"Puisque Dieu, par conséquent, nous justifie par la Médiation du Christ, Il nous Acquitte, non pas par l'aveu de notre innocence personnelle, mais par une imputation de la justice ; de sorte que nous, qui sommes injustes en nous-mêmes, sommes considérés comme Justes en Jésus Christ."
Dans quel monde de ténèbres l’homme ne vit-il pas depuis la chute de nos premiers parents !
Aujourd’hui l’iniquité relève la tête plus impudemment que jamais et revendique le droit de s’appeler bien.
L’occultisme sous toutes ses formes se proclame le chemin vers la vraie spiritualité.
L’humanisme sans Dieu prétend nous libérer de tous les maux.
Les hommes en viennent, en excluant l’oeuvre victorieuse de Christ à la croix, à croire pouvoir même apprivoiser la mort, se la rendre amie.
L’immoralité réclame le droit d’être considérée l’égal, voire le supérieur du bien tel qu’il est défini par Dieu dans Sa Loi.
Celui qui n’adore pas l’humanitarisme ambiant, qui ne s’incline pas devant le pluralisme des valeurs, qui ne se vautre pas dans ce marais qu’est l’égalitarisation de toutes choses (et surtout du bien et du mal) est considéré comme anormal en attendant d’être persécuté, voir éliminé, comme ennemi du consensus antichrétien universel qui se construit sous nos yeux.
C’est ainsi que l’on travaille à la construction de cette bienheureuse démocratie qui regrouperait toute l’humanité dans un bien-être programmé pour tous sauf, bien sûr, pour ces gêneurs sous-humains - unmensch - de la béatitude matérialiste universelle que sont embryons, handicapés de toutes sortes et vieux.
Voici le paradis que nous prépare une humanité qui ne veut décidément plus entendre parler ni de repentance, ni de conversion, ni de retour à Dieu et moins encore d’une quelconque soumission à Ses Saintes Lois.
On peut bien dire d’une telle civilisation :
“Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, combien seront grandes les ténèbres!” (Matthieu 6:23)
Mais la lumière qui est en Christ, lumière qui éclaire toute la création de Dieu, est réellement venue dans le monde.
Elle s’est révélée pour nous dans cette fête que nous célébrons à Noël, fête placée de la naissance du Seigneur des seigneurs, du Roi des rois, de Jésus-Christ, de toute éternité Lumière Divine et, aujourd’hui encore, Lumière Unique des nations.
Comme l’annonçait Zacharie :
par ce petit enfant, vrai Dieu et vrai homme, est venue la connaissance du Salut, le Pardon des péchés, l’ardente Miséricorde du Dieu Juste et Saint.
“C’est par elle que le soleil levant nous visitera d’en haut
Pour éclairer ceux qui sont assis dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort
Et pour diriger nos pas dans le chemin de la paix.” (Luc 1:78-79)
C’est cette Lumière venue parmi les hommes, qui se trouve à la base, qui est la raison d’être de tout notre travail.
Cette Lumière est déjà victorieuse de tous les ténèbres de ce pauvre monde perdu.
C’est elle qui nous conduit à travailler à percer les brouillards si épais de ce temps où les hommes se dressent plus que jamais et follement contre leur Dieu.
Que la Parole de Dieu éclaire notre chemin et que, par cette Lumière qui illumine tout homme, nos yeux puisse aussi voir la Lumière.
Dans quel monde de ténèbres l'homme ne vit-il pas depuis la chute de nos premiers parents !
Aujourd'hui l'iniquité relève la tête plus impudemment que jamais et revendique le droit de s'appeler bien.
L'occultisme sous toutes ses formes se proclame le chemin vers la vraie spiritualité.
L'humanisme sans Dieu prétend nous libérer de tous les maux.
Les hommes en viennent, en excluant l'Oeuvre Victorieuse de Christ à la croix, à croire pouvoir même apprivoiser la mort, se la rendre amie.
L'immoralité réclame le droit d'être considérée l'égal, voire le supérieur du bien tel qu'il est défini par Dieu dans Sa Loi.
Celui qui n'adore pas l'humanitarisme ambiant, qui ne s'incline pas devant le pluralisme des valeurs, qui ne se vautre pas dans ce marais qu'est l'égalitarisation de toutes choses (surtout du bien et du mal) est considéré comme anormal en attendant d'être persécuté, d'être interné, voir éliminé, comme ennemi du consensus antichrétien universel qui se construit sous nos yeux.
C'est ainsi que l'on travaille à la construction de cette bienheureuse démocratie qui regrouperait toute l'humanité dans un bien-être programmé pour tous sauf, bien sûr, pour ces gêneurs sous-humains -unmensh- de la béatitude matérialiste universelle que sont embryons, handicapés de toutes sortes et vieux.
Voici le paradis que nous prépare une humanité qui ne veut décidément plus entendre parler ni de repentance, ni de conversion, ni de retour à Dieu et moins encore d'une quelconque soumission à Ses Saintes Lois.
On peut bien dire d'une telle civilisation :
"Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, combien seront grandes les ténèbres !" (Matthieu 6-23)
Comme il est difficile aujourd'hui de comprendre ce qui se passe véritablement sur le théâtre tragique de notre terre.
Nous sommes tombés dans une vision taoïste du monde, vision qui semble avoir éliminé de la scène publique toute réelle antithèse.
Car les principes qui animent cette ancienne philosophie chinoise qu'est le taoïsme jouent un rôle central dans le pot pourri spirituel de ce prétendu Nouvel Âge qui, si rapidement, est devenu l'esprit de ce temps, l'air idéologique.
Dans le taoïsme, les deux principes selon lesquels l'univers tout entier serait organisé, le yin et le yang, ne sont pas foncièrement opposés l'un à l'autre. Ils sont au contraire complémentaires.
Le mal n'est alors aucunement l'antithèse du bien, le juste de l'injuste, la vérité de l'erreur, le communisme du capitalisme, le paganisme du christianisme. Tout se tient. Tout est complémentaire de tout.
Dans la mentalité qui règne aujourd’hui le bien et le mal, tels qu'ils sont définis en termes absolus par la Loi de Dieu, ont disparu.
La conséquence en est qu'il n'est plus possible d'invoquer de façon crédible la manifestation, dans l'histoire et dans la vie sociale actuelle des nations, des institutions ou des coutumes de ce qui pourrait être considéré comme l'expression, même partielle, de telles distinctions morales absolues.
Dans une telle perspective nous ne pouvons plus exprimer des jugements approuvant ou désapprouvant des événements et des réalités d'ordre public.
Il ne faut plus alors appeler un chat un chat sous peine de se faire soi-même traiter de méchant tigre.
Il se trouve une exception évidente à cet esprit de bienséante tolérance générale. Nous venons de l'invoquer.
Tous ceux qui par leur attachement à une foi particulière ou par leur amour pour une patrie spécifique refusent ce consensus universel et qui osent l'exprimer de manière audible sont rejetés par la dynamique de groupe du syncrétisme œcuménique et humanitariste à la mode.
Nous assistons ainsi aujourd'hui à une mutation dans le domaine des valeurs, comparable, par exemple, à des mouvements qui dans le passé paraissaient eux aussi irrésistibles à ceux qui les ont vécus.
Je pense à la Réforme, par exemple, ou plus près de nous, à l'esprit rationaliste et anti-chrétien du siècle des Lumières.
A la réflexion et en observant la croissante influence de cette mentalité holistique dans tous les domaines, le développement actuel, pour ainsi dire surréaliste en tous domainesne devrait de fait guère nous surprendre.
Cette disparition des bornes morales publiques visibles au fond est typique du relativisme à la base de notre civilisation apostate.
La victoire universelle même dans de nombreux milieux chrétiens d'une pensée dialectique et celle non moins éclatante des méthodes de dynamique de groupe montrent bien que l'ancrage d'une démarche intellectuelle sur le fondement d'une vérité absolue a disparu du consensus social, culturel et religieux.
Le résultat en est que dans la réflexion diverse, sont livrés à une perspective dépourvue de toute signification, privée de tout rapport à un système de valeurs immuable et même coupé des réalités objectives permanentes les plus évidentes.
Le message ne saurait être plus clair. Toutes choses, y compris le bien et le mal, sont maintenant placées sur le même pied d'égalité ; tout devient parfaitement interchangeable ; il n'y a plus rien pour lequel il vaut la peine de vivre ou de mourir. Le résultat social : drogue, suicide, alcoolisme, divorces, désintégration sociale.
Sur le plan religieux cette attitude anarchique, informe, chaotique fut fort bien exprimée en son temps par le pape Jean-Paul II dans son évocation constante de cette panacée universelle, une civilisation d'amour.
Dans cette perspective, tout à la fois sentimentale et humanitariste, le dialogue et la compréhension mutuels remplaceraient les rudes catégories, aujourd'hui dépassées, du Bien et du Mal, de la Vérité et du Mensonge, de l'Orthodoxie et de l'Hérésie, de la Bénédiction Divine et du Jugement de Dieu.
