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Vie Protestante Réformée

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Jean Calvin

"Puisque Dieu, par conséquent, nous justifie par la Médiation du Christ, Il nous Acquitte, non pas par l'aveu de notre innocence personnelle, mais par une imputation de la justice ; de sorte que nous, qui sommes injustes en nous-mêmes, sommes considérés comme Justes en Jésus Christ."

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25 mai 2015 1 25 /05 /mai /2015 21:13
Etre un homme et une femme spirituelle selon le coeur de Dieu par le pasteur Kayayan de Vie & Foi Réformées

Que veut dire: être un homme ou une femme spirituel(le) ?

Est-ce que c’est être quelqu’un qui se désintéresse des choses pratiques ou de la réalité matérielle ?

Ce n’est pas le sens qu’en donne la Bible en tout cas.

Quand on lit attentivement la Bible, on découvre que l’homme ou la femme spirituel(le) c’est avant tout quelqu’un qui cherche à envisager tous les aspects de l’existence en se soumettant à ce que Dieu révèle dans sa Parole et en lui faisant entièrement confiance.

Oui, cela veut dire bien sûr que cette personne a la certitude que Dieu a parlé aux hommes au cours de l’histoire, qu’Il s’est manifesté à eux, qu’Il leur a parlé de sa présence et de son plan pour eux, car Il est leur Créateur et le Seul qui puisse les sauver de leur misère.

Et effectivement, une personne qui est spirituelle au sens qu’en donne la Bible reconnaît que l’humanité tout entière est dans un état de grande misère et qu’elle a besoin d’un salut préparé pour elle.

L’humanité est incapable de se sauver par elle-même, elle ne fait qu’aggraver sa condition, en dépit de tous ses efforts pour s’en sortir par des plans sociaux, politiques ou économiques, voire même par des programmes de régénération morale.

Elle ne fait que tomber de Charybde en Scylla, même lorsqu’elle semble pouvoir se targuer de succès temporaires.

Une personne spirituelle, au sens biblique, n’est donc pas quelqu’un qui est très attiré par les choses invisibles, par l’invocation des esprits, ou l’évasion de ce monde corrompu et plein de misère.

Car si je reste confronté à moi-même, à mes fantaisies spirituelles, si je me laisse guider uniquement par mon for intérieur et si je mets toute ma confiance en mes propres capacités à trouver ce que je cherche, sans rechercher d’autre interlocuteur que moi-même, je ferai tôt ou tard face au néant, à ma finitude, à mes échecs.

Il est même fort possible que je sombre dans l’occultisme et dans toutes sortes de pratiques complètement destructrices.

C’est d’ailleurs le cas de nos jours d’innombrables gens qui se font souffrir et font souffrir leurs proches en sombrant dans une spirale infernale.

Pour la Bible, une personne spirituelle c’est quelqu’un qui réforme constamment sa vie et son regard sur tous les aspects de l'existence à la lumière de la Parole divine.

Ce faisant il ou elle met sa foi et son espérance en celui qui a été envoyé par le Père céleste pour régner sans partage sur ce monde : son Fils Jésus-Christ, devenu être humain, comme nous, pour servir de médiateur parfait entre Dieu et les hommes.

Sa vie divine, son Esprit, est offert à tous ceux qui croient en lui.

C’est par l’œuvre parfaite qu’il a accomplie durant son passage sur terre que vous pouvons oui devenir une personne véritablement spirituelle.

Amen,

Eric Kayayan,

Pasteur Protestant Réformé

. .

. Source : Foi & Vie Réformées .

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24 mai 2015 7 24 /05 /mai /2015 20:42

"En Passant ton ciseau sur la pierre, tu la profanerais." Exode 20-25

Il fallait construire l'autel de Dieu avec des pierres non taillées, de façon à ce que l'on ne puisse y voir aucune trace de l'habileté et du travail de l'homme.

La sagesse humaine se plaît à tailler et arranger les doctrines de la croix en un système plus artificiel et acceptable aux goûts dépravés de la nature déchue.

Mais, au lieu d'améliorer l'Evangile, la sagesse de la chair le pollue au point où il devient "un autre évangile" et où il cesse d'être la Vérité de Dieu.

Tous les changements et altérations apportés à la Parole même de Dieu sont des souillures et des pollutions.

Le coeur orgueilleux de l'homme insensé a grand désir de toucher à la justification de l'âme devant Dieu.

On rêve de préparation pour recevoir Christ ; on se confie dans les humiliations et la repentance ; on revendique les bonnes oeuvres, et l'on se vante beaucoup de capacités naturelles.

Par tous les moyens, on cherche à appliquer des instruments humains à l'Autel de Dieu.

Il serait bon pour l'homme pécheur de se souvenir que, loin d'amener l'oeuvre du Seigneur à la perfection, ces confiances dans la chair ne font que la polluer et la déshonorer.

Seul le Seigneur doit être exalté dans l'oeuvre de l'expiation et de la réconciliation.

Il ne faut accepter aucune trace du marteau et du burin de l'homme.

Un blasphème inhérent repose dans le désir d'ajouter quoi que ce soit à ce que Jésus déclara sur la croix être parfait, ou à vouloir améliorer ce qui donne déjà toute satisfaction à l'Eternel.

Pécheur tremblant, rangez vos outils et tombez à genou en une humble supplication.

Acceptez que le Seigneur Jésus soit l'Autel de votre expiation, et reposez vous en Lui Seul.

Beaucoup de ceux qui professent la foi peuvent prendre ce texte aujourd'hui comme un avertissement quant aux vérités qu'ils croient.

Il y a beaucoup trop d'efforts parmi de nombreux chrétiens pour amener les vérités de la Révélation Divine à s'arranger et se réconcilier.

Il s'agit ici d'une forme d'irrespect et d'incrédulité, contre laquelle il faut lutter.

Acceptons la Vérité telle que nous la trouvons.

Réjouissons nous de ce que les doctrines de la Parole de Dieu sont des pierres non taillées, et qu'elles conviennent ainsi d'autant mieux à la construction de l'Autel du Seigneur.

Amen,

.

Charles Spurgeon,

Pasteur Baptiste Réformé

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24 mai 2015 7 24 /05 /mai /2015 17:15
Non une simple croyance de doctrine, mais une foi simple qui dépend de Christ, et de Lui Seul.

Faites tous vos efforts pour joindre à votre foi la vertu, à la vertu la connaissance...

2 Pierre 1-5;6

Si nous voulons jouir de l'éminente Grâce d'une pleine assurance de foi, par l'assistance et l'influence bénies de l'Esprit, faisons ce que nous dit l'Ecriture :

"Faites tous vos efforts".

Prenons garde à ce que notre foi soit véritablement de la bonne sorte.

Non pas une simple croyance de doctrine, mais une foi simple qui dépend vraiment de Christ, et de Lui Seul.

Faisons tous nos efforts pour veiller à notre courage.

Implorons Dieu de nous donner la force du lion, afin de pouvoir avancer avec hardiesse, empli d'une conscience de ce qui est juste.

Etudions attentivement les Ecritures, et acquérons de la connaissance, car connaître sainement la doctrine tendra pour une bonne part à affermir notre foi.

Cherchons à comprendre la Parole de Dieu et à ce qu'elle demeure richement en notre coeur.

Lorsque nous faisons cela, "joignons à la connaissance la maîtrise de soi".

Veillons sur notre corps et agissons avec tempérance, tant dans la vie que le coeur, en paroles qu'en pensées.

Par le Saint Esprit Divin, joignons à cela la patience.

Demandons à Dieu de nous donner cette sorte de patience endurant l'affliction et qui, une fois éprouvée, brille comme l'or.

Revêtons nous de patience afin de ne pas murmurer au sein de nos afflictions diverses.

Lorsque nous avons gagné cette Grâce, cherchons la piété. (Nota : ce qui n'a strictement rien à voir avec l'ultra piétisme et ses pièges ravageurs)

Elle s'étend au delà de la religion.

Faisons de la Gloire de Dieu le but toujours premier de notre vie.

Vivons dans Son Regard et demeurons proches de Lui.

Cherchons la communion paisible et saine avec Lui, et nous obtiendrons la sainte piété.

Puis joignons y la douce amitié fraternelle.

Aimons tous les croyants.

Joignons à cela l'amour vrai et non frelaté, aimant l'âme des hommes en ouvrant ses bras.

Nous parviendrons à affermir notre vocation et notre élection par les preuves les plus claires lorsque tous ces joyaux orneront notre caractère, et dans l'exacte proportion où nous mettrons en pratique ces vertus célestes.

"Faites tous vos efforts" car la tiédeur et les doutes se donnent très naturellement la main.

Amen,

Charles Spurgeon,

Pasteur Baptiste Réformé

La source même des endroits vidéos n'engagent pas sur certains domaines Refuge Protestant du point de vue doctrinal ou autres, ces sources trouvées pour la connaissance de chants communs restent libres & responsables pour eux-mêmes de leur contenu et direction.

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24 mai 2015 7 24 /05 /mai /2015 14:35
La propriation ou l'oeuvre du Fils d'Adolphe Monod (Dernière partie)

LA  PROPITIATION
ou l'oeuvre du Fils (Suite)

(Adolphe Monod)

(3ème et dernière  partie)

 

 

« Car c'est lui qui est la propitiation pour nos péchés, et non seulement pour les nôtres, mais a aussi pour ceux de tout le monde.  »
(1Jean 2.2)


 

 

(...) Supprimer le sacrifice de Jésus-Christ, son sacrifice de propitiation, c'est plus que de supprimer une doctrine clairement révélée de Dieu ; c'est supprimer le Dieu vivant et vrai ; le Dieu vivant, en supprimant le rapport du Père au Fils dans la Trinité ; le vrai Dieu, en supprimant le combat et l'harmonie de la sainteté et de l'amour dans le Dieu de l'Évangile ; c'est nier à la fois la nature divine et le caractère divin ; c'est substituer le Dieu du déiste au Dieu de Jésus-Christ !

 

L'Écriture nous a été donnée pour nous sauver, mais pour nous sauver tout en nous sanctifiant.

 

Faut-il montrer, après ce que nous venons de voir, que tel est le caractère de la rédemption qui est par le sang de Jésus-Christ, pour quiconque s'y associe par la foi ?

 

Si la vie éternelle est de connaître le vrai Dieu, la sainteté est de l'imiter : or, quoi de plus propre à faire du croyant « un imitateur de Dieu, » que le spectacle que nous venons de contempler ?

 

La sainteté et l'amour, qui sont les deux traits essentiels du caractère divin, sont également, et sont pour cela même, les deux traits essentiels du caractère chrétien.

 

Donnez-moi un homme en qui se trouve une sainte horreur du péché, tempérée par un tendre amour pour Dieu :

 

je serai en paix sur son développement spirituel, parce que je trouve dans ces deux dispositions qui se relèvent et s'achèvent mutuellement, le germe de tout bien à faire et de tout mal à éviter.

 

Eh bien ! cet homme, comment le formera-t-on ?

 

Vous avez répondu vous-mêmes.

 

On le formera en le plaçant devant la croix de Jésus-Christ.

 

Ce qu'elle lui montrera en Dieu, elle le fera pénétrer dans son coeur, par le Saint-Esprit, par la foi.

