Le chant des psaumes en langue vernaculaire, qu’il soit individuel, familial ou communautaire (dans le cadre du culte), a sans aucun doute été un marqueur de l’identité protestante depuis la Réforme du seizième siècle. Foi et Vie Réformées a déjà publié des extraits de la Préface de Jean Calvin au recueil des psaumes publié à Genève en 1543 en conclusion d’un article sur la préparation, l’impression et la diffusion du Psautier de 1562 (cliquer ici).
De son côté Martin Luther écrivait ce magnifique texte dans la préface au psautier allemand (1531-1545) :
Tout chrétien, qui veut prier et se recueillir, devrait se servir du Psautier. Il serait bon que tout chrétien se familiarisât à tel point avec lui, qu’il le sache par cœur, mot à mot, et puisse en citer, en toute circonstance, un passage approprié. Car, en vérité, tout ce qu’un cœur pieux désire exprimer en une prière, il le trouve formulé dans les Psaumes d’une façon si parfaite et si émouvante, qu’aucun homme ne saurait mieux le dire. Le Psautier nous enseigne et nous console précisément par la prière. Il s’accorde au « Notre Père » et le « Notre Père » se retrouve en lui d’une façon si parfaite que l’un nous sert à comprendre l’autre et que les deux rendent le même son.
Ce qui donne la plus grande valeur à ces paroles, c’est qu’elles sont prononcées en présence de Dieu et lui sont adressées : de là leur sérieux et leur vie. Car, quand on parle aux hommes de ces choses, le cœur est moins engagé, il y a moins de flamme, de vie et d’insistance. C’est pourquoi le Psautier est le livre de chevet de tous les saints et chacun y trouve, en toutes circonstances, des prières et des paroles qui s’adaptent à son cas et correspondent à tel point à ses besoins qu’elles semblent avoir été écrites uniquement pour lui, et qu’il ne saurait en formuler, en trouver, en souhaiter de meilleures. Cela nous sert à acquérir la certitude que, quand ces paroles nous plaisent et répondent à nos propres sentiments, nous sommes réellement dans la communion des saints, qui ont éprouvé ce que nous-mêmes nous expérimentons, parce que leur chant s’accorde avec le nôtre…
En résumé, si tu veux un tableau vraiment vivant et coloré de la sainte Église chrétienne, prends en main un Psautier et tu verras dans un miroir parfait ce qu’est la chrétienté. Tu y apprendras aussi à te connaître réellement toi-même, de même que Dieu et toutes les créatures.
Notre Seigneur, qui nous a enseigné à prier les Psaumes et l’Oraison dominicale, et qui nous les a donnés, veuille aussi nous accorder un esprit de prière, afin que nous priions avec joie et avec une foi réelle, fermement et sans cesse ; car nous en avons besoin. C’est ainsi qu’il l’a ordonné, et c’est ce qu’il attend de nous. Qu’il soit loué, honoré et béni à jamais : Amen.
Source :
(Louange et prière, psaumes, chorals, cantiques, répons adoptés par les Églises évangéliques de France et de Belgique, 1964.)
Pour un accès aisé au Psautier de Genève (versions de 1587, 1729 et 1998)
consultez le site :
https://psautierdegeneve.blogspot.com/
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