Comment prier Dieu ?
Beaucoup d’hommes et de femmes savent bien que Dieu est présent dans leur vie, qu’il n’est pas une illusion, ou le produit de leur imagination en mal de certitudes.
Et pourtant, ils ne savent pas toujours comment s’adresser à la personne qui compte le plus dans leur vie, qui les a créés et les maintient en vie jour après jour.
Est-il possible de parler à Dieu, dans l’intimité ? Et que faut-il lui dire ? Quelle garantie avons-nous que celui qui a créé les myriades d’étoiles et de constellations entend notre faible voix ?
Or ce Dieu là, le seul qui se soit vraiment révélé aux hommes, nous dit haut et clair dans sa Parole que nous pouvons, que nous devons même lui parler, nous adresser à lui, vivre près de lui dans une intimité qu’il a rendue lui-même possible en envoyant son Fils éternel, Jésus-Christ, vivre auprès de nous.
Nous pouvons prier Dieu et même l’appeler Père, à cause de Jésus-Christ.
C’est là le premier fondement de la prière, celui qui la rend possible.
Si vous êtes empêchés de prier parce qu’en considérant votre vie vous vous rendez compte de tout ce qui vous sépare de Dieu, apprenez et répétez ces deux versets tirés de la première lettre de Jean, chapitre 2 :
"Si quelqu’un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le juste. Il est lui-même victime expiatoire pour nos péchés, non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier.”
Nous avons bien lu : si nous pensons que nous devons expier toutes nos fautes avant de pouvoir nous adresser à Dieu dans la prière, Dieu nous assure dans sa Parole qu’il a fait l’expiation pour nous, par le sang de son Fils Jésus-Christ versé pour nous sur la croix de Golgotha.
Dans un passage de sa lettre aux Romains (8.33-34) qui résume et proclame l’Évangile chrétien de la manière la plus saisissante, l’apôtre Paul écrit ceci :
Qui accusera les élus de Dieu ? Dieu est celui qui justifie ! Qui les condamnera ? Le Christ-Jésus est celui qui est mort ; bien plus, il est ressuscité. Il est à la droite de Dieu, et il intercède pour nous !
Intercéder, cela veut dire prier pour quelqu’un d’autre, présenter sa cause devant Dieu.
C’est ce que fait Jésus-Christ pour nous devant son Père, car lui seul est en mesure de dire :
“Vois, Père, j’ai payé la dette de cet homme ou de cette femme qui s’adresse à toi. Plus rien désormais ne fait obstacle à ce que tu écoutes sa prière.”
Et Dieu, qui ne refuse rien à son Fils bien aimé, reçoit alors notre prière.
La Parole de Dieu nous assure que non seulement Jésus-Christ intercède pour nous, mais que le Saint Esprit de Dieu le fait également.
Dans ce même chapitre 8 de la lettre aux Romains, Paul écrit encore :
De même aussi l’Esprit vient au secours de notre faiblesse, car nous ne savons pas ce qu’il convient de demander dans nos prières. Mais l’Esprit lui-même intercède par des soupirs inexprimables ; et celui qui sonde les cœurs connaît quelle est l’intention de l’Esprit : c’est selon Dieu qu’il intercède en faveur des saints.
Le Dieu trinitaire, Père, Fils et Saint Esprit est activement à l’œuvre lorsque nous prions.
Puisque nous en avons la certitude, n’hésitons pas à nous adresser à Dieu dans notre prière quotidienne, car l’intercession de Jésus-Christ et de l’Esprit Saint ne nous dispensent pas d’élever nos cœurs vers Dieu et de nous adresser à lui dans notre prière.
Maintenant que nous avons l’assurance que nous pouvons prier Dieu, que faut-il lui dire ?
Et quelle doit-être notre attitude, notre disposition d’esprit ?