La politique de l'amour, l'amour, l'harmonie de toutes choses, remplace ainsi cet instrument aujourd'hui anachronique de l'ancienne politique de l'humanité, l'épée qui, elle , tranche entre les hommes. Car l'épée, ce magistrat pourvu de la force publique qui a en effet été établie par Dieu pour réprimer les malfaiteurs et ainsi protéger les gens de bien, est aujourd'hui définitivement mise au fourreau.
Le mal et les hommes mauvais ont disparu de notre planète et les attitudes de discipline, de discernement, de discrimination contre le mal et contre les méchants, la résistance à l'iniquité, la manifestation d'un amour vrai des parents et la saine autorité envers leurs enfants ne sont plus de mise.
Nos apôtres de l'amour qui oublient tout simplement l'existence du péché, nous préparent des lendemains amères dont nous devrons déchanter avec larmes et grincements de dents.
Ainsi le mal semble en partie avoir quitté la scène de la vie, quel que puisse être le comportement des méchants, apparaissant aujourd'hui sous la forme d'agneaux innocents. Ce surréalisme sonne bien faux. Car, si nous considérons la structure de cette Alliance Éternelle par laquelle Dieu Gouverne Sa Création, la Bénédiction Divine ne peut que provenir de la fidélité des hommes à l'Alliance, de leur Obéissance aux Commandements de Dieu.
Si l'on considère seulement un instant l'état moral et spirituel présent de l'humanité dans son ensemble nous devrions, pour être impartiaux et objectifs, nous attendre, non aux Bénédictions et aux Grâces de Dieu, mais à Sa Colère, à Ses Malédictions, pour tout dire au Jugement d'un Dieu Justement Irrité par l'iniquité grandissante des hommes.
La réalité brutale est tout autre que celle d'un rêve utopique.
Dans toutes les régions du monde et à tous les niveaux de la société l'iniquité se multiplie. Le mal répand son empire, ne rencontrant que peu le moindre obstacle. L’ascension de l'iniquité est de toute apparence irrésistible. Le mal devient même moral. Il revendique partout le droit de se nommer bien.
Le pluralisme théologique dans de nombreuses églises montre aujourd'hui ouvertement son vrai visage, la tolérance de toutes les erreurs parmi ceux se réclamant de Jésus Christ, dérapage produisant le résultat auquel nous aurions dû nous attendre dès le début.
Autre élément sur le plan moral, la guerre implacable livrée partout où la civilisation occidentale exerce son influence contre des êtres humains avant leur naissance est aujourd'hui poursuivie sans relâche. Il va sans dire que ce massacre d'innombrables petits enfants dépourvus de toute défense et dont les protecteurs naturels - père, mère, médecin, sage femme - sont devenus les bourreaux, est un crime de masse contre Dieu et contre les hommes qui dépasse largement, tant en quantité qu'en cruauté, tout ce que notre siècle infâme a pu déjà voir d'iniquités monstrueuses.
L'on nous demanderait même paradoxalement à exprimer une sympathie sans réserve. Mais aucun Chrétien ne saurait refuser sa sympathie même envers son pire ennemi tombé dans le malheur, encore moins pour un pécheur rattrapé par les conséquences mortelles de ses péchés.
C'est ainsi que les autorités diverses tant politique qu'ecclésiastiques en viennent à fermer la porte à toute prise de conscience, à toute vraie repentance et, par conséquent, à toute espérance éternelle. La mort n'étant plus considérée comme la conséquence du péché, on évacue ainsi tout sérieux de la notion même du péché.
On étouffe de cette manière toute prise de conscience et ce qui pouvait encore rester de conscience à notre peuple s'en trouve cautérisé, peut-être même de manière définitive, par certains représentants d'église eux-mêmes.
De telles analyses succinctes valent ce qu'elles valent et téméraire serait celui qui prétenderait comprendre pleinement ce qui se passe aujourd'hui. Mais de quelque direction que nous tournons les regards la situation générale comme mondiale est dangereuse à l'extrême. Il est certain que nous nous approchons toujours plus du point où nous aurons épuisés toutes les réserves de l'Immense Patience de Dieu.
Si nous limitions notre analyse aux seuls éléments humains nous ne pourrions que sombrer dans le désespoir le plus noir.
Mais la Lumière qui est en Christ, Lumière qui éclaire toute la Création de Dieu, est réellement venue dans le monde.
Elle s'est révélée pour nous dans cette fête que nous avons célébré et célébrons à Noël, fête de la Naissance du Seigneur des seigneurs, du Roi des rois, de Jésus-Christ, de toute éternité Lumière Divine et, aujourd'hui encore, Lumière Unique des nations.
Comme l'annonçait Zacharie, par ce petit enfant, vrai Dieu et vrai homme, est venue la connaissance du Salut, le Pardon des péchés, l'Ardente Miséricorde du Dieu Juste et Saint.
"C'est par elle que le soleil levant nous visitera d'en haut pour éclairer ceux qui sont assis dans les ténèbres et dans l'ombre de la mort et pour diriger nos pas dans le chemin de la paix." (Luc 1:78-79)
C'est cette Lumière venue parmi les hommes, qui se trouve à la base et qui est la raison d'être de toute notre vie Chrétienne.
Dans des temps aussi difficiles et aussi confus, Notre Réconfort, Notre Espérance et Notre Force comme Eglise, comme Peuple choisi de Dieu, ne repose pas dans les divagations politiques ou autres et dans les plans iniques d'hommes pervertis mais dans la Souveraineté, la Justice et la Miséricorde du Dieu de l'Alliance, dans l'Immuabilité du Seigneur des armées, dans le Caractère Inébranlable de Sa Vérité et dans l'Accomplissement Certain de Ses Desseins Éternels.
"L’Éternel est Juste dans Toutes Ses Voies, et Bienveillant dans Toutes Ses Œuvres. L’Éternel est Près de tous ceux qui L'invoquent, de tous ceux qui L'invoquent avec vérité, Il Réalise les souhaits de ceux qui Le Craignent, Il Entend leur cri et Les Sauve. L’Éternel Garde tous ceux qui L'aiment." Psaume 145:17-20)
Cette Lumière est déjà Victorieuse de toutes les ténèbres de ce pauvre monde perdu.
C'est Elle qui nous conduit à travailler à percer les brouillards si épais de ce temps où les hommes se dressent plus que jamais stupidement contre Leur Dieu.
Que la Parole de Dieu éclaire notre chemin et que, par cette Lumière qui Illumine tout homme, nos yeux puissent aussi voir la Lumière.
Nous avons été habitués à donner une portée relativement restrictive à la notion de "loi de Dieu".
Elle a souvent été limitée à la notion de "loi de Moïse", de la législation donnée par Dieu à Moïse pour le peuple d'Israël.
En général, elle a été uniquement appliquée à la théocratie juive.
Nous allons voir que l'usage biblique de cette expression est beaucoup plus large que nous ne l'imaginons.
Premièrement, la loi de Moïse ne peut être opposée à la loi de Dieu, la loi de l'Eternel.
Quand au temps du roi Josias, l'on retrouva le livre de la loi, c'est-à-dire le Pentateuque, il en fut parlé ainsi :
Hilkija, le prêtre, trouva le livre de la loi de l'Eternel donné par Moïse (II Chr 34.14).
Ainsi la loi donnée par Moïse n'est rien d'autre que la loi de l'Eternel.
Voici les termes du serment par lesquels Néhémie et ses compagnons, de retour de l'exil de Babylone, renouvelèrent l'alliance d'lsrael avec Dieu :
Ils promirent avec serment et jurèrent de marcher dans la loi de Dieu, qui avait été donnée par Moïse, serviteur de Dieu, d'observer et de mettre en pratique tous les commandements de l'Eternel, notre Seigneur, ses préceptes et ses lois (Néh 10.29).
Il est donc évident que la loi de Dieu et la loi donnée par Moïse sont des expressions qui recouvrent la même réalité.
Si la loi donnée par Moïse est bel et bien la loi de Dieu, elle est, en conséquence, une loi dont l'application dépasse singulièrement le peuple d'Israël.
Si elle a été transmise par Moïse à lsraël, elle l'a été pour tous les hommes, pour toutes les nations, car cette loi étant de Dieu, elle révèle la pensée même de Dieu, pensée qui établit l'ordre et le vrai sens de toutes choses, de toute la création de Dieu.
C'est de cette universalité de la loi de Dieu que nous parle l'apôtre Paul quand il écrit aux Romains :
Quand les païens, qui n'ont pas la loi, font naturellement ce que prescrit la loi, eux qui n'ont pas la loi, ils sont une loi pour eux-mêmes. Ils montrent par là que l'oeuvre de la loi est écrite dans leur coeur, leur propre conscience en témoigne... (Rom 2.14-15).
Nous pouvons ainsi conclure que tous les hommes - et non le seul peuple Juif -, sont soumis au pouvoir et à la législation souveraine du Créateur qui, en tant que Créateur, est le seul apte à donner à ses créatures une loi conforme à leur nature.
Certains distinguent subtilement la loi de Dieu des commandements de Dieu, préférant le mot commandement comme étant moins contraignant que celui de loi.