 

Cette sainteté terrible, inflexible, résolue de ne pactiser avec aucun péché, et prête à sacrifier le Fils unique et bien-aimé plutôt que de se prêter à aucune apparence de mal, comment la contempler si vivement dépeinte sur cette croix, sans s'associer à elle de tout son coeur, et sans ressentir pour le péché cette horreur instinctive, que Zinzendorf exprimait en disant :

 

« Quand je trouve le péché sur mon chemin, je marche dessus comme sur un serpent ? »

 

Cet amour infini, ineffable, prêt à tout donner pour nous jusqu'au Fils unique et bien-aimé, comment le contempler aussi sans se sentir pressé d'y répondre, et sans s'écrier avec le pieux Cellérier :

 

« Quand j'aurais mille vies et mille coeurs je les lui donnerais tous, en ne regrettant que d'avoir si peu à lui offrir ? »

 

Connaissez-vous un homme livré à des ressentiments ou à des convoitises qu'il déplore, qu'il condamne, mais dont rien au monde ne l'a pu encore affranchir, et faisant l'amère expérience de cette parole de l'Apôtre :

 

« Je ne fais pas le bien que je veux, et je fais le mal que je ne veux pas ? »

 

Hâtez-vous de le conduire devant la croix de Jésus-Christ : qu'il connaisse, qu'il apprenne, qu'il croie, que le Fils de Dieu est venu sur la terre souffrir et mourir en sacrifice de propitiation pour nos péchés : il trouvera dans ce spectacle, s'il croit, la force qu'il n'a trouvée nulle part ailleurs pour soumettre sa chair rebelle à la sainte loi de Dieu.

 

Vous lui avez parlé de la beauté de la loi, des droits de Dieu sur lui, des exemples des saints, de l'injustice du péché, des suites terribles qu'il traîne à sa suite, pour le temps et pour l'éternité : il ne s'est point rendu.

 

Mais pourra-t-il ne pas se rendre, s'il contemple avec foi Jésus mourant à sa place et en Jésus mourant son péché déjà tout puni, et tout ensemble tout pardonné ?

 

N'y a-t-il pas dans ce spectacle un argument également persuasif pour son intelligence, pour son coeur, pour sa conscience, pour sa volonté, pour tout son être ?

 

Un argument, ai-je dit ?

 

Dites plutôt un cri, un appel, une puissance irrésistible (irrésistible...qu'il le soit ou non, il doit l'être) !

 

Car enfin le mot d'argument serait par trop froid pour peindre ce que trouverait une mère dans la vue de son fils arraché à la mort par un ami qui s'y est livré à sa place !

 

« Nous l'aimons parce qu'il nous a aimés le premier ; vous avez été rachetés par prix, glorifiez donc Dieu en votre corps et en votre esprit qui appartiennent à Dieu ; vous n'êtes plus à vous-mêmes ; Christ a porté nos péchés en son corps sur le bois, afin qu'étant morts au péché nous vivions à la justice : »

 

Voilà de ces raisons, également acceptables pour un philosophe et un enfant, qui prennent un homme tout entier, et qui ne lui laissent ni le moyen ni la volonté d'échapper. Jésus-Christ crucifié, qui ramène l'ordre et la paix dans le monde moral bouleversé par le péché, les ramène également dans l'âme du croyant, et une vie nouvelle commence pour lui sous la croix.

 

Mais que cela est froid ! Que tout se glace et se dessèche en passant par la bouche de l'homme !

 

O désespoir de la théologie et de la prédication ! ô impuissance de l'esprit et du langage humain pour saisir une matière si étendue, pour pénétrer une matière si profonde ! j'en appelle à l'Évangile et à votre coeur -- et je me tais.

Ici, ici seulement, est la vertu de la régénération !

 

Ici, ici seulement, se sont formés tous les saints dignes de ce nom.

 

Ici, ici seulement, est la force et la grâce commune d'un Paul et d'un Jean, d'un Augustin, d'un Luther et d'un Calvin, d'un Pascal et d'un Coligny, de tous ceux qui sous quelque nom que ce soit ont surmonté la chair et marché selon l'Esprit !

 

Tout cela est si vrai que la croix de Jésus-Christ trouve au fond de notre coeur un secret besoin auquel elle répond et qui peut aller jusqu'à la pressentir, car il y a des vérités divines pressenties.

 

Tout tombé qu'il est, notre homme intérieur garde pourtant de sa première gloire je ne sais quelles ruines où se reconnaît encore le plan primitif, quand la lumière du ciel les vient éclairer.

 

De là, la vérité divine nous apparaît parfois comme connue, non comme étrangère.

 

Bien qu'élevée au-dessus de toutes nos conceptions et de toutes nos prévisions, bien qu'impossible à trouver, que pour celui qui s'écrie dans Job :

 

« J'ai trouvé la propitiation ! » (33.24) comme s'il admirait qu'il l'eût pu découvrir, -- la rédemption a son témoin silencieux dans votre coeur et dans le mien, pour ne rien dire du consentement de l'humanité tout entière, attesté par l'usage constant et universel des sacrifices.

 

Pour moi, je puis parler ici d'expérience.

 

Non seulement j'ai reconnu que la rédemption une fois connue s'adaptait à mon sentiment intérieur, mais je l'ai pressentie, avant de l'avoir connue, comme l'unique moyen de mettre ce sentiment intérieur d'accord avec lui-même.

 

Avec le besoin de pardon, que le sentiment sérieux du péché ne peut manquer d'exciter en nous, j'en éprouve un autre : le besoin d'expiation.

 

Je souhaite que Dieu me pardonne, sans doute ; mais je ne trouve ni possible, ni désirable même qu'il me pardonne sans mettre à l'abri la sainteté de sa loi.

 

L'indulgence est bonne d'homme à homme et convient à l'homme pécheur ; la miséricorde seule peut s'exercer de Dieu à l'homme, parce qu'elle convient seule au Dieu saint.

 

J'appelle indulgence un pardon donné sans qu'il en coûte rien ; j'appelle miséricorde le pardon achetant par le sacrifice le droit de se donner.

 

Affamé de grâce, mais jaloux pour la loi de Dieu, je trouve au pied de cette croix le seul pardon qui réponde, je ne dis pas seulement aux exigences de la loi divine, mais à celles mêmes de ma conscience, parce qu'ici seulement je retrouve un moyen de glorifier la loi de Dieu dans mon pardon, tout aussi bien que je l'aurais pu faire en y obéissant, oserai-je dire mieux encore ?

 

En obéissant, je rendais à cette loi un hommage tacite, indirect, inconscient de lui-même ; mais en ne rentrant en grâce que par voie d'expiation, je rends à cette loi un hommage distinct, direct, réfléchi, douloureux.

 

Je le dis avec une conviction arrêtée : ce pardon-là est le seul qu'il soit digne de Dieu de m'offrir ; je m'enhardirai jusqu'à dire que c'est le seul qu'il soit digne de moi d'accepter.

 

Tout autre pardon inquiéterait mon âme comme un désordre.

 

Je ne puis, je ne veux pas être heureux aux dépens de la sainteté divine.

 

Loin de moi un salut où la gloire de Dieu perdrait !

 

Commencez par sauver sa loi sainte ; et vous me sauverez après, si vous pouvez !

 

Ô croix ! Ô sang du Saint des saints versé pour mes péchés !

 

Ô sacrifice trois fois amer d'une victime trois fois sainte !

 

Ô croix, qui justifies tout ensemble et le pécheur perdu devant la loi de Dieu, et le Dieu qui pardonne, devant la conscience du pécheur !

 

Ô croix, croix trois fois bénie, mon âme tout entière vole au-devant de toi !

 

Elle t'appelait avant de te connaître : de quel coeur ne te saisira-t-elle pas, connue ?

 

Elle ne te doit pas moins que de pouvoir glorifier la loi de Dieu, autrement que par sa damnation, autre part que dans l'enfer !

 

Ô croix, croix trois fois sainte et trois fois miséricordieuse ! Solution du problème des problèmes !

 

Que d'autres tournent autour de toi pour chercher ; que peut-on chercher quand on t'a trouvée ?

 

Tu m'as révélé Dieu ; tu m'as révélé moi-même à moi-même ; en te trouvant, je l'ai trouvé, et je me suis retrouvé !

 

Et je ne veux employer ce qui me reste de vie qu'à te montrer à qui t'ignore.

 

Oui, ô mon Dieu ! Je m'associe intérieurement à ta rédemption.

 

Je cherchais sur la terre un coin où je pusse, tel que je suis, misérable pécheur, te donner gloire encore : je l'ai découvert, et ce coin, c'est celui qu'ombrage la croix de Jésus.

 

Sauve-moi donc ici, ô mon Dieu, puisqu'ici tu as trouvé le moyen de me sauver, je ne dis pas en abaissant ta loi et tes perfections, mais en les élevant plus haut que jamais !

 

Venez donc, venez, qui que vous soyez qui m'écoutez.

 

Ce frère, cette soeur, avec qui je veux partager cette grâce, c'est vous ; et c'est pour cela que j'ai parlé.

 

J'ai voulu, sans doute, affermir dans la foi au sang de l'Agneau de Dieu ceux qui ont commencé d'en connaître la douceur salutaire ; mais j'ai voulu surtout vous la révéler à vous qui y avez été jusqu'à ce jour étrangers.

 

Je l'ai dit : je ne monte pas ici en théologien, mais en apôtre ; je n'expose pas la doctrine, j'annonce l'Évangile, je proclame le salut.

 

Eh ! qui sait si Dieu ne m'a pas suscité tout exprès pour faire tomber le voile étendu jusqu'ici sur vos yeux.

 

Qui sait si Jésus-Christ n'est pas présent au milieu de nous, vous cherchant par ma voix et vous disant :

 

« Mon fils, donne-moi ton coeur ! »

 

Qui sait si un jour nouveau ne va pas se lever sur votre âme, une joie nouvelle se répandre dans votre coeur, une lumière nouvelle illuminer votre sentier !

 

Qui le sait ? C'est à vous de le savoir.

 

Tout cela est pour vous, si vous le voulez ; pour vous, aujourd'hui même.

 

Dieu ne demande qu'à vous sauver :

 

« il attend pour vous faire grâce »

 

Jésus-Christ, Jésus-Christ crucifié se tient humblement à votre porte, en vous disant (ne l'entendez-vous pas ?) :

 

« Je me tiens à la porte et je frappe, si quelqu'un entend ma voix et m'ouvre la porte, j'entrerai chez lui et je souperai avec lui et lui avec moi. »

 

Quelqu'un ? C'est votre nom, votre propre nom qu'il nommerait, n'en doutez pas, s'il ne voulait que ce tendre appel pût servir en même temps pour tous les autres, c'est-à-dire si sa charité n'était aussi étendue qu'elle est profonde.

 

Jusqu'ici, Jésus n'était mort que pour le monde : il ne l'était pas pour vous, qui n'y songiez pas.

 

Voici venir le moment où ce sacrifice devient vôtre.

 

Quand Jésus-Christ meurt sur la croix, la terre tremble, les rochers se fendent, le voile du temple se déchire, le soleil se couvre, les morts sortent de leur tombeau.

 

Donnez donc aux anges le même spectacle que leur donne la terre en voyant expirer son Sauveur.

 

Sol qui portes ce pauvre pécheur, tremble sous ses pieds !

 

Fendez-vous, rochers de son coeur !

 

Déchire-toi, voile qui lui interceptes la vue de Dieu !

 

Couvre-toi, soleil trompeur du monde et de sa philosophie ! Et que le mort sorte de son tombeau !




Adolphe Monod,

Bible

Croix Huguenote

 

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24 mai 2015 7 24 /05 /mai /2015 14:34
La propitiation ou l'oeuvre du Fils d'Adolphe Monod (2ème partie)
LA  PROPITIATION
ou l'oeuvre du Fils (Suite)

(Adolphe Monod)

(2ème partie)

 

 

« Car c'est lui qui est la propitiation pour nos péchés, et non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux de tout le monde.  »
(1Jean 2.2)


 

 

(...) Gardez-vous de réduire ce grand sacrifice aux proportions mesquines d'une figure ou d'une déclaration ; c'est « une rédemption éternelle, » le sacrificateur, qui est en même temps la victime, « ayant fait par soi-même la purification de nos péchés » (Hébreux 1.3 ; 9.12).

