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Vie Protestante Réformée

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Jean Calvin

"Puisque Dieu, par conséquent, nous justifie par la Médiation du Christ, Il nous Acquitte, non pas par l'aveu de notre innocence personnelle, mais par une imputation de la justice ; de sorte que nous, qui sommes injustes en nous-mêmes, sommes considérés comme Justes en Jésus Christ."

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  Ouvrez votre maison

à l'homme sans asile.

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12 avril 2020 7 12 /04 /avril /2020 07:18
Brisant ses liens funèbres (Christ the Lord is risen today)

 

Christ est Ressuscité

 

Brisant ses liens funèbres,

Christ Notre Seigneur

est Ressuscité !

Christ The Lord is Riden today ! (Congrégation Grace Community Church - Sun Valley, Californie)

 

Connu également sous ces paroles : Brisant Ses liens funèbres, Alléluia ! Christ est Sorti des ténèbres ; Alléluia ! Le ciel, la terre ont chanté : Alléluia ! Jésus est Ressuscité. Alléluia ! Les soldats, le sceau, la pierre, Alléluia ! N'ont pu le garder en terre : Alléluia ! Et c'est pour nous qu'aujourd'hui, Alléluia ! Le ciel s'ouvre devant Lui ! Alléluia ! Il Vit, Notre Roi de Gloire ! Alléluia ! Sépulcre, où est ta victoire ? Alléluia ! Il a détruit sans effort, Alléluia ! La puissance de la mort. Alléluia ! Puisque Ta mort fut suivie, Alléluia ! Du triomphe de la vie, Alléluia ! Je veux, ô Mon Divin Roi Alléluia ! Mourir et Naître avec Toi ! Alléluia !

 

 

Christ the Lord is ris’n today, Alleluia !

Sons of men and angels say : Alleluia !

Raise your joys and triumphs high, Alleluia !

Sing, ye heav’ns, and earth reply : Alleluia !

Lives again our glorious King, Alleluia !

Where, O death, is now thy sting ? Alleluia !

Dying once, he all doth save, Alleluia !

Where thy victory, O grave ? Alleluia !

Love’s redeeming work is done, Alleluia !

Fought the fight, the battle won, Alleluia !

Death in vain forbids Him rise, Alleluia !

Christ has opened paradise, Alleluia !

Soar we now where Christ has led, Alleluia !

Foll’wing our exalted Head, Alleluia !

Made like Him, like Him we rise, Alleluia !

Ours the cross, the grave, the skies, Alleluia !

 

 

 

 

 

 

Christ est Ressuscité !!!

Bible

 

Croix Huguenote Refuge Protestant
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5 avril 2020 7 05 /04 /avril /2020 13:01
Voici Ton Roi, Il Vient à toi

Sois transportée d'allégresse, fille de Sion ! Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem ! Voici, ton roi vient à toi ; Il est juste et victorieux, Il est humble et monté sur un âne, Sur un âne, le petit d'une ânesse.

Zacharie 9: 9

Pasteur Mario Veilleux de l'Église Chrétienne Réformée de Beauce, Québec, Canada

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25 mars 2020 3 25 /03 /mars /2020 16:48
Les héros dans l'ombre par Mario Veilleux, Pasteur de l'Église Chrétienne Réformée de Beauce, Québec, Canada

Pasteur Mario Veilleux de l'Église Chrétienne Réformée de Beauce, Québec, Canada

Jean Marc Thobois

(...) Le pasteur Jean-Marc Thobois a été emporté par le coronavirus à l’âge de 75 ans dans la nuit du 13 au 14 mars. Son nom est dans la préface de la version de la Bible, version qu’on appelle à la Colombe, parce qu’il a contribué à sa traduction. Issu d’une longue lignée de pasteurs huguenots, ce grand amoureux de la Bible et conférencier infatigable depuis plus de quatre décennies avait une assurance et une consolation solide. C’était quoi ? C’était que, dans la vie comme dans la mort, il appartenait, corps et âme, non pas à lui-même, mais à Jésus-Christ, son fidèle Sauveur. Par son sang précieux, ce fidèle Sauveur a totalement payé pour tous nos péchés et nous a délivrés de toute puissance du diable. Il nous garde si bien qu’il ne peut tomber un seul cheveu de notre tête sans la volonté de notre Père qui est dans les cieux. Il ne peut tomber un seul cheveu de notre tête sans la volonté de notre Père qui est dans les cieux. Cet enseignement, qui provient de la bouche du Fils de Dieu lui-même (Mc 10.29), nous remplit de réconfort. Quoi qu’il arrive, le Seigneur qui nous aime est parfaitement en contrôle et mène tout à bonne fin pour nous. Dans le sage plan de Dieu, le pasteur Jean-Marc Thobois avait terminé sa mission sur la terre ; il se repose maintenant là où le coronavirus n’a aucun accès.

(Mario Veilleux)

Eglise Réformée de Beauce Canada

Eglise Chrétienne Réformée de Beauce, Québec, Canada

 

 

 

 

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Nota Refuge Protestant :

Une grande tristesse pour l'auteur de Refuge Protestant lorsque la nouvelle fut apprise par un des journaux israéliens (Times of Israël) quelques jours après son départ auprès de Dieu, tant l'estime pour lui, son Epouse et sa famille était profonde. C'était un grand ami indéfectible d'Israël tout comme le sont autant sa famille. Heureux de le savoir auprès du Père, pensant dans nos prières aux siens qu'Il les console et entoure tant durant l'épreuve que pour le chemin à continuer sur terre avec Christ. Nous pensons particulièrement à David et Yaël Chauvel et leurs enfants dans nos prières.  

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25 mars 2020 3 25 /03 /mars /2020 15:15
Espérer contre toute espérance

Les quelques réflexions présentées au cours du chapitre précédent dans l'ouvrage * sur le sujet de la dépression nous conduisent à revenir sur la question suivante, abordée au cours de la première partie (au chapitre trois): Dieu peut-il changer le mal en bien ? Il arrive tellement d’événements négatifs dans la vie quotidienne, tellement de souffrances causées par toutes sortes de facteurs, qu’on peut à bon droit se demander à quoi tout cela rime. Dieu est-il en contrôle des événements, et si oui, pourquoi laisse-t-il arriver tant de malheurs ? Cette question, chacun se la pose, ou se l’est posée. Le mal qui m’arrive a-t-il un but particulier et peut-il en sortir à plus ou moins long terme quelque chose de bon ?

La réponse chrétienne à cette délicate question est certainement oui, mais elle a besoin d’être expliquée. Car d’un point de vue purement humain, on ne voit jamais très bien le but de la souffrance a priori. La tendance naturelle de l’homme est de se révolter contre Dieu, voire de nier son existence à cause du mal que l’on voit autour de soi. Cependant, lorsque l’on parle de Dieu il faut d’abord se demander s’Il est bien la mesure de toutes choses, ou bien si nous autres humains sommes cette mesure. Or l’on peut bien dire que Dieu est la mesure de toutes choses, puisqu’Il est omnipotent, c’est-à-dire tout-puissant, et omniscient, c’est-à-dire qu’Il sait par avance tout ce qui va se dérouler dans notre histoire personnelle et celle du monde. Si tel n’était pas le cas, nous n’aurions aucune raison de l’appeler Dieu ; au mieux, Il serait une créature supérieure. En fin de compte, notre vie personnelle entre dans son plan, un plan bien plus grand que nous ne pourrions jamais l’imaginer.

Or, saisir cette réalité ne peut se faire que par la foi au Dieu qui se révèle comme omnipotent et omniscient. Il contrôle même les étapes de notre vie qui ne se sont pas encore déroulées, car Il est au-dessus du temps et le gouverne. Accepter ceci par la foi ne veut pas dire que chacun comprendra sans problème comment des événements ressentis comme très négatifs et douloureux pourraient finalement contribuer à un bien quelconque. D’abord, peut-être ne verrons-nous jamais de notre vivant en sortir quelque chose de positif. Bien des générations plus tard on pourra peut-être voir apparaître des effets inattendus et bénéfiques. Ensuite, il est bien possible que certains événements négatifs le resteront à toujours et ne produiront jamais de fruits positifs. Comment en juger sur un plan purement humain, qui n’est, quant à lui, ni omnipotent ni omniscient ? Comment, par exemple, évaluer les souffrances sans nom et l’extermination dûment planifiée de plus d’un million et demi d’Arméniens chrétiens au cours de la Première Guerre mondiale, extermination envisagée et entamée dès la seconde moitié du dix-neuvième siècle ?

Néanmoins, se placer dans la perspective de la foi c’est accepter que Dieu a bel et bien le pouvoir de changer toutes choses, de faire toutes choses nouvelles. En recherchant sa volonté révélée, en vivant par la foi en Jésus-Christ, on peut souvent se rendre compte soi-même, après coup, que l’épreuve que Dieu a amenée sur notre chemin avait un but particulier positif qu’Il avait lui-même déterminé d’avance. Tout concourt au bien de ceux qui l’aiment, écrit Paul aux chrétiens de Rome (8:28). Paul savait bien de quoi il parlait, lui dont la vie était remplie d’épreuves de toutes sortes, et pas des moindres. Mais il parlait animé d’une foi indestructible en Jésus-Christ.

Considérons justement le sacrifice de Jésus-Christ sur la Croix de Golgotha. Sur un plan purement humain, il n’y a rien de plus désespérant que la mort injuste de Jésus-Christ, en qui tant d’hommes et de femmes avaient mis leur espoir, l’ayant suivi pendant les trois années de son ministère sur terre. Ils étaient absolument choqués et abasourdis qu’un tel désastre ait pu se produire. Toutefois, si l’on mesure les conséquences positives de sa résurrection pour l’humanité, on peut bien dire qu’il n’y a jamais rien eu de pareil dans l’histoire du monde. Il fallait donc bien la Croix avant la Résurrection. Or si cette crucifixion a été une nécessité pour le salut de l’humanité, ce n’est pas par hasard qu’elle a pris place historiquement, mais selon un plan divin établi de toute éternité et annoncé à l’avance par les prophètes de l’Ancien Testament aussi bien que par Jésus lui-même. Cette transformation de la chose la plus vile et la plus abjecte en l’événement le plus glorieux ne pouvait être accomplie que par Dieu.

Prenons un autre exemple dans l’histoire du Nouveau Testament. Avant sa conversion miraculeuse à la foi chrétienne, sur le chemin de Damas, Paul avait persécuté les chrétiens de manière très violente. Au livre des Actes des Apôtres, (8:3) il est dit : Il cherchait à détruire l’Église, allant de maison en maison pour en arracher les croyants, hommes et femmes, et les jeter en prison. La conséquence positive et inattendue de cette persécution nous est donnée immédiatement après, au verset suivant: Les croyants qui s’étaient dispersés parcouraient le pays en proclamant le message de la Bonne Nouvelle. Paul cherche à détruire l’Église, et en fin de compte la persécution qu’il initie aboutit au résultat contraire. Qui d’autre que Dieu pourrait accomplir un tel renversement ?

Autre question cruciale : les vertus les plus respectées telles que le courage, l’endurance et la persévérance, le sacrifice de soi-même, pourraient-elles se manifester autrement qu’au milieu des épreuves, des souffrances et de grands dangers ? Or ce sont justement ces vertus qui font admirer le degré d’humanité de ceux qui les pratiquent. Un grand nombre d’exploits sportifs sont même appréciés sur cette base : traversée des océans en solitaire, ascension d’un pic sur sa face réputée inaccessible etc. Que dire a fortiori des Jeux Paralympiques ? La souffrance forge le caractère, elle aide aussi à distinguer ce qui est essentiel de ce qui ne l’est pas, ce qui est durable de ce qui est passager. Ceux qui l’ont connue et en sont sortis grandis peuvent servir d’exemple à d’autres qui vivent des moments similaires. Cela est souvent vrai pour des incroyants. À plus forte raison faut-il savoir accepter par la foi que ce qui nous arrive fait partie d’un plan bien plus étendu que ce que nous percevons au moment de l’épreuve.

Le Seigneur Jésus-Christ est passé par une souffrance indescriptible lors de sa Passion: cette souffrance a signifié l’abandon total par son Père céleste, c’est-à-dire l’enfer proprement dit. Sa victoire sur la mort et l’enfer n’a pas été acquise à un prix vil, mais au prix le plus précieux, celui de sa vie même. Or c’est aussi Jésus-Christ qui a dit (Matthieu 16:24, voir aussi 10:37-39): Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix et qu’il me suive. Car celui qui est préoccupé de sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi la retrouvera. Perdre sa vie à cause de Jésus-Christ signifie passer par ce processus d’élagage, de purification de la foi au travers d’une épreuve qui a un sens, afin qu’un être renouvelé spirituellement se dégage de l’homme ancien. Les deux dernières béatitudes prononcées par Jésus durant le Sermon sur la Montagne en témoignent elles aussi (Matthieu 5:10-12) : Heureux ceux qui sont opprimés pour la justice, car le royaume des cieux leur appartient. Heureux serez-vous quand les hommes vous insulteront et vous persécuteront, lorsqu’ils répandront toutes sortes de calomnies sur votre compte à cause de moi. Oui, réjouissez-vous alors et soyez heureux, car une magnifique récompense vous attend dans les cieux. Car vous serez ainsi comme les prophètes d’autrefois: eux aussi ont été persécutés avant vous de la même manière.