Ce n'est pas l'avis de l'Ecriture Sainte.
Nous avons vu dans le texte de Néhémie que nous avons cité, que suivre la loi de Dieu est exactement la même chose que de pratiquer tous les commandements de l'Eternel.
Pour Paul, lui aussi, qui parle des oeuvres de la loi, ces deux expressions sont équivalentes.
On peut simplement affirmer que la loi de Dieu contient les commandements, les préceptes et les ordonnances de l'Eternel.
Certains désirent distinguer la loi ou les commandements de Dieu de la Parole ou des Paroles de Dieu.
Ce n'était pas l'avis de Jésus-Christ qui disait à la fin du Sermon sur la Montagne :
Quiconque entend mes paroles et les met en pratique sera semblable àun homme prudent qui a bâti sa maison sur le roc (Mat 7.24), confirmant ainsi ce qu'Il avait affirmé au début de ce même sermon, quand Il déclarait qu'il ne disparaîtrait de la loi ni un seul iota, ni un seul trait de lettre, jus qu'à ce que tout soit accompli.
Et Il ajouta : Celui donc qui violera l'un de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à les violer, sera appelé le plus petit dans le royaume des cieux (Mat 5.18-19).
Il y a donc dans la bouche de Jésus identité entre loi, commandement et parole.
Christ en s'adressant aux Pharisiens au sujet des subterfuges légalistes qu'ils employaient pour ne point secourir leurs parents leur déclarait :
Et vous, pourquoi transgressez-vous le commandement de Dieu au profit de votre tradition ?(...) Ainsi vous avez annulé la Parole de Dieu par votre tradition (Mat 15.3,6).
Il est ainsi évident que la Parole de Dieu, les paroles de Christ, la loi de Dieu et le commandement du Seigneur sont des expressions différentes souvent utilisées par la Bible pour recouvrir des aspects variés d'une réalité unique, la révélation écrite et normative de Dieu.
Quoi d'étonnant à cela, puisque Jésus-Christ est Dieu Lui-même et que la loi donnée par Moïse vient de ce même Dieu, Créateur, Législateur et Sauveur ?
Certains veulent distinguer entre 'Ecriture et la loi de Dieu.
Il est vrai que parfois, pour désigner l'Ancien Testament, l'Ecriture parle de la loi et des prophètes.
N'oublions pas, cependant, que la tâche essentielle de la prophétie consiste toujours à rappeler la loi et à l'expliciter.
C'est le contraire de la critique biblique, dominée par une théorie de l'existentialisme évolutionniste, selon laquelle la révélation de Dieu vient après l'activité "créatrice" du prophète.
De même, un christianisme où l'activité charismatique joue un rôle prédominant situera lui aussi la loi sur un plan secondaire par rapport aux révélations prophétiques.
Il en va tout autrement dans la Bible où la loi, révélatrice de la pensée de Dieu, a toujours la première place.
L'expression l'Ecriture recouvre souvent également la loi.
Quand Jésus disait aux Juifs : Vous sondez les Ecritures, parce que vous pensez avoir en elles la vie éternelle ce sont elles qui rendent témoignage de moi (Jean 5.39), Il se référait aussi bien a la loi qu'aux prophètes.
Nous trouvons une unité remarquable entre loi mosaïque, écrits et parole dans ce que Jésus déclare aux Juifs incrédules :
Ne pensez pas que moi, je vous accuserai devant le Père; celui qui vous accuse, c'est Moïse, en qui vous avez mis votre espérance. Car, si vous croyiez Moïse, vous me croiriez aussi parce qu'il a écrit à mon sujet. Mais, si vous ne croyez pas à ses écrits, comment croirez-vous à mes paroles ? (Jean 5.45-47)
Nous devons par conséquent constater qu'il n'existe aucune opposition entre les Ecritures, la loi de Dieu donnée par Moïse et les paroles du Christ.
La loi de Dieu est l'Ecriture Sainte, la Parole même de Dieu, Ancien et Nouveau Testaments.
D'autres encore opposent la vérité à la loi de Dieu.
Ils se basent pour le faire sur un texte célèbre du prologue de Jean :
Car la loi a été donnée par Moïse ; la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ (Jean 1.17).
Rien dans ce texte ne met en opposition loi et vérité Moïse et Jésus-Christ.
Rien non plus ici n'oppose loi et grâce.
Un développement dans la révélation et dans l'efficacité de la grâce n'implique aucunement contradiction ou opposition.
C'est d'ailleurs ce que nous prouve admirablement l'Ecriture quand l'apôtre Paul affirme que la loi n'est rien d'autre que la règle de la connaissance et de la vérité (Rom 2.20).
Seigneur Jésus,ta parole est la vérité sanctifie-nous par la vérité
La loi, les commandements, l'Ecriture, la Parole de Dieu, la vérité ne sont autre chose que la règle de notre foi, utile, à confondre tout ce qui s'oppose à la saine doctrine (1 Tim 1.10), car Toute l'Ecriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l'homme de Dieu soit accompli (atteigne tout son développement) et qu'il soit apte à toute bonne oeuvre. (2 Tim 3.16-17)
Ceux qui se permettent d'attaquer la loi de Dieu en l'opposant à la foi et à la grâce portent tout simplement atteinte à la vérité, à la Parole de Dieu, à l'Ecriture Sainte.
En fait, ils s'attaquent à Dieu.
C'est d'eux aussi que parle le deuxième psaume :
Les rois de la terre se soulèvent, et les princes se liguent ensemble contre l'Eternel et contre son oint. Rompons leurs liens, et rejetons loin de nous leurs chaînes ! (Ps 2.2-3)
Ces liens et ces chaînes qui répugnent tant à notre siècle sans Dieu ni loi ne sont autres que les saints commandements de la loi de Dieu.
Les dernières exhortations de la Bible s'adressent, entre autres, à de tels antinomiens. (Antinomisme : doctrine qui enseigne, au nom de la suprématie de la grâce, l'indifférence à l'égard de la loi, Larousse 3.)
Si quelqu'un retranche quelque chose des paroles du livre de cette prophétie, Dieu lui retranchera sa part de l'arbre de vie et de la ville sainte, décrits dans ce livre (Apoc 22.19).
Cet avertissement est un simple écho des paroles de Moïse dans le Deutéronome :
Vous n'ajouterez rien à ce que je vous prescris, et vous n'en retrancherez rien, mais vous observerez les commandements de l'Eternel, votre Dieu, tels que je vous les prescris (Deut 4.2).
C'est dans cette perspective de l'identité des commandements de Dieu et de la Parole de Dieu que nous comprenons mieux ce que Jésus voulait dire quand il affirmait au sujet de l'un de ces plus petits commandements que celui qui les observera et qui enseignera à les observer, celui-là sera appelé grand dans le royaume des cieux (Mat 5.19).
Et ce n'est pas par rapport au royaume de Dieu que nous voulons nous contenter d'ambitions médiocres !
La recherche du salut par des voies légales, que ce soit par les oeuvres morales ou par celles de la législation, est un phénomène bien plus courant qu'on ne le croit.
La législation de la sociale-démocratie, du socialisme et du communisme, qui préconise une solution législative étatique aux problèmes de la société, est fondée sur la croyance que de telles lois sauveront les hommes.
Nous voyons la même prétention salvatrice, la même religion profane, chez les éducateurs, les psychiatres et les assistants sociaux qui s'imaginent guérir l'homme par leur activisme (1).
Le pasteur Rushdoony éclaire excellemment l'actualité de l'enseignement biblique sur cette question :
« Les lois fondées sur la Bible ne cherchent pas à sauver l'homme ou à instaurer «le meilleur des mondes», la «grande société», la «paix mondiale» ou un monde «libéré de toute pauvreté» ou une quelconque autre utopie semblable. Le but de la loi biblique est de punir le mal, de le restreindre, de protéger la vie et les biens des hommes et de promouvoir une justice pour tous. Ce n'est pas la fonction de l'Etat et de ses lois de changer les hommes, de les réformer. Ceci est une question spirituelle, l'affaire de la religion. L'homme ne peut être changé que par la grâce de Dieu, par le ministère de la Parole. La législation publique est incapable de changer le caractère des hommes.
La loi peut contenir, limiter la volonté mauvaise, le coeur mauvais de l'homme en lui faisant craindre les conséquences de ses actes. Sur une autoroute, nous ralentissons tous un peu quand nous voyons la voiture de police... L'existence de la loi et son application stricte restreignent les tendances pécheresses de l'homme. Bien que l'inclination de l'homme au mal puisse être freinée par l'application stricte de la loi, sa nature n'est jamais changée par cette loi: il ne peut être sauvé par la loi. Seule la grâce de Dieu en Jésus-Christ assure son salut. » (2)
Ainsi les législateurs démocrates et totalitaires qui s'imaginent pouvoir transformer l'homme par des lois sont les frères du légalisme religieux, pharisaïque.
