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Vie Protestante Réformée

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Jean Calvin

"Puisque Dieu, par conséquent, nous justifie par la Médiation du Christ, Il nous Acquitte, non pas par l'aveu de notre innocence personnelle, mais par une imputation de la justice ; de sorte que nous, qui sommes injustes en nous-mêmes, sommes considérés comme Justes en Jésus Christ."

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2 novembre 2013 6 02 /11 /novembre /2013 16:22
Pierre Courthial par Paul Wells (La Revue Réformée)

La Foi Réformée, c’est la foi qui veut rendre à Dieu la gloire qui lui est due. La Foi Réformée selon la Parole de Dieu, c’est la foi qui veut tout rendre à Dieu, tout rendre à Jésus-Christ; qui veut que tous les aspects de l’existence et de la pensée humaines soient soumis à celui qui doit tout emmener derrière son char triomphant[1].

 

 

C’est la bonne providence de Dieu qui m’a accordé le privilège de travailler avec Pierre Courthial dès l’origine de la Faculté d’Aix, d’être son interlocuteur quotidien pendant son décanat et de rester son ami proche lorsqu’il a pris sa retraite[2].

 

Comment brosser un tableau juste et satisfaisant de Pierre Courthial ?

 

Plusieurs ont essayé de le faire en ces pages.

 

En lisant ces témoignages riches, certes, ainsi que le récit passionnant de la vie mouvementée et complexe de Pierre Courthial, on a vraiment l’impression d’être devant un phénomène impossible à cerner.

 

Pierre Courthial avait une personnalité débordante de vie, qui impressionnait par sa chaleur, l’acuité de son intelligence, la force de ses convictions, sa spontanéité, son intégrité et par la fidélité sans faille qui, sa vie durant, lui a fait tenir ses engagements.

 

Tout ce que l’on peut dire de lui n’est que l’ombre de la réalité.

 

Balzac, en dix pages, aurait à peine réussi à effleurer la richesse de cette personnalité.

 

Pierre Courthial avait une autorité naturelle dont le sérieux impressionnait.

 

Dans n’importe quel milieu autre que l’Eglise protestante, où les qualités personnelles sont souvent peu appréciées et même inquiètent lorsqu’elles correspondent à des convictions fortes, il aurait appartenu à l’élite.

 

Un intellect scintillant, un langage vif et fluide, une vraie générosité envers les autres, un amour de la vérité et un désir de la défendre sans s’écarter du cadre biblique jamais perçu comme un carcan, telles sont quelques-unes des caractéristiques de ce frère.

 

A cela, il faut joindre un humour qui me plaisait bien; personne plus que lui n’aimait une bonne blague, surtout si c’était autour d’un repas « lyonnais ».

 

C’est ainsi qu’il m’a recommandé non seulement les labyrinthes de la pensée de Serge Boulgakov, mais aussi Le dîner de c... et, en parlant des affaires ecclésiastiques ou des « apparatchiks » du protestantisme, il faisait référence, avec un clin d’œil, au film Le temps ne fait rien à l’affaire.

 

Pierre Courthial s’intéressait aux êtres humains dont il était proche, malgré une apparente réserve ; il observait leurs grandeurs, leurs misères et leurs folies.

 

Il lisait beaucoup, son insatiable curiosité encyclopédique le conduisant dans de nombreux domaines, y compris celui des mathématiques !

 

« Je suis un glaneur impénitent », disait-il.

 

C’est sans doute la raison pour laquelle il a été poussé à adopter des idées peu communes, pour un théologien français, sur la théonomie ou le textus receptus.

 

Il considérait que tout (sauf la vulgarité) appartenait aux richesses de la création et relevait de la grâce commune de Dieu.

 

Quelques mois avant sa mort, comme je lui rendais une de mes visites régulières, rue Varet, il était toujours capable d’évoquer ce qu’il avait lu dans Etienne Gilson durant les années 1930.

 

Sa mémoire était étonnante.

 

Mais derrière cette personnalité tellement attachante, il était impossible de ne pas discerner une tristesse poignante due à l’incompréhension de ses contemporains dans le protestantisme qui ou n’ont pas su le comprendre, ou ont fait la sourde oreille à ses interpellations.

 

Courthial a suivi la ligne d’Auguste Lecerf, de Pierre Marcel et a partagé le mépris ou/et le rejet qui a été le sort de ses collègues.

 

Il rappelait que Marcel qui avait été nommé professeur à la Faculté de théologie protestante de Paris a, ensuite, été récusé par le Synode, qui lui a préféré Georges Casalis[3].

 

Un jour où notre doyen respecté est allé faire, exceptionnellement, un cours à la Faculté de théologie de Montpellier, on s’est moqué de lui !

 

A-t-il cherché cela ?

 

En partie peut-être, car Courthial n’était pas tendre envers les institutions.

 

Pour lui, plus grand était l’appareil, plus grands étaient l’ambition, la fuite dans de fausses sécurités institutionnelles, le recours à la langue de bois et les possibilités de mal agir.

 

Il a aimé son Eglise – son plaisir n’a duré qu’un instant en 1938 et son chagrin toute sa vie – mais il se méfiait de son institutionnalisme excessif, de ses prétentions pseudo-intellectuelles, dont il parlait parfois librement et sévèrement.

 

L’unité qu’il affectionnait était plus large, plus spirituelle et correspondait à une vision du Royaume où tout est à Christ partout[4].

 

Mais que fait-on d’un prophète ?

 

Car Courthial en était un ; ses avertissements et ses analyses sur le déclin des Eglise réformées se sont confirmés malheureusement d’année en année face à la surprenante politique de l’autruche de ses « grands prêtres ».

 

On peut mettre un prophète à mort, c’est biblique mais d’un autre temps ; on peut obtenir le même résultat par l’exclusion et la mise à l’index.

 

Courthial disait parfois, en plaisantant, qu’il était préférable qu’on parle de vous en mal plutôt que de n’en rien dire.

 

Comment ne pas regretter que les capacités d’un Courthial aient été « mises au placard » dans son Eglise !

