Je dois repasser dans mon esprit sur les soins que Dieu a pris de moi, dans un temps, où je paraissais destitué de tout secours humain ; et comment il m’a placé dans l’état heureux, où je me trouve.
Certainement tu es celui qui m’as tiré hors du ventre de ma mère, et qui as fait ma sûreté lorsque j’étais aux seins de ma mère. J’ai été mis en ta charge dès la matrice. Tu es mon Dieu fort dès le ventre de ma mère.
Psaume 22.10,11
Réflexions
I.
Mieux vaut se retirer vers l’Éternel, que de s’assurer sur l’homme.
Que trouve-t-on dans l’homme pour fonder notre confiance ?
Ignorance, malice, légèreté, faiblesse. Tous ces défauts sont quelques fois réunis.
Un seul est suffisant pour rendre l’homme un appui inutile.
En vain cet homme accrédité m’a-t-il promis sa protection, si je ne compte que sur lui, je ne reposerai point en assurance ?
Qui me répondra de sa vie pour une journée entière ? Qui ne peut se soutenir soi-même, peut-il servir d’appui solide aux autres ?
II.
Abandonnons l’appui de la créature pour ne nous reposer, désormais, que sur le Créateur, qui est béni aux siècles des siècles.
L’homme est changeant ; Dieu est toujours le même.
L’homme est mauvais ; Dieu est souverainement bon.
L’homme marche dans les ténèbres, il ne sait où il va, ni où il conduit ceux qui le suivent ;
Dieu est lumière, et il n’y a en lui aucunes ténèbres.
L’homme passe comme une ombre ; Dieu est l’Éternel, l’immortel, l’immuable.
Le moindre obstacle peut arrêter l’homme, et ruiner tous ses projets ; Dieu dirige tous les évènements, et sa volonté est souverainement efficace.
Ô ! aveuglement incompréhensible, de préférer l’appui d’un faible mortel, même de tous les hommes réunis, à la protection de Dieu, qui est le rocher des siècles !
III.
Je m’aveuglerais volontairement, si je ne reconnaissais que Dieu m’a conduit, protégé et dirigé d’une manière sensible. Combien de fois les créatures, sur lesquelles je devais, à ce qui semble, compter, m’ayant abandonné, Dieu m’a-t-il fait naître des appuis nouveaux ?
À ces féconds il en a fait succéder des troisièmes ; me montrant, en même temps, et la fragilité de la créature, et l’immuable bonté du Créateur.
IV.
Ne dois-je pas conclure des soins paternels de mon Dieu, que quand même mon père et ma mère m’abandonneraient, que quand même je serais délaissé de tout appui humain, et privé de l’affection de mes amis et de mes protecteurs, le Seigneur me recueillera ?
Qu’il est doux de penser que Dieu nous a fait du bien !
Les faveurs reçues, si l’on en a profité, deviennent les arrhes des grâces que Dieu se prépare de nous accorder dans la suite.
Mon âme, ne t’abats point dans tes maux. L’Éternel qui t’a mille fois consolée et réjouie, te délivrera encore.
Refuser de s’abandonner entièrement à Dieu, dans tout ce qui peut nous arriver, n’est-ce pas avancer l’une ou l’autre de ces impiétés ; ou, que c’est à notre industrie, que nous devons notre conservation, et ce que nous sommes, ou, que nous avons à nous plaindre de la manière, en laquelle Dieu nous a conduits jusqu’ici ?
V.
Vouloir que Dieu nous protège, et ne pas vouloir exécuter ce qu’il nous ordonne, n’est-ce pas imiter la folie de celui, qui se choisirait un guide, et qui pourtant refuserait de marcher dans le chemin qu’il lui indiquerait ?
Dieu soutient toutes ses créatures, mais il chérit ses bien-aimés comme la prunelle de son œil ; et avec plus de tendresse que la mère ne chérit l’enfant qu’elle allaite.
Le moyen sûr de se perpétuer le secours de Dieu, c’est de priser ce secours ; de la demander ; de s’en servir, et d’avoir une confiance sans bornes en ce Dieu, qui daigne nous favoriser de sa protection.
Prière
C’est bien avec justice, ô mon Dieu ! que tu es appelé le Père des orphelins. Privé de tout secours, tu as été mon soutien et mon refuge. Tu as pourvu, comme par miracle, à mon éducation ; et dans le temps où je devais, ce semble, être abandonné de tous. Tu m’as fait naître des appuis et des protecteurs.
Tous les jours, ô Père des grâces ! tu as renouvelé sur moi tes gratuités (grâces), et tes dernières faveurs l’ont toujours emporté sur les premières. Oh ! si donc, ô mon Dieu ! mon amour pour Toi avait crû à proportion, quel zèle ! quelle affection ! quel attachement n’aurais-je point, ô Dieu ! malgré mes froideurs, et mes ingratitudes ; mais ajoute à toutes ces grâces, celle de les sentir vivement, et de les rapporter à ta gloire.
C’est à Toi seul que je dois tous les avantages qui m’environnent. Qu’on voie, ô Père de grâce ! que c’est Toi qui m’as conduit dans l’état où je me trouve, et que j’y vis suivant les ordres de ta volonté.
Fais que je suive en tout tes désirs ; que j’épouse ta cause ; et que je paraisse ne vouloir dépendre que de Toi, ô Père céleste ! à qui je dois tout ce que je suis, et de que j’attends ce qui peut me rendre heureux.
Amen !
Pasteur Protestant Réformé
Pierre Roques
Le tableau de la conduite du chrétien qui s’occupe sérieusement du soin de son salut.
.
.
Source : https://pensees365.blogspot.com/
commenter cet article …