une large contribution à l'hymnologie Protestante)

 

 

Les morceaux qui composent ce volume, comme ceux du recueil qui a précédé celui-ci et auquel le public a bien voulu faire accueil, ont été « prêchés » à des auditoires populaires, avant d'être mis sous forme écrite. Ils ont pour unique sujet la Rédemption par Jésus-Christ. Quelles images seraient suffisantes, et quel langage faudrait-il pour raconter dignement l'ineffable mystère de la Croix et de la Résurrection ? Lecteur, mon but aura été atteint si la lecture de ces « Contes du Dimanche » vous conduit à relire le livre incomparable la Bible où Jésus-Christ parle Lui-même.

Ruben Saillens

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7 janvier 2020 2 07 /01 /janvier /2020 20:45
Prêcher l’Évangile à toutes les nations

L’évangélisation, l’annonce de Jésus-Christ à toutes les nations, n’a pas bonne presse dans nos sociétés contemporaines occidentales. Elle est assimilée à du prosélytisme tapageur, voire à des méthodes coercitives qui ont été pratiquées ici ou là dans le passé (pensez par exemple aux conversions forcées opérées sur les populations lombardes ou autres sous Charlemagne, au neuvième siècle de notre ère).  Et, bien entendu, la question de la colonisation, du rôle réel ou supposé des missionnaires pour soutenir les pouvoirs des pays colonisateurs, revient régulièrement comme un argument massue, alors même que le christianisme se maintient et croît justement dans les pays émancipés du joug colonial il y a belle lurette !  Il suffit de consulter quelques statistiques pour s’en convaincre.

Au vu de tout ceci les textes fondateurs du christianisme doivent être pris en compte avant tout autre facteur, en particulier en ce qui concerne la manière de répandre le message religieux. Revenons donc aux sources du christianisme, au-delà de ce qui a été pratiqué par beaucoup au cours des âges.  Au premier siècle de notre ère, St Paul écrivait ceci aux Romains (chapitre 10, versets 12-17): Ainsi, il n’y a  pas de différence entre Juifs et non-Juifs.  Car tous ont le même Seigneur qui donne généreusement à tous ceux qui font appel à lui.  En effet, il est écrit [et là Paul cite le prophète Joël, dans l’Ancien Testament]: “Tous ceux qui feront appel au Seigneur seront sauvés.” Mais comment feront-ils appel à lui s’ils n’ont pas cru en lui?  Et comment croiront-ils s’ils ne l’ont pas entendu?  Et comment entendront-ils s’il n’y a personne pour le leur annoncer?  Et comment y aura-t-il des gens pour l’annoncer s’ils ne sont pas envoyés?  Aussi est-il dit dans l’Ecriture [ici il cite le prophète Esaïe]: “Qu’ils sont beaux les pas de ceux qui annoncent de bonnes nouvelles!”  Mais malheureusement, tous n’ont pas obéi à cette Bonne Nouvelle.  Esaïe déjà demandait: “Seigneur, qui a cru à notre message?”  Donc, la foi naît du message que l’on entend, ce message c’est celui qui s’appuie sur la parole de Christ.  Donc, dans les textes fondateurs, aucune coercition par l’usage de la force, mais la prédication de Jésus-Christ envers toutes les nations, dynamique inhérente au christianisme, ordonnée par le Christ lui-même à ses disciples.

L’appel à répandre la Parole divine n’est pourtant pas l’apanage du seul Nouveau Testament, comme beaucoup le pensent, à tort. Dès l’Ancien Testament on trouve des appels répétés à faire connaître le seul vrai Dieu, celui qui s’est révélé en premier lieu à Israël.  Je n’en veux pour preuve que le court psaume 67: Que Dieu nous fasse grâce!  Qu’il nous bénisse!  Qu’il nous regarde avec bonté, afin que sur la terre on reconnaisse comment tu interviens, et que dans toutes les nations on voie comment tu sauves!  Que les peuples te louent, ô Dieu, que tous les peuples t’adressent leurs louanges!  Que les nations jubilent et qu’elles chantent dans l’allégresse, car c’est avec justice que tu juges le monde, et c’est avec droiture que tu juges les peuples.  C’est à la lumière d’un tel texte, et d’autres semblables, que Jésus-Christ, une fois sorti vainqueur du tombeau, a proclamé à ses disciples que sa royauté universelle devait se manifester avant tout par la proclamation de l’Évangile : J’ai reçu tout pouvoir dans le ciel et sur la terre: allez donc dans le monde entier, faites des disciples parmi tous les peuples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, et apprenez-leur à obéir à tout ce que je vous ai prescrit.  Et voici: je suis moi-même avec vous chaque jour, jusqu’à la fin du monde.  En dépit de tous les obstacles et de toutes les persécutions (Jésus a clairement averti ses disciples qu’elles surviendraient) ces paroles demeurent un commandement divin pour toutes les générations de chrétiens jusqu’au retour de Celui qui les a prononcées.

Eric Kayayan Foi et Vie Réformées

Eric Kayayan,

Pasteur Protestant Réformé

 

 

 

 

 

 

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Croix Huguenote

 

 

 

Source : Foi & Vie Réformées

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7 janvier 2020 2 07 /01 /janvier /2020 20:05
Oh comme j'aime Ta Loi ! (Psaume 119-97) par R.C. Sproul,

"Oh comme j'aime Ta Loi !"

(Psaume 119-97)

 

Quelle étrange déclaration d'affection.

 

Pourquoi quelqu'un dirigerait-il son amour vers la Loi de Dieu ?

 

La Loi limite nos choix, restreint notre liberté, tourmente nos consciences et nous pèse d'un poids énorme qui ne peut être surmonté.

 

Pourtant, le psalmiste déclare son affection pour la Loi avec passion.

 

Il appelle la Loi plus douce que le miel à sa bouche. (Psaume 119-3)

 

En quoi la Loi de Dieu peut-elle provoquer une telle affection ? 

 

En premier lieu, la Loi n'est pas un ensemble abstrait de règles et de règlements.

 

La loi reflète la volonté du législateur et, à cet égard, elle est extrêmement personnelle.

 

La Loi reflète pour la créature la Volonté Parfaite du Créateur et révèle en même temps le Caractère de l'Être dont la Loi est la Loi.

 

La Loi de Dieu procède de l'Être de Dieu et reflète Son Caractère.

 

Lorsque le psalmiste parle de son affection pour la Loi, il ne fait aucune distinction entre la Loi de Dieu et la Parole de Dieu.

 

Tout comme le Chrétien aime la Parole de Dieu, nous devons aimer la Loi de Dieu, car la Parole de Dieu est bien la Loi de Dieu.

 

La deuxième raison pour laquelle le psalmiste a une vision aussi positive de la Loi est que la Loi, révélant le Caractère de Dieu, expose notre erreur.

 

C'est le miroir qui reflète nos propres images et devient le pédagogue, le maître d'école qui nous conduit au Christ. 

 

La Loi ne nous chasse pas hors du royaume, elle nous introduit dans le Royaume en nous dirigeant vers Celui qui Seul est capable de Satisfaire Ses Exigences.

 

La Loi de Dieu est aussi un Guide pour nous.

 

Le psalmiste appelle cela "une lampe à mes pieds et une lumière sur mon chemin" (119-105).

 

Les images ici suggèrent une personne marchant sur un chemin étroit par une nuit sans lune, tâtonnant dans le noir pour trouver le bon chemin.

 

Un mauvais virage pourrait entraîner la chute dans un précipice ou le passage dans des ronces douloureuses.

 

Mais la Loi sert également de lampe pour nous montrer où nous devons placer nos pieds lorsque nous marchons.

 

Cela nous montre comment ne pas nous écarter et éviter le chemin de la destruction.

 

A cet égard, la Loi avec Sa Lumière accorde de la Sagesse à celle et celui qui la médite.

 

Par cette Sagesse, nous discernons ce qu'est la Vraie Justice et quelle est la bonne chose à faire dans les situations complexes de nos vies.