La prétention, par exemple. du communisme de changer l'homme, d'en faire «un homme nouveau» par la législation et par l'action contraignante de l'Etat, n'est qu'une pure utopie légaliste.
Le salut par les oeuvres de religieux est devenu laïque, politique.
Il n'en est pas moins futile.
Si l'Eternel ne bâtit la maison, ceux qui la bâtissent travaillent en vain. Si Dieu ne garde la ville ceux qui la gardent veillent en vain. (Ps 127.1)
En dehors de Jésus-Christ l'homme est incapable de faire quoi que ce soit d'utile, de solide, de durable (Jean 15.5).
La loi de Dieu a comme but de faire connaître la différence absolue entre le bien et le mal afin de diriger l'homme vers le bien et le mener sur le chemin de la vérité.
La grâce recrée l'homme à l'image du Christ.
La vie nouvelle que Dieu donne à l'homme régénéré s'exprime par l'observation de la loi de Dieu, dans le but de rendre l'homme conforme à Dieu.
Voici alors l'essentiel de ce qu'on appelle le «légalisme»:
chercher à obtenir le salut, soit salut social ou politique, soit salut personnel et spirituel, par les oeuvres de la loi.
Définissons brièvement quelques aspects de ce légalisme selon la Bible.
Premièrement est légalisme toute prétention de nous réconcilier avec Dieu, de nous sauver par nous-mêmes, par nos propres efforts en cherchant à obéir à la loi de Dieu en dehors de la foi en Jésus-Christ et de son oeuvre parfaite, en dehors de l'imputation gratuite de sa justice au croyant.
Deuxièmement, toute adjonction de traditions humaines, de commandements humains, aux exigences de la loi de Dieu est du légalisme.
Il nous faudrait des études détaillées qui nous permettent de discerner exactement comment le Nouveau Testament comprend l'Ancien.
(Nota Refuge Protestant : un autre point pourrait être rajouté concernant le danger et erreur courante de certains chrétiens d'hier et d'aujourd'hui que l'Apôtre Paul avait condamné avec justesse, à savoir judaïser par des lois et coutumes l'oeuvre parfaite de Christ à la croix)
Affirmer que des commandements de Dieu aient été abrogés sans que la Bible elle-même ne l'affirme, est une position antinomienne (3).
Une telle attitude conduit à la destruction de l'individu, de l'Eglise et de toutes les institutions que Dieu a établies pour ordonner la société afin de permettre aux hommes de vivre et de vivre heureux.
La conséquence d'un tel légalisme laïque d'un «salut» profane fait d'oeuvres sociales, économiques, politiques, techniques et scientifiques, sans Dieu et en dehors du cadre de la loi de Dieu, est la constitution d'une providence étatique où la planification de l'homme se substitue à la providence divine.
L'antinomisme, marque d'un christianisme apostat, a fait beaucoup pour ouvrir cette voie.
L'Etat providence a grandi du rejet par les chrétiens de l'obéissance qu'ils devaient à la loi de Dieu, obéissance qui aurait dû les conduire à ces innombrables oeuvres sociales et éducatives qu'ils ont abandonnées à l'Etat.
Ainsi l'Etat, en assumant toutes sortes de fonctions sociales et économiques qui ne lui sont pas propres, a tout simplement oublié la tâche si essentielle qui est la sienne: exercer la justice.
Car la fonction de l'Etat n'est pas de recréer l'homme socialement ou individuellement, mais de punir les malfaiteurs et ainsi de permettre aux gens de bien de vaquer paisiblement à leurs affaires.
Un Etat fidèle à la fonction que Dieu lui assigne ne doit en aucun cas se substituer aux institutions établies par le Créateur, la famille, l'Eglise et toutes les associations que l'homme se donne en conformité avec la loi de Dieu (4).
Mais quel a été l'effet de cette antinomisme des chrétiens dans l'élaboration du monde dans lequel nous vivons aujourd'hui ?
«La question de la restauration et du développement dans la société moderne des principes de la loi biblique a, depuis plus d'un siècle, été ignorée dans l'Occident chrétien. Pour de nombreux aspects de cette question cela est vrai depuis au moins trois siècles. Les implications pratiques de la loi biblique ainsi que son application à tous les domaines de la vie de la société - la vie de l'Etat inclu - sont méconnues autant par les chercheurs chrétiens que par ceux qui travaillent dans une perspective purement laïque. La conséquence en est que la faillite des structures légales positivistes (celle de ce qu'on nomme «l'état de droit», réd.) dans le monde entier,... n'a pas provoqué la réaction chrétienne indispensable.
Seul, en effet, le rétablissement de la loi biblique comme fondement du droit a une chance de résoudre durablement cette crise juridique. Pendant plus de trois siècles, les chrétiens ont tout simplement adapté les structures légales de leurs pays aux normes humanistes. La conséquence en est que nous nous trouvons maintenant dans une culture sécularisée en voie de dissolution. Ainsi que le sel qui aurait perdu sa saveur, les chrétiens ont en effet perdu toute capacité de construire des institutions fondées explicitement sur des principes bibliques. L'accent mis par les chrétiens sur leur piété personnelle et une sainteté vécues uniquement dans le cadre étroit de la famille et de l'Eglise, a eu comme résultat d'abandonner l'évolution du monde aux puissances ténébreuses. Maintenant que le monde est, apparemment, entre les mains de l'ennemi de nos âmes, les chrétiens se rendent compte soudainement que ni leurs églises, ni leurs familles sont à l'abri de l'infection culturelle ambiante, infection qui prend rapidement la forme d'une épidémie» (5).
Le pasteur Rushdoony, de son côté, relève lui aussi que la conséquence de l'oubli et de l'abandon de la loi divine comme norme de toutes les institutions sociales, a pour inévitable conséquence la dislocation de la société.
«Au fur et à mesure que l'humanisme répand son cancer dans le monde entier nous pouvons observer un mépris grandissant pour la loi sous toutes ses formes. Le christianisme évangélique ainsi que la plupart des manifestations de la foi en ce siècle, témoignent de ce mépris de la loi par leur antinomisme et leur humanisme implicite. C'est ainsi qu'ils sont affectés par cette maladie mortelle qu'est l'humanisme.
Ce qui caractérise la religion antinomienne, c'est son impuissance.
Cela implique en réalité la mort de la religion, car renoncer à la loi n'est rien d'autre que refuser à Dieu et à la foi toute prétention à une autorité finale, à une souveraineté absolue.
Mais il est impossible aux hommes de vivre sans loi. Le cri des anciens Perses: «Nous sommes des hommes, donnez-nous des lois!» est devenu le besoin vital, la faim grandissante des hommes du vingtième siècle. Et à ce besoin d'une loi, seule la loi biblique peut répondre. Tous les autres systèmes sont en déconfiture complète»(6).
Le monde est parvenu à cet état de confusion et d'arbitraire grâce à ce qu'on peut appeler la démission de la loi à l'intérieur des églises.
Cette lumière qu'est la Parole-Loi de Dieu ne brille plus dans les ténèbres de ce monde.
L'Eglise a mis sa lampe sous le boisseau.
L'on ne voit plus la cité de Dieu sur la montagne.
Le monde, en conséquence, n'a plus de boussole et les hommes se livrent à l'anarchie, au nihilisme et à des réactions arbitraires d'autoritarisme.
Comme le dit fort bien Jean Brun, faute de référence vraie absolue, on passe sans autre de la pourriture à la dictature.
L'antinomisme chrétien est le levain qui corrompt toute la pâte.
Le légalisme arbitraire la fige en masse totalitaire.
Soyons de ceux qui demeurent affamés et assoiffés de la justice divine.
Nous serons rassasiés et notre soif sera étanchée (Mt 5.6).
Dieu fera alors à nouveau de ses enfants la lumière de ce monde et le sel de la terre.
Amen,
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Jean Marc Berthoud,
Théologien
Eglise Réformée Baptiste de Lausanne
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Source :
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Notes
(1) Pour l'éducation voyez: R. J. Rushdoony: The Messianic Character of American Education. the Craig Press (Nutley) New Jersey, 1976 (1963).
Pour la psychologie: W. K. Kilpatrick: Séduction psychologique, Centre Biblique Européen, Lausanne, 1985.
(2) R. J. Rushdoony: Law and Liberty (Craig Press), 1971, p. 3.
(3) Antinomisme: Doctrine qui enseigne, au nom de la suprématie de la grâce, l'indifférence à la loi. (Larousse)
(4) Voyez à ce sujet notre importante étude: J-M. Berthoud: «Du Pouvoir» - Documentation chrétienne N0 XVII, septembre 1977, C. P. 468, 1001 Lausanne, Suisse.
(5) Gary North: Editor's Introduction. The Journal of Christian Reconstruction, Symposium on Biblical Law, Vol. Il, No. 2,1976, p. 1.
(6)R.J. Rushdoony: Biblical Law and Western Civilisation, Ibid. p. 12, PO. Box 158, Vallecito,
Peut-on légitimement se séparer de sa dénomination ?
Non si notre dénomination reste fidèle à la Parole de Dieu.
Oui si ce n'est pas le cas.