 

Sait-on assez qu’après avoir été le plus jeune délégué au Synode constituant en 1938, il n’a jamais plus été délégué à un synode national de l’Eglise réformée de France ?

 

Quel dommage ! Il est vrai que Courthial a fini par devenir un ennemi du fameux préambule à la confession de foi votée en 1938, et a reconnu que son adhésion initiale avait été une erreur de jeunesse.

 

Je l’ai entendu débattre de ce sujet avec Jean Cadier avec lequel il avait beaucoup de points d’accord – tout Calvin ! – mais ce point essentiel les séparait.

 

Dans une France qui s’est sécularisée à vive allure à partir de 1968 (au revoir les curés !), les convictions de Pierre Courthial rendaient impossibles la reconnaissance et l’utilisation de ses dons ou de ses capacités.

 

S’il avait vécu au XIXe siècle, Courthial aurait figuré aux côtés des Spurgeon, au XVIIIe des Whitefield, au XVIe, des Calvin, Luther et Bucer, ou au IVe des Athanase.

 

Au XXe, le christianisme en Europe a connu non pas un réveil, mais un déclin progressif.

 

Qui voudrait prendre au sérieux un pasteur-théologien qui souhaitait que l’Eglise « se réforme selon la Parole de Dieu » ?

 

Le plus navrant est que les Eglises réformées en France, dont la sécularisation s’effectuait à un rythme voisin de celui de la société, mais toujours à sa remorque, comme le remarquait Jean Brun, l’ami de Courthial, (ne fallait-il pas sacraliser le monde et séculariser l’Eglise dans l’idéologie du moment ? – et maintenant, c’est fait), n’ont pas été capables de reconnaître, comme cela aurait été souhaitable pour le témoignage des Eglises, le ministère et l’engagement d’un Pierre Courthial.

 

La théologie de Courthial a pris progressivement ses distances avec les modes du moment, y compris avec la pensée de Karl Barth, qui lui apparaissait comme un crypto-libéral.

 

Pierre Courthial a donc recherché la communion spirituelle avec le mouvement évangélique naissant en France, avec John Stott et James I. Packer, dont il appréciait la lutte dans l’Eglise d’Angleterre, avec le Mouvement de Lausanne.

 

Il a largement contribué à l’essor de la revue Ichthus avec Henri Blocher et Marie de Védrines, à la Fête de l’Evangile dans les Arènes de Nîmes…

 

Lorsqu’il a répondu à l’appel de la Faculté d’Aix en 1973, Courthial a scellé son sort en choisissant de se marginaliser par rapport à son Eglise, tout en restant inscrit sur son rôle.

 

Avait-il bien mesuré que cela lui mériterait le rejet ou, au moins, une chape de silence sur la nouvelle institution, la politique officielle envers la Faculté dès le début ?

 

Il a toujours espéré que son geste prophétique serait une interpellation pour son Eglise; c’était là son rêve permanent, qui ne s’est jamais réalisé.

 

Courthial était lucide en ce qui concerne le pluralisme théologique et les ravages qu’il ferait dans l’Eglise.

 

En effet, dès lors qu’on accepte que la vérité soit relative, plus aucune limite n’existe dans le domaine doctrinal ou éthique.

 

Une connaissance objective de la vérité fondée sur l’Ecriture sainte est jugée impossible.

 

Le pluralisme peut accueillir toutes les conceptions à l’exclusion de celle qui soutient une théologie fondée sur l’enseignement inspiré et objectif de l’Ecriture Sainte, Parole de Dieu.

 

Pierre Courthial a également été attristé en constatant, dernièrement, que les évangéliques se laissaient trop souvent prendre au même piège.

 

Il aimait citer la phrase de Benjamin B. Warfield sur la division de l’Eglise :

 

« Il est impossible de diviser le bois pourri. »

 

Autrement dit, dans une Eglise atteinte par le relativisme, un schisme a déjà eu lieu par rapport à la vérité.

 

Courthial pensait que « Le pluralisme tend toujours à détruire la vraie unité plurielle parce qu’il veut mêler en une pseudo-unité non pas des complémentaires divers, cohérents et homogènes, mais des contradictoires, incohérents et hétérogènes.[5] »

 

En 1974, au moment de la fondation de la Faculté d’Aix, les pluralistes se montraient parfois plus ouverts qu’à présent en nous accueillant, Courthial et moi-même, dans les pages d’Etudes Théologiques et Religieuses, dans un dialogue avec Daniel Lys et Michel Bouttier[6].

 

Courthial les estimaient fair play ainsi qu’André Gounelle.

 

Il vaut la peine de relire, aujourd’hui, ces textes car, malgré l’évolution enregistrée par le protestantisme français en quarante ans et les nouvelles fraternisations, le débat – pluralisme ou non ? – reste toujours, en principe, le même.

 

Ce débat a illustré ce qui est invariable dans les discours des adeptes du pluralisme.

 

Le pluralisme n’a pas d’arguments probants pour le justifier en dehors de ses « tartes à la crème » qui auraient dépassé la date limite de péremption – la Bible n’est pas la Parole de Dieu car elle est humaine, l’erreur est nécessairement humaine, le relativisme est démontré comme nécessaire car personne ne peut « posséder » la vérité, une foi assurée détruit la tolérance, la foi qui unit l’Eglise est subjective non objective, il faut être pluraliste parce que le salut est universel et patati patata. Que les évangéliques aujourd’hui sachent qu’il n’y a qu’une façon de faire avec le pluralisme doctrinal et ecclésiastique, celle que recommande l’apôtre: « Résistez au diable et il fuira loin de vous. » (Jc 4.7)

 

Pierre Courthial a bien mis en évidence la démarche des pluralistes qui changent le sens normal des mots bibliques et théologiques.

 

On pense dire la même chose, alors qu’il n’en est pas ainsi.