 

La Lumière qui émane de la Loi révèle les pièges que l'ennemi de nos âmes met sur notre chemin, nous donnant ainsi la sagesse de les éviter.

 

Cela devient une cachette et un bouclier.

 

La Loi agit également comme une contrainte sur nous. Notre nature charnelle liée à la chute est celle de l'anarchie. Le pouvoir de la conversion nous sauve de l'esclavage au péché, mais ne nous libère pas de toutes les tentations.

 

Nous avons besoin de la contrainte de la Loi pour garder nos impulsions pécheresses et nos penchants déchus en échec.

 

A cet égard, nous pouvons utiliser la métaphore de la bride. La bride et le mors sont placés sur le cheval afin que celui-ci puisse être empêché de courir vers un danger fatal.

 

Les limitations de vitesse sur la route ne font pas cesser le danger, mais imposent une certaine retenue pour notre bien, maîtrisant de fait certaines impulsions pouvant nous amener à la mort ou des dégâts conséquents, voire irréparables tant pour nous que pour autrui.

 

La fonction la plus merveilleuse de la Loi, cependant, est qu'elle nous montre ce qui Plaît à Dieu.

 

L'homme pieux est celui qui sert et médite la Loi jour et nuit. 

 

Heureux l'homme trouvant son plaisir dans la Loi de l’Éternel, et qui la médite jour et nuit. (Psaume 1-2)

 

Et il le fait parce qu'il y trouve ses délices.

 

En se délectant des Préceptes de Dieu, il devient comme un arbre planté au bord de courants d'eau vive, produisant son fruit en son temps (Psaume 1-3).

 

Notre Seigneur a dit : " Si vous m'aimez, observez mes Commandements" (Jean 14-15), mais nous ne pouvons montrer cet amour pour Lui que si nous savons quels sont les Commandements.

 

La connaissance de la Loi de Dieu nous donne le modèle d'obéissance aimante.

 

Si nous aimons le Seigneur, nous devons aussi aimer Sa Loi.

 

Aimer Dieu et mépriser Sa Loi est une contradiction qui ne doit jamais être le profil du Chrétien.

 

Le Psalmiste dit que Dieu déteste l'homme à l'esprit double parce que l'homme à l'esprit double dit qu'il aime Dieu tout en évitant la Loi du Seigneur (Psaume 119-113).

 

Le psalmiste dit que les Préceptes, les jugements et les Témoignages de Dieux sont Merveilleux parce qu'ils préservent l'âme et nous préservent des péchés nous ramenant à l'esclavage et à la domination (Verset 129).

 

La Loi à cet égard est Rédemptrice, non pas que nous trouvions notre Rédemption en gardant la Loi, mais que le Rédempteur nous soit montré par la Loi.

 

 

La Loi est Rédemptrice, non pas que nous trouvions notre Rédemption en gardant la Loi, mais que le Rédempteur nous soit montrée par la Loi.

R.C. Sproul

Enfin, le psalmiste dit : " Ta Parole est très Pure. C'est pourquoi ton serviteur l'aime." (Verset 140).

 

Les choses pures, parfaites sont des objets dignes de notre affection.

 

Toutes ces fonctions de la Loi se manifestent dans la douceur et la beauté de la Loi révélée par Dieu.

 

Dieu nous donne Sa Loi non pas pour enlever notre joie mais bien plutôt pour que notre joie soit complète.

 

Sa Loi n'est jamais donnée dans un contexte de méchanceté mais dans le contexte de Son Amour.

 

Nous aimons la Loi de Dieu parce que Dieu Aime Sa Loi et parce que cette Loi est tout à fait Belle.

 

Amen,

 

R.C. Sproul Refuge Protestant

R.C. Sproul, *

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Refuge Protestant Bible
Bible photo Stephen Radford
Croix Huguenote Refuge Protestant

 

Source : Tabletalkmagazine.com

 

* Fondateur de Ligonier Ministries, Pasteur fondateur de la Chapelle St Andrew à Sanford en Floride, Premier Président du Reformation Bible College.

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6 janvier 2020 1 06 /01 /janvier /2020 19:31
L’Éternel, Mon Refuge, Mon Partage, Mon Calice, Mon Conseiller, Ma Joie, Mon Délice

Chorale des jeunes de la Communauté Protestante Timothée d'Anduze

Psaumes 16 

Hymne du Roi David.

1 Garde-moi, ô Dieu ! Car je cherche en toi Mon Refuge.

Je dis à l'Éternel : Tu es Mon Seigneur, Tu es Mon Souverain Bien !

Les saints qui sont dans le pays, les hommes pieux sont l'objet de toute mon affection.

On multiplie les idoles, on court après les dieux étrangers : je ne répands pas leurs libations de sang, je ne mets pas leurs noms sur mes lèvres.

L'Éternel est Mon Partage et Mon Calice ; c'est Toi qui m'assures Mon Lot ;

Un héritage délicieux m'est échu, une belle possession m'est accordée.

Je bénis l'Éternel, Mon Conseiller; La nuit même mon cœur m'exhorte.

J'ai constamment l'Éternel sous mes yeux ; quand Il est à ma droite, je ne chancelle pas.

Aussi mon cœur est dans la joie, mon esprit dans l'allégresse, et mon corps repose en Sécurité.

10 Car Tu ne livreras pas mon âme au séjour des morts, Tu ne permettras pas que Ton bien-aimé voie la corruption.

11 Tu me feras connaître le sentier de la Vie ; Il y a d'abondantes joies devant Ta Face, des délices éternelles à Ta Droite.

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Bible
Huguenot Cross

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Source

Communauté Protestante Timothée d'Anduze

communauté Protestante Timothée
Mission Timothée

 

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6 janvier 2020 1 06 /01 /janvier /2020 15:15
Ré-écrire la Bible au goût du jour ou le nouvel évangile apocryphe et son canon

Ré-écrire la Bible au goût du jour

La réécriture de la Bible est à l’ordre du jour, et la rédaction virtuelle d’un évangile apocryphe est devenue particulièrement d’actualité, au moyen de la déconstruction par élimination et la recomposition graduelle du message de l’Évangile. Ceci n’est d’ailleurs que le parallèle logique de la popularité croissante des évangiles apocryphes des premiers siècles de l’ère chrétienne qui font, aujourd’hui comme à l’époque, concurrence aux évangiles du Nouveau Testament aux yeux du grand public, par le biais de nombreux articles ou  publications. Par apocryphes j’ai en vue une série  de textes plus ou moins calqués sur les évangiles du Nouveau Testament mais rédigés après ces derniers : évangile de Pierre – déjà cité dans la seconde lettre de Clément de Rome à la fin du premier siècle -; évangile de Thomas, consistant en 118 logia ou paroles attribuées à Jésus; évangile de l’enfance de Jésus-Christ par Thomas;  protévangile de Jacquesactes de Pilate, etc. (on consultera avec profit le recueil Évangiles apocryphes publié par France Quéré – Collection Sagesse, Paris, Seuil, 1983 – qui en rassemble un certain nombre).

En introduisant toutes sortes de fantaisies, d’exagérations, de spéculations mystiques, en prenant pour prétexte la recherche d’une spiritualité supérieure, ils déforment le sens des évangiles du Nouveau Testament, abolissant de fait la signification du salut par la foi en l’œuvre de réconciliation accomplie une fois pour toutes sur la Croix par le Christ, seul médiateur entre Dieu et l’humanité en état de chute.

Aujourd’hui, cette réécriture virtuelle de la Bible, en particulier du Nouveau Testament, provient du sein même des églises qui récusent implicitement – voire explicitement – l’autorité de la Bible en tant que Révélation  afin de s’attacher à leur propre canon, en tant que source d’autorité conçue pour s’adapter étroitement à l’idéologie dominante ou aux décisions politiques du moment. Une telle réécriture virtuelle de la Bible mérite d’être mise en évidence, dans la mesure où elle instaure un nouveau canon aux profondes conséquences dogmatiques et éthiques pour l’Église d’aujourd’hui.  C’est ce que je me propose ici de faire de manière  synthétique.