Dans la Bible il n’y a sans doute aucun récit qui illustre comment Dieu peut changer le mal en bien comme celui de Joseph et de ses frères, tous fils du patriarche Jacob. Détesté par ses frères et vendu par eux comme esclave, il se retrouve bien plus tard, après de nombreuses pérégrinations et épreuves, l’intendant du pharaon d’Égypte, ayant en main l’administration de tout le pays. Or, la famine qui sévit non seulement en Égypte mais dans le pays voisin où résident son père et ses frères, amène ceux-ci à venir chercher des vivres à la cour du pharaon, où ils sont reçus par Joseph lui-même qu’ils ne reconnaissent pas, tandis que lui les reconnaît. Après plusieurs aller retour, et bien des moments dramatiques durant tout cet épisode, Joseph en sanglots découvre son identité à ses frères (Genèse 45:4-8): Je suis Joseph, leur dit-il, votre frère, que vous avez vendu pour être emmené en Égypte. Et maintenant ne vous tourmentez pas et ne vous accablez pas de remords de m’avoir vendu comme esclave. C’est pour vous sauver la vie que Dieu m’a envoyé devant vous. Car voici deux ans que la famine sévit dans ce pays et pendant cinq ans encore, il n’y aura ni labour ni moisson. Dieu m’a envoyé devant vous pour vous faire subsister sur la terre et vous garder la vie, par une très grande délivrance. C’est pourquoi ce n’est pas vous qui m’avez envoyé ici, c’est Dieu. Et il m’a élevé au rang de « Père pour le pharaon », faisant de moi le maître de toute sa cour et le dirigeant de toute l’Égypte. Plus tard, alors que ses frères redoutent que peut-être il cherche à se venger de ce qu’ils lui ont fait subir, Joseph les rassurera encore (50 :19-21) : N’ayez aucune crainte! Suis-je à la place de Dieu ? Vous aviez projeté de me faire du mal, mais par ce que vous avez fait, Dieu a projeté de faire du bien en vue d’accomplir ce qui se réalise aujourd’hui, pour sauver la vie à un peuple nombreux.

L’assurance que Dieu peut changer le mal en bien, à sa manière et en son temps, ne devrait pas inciter les uns à témoigner d’une sympathie à bon marché vis-à-vis d’autres lorsque ces derniers passent par une grande épreuve. Dans un tel cas, ma responsabilité consiste non pas à tâcher de minimiser la douleur de celui qui est affligé, mais, tout en tâchant d’alléger son fardeau dans la mesure de mes possibilités, à l’aider avec sensibilité à mettre sa confiance et sa foi en Dieu seul, afin que cette épreuve devienne pour lui purificatrice et mène à son affermissement spirituel.

Espérer contre toute espérance : cette formule paulinienne (tirée de Romains 4:18) se réfère à celui qui est tenu pour le père des croyants, le patriarche Abraham, lui-même ancêtre de Joseph et de ses frères. Alors qu’il est fort avancé en âge, sans enfants et à vues humaines destiné à mourir sans laisser de traces, une descendance comprenant de nombreuses nations lui est promise par l’Éternel. Par la foi, il s’accroche à cette promesse divine, qui se réalisera à partir de la naissance d’Isaac et sera poursuivie à travers l’histoire d’un peuple particulier, Israël, puis de l’ensemble des nations à partir de Jésus-Christ et du mandat missionnaire qu’Il confie à ses disciples avant son Ascension (Actes:1:8). Néanmoins, cette formule exprime bien un paradoxe, celui de la foi, qui va à l’encontre de ce que l’on voit ou prévoit à vues humaines. Elle va de pair avec cette autre formule paulinienne paradoxale qui parle de la folie de la prédication (1 Corinthiens 1:20-25), prédication centrée sur la Croix du Christ et qui renverse les perceptions et les raisonnements humains non illuminés par l’Esprit divin. La rationalité chrétienne – qui est tout sauf rationaliste au sens du mouvement philosophique issu des soi-disant « Lumières » – passe donc nécessairement par le paradoxe de la Croix et tout ce qu’il implique.

Rendre compte de l’espérance chrétienne, c’est donc avant tout rendre compte de la Croix et du radical renversement qu’elle opère dans l’histoire des hommes. Ce n’est pas s’appuyer sur des triomphalismes religieux tapageurs et passagers (comme c’est hélas souvent le cas au sein de bien des communautés chrétiennes, par déformation et non par réformation). Ce n’est pas non plus s’appuyer sur un héritage culturel dont le noyau vivificateur, Jésus-Christ, est absent. C’est avant tout s’appuyer sur la Croix, cet instrument de transformation irrésistible où Dieu se donne en personne, plongeant dans les ténèbres de la condition humaine afin de confondre une fois pour toutes la mort et son propagateur, celui qui a séduit et continue de séduire une humanité en perpétuelle quête de délivrances avortées.

Que cette humanité appelle la succession de ces mirages sauveteurs l’Histoire, le Progrès, la Raison, la Science, la Démocratie et les Droits de l’Homme, qu’elle la définisse par n’importe quels autres vocables voire qu’elle cherche en permanence à pulvériser les frontières sémantiques de ces vocables, elle n’aura jusqu’à la fin des temps d’autre horizon que sa propre déchéance à moins qu’elle n’entre dans le domaine racheté de l’enfer par le Christ victorieux : le domaine du Royaume de Dieu. Or, celui-ci est déjà manifesté dans la vie de ceux qui lui appartiennent, par les fruits que l’Esprit fait naître en eux. L’homme cherche par tous les moyens à transcender sa condition, et à repousser les frontières de son expérience sur tous les fronts. Lorsqu’il s’agit de repousser les frontières de sa propre folie, il n’est d’ailleurs jamais en reste (comme en témoignent, à titre d’exemples, la pornographie ou le développement de son arsenal nucléaire). Cette recherche tous azimuts peut à juste titre être envisagée comme une série d’ersatz et de dévoiements de sa quête vers l’homme parfait, accompli, réconcilié avec lui-même, avec l’autre, le monde et la Transcendance.

La vie du chrétien authentique, elle, témoigne d’une expansion, d’une croissance vers le Christ, l’homme parfait. Elle n’est pas repliée sur elle-même, au contraire elle tend vers un but, elle possède une direction. Elle n’atteint pas la perfection de manière immédiate et artificielle, mais elle croît progressivement dans la perfection déjà atteinte par le Christ ressuscité, étant greffée en lui. Avec reconnaissance elle peut contempler le chemin accompli et y voir la marque de la présence divine qui l’a soutenue tout au long de ce chemin souvent cahoteux et semé d’embûches. Elle tend aussi vers l’autre, dans la reconnaissance que ce prochain porteur de la même Imago Dei est lui aussi appelé à un renouvellement total, à cette croissance visible vers le Christ dans l’union avec lui. La vie du chrétien cherche donc à s’intégrer dans une communauté unie sans préjudice de la diversité qui constitue cette unité.

Certes, en tant qu’elle se situe entre le déjà et le pas encore du renouvellement total promis à la résurrection, elle n’est encore qu’un prélude aux choses à venir. Cependant ce prélude comporte distinctement tous les thèmes qui seront développés dans l’éternité. Voilà pourquoi cette vie chrétienne marquée par l’espérance n’est pas une échappatoire facile, une dérobade vis-à-vis de la réalité créée qui appartient au Créateur. Elle ne s’exprime pas, ou du moins ne devrait jamais s’exprimer, sous forme de mantras répétées mécaniquement jusqu’à la nausée soit pour aboutir à une expérience du vide intérieur calquée sur certaines spiritualités orientales, soit pour obtenir magiquement ou par voie d’autosuggestion ce que l’on souhaite ardemment. Au contraire elle est appelée à manifester dans tous les domaines de l’existence le caractère éthique, relationnel, qui est celui du Christ vis-à-vis de la réalité rachetée, son domaine propre, son Royaume.

Au milieu de la désagrégation, de la désintégration, du déclin inexorable qui marque toute forme de vie dans l’état actuel des choses, elle constitue une semence destinée à germer de manière impérissable. Voilà donc quelles sont l’espérance et la joie du croyant, dont il ou elle a à rendre compte : elles consistent à se savoir racheté, greffé en Jésus-Christ, revêtu d’une vie nouvelle, restauré dans cette image divine précédemment abîmée par la chute ; à vivre chaque jour de la vie du Christ sous la conduite de l’Esprit de Dieu, reflétant clairement cette œuvre de restauration de l’image divine placée par le Créateur qui est aussi le Recréateur de toutes choses; et au moyen de cette image restaurée reluisant dans sa conduite, à amener d’autres créatures vouées à la mort à connaître la puissance du salut manifesté en Jésus-Christ.

 

Amen,

 

Eric Kayayan Foi et Vie Réformées

Eric Kayayan,

Pasteur Protestant Réformé

 

Bible Protestante
Croix Protestante

 

Source : Foi & Vie Réformées

 

* Le texte suivant est le dernier chapitre du livre “Rendre Compte de l’Espérance” (éditions L’Age d’Homme, collection “Messages”, Lausanne, 2009; chapitre 24, pages 293-299),

intégralement disponible en PDF sur notre site : https://www.foietviereformees.org/publications/

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24 mars 2020 2 24 /03 /mars /2020 15:34
Encouragement pour l'Eglise et ceux du dehors par les Pasteurs Mario Veilleux et Paulin Bédard de l'Église Chrétienne Réformée de Beauce, Québec, Canada

(...) Comme l’Église dans l’histoire qui a toujours fait preuve de compassion en temps de souffrances et d’afflictions, faisons preuve, nous aussi, de compassion envers notre prochain. Aidons nos voisins sur le plan physique et matériel quand nous en avons l’occasion, mais surtout, aidons-les et guidons-les sur le plan spirituel . (...)

Paulin Bédard, Pasteur de l'Église Chrétienne Réformée de Beauce, Québec, Canada

Pasteur Mario Veilleux de l'Église Chrétienne Réformée de Beauce, Québec, Canada

Ecclésiaste 3 : 1-5

Il y a un temps pour tout, un temps pour toute chose sous les cieux : un temps pour naître, et un temps pour mourir ; un temps pour planter, et un temps pour arracher ce qui a été planté ; un temps pour tuer, et un temps pour guérir ; un temps pour abattre, et un temps pour bâtir ; un temps pour pleurer, et un temps pour rire ; un temps pour se lamenter, et un temps pour danser ; un temps pour lancer des pierres, et un temps pour ramasser des pierres ; un temps pour embrasser, et un temps pour s'éloigner des embrassements. 

 

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Colossiens 4 : 2-6

Persévérez dans la prière, veillez-y avec actions de grâces. Priez en même temps pour nous, afin que Dieu nous ouvre une porte pour la parole, en sorte que je puisse annoncer le mystère de Christ, pour lequel je suis dans les chaînes, et le faire connaître comme je dois en parler. Conduisez-vous avec sagesse envers ceux du dehors, et rachetez le temps. Que votre parole soit toujours accompagnée de grâce, assaisonnée de sel, afin que vous sachiez comment il faut répondre à chacun.

Pasteur Paulin Bédard Église Chrétienne Réformée de Beauce, Québec, Canada
Quand les jugements de Dieu frappent le monde,
l'Église est puissamment encouragée
Apocalypse 5 et 6

par le Pasteur Paulin Bédard

de l'Église Chrétienne Réformée de Beauce,

Québec, Canada

 

 

Chers frères et sœurs en Jésus-Christ,

Dans notre Catéchisme, nous confessons ensemble cette magnifique vérité :

« Qu’entends-tu par la providence de Dieu ? »

Réponse : « La force toute-puissante et partout présente de Dieu par laquelle il maintient et conduit, comme par la main, le ciel et la terre avec toutes les créatures, de sorte que les herbes et les plantes, la pluie et la sécheresse, les années de fertilité et celles de stérilité, le manger et le boire, la santé et la maladie, la richesse et la pauvreté, bref toutes choses ne nous viennent pas du hasard, mais de sa main paternelle. »

Deuxième question :

« À quoi nous sert-il de connaître la création et la providence de Dieu ? »

Réponse : « À être patients dans l’adversité, reconnaissants dans la prospérité, et à garder confiance, quoi qu’il arrive, en notre Dieu et Père fidèle. Aucune créature ne peut nous séparer de son amour puisqu’il les tient toutes tellement dans sa main qu’elles ne peuvent agir ni se déplacer sans sa volonté. »

(Catéchisme de Heidelberg, Q&R 27-28).