 

L'Écriture s'en exprime en termes qui n'ont rien d'équivoque ; vous n'avez qu'à comparer entre eux le témoignage qu'elle rend des sacrifices initiaux et celui qu'elle rend de Christ.

 

D'une part, « il est impossible que le sang des taureaux et des boucs ôte les péchés » (Hébreux 10.4), et les sacrifices où ce sang était répandu « ne pouvaient sanctifier la conscience de ceux qui les présentaient » (Hébreux 9.9 ; 10.1-2), de l'autre, « le sang de Jésus-Christ purifie de tout péché » (1Jean 1.7), et « le sang de Christ, qui par l'Esprit éternel s'est offert lui-même à Dieu sans nulle tache, purifiera votre conscience des oeuvres mortes, pour servir le Dieu vivant » (Hébreux 9.14).

 

Pauvres pécheurs qui m'écoutez, je vous le dis :

 

Il y a une seule chose au monde qui soit capable d'effacer vos péchés : ce ne sont pas vos pénitences, ni vos oeuvres, ni votre repentance, ni même vos prières, c'est le sang du Fils de Dieu.

 

Soyez lavés dans ce sang précieux, et « quand vos péchés seraient comme le cramoisi, ils seront blanchis comme la neige, et quand ils seraient rouges comme le vermillon, ils seront blanchis comme la laine » (Esaïe 1.18) ; mais hors de là, rien ne pourrait effacer la moindre trace du moindre de vos péchés !

 

Mais c'est peu que je vous le dise ; l'Église universelle vous le dit avec moi : elle n'a jamais su entendre l'Évangile autrement.

 

C'est une grande chose que la tradition de l'Église, quand cette tradition est générale.

 

Nul n'a raison contre tous ; et comme l'accord de tous, en matière philosophique, démontre l'existence d'un sentiment gravé, ineffaçablement dans le fond du coeur de l'homme, ainsi l'accord de tous, en matière religieuse, démontre la clarté irrésistible de l'enseignement divin, sur un point que tous y trouvent également.

 

Eh bien ! Nommez une doctrine plus universellement acceptée dans l'Église, sur la foi des Écritures, que l'est la rédemption.

 

Je n'irai pas, comme je l'ai fait pour d'autres doctrines, notamment pour la Trinité, en chercher la preuve dans les confessions de foi, anciennes ou modernes : ici, les choses sont si évidentes que nous pouvons procéder plus simplement.

 

Il n'y a qu'à jeter un coup d'oeil autour de soi : la croix est partout où est Jésus-Christ.

 

Quelle est l'âme de la doctrine de l'Église primitive ? La croix ;

 

Selon l'Église elle-même, qui s'en explique par l'organe des saints apôtres ? la croix (1Corinthiens 2.1)

 

Selon la synagogue, qui se scandalise ? la croix (1Corinthiens 1.23)

 

Selon la Grèce, qui se raille ? la croix (id.)

 

Selon Rome, qui s'inquiète et qui persécute ? la croix.

 

Quel est le symbole de la foi chrétienne ? la croix

 

Pour la tradition, qui en fait le signe qui détermine la conversion de Constantin ? la croix.

 

Pour l'art, qui en fait le caractère architectural des Églises chrétiennes ? la croix.

 

Pour la superstition, qui en fait l'emblème et le témoignage visible de la piété chrétienne ? la croix.

 

Quel est dans l'Évangile le point de mire qui attire toutes les attaques de l'incrédulité ? la croix .

 

Le fond commun de la foi des apôtres, des Pères, des Réformateurs, des confesseurs de tous les temps ? la croix.

 

Le terrain commun de toutes les grandes communions entre lesquelles l'Église chrétienne s'est divisée (romaine, grecque, protestante) ; ou subdivisée (anglicane, luthérienne, réformée) ? la croix.

 

Quel est enfin le résumé du culte chrétien, des sacrements chrétiens, des convictions chrétiennes, des missions chrétiennes ? la croix, toujours la croix.

 

Et quand l'Apôtre s'écrie :

 

« Loin de moi de me glorifier en autre chose qu'en la croix de Christ, par laquelle je suis crucifié, au monde, et le monde à moi » (Galates 6.14),

 

c'est l'Église entière qui jette par son organe ce cri significatif où elle se réunit comme un seul homme, témoin ses cantiques, ses prières, ses docteurs, ses martyrs, ses combats, ses revers, ses victoires, toute son histoire du commencement à la fin.

 

Après cela, si nous pouvions jamais rougir de la croix de Jésus-Christ, l'Église universelle rougirait à son tour de nous !

 

Notre christianisme n'aurait plus de sel, ni notre ministère de sens ! et nous serions les partisans d'un crucifié, au lieu d'être les serviteurs du Dieu vivant !

 

Ce n'est pas assez d'avoir recueilli la doctrine révélée par l'Écriture et reçue par l'Église sur la mort de Jésus-Christ : il faut en pénétrer l'esprit.

 

Les doctrines du salut ont deux faces : l'une, divine, absolue, par où elles sont vraies en soi en dehors de nous et au-dessus de nous ; l'autre, humaine, spirituelle, par où elles deviennent nôtres ayant pénétré au dedans de nous par la porte de la foi, et par la main du Saint-Esprit.

 

Nous venons de contempler la rédemption de Jésus-Christ comme objet de révélation, contemplons-la maintenant comme objet d'expérience, et apprenons comment ce moyen de salut si étrange, éclaire, nourrit, sanctifie l'âme qui s'ouvre pour le recevoir.

 

« C'est ici la vie éternelle, dit Jésus-Christ, de te connaître, toi le seul vrai Dieu, »

 

à quoi il ajoute :

 

« et Jésus-Christ que tu as envoyé » (Jean 17.3),

 

parce qu'on ne connaît le vrai Dieu qu'en Jésus-Christ :

 

« nul ne connaît le Père que le Fils, et celui à qui le Fils l'aura voulu révéler » (Matthieu 11.27).

 

Or, Jésus-Christ ne nous révèle nulle part aussi bien le vrai Dieu que lorsqu'il meurt en sacrifice de propitiation pour nos péchés.

 

Quiconque se place devant sa croix et la contemple avec foi, trouve dans cette contemplation un cours sommaire de théologie, mais de la théologie la plus haute et la plus populaire tout ensemble.

 

Je pourrais, si une matière si profonde n'alarmait ma faiblesse, aller jusqu'à dire que la croix de Jésus-Christ jette une lumière obscure sur l'essence même de Dieu, cachée au sein de la Trinité.

 

J'entrevois, dans Jésus-Christ crucifié, cette unité distincte, cette opposition harmonique qui est le propre de la Trinité prise sur le fait dans le sacrifice du Fils de Dieu (1Jean 1.7 ; 3.8).

 

Car ici, à la différence de tous les autres sacrifices qui sont offerts par la main de l'homme, c'est Dieu qui offre le sacrifice, mais qui l'offre à lui-même.

 

Qu'y a-t-il de plus harmonique que le sacrifice ?

 

Et quoi de plus un que le Père ; livrant son Fils bien-aimé ; et le Fils bien-aimé se livrant lui-même pour sauver l'homme perdu ?

 

Mais qu'y a-t-il aussi de plus personnel que le sacrifice, et quoi de plus distinct que celui qui l'offre et celui à qui il est offert ?

 

Je l'entrevois -- oui, mais comme au travers d'un nuage, et ce nuage, je veux le respecter, car il vient aussi de Dieu à sa manière.

 

Aussi bien, une fois engagé dans ce conseil redoutable du Père, du Fils et du Saint-Esprit, où s'arrêteraient nos questions ?

 

Est-ce le sacrifice prévu du Fils qui a déterminé le pardon du Père ?

 

Ou bien est-ce la volonté de pardonner chez le Père qui a déterminé le sacrifice du Fils ?

 

Ou bien se sont-ils déterminés l'un l'autre à la fois, dans le même temps, je veux dire dans la même éternité ?

 

Comment se représenter le Père désarmé par le sacrifice du Fils, quand c'est le Père lui-même qui à envoyé son Fils au monde, et qui l'a livré pour nos offenses ?

 

Mais aussi comment se représenter lé Fils obligé par le Père à se sacrifier pour les pécheurs, quand ce sacrifice est ce qu'il y à de plus libre et de plus spontané :

 

« Je donne ma vie ; je la donne de moi-même ?... » (Jean 10.18.)

 

Non, non, arrêtons-nous devant cet abîme ; et venant à des considérations plus à notre portée, contentons-nous de recueillir les leçons que nous donne Jésus-Christ crucifié sur le caractère de Dieu, et plus spécialement sur ses dispositions à l'égard de l'homme pécheur.

 

C'est là le premier point de toute révélation, mais ce point est obscur et en apparence contradictoire, par ce que l'Écriture nous révèle à la fois de la sainteté de Dieu et de sa miséricorde, l'une qui l'oblige à punir, l'autre qui l'invite à pardonner.

 

Cette contradiction se déclare sans détour, sans effort de conciliation, dans cette définition étrange que Dieu fait de lui-même au jour qu'il fait passer sa gloire devant Moïse caché dans un rocher :

 

« L'Éternel, l'Éternel ! le Dieu fort, compatissant, miséricordieux, tardif à colère, abondant en gratuité et en vérité ; gardant la gratuité jusqu'en mille générations, ôtant l'iniquité, le crime et le péché qui ne tient point le coupable pour innocent ; et qui punit l'iniquité des pères sur les enfants, et sur les enfants des enfants, jusqu'à la troisième et à la quatrième génération » (Exode 34.6-7).

 

Remarquez-vous ce contraste impossible à démêler :

 

« ôtant le péché, » et « ne tenant point le coupable pour innocent ; » « gardant la gratuité ; » et « punissant l'iniquité ? »

 

Dans l’Alliance Renouvelée, chacun de ces deux traits du caractère de Dieu, l'amour qui épargne et la sainteté qui frappe, est relevé par une définition à part, que nous empruntons à notre apôtre :

 

« Dieu est amour » (1Jean 4.8, 16), il est l'amour même, voilà de quoi rassurer le pécheur ; « Dieu est lumière » (1Jean 1.5), il est la lumière, c'est-à-dire la sainteté même, voila de quoi effrayer le pécheur.

 

Qui donc se chargera de mettre d'accord cet amour et cette sainteté, qui, demandant des choses toutes contraires, semblent condamnées à une guerre interminable ?

 

La croix de Jésus-Christ l'a fait, et c'est pour résoudre ce redoutable, dirai-je cet insoluble problème, qu'elle a été dressée.

 

Sur cette croix, le pardon, sollicité par l'amour de Dieu, est hautement proclamé ; mais ce pardon est au prix d'une souffrance dans laquelle est non moins hautement proclamée la peine réclamée par la sainteté de Dieu.

 

En deux mots, le pardon est un sacrifice, qui, séparant le péché d'avec le pécheur, tout inséparables qu'ils sont, frappe l'un pour épargner l'autre, et met dans une égale lumière l'amour de Dieu et la sainteté de Dieu, en les associant l'un à l'autre, que dis-je ?

 

En les mesurant l'un par l'autre, puisqu'ils se relèvent mutuellement.

 

Cherchez par toute la terre la marque la plus grande que vous puissiez trouver de l'amour de Dieu pour le pécheur : vous la trouverez sur la croix de Jésus-Christ, puisque cette croix vous apprend, non seulement que Dieu pardonne au pécheur, mais qu'il est si bien résolu de lui pardonner que, plutôt que de le laisser périr, il frappe en sa place son Fils unique et bien-aimé.