Le Canon marcionite 

Un retour s’impose sur l’histoire du christianisme des origines, dont la connaissance peut certainement nous aider à nous y retrouver dans la confusion éthique et doctrinale actuelle.

Déjà au second siècle de notre ère, un certain Marcion, fortement influencé par les sectes dites gnostiques (du mot grec « gnosis », qui signifie connaissance – une connaissance réservée aux pneumatikoi, élite initiée de gens soi-disant « spirituels »), constitue un canon de l’Écriture débarrassé de la totalité de l’Ancien Testament et de tout ce qui peut ressembler à un Dieu Créateur.  Celui-ci est  en effet assimilé à un mauvais démiurge (« Yaldabaoth-Yahweh » dans certaines terminologies gnostiques de l’époque), c’est-à-dire à une forme inférieure de divinité, puisqu’il est impliqué dans la création de la matière. Or, pour les Gnostiques, la matière est en elle-même mauvaise, elle se situe à l’opposé de ce qui est vraiment « spirituel ».  L’union homme/femme et la procréation qu’elle implique font partie de cette « mauvaise » création (d’où l’appel à l’abstinence totale au sein du mariage, voire au rejet du mariage comme institution chez de nombreux gnostiques). Marcion supprime même plusieurs passages du seul évangile qu’il maintient dans son canon, celui selon Luc, notamment ce qui a trait à la naissance de Jésus, l’annonce faite à Zacharie dans le temple etc.: il les juge en quelque sorte « impropres à la consommation » dans la mesure où ils se réfèrent à l’Ancien Testament dans lequel se manifeste justement Yahweh le démiurge, qu’il oppose à une divinité d’ordre supérieur, le vrai Dieu en quelque sorte.

L’autre élément expurgé du canon marcionite – même au sein des épîtres pauliniennes qu’il a retenues – concerne tout ce qui se rapporte à la Loi, et qu’il estime s’opposer à la seule véritable dimension spirituelle, celle de la Grâce délivrée de tout aspect légal. Marcion n’introduit pas en tant que tels un ou plusieurs des évangiles apocryphes mentionnés ci-dessus. Il découpe plutôt ce qui lui semble s’accorder avec l’essence du message chrétien dans des textes déjà reçus et tenus pour inspirés par la majorité des églises, les élaguant en fonction de ses choix doctrinaux.  Soulignons en effet que dès le début de l’ère chrétienne, outre l’Ancien Testament (comprenant la Torah, les écrits – ketubim – et les prophètes – nebiim -)  des écrits récents bien particuliers, tels les épîtres pauliniennes, étaient reçus par les églises comme étant propres à la lecture dans les assemblées en raison de leur origine apostolique ou de l’autorité interne du témoignage qu’ils rendent à l’Évangile de Jésus-Christ (c’est d’ailleurs ce qu’indique clairement la longue citation d’Irénée donnée ci-dessous)

Il est fort instructif  à plusieurs égards de constater que des pères de l’Église comme Tertullien ou Irénée de Lyon ont combattu dans les termes les plus vifs ce canon marcionite et ce qu’il implique par rapport à l’ordre créationnel bon et parfait institué par Dieu, de même que par rapport à la relation entre la Loi et l’Évangile.  Cela même  alors que le Canon du Nouveau Testament tel que nous l’avons reçu (avec ses 27 livres) n’était pas encore constitué de manière générale en tant que tel. Rappelons en effet qu’il ne le sera que vers la fin du quatrième siècle, étant progressivement reconnu par les églises qui furent incitées à le faire notamment à la suite de la constitution du canon marcionite. Tertullien  – dans Adversus Marcionem, notamment au livre IV portant sur l’évangile selon Luc et sa version marcionite – de même qu’Irénée défendent avec la plus grande vigueur la canonicité  – et donc l’autorité –  de la Loi et des prophètes, de l’Ancien Testament donc.

Le jugement d’Irénée de Lyon

Voici par exemple ce qu’écrit Irénée de Lyon sur Marcion et, à sa suite, sur la secte des Encratites,  dans son traité « Contre les hérésies, dénonciation et réfutation de la gnose au nom menteur » (I, 27, 2-4 ; 28, 1. Trad. Française par Adelin Rousseau, Paris, Cerf, 1984, p. 118-121). Ce long extrait nous permettra de cerner les thèmes communs que l’on retrouve aujourd’hui dans le nouveau canon adopté par nombre d’églises:

[Cerdon] eut pour successeur Marcion, originaire du Pont, qui développa son école en blasphémant avec impudence le Dieu annoncé par la Loi et les prophètes : d’après lui, ce Dieu est un être malfaisant, aimant les guerres, inconstant dans ses résolutions, et se contredisant lui-même.  Quant à Jésus, envoyé par le Père qui est au-dessus du Dieu Auteur du monde, il est venu en Judée au temps du gouverneur Ponce-Pilate, procurateur de Tibère César ; il s’est manifesté sous la forme d’un homme aux habitants de la Judée, abolissant les prophètes, la Loi et toutes les œuvres du Dieu qui a fait le monde et que Marcion appelle aussi le Cosmocrator.  En plus de cela Marcion a fait croire à ses disciples qu’il est plus véridique que les apôtres qui ont transmis l’Évangile, alors qu’il met entre leurs mains, non pas l’Évangile, mais une simple parcelle de l’Évangile.  Il mutile de même les épîtres de l’Apôtre Paul, supprimant tous les textes où l’Apôtre affirme de façon manifeste que le Dieu qui a fait le monde est le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, ainsi que tous les passages où l’Apôtre fait mention de prophéties annonçant par avance la venue du Seigneur.

Selon Marcion, il n’y aura de salut que pour les âmes seulement, pour celles du moins qui auront appris son enseignement ; quant au corps, du fait qu’il a été tiré de la terre, il ne peut avoir part au salut.  A son blasphème contre Dieu, il ajoute encore, en vrai porte-parole du diable et en contradicteur achevé de la vérité, l’assertion que voici : Caïn et ses pareils, les gens de Sodome, les Égyptiens [en tant qu’adeptes de pratiques magiques] et ceux qui leur ressemblent, les peuples païens qui se sont vautrés dans toute espèce de mal, tous ceux-là ont été sauvés par le Seigneur lors de sa descente aux enfers, car ils sont accourus vers lui et il les a pris dans son royaume ; au contraire, Abel, Hénoch, Noé et les autres « justes », Abraham et les patriarches issus de lui, ainsi que tous les prophètes et tous ceux qui ont plu à Dieu, tous ceux-là n’ont point eu part au salut : voilà ce qu’a proclamé le Serpent qui résidait en Marcion ! (…)

Puisque ce Marcion est le seul qui ait eu l’audace de mutiler ouvertement les Écritures et qu’il s’est attaqué à Dieu plus impudemment que tous les autres, nous le contredirons séparément : nous le convaincrons d’erreur à partir de ses écrits et, Dieu aidant, nous le réfuterons à partir des paroles du Seigneur et de l’Apôtre qu’il a conservées et qu’il utilise.  Pour l’instant il nous faut faire mention de lui, pour que tu saches que tous ceux qui, de quelque manière que ce soit, adultèrent la vérité et blessent la prédication de l’Église, sont les disciples et les successeurs de Simon, le magicien de Samarie.  Bien que, dans le but de tromper autrui, ils se gardent d’avouer le nom de leur maître, c’est pourtant sa doctrine qu’ils enseignent ; ils mettent en avant le Nom du Christ Jésus comme un appât, mais c’est l’impiété de Simon qu’ils propagent sous des formes diverses, causant ainsi la perte d’un grand nombre ; par ce Nom excellent, ils répandent leur détestable doctrine ; sous la douceur et la beauté de ce Nom, ils présentent le venin amer et pernicieux du Serpent, qui fut l’initiateur de l’apostasie.