Lorsque cette tristesse se présente, c'est la dénomination toute entière et en particulier ceux qui la dirigent qui sont en rupture ou en schisme par rapport à l'Eglise fidèle à la Parole de Dieu et à la communion des saints.
Quitter une dénomination devenue infidèle en ouvrant ses portes à l'agnosticisme exégétique du néo-libéralisme évangélique n'est autre que rester fidèle à la Parole de Dieu qui seule fonde l'Eglise véritable.
Ne devons-nous pas rester unis à nos frères dans notre dénomination plutôt que de nous séparer d'eux en formant une Eglise entièrement indépendante de tout groupement d'Eglises ?
Nous restons unis à tous nos frères, dans notre dénomination ou en dehors d'elle, qui demeurent fidèlement attachés aux enseignements précis de la Parole de Dieu.
Notre dénomination bénéficie du crédit d'une ancienne fidélité à la Parole de Dieu mais nous ne pouvons que constater douloureusement lorsqu'existente la désagrégation de sa fidélité à la règle de Foi donnée une fois pour toutes à l'Eglise.
La foi étant la source de l'unité de l'Eglise nous ne nous séparons pas de l'Eglise de Dieu en quittant notre dénomination.
Ne devons-nous pas manifester notre humilité en nous soumettant à nos frères qui ont la responsabilité de diriger notre dénomination et ainsi d'en préserver l'unité ?
Il ne s'agit pas ici d'humilité face aux hommes, mais de la vraie humilité qui est de nous soumettre à la volonté de Dieu révélée dans Sa Parole.
Ce qui est en cause ce· n'est pas d'abord nous-mêmes, notre Eglise ou notre dénomination, mais l'avenir de la Vérité, la perpétuation de la vraie Foi.
Nous ne pouvons rester en communion avec une dénomination qui tolère un néo-libéralisme évangélique destructeur de la Foi de l'Eglise de Dieu.
Notre devoir en tant que chrétiens est de continuer à maintenir la vraie Foi.
La direction de notre dénomination n'a jamais réussi, ou même essayé de prouver que nous nous trompions quant à l'enseignement véritable de la Parole de Dieu.
Elle se contente de nous exhorter à l'amour et à l'unité.
Comme nous le montre l'Ecriture à maintes reprises quand il s'agit de la vraie Foi nous devons savoir résister publiquement aux autorités ecclésiastiques en place et. si les circonstances nous obligent à prendre ce pas douloureux, nous en séparer.
Si nous nous retirons de notre dénomination ce n'est aucunement pour des raisons de sensibilité, de goût pour une interprétation de l'Ecriture qui nous serait chère, mais pour garder la Foi et ainsi rester soumis à Jésus-Christ.
Ce sont ceux qui veulent changer la Foi en adoptant des notions qui accommodent des erreurs modernes pernicieuses qui sont véritablement orgueilleux.
Car en agissant ainsi pour plaire à certains courants à la mode ils refusent la Révélation dans sa plénitude.
Nous voulons constamment nous soumettre dans notre intelligence et dans notre volonté à la Foi qui nous a été enseignée telle qu'elle est contenue dans la Parole de Dieu.
Nous devons refuser d'être associés à ceux qui veulent changer la Foi transmise une fois pour toutes aux saints.
On doit garder la Foi quitte à être martyre, à donner notre sang pour la vérité.
Il y aurait orgueil de notre part si nous pensions pouvoir transformer la Foi et l'exprimer de manière plus acceptable par l'esprit de nos contemporains.
La Foi est humilité puisqu'elle est un acte de soumission à Dieu.
Plutôt que de nous prétendre fidèles à l'Eglise immuable du Christ ne devrions-nous pas, bien au contraire, renoncer à diviser les chrétiens par la défense obstinée de nos positions ?
Nous adhérons sans réserve à la vérité du Christianisme tel qu'il est contenu dans le trésor de l'Ecriture toute entière, Ancien et Nouveau Testament.
En nous unissant ainsi à tous ceux qui nous ont précédés dans cette même Foi nous ne divisons aucunement l'Eglise.
L'unité de l'Eglise n'est pas seulement dans l'espace, mais dans le temps.
Nous demeurons et voulons demeurer en communion avec l'Eglise fidèle à notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, Créateur et Soutien de l'univers, Sauveur et Juge de tous les hommes.
Ce sont ceux qui, par souci de plaire aux hommes et au monde ne demeurent pas dans cette Foi qui divisent l'Eglise.
Ils rompent avec la tradition des apôtres pour suivre les vaines traditions des hommes.
En ce faisant ils résistent à l'action du Saint-Esprit qui ne change pas, qui ne peut changer, car Sa tâche est de nous donner ce qui est à Christ, de nous conduire dans toute la Vérité.
Avec les patriarches et les prophètes, avec les apôtres et les pères, avec les réformateurs et les fondateurs, et avec tous ceux qui aiment Jésus-Christ par-dessus toutes choses, nous voulons demeurer dans cette unique Foi, dans la Vérité de Dieu sans laquelle nul ne peut être sauvé.
Un très bel et court ouvrage écrit par Jean Marc Berthoud sur Calvin, son oeuvre et son influence immense sur son époque qui a marqué l'Eglise et la société jusqu'à nos jours.
Le livre a l'avantage d'être facile à lire dans la présentation de l'essentiel sur la Réforme à Genève avec son influence aux niveaux spirituel, culturel, social et politique.
Une fois de plus, l'auteur, par sa remarquable analyse a su faire vibrer nos cœurs et stimuler notre réflexion pour une application actuelle de ces mêmes principes bibliques, fondement de la Réforme.
Il nous semble utile de donner un aperçu détaillé de l'ouvrage.
L'ouvrage contient deux parties principales, précédées d'une introduction.
Dans sa première partie, l'auteur brosse le tableau d'une Europe occidentale marquée par le christianisme, mais aussi imprégnée de différentes cultures païennes.
La Réforme s'inscrit dans ce contexte pour rayonner depuis Genève dans ces pays, en particulier la France.
La seconde partie traite de la Réforme à Genève, avec la formation des pasteurs à Genève, partie des plus instructives pour ce qui concerne le concept biblique d'une vision chrétienne du monde englobant tous les domaines de la réalité de la vie.
Dans ce cadre s'insèrent également la souveraineté de Dieu et la responsabilité de l'homme.
Le but ultime du travail énorme de Calvin était toujours la gloire de Dieu.
L'Introduction prend le contre-pied de l'idée répandue parmi les Evangéliques que la doctrine de l'élection produit une indifférence au salut des âmes.
En effet, entre 1555 et 1562, la Réforme de Genève a donné lieu à la fondation de 2150 «Eglises dressées » (Eglises avec structure et discipline ecclésiales), et cela là où les persécutions sévissaient.
Quel rôle Calvin et la ville de Genève ont-ils joué dans tout cela ?
Comment expliquer que l'enseignement de ces doctrines (« la prédestination, l'entière souveraineté de Dieu et la dépravation totale de l'homme ») considérées souvent de nos temps comme «apparemment débilitantes-, ait amené des milliers d'âmes au Sauveur, établi des centaines d'églises et exercé une telle influence sur la société ?
Comment expliquer un des plus grands Réveils de l'histoire de l'Eglise ?
«Comment se fait-il qu'un tel renouveau de la foi ait été le fruit d'un style de prédication et d'un genre de vie ecclésiastique en si grande contradiction avec nos stratégies modernes de l'évangélisation du monde..?"
L'intention de l'auteur est précisément de démontrer combien l'histoire dément ces critiques infondées.
Première partie
Elle contient d'abord un bref aperçu de la vie de jean Calvin, suivi par l'arrière plan politique, culturel et réligieux du ministère de Calvin avec les trois sous-divisions la paganisation de la politique, la paganisation de la culture et la paganisation du christianisme.
L'auteur analyse les conditions dans lesquelles la Réforme est née.
Toute une série d'éléments jouerait un rôle important dans la paganisation de l'avant-Réforme :
l'influence des cultures gréco-romaine, celtique et germanique, et l'introduction de ces éléments païens dans l'Eglise médiévale, dans le domaine de la philosophie et du droit, puis dans ceux de la littérature et des beaux-arts.
On lira avec intérêt le développement de cette paganisation dans ces trois domaines de la politique, de la culture et du christianisme en Europe occidentale.
Le chapitre sur les origines de la Réforme française est une analyse des racines du grand réveil au Royaume de France au 16e siècle.
L'influence de Luther fut immense dans ce retour à la foi biblique.
La structure de la première édition de l'Institution de la Religion chrétienne de Calvin (1536) correspond à celle du Petit Catéchisme de Luther (1529).
Une autre source d'influence venait de Jacques Lefèvre d'Etaples, pionnier en France du nouvel «évangélisme ».
Connaisseur des écrits d'Aristote et de la mystique naturaliste de l'Antiquité il se tourna finalement vers les Ecritures pour y découvrir la vérité et la vie.