Voilà des paroles magnifiques ! Alors que toute la planète est ébranlée par la pandémie actuelle, nous tenons fermement à cette belle confession. Oui, Dieu conduit toutes choses, incluant la santé et la maladie. Il gouverne les grands événements : guerres, tremblements de terre, ouragans. Il gouverne les plus petits virus. Par la foi, nous voyons la main de Dieu en action. De jour en jour et d’heure en heure, nous sommes bombardés d’informations sur la progression de cette pandémie et sur les mesures drastiques qui sont prises pour essayer d’y faire face. Mais qui reconnaît la main de Dieu en action ? (...)  

Cliquez sur le logo ci dessous pour lire la suite,

Bonne lecture et encouragement en Christ à chacun(e)

Ressources Chrétiennes

 

Holy Bible
Croix Huguenote

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Source : Ressources Chrétiennes

Ressources Chrétiennes

 

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24 mars 2020 2 24 /03 /mars /2020 15:32
De quoi as-tu peur ? par Michael S. Horton

Dans le sillage du COVID-19, ce n'est pas seulement le coronavirus, tout le monde semble inquiet, vérifiant les cycles de nouvelles des 24 heures pour la prochaine secousse à notre insécurité. Outre leur santé, beaucoup ont peur de perdre leur emploi ou leur liberté personnelle. Beaucoup sont saisis par la peur de l'effondrement économique, tandis que d'autres sont inquiets de l'effondrement de l'environnement. De nombreux chrétiens craignent l'effondrement d'un ordre chrétien à peine voilé. D'autres adorent la sécurité et ont donc peur de quiconque et de tout ce que les dirigeants ou les médias considèrent comme menaçant. Vous comprenez mon point.  Tout est question de contrôle. Ce que nous avons le plus peur de perdre nous dit qui ou quoi nous adorons, et où nous plaçons notre confiance.  

Ce n'est pas que les gens ne croient plus en Dieu, mais simplement que cela ne semble pas avoir d'importance. Et cela suggère qu'il y a peu de connaissance du «Dieu» à qui un nombre (bien qu'en baisse) "lèvent leur chapeau". Le premier test pour savoir si nous adorons réellement le bon Dieu est la peur.   C'est vrai : la peur. Alors qu'avoir peur de toutes sortes de choses est un signe de santé mentale de nos jours, la peur de Dieu semble assez folle non seulement aux voisins incrédules, mais même dans l'église.  Il n'est pas surprenant que le Dieu de la Bible soit de plus en plus rejeté dans la société au sens large, et que dans beaucoup de cercles évangéliques et protestantisme libéral, il est souvent réduit à un acteur de soutien dans notre film de vie : un moyen jusqu'au bout pour notre propre santé, richesse et bonheur. Dans les conversations ordinaires, même parmi les chrétiens, s'exprime la peur de presque n'importe quelle menace pour notre bien-être, mais rencontrons des regards ou des sourcils levés si nous mentionnons la peur de Dieu. 

Nous adorons le plus ce que nous craignons le plus.  Ainsi, pour certains en ce moment, la peur d'attraper le COVID-19 domine les gros titres. Les gens n'adorent pas un virus, bien sûr, mais beaucoup cependant adorent la santé - le bien-être physique et mental. La peur est un indice de l'objet de notre culte, celui en fin de compte en qui nous plaçons notre confiance.

La paix et le bien-être personnels ou l'utopie politique et sociale deviennent ici et maintenant le «paradis sur terre» que nous exigeons. Si Dieu peut vous aider, tant mieux. Le philosophe William James a déclaré : "Dieu n'est pas adoré, il est utilisé". 

Jésus est devenu une mascotte pour notre cause, notre parti ou notre nation, plutôt que le médiateur en dehors duquel nous affrontons et faisons face à Dieu uniquement comme «un feu dévorant» (Hébreux 12:29). Au lieu de témoigner du Dieu rédempteur de l'histoire, les déclarations publiques de certains dirigeants évangéliques donnent l'impression que les chrétiens sont craintifs, irrités et anxieux. En cherchant des dirigeants puissants pour la sécurité, nous semblons souvent dire à nos voisins que nous ne faisons pas vraiment confiance à Celui qui a dit: "N'ayez pas peur, petit troupeau, car c'est le bon plaisir de votre Père de vous donner le royaume" (Luc 12 : 32)Nous imaginons que nous ne sommes pas un petit troupeau, certains d'être anéantis sans la Grâce et la Miséricorde de Dieu, et encore moins que nous ayons  reçu un Royaume. Au lieu de cela, nous semblons être obsédés par celui que nous  construisonsQuand Jésus met en garde contre la persécution à venir, ce n'est  pas pour inciter Ses Disciples à craindre mais pour espérer en Lui Seul, basé sur Sa Victoire : «Je vous ai dit ces choses, afin qu'en moi vous ayez la paix. Dans le monde, vous aurez des tribulations. Mais prenez courage; J'ai vaincu le monde » (Jean 16, 33).

Ce n'est pas seulement le coronavirus. Il a déjà causé beaucoup de dégâts et fera encore plus avant de finir son cours. D'autres calamités vont et viennent, faisant des morts. Ils nous font sentir petits, impuissants. Mais la vraie question est de savoir s'il s'avère que les cœurs craignent Celui qui détient les clés de la mort et de l'enfer. 

Nous n'avons pas vraiment peur du coronavirus. C'est juste un symptôme de notre maladie plus profonde. Ce que nous craignons le plus, c'est de perdre le contrôle imaginaire de nos vies. 

Construisant ses tours technologiques atteignant les cieux, l'humanité monte au défi prométhéen de la Souveraineté de Dieu. Mais apparaît alors un agent microscopique pour lequel nous n'avons pas encore de vaccin, capable de se recopier. Nous devenons anxieux, non seulement parce que nous connaissons peut-être des personnes infectées ou peut-être même en mourrons, mais finalement parce que cela dissipe l'illusion de la souveraineté. Cela n'a pas de sens, surtout en 2020. Qui est en charge ? Comment est-ce arrivé ? Il faut blâmer quelqu'un pour ne pas avoir soutenu la tour. 

Pour protéger l'illusion de la souveraineté, certains verront le COVID-19 comme un accident aléatoire. Personne au-dessus de nous ne l'a permis dans le cadre d'un plan significatif pour lui rendre gloire en levant les yeux vers lui. Nous sommes toujours aux commandes. Ce sera bientôt fini. Nous allons le contenir. 

D'autres y verront une opportunité commerciale, comme le télévangéliste disgracié Jim Bakker qui vend son huile de serpent ou Kenneth Copeland, alors qu'il invite les téléspectateurs à toucher l'écran du téléviseur pour se protéger et guérir - pour un «cadeau de graines», bien sûr.  

D'autres encore se recroquevilleront de peur, saccageant les magasins et tremblant dans leurs bunkers.  

Mais tout le monde a peur. Surtout, de la mort. 

Il semble qu'au cours des dernières générations, il y ait eu un changement, passant de «la Crainte de Dieu» qui soit quelque chose de positif à un état allant de la névrose inappropriée à une névrose inquiétante. Dans les églises où règne la sentimentalité et où beaucoup décide de qui ou quoi est «notre dieu», l'hypothèse semble être «qu'un bon Dieu ne permettrait pas que cela arrive à des gens gentils comme nous ». Après tout, Dieu existe pour notre bonheur. C'est le genre de chose que nous entendons dans la rue et aussi chez de nombreux prédicateurs populaires. 

Même dans parfois des contextes plus conservateurs, la lecture d'un passage «peur de Dieu» est souvent suivie rapidement d'explications, faisant mourir la mort de mille qualifications. La résultante est que la peur ne signifie plus vraiment la peurCela signifie quelque chose de plus comme le respect.   Mais le respect ne peut être inscrit que dans un geste poli. 

Non, la peur signifie la peur. 

Cela signifie que Dieu Seul est Terrifiant dans Sa Gloire, Juste dans Ses Jugements et Miséricordieux envers tous ceux qui invoquent Son Nom. 

Le bon type de peur, la peur de Dieu, «chasse la peur» et conduit à la Confiance et à l'Amour (1 Jean 4, 18)

La dégradation de la Crainte de Dieu est erronée pour au moins deux raisons : 

  • Premièrement, la raison exige que nous vivions avec le grain de la réalité et le Dieu Souverain est plus réel que nous.   En fait, Il Est la Vie et nous Donne la Vie - créativement - à nous et à tout ce qu'il a fait.   Comme le soleil visible, Dieu Existe et Envoie Ses Rayons de Bonté, que nous le reconnaissions ou non.   Même lorsque les nuages ​​de Sa Providence Insondable obscurcissent Sa Présence, Il Est Là, Attirant nos regards sur Lui. 

Souvenez-vous de Nabuchodonosor, roi de Babylone. En se promenant sur le toit de son palais, il s'émerveilla de «cette grande Babylone que j'ai construite» et Dieu le conduisit dans le désert, vivant comme un animal sauvage. Heureusement, ce n'était pas la fin de l'histoire. Dieu l'a utilisé pour montrer au roi qu'il était fou, ne vivant pas dans la réalité.

Après le temps marqué, moi, Nabuchodonosor, je levai les yeux vers le ciel, et la raison me revint. J'ai béni le Très Haut, j'ai loué et glorifié celui qui vit éternellement, celui dont la domination est une domination éternelle, et dont le règne subsiste de génération en génération. Tous les habitants de la terre ne sont à ses yeux que néant : il agit comme il lui plaît avec l'armée des cieux et avec les habitants de la terre, et il n'y a personne qui résiste à sa main et qui lui dise : Que fais-tu ? En ce temps, la raison me revint ; la gloire de mon royaume, ma magnificence et ma splendeur me furent rendues ; mes conseillers et mes grands me redemandèrent ; je fus rétabli dans mon royaume, et ma puissance ne fit que s'accroître.

Daniel 4: 34-36

  • Deuxièmement, la bonne Crainte de Dieu dissipe la mauvaise crainte de quiconque ou de quoi que ce soit d'autre. En minimisant la Crainte de Dieu, nous échouons non seulement à rendre à Dieu Son Dû, mais nous nous privons ainsi que les uns des autres du Seul Antidote aux peurs paralysantes qui nous hantent. La peur de Dieu éteint la peur paralysante de quiconque ou de quoi que ce soit d'autre. 

Il y a beaucoup de Chrétiens qui trouvent leur Ultime Réconfort dans la Vie et dans la Mort en Christ Notre Sauveur, tout comme ceux dans des circonstances similaires l'ont fait par le passé. Interrogé dans une lettre sur la façon de répondre pendant la peste, Martin Luther a répondu :

Je demanderai à Dieu avec miséricorde de nous protéger. Ensuite, je vais fumiger, aider à purifier l'air, administrer des médicaments et le prendre. J'éviterai les lieux et les personnes où ma présence n'est pas nécessaire pour ne pas être contaminé et ainsi infliger et polluer les autres et ainsi causer leur mort par suite de ma négligence. Si Dieu veut me prendre, il me trouvera sûrement et j'ai fait ce qu'il attendait de moi et donc je ne suis responsable ni de ma propre mort ni de la mort des autres. Si mon voisin a besoin de moi, cependant, je n'éviterai ni lieu ni personne, mais j'irai librement comme indiqué ci-dessus. Voyez, c'est une telle foi qui craint Dieu, car elle n'est ni impétueuse ni téméraire et ne tente pas Dieu.

Martin Luther's Works 43: 132

Comme le rappelle Harry Reeder III, la peste s'est rendue à Genève à cinq reprises pendant le ministère de Calvin :

Lors de la première épidémie, en 1542, Calvin a personnellement conduit des visites dans des foyers infectés de peste. Sachant que cet effort risquait d'entraîner la mort, les pères de la ville sont intervenus pour l'arrêter en raison de leur conviction que son leadership était indispensable. Les pasteurs ont poursuivi cet effort héroïque sous la direction de Calvin, et ils ont raconté la joie des conversions multiples. De nombreux pasteurs ont perdu la vie dans cette cause. Inconnu de beaucoup, Calvin a poursuivi en privé sa propre pastorale à Genève et dans d'autres villes où la peste faisait rage. Le cœur pastoral de Calvin, déjà mis en évidence par la mise à disposition d'hôpitaux pour les citoyens et les immigrants, a été révélé davantage alors qu'il collectait les ressources nécessaires pour créer un hôpital séparé pour les pesteux. À la mort des croyants, il a prêché des homélies funéraires poignantes avec passion et préoccupation personnelle.  (Harry L. Reeder III, «Calvin and the Plague», dans John Calvin : A Heart for Devotion, Doctrine, and Discipleship , éd. Burk Parsons (Lake Mary, Floride: Reformation Trust, 2008), 65.)