 

A Daniel Lys, il écrivit :

 

« Vous connaissez sûrement, cher Monsieur et frère, le dialogue entre Gros-Coco et Alice dans Ce qu’Alice trouva de l’autre côté du miroir de Lewis Carroll : ‘Quand moi, j’emploie un mot, déclara Gros-Coco d’un ton assez dédaigneux, il veut dire exactement ce qu’il me plaît qu’il veuille dire… ni plus ni moins… La question est de savoir qui sera le maître, un point c’est tout.’ »

 

Faisant preuve de son humour habituel, Courthial avait raison.

 

Dans l’Eglise aujourd’hui, tout le monde prétend énoncer la même chose, mais tel n’est pas le cas, car personne n’ose définir de quoi il est question[7].

 

Le faire reviendrait à ouvrir la boîte de Pandore.

 

Les textes comme La Concorde de Leuenberg dissimulent que la « foi » de l’Eglise du début du XXIe siècle n’a plus que des liens très relâchés avec la foi de l’Eglise de toujours et avec l’Ecriture.

 

Avec sa perspicacité, Courthial le voyait.

 

Pourtant, Pierre Courthial faisait preuve d’un optimisme indéfectible.

 

Il guettait, comme la sentinelle de garde sur la tour, des signes de lumière dans la nuit.

 

Il se passionnait toujours en apprenant la publication d’un livre de théologie confessante, et se réjouissait des bonnes nouvelles du ministère de tel ancien étudiant.

 

Il était, il est vrai, de conviction postmillénariste[8]. 

 

Dans un certain sens, il avait tort, car je crois qu’il n’y avait rien à espérer là où il attendait, avec tant d’ardeur, le renouveau.

 

Il espérait toujours contre vents et marées, car il aimait son Eglise qu’il ne cessait pas de considérer, malgré ses infidélités, comme l’Eglise de Christ.

 

Cette situation se traduisait chez lui par une réelle frustration et par des exhortations en termes acérés :

 

« Lorsque des Eglises ne sont plus vraiment UNE Eglise dans une confession unanime de ‹la Foi transmise une fois pour toutes›, elles risquent de n’être plus UNE Eglise que par une administration qui ne pourra manquer de s’auto-recruter et d’être centraliste et bureaucratique. Etant alors de moins en moins ‹dispensatrices des mystères de Dieu›, elles seront de plus en plus imprégnées par les modes de penser et d’agir de leur temps. Elles ne pourront manquer d’être de plus en plus intolérantes à l’égard de ceux et de celles qui entendent témoigner, œuvrer et progresser dans la fidélité aux Confessions de foi de l’Eglise des premiers siècles et à celles de la Réformation, toutes soumises à la Parole de Dieu. La liberté de conscience et de confession de la Foi de ces derniers sera bridée, les synodes ne donnant la parole et leurs votes qu’à leurs adversaires. Exclusivement[9]. »

 

A moins d’être un partisan de l’unité à tout prix, qui pourrait dire aujourd’hui, vingt ans plus tard et soixante-dix après 1938, que Courthial avait tort ?

 

« Si l’Eglise reprend foi en son Seigneur et en sa Parole, elle est sûre de ne pas être battue. Il pourra y avoir des combats difficiles, des moments redoutables, la mort de certains d’entre nous, des persécutions, des lâchetés comme en commettent trop de chrétiens dans les pays dits libres… malgré cela, Jésus n’abandonne pas son Eglise. Il a toujours un reste fidèle qu’il maintient, et c’est à partir de ce reste fidèle que tout demeure possible[10]. »

 

Dans ces citations, on remarquera que, pour Courthial, il y a dans l’Eglise visible deux Eglises, une spirituelle qui a droit de cité et l’autre charnelle qui n’est pas de l’Eglise.

 

On peut ne pas aimer cette réalité, mais il en était ainsi en Israël, dans l’Eglise primitive (Galates 1!) et il en sera de même jusqu’à la fin du monde.

 

Pierre Courthial nous a rappelé quelles armes utiliser pour le combat.

 

P.C. n’était pas PC : voilà pourquoi son témoignage n’a pas fini de rayonner.

 

Paul Wells,

paul wells

Professeur de théologie systématique,

Doyen de la Faculté libre de théologie réformée d’Aix-en-Provence,

Editeur de La Revue réformée.

 

Bible

Croix Huguenote

 


 

« Allocution prononcée par le doyen Pierre Courthial pour le 10e anniversaire de la Faculté » (1984), [1]La Revue réformée, 46 (1995 : 2-3), 28.

[2] Courthial raconte les débuts de la Faculté libre de théologie réformée d’Aix-en-Provence dans sa brochure La Foi réformée en France (Aix-en-Provence, Kerygma, 1995), 19-24, dont la lecture permet de redresser certaines erreurs à ce sujet.

[3] La Foi réformée en France, 8.

[4] Voir « L’Eglise instituée et l’Eglise Corps de Christ », in Fondements pour l’avenir (Aix-en-Provence : Kerygma, 1981), en particulier 194.

[5] La Foi réformée en France, 10.

[6] Etudes Théologiques et Religieuses, 49 (1974 : 4), 499-522.

[7] Exemples : l’utilisation des mots « hospitalité », « témoignage commun », « Evangile » ou « évangélisation » constituent des exemples parfaits de ceci dans les discours actuels.

[8] Il croyait à la conversion des juifs et du monde avant le retour de Christ.

[9] « Brève réflexion sur un cinquantenaire », La Revue réformée, 40 (1989 : 1), 52.

[10] « Allocution », La Revue réformée, 46 (1995 : 2-3), 29.

 

 

 

 

Source : La Revue Réformée

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14 septembre 2013 6 14 /09 /septembre /2013 22:10
L'oeuvre de l'esprit (Dernière partie)

Croix Huguenote

 

Le vent souffle où il veut et tu en entends le son, mais tu ne sais ni d'où il vient ni où il va. Il en est de même de tout homme qui est né de l'Esprit.

(Jean 3.8)

 

 

 

Qui pourra dire l'infinie variété des opérations de Dieu dans les âmes !

 

L'Écriture nous offre d'innombrables exemples des moules divers dans lesquels Dieu jette les éléments glorieux de la nouvelle création.