En approfondissant l'étude de la Bible, il découvrit également le «double sens de l'exégèse littérale », c'est à dire de faire ressortir «le sens naturel » -celui qu'entendaient les auteurs divins et humains -ce qu'il nomma le sens littéral «prophétique » -et le sens littéral «historique » nu, accompli en la personne et l’œuvre du Christ.
Il publia en 1509 son premier ouvrage de critique et d'exégèse biblique, Le quintuple psautier; "où nous trouvons solidement établis les principes herméneutiques qui allaient caractériser l'exégèse et la prédication des Réformateurs".
Guillaume Farel vint à la foi par le témoignage de Lefèvre et joua un rôle important dans la Réforme en Suisse romande.
C'est lui qui introduisit la première imprimerie dans la région de Neuchâtel, où était imprimée et diffusée la première traduction française de la Bible de Louis Olivétan, qui servit de base à la diffusion des Ecritures et de la littérature biblique en France.
Dans le dernier chapitre de la première partie, J .-M. Berthoud développe la venue et le combat de Calvin à Genève pour faire triompher l'Evangile.
En résumé, «les années entre 1541 et 1555 virent à Genève une lutte spirituelle, doctrinale, morale et politique intense pour obtenir la transformation d'une Eglise plantée. ..en une Eglise dressée. .. une Eglise disciplinée, fidèle et obéissante à la Parole de Dieu.
Toute la structure de l'Eglise selon le concept de Calvin, influencé par Martin Bucer à Strasbourg, fut mise en place.
Ce concept s'insérait dans le cadre d'une Eglise institutionnelle et soutenue par l'Etat, tout en gardant son indépendance en matière de foi et de discipline de l'église.
On peut ne pas partager ce concept de l'église institutionnelle et certains procédés d'alors, mais il reste néanmoins vrai que le projet était séduisant et l’œuvre de Calvin grandiose pour arriver à une telle Réforme, où finalement l'Evangile avait transformé hommes et mœurs.
C'est à cette époque que se situe l'affaire de Michel Servet, hérétique et gnostique, qui combattait les doctrines centrales de la foi chrétienne et fut finalement envoyé au bûcher par le gouvernement genevois.
On reproche à Calvin d'avoir été «le dictateur de Genève», ce qui est démenti par les faits de l'histoire réelle, car le pouvoir direct fut exercé par le Conseil de la ville.
L'influence de Calvin se fit plutôt par la prédication, et sa capacité de persuasion -donc de manière indirecte -par la seule force de son autorité morale.
Calvin avait une vision avant tout ecclésiastique et voulait d'abord rétablir une structure dans l'Eglise avec une doctrine et une discipline selon les Ecritures, capable ensuite de préparer et d'en- voyer des missionnaires prêcher l'Evangile.
Deuxième partie
Au premier chapitre, Calvin et la vigne de Dieu en France, sont développées les convictions de Calvin sur les autorités, la justice et le rôle de l'Eglise dans la société.
Sa .prédication impliquait toujours "application précise et concrète».
Ses enseignements et son influence grandissante allaient forcément à l'encontre du pouvoir des derniers Valois et de l'Eglise de Rome caractérisé par un ."absolutisme machiavélique".
Cette réforme ne pouvait finalement qu'aboutir à la haine contre la Réforme et à la persécution des Evangéliques en France, car Calvin ne tolérait aucun compromis avec Rome.
Le second chapitre traite de Genève qui forme et délègue des pasteurs aux Eglises réformées en France.
Genève se voua dès lors à la formation des futurs pasteurs.
Il y avait plus de 300 étudiants en théologie dans l'Académie de Genève fondée en 1559.
Cette formation théologique était rigoureuse :
étude philologique et grammaticale de la Bible, maîtrise du latin, de l'hébreu et du grec, préparation pour la tâche la plus importante: l'étude et l'exégèse de la Bible.
A part les examens sur la doctrine, les candidats devaient faire preuve de probité morale et idéologique.
Ces disciplines s'exerçaient «en classe», ce qui allait à l'encontre de «l'individualisme exacerbé du protestantisme moderne».
Calvin n'était pas pour la violence, et il exhortait les missionnaires en terre de France à la patience dans le combat de la foi au milieu des souffrances et de la persécution.
Calvin exigeait une fidélité absolue à la foi chrétienne selon la Parole de Dieu.
Le chapitre trois sur la formation des pasteurs et la prédication de Calvin nous présente le concept et le plan d'une formation pastorale complète selon Calvin.
A "l'Académie de Genève», on trouve les deux grands domaines dans lesquels Dieu manifeste sa révélation: d'abord par sa création, puis par sa Parole écrite.
Pour Calvin, les «sciences physiques» faisaient partie du programme d'enseignement, étudiées à la lumière de la Parole de Dieu, car la nature aide à comprendre le Créateur, alors que les scolastiques négligeaient cette discipline comme inférieure.
L'analyse pertinente de J.-M. Berthoud nous paraît fondamentale pour revenir à une vue biblique du monde, base du grand réformateur.
La pensée de Viret et de Calvin s'oppose totalement au dualisme, qui est à la racine de la pensée scientifique moderne, où les sens et la science sont dissociés.
Ce dualisme devint dominant au 18e siècle dans l'enseignement de la théologie, qui de ce fait fut totalement dénaturé.
Les «outils linguistiques» développés par les humanistes de la Renaissance furent utilisés par l'Académie pour mieux interpréter les Ecritures, afin d'obtenir une exégèse continue de la Bible dans son sens littéral.
Bien que très souvent malade, Calvin prêchait pratiquement tous les jours en plus de son enseignement à l'Académie.
En 1561, plus de 1000 personnes fréquentaient régulièrement ses cours.
Parfois il était si peu bien qu'il devait se faire porter sur une chaise à l' endroit où il enseignait.
Tous les cours étaient donnés en latin.
Il prêchait «sans notes, expliquant la Bible directement à partir du texte hébreu ou grec dont il donnait sur place sa propre traduction».
Mais il se préparait toujours soigneusement.
L'application du texte biblique à sa propre vie était primordiale pour lui.
La nature de la prédication résidait en trois points :
D'abord, sa prédication consistait en une exposition suivie du texte biblique.
Ensuite, il se servait de tous les outils linguistiques pour serrer le texte sacré de près, tout en les soumettant à son autorité souveraine.
Le dernier point consistait en une prédication de caractère rigoureusement antithétique.
Tout ce qui était contraire à la Vérité devait être forcément faux.
La vraie doctrine était ainsi systématiquement opposée à l'hérésie et entre les deux existait une guerre sans répit.
La base du contenu de son enseignement consistait en trois points :
la corruption totale de l'homme, la grâce souveraine de Dieu et la justification par la foi seule.
La prédication devait avoir des implications pratiques pour la vie du chrétien.
La prédestination, la certitude du salut, le combat spirituel et la sanctification, l'édification de l'Eglise et la restauration de la société, formaient le corps des doctrines primordiales.
L'activité sanctifiée d'une vie véritablement chrétienne devait s'exprimer par le service, l'amour et la justice, dans la soumission à la Parole et la dépendance du Saint-Esprit.
Dans le chapitre quatre sur la souveraineté de Dieu et la prédication souveraine de l'Evangile, l'auteur démontre qu'il n'y a pas incompatibilité entre la doctrine enseignée par Calvin et la prédication efficace de l'Evangile, et que cette doctrine a pour but ultime la gloire de Dieu.
Face à la souveraineté absolue de Dieu, la responsabilité de l'homme serait pour certains une affirmation antithétique.
Cette souveraineté ne dispense en aucune façon l'homme de prier et d'agir «comme si l'avenir dépendait de sa seule volonté, comme si son action était susceptible de modeler le monde et l'histoire»,
C'est le contraire d'une attitude fataliste et passiviste.
Cette piété calviniste contient à la fois le zèle missionnaire et la dimension de notre responsabilité face à la création :
la foi chrétienne vécue dans tous les domaines de la vie.
L'auteur, dans sa conclusion, nous laisse encore quelques tableaux touchants du caractère et de la piété de Calvin.
Dans sa vie, tout est constamment axé sur Dieu et sa Parole.
Malgré tous ses dons et toutes ses activités, Calvin est resté humble.
Il était d'une grande sensibilité.
Tout en ayant été un homme d'action, il nous a légué une oeuvre écrite remarquable et gigantesque.
Sa correspondance était immense, donnant des conseils, démêlant des problèmes difficiles et consolant les affligés avec douceur.
Son caractère était loin d'être «épouvantable», comme certains l'affirment.
Il disait de lui-même à la fin de sa vie :
«J'ai eu bien des infirmités que vous avez dû supporter et, en plus, tout ce que j'ai fait n'était d'aucune valeur»,
Le livre se termine avec deux magnifiques prières de Calvin faites à la fin de ses deux prédications sur 2 Samuel 13.
Nous apprécions la bibliographie étendue et utile pour qui désire approfondir les différents sujets.
Les notes en bas des pages facilitent la lecture, évitant au lecteur d'aller les chercher à la fin du livre.
Si nous nous sommes longuement arrêtés sur cet ouvrage, c'est qu'il nous semble résumer deux choses :
D'abord, l'héritage important que ce grand Réformateur nous a laissé.