Jésus-Christ nous enseigne lui-même à ce sujet, dans le sermon qu’il a prononcé sur la montagne (nous lisons ces paroles au chapitre 6 de l’Évangile selon Matthieu):
Lorsque vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites, qui aiment à prier debout dans les synagogues et aux coins des rues, pour se montrer aux hommes. En vérité je vous le dis, ils ont reçu leur récompense. Mais toi quand tu pries, entre dans ta chambre, ferme ta porte et prie ton Père qui est dans le lieu secret, et ton Père qui vois dans le secret te le rendra.
L’enseignement de Jésus, ici, est que la prière n’est pas un acte destiné à nous faire passer pour quelqu’un de très religieux aux yeux des autres, afin de gagner leur estime et leur considération (et peut-être d’autres avantages aussi).
Cela n’est qu’hypocrisie, et une distorsion de l’acte essentiel qui consiste à prier.
Notre prière personnelle s’adresse avant tout à Dieu, qui connaît exactement ce qu’il y a dans notre cœur et dans nos pensées.
Avec lui, il est inutile de jouer la comédie d’hommes ou de femmes très religieux qui se font passer pour des gens spirituellement supérieurs, et qui misent sur l’apparence plutôt que sur une attitude humble.
Quel contraste dans cet enseignement de Jésus, et ce que l’on a pu voir souvent.
Mais comment commencer une prière sincère ? Il est bon de commencer sa prière en nommant celui à qui l’on s’adresse : Dieu, le Créateur et Seigneur de toutes choses, l’Éternel, le Tout Puissant.
Il est bon de s’adresser à lui en le reconnaissant comme le seul vrai Dieu, à l’exclusion de tous ceux que les hommes appellent Dieu, divinité, ou considèrent comme tels.
S’adresser au seul vrai Dieu, Père, Fils et Saint Esprit, c’est s’assurer que notre prière ne se perdra pas, ne s’égarera pas, mais atteindra la personne à qui elle est adressée, puisque le Fils et l’Esprit eux-mêmes la portent devant le Père.
De plus, nous devons louer Dieu pour ses actes insurpassables dans la Création du monde et son maintien à chaque instant.
Notre Dieu est un Dieu de gloire, de majesté, de puissance, et nous devons le reconnaître comme tel. Autrement, nous commençons dès le début de notre prière à nous forger une idole, qui ne lui ressemble pas du tout, quel que soit le nom par lequel nous nous adressions à lui.
Ensuite, si nous sommes persuadés par la foi que Dieu nous a fait grâce de nos fautes en Jésus Christ, alors nous devons lui exprimer notre reconnaissance pour cela.
Puisque nous avons appris que notre prière n’atteint Dieu que grâce à l’intercession de Jésus-Christ et du Saint Esprit, il nous faut reconnaître quel est notre état de pécheurs, c’est-à-dire d’hommes et de femmes qui n’auraient jamais accès à Dieu si lui-même n’intervenait pour nous réconcilier avec lui.
Remercier Dieu pour tous ses bienfaits doit aussi faire partie de notre prière, car si nous prions pour demander que Dieu exauce toutes nos requêtes, tandis que nous oublions de le remercier pour tout ce qu’il fait pour nous, alors notre prière est motivée par une forme d’égocentrisme et d’ingratitude.
La Bible condamne très nettement une telle attitude lorsqu’elle dit, dans la lettre de Jacques (4:3): Vous demandez et vous ne recevez pas, parce que vous demandez mal, afin de tout dépenser pour vos passions.
Il est non seulement possible de s’adresser à Dieu personnellement, mais que Dieu lui-même, qui se présente à nous comme un Père céleste, nous le demande.
Il rend même cette communication possible par le biais, ou la médiation, de son Fils Jésus-Christ, qui nous sert d’avocat auprès de lui.
Et son Esprit Saint porte aussi nos faibles prières devant son trône de grâce.
Pourtant, prier Dieu de manière spirituelle, requiert une attitude correcte, attitude faite à la fois d’humilité et de confiance.