 

Autre est la conversion des trois mille, qui, au jour de la Pentecôte, se précipitent comme un torrent à  Jésus-Christ ; autre celle des apôtres comprenant enfin la réalité et l’oeuvre du Christ.

 

Autre est la conversion de Saul de Tarse, violente et fortement accentuée ; autre celle de l'officier Ethiopien et du centenier Corneille, âmes exemptes de préjugés, marchant de vérité en vérité, de lumière en lumière.

 

Autre encore celle du geôlier de Philippe, au sein d'une nuit agitée ; autre celle de Lydie paisiblement assise sur le bord du fleuve, et sentant son cœur s'ouvrir pendant que Paul parlait.

 

De tout temps les diversités de nature, d'éducation, d'antécédents, de tempérament même, varient à l'infini l'œuvre essentiellement une de la régénération des pécheurs.

 

L'Esprit souffle à travers la diversité des caractères.

 

Les natures ardentes ou paisibles, expansives ou concentrées, les Marthe et les Marie, les saint Jean et les saint Pierre, les Luther et les Calvin, sont diversement transformés par l'action de l'Évangile.

 

L'Esprit souffle à travers la diversité des âges.

 

J'ai vu l'enfant arriver dans une même période à la raison et à la foi, le jeune homme consacrer à Dieu le printemps de sa vie, et le vieillard « appelé à la onzième heure, » n'ouvrir les yeux à la lumière d'en haut que lorsqu'ils allaient se fermer à la lumière d'ici-bas.

 

L'Esprit souffle à travers la diversité des époques.

 

Autre est le Christianisme, si ardent et si pur de l'Église primitive ; autre celui qui brille çà et là dans la nuit du moyen-âge, autre le Christianisme réfléchi des temps modernes.

 

L'Esprit souffle à travers la diversité des nationalités.

 

Le génie anglais grave, exact et pratique, le génie germanique plus vague et plus profond, le génie français plus lumineux, plus vif, plus résolu, marquent chacun la piété de leur empreinte.*

 

L'Esprit souffle enfin à travers la diversité des Églises. *

 

Il nous plairait peut-être de l'enfermer dans la nôtre, mais il plane, dans sa liberté souveraine, au-dessus de tous les compartiments de la vaste « maison de Dieu. » *

 

Ne le sentez-vous pas dans les écrits de nos Réformateurs, pleins d'une piété mâle, vigoureuse, qui ne fuit pas le monde, mais qui y demeure tout armée pour le combattre et pour le vaincre ? 

 

O voies merveilleuses de la sagesse de Dieu, « infiniment diverses » selon la parole de l'Apôtre !

 

O ressources sans nombre de la grâce de Jésus-Christ !

 

O puissance de l'Esprit qui déborde toutes nos conceptions !

 

Mais, à travers ces différences multipliées éclate une unité profonde.

 

Il y a diversité d'opérations, mais il n'y a qu'un seul Esprit.

 

Toutes ces âmes, à quelque Église, à quelque siècle, à quelque nation qu'elles appartiennent, nous offrent le même prodige spirituel :

 

elles sont nées de l'Esprit.

 

Toutes pourraient chanter, sur des modes divers, cette belle strophe d'un poète chrétien :

 

Dans l'abîme de misères,
Où j'expirais loin de toi,
Ta bonté, Dieu de mes pères,
Descendit jusqu'à moi !
Tu parlas, mes yeux s'ouvrirent !
A mes regards éperdus
Tes secrets se découvrirent !
J'étais mort et je vécus.

 

« J'étais mort et je vécus ! »

 

Tout est là.

 

Voilà l'expérience décisive, voilà l'unité des chrétiens !

 

Voilà le « témoignage du Saint-Esprit. ».

 

Aussi, posons nous la question avec notre texte :

 

Sommes nous nés de l'Esprit ?

 

Avons nous senti le souffle céleste passer sur notre âme et renouveler notre vie ?

 

Est-ce qu'un principe divin a pénétré en nous pour nous unir à Dieu et nous séparer du monde ?

 

Est-ce que Dieu, Christ, le pardon, le salut, le ciel, le service du divin Maître, sont pour nous des réalités ?

 

Est-ce vers ces réalités que se portent de plus en plus nos pensées, nos affections, nos efforts, ou tout au moins nos soupirs ?

 

En un mot, sommes nous nés de l'Esprit !

 

Que jamais il ne soit dit peut-être, en s’autorisant des propres paroles de Jésus-Christ pour se soustraire à son appel :

 

Si l'Esprit peut seul nous faire naître et si l'Esprit souffle où il veut, qu'avons-nous à faire que d'attendre le jour où il plaira à Dieu de nous l'envoyer ?

 

Ah ! Quelle y soit répondue avec fermeté :

 

Oui ! Attendez ce jour, mais attendez-le avec une sainte impatience :

 

Attendez-le en priant, en désirant avec sincérité, en recherchant avec énergie le don céleste : être né de Dieu.

 

Si nous avons relevé, dans ce discours, la liberté et la souveraineté de Dieu, nous n'avons pas un instant oublié la liberté et la responsabilité humaines.

 

Dieu est l'Ouvrier suprême, mais vous êtes « ouvriers avec Lui ! 

 

"Je vous donnerai un cœur nouveau et un esprit nouveau", nous dit l'Éternel par la voix du prophète.

 

Mais il nous dit aussi, par la voix du même prophète :

 

Faites-vous un cœur nouveau et un esprit nouveau. (Ezéchiel 36.26 et 18.31)

 

Ces déclarations, en apparence opposées, se concilient dans l'expérience de toute âme sincère.

 

D'ailleurs, ne vous représentez pas le don du Saint-Esprit sous la forme d'une vision, d'une extase, ou de quelque phénomène extraordinaire.

 

L'Esprit s'approche de nos cœurs par les voies les plus simples et les plus habituelles.