 

Mais aussi, cherchez par toute la terre la marque la plus grande que vous puissiez trouver de l'horreur de Dieu pour le péché : vous la trouverez encore sur la croix de Jésus-Christ, puisque cette croix vous apprend, non seulement que Dieu punit le péché, mais qu'il est si bien résolu de le punir, que, plutôt que de le laisser impuni, il le recherche dans la personne de son Fils unique et bien-aimé.

 

Ni la création, ni la providence, ni la terre, ni le ciel, n'ont rien de comparable à la croix de Jésus-Christ pour proclamer que « Dieu est amour ; » ni Éden fermé, ni le Déluge, ni Sodome et Gomorrhe en feu, ni Jérusalem détruite et son temple brûlé, n'ont rien de comparable à la croix de Jésus-Christ pour proclamer que « Dieu est lumière. »

 

Et, pour surcroît, tout cela est rassemblé dans la même scène, vu du même coup d'oeil, senti dans le même battement de coeur ; -- ô merveille, ô mystère, « ô profondeur ! »

 

Reconnaissez-le donc : le sacrifice de Jésus-Christ renferme en soi le fond de tout l'Évangile.

 

La Propitiation ou l’oeuvre du Fils (Suite et Fin)

 

Bible

Croix Huguenote

 

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24 mai 2015 7 24 /05 /mai /2015 14:33
La propitiation ou l'oeuvre du Fils d'Adolphe Monod,(Première partie)
La propitiation ou l'oeuvre du Fils

D’Adolphe Monod,

(1ère partie)

 

« Car c'est lui qui est la propitiation pour nos péchés, et non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux de tout le monde.  »
(1Jean 2.2)



Si nous lisions l'Évangile pour la première fois, et sans que l'habitude eût émoussé nos impressions, nous serions vivement frappés de la place qui y est donnée à Jésus-Christ mourant.

 

Demandez soit à un enfant chrétien, soit à un disciple d'un âge mûr, ce que Jésus-Christ est venu faire sur la terre: 

mourir pour nous,

 

telle sera la réponse de l'un et de l'autre ; réponse que le premier a prise à la surface des Écritures, tandis que le second l'a trouvée dans ces mêmes Écritures étudiées jusqu'au fond.

 

L'un a remarqué partout cette mort, prédite par Jésus-Christ Lui-même, mise au premier plan par les quatre évangiles, rappelée sans cesse dans les épîtres des apôtres, servant de texte à tous leurs discours, figurée par l'un et l'autre sacrement (Romains 6 ; 1Corinthiens 11).

 

L'autre a vu cette mort, servant de centre et d'âme à tous les autres actes du grand ouvrage de notre rédemption, qui semblent, soit qu'ils la précèdent ou qu'ils la suivent, n'être là que pour elle : l'incarnation n'ayant pour objet que de la préparer (Jean 12.24 ; Hébreux 2.14), la résurrection d'en attester le sens et le prix (Romains 4.25), l'ascension d'en assurer les fruits précieux (Hébreux 9.12).

 

Si la résurrection de Jésus-Christ résume tout l'Évangile comme témoignage (Actes 1.22), Sa mort le résume comme doctrine, Dieu se révélant tout entier en Jésus-Christ, et Jésus-Christ tout entier dans Sa mort :

 

« Je n'ai voulu savoir autre chose parmi vous que Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié » (1Corinthiens 2.2).

 

Chose étrange, que la mort tienne le premier rang dans un livre qui a pour objet « la vie éternelle ! » que « le Prince de la vie » ne puisse nous être nommé que nous ne le cherchions expirant sur une croix !

 

Qui nous éclaircira ce mystère ? quelle est la signification et la portée d'une mort que Dieu a mise en un rang si glorieux ?

 

C'est à l'Écriture elle-même que nous l'allons demander, mais à l'Écriture prise, si Dieu nous en fait la grâce, dans cette simplicité humble et pratique dont Jésus-Christ et les apôtres ont partout donné l'exemple.

 

Je traiterai cette matière dans le même esprit que j'ai fait la Trinité : la rédemption que nous étudierons ensemble, ce n'est pas la rédemption du théologien, c'est la rédemption du petit enfant.

 

Écoutons d'abord saint Jean dans mon texte :

 

« Jésus-Christ est la propitiatin pour nos péchés »

 

Propitiation vient d'un vieux verbe propitier, qui n'est pas demeuré dans notre langue : Jésus-Christ est Celui qui nous rend Dieu propice, d'opposé qu'Il nous était à cause de nos péchés.

 

Mais à cette acception primitive du mot propitiation, l'usage des langues tant anciennes que modernes en a substitué une plus précise, qui implique le moyen par lequel Dieu est apaisé :

 

Ce moyen, c'est la mort d'une victime innocente mise à la place du coupable.

 

Aussi bien, saint Jean fait connaître dans l'un des versets qui touchent à mon texte que la vertu de propitiation qu'il attribue à Jésus-Christ réside en effet dans sa mort :

 

« Le sang de Jésus-Christ son Fils purifie de tout péché. »

 

En deux mots, Jésus-Christ est une victime offerte pour nos péchés ; Sa mort est un sacrifice expiatoire.

 

Si ce texte n'en disait pas assez par lui-même, il n'en manquerait pas d'autres pour y suppléer.

 

« Le Fils de l'homme est venu mettre Sa vie en rançon pour plusieurs » (Matthieu 20.23).

 

Il est « l'Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde » (Jean 1.29).

 

« Nous sommes justifiés par la rédemption qui est en Jésus-Christ, lequel Dieu a établi pour propitiation par la foi en Son sang » (Romains 3.24).

 

« En Lui nous avons la rédemption par Son sang, la rémission des péchés » (Éphésiens 1.7).

 

 « Il a porté nos péchés en Son corps sur le bois » (1Pierre 2.24) ; « par Sa meurtrissure nous avons été guéris. »

 

Cette dernière parole est empruntée à ce chapitre d'Ésaïe que saint Augustin appelait le cinquième évangile, et qui a révélé la vertu propitiatoire de la mort de Jésus-Christ avec une clarté que l’Alliance Renouvelée lui-même n'a pas surpassée :

 

« Il a porté nos maladies, et Il s'est chargé de nos douleurs. Nous l'avons cru puni, frappé de Dieu et humilié ; mais Il était navré pour nos forfaits, froissé pour nos iniquités ; le châtiment qui nous apporte la paix a été sur Lui, et par Sa meurtrissure nous avons été guéris. Nous avons tous été errants comme des brebis, suivant chacun son propre chemin ; mais l'Éternel a fait venir sur Lui l'iniquité de nous tous...Après qu'Il aura donné sa vie en propitiation,...mon serviteur juste en justifiera plusieurs...et lui-même portera leurs iniquités » (Ésaïe 53).

 

Si je faisais un cours de théologie, il me faudrait reprendre chacun de ces passages, et en discuter un à un les termes.

 

Mais il me suffit ici d'en recueillir la pensée commune, sur laquelle on ne saurait balancer, surtout ayant affaire à l'Écriture, le plus simple et le plus populaire des livres.

 

Une rançon à payer, nos péchés à porter, la colère de Dieu à apaiser, un sacrifice offert, une victime immolée : toutes ces images diverses renferment une même idée, Jésus-Christ nous affranchissant de la peine que nous avons méritée par nos péchés, en la souffrant pour nous, « Le salaire du péché c'est la mort » (Romains 6.23), la mort physique (Romains 5.12), et la mort spirituelle (Éphésiens 2.1 et suivants).

 

Nous voici donc, « morts par nos fautes et par nos péchés, » réservés à « la colère de Dieu » (Jean 3.36) et à « la malédiction de sa loi » (Galates 3.10).

 

C'est alors que Jésus-Christ « meurt pour nos péchés » (1Corinthiens 15.3) ; le coup qui nous était destiné, Il le détourne sur lui ; Il reçoit la mort pour l'amour de nous, Lui qui a mérité la vie, pour que nous, qui avons mérité la mort, recevions la vie pour l'amour de Lui.

 

« Dieu frappe son Fils Innocent en faveur des hommes coupables, et pardonne aux hommes coupables en faveur de son Fils innocent » (Bossuet).

 

Donnez ces textes à lire à un chrétien simple : je le défie d'y trouver autre chose.

 

Que l'on se scandalise de cet échange de justice et de péché, de vie et de mort, fait entre Jésus-Christ et nous : qui pourrait s'exprimer plus nettement là-dessus que le fait saint Paul :

 

« Celui qui n'a point connu de péché, Il l'a fait être péché ce pour nous, afin que nous devinssions justes devant Dieu par Lui ? » (2Corinthiens 5.21)

 

Que l'on s'indigne à la pensée que l'innocent puisse souffrir à la place du coupable ; quelle réponse plus précise trouver à cela que celle de saint Pierre :

 

« Il a souffert, lui juste, pour nous injustes ? » (1Pierre 3.18.)

 

Que l'on tourmente tour à tour les prépositions, les substantifs, les verbes, et tous les mots du langage : on n'échappera jamais à cette alternative redoutable : ou bien forcer et fausser le langage des Écritures, ou bien reconnaître que, selon ces Écritures, la mort de Jésus-Christ est un sacrifice de propitiation qu'Il offre à Dieu pour les péchés du genre humain.

 

Mais ce n'est pas rendre justice à la mort expiatoire de Jésus-Christ que de l'appuyer sur des passages détachés, quels qu'en soient le nombre et la force.

 

Prenez les Écritures dans leur ensemble, et d'un coup d'oeil, L’Alliance Renouvelée de son côté, la Première Alliance du sien, et chacun des deux dans son rapport à l'autre.

 

Vous reconnaîtrez de la sorte que la doctrine du sacrifice, telle que nous venons de la trouver dans les Écritures, n'est pas seulement attestée par elles, mais qu'elle en fait l'âme et l'unité.

 

Le sacrifice que Jésus-Christ offre de Lui-même sous l’Alliance Renouvelée, ce n'est pas seulement un sacrifice, c'est Le sacrifice, le Vrai sacrifiée, offert « une seule fois dans la consommation des siècles » (Hébreux, chapitres 9 et 10), et auquel aboutissent, comme à leur terme commun, et répondent, comme la figure à la réalité, tous les sacrifices de la Première Alliance, dont la chaîne remonte aux premiers jours du monde.

 

Le sacrifice de Jésus-Christ dans l’Alliance Renouvelée, voilà la fin, la clef, le sens et le prix de tous les sacrifices expiatoires de la première.

 

Or, comme ces sacrifices, introduits par la première famille, continués par les patriarches, organisés par Moïse, invoqués, par les prophètes et célébrés par tout Israël, constituent le fond même du culte lévitique et de l'économie préparatoire (Psaume 50.5), il faut avouer que dépouiller la mort de Jésus-Christ de son caractère propitiatoire, c'est, tout en niant l’Alliance Renouvelée, renverser la Première, de fond en comble, en rejeter l'esprit avec la lettre et dénaturer l'histoire et la prophétie tout ensemble.

 

Que ferez-vous désormais de la victime de Pâques (Exode 12.3, etc.), si Christ n'est pas « la Pâque qui a été immolée pour nous ? » (1Corinthiens 5.7.)

 

Que ferez-vous de l'holocauste perpétuel (Nombres 28), si Christ n'est pas « l'Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde » (Jean 1.29.)

 

Que ferez-vous des sacrifices privés de valeur intrinsèque devant Dieu, tout prescrits qu'ils sont de lui, s'ils ne trouvent pas leur signification dans « l'oblation une fois faite du corps de Jésus-Christ ? » (Hébreux 10.10.)

 

De deux choses l'une, ou soutenez contre saint Paul que le sang des taureaux et des boucs ôte les péchés (Hébreux 10.4), ou reconnaissez que tout ce sang coulant par ruisseaux sous l’Alliance Première, appelait de génération en génération cet autre sang « qui dit de meilleures choses que n'en dit Abel 1 » par son sacrifice, d'autant que la réalité vaut mieux que la figure, et le corps que l'ombre.