Un des textes bibliques de la lettre de Paul aux Chrétiens de Rome, au chapitre 8 cité plus haut souligne bien que nous ne savons pas ce qu’il convient de demander dans nos prières, c’est pourquoi l’Esprit lui-même intercède par des soupirs inexprimables, et celui qui sonde les cœurs connaît quelle est l’intention de l’Esprit : c’est selon Dieu qu’il intercède en faveur des saints.
Mais alors, si nous ne savons pas ce qu’il convient de demander dans nos prières, faut-il faire connaître nos requêtes à Dieu ?
Est-il mauvais de demander certaines choses précises à Dieu dans notre prière ?
Non, certainement pas, à condition que nous le demandions dans l’attitude requise : une attitude d’humilité qui non seulement accepte la volonté de Dieu, mais demande activement que cette volonté soit faite.
On ne peut prier de manière arrogante, comme si l’on pouvait extorquer à Dieu quoi que ce soit, à forces de paroles et de répétitions lassantes.
L'apôtre Paul, dans sa lettre aux chrétiens de la ville de Philippes, nous décrit – et prescrit – l’attitude correcte que nous devons avoir (Philippiens 4.6) :
Ne vous inquiétez de rien; mais en toutes choses, par la prière et la supplication, avec des actions de grâces, faites connaître à Dieu vos demandes. Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées en Christ-Jésus.
Paul, dans ce passage, nous indique aussi le fruit d’une prière sincère et accompagnée d’actions de grâces : il s’agit de la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence.
En effet, les requêtes que nous présentons à Dieu, aussi motivées soient-elles de notre part, aussi conformes soient-elles à ce que nous savons de sa volonté, ne seront pas forcément exaucées de la manière que nous souhaitons.
Bien souvent, elles ne seront pas non plus exaucées dans les délais que nous aimerions fixer nous-mêmes.
Le plan de Dieu pour notre vie personnelle n’est pas forcément celui que nous avons en vue.
Notre patience sera maintes fois éprouvée, car le temps de Dieu n’est pas le temps des hommes.
A ses yeux, mille ans sont comme le jour d’hier, quand il passe, et comme une veille de la nuit, nous enseigne le psaume 90.
C’est pourquoi Paul a dit que nous ne savons pas ce qu’il convient de demander.
Car ce que nous demandons va bien souvent à l’encontre de ce que Dieu veut pour nous.
De plus, nos paroles sont loin d’être acceptables par elles-mêmes devant Dieu.
Mais cela n’est désormais plus un obstacle, puisque, comme nous l’avons vu, l’Esprit de Dieu pallie à cette faiblesse, et transmet devant Dieu notre prière en une langue acceptable pour lui.
Il intercède pour nous “selon Dieu” dit Paul, c’est-à-dire qu’il rend nos prières conformes à la volonté parfaite de Dieu, tandis que Jésus-Christ se fait aussi l’avocat de cette prière purifiée par l’Esprit.
C’est d’ailleurs pourquoi nous pouvons terminer notre prière avec les mots “en Jésus-Christ”, ou “au nom de Jésus-Christ”, mentionnant par là que nous savons qui intercède pour nous auprès du Père, qui est notre seul médiateur et avocat.
Dès lors, notre prière sera bien exaucée, même si ce n’est pas de la façon dont nous l’envisageons ou le souhaitons.
Elle sera exaucée au sens où elle confirmera le plan de Dieu pour notre vie.
Qui plus est, une prière sincère, qui accepte de se soumettre à la volonté de Dieu, ne manquera pas de recevoir cette paix de Dieu qui surpasse toute intelligence : l’intelligence humaine ne comprend la paix que comme la réalisation des désirs les plus profonds que l’on a.
Mais la paix de Dieu surpasse de loin cette notion, car elle est donnée même à ceux qui ne reçoivent pas ce qu’ils ont tant souhaité : leurs pensées sont gardées en Jésus-Christ, et cela compte pour eux plus encore que l’exaucement de leurs désirs.
Comment prier (Suite & fin)