 

Il est dans cette page de la Bible qui nous émeut, dans cette prédication chrétienne qui nous édifie, dans cette vérité qui nous saisit avec force, dans cette impulsion généreuse que reçoit un jour notre volonté ;

 

Il est dans ce trouble de notre conscience, dans ce vide qu'éprouve notre cœur, dans cette larme qui s'échappe involontairement de nos yeux....

 

Vous disiez : je l'attends.

 

Et il était près de vous, cet Esprit de grâce, entourant et pressant votre âme de ses divines influences !

 

Que de fois il vous a déjà parlé, que de fois il a excité de saints désirs dans votre cœur !

 

mais vous l'avez repoussé peut-être....

 

Il vous parle encore à cette heure même, dans le silence d’un temple, d’une chambre, où que vous soyez,

 

Ah ! Ne l'éteignez pas ! Ne le contristez pas !

 

Et que, comme aux jours de la création première, un monde nouveau puisse éclore au-dedans de vous, sous le souffle de Dieu !

 

 

Ernest Dhombres,

Pasteur Protestant Réformé

 

Bible

Croix Huguenote

 

 

* Nota : rassurons nous de savoir également que l’Esprit souffle tout autant à travers les génies des nationalités diverses auxquels chacune ou chacun appartient, et que, si l'Esprit à travers les diversités des églises composant la vaste et réelle maison de Dieu souffle également, ceci sous entend de la part de l'auteur l'attachement de tout Chrétien authentique à la Parole de Dieu. D'évidence, afin d'éviter toute confusion, il n'y a de sa part aucune caution, soutien ou appui à certaines théories existante dans le pentecôtisme et charismatisme (Glossolalie, arminianisme, etc...).

 

 

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20 avril 2013 6 20 /04 /avril /2013 07:20
Pourquoi je crois en Dieu de Jean-Marc Berthoud

Jean-Marc Berthoud est l'auteur, avec son Epouse Rose Marie de beaucoup de livres et d'articles dans la catégorie histoire, théologie, philosophie, pédagogie, éthique et  pensée politique. Entre autre Calvin et la France, mysticisme d'hier et d'aujourd'hui traitant sur les réflexions à propos des dérives du mysticisme évangélique, notamment dans le charismatisme & pentecôtisme, les principaux touchés..

 

Homme d'une grande profondeur, d'une finesse et grâce empreint d'une plume forgée dans le feu divin , il convenait de remettre en avant son témoignage poignant pour qui ont on pu connaître certaines traversées similaires.

 

Encouragement, appel à la grâce, invitation, telle est la marque de Dieu sur l'homme vaincu non par un charme mais l'amour et réalité du Christ s'offrant par son sang et la foi au don gratuit immérité.

 

Tels sont toujours depuis le commencement le voeu, le soupir et aspiration de ce doux Père Céleste  de pardonner, d'accueillir, de délivrer,  Lui qui, par un Amour incommensurable offrit Son Propre Fils pour payer à notre place tous nos péchés sans exception aucune.

 

Tels sont la grandeur, la justice et l'amour de notre Saint Dieu (Jean 3-16)

Croix Huguenote

 

 

Je ne cherchais pas Dieu.

 

Je faisais partie de cette classe d’hommes — si commune aujourd’hui — qui trouvent une justification à leur existence dans l’intensité de leurs sentiments.

 

Pourvu d’une vive sensibilité, je me situais au-dessus du commun des mortels, parmi cette élite que Stendhal appelait les happy few, ces élus cultivés et intelligents dont la vie n’est pas limitée par la banalité et la médiocrité de la plèbe.

 

Je n’ai pas choisi Dieu. En fait, il m’était indifférent.

 

Cette hypothèse n’était pas plus nécessaire au bon fonctionnement de mon psychisme qu’elle ne l’était à l’univers mécanique de Laplace.

 

D’autres pouvaient s’y intéresser. Moi pas.

 

Et lorsque mon frère me parlait d’un ami commun ayant fait une expérience remarquable de Dieu, je lui riais poliment au nez.

 

De telles choses n’existaient tout simplement pas ! Il trouva désormais plus prudent de garder le silence.

 

C’est que Dieu ne m’intéressait pas. Ce n’était pas que je m’opposais à Lui ; cela lui aurait accordé beaucoup trop d’importance ! Il ne méritait pas tant d’attention.

 

Non que j’eus été élevé dans un milieu laïque et profane. Bien au contraire.

 

Mes parents avaient quitté les aises d’une vie confortable en Suisse pour suivre en Afrique leur vocation impérieuse de missionnaires. Et n’imaginons pas là un christianisme hypocrite et de façade. Une foi vécue au travers de difficultés, de sacrifices et d’épreuves ; une foi vigoureuse et joyeuse fondée sur la Bible, constamment lue et méditée en famille… et surtout obéie coûte que coûte.

 

Une foi remplie des saveurs de la vie et de ce parfum sauvage qu’exhale la terre asséchée, soudainement abreuvée par la pluie bienfaisante des premiers orages de l’été.

 

J’admirais, je respectais, j’aimais mes parents.

 

Nulle révolte contre eux mais, à tout dire, leur religion ne m’intéressait pas.

 

Pour eux, elle était certes utile. Je n’en avais pas besoin.

 

Je me suffisais à moi-même. L’intensité de mes sentiments justifiait mon existence.

 

Je pouvais sans peine me passer de leur Dieu. Non que je n’aie été frappé d’inquiétudes.

 

Mais de telles angoisses faisaient partie de ma situation existentielle qui se suffisait à elle même.

 

En 1960, je quittais mon Afrique du Sud natale pour poursuivre des études d’histoire à la Sorbonne.

 

Je la quittais, fiché par la police, affublé du titre de communiste pour mon indignation exprimée sans prudence face aux criantes injustices du racisme de ma patrie.

 

Mais jamais je n’ai été dupe des fadaises réductrices du marxisme ! Je découvris alors un Paris qui enchanta ma soif de lumière, de clarté et d’équilibre humain.

 

Mais l’enchantement ne dura guère.