 

En même temps que le rapprochement que l'Écriture établit entre les victimes immolées sous l’Alliance  et Jésus-Christ mourant achève de montrer que Sa mort est un sacrifice, Il donne aussi à connaître que ce sacrifice a une vertu réelle, à la différence de ceux de la Première qui n'avaient qu'une vertu typique.

 

Cette différence est grande.

 

Ce que les autres sacrifices représentent, la croix seule l'opère ; le pardon qu'ils proclament, elle seule le procure ; s'ils rassurent l'homme pécheur, elle seule le rachète et le sauve.

 

Aussi bien, si le sacrifice du Fils de Dieu était moins que cela, il n'eût jamais été offert, on peut l'affirmer hardiment.

 

On conçoit que, dans l'intérêt du salut de l'homme, des créatures inférieures à l'homme et formées pour son usage aient pu être livrées innocentes à la mort, pour lui mieux garantir son pardon par un spectacle qui parle à ses yeux.

 

Mais que le Fils de Dieu eût été livré à la mort sans un rapport plus profond et plus nécessaire entre Sa mort et notre pardon ; que les amertumes ineffables de la croix ne fussent que les scènes terribles d'une sorte de drame qui se jouait entre le Père et le Fils, pour rendre la proclamation de ce pardon plus vivante et plus sympathique ; en un mot, que le sacrifice de Jésus-Christ n'eût qu'une vertu déclarative au lieu d'une vertu essentielle : non, ni l'amour du Père, ni la dignité même du Fils n'autorisent une supposition si étrange, pour ne pas dire si cruelle.

 

Et quel avantage aurait alors la croix sur les sacrifices de l’Alliance donnée par Dieu à Israël ?

 

Après avoir cherché la réalité du sacrifice d'Abel dans celui de Jésus-Christ, la réalité du sacrifice de Jésus-Christ, où la chercherez-vous ?

 

Ne la cherchez nulle part, car on ne saurait remonter plus haut.

 

 

La Propitiation ou l’Oeuvre du Fils (Suite)

 

 

 

1

Hébreux 12.24. Non pas, suivant une traduction défectueuse : « de meilleures choses que n'en dit le sang d'Abel ; » mais « de meilleures choses que n'en dit Abel » par le sacrifice qu'il offre à Dieu (Genèse 4.4 ; voyez aussi Hébreux 11.4). Abel rend témoignage en figure, par son sacrifice, mais Jésus rend un témoignage meilleur, en réalité, par le grand sacrifice de lui-même.

Bible

Croix Huguenote

 

 

 

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23 mai 2015 6 23 /05 /mai /2015 19:03
Peut-on légitimement se séparer de sa dénomination ? par Jean Marc Berthoud

Peut-on légitimement se séparer de sa dénomination ?

Non si notre dénomination reste fidèle à la Parole de Dieu.

Oui si ce n'est pas le cas.

Lorsque cette tristesse se présente, c'est la dénomination toute entière et en particulier ceux qui la dirigent qui sont en rupture ou en schisme par rapport à l'Eglise fidèle à la Parole de Dieu et à la communion des saints.

Quitter une dénomination devenue infidèle en ouvrant ses portes à l'agnosticisme exégétique du néo-libéralisme évangélique n'est autre que rester fidèle à la Parole de Dieu qui seule fonde l'Eglise véritable.

 

Ne devons-nous pas rester unis à nos frères dans notre dénomination plutôt que de nous séparer d'eux en formant une Eglise entièrement indépendante de tout groupement d'Eglises ?

 

Nous restons unis à tous nos frères, dans notre dénomination ou en dehors d'elle, qui demeurent fidèlement attachés aux enseignements précis de la Parole de Dieu.

Notre dénomination bénéficie du crédit d'une ancienne fidélité à la Parole de Dieu mais nous ne pouvons que constater douloureusement lorsqu'existente la désagrégation de sa fidélité à la règle de Foi donnée une fois pour toutes à l'Eglise.

La foi étant la source de l'unité de l'Eglise nous ne nous séparons pas de l'Eglise de Dieu en quittant notre dénomination.

 

Ne devons-nous pas manifester notre humilité en nous soumettant à nos frères qui ont la responsabilité de diriger notre dénomination et ainsi d'en préserver l'unité ?

 

Il ne s'agit pas ici d'humilité face aux hommes, mais de la vraie humilité qui est de nous soumettre à la volonté de Dieu révélée dans Sa Parole.

 

Ce qui est en cause ce· n'est pas d'abord nous-mêmes, notre Eglise ou notre dénomination, mais l'avenir de la Vérité, la perpétuation de la vraie Foi.

 

Nous ne pouvons rester en communion avec une dénomination qui tolère un néo-libéralisme évangélique destructeur de la Foi de l'Eglise de Dieu.

 

Notre devoir en tant que chrétiens est de continuer à maintenir la vraie Foi.

 

La direction de notre dénomination n'a jamais réussi, ou même essayé de prouver que nous nous trompions quant à l'enseignement véritable de la Parole de Dieu.

 

Elle se contente de nous exhorter à l'amour et à l'unité.

 

Comme nous le montre l'Ecriture à maintes reprises quand il s'agit de la vraie Foi nous devons savoir résister publiquement aux autorités ecclésiastiques en place et. si les circonstances nous obligent à prendre ce pas douloureux, nous en séparer.

 

Si nous nous retirons de notre dénomination ce n'est aucunement pour des raisons de sensibilité, de goût pour une interprétation de l'Ecriture qui nous serait chère, mais pour garder la Foi et ainsi rester soumis à Jésus-Christ.

 

Ce sont ceux qui veulent changer la Foi en adoptant des notions qui accommodent des erreurs modernes pernicieuses qui sont véritablement orgueilleux.

 

Car en agissant ainsi pour plaire à certains courants à la mode ils refusent la Révélation dans sa plénitude.

 

Nous voulons constamment nous soumettre dans notre intelligence et dans notre volonté à la Foi qui nous a été enseignée telle qu'elle est contenue dans la Parole de Dieu.

 

Nous devons refuser d'être associés à ceux qui veulent changer la Foi transmise une fois pour toutes aux saints.

 

On doit garder la Foi quitte à être martyre, à donner notre sang pour la vérité.

 

Il y aurait orgueil de notre part si nous pensions pouvoir transformer la Foi et l'exprimer de manière plus acceptable par l'esprit de nos contemporains.

 

La Foi est humilité puisqu'elle est un acte de soumission à Dieu.

 

Plutôt que de nous prétendre fidèles à l'Eglise immuable du Christ ne devrions-nous pas, bien au contraire, renoncer à diviser les chrétiens par la défense obstinée de nos positions ?

 

Nous adhérons sans réserve à la vérité du Christianisme tel qu'il est contenu dans le trésor de l'Ecriture toute entière, Ancien et Nouveau Testament.

 

En nous unissant ainsi à tous ceux qui nous ont précédés dans cette même Foi nous ne divisons aucunement l'Eglise.

 

L'unité de l'Eglise n'est pas seulement dans l'espace, mais dans le temps.

 

Nous demeurons et voulons demeurer en communion avec l'Eglise fidèle à notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, Créateur et Soutien de l'univers, Sauveur et Juge de tous les hommes.

 

Ce sont ceux qui, par souci de plaire aux hommes et au monde ne demeurent pas dans cette Foi qui divisent l'Eglise.

 

Ils rompent avec la tradition des apôtres pour suivre les vaines traditions des hommes.

 

En ce faisant ils résistent à l'action du Saint-Esprit qui ne change pas, qui ne peut changer, car Sa tâche est de nous donner ce qui est à Christ, de nous conduire dans toute la Vérité.

 

Avec les patriarches et les prophètes, avec les apôtres et les pères, avec les réformateurs et les fondateurs, et avec tous ceux qui aiment Jésus-Christ par-dessus toutes choses, nous voulons demeurer dans cette unique Foi, dans la Vérité de Dieu sans laquelle nul ne peut être sauvé.

 

Que Dieu nous vienne en aide.

 

Amen,

 

 

 

Jean Marc Berthoud,

Théologien Réformé Baptiste

 

 

 

Source : Résister & Construire

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7 novembre 2014 5 07 /11 /novembre /2014 07:53

 

Bible (133)

Croix Huguenote

 

5 solas logo

 

31 ¶ Alors Jésus dit aux Juifs qui avaient mis leur foi en lui :

–– Si vous vous attachez à la Parole que je vous ai annoncée,

vous êtes vraiment mes disciples.
32 Vous connaîtrez la vérité, et la vérité fera de vous des hommes libres.
33 –Nous, lui répondirent–ils, nous sommes la postérité d’Abraham,

nous n’avons jamais été esclaves de personne.

Comment peux–tu dire : « Vous serez des hommes libres ? »
34 –Vraiment, je vous l’assure, leur répondit Jésus,

tout homme qui commet le péché est esclave du péché.
35 Or, un esclave ne fait pas partie de la famille,

un fils, lui, en fait partie pour toujours.
36 Si donc c’est le Fils qui vous donne la liberté,

alors vous serez vraiment des hommes libres.

JEAN 8.31-36

 

Au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, amen.

 

Le 31 octobre 1517, un moine allemand, Martin Luther, cloua une feuille contenant 95 Thèses sur la porte de l'église de Wittenberg.

Luther en avait assez du commerce des indulgences, des feuilles de papier que le Pape vendait en faisant croire aux gens qu'ils pouvaient ainsi acheter leur salut ou celui de leurs parents décédés.

Non, disait Luther, ça ne peut plus durer.

Le salut que Dieu donne est gratuit, il ne vient pas en faisant de bonnes œuvres ou en achetant un bout de papier au Pape : pour être sauvé, il suffit de croire que Jésus-Christ est mort pour nous !

Seulement, voilà, aujourd'hui, la Réforme n'est plus très populaire.

Nous sommes à l'heure de l'œcuménisme, on est devenus "super-copains" avec l'église catholique romaine, et ils sont nombreux, y compris parmi les "protestants" (qui ne le sont souvent que de nom, nota refuge Protestant : tout comme beaucoup de ce que l'on pourrait appeler aujourd'hui de neo evangélique  comme on le voit tristement au sein du dit cnef ) qui regrettent bien que la belle unité de l'Eglise médiévale ait été rompue.

Bien sûr, on oublie que l'unité de l'Eglise n'existait déjà plus depuis longtemps, puisque les Orthodoxes vivaient séparés de Rome depuis 5 siècles, mais on préfère oublier ce détail !


Je crois, je suis persuadé en fait, que cette façon de voir les choses obscurcit totalement ce qui a été et qui demeure le sens de la Réforme.  

La Réforme, ce n'est pas Martin Luther ou qui que ce soit d'autre.

A l'extrême limite, Martin Luther même nous importe peu sinon Christ Seul.

Il y a un tableau qui résume tout ceci dans la peinture de Cranach l'Ancien qui se trouve dans l'église de Wittenberg.

 

cranach luther

Titre de l'image :

Lucas Cranach l'Ancien -

Martin Luther Predella prêchant à l'autel de Cranach

dans l'église urbaine Wittenberg

 

 

Tout à fait à gauche du tableau, on voit un groupe de femmes, d'hommes et d'enfants.

Tout à fait à droite, on voit Luther dans sa chaire, Bible ouverte, qui montre du doigt quelque chose.

Ce quelque chose, qui occupe tout le centre du tableau, c'est Christ crucifié.

Voilà ce qu'a été la Réforme, remettre Christ au cœur de la vie de l'Eglise et des croyants !

Depuis trop de siècles, l'Eglise avait été contaminée par la corruption, l'immoralité et les superstitions.