A partir de ceux que nous venons de dire ont déjà surgi les multiples ramifications de multiples sectes, par le fait que beaucoup parmi ces gens-là – ou pour mieux dire, tous – veulent être des maîtres: quittant la secte dans laquelle ils se sont trouvés et échafaudant une doctrine à partir d’une autre doctrine, puis encore une autre à partir de la précédente, ils s’évertuent à enseigner du neuf, en se donnant eux-mêmes pour les inventeurs du système qu’ils ont ainsi fabriqué.

Ainsi par exemple, des gens qui s’inspirent de Saturnin et de Marcion et qu’on appelle les Encratites ont proclamé le rejet du mariage, répudiant l’antique ouvrage modelé par Dieu et accusant de façon détournée Celui qui a fait l’homme et la femme en vue de la procréation ; ils ont introduits l’abstinence de ce qu’ils disent animé, ingrats qu’ils sont envers le Dieu qui a fait toutes choses (…)

D’autres, en revanche, ont pris comme point de départ les doctrines de Basilide et de Carpocrate ; ils ont introduit les unions libres, les noces multiples, l’usage indifférent des viandes offertes aux idoles : Dieu, disent-ils, n’a cure de tout cela.  Et que sais-je encore ?  Car il est impossible de dire le nombre de ceux qui, d’une manière ou d’une autre, se sont écartés de la vérité.

Apparemment, Irénée n’était pas un chrétien tolérant et pluraliste se félicitant de la diversité d’opinions et de points de vue censée manifester une grande richesse au sein d’une Église unie!

Démythologisation contemporaine et transgénèse du Canon

Le processus contemporain de déconstruction du message de l’Évangile débute en prenant le contrepied d’une affirmation du Nouveau Testament sur l’authenticité de ce même message.  En 2 Pierre 1:16-18 on lit ceci:

Ce n’est pas en effet en suivant des fables [en grec: μύθοι, mythes) habilement conçues que nous vous avons fait connaître la puissance et l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ, mais parce que nous avons vu sa majesté de nos propres yeux; car il a reçu honneur et gloire de Dieu le Père, quand la gloire pleine de majesté lui fit entendre cette voix: Celui-ci est mon Fils bien-aimé, objet de mon affection. Nous avons entendu cette voix venant du ciel, lorsque nous étions avec lui sur la sainte montagne. 

Au début de la première lettre à Timothée (1:3-4), Paul exhorte Timothée à ne pas laisser certains enseigner des fables et des généalogies sans fin: Comme je t’y ai exhorté, à mon départ pour la Macédoine, demeure à Ephèse, afin de recommander à certaines personnes de ne pas enseigner d’autres doctrines et de ne pas s’attacher à des fables (ici aussi μύθοι, mythes] qui favorisent des discussions plutôt que l’œuvre de Dieu dans la foi.  Sans entrer dans les détails sur la nature et le contenu de ces « fables » il est clair que ces deux passages établissent une distinction voire une antithèse radicale entre d’une part les fables/mythes contemporains (qu’ils soient judaïsants ou gréco-romains) et d’autre part les faits historiques sur lesquels l’annonce de l’Évangile est fondée, ainsi que cette annonce.

Or en développant une méthode de « démythologisation » pour éliminer tout ce qu’elle considère justement comme des fables dans la Bible (par exemple les miracles dans le Nouveau Testament, ou, ici, la Transfiguration de Jésus devant trois de ses disciples [Mat.17:1-8; Marc 9:2-13; Luc 9 :28-36])  la théologie héritée des Lumières du dix-huitième siècle se voit progressivement contrainte – si elle veut maintenir vivante cette appellation de « théologie » au sein de la tradition chrétienne dont elle est issue et perpétuer une pratique théologique appliquée à la vie de l’Église – de définir un nouveau Canon, avalisant les accents dogmatiques ou éthiques qu’elle s’est donnée.  Elle se retrouve  donc en porte-à-faux avec le Canon reçu par l’Église universelle au cours des siècles. Elle en a cependant encore besoin et cherche à s’en servir comme d’un tremplin destiné à faire atteindre l’étape canonique suivante et la faire accepter progressivement au sein de l’Église.

Les processus de cette ré-écriture de l’Écriture sont multiformes, et par là-même peuvent être trompeurs dans la mesure où – tout comme du temps des différentes sectes gnostiques mises en évidence et dénoncées par Irénée – on a affaire à un mouvement protéiforme susceptible d’évoluer et de s’adapter à de nouveaux courants ou de nouvelles exigences socio-culturelles. L’historisme contemporain, c’est-à-dire l’absolutisation du temps historique auquel est faussement conférée une dimension transcendante et normative (le fameux « Sens de l’Histoire » si l’on veut), sert néanmoins de matrice à ce courant protéiforme orienté avant tout vers la satisfaction fonctionnaliste des besoins existentiels du moment. De mutations en mutations, toutes provoquées consciemment afin de donner lieu à une transgénèse jugée salutaire pour la survie de l’homo religiosus contemporain, on aboutit donc imperceptiblement à ce qu’on pourrait qualifier de CGM : un Canon Génétiquement Modifié.

L’idée d’un Canon modifié, purgé des éléments jugés mythologiques (non pas ceux récusés par les lettres de Paul et de Pierre, mais ceux jugés comme tels par les censeurs des évangiles canoniques)  émerge déjà au cœur des « Lumières » avec la fameuse bible du déiste et moraliste Thomas Jefferson,  l’un des rédacteurs de la constitution américaine et le troisième président des États-Unis.  Il s’agit en fait d’une version du Nouveau Testament expurgée, qui ne fut portée à la connaissance du public que bien longtemps après la mort de Jefferson. Les passages mentionnant les miracles de Jésus, l’annonciation, la résurrection, le Saint Esprit, le péché etc. ont été découpées par Jefferson au rasoir, et le tout recomposé sous le titre : The life and morals of Jesus of Nazareth (La vie et les enseignements moraux de Jésus de Nazareth).

Un exemple contemporain de ré-écriture de l’Évangile nous vient du Jesus seminar, animé par John Dominic Crossan (un ex-prêtre catholique irlando-américain) et Robert Funk. Il est du reste assez significatif de constater que Crossan considère la rédaction de l’évangile de Pierre  – un des évangiles apocryphes mentionnés ci-dessus – comme précédant chronologiquement celle des évangiles canoniques. Afin de se rapprocher du « Jésus historique » (le soi-disant véritable Jésus débarrassé des oripeaux mythologiques dont l’auraient affublés les évangiles canoniques) le Jesus Seminar invitait entre autres ses participants à lire séparément les évangiles canoniques en  entourant de couleurs différentes les paroles de Jésus en fonction de leur degré supposé d’authenticité, selon des critères donnés.  Les chercheurs comparaient ensuite leurs trouvailles pour en faire une synthèse et publier ensuite leurs vues sur le « Jésus historique ».  Une telle méthode aux accents extrêmement subjectifs, ne peut naturellement manquer de faire venir à l’esprit la sympathique formule : je t’aime: un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, pas du tout appliquée aux choix opérés par les uns ou les autres…

Il n’est cependant pas nécessaire d’avoir affaire à une réécriture  contemporaine de type marcionite, – proposant au lecteur un texte formellement mutilé et recomposé – pour que cette réécriture ait effectivement lieu.  La réécriture apocryphe par nombre d’églises aujourd’hui tient le plus souvent de l’abandon voire de l’occultation de tous les passages bibliques considérés comme obsolètes en raison d’une évolution socio-culturelle guidée par des motifs intrinsèques opposés à ceux que les textes du Canon traditionnel affirment ou font ressortir. Notons quelques symptômes de cet état de fait, suffisamment répandus pour motiver cette assertion: ces passages ne sont plus lus lors des offices ou des cultes ; on ne prêche plus (ou bien très rarement) sur l’Ancien Testament ; le Décalogue est relégué au rang d’objet de musée ; dans la prédication la pratique de l’exégèse est négligée et remplacée par toutes sortes de considérations moralisantes ou de citations littéraires voire philosophiques.  L’exposition historico-rédemptrice des passages la Bible n’est plus pratiquée et l’histoire de la Révélation tout simplement abandonnée. En revanche, des citations bibliques prises hors de leur contexte canonique particulier et général se font de plus et plus courantes (ce que l’on nomme « biblicisme »).