Si nous remplaçons la bombe atomique par le coronavirus, le conseil de CS Lewis en 1948 frappe à la maison comme un autre rappel de la façon dont la santé mentale de la Parole de Dieu façonne notre discipulat en des temps difficiles :

" D'une certaine manière, nous pensons beaucoup trop à la bombe atomique. « Comment devons-nous vivre à l'ère atomique ? Je suis tenté de répondre: `` Eh bien, comme vous auriez vécu au XVIe siècle lorsque la peste a visité Londres presque chaque année, ou comme vous auriez vécu à une époque viking où des pillards scandinaves pourraient atterrir et vous couper la gorge toute la nuit ; ou bien, comme vous vivez déjà dans une ère de cancer, une ère de syphilis, une ère de paralysie, une ère de raids aériens, une ère d'accidents ferroviaires, une ère d'accidents de la route. En d'autres termes, ne commençons pas par exagérer la nouveauté de notre situation. Croyez-moi, cher monsieur ou madame, vous et tous ceux que vous aimez avez déjà été condamnés à mort avant l'invention de la bombe atomique : et un pourcentage assez élevé d'entre nous va mourir de façon désagréable. Nous avions, en effet, un très grand avantage sur nos ancêtres : les anesthésiques ; mais nous l'avons encore. Il est parfaitement ridicule de gémir et de dessiner de longs visages parce que les scientifiques ont ajouté une chance de plus de mort douloureuse et prématurée à un monde qui était déjà hérissé de telles chances et dans lequel la mort elle-même n'était pas une chance du tout, mais une certitude. C'est le premier point à souligner : et la première action à entreprendre est de nous ressaisir. Si nous allons tous être détruits par une bombe atomique, laissez cette bombe quand il s'agit de nous trouver en train de faire des choses sensées et humaines - prier, travailler, enseigner, lire, écouter de la musique, baigner les enfants, jouer au tennis, discuter avec nos amis autour d'une pinte et d'un jeu de fléchettes - non entassés comme des moutons effrayés et pensant aux bombes. Ils peuvent briser notre corps (un microbe peut le faire) mais ils n'ont pas besoin de dominer notre esprit.  "  ( CS Lewis, «On Living in an Atomic Age», in Present Concerns (Harvest Books, 2002), 78-80. )

Comme l'a découvert Nebucadonosor, nous retrouvons notre raison lorsque nous levons les yeux au Ciel. Nous sommes de retour dans la réalité. Nous ne sommes pas en charge, et nous ne l'avons jamais été. 

Nous ne pouvons pas créer ou nous sauver. 

Mais nous avons été Créés et Sauvés par Dieu en Jésus-Christ ! 

Nous pouvons maintenant voir les besoins qui nous entourent, les nôtres et ceux de nos voisins et de la création, comme des opportunités plutôt que des menaces. 

Nous voulons jouer notre rôle pour freiner la propagation du virus.

Nous sommes appelés à défendre la vie de nos voisins, en particulier des plus vulnérables : les enfants à naître, nos aînés vieillissants, les pauvres, les orphelins, les veuves et toutes les victimes de l'injustice. 

Nous sommes appelés à être de bons intendants de la Création de Dieu.

Mais c'est parce que nous craignons Dieu plutôt que quiconque ou quoi que ce soit d'autre.  

Même la mort ne nous menace pas parce que c'est le «dernier ennemi» dont la réclamation sur les Croyants en Christ a été rendue nulle et non avenue (1 Corinthiens 15, 50-57). Nous prenons soin de ce monde non pas parce qu'il sera détruit mais parce qu'il sera restauré (Romains 8: 18-25). 

Nos vies sont désormais dirigées vers nos voisins au lieu d'être repliées sur nous-mêmes. Nous sommes alimentés par la liberté, non par la peur, « car Dieu nous a donné un esprit non pas de peur mais de puissance, d'amour et de maîtrise de soi» (2 Timothée 1: 7)  

Le vrai titre devrait être: «C'est Pâques !» En effet, chaque jour du Seigneur, nous nous réunissons pour célébrer la Résurrection du Christ. 

Lorsque nous craignons Dieu, toutes les autres peurs ne deviennent pas gérables par l'orgueil humain mais maîtrisées par le Dieu de Promesse et de Délivrance. 

Comme Nabuchodonosor, nous devons parfois l'apprendre à la dure. Mais puisque nous sommes faits pour la communion avec Dieu, le résultat justifie les épreuves difficiles. «La crainte de l'Éternel est le commencement de la sagesse, et la connaissance du Saint est la perspicacité» (Proverbes 9:10) et la Sagesse de Dieu est Christ (1 Corinthiens 1:30). 

La Crainte de Dieu conduit à la Confiance et la confiance porte le fruit de l'Esprit, pour une moisson de bénédictions pour nous-mêmes et pour les autres. Si Dieu utilise des épreuves difficiles pour nous Guérir de notre folie et pour nous Amener à nous Reposer en Lui, quel résultat pourrait être meilleur ? 

Ce n'est pas seulement «Gardez votre calme et continuez», mais : 

Ayez confiance en l'Éternel de tout votre cœur et ne vous appuyez pas sur votre propre intelligence. Reconnaissez-le dans toutes vos voies, et il rectifiera vos sentiers. Ne sois pas sage à tes propres yeux ; craignez l'Éternel et détournez-vous du mal. Ce sera la guérison de votre chair et le rafraîchissement de vos os.

Proverbes 3: 5-8

Amen,

 

 

Dr Michael S. Horton Refuge Protestant

Dr Michael S. Horton,

Professeur Réformé de théologie et d'apologétique  

au Westminster Seminary California

et coanimateur de Core Christianity . 

 

 

 

Bible Protestante
Croix Protestante

 

 

 

 

Source : White Horse Inn Reformation

 

 

 

Article traduit, revu et corrigé pour le site par Refuge Protestant

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24 mars 2020 2 24 /03 /mars /2020 15:04
Encouragement et témoignage dans l'épreuve par Pensées 365 Blog Huguenot de méditations et de prières Chrétiennes
Seigneur bon Dieu, puisque tel est ton bon plaisir que dans ton sein comme dans le sein de mon père, je verse mes larmes et mes douleurs..... . .
 
 

Théodore de Bèze témoigne du bienfait du Psaume 91 quand il eut la peste (méditation)

Lorsque j’entrai pour la première fois dans une assemblée chrétienne on chantait le Psaume 91. Je me sentis à tel point fortifié par.... . .
 
 

L'emploi du temps et la maladie - Adolphe Monod (méditation)

  Il faut que nous soyons pénétrés de cette pensée que nous ne nous appartenons pas à nous-mêmes, et que notre temps ne nous appartient p.... . .
 
 
 
 
Bible Refuge Protestant
Croix Protestante Huguenote

 

 

 

 

 

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Source : Pensées Huguenotes

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24 mars 2020 2 24 /03 /mars /2020 11:30
Une Parole Vivante et Efficace

Pour tout lecteur attentif de la Bible qui a un tant soit peu compris que ce livre unique n’est pas un simple recueil d’histoires personnelles ou collectives, ni même un des meilleurs exemples de pensées et de préceptes éthiques élevés, il y a une joie renouvelée à ouvrir ses pages jour après jour en y entendant la voix de Celui qui s’adresse aux hommes depuis le début de l’humanité, au-delà des auteurs humains qui ont participé à sa rédaction. 

 

Car en dehors de la foi – qui est une illumination de l’esprit humain à travers la révélation de Dieu sur lui-même dans sa Parole – il est impossible de le connaître adéquatement, c’est-à-dire de manière adaptée à notre condition de créatures et en vue de notre salut éternel. 

 

Sans cette illumination, l’idée de Dieu, quand bien même elle aurait été en contact avec la Bible, devient à la fois obsessionnelle et aveuglante, mais jamais illuminatrice.

 

Trois exemples tirés de la Bible elle-même illustrent ce caractère divin de la Parole révélée. 

 

Au chapitre 4 de la lettre aux Hébreux, l’auteur énonce ce qui suit : Car la parole de Dieu est Vivante et Efficace, plus acérée qu’aucune épée à double tranchant ; elle pénètre jusqu’à la division de l’âme et de l’esprit, des jointures et des moelles ; elle est juge des sentiments et des pensées du cœur. 

 

Il n’y a aucune créature qui soit invisible devant lui : tout est mis à nu et terrassé aux yeux de Celui à qui nous devons rendre compte. 

 

De son côté, l’apôtre Paul écrit ceci à Timothée au chapitre 3 de la seconde lettre qu’il lui adresse : 

 

Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour convaincre, pour redresser, pour éduquer dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit adapté et préparé à toute œuvre bonne. 

 

Au chapitre 17 de l’évangile selon Jean, Jésus, priant son Père céleste pour ses disciples peu avant son arrestation, Lui demande : Sanctifie-les par la Vérité : Ta Parole est La Vérité.

 

Trois passages qui déclarent, chacun à sa manière, que Dieu parle encore et toujours dans la Parole qu’Il a révélée aux hommes, et que cette Parole est juge de toutes choses.

 

Elle met à nu nos plus profondes pensées, les exposant pour ce qu’elles sont.

 

Si elle les confronte avec sa sainteté, son pouvoir illuminateur et transformateur est aussi en mesure de les mettre en conformité avec sa sainteté.

 

Cette Parole s’est manifestée de manière visible dans celui qui l’a incarnée de manière parfaite, Jésus-Christ, que le même évangile de Jean introduit comme ceci : 

 

La Parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité ; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme celle du Fils unique venu du Père.  

 

Se mettre à l’écoute du Fils, c’est donc entendre la voix de son Père afin de pouvoir l’appeler nous aussi Notre Père.

 

Amen,

 

 

Eric Kayayan Foi et Vie Réformées

Eric Kayayan,

Pasteur Protestant Réformé

 

Bible Protestante
Croix Protestante

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Source : Foi&Vie Réformées

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24 mars 2020 2 24 /03 /mars /2020 10:32
Dieu Notre Rempart

« Dieu est pour nous un refuge et un appui, un secours qui se trouve toujours dans la détresse. »

Psaume 46:2

Dieu Notre Rempart,

 

 

Le ton défiant et vigoureux de ce Psaume suggère une date de composition proche d’une période de troubles ou de grave crise nationale, même si la nature de celle-ci ne nous est pas précisée.

 

Pourtant, quelle actualité que celle de cette « Confession de Foi » !

 

Elle reste actuelle pour notre époque, pour cette « fin des temps ».

 

Elle n’est nullement le fruit d’une piété « in vitro », d’une théologie pour « initiés », mais d’une connaissance droite et pratique de Dieu, de Sa Nature et de Son Action.

 

Dieu se manifeste comme Celui qui monte d’un sommet vers l’autre.

 

Son Pouvoir et Son Autorité s’étendent au-dessus de la nature, au-dessus de l’assaut de ses ennemis, au-dessus du monde en guerre.

 

Toute sécurité véritable se trouve auprès de Lui.

 

Non pas en partie en Lui et en partie ailleurs, mais exclusivement en Lui.

 

Avec Lui, les eaux cessent de devenir des flots menaçants et dévastateurs pour se transformer en fleuves de Vie.

 

Sion et Jérusalem sont Choisies par Dieu.

 

La Cité de Dieu est l’un des thèmes prédominants de tout l’Ancien Testament.

 

Elle préfigure et annonce Jérusalem la Nouvelle, la Céleste.

 

En tant que Demeure de Dieu, et non de manière intrinsèque, Jérusalem est forte, et son importance est ici soulignée.

 

La victoire, présente dans un combat décisif, est l’avant-goût de la victoire finale ; celle dont l’auteur inspiré offre la vision glorieuse.

 

La guerre s’arrêtera au milieu d’un pays dévasté et désarmé.

 

Aussi, l’exhortation se fait-elle entendre :

 

« Arrêtez et reconnaissez que je suis Dieu; je domine sur les nations, je domine sur la terre. »

 

Et comme partout sur les pages du Livre, la fin en vue n’annonce pas un simple espoir humain, mais la Gloire même de Dieu.

 

Il est avec nous (Emmanuel), tel un Rempart.

 

Prière

Mes yeux verront la délivrance que Mon Sauveur m’accordera.

Aussi mon cœur, plein d’assurance, en L’attendant s’affermira.

Amen.

 

Aaron Kayayan

Aaron Kayayan,

Pasteur Protestant Réformé

 

 

 

 

Bible
Croix Huguenote

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Source :  

Ressources Chrétiennes

 

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21 mars 2020 6 21 /03 /mars /2020 14:52
Persévérer dans l'espérance

Parler d’espérance au milieu d’une société matérialiste et sécularisée nécessite quelques précautions.

Il ne s’agit pas d’espérer recevoir une petite augmentation de salaire en fin de mois, ou espérer qu’il fera beau ce weekend, mais espérer que les vicissitudes de la vie, la perspective de notre mort qui s’approche à pas lents mais sûrs, l’épuisement des ressources de la planète et tant d’autres problèmes aigus ne constituent pas l’horizon ultime de notre existence. À vues purement humaines, cette existence présente à la fois de très nombreux aspects enthousiasmants, fascinants et merveilleux, mais ils sont tous marqués par la dégradation, par l’échéance inéluctable de la disparition, ils sont rongés par un mal qui semble incurable. Sans parler de la laideur, de l’injustice ou de la souffrance qui heurtent notre sensibilité à chaque pas de la vie, que nous en soyons les spectateurs, les victimes voire la cause directe ou indirecte.