 

Rapidement, je découvris que sous le vernis de cette société qui jetait la pierre à mon pays, se cachait une concentration de corruption, d’iniquités et d’indifférence aux hommes qui, par contraste, faisaient de l’Afrique du Sud un paradis.

 

C’était l’époque où le gnome du Quartier Latin, Jean-Paul Sartre, régnait encore en maître des esprits et des mœurs.

 

Par sa doctrine et son exemple, il allumait — chez un Pol Pot par exemple — la mèche d’un nouveau génocide socialiste.

 

Avec l’exaltation de mes sentiments, de mon moi, venait aussi, immanquablement, le dégoût de cet enfer que sont les autres, l’horreur d’un monde irrémédiablement pourri, un monde où les bons sentiments n’étaient que trop souvent le masque souriant des pires turpitudes.

 

Le bien était en moi ; le mal dans le monde.

 

Ce dégoût était renforcé par mes recherches. Elles étaient consacrées à l’histoire de la colonisation du bassin du fleuve Congo avant la Première Guerre mondiale.

 

Le Congo fut alors livré par le pouvoir colonial belge et français à une liberté de commerce privée de tout frein politique.

 

Le résultat d’un tel esprit de lucre à l’état pur, ce Cœur des ténèbres dont parle si justement Joseph Conrad qui vécut cette horreur, une barbarie sans nom qui fit plus de cinq millions de morts chez les indigènes et ouvrit toute grande la porte à l’ère des génocides.

 

Mais mon indignation prenait de l’essor.

 

D’où donc pouvait venir cette abdication sans pareille du pouvoir politique face à l’agressivité sans frein dans la recherche du profit, des dividendes ?

 

D’où pouvait donc provenir une telle coupure entre éthique et commerce, entre éthique et politique ?

 

Il me fallait remonter le cours de l’histoire — mes recherches connaissaient alors un tel débordement qu’elles devenaient académiquement intraitables ! — et je découvris l’affrontement sans merci dans notre vieille Europe de deux civilisations, celle de l’être et celle du paraître ; celle des apparences — l’esprit de cour de toutes les époques (qui conquiert aujourd’hui les âmes par les charmes du petit écran) — et celle des réalités temporelles, morales et spirituelles.

 

Une civilisation paysanne, nobiliaire et artisanale opposée à la civilisation de la cour, de la finance et des fastes d’une religion de façade férocement persécutrice.

 

L’époque de la Réforme et de la Renaissance fut un des derniers grands moments de l’histoire de l’Europe où s’affrontèrent ouvertement, et presque à armes égales, ces deux mondes, ces deux modes de civilisation.

 

Je découvrais, dans mes études poussées jusqu’à l’examen du style comme expression de ces deux mondes, que la marque de cette opposition se trouvait jusque dans la poésie.

 

Car ce combat était aussi celui de deux esthétiques : celle où l’accent est mis sur la recherche formelle de la beauté — Pétrarque, Ronsard, Malherbe, et même Racine — et celle dont le style fortement travaillé est avant tout mis au service de l’expression la plus adéquate de la vérité ; c’est la tradition de Rutebeuf, d’Eustache Deschamps, de Villon, de Théodore de Bèze et d’Agrippa d’Aubigné après leur conversion, finalement de Molière, même d’un certain Céline.

 

John CalvinUne telle quête de vérité dans la littérature me conduisit à étudier les prosateurs du XVIe siècle pour découvrir ce qu’ils pouvaient eux aussi apporter à l’explication de notre commune histoire.

 

C’est ainsi que je tombai sur Jean Calvin, par le biais de son style !

 

C’est alors, un dimanche soir de printemps du milieu des années soixante, que — sur un quai de la gare de Neuchâtel où j’enseignais dans un Collège — tout bascula.

 

J’attendais le train qui devait emmener chez elle une amie avec laquelle je venais de passer une journée joyeuse et paisible.

 

D’un instant à l’autre, tout ce que j’étais, tout ce pourquoi j’avais travaillé pendant tant d’années, s’effondra.

 

Je perdis d’un coup, et il me sembla irrémédiablement, le sentiment même d’exister.

 

La sensation de la présence de mon corps m’avait quitté. Je touchais mes mains, ma tête, mes jambes… il n’y avait rien.

 

Et cette amie bouleversée me demandait : “Où es-tu ?”

 

Ainsi qu’Adam devant la même question que lui posait son Dieu après la prise du fruit défendu, je ne pouvais répondre.

 

Il me fallait faire le constat de ma propre mort, d’une fin définitive, absolue.

 

Il ne pouvait plus guère être question de suicide. La chose était faite.

 

Et cela sans angoisse, car tout sentiment m’avait quitté.

 

Il ne restait qu’une froide lucidité. “Je suis foutu, définitivement foutu !”, était ma seule réponse aux questions de l’amie qu’emportait le train.

 

Plus tard, bien plus tard, j’ai commencé à comprendre ce qui m’était arrivé ; que Dieu, dans sa miséricorde, en un clin d’œil, avait tiré le voile sur la vanité de ma vie, sur mon orgueil sans borne, en me montrant dans ma propre chair que le fruit, l’unique salaire du péché est, comme toujours, la mort ; que sans Lui j’étais effectivement, spirituellement, mort.

 

Il révélait en moi-même cette dépravation, cette privation de sens et de vie qui, jusqu’alors, m’avait fait horreur chez les autres.

 

Mais la vie continue, même pour ceux qui découvrent qu’ils sont morts.

 

Je m’en retournai, le train parti, dans la mansarde sous les combles que je louais à une famille d’Italiens au-dessus des jardins de l’Hôpital Pourtalès.

 

C’est là que m’attendait le texte de Calvin — le Traité des Scandales — que j’étudiais alors et dont m’enchantaient la vivacité, la précision, le rythme passionné et l’humour d’un style servant à porter une pensée vigoureuse et forte.

 

Le livre était ouvert sur ma table, mais ce n’était plus le style qui allait maintenant arrêter mon attention mais le message biblique lui-même.

 

Cet état d’anéantissement existentiel ne me lâchait pourtant pas.