Ensuite, les quelques principes et mécanismes qui s'en dégagent pour tirer des leçons.
Il peut y avoir des divergences sur certains points dans l'ecclésio1ogie ou le ministère pastoral, mais le but de cet ouvrage n'est-il pas de relever l'essentiel : nous stimuler à une étude sérieuse et approfondie de la Parole de Dieu et porter une plus grande attention à une formation plus poussée de la relève des responsables de nos églises ?
Il ne s'agit pas de favoriser l'intellectualisme, mais de former une nouvelle génération d'hommes de Dieu capables d'enseigner et d'édifier nos Eglises par des prédications et des études bibliques solidement ancrées dans les Ecritures.
Dieu nous a donné un cœur et un cerveau, servons-nous des deux.
Tout cela demande du temps, de la réflexion, de la volonté et de la persévérance.
Ce n'est pas du «fast food» à la Mc Donald's dont l'Eglise au 21e siècle a besoin, mais d'hommes de Dieu équipés avec soin et sérieux.
Le livre m'a sensibilisé profondément quant à la question :
Que faisons-nous dans nos communautés pour former nos responsables ?
Comment le faisons-nous ?
Nous recommandons vivement cet ouvrage, ne fût-ce que pour cette raison-là, et demandons à Dieu de richement bénir ceux qui le liront.
ouverte du mardi au vendredi de 14 heures à 18 heures,ainsi que sur demande.
Librairie tenue par Jean Marc Berthoud et Bernhard Van Ballmoos
Résumé :
Sa doctrine détestable de l’élection divine rend vaine toute action missionnaire ou évangélisatrice.
Si certaines personnes sont prédestinées à être sauvées, alors, par simple calcul arithmétique, les autres sont prédestinées à être perdues, et, en conséquence, on ne peut rien y faire.
Rien de plus faux que ces propos sur Calvin et sur le rôle de la doctrine réformée dans l’évangélisation.
S’il est vrai que le réformateur de Genève a fortement insisté sur la prédestination, on a trop souvent tendance à oublier qu’il a remis en lumière la responsabilité de l’homme devant Dieu, doctrine qui ne pousse pas vraiment à la léthargie ou au fatalisme !
Si Calvin le Français s’installe dans la Cité du bout du lac, ce n’est pas pour s’enfermer dans une citadelle imprenable, jouant le rôle d’un théocrate dictatorial, comme on a bien souvent voulu nous le faire croire.
Au contraire, Calvin a le désir de trouver un lieu sûr afin d’y établir une « Église dressée », c’est-à-dire non pas simplement un groupement de personnes réunies autour de l’étude de la Bible, comme c’était le plus souvent le cas en France à cette époque, mais une Église avec une véritable structure et une discipline ecclésiale.
Et à partir de ce fondement solide, par la proclamation forte et journalière de la Parole de Dieu, contribuer ainsi le mieux possible au développement du royaume de Dieu et de sa gloire.
Et l’évangélisation fait partie de cette volonté de glorifier le Dieu trois fois saint dans tous les domaines de la vie des hommes.
Pour s’en convaincre, il n’est que de voir le nombre d’étudiants qui passèrent par l’Académie de Genève et des pasteurs qui se formèrent à la prédication de Calvin puis retournèrent en France, parfois au péril de leur vie.
Loin de favoriser un comportement religieux défensif, la Genève réformée fut le point de départ d’un élan prodigieux pour la proclamation de l’Évangile tant en France que dans toute l’Europe et même au-delà, élan qui aboutit à la restauration chrétienne de la culture au renouvellement de la société tout entière.
Jean-Marc Berthoud est l'auteur, avec son Epouse Rose Marie de beaucoup de livres et d'articles dans la catégorie histoire, théologie, philosophie, pédagogie, éthique et pensée politique. Entre autre Calvin et la France, mysticisme d'hier et d'aujourd'hui traitant sur les réflexions à propos des dérives du mysticisme évangélique, notamment dans le charismatisme & pentecôtisme, les principaux touchés..
Homme d'une grande profondeur, d'une finesse et grâce empreint d'une plume forgée dans le feu divin , il convenait de remettre en avant son témoignage poignant pour qui ont on pu connaître certaines traversées similaires.
Encouragement, appel à la grâce, invitation, telle est la marque de Dieu sur l'homme vaincu non par un charme mais l'amour et réalité du Christ s'offrant par son sang et la foi au don gratuit immérité.
Tels sont toujours depuis le commencement le voeu, le soupir et aspiration de ce doux Père Céleste de pardonner, d'accueillir, de délivrer, Lui qui, par un Amour incommensurable offrit Son Propre Fils pour payer à notre place tous nos péchés sans exception aucune.
Tels sont la grandeur, la justice et l'amour de notre Saint Dieu (Jean 3-16)
Je ne cherchais pas Dieu.
Je faisais partie de cette classe d’hommes — si commune aujourd’hui — qui trouvent une justification à leur existence dans l’intensité de leurs sentiments.
Pourvu d’une vive sensibilité, je me situais au-dessus du commun des mortels, parmi cette élite que Stendhal appelait les happy few, ces élus cultivés et intelligents dont la vie n’est pas limitée par la banalité et la médiocrité de la plèbe.
Je n’ai pas choisi Dieu. En fait, il m’était indifférent.
Cette hypothèse n’était pas plus nécessaire au bon fonctionnement de mon psychisme qu’elle ne l’était à l’univers mécanique de Laplace.
D’autres pouvaient s’y intéresser. Moi pas.
Et lorsque mon frère me parlait d’un ami commun ayant fait une expérience remarquable de Dieu, je lui riais poliment au nez.
De telles choses n’existaient tout simplement pas ! Il trouva désormais plus prudent de garder le silence.
C’est que Dieu ne m’intéressait pas. Ce n’était pas que je m’opposais à Lui ; cela lui aurait accordé beaucoup trop d’importance ! Il ne méritait pas tant d’attention.
Non que j’eus été élevé dans un milieu laïque et profane. Bien au contraire.
Mes parents avaient quitté les aises d’une vie confortable en Suisse pour suivre en Afrique leur vocation impérieuse de missionnaires. Et n’imaginons pas là un christianisme hypocrite et de façade. Une foi vécue au travers de difficultés, de sacrifices et d’épreuves ; une foi vigoureuse et joyeuse fondée sur la Bible, constamment lue et méditée en famille… et surtout obéie coûte que coûte.
Une foi remplie des saveurs de la vie et de ce parfum sauvage qu’exhale la terre asséchée, soudainement abreuvée par la pluie bienfaisante des premiers orages de l’été.
J’admirais, je respectais, j’aimais mes parents.
Nulle révolte contre eux mais, à tout dire, leur religion ne m’intéressait pas.
Pour eux, elle était certes utile. Je n’en avais pas besoin.
Je me suffisais à moi-même. L’intensité de mes sentiments justifiait mon existence.
Je pouvais sans peine me passer de leur Dieu. Non que je n’aie été frappé d’inquiétudes.
Mais de telles angoisses faisaient partie de ma situation existentielle qui se suffisait à elle même.
En 1960, je quittais mon Afrique du Sud natale pour poursuivre des études d’histoire à la Sorbonne.
Je la quittais, fiché par la police, affublé du titre de communiste pour mon indignation exprimée sans prudence face aux criantes injustices du racisme de ma patrie.
Mais jamais je n’ai été dupe des fadaises réductrices du marxisme ! Je découvris alors un Paris qui enchanta ma soif de lumière, de clarté et d’équilibre humain.
Mais l’enchantement ne dura guère.
Rapidement, je découvris que sous le vernis de cette société qui jetait la pierre à mon pays, se cachait une concentration de corruption, d’iniquités et d’indifférence aux hommes qui, par contraste, faisaient de l’Afrique du Sud un paradis.
C’était l’époque où le gnome du Quartier Latin, Jean-Paul Sartre, régnait encore en maître des esprits et des mœurs.
Par sa doctrine et son exemple, il allumait — chez un Pol Pot par exemple — la mèche d’un nouveau génocide socialiste.
Avec l’exaltation de mes sentiments, de mon moi, venait aussi, immanquablement, le dégoût de cet enfer que sont les autres, l’horreur d’un monde irrémédiablement pourri, un monde où les bons sentiments n’étaient que trop souvent le masque souriant des pires turpitudes.
Le bien était en moi ; le mal dans le monde.
Ce dégoût était renforcé par mes recherches. Elles étaient consacrées à l’histoire de la colonisation du bassin du fleuve Congo avant la Première Guerre mondiale.
Le Congo fut alors livré par le pouvoir colonial belge et français à une liberté de commerce privée de tout frein politique.
Le résultat d’un tel esprit de lucre à l’état pur, ce Cœur des ténèbres dont parle si justement Joseph Conrad qui vécut cette horreur, une barbarie sans nom qui fit plus de cinq millions de morts chez les indigènes et ouvrit toute grande la porte à l’ère des génocides.
Mais mon indignation prenait de l’essor.