Le motif universaliste et le motif antinomien

A contrario, un motif universaliste affirmant le salut de tout individu – qu’il soit régénéré par l’Esprit Saint ou non – devient un principe herméneutique (interprétatif) dominant dans l’exposition de thèmes divers, d’ordre éthique en particulier. La pression socio-culturelle égalitariste contemporaine rend en effet insupportable tout maintien de mentions discriminatoires à l’égard du salut, sans aucun égard pour les textes néo-testamentaires, même limités aux paroles de Jésus-Christ pourtant sans équivoque à cet égard (comme en Mat. 7:21-23; 22:14; 25:31-46 etc.)

La démarche suivie peut être résumée comme suit : on commence par allégoriser les textes au moyen d’une herméneutique spiritualiste afin de mieux les réduire à une simple morale immanente, dénuée de tout caractère eschatologique inclusive d’un Jugement final.  Une fois cette étape atteinte, le résidu de morale biblique obtenu se trouve à son tour relégué au rang des scories de l’histoire lorsque de nouveaux impératifs sociétaux ou anthropologiques ont été définis, et avec eux quasiment toute notion biblique de bien et de mal redéfinie. Le bien et le mal sont désormais connus avec une nouvelle certitude  – une foi qui désormais ne doute plus ! – par l’homo religiosus contemporain, non plus régénéré par la Parole et l’Esprit, mais auto-promu au rang d’homo emancipatus, émancipé de l’autorité paternelle (selon l’étymologie de cet adjectif en droit romain).

S’il faut chercher une inspiration derrière ce nouveau canon universaliste, c’est plutôt dans la pop-culture et les mouvements de masse branchés que le nouvel évangile apocryphe va la puiser. Par exemple dans la fameuse chanson de Polnareff des années soixante-dix :

On ira tous au paradis mêm’ moi
Qu’on soit béni ou qu’on soit maudit, on ira
Tout’ les bonn’ s
œsoeurs et tous les voleurs
Tout’ les brebis et tous les bandits
On ira tous au paradis
On ira tous au paradis, mêm’ moi
Qu’on soit béni ou qu’on soit maudit, on ira
Avec les saints et les assassins
Les femmes du monde et puis les putains
On ira tous au paradis

Ne crois pas ce que les gens disent
C’est ton cœur qui est la seule église
Laisse un peu de vague à ton âme
N’aie pas peur de la couleur des flammes de l’enfer
On ira tous au paradis, mêm’ moi
Qu’on croie en Dieu ou qu’on n’y croie pas, on ira…
Qu’on ait fait le bien ou bien le mal
On sera tous invités au bal
On ira tous au paradis
On ira tous au paradis, mêm’ moi
Qu’on croie en Dieu ou qu’on n’y croie pas, on ira
Avec les chrétiens, avec les païens
Et même les chiens et même les requins
On ira tous au paradis…

Au sein du nouvel évangile apocryphe, le corollaire du motif universaliste est le motif antinomien, l’antinomisme étant essentiellement opposé à toute notion de Loi limitative.  Ainsi, pour ce motif, la Grâce suppose l’abolition de la Loi (au lieu de la délivrance par le Christ de la malédiction que la Loi amène sur l’homme pécheur incapable de satisfaire à ses exigences).  L’Évangile n’est plus l’accomplissement de la Loi, selon les paroles mêmes du Christ (Matt. 5:17-20 et jusqu’à la fin du chapitre 5 où l’esprit de la Loi est en fait révélé dans toute sa portée, radicale et insoupçonnée par ceux-là mêmes qui s’en réclamaient de manière purement formaliste). Il devient donc quasiment interdit d’interdire au motif fallacieux d’une liberté qui ne connaît de bornes que celles posées par homo emancipatus.

L’antinomisme ne se positionne pas seulement par rapport à la Loi mosaïque, mais par rapport à toute prise en compte des aspects normatifs dans la Création, avant même la Chute. Car Homo emancipatus est libre de toute entrave, en particulier dans l’exercice de sa sexualité (une thématique particulièrement d’actualité dans les débats contemporains au sein des églises, mais déjà présente à l’époque d’Irénée, comme en témoigne le dernier paragraphe de la citation donnée plus haut – sans même parler de textes néo-testamentaires tels que 2 Pierre 2:18-19): toute norme limitative à l’égard de cet exercice – quand bien même elle apparaîtrait à travers toute l’Écriture – constitue une contradiction du principe régissant la pensée et les actes d’homo emancipatus.

Les similarités avec la doctrine marcionite

Si nous reprenons les thèmes propulsés par le canon marcionite et ceux du nouveau  canon (avec l’évangile apocryphe qui lui sert de support), tel qu’on vient de l’esquisser, on retrouve les éléments communs suivants :

  • Le refus de l’ordre créationnel exprimé en Genèse 1 et 2, qui ne peut être qu’une œuvre mauvaise, oppressive.
  • Le rejet de la résurrection corporelle (à commencer par celle de Jésus), remplacée par la notion classique d’immortalité de l’âme.
  • Le divorce entre Loi et Évangile, ce dernier étant présenté comme l’abolition de la précédente, et non comme son accomplissement par le Christ dans son obéissance parfaite aux exigences de la Loi et la satisfaction propitiatoire à toutes ses exigences pour le compte des pécheurs, en vue de leur sanctification.
  • L’émancipation subséquente vis-à-vis de la Loi, en vue d’une existence plus « spirituelle », au sens où elle doit désormais être soumise à des impératifs moraux redéfinis et dégagés des normes divines considérées comme obsolètes.
  • L’affaiblissement de la distinction et complémentarité sexuelle originelle telle que révélée en Genèse 1 et 2, soit par la dévalorisation du mariage, soit par l’élévation d’autres formes de relations sexuelles (en particulier homosexuelles) au même rang.

Par quelle autorité?

La présence d’un Canon dans l’Église  – quel qu’il soit du reste – pose nécessairement la question de l’autorité par laquelle une prédication, un enseignement, des règles de conduite sont donnés.  Car tout enseignement et  pratique dans l’Église ne se justifie que par rapport à une règle, une mesure, une norme acceptées et crues comme dignes de confiance et conformes à la vérité (c’est du reste la signification initiale du mot canon).  Ce ne peut-être qu’au nom d’une autorité quelconque que parle et agit l’Église.  Cette question cruciale était déjà au centre du débat qui nous est rapporté en Matthieu 21:23-32, entre Jésus et les principaux sacrificateurs ainsi que les anciens du peuple: Par quelle autorité fais-tu cela et qui t’a donné cette autorité ? La réponse de Jésus  – qui se réfère à Jean Baptiste venu dans la voie de la justice et au baptême de repentance pratiqué par lui et cru par les péagers et les prostituées (v.32) – pointe clairement en direction soit du ciel, soit des hommes.  Dans la mesure où Jésus-Christ déclare à ses disciples que toute autorité (πασα ἐξουσία) lui a été donnée dans les cieux et sur la terre, et qu’il leur enjoint d’enseigner à toutes les nations tout ce qu’il leur a prescrit (Matt. 28:18-20), il est impératif que l’Église, du moins celle qui prétend être son corps, se pose avec acuité la question de la source de l’autorité de son enseignement: l’Évangile qu’elle prêche vient-il du ciel ou des hommes?  Et le Canon qui l’exprime est-il donné une fois pour toutes, ou bien est-il malléable à merci ?