 

Mais le sentiment du désespoir en était absent et c’est dans la froide lucidité que ma vie était finie, que je m’assis devant le texte ouvert sur ma table.

 

Et mon regard fut frappé par ces mots : “Quiconque dans l’angoisse crie à Dieu, Dieu ne le délaissera jamais.”

 

J’ignorais alors que Calvin ne citait ici que la promesse d’un Psaume, mais ce texte de la Parole de Dieu ne me lâcha plus.

 

Comment, me disais-je, Calvin avait-il pu rédiger une pareille phrase ?

 

Oui, je comprends bien l’angoisse enfin.

 

Mais un Dieu inexistant, comment donc pourrait-il garder celui qui se confierait à son non-être ?

 

Mais attends donc, me suis-je dit. Tu ne sais pas tout. Peut-être que le Dieu de Calvin existe véritablement.

 

Et suivant l’exemple que donne Pascal — et que j’ignorais alors — je fis mon propre pari.

 

S’il n’existe pas, tu n’as rien à perdre. Mais, s’il existe, tu peux encore tout gagner !

 

Et, ignorant alors également tout de Charles de Foucauld, j’ai répété la prière désespérée qu’il adressa si longtemps et sans relâche au Dieu Saint et Tout-Puissant que notre péché nous rend incapables d’atteindre par nous-mêmes.

 

Avec la prudence de celui qui n’a plus rien à perdre, je mis soigneusement les choses au net.

 

Je dis en gros ceci à Dieu : “Soyons clairs ! Je ne crois pas en toi. Mais, je ne suis pas omniscient. Si tu existes vraiment — ce que je doute fort — ce n’est pas à moi à te trouver. C’est à toi à te révéler à moi.

 

Et, même à une foi aussi lacunaire, aussi incrédule, le Dieu Tout-Puissant et miséricordieux répond.

 

Comme en témoigne Calvin en citant le psalmiste, Dieu sauve par sa grâce souveraine et efficace, l’homme le plus désespérément perdu.

 

Rien ne se produisit de tangible. Bible 2010

 

Mon état d’anéantissement persistait, et persista encore de longs mois.

 

Mais dès cet instant, je basculais du monde du péché dans le règne de la grâce, de celui où Satan gouverne les hommes, dans le royaume de Dieu et de son Christ.

 

Pendant quinze longs mois, la conviction de mon état de péché devant mon Créateur saint et juste ne fit que grandir avant que, émerveillé, j’aie commencé à découvrir, enfin, que cette colère impétueuse de Dieu que je méritais si justement, était tombée pour moi, à la croix de Gologotha, sur son Fils bien-aimé, notre Sauveur et Seigneur Jésus-Christ, Dieu fait homme, seul Médiateur entre le Père et les hommes.

 

C’est ainsi que le seul vrai Dieu, Créateur du ciel et de la terre, Soutien infaillible de sa création, Maître de l’histoire, Souverain Législateur et Rédempteur de son peuple — cette Église, qu’il s’est acquise par le sacrifice de son Fils à la croix — se fit connaître à moi.

 

Dans mon émerveillement, je découvris que ce Dieu-là était entièrement digne de toute ma confiance ; et que sa Parole écrite, la Bible, était vraie, totalement fiable.

 

Psy.gifC’est ce Dieu-là qui me conduisit à changer de métier et à reconstruire une vie ruinée par le péché,  non en  consultant un psychiatre, mais en travaillant cinq ans comme jardinier d’abord, puis dix années comme porteur de valises à la gare de Lausanne, et maintenant comme ouvrier postal.

 

C’est ce Dieu-là qui utilisa de tels moyens pour travailler à la patiente transformation de mes pensées pour, petit à petit, conformer mon intelligence aux normes infaillibles de sa sainte Parole.

 

C’est à la constance de sa grâce que je dois de croire en Lui, de vivre par Lui, aujourd’hui.

 

C’est ce Dieu-là qui nous conduit jour après jour, à travailler à amener toutes nos pensées et toutes nos actions à l’obéissance que nous devons à son Fils, notre Seigneur Jésus-Christ.

 

C’est Lui encore, je le crois fermement, qui me gardera pour la vie éternelle.

 

Je le loue de tout mon cœur pour son œuvre de Créateur et de Rédempteur, œuvre d’une splendeur et d’une magnificence incomparables.

 

C’est à Lui seul que revient toute gloire, Père, Fils et Saint-Esprit.

 

 

 

 

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26 juin 2011 7 26 /06 /juin /2011 07:02
Qui délivre, quand et comment

Le Seigneur saura délivrer de l’épreuve

ceux qui l’honorent,

et garder les injustes

pour être punis au jour du jugement

(2 Pierre 2:9)

 

Les hommes pieux sont tentés et éprouvés.

 

La foi qui n’a pas été mise à l’épreuve n’est pas la vraie foi.

 

Mais ceux qui honorent Dieu sont délivrés, non par le hasard, ni par des agents secondaires, mais par le Seigneur en personne.

 

Il se charge lui-même de la délivrance de ceux qui se confient en lui.

 

Dieu aime ceux qui marchent selon lui, et il se préoccupe de savoir où ils sont et comment ils se trouvent.

 

Parfois leur chemin leur semble un labyrinthe et ils ne savent comment échapper à tel danger qui les menace.

 

Ce qu’ils ne savent pas, leur Maître le sait. Il sait qui il doit délivrer, quand et comment il délivrera.

 

Il délivre le juste de la manière la plus profitable pour lui, la plus humiliante pour celui qui lui fait tort, et la plus honorable pour lui-même.

 

Laissons le « comment » au Seigneur, et contentons-nous et nous réjouissons de savoir qu’il « sait délivrer » son peuple de tout danger, de toute épreuve et de toute tentation, et cela par sa main droite et avec gloire.

 

Il ne m’appartient pas aujourd’hui de pénétrer les secrets du Seigneur, mais bien d’attendre patiemment l’heure de la délivrance, sachant ceci:

 

c’est que, quoique je ne sache rien,

mon Père céleste sait ce qui me convient.