Depuis trop de siècles, le message fondamental de notre foi, le pardon complet offert à ceux qui croient en Jésus avait été obscurci ou déformé au profit d'une religion des œuvres !

Mais Dieu a permis que sa Parole droitement prêchée retrouve toute sa place et que la Vérité soit à nouveau annoncée pour le grand réconfort des âmes troublées.

La Réforme, n'a jamais voulu être une rupture, et encore moins une révolution !

La Réforme ressemblerait à une sorte de vieux chapeau aplati, il faut lui redonner sa forme !

C'est ce que Luther a voulu faire pour l'Eglise : la ramener à la source biblique, éliminer les déformations et reprendre une droite ligne.

C'est ce que ne comprend pas un certain protestantisme où sous prétexte que "l'église de la Réforme doit toujours se réformer" a depuis longtemps abandonné la foi véritable pour tomber dans le relativisme doctrinal et moral, quand ce n'est pas dans l'apostasie pure et simple !

"l'église de la Réforme doit toujours se réformer", c'est vrai, mais cette réforme doit se faire selon la Bible, reconnue comme source suprême d'autorité et non pas selon les diktats d'un rationalisme et d'un humanisme laïc destructeurs !

Jésus nous dit en Matthieu 10.34 "je ne suis pas venu apporter la paix sur la terre, mais le glaive".

Paroles en apparence choquante quel que peu, mais Christ a toujours été clair :

Son Message, que l'on ne se méprenne jamais à ce sujet, provoque et provequera la division entre ceux qui l'acceptent et ceux qui le rejettent.

Voilà pourquoi, lorsque l'Evangile est fidèlement prêché, il y a conflit.

Conflit entre Luther et le Pape. Conflit entre Calvin et les Libertins. Conflit entre les croyants et les autres. Conflit entre la vie et la mort. Conflit entre la vérité de l'Evangile et l'erreur.

L'état de l'Eglise en Occident, le faible nombre de chrétiens authentiques peut parfois nous décourager.

Quand c'est le cas, repentons-nous, car alors nous avons jugé le Royaume de Dieu selon les critères des hommes.

Le Royaume de Dieu se trouve dans la petitesse et l'humilité, pas dans les bâtiments somptueux et les budgets de plusieurs millions !


Repentons-nous mais réjouissons-nous aussi.  

Car la Réforme, en remettant la Bible au centre, nous a permis d'entendre la merveilleuse Nouvelle de l'Amour de Dieu pour nous.

Dans cette vie souvent si impitoyable, vous savez que vous pouvez vous approcher d'un Dieu Plein de Grâce, qui n'exige rien de vous.

Dans le Royaume de Dieu, il y de la place pour tous ceux qui croient !

Voilà la Bonne Nouvelle que la Réforme a retrouvé dans les pages de la Bible qu'elle a rendue au peuple !

Voilà la Bonne Nouvelle qui est le cœur de la foi de l'Eglise fidèle !

Voilà la Bonne Nouvelle que le Seigneur nous demande d'aller annoncer à tous ceux qui, aujourd'hui, chez nous, se retrouvent dans des ténèbres spirituelles encore plus grandes que celles du Moyen-Age !

Alors armons-nous, sachons utiliser l'épée de l'Esprit, la Sainte Bible, venons souvent à la Table Sainte nous nourrir du corps et du sang du Sauveur.

C'est Lui qui mène son Eglise et nous assure de Son Aide et Soutien.

 

 

 

Eglise Protestante & Luthérienne du Poitou

Bible (56)

Eglise Luthérienne Poitou

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Source :  Blog Luthérien du PoitouEglise Luthérienne Poitou

 

 

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25 octobre 2014 6 25 /10 /octobre /2014 17:47
Christ, une expiation Parfaite par Charles Spurgeon,(Suite&fin)

Croix Huguenote

  Christ, une expiation Parfaite

(Suite 3ème Partie & fin)

 

Elle se mesure par l’étendue de Son Dessein

 

 

Il donna Sa Vie « comme la rançon de beaucoup ».

 

L’on reproche aux calvinistes de limiter l’expiation de Christ car, pour eux, Jésus n’a pas satisfait à la Justice de Dieu pour tous les hommes.

 

En fait, leurs opposants imposent des limites à l’expiation car, que veulent ils dire par :

 

« Christ est mort pour tous les hommes ? »

 

Mourut Il pour assurer le salut de tous les hommes ?

 

« Non, répondent ils, sinon tous seraient sauvés. »

 

Mourut Il alors pour garantir le salut ne serait ce que d’un seul homme ?

 

Une fois encore, il leur faut répondre par la négative s’ils veulent être conséquent.

 

« Non, mais Christ est mort afin que n’importe qui puisse être sauvé si…. », puis suivent certaines conditions.

 

Le salut dépend donc de quelque chose subséquent à la mort de Christ.

 

Evidemment, ces gens affirment bien souvent qu’un homme peut perdre son salut, même après avoir reçu le pardon de ses péchés.

 

Dites moi qui limite la Mort de Christ ?

 

En revanche, j’affirme que Christ mourut de façon à assurer avec une absolue certitude le salut d’une multitude d’hommes que nul ne peut compter.

 

Par Sa Mort, cette multitude n’a pas seulement une possibilité de parvenir au salut, mais elle est réellement sauvée et doit l’être infailliblement !

 

Je n’échangerai jamais cette conception de l’expiation pour l’autre.

 

Je sais qu’il en a plus d’un riant et se moquant en lisant ce que j’affirme, mais voici à quoi ressemble l’expiation universelle hypothétique.

 

Il s’agit d’un pont, large comme la planète qui s’arrête à mi-chemin du fleuve.

 

Cette expiation générale ne garantit le salut de personne.

 

Quant à moi, je préfère poser le pied sur la plus étroite des passerelles, pourvu qu’elle atteigne l’autre rive !

 

Il de mon devoir, paraît il, de dire que tous les hommes ont été rachetés car l’Ecriture l’affirme :

 

« Jésus Christ… s’est donné Lui-même en rançon pour tous. »

 

Voici, à première vue, un argument de taille, même en faveur de l’expiation universelle.

 

Cependant, je lis également :

 

« Le monde est allé après Lui. » 

 

Le monde entier suivit il Christ ?

 

« Tout le pays de Judée (nota Refuge Protestant : et non « palestine») et tous les habitant de Jérusalem se rendaient auprès de Lui ».

 

Tous sans exception se faisaient ils baptiser dans le Jourdain ?

 

« Nous savons que nous sommes de Dieu, et que le monde entier est sous la puissance du malin. »

 

S’agit il ici de chaque individu ?

 

Si oui, pourquoi certains sont ils « de Dieu » ?

 

L’Ecriture utilise ces mots « monde » et « tous » de sept ou huit  sens différents mais très rarement pour signifier chaque individu sans exception.

 

Ils veulent plutôt dire que Christ racheta des personnes dans le monde entier sans distinction : Juifs et païens, grecs et barbares, riches et pauvres.

 

La rédemption ne se limite nullement à une seule catégorie.

 

Mais, laissons la controverse car peut être vous posez vous la question :

 

Christ est Il mort pour moi ?

 

Ami(e), avez-vous besoin d’un Sauveur ?

 

Avez-vous en ce moment conscience de votre péché ?

 

Le Saint Esprit vous A-t-il enseigné que vous étiez perdu(e) ?

 

Oui ?

 

Alors, Christ est mort pour vous et vous serez sauvé(e).

 

Etes vous vraiment conscient(e) de ne disposer d’aucun espoir en dehors de Christ ?

 

Comprenez vous que vous ne pouvez satisfaire à la Justice de Dieu ?

 

Avez-vous abandonné(e) toute confiance en vous-même ?

 

Pouvez vous dire du fond de votre cœur :

 

« Seigneur, sauve moi, sinon je péris » ?

 

Alors Christ est mort pour vous.

 

Mais vous qui dites :

 

« Je vais au ciel car j’ai fais tout ce que j’ai pu », rappelez vous ces paroles de Jésus :

 

« Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs. »

 

Tant que vous demeurerez dans cet état, je n’ai aucune expiation à vous proclamer.

 

Mais, si vous vous sentez coupable, malheureu(se)x, conscient(e) de votre culpabilité, si vous voyez Christ comme le Seul Sauveur, non seulement pouvez vous être sauvé mais vous le serez !

 

Venez vous, dépouillé(e) de tout sauf de l’espérance en Christ ?

 

Acceptez vous de venir à Lui les mains vides et de n’être rien pour qu’Il soit tout ?

 

Levez alors les yeux et dites Lui :

 

« Agneau de Dieu Béni ! Tu souffris pour moi, Tes Meurtrissures me guérissent et Tes Souffrances m’apportent le Pardon. »

 

Voyez donc quelle paix votre esprit reçoit !

 

Dieu ne punira jamais deux fois le même péché ; Il l’a fait en Christ, Il ne le fera jamais sur vous.

 

Si vous croyez en Christ, approchez vous aujourd’hui du Trône de Dieu.

 

« Es tu coupable ? », vous demande t Il.

 

« Oui, répondez vous, mais Ta Justice et Ton Amour me protègent du châtiment de mon péché car Tu as déjà puni Christ. Comment pourrait Tu être Juste, comment serais Tu Dieu, si Tu punissais et le coupable et le substitut ? »

 

Christ est mort pour vous ?

 

Je peux seulement vous répondre :

 

« C’est une Parole Certaine et entièrement Digne d’être reçue, que Jésus Christ est venu dans le monde pour sauver des pécheurs. »

 

Je vous invite à croire que Jésus Christ est mort pour vous comme Il est mort pour moi parce que vous êtes un pécheur.

 

Je ne parle pas du « pécheur de complaisance » mais de celle ou celui qui ressent ses péchés, s’en affligeant et aspire au Pardon.

 

Je vous exhorte de vous en remettre à ce Rocher Inébranlable et à trouver votre sécurité éternelle dans le Seigneur Jésus Christ.

 

Amen,

 

spurgeon rdc8

Charles Haddon Spurgeon,

Pasteur Baptiste Réformé

 

 

Bible (56)

Croix Huguenote

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5 octobre 2014 7 05 /10 /octobre /2014 13:17
Sauvé(e)s par Grâce

“Sauvé(e)s par Grâce”, tel est, ami(e)s, le titre du message présenté.

 

En effet, les hommes et femmes qui savent que Dieu n’est pas une simple idée ou une vague notion, mais bel et bien une Personne Eternelle et Toute Puissante, se posent de tous temps la question de savoir comment avoir accès à ce Dieu parfait et juste.

 

Comment se justifier devant Lui ?

 

Est-il pensable, après le seuil de la mort, de se tenir devant le Juge Suprême et de Lui dire :

 

“Voici, ô Dieu, ce que j’ai fait de ma vie, voici toutes mes oeuvres; tu as bien des raisons de m’accepter en Ta sainte présence, car j’ai bien mérité une vie de communion éternelle avec Toi”.  

 

Quel est l’insensé qui oserait parler de la sorte devant Dieu ?

 

Au verset 18 du premier chapitre de la lettre de Paul aux chrétiens de Rome, nous lisons :

 

“Du haut du ciel, Dieu manifeste sa colère contre les hommes qui ne l’honorent pas et ne respectent pas sa volonté. Ils étouffent ainsi la vérité par leur malhonnêteté”.