Eric Kayayan Foi et Vie Réformées

Eric Kayayan,

Pasteur Protestant Réformé

 

 

 

 

 

 

Bible

 

Croix Huguenote

 

 

 

Source : Foi & Vie Réformées

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5 janvier 2020 7 05 /01 /janvier /2020 21:26
Dictature ou Pourriture

Il y a plus de quarante ans déjà, le philosophe chrétien Jean Brun traçait à la fin de son ouvrage Les Vagabonds de l’Occident (Paris, Desclée, 1976, pages 214-215) la terrible alternative qui attend un Occident progressivement privé de Sens, car de Transcendance : Dictature ou Pourriture.  Une page qui mérite d’être lue et méditée, car illustrant étonnamment ce que nous vivons aujourd’hui.

En fait, les deux termes de l’alternative envisagée semblent se rejoindre de nos jours en une dictature de la pourriture, tandis que se profile à l’horizon une dictature opposée, celle qui se réfère à une transcendance importée d’ailleurs, s’épanouissant sur le sol décomposé de la pourriture promue avec complaisance au rang d’horizon libérateur et de « lendemains qui chantent »:

Marche au pas ou errance, tel est le dilemme auquel l’homme se trouve confronté dès qu’il a décidé de liquider toute Transcendance.  Car s’il prétend que la science qu’il élabore fait de lui le maître et l’auteur du Sens, il transpose aussitôt cette conviction dans le domaine de la politique et des techniques qu’elle se subordonne ; dès lors prolifèrent les césarismes de la signification dont le sérieux fanatique se déploie dans tous les domaines : économie, presse, enseignement, beaux-arts, vie quotidienne.  Ainsi les idées, les actes et les conduites se trouvent planifiés puisqu’on ne saurait tolérer le moindre manquement au Sens de l’histoire qui définit la marche à suivre et les comportements à adopter.

Si, au contraire, l’homme affirme qu’il n’y a pas de sens, que tout n’est que jeux et combinatoires, dans ce cas l’idée de but et de point d’arrivée se trouvé éliminée et l’on est invité à marcher dans tous les sens, à se faufiler par toutes les ouvertures, à sauter d’expériences en expériences, à se délivrer de toute idée de sérieux, à se couler dans toutes les formes, à se divertir des choses, des autres et de soi-même.  Tout se vaut puisque rien ne se vaut.

Robot ou vagabond, de toute manière l’homme se trouve condamné à un voyage réduit à un calvaire scientifique ou à une folle équipée.

De nos jours un tel dilemme semble se présenter à nous d’une manière inéluctable, car l’alternative devient de plus en plus implacable et se présente en deux mots : Dictature ou Pourriture. D’un côté les dirigismes totalitaires qui définissent règlementairement ce qu’il faut lire, dire, penser et faire ; de l’autre les libéralismes de la transgression et de l’aventure dans lesquels la délinquance hagarde et le sexe débridé multiplient les orgies dans les dérèglements.

Quant au Tiers-Monde, si l’existence y connaît encore les durs problèmes de la subsistance et de la survivance, il se trouvera tôt ou tard en présence du même choix à faire.

Les activismes du Sens et les nihilismes de la signification ont une même origine : un refus du Sacré qui les condamne à faire de l’homme un forcené ou une loque.

L’homme se trouve donc à une croisée de chemins : le camp de concentration social ou les champs de dispersion désintégrants.  Mais, harcelé ou désemparé, il se sent de plus en plus prisonnier d’un monde dont les murailles se rapprochent et dans lequel ne se trouvent même pas les ruines d’un refuge.

Eric Kayayan Foi et Vie Réformées

Eric Kayayan,

Pasteur Protestant Réformé

 

 

 

 

 

 

Bible

 

Croix Huguenote

 

 

 

Source : Foi & Vie Réformées

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5 janvier 2020 7 05 /01 /janvier /2020 20:37
La Lumière dans les ténèbres ou la confusion de Babel

La Lumière dans les ténèbres

ou la confusion de babel

 

Dans quel monde de ténèbres l'homme ne vit-il pas depuis la chute de nos premiers parents !

 

Aujourd'hui l'iniquité relève la tête plus impudemment que jamais et revendique le droit de s'appeler bien.

 

L'occultisme sous toutes ses formes se proclame le chemin vers la vraie spiritualité.

 

L'humanisme sans Dieu prétend nous libérer de tous les maux. 

 

Les hommes en viennent, en excluant l'Oeuvre Victorieuse de Christ à la croix, à croire pouvoir même apprivoiser la mort, se la rendre amie.

 

L'immoralité réclame le droit d'être considérée l'égal, voire le supérieur du bien tel qu'il est défini par Dieu dans Sa Loi.

 

Celui qui n'adore pas l'humanitarisme ambiant, qui ne s'incline pas devant le pluralisme des valeurs, qui ne se vautre pas dans ce marais qu'est l'égalitarisation de toutes choses (surtout du bien et du mal) est considéré comme anormal en attendant d'être persécuté, d'être interné, voir éliminé, comme ennemi du consensus antichrétien universel qui se construit sous nos yeux.

 

 

C'est ainsi que l'on travaille à la construction de cette bienheureuse démocratie qui regrouperait toute l'humanité dans un bien-être programmé pour tous sauf, bien sûr, pour ces gêneurs sous-humains -unmensh- de la béatitude matérialiste universelle que sont embryons, handicapés de toutes sortes et vieux.

 

Voici le paradis que nous prépare une humanité qui ne veut décidément plus entendre parler ni de repentance, ni de conversion, ni de retour à Dieu et moins encore d'une quelconque soumission à Ses Saintes Lois.

 

On peut bien dire d'une telle civilisation :

 

"Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, combien seront grandes les ténèbres !" (Matthieu 6-23)

 

Comme il est difficile aujourd'hui de comprendre ce qui se passe véritablement sur le théâtre tragique de notre terre.

 

Nous sommes tombés dans une vision taoïste du monde, vision qui semble avoir éliminé de la scène publique toute réelle antithèse.

 

Car les principes qui animent cette ancienne philosophie chinoise qu'est le taoïsme jouent un rôle central dans le pot pourri spirituel de ce prétendu Nouvel Âge quisi rapidement, est devenu l'esprit de ce temps, l'air idéologique. 

 

Dans le taoïsme, les deux principes selon lesquels l'univers tout entier serait organisé, le yin et le yang, ne sont pas foncièrement opposés l'un à l'autre. Ils sont au contraire complémentaires.

 

Le mal n'est alors aucunement l'antithèse du bien, le juste de l'injuste, la vérité de l'erreur, le communisme du capitalisme, le paganisme du christianisme. Tout se tient. Tout est complémentaire de tout.

 

Dans la mentalité qui règne aujourd’hui le bien et le mal, tels qu'ils sont définis en termes absolus par la Loi de Dieu, ont disparu.

 

La conséquence en est qu'il n'est plus possible d'invoquer de façon crédible la manifestation, dans l'histoire et dans la vie sociale actuelle des nations, des institutions ou des coutumes de ce qui pourrait être considéré comme l'expression, même partielle, de telles distinctions morales absolues.

 

Dans une telle perspective nous ne pouvons plus exprimer des jugements approuvant ou désapprouvant des événements et des réalités d'ordre public.

 

Il ne faut plus alors appeler un chat un chat sous peine de se faire soi-même traiter de méchant tigre.

 

Il se trouve une exception évidente à cet esprit de bienséante tolérance générale. Nous venons de l'invoquer.

 

Tous ceux qui par leur attachement à une foi particulière ou par leur amour pour une patrie spécifique refusent ce consensus universel et qui osent l'exprimer de manière audible sont rejetés par la dynamique de groupe du syncrétisme œcuménique et humanitariste à la mode.

 

Nous assistons ainsi aujourd'hui à une mutation dans le domaine des valeurs, comparable, par exemple, à des mouvements qui dans le passé paraissaient eux aussi irrésistibles à ceux qui les ont vécus.

 

Je pense à la Réforme, par exemple, ou plus près de nous, à l'esprit rationaliste et anti-chrétien du siècle des Lumières.

 

A la réflexion et en observant la croissante influence de cette mentalité holistique dans tous les domaines, le développement actuel, pour ainsi dire surréaliste en tous domaines ne devrait de fait guère nous surprendre.