Que vaut donc la vie sans espérance ? Pas grand-chose, avouons-le. D’un autre côté, une espérance mal placée ou illusoire ne nous consolera pas non plus. Travailler à améliorer nos conditions matérielles d’existence, à allonger la durée de notre vie de quelques années grâce à la prise de tel ou tel médicament, cela nous tient-il lieu d’espérance ? Car ne nous y trompons pas, allonger la durée de notre vie nous donne davantage de temps pour méditer sur notre mort prochaine, sur les maux et misères de la vie. Et même si l’amélioration de nos conditions matérielles apporte un soulagement à notre existence quotidienne, quelque chose de profondément ancré en nous réclame davantage, ce qu’aucune condition matérielle ne peut nous offrir: une perspective libératrice sur notre vie qui débouche sur l’éternité, la paix, le repos et la joie. Est-ce un leurre que de rechercher cette perspective ? Est-ce une chimère, une utopie tout-à-fait hors de notre portée ?

Pour certains, ce ne peut être au mieux que le sujet ou le thème d’œuvres d’art, qui embellissent notre vie en idéalisant, ou en stylisant nos attentes et nos perceptions de la réalité ; ces œuvres d’art apportent un élément de beauté formelle, elles témoignent d’une créativité qui fait apparaître la réalité sous un jour inattendu, nouveau, parfois étrange et insoupçonné. Et certes les œuvres d’art les plus réussies reflètent quelque chose de très profond qui résonne puissamment en notre for intérieur; elles nous parlent à leur manière de ce à quoi nous aspirons le plus ardemment.

Cependant pour qu’il y ait une espérance qui soit autre chose qu’une chimère, il faut un objet, un but à cette espérance. Il faut quelque chose ou quelqu’un qu’on puisse s’approprier, vers quoi l’on tende ; quelque chose ou quelqu’un à la fois extérieur à nous-même et capable de nous habiter et de nous transformer en profondeur. Car si nous faisons de nous-mêmes, de nos ambitions et de nos plaisirs l’objet de notre espérance, nous retomberons toujours dans notre propre misère, celle qui nous caractérise naturellement. Tâcher de nous élever en prenant notre propre personne comme point de mire nous fera toujours retomber au plus bas par l’effet d’une loi de gravité incontournable. Une espérance solide et indéracinable ne peut être ancrée en personne d’autre qu’en Dieu, celui qui a créé chacun de nous, celui qui nous accorde la vie, l’être et le mouvement jour après jour.

Voici ce qu’en dit le psaume soixante et onze (5-6): O Seigneur Éternel, en toi j’espère, car, depuis ma jeunesse, toi, tu es mon appui! Oui, tu fus mon soutien dès ma naissance. Depuis que je suis né, tu me protèges. J’ai sans cesse motif de te louer. Mais l’espérance doit pouvoir être exprimée dans les moments de la plus grande affliction, lorsque justement rien ne semble ici-bas nous réconforter. Un autre psalmiste, l’auteur du psaume quarante-deux, dont l’âme est abattue et qui se souvient des jours heureux qui ne sont plus, écrit, quant à lui (5-6): Avec quelle émotion je me souviens du temps où, avec le cortège, je m’avançais en marchant à sa tête vers le temple de Dieu, au milieu de la joie et des cris de reconnaissance de tout un peuple en fête. Pourquoi donc, ô mon âme, es-tu si abattue et gémis-tu sur moi ? Mets ton espoir en Dieu ! Je le louerai encore car il est mon Sauveur. Et il conclut par ces mots (11-12): Mes membres sont meurtris, mes ennemis m’insultent, sans cesse, ils me demandent: «  Ton Dieu, où est-il donc ? » Pourquoi donc, ô mon âme, es-tu si abattue, et gémis-tu sur moi ? Mets ton espoir en Dieu ! Je le louerai encore, mon Sauveur et mon Dieu.

Il peut paraître surprenant d’exprimer son espérance au moment où rien ne semble la justifier. Cela n’est possible que parce que l’objet de cette espérance transcende les circonstances de notre vie ; cet objet se trouve au-delà de nous-même sans être pour autant inaccessible. Qui plus est, la Bible enseigne à plusieurs reprises que l’objet de l’espérance des croyants, Dieu, en est en même temps l’auteur ! C’est lui qui la fait naître et la soutient dans le cœur de ceux qui lui font confiance. C’est lui qui définit l’objet de cette espérance en présentant à la vue des croyants son Fils bien-aimé, Jésus-Christ. Contempler Jésus-Christ par la foi, l’embrasser de tout son cœur, l’attendre comme l’épouse attend l’époux qui lui a été promis, c’est cela le cœur de l’espérance chrétienne. L’apôtre Paul encourage ses lecteurs à persévérer dans cette espérance lorsqu’il écrit dans sa seconde lettre aux chrétiens de la ville de Thessalonique (2:16-17): Notre Seigneur Jésus-Christ lui-même, et Dieu, notre Père, nous ont témoigné tant d’amour, et, par grâce, nous ont donné une source éternelle de réconfort et une bonne espérance. Qu’ils vous remplissent de courage et vous accordent la force de pratiquer toujours le bien, en actes et en paroles.

La nature de l’espérance chrétienne est telle qu’elle ne se contente pas d’attendre le secours divin en toutes circonstances; assuré de ce secours, de la présence divine quotidienne auprès de soi, le croyant motivé par cette foi et cette espérance entre en action, il pratique le bien. L’espérance contemple les actes de Dieu dans le passé, sa fidélité, sa grandeur et sa toute-puissance ; elle se repose sur lui pour le présent comme pour le futur et cette contemplation fait porter des fruits au croyant, elle motive ses actes et l’encourage au milieu des épreuves de toutes sortes. Il ne se laisse pas entraîner sur des voies glissantes qui reflètent la chute du genre humain car il garde le regard fixé sur une réalité plus haute, ferme et incorruptible. L’espérance ne peut donc être séparée ni de la foi ni de l’amour. Car elle n’existe que fondée sur les promesses prononcées par Dieu au cours de l’histoire des hommes, et ces promesses ne peuvent être saisies que par la foi. Ce lien entre la foi et l’espérance est exprimé on ne peut mieux par l’auteur de la lettre aux Hébreux, dans le Nouveau Testament (11:1-2): La foi, écrit-il, est une façon de posséder ce qu’on espère, c’est un moyen d’être sûr des réalités qu’on ne voit pas. C’est parce qu’ils ont eu cette foi que les hommes des temps passés ont été approuvés par Dieu. Sans la foi, l’espérance n’aura aucune solidité, car elle perdra de vue son objet, celui qu’elle attend comme l’épouse attend son époux ; elle doutera qu’il vient vraiment vers elle, elle perdra cette vision du futur promis et investira son regard vers des objets passagers qui en fin de compte la décevront.

Le livre de l’Apocalypse, le dernier livre du Nouveau Testament, conclut avec ces paroles qui résument l’objet de l’espérance chrétienne, lequel n’est rien moins que le retour du Christ, l’époux promis (20-21): Le témoin qui affirme ces choses déclare: «  Oui, je viens bientôt ! » Amen: Viens Seigneur Jésus! Que le Seigneur Jésus accorde sa grâce à tous. Il ne peut y avoir d’espérance sans quelque chose ou quelqu’un qui nous soit donné à saisir comme objet de cette espérance, venons-nous d’écrire. Or, nous révèle la Bible, Dieu, par son Esprit Saint, est à la fois celui qui suscite l’espérance dans le cœur des croyants et celui qui en est l’objet, en la personne de son Fils Jésus-Christ. Et si l’espérance reste vivante en dépit de toutes les circonstances adverses, c’est aussi parce que le Saint-Esprit de Dieu en ranime la flamme dans le cœur des croyants. Dans sa lettre aux Galates (5:5), l’apôtre Paul écrit ceci: Quant à nous, notre espérance, c’est d’être déclarés justes devant Dieu au moyen de la foiTelle est la ferme attente que l’Esprit fait naître en nous. Mais, avons-nous également écrit, cette espérance est fondée sur des promesses que Dieu a faites aux hommes au cours de l’histoire, et qui demeurent fermes. Sans la connaissance de ces promesses, de cet héritage promis qui en forme le nœud, l’espérance ne peut prendre racine en l’homme.

Un très beau texte, tiré du début de la première lettre de l’apôtre Pierre, dans le Nouveau Testament (1:3-8) commence par louer Dieu pour l’espérance du salut accordée aux croyants : Loué soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ. Dans son grand amour, il nous a fait naître à une vie nouvelle, grâce à la résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts, pour nous donner une espérance vivante. Car il a préparé pour nous un héritage qui ne peut ni se détruire, ni se corrompre, ni perdre sa beauté. Il le tient en réserve pour vous dans les cieux, vous qu’il garde par sa puissance, au moyen de la foi, en vue du salut qui est prêt à être révélé au moment de la fin. Voilà ce qui fait votre joie, même si, actuellement, il faut que vous soyez attristés pour un peu de temps par diverses épreuves: celles-ci servent à éprouver la valeur de votre foi. Le feu du creuset n’éprouve-t-il pas l’or qui pourtant disparaîtra un jour ? Mais beaucoup plus précieuse que l’or périssable est la foi qui a résisté à l’épreuve. Elle vous vaudra louange, gloire et honneur, lorsque Jésus-Christ apparaîtra. Jésus, vous ne l’avez pas vu, et pourtant vous l’aimez ; mais en plaçant votre confiance en lui sans le voir encore, vous êtes remplis d’une joie glorieuse qu’aucune parole ne saurait exprimer, car vous obtenez votre salut qui est le but de votre foi. Pierre décrit l’espérance comme un héritage incorruptible qui a pour nom notre salut. Cette espérance se situe entre deux pôles, l’un qui a pris place, l’autre qui doit encore prendre place : le premier, c’est le fait historique de la résurrection de Jésus-Christ, qui est la source de cette espérance, qui la met en branle en quelque sorte. Par cette résurrection, les croyants ont déjà acquis une vie nouvelle car par la foi en Christ ils sont ancrés, greffés en lui et vivent déjà de sa vie. Cependant ils attendent la manifestation complète de cette vie nouvelle avec la venue du second pôle, qui est l’apparition du Christ à la fin des temps établis par Dieu. Cette apparition signifiera l’avènement de la vie de plénitude promise aux croyants, déjà inaugurée par la résurrection du Christ. Il en est le garant, par la vie incorruptible dont il a été revêtu à sa résurrection et qui est le sceau indestructible de l’espérance chrétienne.

L’apôtre Paul, à la fin de sa première lettre aux Corinthiens, s’oppose à ceux qui prétendaient au sein de cette jeune église qu’il n’y avait pas de résurrection des morts. Il leur démontre que si tel est le cas, alors Christ lui-même n’est sûrement pas ressuscité ; il n’y a donc plus aucune raison d’espérer (15:17-20): Or, si le Christ n’est pas ressuscité, votre foi n’est qu’une illusion, et vous êtes encore sous le poids de vos péchés. De plus, ceux qui sont morts unis au Christ sont à jamais perdus. Si c’est seulement pour la vie présente que nous avons mis notre espérance dans le Christ, nous sommes les plus à plaindre des hommes. Mais, en réalité, le Christ est bien revenu à la vie et, comme les premiers fruits de la moisson, il annonce la résurrection des morts. Avoir la foi en Jésus-Christ ne consiste pas à l’admirer, à le considérer comme un grand prophète et chercher à suivre l’exemple moral qu’Il a donné et vécu dans ses actes et paroles, comme tant de courants au sein de l’Église ont voulu faire croire aux fidèles depuis plus de deux siècles. Cette foi-là, qui moralise à l’excès et veut finalement faire de nous-mêmes les agents de notre propre salut, nous rend en fait les plus à plaindre des hommes, car elle nous prive tout bonnement de l’espérance glorieuse promise et scellée par sa résurrection. Au contraire, la foi en Jésus-Christ regarde et tend vers le futur de la vie glorieuse à venir; c’est justement ce qui en fait une espérance vivante.

C’est donc entre ces deux pôles, entre le déjà et le pas encore, que se déroule la vie des croyants : d’une part elle est marquée par la foi en les promesses faites, par la semence de cette vie incorruptible déjà plantée dans leur cœur, mais d’autre part, avant le retour du Christ elle reste marquée par les vicissitudes de la vie, par des épreuves de toutes sortes. Pourtant, nous dit Pierre dans le texte cité plus haut, ces épreuves servent de creuset à la foi marquée par l’espérance. Alors que la tendance naturelle serait de les considérer comme inutiles, nuisibles et même opposées au plan de salut qui fait l’objet de l’espérance chrétienne, la Bible au contraire assigne à ces épreuves un rôle nécessaire d’épuration pour la foi du croyant : il s’agit bien d’une course d’obstacles, car il n’y a pas de victoire pour celui qui refuse de prendre part à la course ou se dérobe aux épreuves de cette course. Une victoire facile, sans effort ni lutte, ne vaut ni louange, ni gloire ni honneur à celui qui la remporte au prix du moindre effort. Jésus-Christ a-t-il atteint la victoire de la résurrection sans aussi remporter l’épreuve de la souffrance et de la crucifixion ? Le disciple ne peut certes être plus grand que son maître. Or un des obstacles, écrit Pierre à ses lecteurs, est constitué par le fait qu’ils n’ont pas vu Jésus de leurs propres yeux. Ils ont cru au message annoncé à son sujet par ceux qui ont été les témoins directs du ministère de Jésus, mais ils n’en ont pas été eux-mêmes les témoins. Il en va de même pour nous deux mille ans plus tard. D’où l’actualité des paroles de l’apôtre Pierre : En plaçant votre confiance en lui sans le voir encore, vous êtes remplis d’une joie glorieuse qu’aucune parole ne saurait exprimer, car vous obtenez votre salut qui est le but de votre foi. On peut dire que faire l’expérience de la joie glorieuse dont parle Pierre, c’est manifester qu’on a déjà obtenu le salut promis, même si c’est encore au milieu de grandes épreuves. À partir de là, nous sommes en état de persévérer au milieu même de grandes afflictions, car nous savons que le Dieu et Père de Jésus-Christ ne nous lâchera jamais.