 

Et plus loin, au chapitre deux, Paul s’adresse à ceux qui pensent qu’ils sont meilleurs que les autres, et les condamnent avec une bonne conscience complètement hors de propos :

 

“Toi donc, écrit-il, qui que tu sois, qui condamnes ces comportements, tu n’as donc aucune excuse, car en jugeant les autres, tu te condamnes toi-même, puisque toi qui les juges, tu te conduis comme eux. Or, nous savons que le jugement de Dieu contre ceux qui agissent ainsi, est conforme à la vérité. T’imaginerais-tu, toi qui juges ceux qui commettent de tels actes, et qui te comportes comme eux, que tu vas échapper à la condamnation divine ? Ou alors, méprises-tu les trésors de bonté, de patience et de générosité déployés par Dieu, sans te rendre compte que sa bonté veut t’amener à changer de vie ? Par ton entêtement et ton refus de changer ta manière de vivre, tu te prépares un châtiment d’autant plus grand pour le jour où se manifesteront la colère et le juste jugement de Dieu. Ce jour-là, il donnera à chacun ce que lui auront valu ses actes. Ceux qui, en pratiquant le bien avec persévérance, cherchent l’approbation de Dieu, l’honneur et l’immortalité, recevront de lui la vie éternelle. Mais, à ceux qui, par esprit de contestation, repoussent la vérité et cèdent à l’injustice, Dieu réserve sa colère et sa fureur. Oui, la souffrance et l’angoisse attendent tout homme qui pratique le mal, d’abord le Juif et aussi le non-Juif. Mais l’approbation de Dieu, l’honneur et la paix seront accordés à celui qui pratique le bien, quel qu’il soit, d’abord le Juif et aussi le non-Juif, car Dieu ne fait pas de favoritisme.”

 

Il est bien vrai que Paul, dans ce passage de la lettre aux Romains, dit que Dieu donnera à chacun ce que lui auront valu ses actes: ceux qui auront pratiqué le bien avec persévérance recevront de Lui la vie éternelle.

 

Mais, encore une fois, qui pourrait se targuer devant Dieu d’avoir pratiqué le bien avec persévérance ?

 

Un peu plus loin dans la même lettre aux Romains, Paul dit on ne peut plus clairement :

 

“Il n’y a pas de distinction: tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu.”

 

Autrement dit, que l’on ait été éduqué dans la connaissance des commandements de Dieu ou non, personne ne peut prétendre y avoir obéi de manière telle que Dieu en soit satisfait.

 

Car la nature humaine est tout simplement entachée de péché, c’est-à-dire séparée de Dieu par une désobéissance volontaire, et incapable en elle-même de Lui plaire.

 

En fait, connaître Sa loi, dit Paul, revient à connaître notre propre incapacité à Lui obéir :

 

la Loi de Dieu, si Pure et si Parfaite, et qui reflète la Perfection et la Sainteté mêmes de Dieu, nous révèle notre condition misérable devant Dieu.

 

Elle nous accuse devant Lui.

 

Alors, revenons à notre question initiale :

 

Comment nous justifier devant Lui au jour du Jugement ?

 

Paul, l’apôtre du Seigneur, inspiré par l’Esprit même de Dieu, nous donne la réponse dans cette phrase cruciale de sa lettre aux Romains que nous avons citée partiellement :

 

“Tous ont péché, en effet, et sont privés de la glorieuse présence de Dieu, et ils sont déclarés justes par sa grâce ; c’est un don que Dieu leur fait par le moyen de la délivrance apportée par Jésus-Christ.”

 

Pour la Bible, ami(e)s, nous sommes justifiés devant Dieu, c’est-à-dire rendus justes et acceptables devant Lui, non par ce que nous pourrions faire, mais par Le Don Gratuit que Dieu nous accorde :

 

La délivrance d’une condamnation qui pèse sur nous, délivrance apportée par Jésus-Christ.

 

A l’angoisse du Jugement divin peut donc succéder une joie ineffable, celle de savoir que Dieu est Celui qui nous sauve.

 

“Sauveur”, c’est d’ailleurs ce que le nom “Jésus” signifie en hébreu.

 

Jésus-Christ, en portant sur lui la condamnation et le châtiment que nous aurions dû porter, nous libère de la Colère Divine ; Il nous réconcilie parfaitement avec Dieu, le Père qui l’a envoyé sur terre pour cette mission de salut.

 

Et c’est par une foi sincère que nous pouvons nous approprier tous les bienfaits que cette Libération nous procure.

 

Une foi sincère, c’est-à-dire une confiance inébranlable que Dieu a bien accompli cet acte pour notre compte, car c’est ce qu’Il avait promis de faire, et Il est Fidèle.

 

Mais alors, cela signifie-t-il que ce que nous faisons, la manière dont nous nous comportons dans la vie, n’a strictement aucune importance devant Dieu ?

 

Pas du tout.

 

Car lorsque Dieu sauve, Il le fait radicalement : Il fortifie la foi de Ses enfants et leur fait porter des fruits qui Lui sont agréables.

 

Nos oeuvres bonnes deviennent le signe d’une foi vivante, elles sont accomplies non par nos propres forces, mais parce que le Saint Esprit de Dieu, qui vit désormais en nous, nous les fait accomplir.

 

Lisons encore ce que dit Paul au verset 10 du deuxième chapitre de sa lettre aux Éphésiens :

 

“Ce que nous sommes, nous le devons à Dieu; car par notre union avec le Christ, Dieu nous a créés pour une vie riche d’oeuvres bonnes qu’Il a préparées à l’avance afin que nous les accomplissions.”

 

Une autre traduction de la Bible en français l’exprime de la manière suivante :

 

“Car nous sommes son ouvrage, nous avons été créés en Christ-Jésus pour des oeuvres bonnes que Dieu a préparées d’avance, afin que nous les pratiquions.”

 

Il nous faut donc bien comprendre la place des oeuvres bonnes dans notre vie :

 

Témoignage de notre vie nouvelle en Jésus-Christ, elles démontrent qu’une foi vivante nous habite, et que notre vie est désormais caractérisée par la reconnaissance et l’obéissance aux commandements de Dieu.

 

Mais nous ne pouvons en aucun cas nous vanter de nos oeuvres, comme si elles étaient la cause de notre salut.

 

C’est ce que Paul a dit juste aux versets 8 et 9 du même chapitre de sa lettre aux Éphésiens :

 

“C’est par la grâce en effet que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est point par les oeuvres, afin que personne ne se glorifie.”

 

Car si Jésus-Christ, le Fils de Dieu devenu homme, était venu habiter au milieu de nous pour nous dire que nous devons par nos propres oeuvres être aussi parfaits qu’Il l’est, Lui, alors nous n’aurions que des raisons pour être désespérés.

 

Comment en effet approcher, même de loin, la perfection qu’Il a démontré durant sa vie terrestre ?

 

Pourrions-nous accomplir les miracles qu’Il a accomplis ?

 

Pourrions nous faire preuve de l’amour envers le prochain dont Il a fait preuve ?

 

Pourrions-nous parler avec la même sagesse divine que la Sienne ?

 

Mais Jésus Lui-même n’a pas dit que notre salut dépendait de nos propres forces, au contraire, dans ce passage très célèbre de l’Évangile selon Jean, chapitre 3 verset 16, Il dit que c’est l’Amour de Dieu qui nous sauve, et rien d’autre :

 

“Car Dieu a tant aimé le monde qu’Il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en Lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle.”

 

Lisons maintenant ensemble ce que dit le catéchisme de Heidelberg sur les oeuvres bonnes que nous devons accomplir.

 

La question 86 du catéchisme de Heidelberg inaugure la troisième partie de cette instruction chrétienne, modelée sur la lettre de Paul aux Romains :

 

Question : Puisque nous sommes délivrés de notre misère par la grâce du Christ, sans aucun mérite de notre part, pourquoi devons-nous faire des oeuvres bonnes ?

 

Réponse : Parce que le Christ, après nous avoir rachetés par son sang, nous renouvelle aussi par son Saint-Esprit à son image, afin que nous montrions à Dieu, par toute notre vie, notre reconnaissance pour ses bienfaits et qu’ainsi nous le glorifions ; ensuite, afin que nous puissions aussi être nous-mêmes assurés de notre foi par les fruits qu’elle porte, et que par la sainteté de notre vie, nos prochains soient gagnés à Jésus-Christ.

 

Le catéchisme de Heidelberg nous donne donc trois raisons pour lesquelles notre salut par Grâce, et non par nos propres oeuvres, doit justement nous inciter à accomplir de telles oeuvres :

 

d’abord, comme nous l’avons vu tout à l’heure, de telles oeuvres manifestent clairement notre reconnaissance envers Dieu pour le salut qu’Il nous a offert gratuitement.

 

Elles sont aussi le signe de notre renouvellement intérieur à Son image, renouvellement effectué par le Saint Esprit.

 

Dieu est glorifié par nos oeuvres.

 

Ensuite, notre foi, qui grandit et se fortifie de jour en jour, toujours par l’action du Saint Esprit, se trouve confirmée par les oeuvres qu’elle suscite :

 

En voyant les fruits qu’elle porte, nous sentons que notre foi est bien réelle et vivante, et nous pouvons nous réjouir de ce que nous voyons l’Esprit de Dieu à l’oeuvre en nous.

 

Et enfin, nos oeuvres sont un témoignage de l’amour de Dieu vis-à-vis du monde : en voyant nos oeuvres bonnes, notre prochain est amené à connaître la Puissance et l’Amour de Dieu, et il peut être gagné à Jésus-Christ par ce puissant témoignage.

 

Même si nous nous sentons faibles, et voyons bien que nos meilleures oeuvres demeurent imparfaites, Dieu, dans Sa patience et Son Amour, s’en sert pour amener les incroyants à la connaissance de Son Nom Glorieux.

 

Nos oeuvres deviennent un instrument puissant d’évangélisation.

 

Terminons ce message en citant quatre passages de la seconde partie de la Bible qui confirment cet enseignement du catéchisme :

Dans I Corinthiens 6, versets 19 et 20, Paul écrit :

“Car vous avez été rachetés à grand prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps et dans votre esprit qui appartiennent à Dieu”.

Dans le sermon sur la montagne, en Matthieu 5, verset 16, Jésus dit à la foule venue écouter son enseignement sur la montagne :

“Que votre lumière brille ainsi devant les hommes, afin qu’ils voient vos oeuvres bonnes, et glorifient votre père qui est dans les cieux.”

Et, plus loin, Jésus ajoute encore :

“Tout bon arbre porte de bons fruits, mais le mauvais arbre produit de mauvais fruits.”

Enfin, dans sa première lettre, chapitre 2 verset 12, l’apôtre Pierre écrit :

“Au milieu des païens, ayez une bonne conduite, afin que là où ils vous calomnient comme faisant le mal, ils voient vos oeuvres bonnes, et glorifient Dieu au jour de sa visite.”

Amen,

 

 

 

Foi & Vie Réformées,

foi & vie réformée

 

Bible (56)

Croix Huguenote

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Source : Foi et Vie Réformées (Adaptation texte pour Refuge Protestant)

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9 mars 2014 7 09 /03 /mars /2014 10:19
La prière secrète et sa récompense publique d'Ernest Dhombres(1ère partie)

(Par Ernest Dhombres)

 

Toi, quand tu pries, entre dans ton cabinet, ta chambre et ayant fermé la porte, prie ton Père qui est dans ce lieu secret, et Ton Père, qui te voit dans le secret, te récompensera, publiquement. (Matthieu 6.6) 

 

 

Dans les paroles de notre texte, Jésus-Christ, préoccupé des erreurs du légalisme froid,  répandues comme des miasmes impures dans l'atmosphère de son temps, a voulu, avant tout, flétrir cette piété tout extérieure, cette dévotion formaliste qui s'affiche, s'étale, avide du regard des hommes plus que du regard de Dieu et qui n'est que le pompeux déploiement du néant.

 

Mais les paroles de Notre Sauveur ont aussi une portée positive : Il prescrit le recueillement, la prière secrète ; Il institue le culte individuel ; Il nous invite à dresser en l'honneur de Dieu, au-delà de l'autel des adorations publiques, au-delà de l'autel du foyer domestique, un autel solitaire dans le fond même du cœur et de la vie.