 

Cette disparition des bornes morales publiques visibles au fond est typique du relativisme à la base de notre civilisation apostate.

 

La victoire universelle même dans de nombreux milieux chrétiens d'une pensée dialectique  et celle non moins éclatante des méthodes de dynamique de groupe montrent bien que l'ancrage d'une démarche intellectuelle sur le fondement d'une vérité absolue a disparu du consensus social, culturel et religieux.

 

Le résultat en est que dans la réflexion diverse, sont livrés à une perspective dépourvue de toute signification, privée de tout rapport à un système de valeurs immuable et même coupé des réalités objectives permanentes les plus évidentes.

 

Le message ne saurait être plus clair. Toutes choses, y compris le bien et le mal, sont maintenant placées sur le même pied d'égalité ; tout devient parfaitement interchangeable ; il n'y a plus rien pour lequel il vaut la peine de vivre ou de mourir. Le résultat social : drogue, suicide, alcoolisme, divorces, désintégration sociale.

 

Sur le plan religieux cette attitude anarchique, informe, chaotique fut fort bien exprimée en son temps par le pape Jean-Paul II dans son évocation constante de cette panacée universelle, une civilisation d'amour

 

Dans cette perspective, tout à la fois sentimentale et humanitariste, le dialogue et la compréhension mutuels remplaceraient les rudes catégories, aujourd'hui dépassées, du Bien et du Mal, de la Vérité et du Mensonge, de l'Orthodoxie et de l'Hérésie, de la Bénédiction Divine et du Jugement de Dieu.

 

La politique de l'amour, l'amour, l'harmonie de toutes choses, remplace ainsi cet instrument aujourd'hui anachronique de l'ancienne politique de l'humanité, l'épée qui, elle , tranche entre les hommes. Car l'épée, ce magistrat pourvu de la force publique qui a en effet été établie par Dieu pour réprimer les malfaiteurs et ainsi protéger les gens de bien, est aujourd'hui définitivement mise au fourreau. 

 

Le mal et les hommes mauvais ont disparu de notre planète et les attitudes de discipline, de discernement, de discrimination contre le mal et contre les méchants, la résistance à l'iniquité, la manifestation d'un amour vrai des parents et la saine autorité envers leurs enfants ne sont plus de mise.

 

Nos apôtres de l'amour qui oublient tout simplement l'existence du péché, nous préparent des lendemains amères dont nous devrons déchanter avec larmes et grincements de dents.

 

Ainsi le mal semble en partie avoir quitté la scène de la vie, quel que puisse être le comportement des méchants, apparaissant aujourd'hui sous la forme d'agneaux innocents. Ce surréalisme sonne bien faux. Car, si nous considérons la structure de cette Alliance Éternelle par laquelle Dieu Gouverne Sa Création, la Bénédiction Divine ne peut que provenir de la fidélité des hommes à l'Alliance, de leur Obéissance aux Commandements de Dieu.

 

Si l'on considère seulement un instant l'état moral et spirituel présent de l'humanité dans son ensemble nous devrions, pour être impartiaux et objectifs, nous attendre, non aux Bénédictions et aux Grâces de Dieu, mais à Sa Colère, à Ses Malédictions, pour tout dire au Jugement d'un Dieu Justement Irrité par l'iniquité grandissante des hommes. 

 

La réalité brutale est tout autre que celle d'un rêve utopique.

 

Dans toutes les régions du monde et à tous les niveaux de la société l'iniquité se multiplie. Le mal répand son empire, ne rencontrant que peu le moindre obstacle. L’ascension de l'iniquité est de toute apparence irrésistible. Le mal devient même moral. Il revendique partout le droit de se nommer bien.

 

Le pluralisme théologique dans de nombreuses églises montre aujourd'hui ouvertement son vrai visage, la tolérance de toutes les erreurs parmi ceux se réclamant de Jésus Christ, dérapage produisant le résultat auquel nous aurions dû nous attendre dès le début.

 

Autre élément sur le plan moral, la guerre implacable livrée partout où la civilisation occidentale exerce son influence contre des êtres humains avant leur naissance est aujourd'hui poursuivie sans relâche. Il va sans dire que ce massacre d'innombrables petits enfants dépourvus de toute défense et dont les protecteurs naturels - père, mère, médecin, sage femme - sont devenus les bourreaux, est un crime de masse contre Dieu et contre les hommes qui dépasse largement, tant en quantité qu'en cruauté, tout ce que notre siècle infâme a pu déjà voir d'iniquités monstrueuses.

 

L'on nous demanderait même paradoxalement à exprimer une sympathie sans réserve. Mais aucun Chrétien ne saurait refuser sa sympathie même envers son pire ennemi tombé dans le malheur, encore moins pour un pécheur rattrapé par les conséquences mortelles de ses péchés.

 

C'est ainsi que les autorités diverses tant politique qu'ecclésiastiques en viennent à fermer la porte à toute prise de conscience, à toute vraie repentance et, par conséquent, à toute espérance éternelle. La mort n'étant plus considérée comme la conséquence du péché, on évacue ainsi tout sérieux de la notion même du péché.

 

On étouffe de cette manière toute prise de conscience et ce qui pouvait encore rester de conscience à notre peuple s'en trouve cautérisé, peut-être même de manière définitive, par certains représentants d'église eux-mêmes.

 

De telles analyses succinctes valent ce qu'elles valent et téméraire serait celui qui prétenderait comprendre pleinement ce qui se passe aujourd'hui. Mais de quelque direction que nous tournons les regards la situation générale comme mondiale est dangereuse à l'extrême. Il est certain que nous nous approchons toujours plus du point où nous aurons épuisés toutes les réserves de l'Immense Patience de Dieu.


Si nous limitions notre analyse aux seuls éléments humains nous ne pourrions que sombrer dans le désespoir le plus noir.

 

Mais la Lumière qui est en Christ, Lumière qui éclaire toute la Création de Dieu, est réellement venue dans le monde.

 

Elle s'est révélée pour nous dans cette fête que nous avons célébré et célébrons à Noël, fête de la Naissance du Seigneur des seigneurs, du Roi des rois, de Jésus-Christ, de toute éternité Lumière Divine et, aujourd'hui encore, Lumière Unique des nations.

 

Comme l'annonçait Zacharie, par ce petit enfant, vrai Dieu et vrai homme, est venue la connaissance du Salut, le Pardon des péchés, l'Ardente Miséricorde du Dieu Juste et Saint.

 

"C'est par elle que le soleil levant nous visitera d'en haut pour éclairer ceux qui sont assis dans les ténèbres et dans l'ombre de la mort et pour diriger nos pas dans le chemin de la paix." (Luc 1:78-79)

 

C'est cette Lumière venue parmi les hommes, qui se trouve à la base et qui est la raison d'être de toute notre vie Chrétienne.

 

Dans des temps aussi difficiles et aussi confus, Notre Réconfort, Notre Espérance et Notre Force comme Eglise, comme Peuple choisi de Dieu, ne repose pas dans les divagations politiques ou autres et dans les plans iniques d'hommes pervertis mais dans la Souveraineté, la Justice et la Miséricorde du Dieu de l'Alliance, dans l'Immuabilité du Seigneur des armées, dans le Caractère Inébranlable de Sa Vérité et dans l'Accomplissement Certain de Ses Desseins Éternels.

 

"L’Éternel est Juste dans Toutes Ses Voies, et Bienveillant dans Toutes Ses Œuvres. L’Éternel est Près de tous ceux qui L'invoquent, de tous ceux qui L'invoquent avec vérité, Il Réalise les souhaits  de ceux qui Le Craignent, Il Entend leur cri et Les Sauve. L’Éternel Garde tous ceux qui L'aiment." Psaume 145:17-20)

 

Cette Lumière est déjà Victorieuse de toutes les ténèbres de ce pauvre monde perdu.