 

Et « aucun de ceux qui s’attendent à Lui ne sera confus. »

 

 

 

Charles Spurgeon Baptiste Réformé

Charles Haddon Spurgeon

Pasteur Baptiste Réformé

 

 

 

 

 

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Croix huguenote

 

Source : Les Trésors de la Foi

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25 juin 2011 6 25 /06 /juin /2011 06:01
Quel Ami fidèle et tendre
Ne te réjouis pas à mon sujet,
toi mon ennemi!
Si je suis tombé, je me relèverai ;
Si je suis assis dans les ténèbres,
l'Éternel sera ma lumière.
 
Michée 7:8
2030475401 1

Notre ennemi peut éteindre notre lumière pour un temps.

Mais il y a un sûr espoir pour nous auprès du Seigneur ; si nous nous confions en lui en restant intègres, notre temps d'abattement et d'obscurité sera de courte durée.

Les insultes de notre ennemi ne sont que pour un moment.

Le Seigneur changera bientôt son rire en pleurs et nos soupirs en chants de joie.

Et si, pendant quelque temps, le grand ennemi de nos âmes vient à triompher de nous, comme il a triomphé d'hommes meilleurs que nous, prenons quand même courage, car dans peu nous vaincrons.

Nous nous relèverons de notre chute.

Le Seigneur, lui, n'est point tombé et il nous redressera.

Nous ne demeurerons point dans les ténèbres, bien que nous ayons pu y passer quelque temps.

Car notre Dieu, source de la lumière, ne tardera pas à faire luire sur nous un jour brillant.

Ne désespérons ni ne nous doutons point.

Un demi-tour de roue de plus, et le point qui, l'instant d'avant, touchait encore la terre atteindra le sommet.

Malheur à ceux qui rient maintenant, car ils pleureront et seront en deuil, quand l'objet de leur vanterie sera changé en celui d'une honte éternelle.

Mais heureux ceux qui pleurent saintement, car ils vont recevoir une divine consolation.

 

 

Charles Spurgeon Pasteur Baptiste Réformé

Charles Spurgeon,

Pasteur Baptiste Réformé

bible bis

 

Quel ami nous avons en Jésus,

Lui qui porte tous nos péchés et nos souffrances ! Quel privilège d’apporter tout à Dieu dans la prière ! Oh, quelle paix nous perdons souvent, oh, quelle douleur inutile nous supportons, tout ça parce que nous n’apportons pas tout à Dieu dans la prière ! Sommes-nous dans l’épreuve et la tentation ? Rencontrons-nous des problèmes ? Nous ne devrions jamais nous décourager ; apportez toute chose au Seigneur dans la prière. Peut-on trouver un ami si fidèle, qui partagera toutes nos peines ? Jésus connaît toutes nos faiblesses ; apportez toute chose au Seigneur dans la prière. Sommes-nous faibles et chargés, encombrés d’un fardeau de soucis ? Précieux Sauveur, à jamais Notre Refuge. Apportez toute chose au Seigneur dans la prière, vos amis vous méprisent-ils, vous abandonnent-ils ? Apportez toute chose au Seigneur dans la prière. Dans ses bras, il vous prendra et vous protégera, vous y trouverez le réconfort. Sauveur béni, tu l’as promis, Tu porteras tous nos fardeaux. Puissions-nous toujours, Seigneur, t’apporter toute chose dans d’ardentes prières. Bientôt, dans la gloire, brillante, sans nuages, il n’y aura plus besoin de prier. L’extase, la louange et l’adoration sans fin seront notre douce part là-haut.

(Poème de Joseph Scriven)

  1. Quel ami fidèle et tendre, nous avons en Jésus-Christ,
    Toujours prêt à nous entendre, à répondre à notre cri!
    Il connaît nos défaillances, nos chutes de chaque jour,
    Sévère en ses exigences, Il est riche en son amour.

     
  2. Quel ami fidèle et tendre, nous avons en Jésus-Christ,
    Toujours prêt à nous comprendre, quand nous sommes en souci!
    Disons-lui toutes nos craintes, ouvrons-lui tout notre cœur.
    Bientôt ses paroles saintes nous rendront le vrai bonheur.

     
  3. Quel ami fidèle et tendre, nous avons en Jésus-Christ,
    Toujours prêt à nous défendre, quand nous presse l'ennemi!
    Il nous suit dans la mêlée, nous entoure de ses bras,
    Et c'est lui qui tient l'épée, qui décide les combats.

     
  4. Quel ami fidèle et tendre, nous avons en Jésus-Christ,
    Toujours prêt à nous apprendre, à vaincre en comptant sur lui!
    S'il nous voit vrais et sincères à chercher la sainteté,
    Il écoute nos prières et nous met en liberté.

     
  5. Quel ami fidèle et tendre, nous avons en Jésus-Christ,
    Bientôt il viendra nous prendre pour être au ciel avec lui.
    Suivons donc l'étroite voie, en comptant sur son secours.
    Bientôt nous aurons la joie de vivre avec lui toujours.

 

Bible

Croix huguenote
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La source musicale même des endroits n'engagent pas sur certains domaines Refuge Protestant du point de vue doctrinal ou autres, ces sources trouvées pour la connaissance de chants communs restent libres & responsables pour eux-mêmes de leur contenu et direction

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Charles Spurgeon

" J'avoue que je donnerais à peine un penny pour tout salut que je pourrais perdre. La vie éternelle est la chose dont nous avons besoin, la Vie de Dieu, qui ne peut jamais changer ou être enlevée de nous, et c'est ce qui est donné à toutes celles et ceux qui croient en Jésus Christ."

Car, lorsque que nous étions
encore sans force,
Christ, au temps marqué,
est mort pour des impies
 (Romains 5-6)

Croix Huguenote

  Une femme oublie-t-elle

l'enfant qu'elle allaite ?

... Quand elle l'oublierait,

Moi je ne t'oublierai point.

Voici, je t'ai gravée sur mes mains

Esaïe 49.16

Croix Huguenote 

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