Persévérer dans l’espérance, c’est l’appel adressé aux croyants par Dieu, un appel qui éclate sur toutes les pages de la Bible. Paul, dans sa lettre à son jeune ami Tite, expose à la fois le contenu de cette espérance et les fruits qu’elle porte chez ceux qui la nourrissent (2:11-15): En effet, la grâce de Dieu s’est révélée comme une source de salut pour tous les hommes. Elle nous éduque et nous amène à nous détourner de tout mépris de Dieu, à rejeter les passions des gens de ce monde. Ainsi nous pourrons mener, dans le temps présent, une vie équilibrée, juste et pleine de respect pour Dieu, en attendant que se réalise notre bienheureuse espérance: la révélation de la gloire de Jésus-Christ, notre grand Dieu et sauveur. Il s’est livré lui-même en rançon pour nous, afin de nous délivrer de l’injustice sous toutes ses formes et de faire de nous, en nous purifiant ainsi, un peuple qui lui appartienne et qui mette toute son ardeur à accomplir des œuvres bonnes. Voilà ce que tu dois enseigner, dans quel sens il te faut encourager et reprendre les gens. Fais-le avec une pleine autorité. Que personne ne te traite avec mépris.

Parler de l’espérance chrétienne ne serait cependant pas complet si l’on n’évoquait les nouveaux cieux et la nouvelle terre promis par Dieu à l’avènement de Jésus-Christ, lors de son retour dans la gloire. On le fera ici simplement en citant le livre de l’Apocalypse (21:1-8) qui en parle symboliquement en ces termes : Puis je vis un ciel nouveau et une terre nouvelle, car le premier ciel et la première terre avaient disparu, et la mer n’existait plus. Je vis la ville sainte, la nouvelle Jérusalem, descendre du ciel, d’auprès de Dieu, belle comme une mariée qui s’est parée pour son époux. Et j’entendis une forte voix, venant du trône, qui disait: «  Voici la Tente de Dieu avec les hommes. Il habitera avec eux ; ils seront ses peuples et lui, Dieu avec eux sera leur Dieu. Il essuiera toute larme de leurs yeux. La mort ne sera plus et il n’y aura plus ni deuil, ni plainte, ni souffrance. Car ce qui était autrefois a définitivement disparu. » Alors celui qui siège sur le trône déclara : «  Voici: je renouvelle toutes choses. » Il ajouta : «  Écris que ces paroles sont vraies et entièrement dignes de confiance. » Puis il me dit: «  C’en est fait! Je suis l’Alpha et l’Omega, le commencement et le but. À celui qui a soif, je donnerai, moi, à boire gratuitement à la source d’où coule l’eau de la vie. Tel sera l’héritage du vainqueur. Je serai son Dieu et il sera mon fils. Quant aux lâches, aux infidèles, aux dépravés, meurtriers et débauchés, aux magiciens, aux idolâtres et à tous les menteurs, leur part sera l’étang ardent de feu et de soufre, c’est-à-dire la seconde mort.

 

Amen,

 

 

Eric Kayayan Foi et Vie Réformées

Eric Kayayan,

Pasteur Protestant Réformé

 

 

 

Source : Foi & Vie Réformées

 

Le texte suivant est tiré du livre “Rendre Compte de l’Espérance” (éditions L’Age d’Homme, collection “Messages”, Lausanne, 2009; chapitre 18, pages 205-212), intégralement disponible en PDF sur le site de Foi & Vie Réformées :  https://www.foietviereformees.org/publications/

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13 mars 2020 5 13 /03 /mars /2020 16:37
Annulation de la Conférence avec le Pasteur Paul Washer et le Pasteur Burk Parsons à Paris le 27&28 Mars 2020 prochain

En raison du Covid-19

et les mesures préventives du gouvernement

nécessaires afin d'en limiter au mieux

la pandémie actuelle,

la Conférence avec

le Pasteur Burk Parsons et le Pasteur Paul Washer

à Paris qui devait avoir lieu

le 27 & 28 Mars 2020 prochain

est annulée.

Conférence Bonne Nouvelle à Paris

David Pelosi
de l'Eglise Bonne Nouvelle
 

‼️INFORMATION IMPORTANTE‼️

Chers inscrits,

Compte tenu de la progression globale du Corona Virus et des dernières mesures prises par les gouvernements américain et français, la suspension et le report de la 6ème Conférence Bonne Nouvelle s’impose à nous.
Malgré les frustrations que cette décision puisse apporter à tous ceux qui travaillaient et se réjouissaient à l’approche imminente de cet événement ; nous, l’organisation, les intervenants et les sponsors de la CBN6, sommes, non seulement obligés, mais également convaincus que la VIe Conférence Bonne Nouvelle doit être suspendue et reportée préférentiellement au deuxième semestre de 2020 selon la progression des circonstances pour plusieurs raisons :

- Afin d’être sensibles à la souffrance de plusieurs et aux implications du COVID-19 à l’échelle nationale et internationale;
- Afin d’exprimer une soumission volontaire aux mesures imposées par le dirigeants des pays qui touchent directement et indirectement notre conférence ainsi qu’aux récentes interdictions imposées par notre Premier Ministre Edouard Philippe pour les rassemblements de plus de 100 personnes;
- Afin de démontrer notre zèle pour la sécurité du public, des intervenants et de notre personnel ;

Qu’en est-il de mon billet ?

Pour vous qui êtes inscrits, votre place est déjà réservée pour la 6ème Conférence Bonne Nouvelle qui est reportée. Nous reviendrons vers vous dès que possible pour confirmer la date de report de la Conférence. Nous pouvons déjà assurer qu’elle n’aura pas lieu lors du premier semestre 2020.

🗓Si vous n’êtes pas disponibles pour la nouvelle date de la Conférence ?

Nous comptons sur votre compréhension sur le fait que les circonstances sont exceptionnelles et que le choix de report nous dépasse. Garder vos places représente une énorme contribution logistique pour l’organisation de cette prochaine conférence. Cependant, une fois la nouvelle date communiquée, si vous êtes sûr de ne pas pouvoir venir, et que vous tenez à être remboursés, écrivez-nous à orga.eglisebonnenouvelle@gmail.com avec votre RIB, nom, prénom d’inscription et PDF de confirmation de votre inscription (reçu lors de l’inscription) et nous procéderons à votre remboursement.

📚Afin d’encourager nos inscrits à patienter jusqu'à la réalisation de notre conférence, nos sponsors ont mis à votre disposition le téléchargement gratuit en PDF de l’œuvre La Sainteté de Dieu de R.C. Sproul. (cliquer sur ce lien disponible pendant 2 mois :
http://eglisebonnenouvelle.fr/…/PDF_Saintete%CC%81-de-Dieu.… ).

Ce grand classique de la littérature chrétienne serait lancé à l’occasion de notre conférence et l’exemplaire imprimé est d'ores-et-déjà réservé pour tous les inscrits !

🙏🏻Devant ces circonstances nous vous encourageons à une mobilisation dans la prière pour le rétablissement de tous les malades et des implications du COVID-19 sur l’ordre mondial. Avant tout, nous exhortons également l'Église du Christ à saisir cette occasion d’évidente instabilité pour proclamer et témoigner de la ferme espérance distinctive de notre foi.

📖Rappelons-nous que le chrétien traverse les épreuves tel que celles-ci de manière fondamentalement différente des païens car « Si Dieu est notre Dieu nous pouvons sentir le coup du mal, mais pas sa piqûre » - Thomas Watson. La ferme assurance des Chrétiens doit ressortir sur l’arrière-plan du désespoir des incrédules.

Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui, selon sa grande miséricorde, nous a régénérés, pour une espérance vivante, par la résurrection de Jésus-Christ d'entre les morts, pour un héritage qui ne se peut ni corrompre, ni souiller, ni flétrir, lequel vous est réservé dans les cieux, vous qui, par la puissance de Dieu, êtes gardés par la foi pour le salut prêt à être révélé dans les derniers temps! –
1Pi.1 :3-5

Sans Dieu, le malheur n’est ni accompagné de réconfort ni assuré d’un quelconque résultat bénéfique car "s'il y a une seule molécule dans cet univers qui tourne librement, totalement libre de la souveraineté de Dieu, alors nous n'avons aucune garantie qu'une seule promesse de Dieu sera jamais accomplie" – R.C. Sproul. Mais heureusement il n’en est pas ainsi, et les chrétiens le savent. Avec le Père céleste, l’affliction est tout au long remplie de consolations et marquée par la conviction « que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés, selon son dessein » - Rm.8 :28.

Oui, tout comme les cheveux de nos têtes sont comptés, chaque atome de l’Univers dit « amen » à la volonté de Dieu. En effet, « mon seul espoir est que, dans la vie comme dans la mort, j'appartiens, corps et âme, non pas à moi-même, mais à Jésus-Christ, mon fidèle Sauveur » - Catechisme de Heidelberg – 1er Dimanche.

🙏🏻Nous vous remercions de votre compréhension et également de vos prières concernant le choix de la nouvelle date pour la VI Conférence Bonne Nouvelle. Nos salutations fraternelles sous la Grâce et la Paix de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ,

David Pelosi
Pasteur Titulaire de l’EBN

www.eglisebonnenouvelle.fr
Paris, 13/03/2020

Annulation de la Conférence avec le Pasteur Paul Washer et le Pasteur Burk Parsons à Paris le 27&28 Mars 2020 prochain
Annulation de la Conférence avec le Pasteur Paul Washer et le Pasteur Burk Parsons à Paris le 27&28 Mars 2020 prochain

L'Eglise bonne Nouvelle

 et leurs membres

ont la joie de vous annoncer

la VI ème édition de la Conférence Bonne Nouvelle

qui aura lieu le 27 & 28 Mars 2020, à Paris.

 

Lors de notre dernière conférence, nous avons considéré le thème de l’expiation avec Paul WasherNon seulement nous aurons le privilège de pouvoir compter à nouveau sur sa présence mais nous sommes également reconnaissants de recevoir l’éminent prédicateur Burk Parsons.  Ils nous exposeront tous deux la merveilleuse doctrine de la conversion. En effet, le miracle de « La Nouvelle Créature » est une « Oeuvre de Dieu »Plusieurs questions très pertinentes trouvent leur réponse dans la compréhension Biblique du phénomène de la conversion. 

Que signifie être une nouvelle créature ? Comment cela définit-il mon identité Chrétienne ? 

Comment peut-on devenir une nouvelle créature en Christ ? 

Comment m’assurer de l’authenticité de ma foi ? 

Comment la perspective correcte de la conversion motive la proclamation fidèle de l’Evangile ? 

Les interventions seront suivies d’une session de questions/réponses.

 

David Pelosi

David Pelosi,

Pasteur de l'Eglise Bonne Nouvelle de Paris

Diplômé de l'Ecole Théologique Réformée de Rio

 

Annulation de la Conférence avec le Pasteur Paul Washer et le Pasteur Burk Parsons à Paris le 27&28 Mars 2020 prochain

Un mot sur les intervenants :

Paul Washer

Paul Washer, fut pendant 10 ans un missionnaire en Amérique du Sud avant de diriger jusqu’à aujourd’hui HeartCry qui soutient près de 240 missionnaires dans plus de 40 pays. Il est connu mondialement pour ses prédications passionnées annonçant l’Evangile Biblique.

Paul Washer est également l’auteur de plusieurs ouvrages comme : «L’Appel de l’évangile et la vraie conversion », « La Puissance et le Message de l’Évangile », « Les Avertissements et l’Assurance de l’Évangile ».

 

Burk Parsons

Chapelle Saint Andrew Sandford FlorideBurk Parsons est le pasteur principal de Saint Andrew’s Chapel à Sandford, Eglise autrefois sous le ministère du Dr RC Sproul. Il est aussi Directeur de l’édition de Ligonier Ministries, éditeur du magazine mensuel Tabletalk qui vise à édifier le croyant en abordant bibliquement différents thèmes et au travers d’études bibliques. Il est également Enseignant au sein du ministère de Ligonier Ministries ainsi qu’auteur de nombreux ouvrages comme : « Why do we have creeds ? » ou « John Calvin : a Heart for Devotion, Doctrine, and Doxology ».