D’où donc pouvait venir cette abdication sans pareille du pouvoir politique face à l’agressivité sans frein dans la recherche du profit, des dividendes ?
D’où pouvait donc provenir une telle coupure entre éthique et commerce, entre éthique et politique ?
Il me fallait remonter le cours de l’histoire — mes recherches connaissaient alors un tel débordement qu’elles devenaient académiquement intraitables ! — et je découvris l’affrontement sans merci dans notre vieille Europe de deux civilisations, celle de l’être et celle du paraître ; celle des apparences — l’esprit de cour de toutes les époques (qui conquiert aujourd’hui les âmes par les charmes du petit écran) — et celle des réalités temporelles, morales et spirituelles.
Une civilisation paysanne, nobiliaire et artisanale opposée à la civilisation de la cour, de la finance et des fastes d’une religion de façade férocement persécutrice.
L’époque de la Réforme et de la Renaissance fut un des derniers grands moments de l’histoire de l’Europe où s’affrontèrent ouvertement, et presque à armes égales, ces deux mondes, ces deux modes de civilisation.
Je découvrais, dans mes études poussées jusqu’à l’examen du style comme expression de ces deux mondes, que la marque de cette opposition se trouvait jusque dans la poésie.
Car ce combat était aussi celui de deux esthétiques : celle où l’accent est mis sur la recherche formelle de la beauté — Pétrarque, Ronsard, Malherbe, et même Racine — et celle dont le style fortement travaillé est avant tout mis au service de l’expression la plus adéquate de la vérité ; c’est la tradition de Rutebeuf, d’Eustache Deschamps, de Villon, de Théodore de Bèze et d’Agrippa d’Aubigné après leur conversion, finalement de Molière, même d’un certain Céline.
Une telle quête de vérité dans la littérature me conduisit à étudier les prosateurs du XVIe siècle pour découvrir ce qu’ils pouvaient eux aussi apporter à l’explication de notre commune histoire.
C’est ainsi que je tombai sur Jean Calvin, par le biais de son style !
C’est alors, un dimanche soir de printemps du milieu des années soixante, que — sur un quai de la gare de Neuchâtel où j’enseignais dans un Collège — tout bascula.
J’attendais le train qui devait emmener chez elle une amie avec laquelle je venais de passer une journée joyeuse et paisible.
D’un instant à l’autre, tout ce que j’étais, tout ce pourquoi j’avais travaillé pendant tant d’années, s’effondra.
Je perdis d’un coup, et il me sembla irrémédiablement, le sentiment même d’exister.
La sensation de la présence de mon corps m’avait quitté. Je touchais mes mains, ma tête, mes jambes… il n’y avait rien.
Et cette amie bouleversée me demandait : “Où es-tu ?”
Ainsi qu’Adam devant la même question que lui posait son Dieu après la prise du fruit défendu, je ne pouvais répondre.
Il me fallait faire le constat de ma propre mort, d’une fin définitive, absolue.
Il ne pouvait plus guère être question de suicide. La chose était faite.
Et cela sans angoisse, car tout sentiment m’avait quitté.
Il ne restait qu’une froide lucidité. “Je suis foutu, définitivement foutu !”, était ma seule réponse aux questions de l’amie qu’emportait le train.
Plus tard, bien plus tard, j’ai commencé à comprendre ce qui m’était arrivé ; que Dieu, dans sa miséricorde, en un clin d’œil, avait tiré le voile sur la vanité de ma vie, sur mon orgueil sans borne, en me montrant dans ma propre chair que le fruit, l’unique salaire du péché est, comme toujours, la mort ; que sans Lui j’étais effectivement, spirituellement, mort.
Il révélait en moi-même cette dépravation, cette privation de sens et de vie qui, jusqu’alors, m’avait fait horreur chez les autres.
Mais la vie continue, même pour ceux qui découvrent qu’ils sont morts.
Je m’en retournai, le train parti, dans la mansarde sous les combles que je louais à une famille d’Italiens au-dessus des jardins de l’Hôpital Pourtalès.
C’est là que m’attendait le texte de Calvin — le Traité des Scandales — que j’étudiais alors et dont m’enchantaient la vivacité, la précision, le rythme passionné et l’humour d’un style servant à porter une pensée vigoureuse et forte.
Le livre était ouvert sur ma table, mais ce n’était plus le style qui allait maintenant arrêter mon attention mais le message biblique lui-même.
Cet état d’anéantissement existentiel ne me lâchait pourtant pas.
Mais le sentiment du désespoir en était absent et c’est dans la froide lucidité que ma vie était finie, que je m’assis devant le texte ouvert sur ma table.
Et mon regard fut frappé par ces mots : “Quiconque dans l’angoisse crie à Dieu, Dieu ne le délaissera jamais.”
J’ignorais alors que Calvin ne citait ici que la promesse d’un Psaume, mais ce texte de la Parole de Dieu ne me lâcha plus.
Comment, me disais-je, Calvin avait-il pu rédiger une pareille phrase ?
Oui, je comprends bien l’angoisse enfin.
Mais un Dieu inexistant, comment donc pourrait-il garder celui qui se confierait à son non-être ?
Mais attends donc, me suis-je dit. Tu ne sais pas tout. Peut-être que le Dieu de Calvin existe véritablement.
Et suivant l’exemple que donne Pascal — et que j’ignorais alors — je fis mon propre pari.
S’il n’existe pas, tu n’as rien à perdre. Mais, s’il existe, tu peux encore tout gagner !
Et, ignorant alors également tout de Charles de Foucauld, j’ai répété la prière désespérée qu’il adressa si longtemps et sans relâche au Dieu Saint et Tout-Puissant que notre péché nous rend incapables d’atteindre par nous-mêmes.
Avec la prudence de celui qui n’a plus rien à perdre, je mis soigneusement les choses au net.
Je dis en gros ceci à Dieu : “Soyons clairs ! Je ne crois pas en toi. Mais, je ne suis pas omniscient. Si tu existes vraiment — ce que je doute fort — ce n’est pas à moi à te trouver. C’est à toi à te révéler à moi.”
Et, même à une foi aussi lacunaire, aussi incrédule, le Dieu Tout-Puissant et miséricordieux répond.
Comme en témoigne Calvin en citant le psalmiste, Dieu sauve par sa grâce souveraine et efficace, l’homme le plus désespérément perdu.
Rien ne se produisit de tangible.
Mon état d’anéantissement persistait, et persista encore de longs mois.
Mais dès cet instant, je basculais du monde du péché dans le règne de la grâce, de celui où Satan gouverne les hommes, dans le royaume de Dieu et de son Christ.
Pendant quinze longs mois, la conviction de mon état de péché devant mon Créateur saint et juste ne fit que grandir avant que, émerveillé, j’aie commencé à découvrir, enfin, que cette colère impétueuse de Dieu que je méritais si justement, était tombée pour moi, à la croix de Gologotha, sur son Fils bien-aimé, notre Sauveur et Seigneur Jésus-Christ, Dieu fait homme, seul Médiateur entre le Père et les hommes.
C’est ainsi que le seul vrai Dieu, Créateur du ciel et de la terre, Soutien infaillible de sa création, Maître de l’histoire, Souverain Législateur et Rédempteur de son peuple — cette Église, qu’il s’est acquise par le sacrifice de son Fils à la croix — se fit connaître à moi.
Dans mon émerveillement, je découvris que ce Dieu-là était entièrement digne de toute ma confiance ; et que sa Parole écrite, la Bible, était vraie, totalement fiable.
C’est ce Dieu-là qui me conduisit à changer de métier et à reconstruire une vie ruinée par le péché, non en consultant un psychiatre, mais en travaillant cinq ans comme jardinier d’abord, puis dix années comme porteur de valises à la gare de Lausanne, et maintenant comme ouvrier postal.
C’est ce Dieu-là qui utilisa de tels moyens pour travailler à la patiente transformation de mes pensées pour, petit à petit, conformer mon intelligence aux normes infaillibles de sa sainte Parole.
C’est à la constance de sa grâce que je dois de croire en Lui, de vivre par Lui, aujourd’hui.
C’est ce Dieu-là qui nous conduit jour après jour, à travailler à amener toutes nos pensées et toutes nos actions à l’obéissance que nous devons à son Fils, notre Seigneur Jésus-Christ.
C’est Lui encore, je le crois fermement, qui me gardera pour la vie éternelle.
Je le loue de tout mon cœur pour son œuvre de Créateur et de Rédempteur, œuvre d’une splendeur et d’une magnificence incomparables.
C’est à Lui seul que revient toute gloire, Père, Fils et Saint-Esprit.
" J'avoue que je donnerais à peine un penny pour tout salut que je pourrais perdre. La vie éternelle est la chose dont nous avons besoin, la Vie de Dieu, qui ne peut jamais changer ou être enlevée de nous, et c'est ce qui est donné à toutes celles et ceux qui croient en Jésus Christ."
Car, lorsque que nous étions
encore sans force,
Christ, au temps marqué,
est mort pour des impies
(Romains 5-6)
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