 

C'est Elle qui nous conduit à travailler à percer les brouillards si épais de ce temps où les hommes se dressent plus que jamais stupidement contre Leur Dieu.

 

Que la Parole de Dieu éclaire notre chemin et que, par cette Lumière qui Illumine tout homme, nos yeux puissent aussi voir la Lumière.

 

 

 

Jean Marc Berthoud

Jean-Marc Berthoud,

Théologien Réformé Baptiste,

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bible
Croix Huguenote

 

 

 

 

.

 

 

 

 

 

 

 

 

Source : Calvinisme : Résister & Construire

Synthèse de deux articles écrit  par Jean Marc Berthoud adaptée pour Refuge Protestant

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1 janvier 2020 3 01 /01 /janvier /2020 09:31
Bonne année 2020 en Christ

Que Dieu bénisse chacune et chacun

en tout lieu qu'il demeure,

Que cette nouvelle année soit encore le moment pour tous

de s'approcher toujours plus de Christ,

soit dans le pardon et le salut pour celles et ceux

ne le connaissant pas encore,

soit dans l'édification et l'avancement de Son Règne

à Sa Seule Gloire.

Meilleurs vœux en Jésus Christ

Notre Sauveur et Seigneur

pour cette année 2020.

 

Refuge Protestant

Refuge Protestant Croix Huguenote

 

(Psaume 121 / 1 Thessalonissiens 5:23/24)

Eric Kayayan

Eric Kayayan,

Pasteur Protestant Réformé

Foi et Vie Réformées

 

PSAUME 136 :
Célébrez Dieu hautement 

Tiré du Psautier de Genève (1729)

Célébrez Dieu hautement, car Il est Doux et Clément et Son Immense Bonté dure à perpétuité. Célébrez le Dieu des dieux, Élevé sur tous les cieux ; car Son Immense Bonté dure à perpétuité. Rendez à Dieu les honneurs, dû au Seigneur des seigneurs ; car Son Immense Bonté dure à perpétuité. Dites que ce Roi des rois Fait, Seul, mille grands exploits ; car Son Immense Bonté dure à perpétuité. C’est Lui qui Fit Sagement, et l’air, et le firmament ; car Son Immense Bonté dure à perpétuité. (...) Quand nous étions affligés, Sa Main nous a Soulagés ; car Son Immense Bonté dure à perpétuité. Il nous a Tirés des mains des ennemis inhumains ; car Son Immense Bonté dure à perpétuité. Lui Seul Conserve et Soutient ce que l’univers contient ; car Son Immense Bonté dure à perpétuité. Enfin, du Grand Dieu des cieux louez Le Nom Glorieux ; car Son Immense Bonté dure à perpétuité 

Source 

Psautier de Genève

 

Bible
Croix Huguenote

C'est une bonne coutume de se souhaiter une bonne année.

Trop souvent cependant, ce que nous entendons par "Bonne Année" se trouve être :

"j'espère que vous serez en bonne santé, que tout se passera bien pour vous, et que vous aurez beaucoup de prospérité cette année dans tout ce que vous ferez."

Les Protestants Réformés comme les Puritains l'ont exprimé d'une meilleure manière.

Ils se souhaitent une nouvelle année bénie ("béni" : bonheur intérieur quelles que soient les circonstances), et par lesquelles cela signifiait ceci :

"Nous espérons que tout ce qui vient par la main de la Providence cette année puisse vous être sanctifiée en Christ et par le Christ, afin que vous soyez patients dans l'adversité, reconnaissants dans la prospérité, et ayez une Confiance Ferme en Notre Dieu Fidèle et Père pour l'avenir inconnu. (Catéchisme de Heidelberg. Q28), que vous croyiez que toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu (Romains 8-28).  

Alors, de cette manière, je vous souhaite à vous et votre famille une nouvelle année bénie ! Je vous souhaite en 2020 l'expérience de Samuel Rutherford qui pourrait dire :

" Chaque jour, nous pouvons voir quelque chose de nouveau en Christ, Son Amour n'a ni bord, ni fond. Dans nos fluctuations de sentiment, il est bon de se rappeler que Christ n'admet Lui aucun changement dans Ses Affections, votre cœur n'étant pas une boussole de marine par laquelle Jésus navigue."

Pasteur Joël Beecke,

Joel Beeke,

Pasteur Théologien Protestant Réformé.

Ministre de l'Heritage Reformed Congregation à Grand Rapids dans le Michigan,

Président du Puritan Reformed Theological Seminary,Professeur de Theologie Systématique et d'Homilétique.

Psaumes et hymnes du culte réformé compilé par Peter Masters. Cette collection de psaumes et d'hymnes a été inspirée par les richesses spirituelles de Our Own Hymn Book , compilé par CH Spurgeon en 1866. Vous pouvez vous procurer le cd en suivant ce lien : . https://tabernaclebookshop.org/products/psalms-and-hymns-of-reformed-worship-9781870855099

Le Seigneur entendra quand les troubles surviendront, quand les épreuves et les chagrins oppriment ; de Notre Alliance avec Lui, Dieu ne faillira jamais envers Son Peuple. Par la prière, Il renforcera la Foi et l'Amour pour bénir les moyens de Grâce, et par Sa Parole nos âmes qui attendent sentiront Sa Forte Étreinte. Il nous accordera tout le désir de notre âme en Lui faisant confiance à cette heure. Nos cœurs reconnaissants n'oublieront pas Les Détails de Son Amour ; comment tous nos besoins réels ont-ils été satisfaits ? Par le Secours d'en haut. Ainsi prouvé, notre foi infantile grandira en conviction bien sûr ; et s'appuyant moins sur l'aide humaine, nous Lui ferons encore plus confiance. (Tiré du Psaume 20)

Charles Haddon Spurgeon

 

La Présence de Christ est tout le Paradis que nous désirons. Il est à la fois La Gloire de nos jours les plus brillants et Le Confort de nos nuits.

Charles Spurgeon,

Eglise Refuge Protestant

 

Bible Huguenote
Croix Huguenote

 

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26 décembre 2019 4 26 /12 /décembre /2019 09:53
Qu'on batte des mains ou ce que nos pères chantaient

D'après un titre du CD de la Mission Protestante Timothée publié courant avril 2013 " Ce que nos pères chantaient".

Ce volume reprend 15 classiques de l'hymnologie Protestante.

Ils sont interprétés par les chorales de la Mission Protestante Timothée et des petites formations vocales constituées pour l'occasion.

Agrémentés de quelques arrangements, ces hymnes chantés par des jeunes chorales nous replongent dans l'histoire protestante et offrent à notre génération, un aperçu de notre héritage spirituel si riche.

Cette écoute est une occasion d'être renouvelé dans la Foi.

Le contenu théologique des paroles étant d'une densité quasiment inégalée, il aurait été dommage de se priver d'un tel témoignage.

Cette petite vidéo est un petit échantillon, une invitation à découvrir "ce que nos pères chantaient".

 

Découvrez également les nombreux chants et CD que cette Mission Protestante offre tant pour l'édification que pour le réconfort en Dieu, les occasions de louer Notre Sauveur et Seigneur Bien aimé.




Pour commander :
http://www.librairiejeancalvin.fr/ljc...

Librairie-Jean-Calvin2

 

Bible

Croix Huguenote

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Charles Spurgeon

" J'avoue que je donnerais à peine un penny pour tout salut que je pourrais perdre. La vie éternelle est la chose dont nous avons besoin, la Vie de Dieu, qui ne peut jamais changer ou être enlevée de nous, et c'est ce qui est donné à toutes celles et ceux qui croient en Jésus Christ."

Car, lorsque que nous étions
encore sans force,
Christ, au temps marqué,
est mort pour des impies
 (Romains 5-6)

Croix Huguenote

  Une femme oublie-t-elle

l'enfant qu'elle allaite ?

... Quand elle l'oublierait,

Moi je ne t'oublierai point.

Voici, je t'ai gravée sur mes mains

Esaïe 49.16

Croix Huguenote 

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