 

Presentation_CBN6

Bible
Croix Huguenote

 

 

 

 

 

Source : Eglise Bonne Nouvelle

Eglise Bonne Nouvelle Paris

 

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10 mars 2020 2 10 /03 /mars /2020 22:59
Hypocrisie, vice et vertu à la Lumière de l'Evangile

L’hypocrisie est l’hommage que le vice rend à la vertu. De prime abord, ce vieux dicton peut paraître obscur.  Il signifie que l’hypocrite, en déguisant ses vices et en tâchant de paraître vertueux, reconnaît à sa manière la supériorité de la vertu sur le vice, puisqu’il préfère qu’on le prenne pour vertueux, alors même qu’il ne l’est pas et le sait très bien.

On peut toutefois se demander si dans un monde où les notions de vice et de vertu sont devenues bien floues, voire ont été quasiment abolies, il y a encore une place pour l’hypocrisie.  Dans ce monde qui n’est même plus immoral, mais amoral, où les notions de bien et de mal s’estompent à grandes enjambées, où tout se vaut et donc où rien ne devrait plus être qualifié de vicieux, il n’y a plus de place pour l’hypocrite, dans la mesure où il n’existe plus aucune façade, plus aucune barrière.  Pourquoi donc faudrait-il se déguiser ?

Définir l’hypocrisie, sur quel fondement ?

Et pourtant, aujourd’hui, l’hypocrisie est dénoncée en boucle par les uns et les autres sur tous les modes et dans tous les médias, particulièrement en ce qui concerne les affaires de scandales sexuels, dont l’actualité regorge: viols, pédophilie, harcèlement sexuel dans le monde professionnel, exhibitionnisme sur les réseaux sociaux ou divulgation de vidéos censées rester privées, que sais-je encore.  Sans vouloir limiter ici le champ d’application de l’hypocrisie à cette sphère bien particulière, on la prendra pour repère dans la mesure où elle fait justement l’objet de tant de discours publics.  Or, si elle est dénoncée à tout va, c’est que l’hypocrisie n’est pas morte, ni même à l’agonie !  Peut-être tente-t-elle de se cacher, il faut donc aller la débusquer et la mettre en lumière, ce à quoi s’attacheront avec toute l’énergie dont ils sont capables des détecteurs et décrypteurs d’hypocrisie. Or c’est là que se situe le dilemme: par rapport à quelle norme réelle ou supposée est-on hypocrite ? S’il n’y a aucun accord sur cette norme, comment pouvons-nous accuser un tel d’être un hypocrite? Il faudra bien se mettre quelque part d’accord sur ce que signifie l’hypocrisie et sur ce qui la définit précisément.  

Suffit-il de ne pas vivre en accord avec ce que l’on professe pour être dénoncé comme hypocrite?  Dans ce cas, tout pervers assumé arrêtant momentanément d’agir de manière perverse devrait être taxé d’hypocrite.  A l’opposé, il est courant de voir toute personne qui maintient fermement son attachement à des normes éthiques transcendantes, comme le Décalogue, soupçonnée d’emblée d’hypocrisie, pire, de « puritanisme », insulte suprême en France, d’autant que le terme renvoie au monde anglo-saxon, qu’on aime bien faire passer chez nous pour essentiellement hypocrite. Cela nous permet sans doute de nous dédouaner à bon compte de nos propres vices… Mais demandez donc à ceux qui utilisent les mots « puritain » ou « puritanisme » avec l’intention de caractériser la plus laide des hypocrisies, s’ils ont jamais lu un seul auteur puritain du dix-septième siècle – John Owen ou Richard Baxter, pour n’en citer que deux –, voire s’ils ont jamais entendu parler d’un seul auteur puritain de cette époque.  Ils en seront bien en peine (ne sachant déjà distinguer entre « puritanisme » et « victorianisme »). Est-ce faire preuve d’un esprit critique chagrin que de demander sur quoi exactement repose ce jugement moral par excellence qui consiste à dénoncer toute forme de puritanisme ?  Cela ne peut être assurément qu’au nom d’un idéal du beau et du bien infiniment supérieur à celui des puritains tels qu’on les imagine (ou fantasme) et qu’on dénonce. Mais à quoi exactement ressemble donc cet idéal de la vérité, du bien, de la transparence qu’on avance pour s’opposer à sa caricature supposée ?

Lutter sincèrement, dans l’humilité devant son Dieu, contre telle ou telle tentation, contre des pulsions qu’on sait non seulement nocives pour soi-même ou pour son prochain, mais surtout détestables aux yeux du Seigneur que l’on sert, constitue-t-il en soi une tartufferie caractérisée, une tromperie vis-à-vis de soi-même et surtout des autres?  Certes, sans doute aux yeux du marquis de Sade, lui que certains milieux qualifient volontiers de « divin marquis » nous ayant appris, et bien d’autres à sa suite, à vivre au-delà du bien et du mal.  Les hypocrites seraient-ils alors par définition les « attardés » qui se réfèrent encore à une norme transcendante, sans savoir ou pouvoir la mettre en pratique, tandis que ceux qui s’en sont libérés, eux, ne sauraient par définition jamais être taxés d’hypocrisie (la nouvelle béatitude devenant alors : « bienheureux ceux qui ne connaissent ni le bien ni le mal » ?) Qu’il serait facile – et futile – de se réfugier derrière un tel faux-semblant.  Les affaires mises en exergue par les médias, les torrents d’indignation déversés à droite ou à gauche, témoignent bien de ce que quelque part, quelque chose comme la conscience est mis à mal.  Un prurit de pureté est à l’œuvre, qui mérite bien qu’on se demande quels en sont les tenants et les aboutissants car il s’oppose au relativisme global évoqué plus haut, dont il semble essayer de s’extirper.

Par ailleurs, peut-on être dénoncé comme hypocrite sans qu’aient été avancés des témoignages incontestables d’une contradiction insupportable entre vie cachée et paroles publiques, entre la réalité et l’apparence ? Dans le cas contraire, ne se rend-on pas coupable de faux-témoignage envers son prochain ? Et que fait-on de ceux qui intervertissent les notions de bien et de mal en prétendant qu’elles ne peuvent être définies comme elles l’étaient jadis, et qui, au nom de cette inversion/perversion, commettent des crimes hideux tout en se réclamant de leur propre notion du bien (est bien ce que je considère bon pour moi)?  Quelle réponse donner à ceux et celles qui prétendent que ces notions de bien et de mal sont destinées à tourner comme une girouette au gré des vents changeants de la mode culturelle? On se justifiera à bon compte en soutenant qu’à l’époque on ne considérait pas cela comme si mal, c’était acceptable, aujourd’hui c’est devenu inacceptable – dont acte – le tout en espérant secrètement que, le vent ayant à nouveau tourné demain ou après-demain, la girouette nous indiquera que c’est redevenu acceptable, et que les lendemains printaniers qui sifflotent sont de nouveau avec nous.  Et puisqu’on en est à « décrypter », les décrypteurs professionnels s’efforceront de décrypter les hiéroglyphes du vice et de la vertu, les arcanes météorologiques des dépressions et des anticyclones qui les font venir ou les détournent de notre paysage sociétal et culturel.

Il est cependant un point que l’on ne soulève guère dans tous ces débats et invectives sur l’hypocrisie en matière sexuelle: on ne peut à la fois se faire le défenseur inconditionnel de notre héritage gréco-romain,  avec sa tradition d’homosexualité et d’éphébophilie depuis Le Banquet de Platon, tradition dont se sont réclamés nombre de littérateurs ou d’artistes au nom de cette même civilisation, au nom aussi d’une liberté jouissive sans entraves pour l’individu-roi libéré des vieux préjugés moralisants; et en même temps se réclamer de l’héritage judéo-chrétien, qui nous a tout autant marqués, n’en déplaise aux négateurs de mauvaise foi. Athènes ou Jérusalem, sur un certain nombre de sujets, il faut choisir. Les contorsions dialectiques prétendant réunir des thèses et des antithèses bel et bien irréconciliables en synthèses qui seraient acceptables pour la raison, ont amplement démontré leurs limites.

L’accomplissement de la Loi par le Christ, épicentre de l’Évangile

Certes, se réclamer de Jérusalem tout en foulant aux pieds les normes et principes les plus élémentaires de l’éthique chrétienne, relève mille fois de l’hypocrisie au sens traditionnel du terme, toutes chapelles chrétiennes confondues.  Aucune de celles-ci ne saurait tolérer le moindre doute à ce sujet et rester les bras ballants face à des dérives internes. Mais la révélation de cette hypocrisie devrait surtout remettre en lumière les notions de bien et de mal reposant sur la Loi divine, et non tâcher de les abolir, sous peine de nier ce qui fonde l’existence même de ces communautés.

Or, s’il est un épicentre du message du Christ, c’est certainement sa déclaration selon laquelle il n’est justement pas venu pour abolir cette Loi (comme hélas beaucoup tentent de le faire croire par toutes sortes de ruses herméneutiques, même parmi ceux qui se réclament de lui), mais bien pour l’accomplir (Matthieu 5:17). Et le commandement qu’il adresse -toujours dans le Sermon sur la Montagne- à ceux qui veulent être ses disciples, demeure d’actualité :  Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton œil, et alors, tu verras comment ôter la paille de l’œil de ton frère (7:5)La meilleure preuve que ce commandement demeure d’une actualité brûlante est que la fameuse comparaison entre la paille et la poutre est passée dans l’usage courant et la sagesse proverbiale: elle est autant citée par les chrétiens que les non-chrétiens (comme tant d’autres paroles tirées de la Bible d’ailleurs, souvent citées de manière tronquée, ce qui est une forme de dissimulation, soit dit en passant).  Jérusalem parle donc encore aujourd’hui à la conscience de notre société, et la norme qui provient de son sein résonne toujours parmi nous; sa voix n’a pas été complètement étouffée ! Mais cette voix qui résonne à travers l’appel à la sagesse proverbiale, ne nous parvient-elle pas de manière déformée ?

A l’époque de Jésus, l’upokritès était en premier lieu l’acteur du théâtre grec cachant son visage derrière un masque, tragédien ou histrion.  Le mot « hypocrite » apparaît vingt fois dans le Nouveau Testament, dont sept – chiffre symbolique s’il en est dans la Bible  –  dans le fameux discours de censure des scribes et des pharisiens par Jésus en Matthieu 23.  Le mot « hypocrisie », lui, apparaît six fois, en particulier dans la lettre de Paul aux églises de Galatie (2:11-14), en conjonction avec le verbe agir avec hypocrisie, appliqué par l’apôtre dans une circonstance particulière de dissimulation, non seulement à un groupe de juifs convertis à Christ, mais même à l’apôtre Pierre et à Barnabas, qui était pourtant son fidèle compagnon d’œuvre dans la mission…  Qui peut soutenir que les écrits du Nouveau Testament cherchent à dissimuler (la marque même de l’hypocrisie !) des attitudes peu glorieuses qu’ont pu avoir par moments certains des plus zélés serviteurs de l’Évangile ?

Au bal contemporain des hypocrites, dont les visages sont cachés par toutes sortes de masques de carnaval vénitien, dialectiquement interchangeables selon les heures et les situations – summum de l’art et du divertissement esthétique ! -, beaucoup aimeraient s’abriter derrière les paroles de Jésus, comme si celles-ci leur fournissaient à leur tour un masque de carnaval adapté à la minute présente de leur discours. Mais le Christ n’est pas dupe de ces faux-semblants, pas plus aujourd’hui qu’il ne le fut au temps de son incarnation (par exemple en Marc 12:13-15). Gardez-vous du levain des Pharisiens, qui est l’hypocrisie, déclare-t-il à ses disciples en Luc 12:1-3.  Il n’y a rien de caché qui ne doive être révélé, ni de secret qui ne doive être connu.  C’est pourquoi tout ce que vous aurez dit dans les ténèbres sera entendu en plein jour et ce que vous aurez dit à l’oreille dans les chambres sera prêché sur les toits.

Il est parfaitement hypocrite de se réclamer du discours de Jésus contre l’hypocrisie et les hypocrites dans le but inavoué de se conférer une autorité morale fondée sur quelques réminiscences de Jérusalem, tout en s’obstinant à amputer ce même discours de tout ce qui en fait la force et lui donne son autorité : l’accomplissement de la Loi par Jésus-Christ selon les termes de l’Évangile.  Disons-le sans ambages : sur le plan de l’éthique, Athènes n’a que faire de Jérusalem. Bien qu’elle semble ne pas pouvoir s’en passer (ou s’en dépêtrer complètement – poids de l’histoire oblige), en son for intérieur, elle la vomit intégralement.  Et pour quelle raison ? Parce que Jérusalem, celle de Jésus, proclame de tout temps la corruption totale de la nature humaine en état de Chute et sa perdition en tant que telle; la nécessité d’une repentance non feinte devant Dieu ; le salut par la Grâce divine à travers la personne et l’œuvre d’un seul Médiateur, le Christ ; le renouvellement complet de notre être profond par l’Esprit de Dieu, manifesté progressivement en fruits visibles. Parce que Jésus nous rappelle que les deux plus grands commandements sont indissociables l’un de l’autre, comme le sont les deux tables du Décalogue, et que le commandement d’aimer son prochain comme soi-même dépend entièrement du premier qui consiste à aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme et de toute sa pensée (Matthieu 22:37-40, reprenant Deutéronome 6:5 et Lévitique 19:18).

Sous quel éclairage mettre en lumière ?

Il n’y a rien de caché qui ne doive être révélé, ni de secret qui ne doive être connu.  C’est pourquoi tout ce que vous aurez dit dans les ténèbres sera entendu en plein jour et ce que vous aurez dit à l’oreille dans les chambres sera prêché sur les toits.

Cette parole résonne avec une intensité particulière aujourd’hui, dans la mesure où dans les débats qui font rage sur les affaires et scandales précités, c’est souvent leur mise en lumière dans la sphère publique qui devient le sujet de contention.  C’est même cela que l’on dénonce volontiers comme attitude hypocrite: le fait, insistera-t-on,  de vouer à la vindicte publique l’individu dont les actes ont été mis en lumière, alors que ceux-ci relèvent de sa pure liberté dans la mesure où ils ne sont pas condamnables pénalement, ou qu’il y a prescription.  On dénoncera ainsi ceux qui s’acharnent sur la victime médiatisée en suggérant – mais sans nécessairement démontrer – qu’ils ne sont eux-mêmes pas exempts de toute pratique que leur conscience doit pourtant réprouver (puisqu’ils la dénoncent chez un autre).  La mise en lumière des actes d’un tel deviendrait donc une sorte d’exutoire par le biais d’un lynchage médiatique, dans la recherche et la mise à mort symbolique d’un bouc émissaire bien commode; une forme de catharsis collective en quelque sorte.  Même s’il comporte de sérieuses faiblesses, on ne peut certes rester insensible à un tel argument.

La mise en lumière dont parle Jésus revêt quant à elle une dimension eschatologique. Elle concernera tout homme et toute femme depuis le début de l’humanité et jusqu’à la fin.  Quel doit alors être le rapport entre cette mise en lumière au jour J et une vie dans la lumière aujourd’hui ?

Pour les disciples du Christ, un passage de la lettre de Paul aux chrétiens d’Éphèse éclaire tout particulièrement ce rapport (5:8-13) : Autrefois, en effet, vous étiez ténèbres, mais maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur.  Marchez comme des enfants de lumière ; car le fruit de la lumière consiste en toute sorte de bonté, de justice et de vérité.  Examinez ce qui est agréable au Seigneur ; et n’ayez rien de commun avec les œuvres stériles des ténèbres, mais plutôt dénoncez-les.  En effet ce que ces gens font en secret, il est honteux même d’en parler, mais tout cela une fois dénoncé apparaît à la lumière, car tout ce qui apparaît est lumière.  Les gens dont il est question ont été mentionnés par Paul juste auparavant (v. 5-6): Car sachez-le bien, aucun débauché, impur ou cupide, c’est-à-dire idolâtre, n’a d’héritage dans le royaume du Christ et de Dieu.  Que personne ne vous séduise par de vains discours ; car c’est pour cela que la colère de Dieu vient sur les fils de la rébellion.

Si cette catégorie de personnes est largement répandue dans le monde en général, l’avertissement apostolique se réfère à ceux qui tâcheraient de se joindre à la communauté des croyants, et que celle-ci accepterait en son sein, alors qu’ils poursuivent dans leur voie débauchée, impure ou cupide.  Une mise en lumière à cet égard est nécessaire, par souci de justice et de vérité, afin aussi que la communauté ne soit pas progressivement entraînée dans ces voies, renonçant alors à ce qui doit la caractériser aux yeux de tous, à l’intérieur comme à l’extérieur.  Cette mise en garde, en vue de la protection du corps de l’Église, a justement pour but d’exclure – autant que faire se peut – toute forme d’hypocrisie en son sein, au moyen de l’exclusion de certains de ses membres, si besoin est.

Savoir distinguer spirituellement entre la paille et la poutre

Pour revenir à la paille et la poutre, notons bien que Jésus ne confond pas la grosseur d’une paille avec celle d’une poutre.  Il n’enseigne pas non plus qu’on ne devrait jamais reprendre son frère, qu’on devrait juste fermer les yeux sur son comportement, quel qu’il soit.  Si ton frère a péché, va et reprends-le seul à seul.  S’il t’écoute, tu as gagné ton frère enseigne-t-il à ses disciples, toujours dans l’évangile selon Matthieu (18:15). Certes, cela concerne les membres de la communauté de foi, et non n’importe quel prochain, fût-il un familier. Ce que le Christ demande à ses disciples, hier comme aujourd’hui, c’est d’effectuer un examen honnête de soi-même et de se placer devant le Créateur et Législateur de toute vie, qui connaît tous les agissements, toutes les paroles, toutes les pensées de chacune de ses créatures, et les révélera en pleine lumière le jour venu. Il nous invite à nous défaire de nos faux-semblants et nous appelle à une repentance sincère devant Dieu, qui juge avec une parfaite justice sans faire preuve de discrimination sur la base de facteurs que les humains, eux, aiment à prendre comme normes pour leurs jugements : … alors, tu verras comment ôter la paille de l’œil de ton frère.

Le Sermon sur la Montagne, loin d’adoucir les angles de la Loi divine, en dévoile les exigences les plus intimes, rendant chacun d’autant plus inexcusable devant Dieu. En effet lorsqu’on affirme la Loi de Dieu comme norme supérieure, on affirme aussi un jugement divin autrement plus sévère que celui que pourrait porter un simple regard humain indigné.  Par là même, on met en évidence la possibilité de l’hypocrisie comme tromperie par rapport au bien.  Cependant, mis au pied du mur de cette exigence, tout être humain conscient qu’il ne saurait se réfugier derrière de vains faux-semblants qui ne peuvent tromper l’Auteur de ses jours, ne peut que se tourner vers la Grâce et le pardon divins offerts en la personne de celui-là même qui a exposé et accompli les exigences ultime de la Loi.  Il l’a fait une fois pour toutes non pas pour condamner, mais pour en offrir l’accomplissement à ceux qui étaient justement condamnés.

Pour entrer dans ce mode de sagesse et de jugement spirituel qui concerne chacun de nous personnellement avant de concerner l’autre (savoir distinguer entre une paille et une poutre, et reconnaître où se trouvent l’une et l’autre au regard de la norme divine), il faut donc d’abord s’être humilié devant Dieu, s’être repenti, et avoir l’assurance d’avoir obtenu son pardon.  Or c’est bien là le sens ultime de l’accomplissement de la Loi par Christ, et non son abolition : le pardon des fautes obtenu par la vie et le sacrifice parfaits de Christ sur la Croix afin de servir de rançon pour les fautes des rachetés.  Non pas une fausse assurance d’aboutir ici et maintenant à la perfection par ses propres efforts, aussi ardemment qu’on le souhaite ou qu’on y tende; certainement pas le déni quotidien de ses propres chutes, errements et infidélités ; mais plutôt l’assurance d’une rédemption promise et assurée par un Dieu sauveur, véritablement miséricordieux, qui sait relever ceux qui sont tombés et se sont repentis : Va et désormais ne pèche plus, déclare Jésus à la femme adultère qu’il a délivrée de ses accusateurs après les avoir mis face à leur propre conscience (Jean 8 :11).  Il la renvoie non pas en l’exonérant de la nécessité d’obéir au commandement divin, mais en lui signifiant que justice et miséricorde divines vont de pair. Ce qui en revanche est trop rarement souligné par les commentateurs à propos de ce récit, c’est que si Jésus ne la condamne pas, c’est uniquement parce que devant Dieu c’est lui qui portera dans son corps la condamnation de cette femme, sur la Croix de Golgotha, au milieu de l’abandon total par son Père à ce moment crucial de l’histoire de la Rédemption.  Non seulement la condamnation qui pesait sur cette femme d’ailleurs, mais celle qui pèse sur tous ceux et celles qui se seront mis au bénéfice de ce sacrifice, par la foi.

En dehors de cette sagesse spirituelle d’en-haut, il ne sert de rien de citer la parole de Jésus sur la paille et la poutre, d’essayer de la recycler quelque part à Athènes en tant que simple sagesse humaine, comme si elle pouvait avoir une quelconque valeur en dehors de l’épicentre de l’Évangile.  Ceux qui aiment la citer en dehors de son contexte propre devraient prendre la peine de lire la parole qui suit immédiatement dans le Sermon sur la montagne, et se demander s’ils comprennent bien ce que signifie l’expression « ce qui est saint » (7:6) : Ne donnez pas ce qui est saint aux chiens et ne jetez pas vos perles devant les pourceaux, de peur qu’ils ne les foulent aux pieds et ne se retournent pour vous déchirer.

La vraie sainteté biblique n’est pas une prétention à une quelconque supériorité morale

Lors de sa comparution à Jérusalem devant le Sanhédrin avec Jean (Actes 4:12) l’apôtre Pierre déclarera avec force et simplicité la nécessité du salut pour tout pécheur, et l’instrument unique de ce salut : Le salut ne se trouve en aucun autre [que Jésus-Christ]; car il n’y a sous le ciel aucun autre nom donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvé. C’est sur ce seul fondement qu’il pourra plus tard écrire à ses lecteurs, dispersés dans toute l’Asie mineure en raison de persécutions et d’épreuves diverses, l’exhortation suivante, adressée à des hommes et des femmes renouvelés de l’intérieur par un autre Esprit que celui du monde ambiant, l’Esprit de l’Évangile (1 Pierre 1:14-15 ; on notera l’idée parallèle du début avec celle exprimée en Éph. 5:8, cité plus haut) :  Comme des enfants obéissants, ne vous conformez pas aux désirs que vous aviez autrefois, dans votre ignorance ; mais, de même que celui qui vous a appelés est saint, vous aussi devenez saints dans toute votre conduite, puisqu’il est écrit : « Vous serez saints, car je suis saint » (citation de Lévitique 19:2).

Ici, Athènes répliquera sans doute : Voilà bien la racine de toute hypocrisie, cette prétention insupportable à être « saint » comme le serait le Dieu fabriqué à leur image par ces chrétiens imbus de leur propre vertu.  A cela, Jérusalem répondra avec Pierre, toujours sur le mode de l’exhortation à réformer toute vie  – aussi bien individuelle que communautaire – non pas en suivant la dernière inclinaison d’une girouette affolée par toutes sortes de courants d’air idéologiques, mais  à l’aune de la parole vivante et permanente de Dieu (1:22-23; 2:1-3): Après avoir purifié vos âmes dans l’obéissance à la vérité en vue d’un amour fraternel sincère, aimez-vous les uns les autres ardemment et de tout cœur, vous qui avez été régénérés, non par une semence corruptible, mais par une semence incorruptible, par la parole vivante et permanente de Dieu ()  Rejetez donc toute méchanceté et toute fraude, l’hypocrisie, l’envie et toute médisance ; désirez comme des enfants nouveau-nés le lait non frelaté de la parole, afin que par lui vous croissiez pour le salut, si vous avez goûté que le Seigneur est bon.

Il ne s’agit donc pas de prétendre à une supériorité morale soit innée soit acquise au prix d’efforts que la plupart ne sont pas prêts à consentir ou capables de fournir, mais d’être mis au bénéfice d’une œuvre parfaite, celle du Christ, qui a le pouvoir d’apporter un renouvellement de l’être en profondeur.  Tout autre vaisseau humain fabriqué en vue de quitter les rivages du vice afin de rejoindre ceux de la vertu échouera à un moment ou un autre sur les récifs d’un moralisme stérile, après avoir fait escale sur quelques îlots à première vue hospitaliers, mais qui se révéleront rapidement invivables.  A terme, un moralisme reposant sur la seule volonté humaine est nécessairement porteur d’hypocrisie car issu d’une semence corruptible: la semence d’une nature humaine non régénérée, incapable de distinguer clairement entre le bien et le mal, toujours en quête d’accommodements avec ses propres normes à géométrie variable, et donc bien incapable de se sauver elle-même.

Eric Kayayan Foi et Vie Réformées

Eric Kayayan,

Pasteur Protestant Réformé

 

 
Bible Protestante
Croix Protestante

 

 

 

 

 

 

 

Source : Foi &Vie Réformées

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Charles Spurgeon

" J'avoue que je donnerais à peine un penny pour tout salut que je pourrais perdre. La vie éternelle est la chose dont nous avons besoin, la Vie de Dieu, qui ne peut jamais changer ou être enlevée de nous, et c'est ce qui est donné à toutes celles et ceux qui croient en Jésus Christ."

Car, lorsque que nous étions
encore sans force,
Christ, au temps marqué,
est mort pour des impies
 (Romains 5-6)

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