 

C'est dans ce sens que nous entendrons et développerons la parole de Jésus-Christ montrant d'abord la nécessité du recueillement et de l'adoration individuelle, ensuite la récompense publique que le Seigneur réserve à la prière secrète.
 

Tout tend, de nos jours surtout, à nous répandre au dehors.

 

A d'autres époques, il y avait place pour les longues méditations, pour l'étude de soi-même et pour la recherche des choses d'en haut.

 

Mais aujourd'hui, il y a comme une universelle conspiration contre la vie intérieure.

 

Le mouvement de la vie est si rapide et si intense, la sphère de chacun de nous, depuis le plus grand jusqu'au plus petit, s'est tellement agrandie et compliquée, qu'en vérité, tout nous distrait, tout nous dissipe, tout nous disperse, tout travaille à nous faire sortir de nous-mêmes, comme cette force du monde matériel qui tend à projeter les corps hors de leur centre ; et lorsque, dans de trop rares instants, nous rentrons dans notre for intérieur, le retentissement du dehors nous poursuit jusque dans la solitude, et notre repos lui-même n'est que le reflet de nos agitations.

 

Il y a là un sérieux péril.

 

Et s'il ne se produisait pas une réaction énergique et continue contre cette tendance, comme dans le monde physique une autre force que celle qui nous éloigne de nous-mêmes ne venait pas nous y ramener, -- en vérité, il y aurait de quoi regretter tout le mouvement de la civilisation contemporaine ; car nous l'aurions payé bien cher, nous l'aurions payé au prix de la véritable dignité, de la véritable valeur de la vie humaine.

 

En effet du sein de cette agitation permanente, on touche à tout et l'on n'embrasse rien.

 

On jette et on épargne, pour ainsi dire, son être moral en mille directions, au lieu de se concentrer en un courant unique et puissant.

 

L'individualité, ce secret de la force, ce ressort des caractères, va s'usant et s'affaiblissant ; on ne pense plus par soi-même, on n'est plus que le servile copiste de ce qui se dit ou se fait autour de nous, et l'on ressemble, comme on l'a justement observé, à ces monnaies banales dont l'empreinte s'efface dans une circulation incessante.

 

En un mot, on est emporté dans le tourbillon, on s'agite, on se travaille, mais on ne vit pas.

 

Quels sont les hommes qui ont vécu ?

 

Ce sont ceux qui ont eu une pensée, une volonté, un but déterminés.

 

Ceux-là se sont repliés sur eux-mêmes, comme dans une forteresse bien armée et bien approvisionnée.

 

De là ils se sont jetés dans la mêlée humaine avec un dessein arrêté, avec une idée, un sentiment, une passion qui les possédait, exerçant l'influence au lieu de la subir, dominant les circonstances au lieu de se laisser dominer par elles.

 

Ces hommes-là seuls ont vécu.

 

Ainsi donc, même à un point de vue purement humain, il faut que la réflexion précède et prépare l'action, il faut que la vie intérieure soit la source féconde de la vie extérieure.

 

A combien plus forte raison pour la vie chrétienne, pour la vie spirituelle, qui, si elle doit se déployer au dehors en activité, en fruits, en œuvres, doit, avant tout, naître et se former au dedans ;

 

-- pour la vie spirituelle, que le monde non seulement ne crée point, mais tend sans cesse à affaiblir et à détruire

 

-- pour la vie spirituelle, plante céleste et délicate que l'Esprit seul peut faire germer et fleurir en nous !

 

Ce n'est que dans le recueillement et la prière solitaire, que nous pouvons rentrer en nous-mêmes, et arriver à cette sincérité absolue, à cette situation vraie vis-à-vis de nous-même et vis-à-vis de Dieu, qui est le premier pas vers le royaume des cieux.

 

Là seulement, loin de la fascination du monde visible, le monde invisible et Dieu descendent vers nous et nous montons vers eux.

 

Là seulement s'éprouvent les saintes douleurs de la repentance, et les saintes joies du pardon.

 

Là seulement, tout intermédiaire, tout obstacle étant supprimé entre nous et Dieu, nous pouvons goûter le don céleste et les puissances du siècle à venir.

 

Si nous voulons vivre de la vie cachée avec Christ en Dieu, sachons nous ménager, au milieu même de la vie la plus occupée, des heures de recueillement et de retraite.

 

Ma Soeur, mon Frère, entre dans ton cabinet, ta chambre, fermes-en la porte à toute distraction du dehors, et là, prie ton Père : prie ton Père !

 

Voilà la différence entre l'homme simplement sérieux et le chrétien.

 

Le premier réfléchit, médite et se recueille.

 

Le second réfléchit, médite, se recueille...mais il prie !

 

Après s'être recueilli, il se tourne vers Dieu, il Le cherche, il s'appuie sur Lui, il implore Sa Lumière et Sa force.

 

Sa solitude est une auguste société avec le Père des esprits : son monologue est un dialogue entre l'enfant de la poudre et le Dieu des cieux !

 

Et quelle ressource religieuse, pourrait remplacer cet ineffable commerce entre l'âme et son Dieu ?

 

Ce malade, dont les jours sont sans repos et les nuits sans sommeil, à qui confiera-t-il ses douleurs, ses faiblesses, ses découragements, ses longs ennuis ?

 

A qui portera-t-il sa plainte monotone -- si ce n'est à ce Pasteur d'Israël qui ne sommeille jamais, qui ne sera jamais fatigué de l'entendre et auquel il peut dire comme David :

 

Tu enverras ta gratuité durant le jour et ton cantique sera avec moi durant la nuit ? 

 

Cet homme en perplexité, appelé à prendre une décision qui engage son avenir, celui des siens et la gloire de Dieu elle-même, et qui n'aperçoit pas sa route...à qui demanderait-il la lumière et la force, si ce n'est à Celui pour qui l'inconnu est connu, les ténèbres lumière, l'avenir présent, et qui le soutient par ces paroles consolantes :

 

Le cœur de l'homme délibère de sa voie, mais Dieu conduit ses pas. Je te rendrai avisé, je t'enseignerai le chemin que tes pas doivent tenir ?

 

Et cette âme froissée, n'ayant personne à qui s'ouvrir ici-bas, enlevez-lui ces confidences qu'elle peut faire à ce Souverain Sacrificateur, qui a été tenté comme nous en toutes choses, et vous lui aurez enlevé ce qui lui donne encore la force de vivre !

 

Mais ce sont là ce qu'on pourrait appeler, les solennités du culte individuel, car il a ses grands jours comme le culte public et le culte domestique...

 

Mais quoi ! ô mon âme, te faudra-t-il la pression de circonstances exceptionnelles pour te rapprocher de Dieu et t'amener à ses pieds ?

 

Quoi ! Ne pourras-tu, sans occasion impérieuse, te tourner vers Lui, comme la fleur cherche le soleil, ou l'enfant le sein de sa mère ?

 

Et, s'il faut absolument des dons pour te révéler le Donateur suprême, n'en tombe-t-il pas sur ton sentier, chaque jour, une rosée assez abondante, pour que, comme la rosée des campagnes, descendue du ciel, elle remonte au ciel, et qu'elle entretienne  au fond de ton cœur une adoration permanente ?

 

Aussi les saints hommes de Dieu de tous les temps, ont-ils uni aux prières avec leurs frères, aux prières de circonstance, la prière habituelle et personnelle.

 

Si un Abraham intercède en des jours solennels pour Sodome et Gomorrhe, si partout où il dresse sa tente, il dresse avec les siens un autel au Seigneur, il cherche, seul, la présence de Dieu sous les chênes de Mamré.

 

Si un David invoque son Dieu avec une ferveur redoublée aux jours de son crime et de son repentir auprès de la couche où meurt son jeune enfant, à la veille d'une bataille...que sont la plupart de ses psaumes, si ce n'est l'expression, et comme l'épanchement de ses prières solitaires et permanentes ?

 

Si un Daniel, aux approches de la délivrance de son peuple, cherche à faire requête avec le jeûne, le sac et la cendre, nous le voyons à Babylone prier régulièrement trois fois par jour en ouvrant ses fenêtres du côté de Jérusalem.

 

Parlerai-je de saint Paul, nous laissant voir dans ses Épîtres la trace si marquée de ces prières presqu'incessantes, dans lesquelles il fait continuellement mention de ses frères de Rome, de Corinthe, de Philippes, d'Éphèse -- ou de saint Pierre, rendant à Dieu son culte matinal sur la terrasse de Joppe, entre l'infini de la mer et l'infini des cieux ?

 

(Suite 2ème partie ) La prière secrète et sa récompense publique par Ernest Dhombres

 

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Croix Huguenote

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9 mars 2014 7 09 /03 /mars /2014 10:17
La prière secrète et sa récompense publique d'Ernest Dhombres (2ème partie)

Toi, quand tu pries, entre dans ton cabinet, ta chambre et ayant fermé la porte, prie Ton Père qui est dans ce lieu secret, et Ton Père, qui te voit dans le secret, te récompensera, publiquement. (Matthieu 6.6)  (Suite 1ère Partie)


 

Après les serviteurs, parlerai-je du Maître Lui-même ?

 

Voyez, le soir est venu, les ombres de la nuit enveloppent les plaines et les monts de Galilée.

 

Jésus s'est dépensé, de l'aube du jour à son déclin, dans le soulagement de toutes les misères.

 

Va-t-Il chercher un lieu où reposer sa tête fatiguée ?

 

Non, mes frères, Il monte sur la montagne et Il prie ! Il prie !

 

O profondeur, ô mystère de la prière du Fils !

 

Mais, si cette prière Lui est nécessaire, que sera-ce donc pour nous ?...

 

Et cependant, qu'ils sont rares ceux qui se recueillent et qui prient  réellement !

 

Dès les premiers moments du jour, l'activité terrestre nous saisit comme une proie : affaires ou plaisirs, soucis de toute sorte, courses, visites, lectures, conversations, s'emparent de nous et dévorent toutes nos heures, jusqu'au moment où l'esprit et le corps épuisés se laissent tomber dans un lourd sommeil.

 

Et l'on recommence le lendemain cette vie haletante, sans recueillement et sans prière.

 

Dans l'Église, même prédominance, croissante et abusive, de la vie, extérieure sur la vie intérieure !

 

On s'empresse aux prédications, plus désireux d'entendre une parole éloquente que d'édifier son âme, on court de réunion en réunion, de comité en comité, on s'occupe avec un intérêt souvent superficiel d'une foule d'œuvres chrétiennes, on prend une part légitime sans doute mais périlleuse aux grandes luttes actuelles...

 

Mais où sont les âmes qui cherchent et cultivent la présence de Dieu ?

 

Où sont les Marie assises aux pieds de Jésus-Christ, écoutant sa parole ?

 

Où sont les Moïse, les Aaron et les Hur, priant sur la montagne, tandis que Josué croise le fer dans la plaine ?

 

Et ne sont-ce pas ceux qui sont le plus engagés dans la mêlée brûlante qui doivent le plus prier, pour qu'il leur soit donné de combattre avec les seules armes de Dieu : la vérité et la charité ?

 

Hélas ! Le Seigneur ne pourrait-Il pas dire aux chrétiens de nos jours :

 

Est-il possible que vous n'ayez pu veiller une heure avec moi ?...

 

Il faut reprendre au monde et rendre au Seigneur cette heure sainte !

 

Il faut comprendre enfin que rien ici-bas ne peut remplacer ce tête-à-tête de l'âme avec son Dieu : ni prédication, ni réunion intime, ni visite chrétienne, ni lecture édifiante !

 

Entre dans ton cabinet, ta chambre,  et, ayant fermé fa porte, prie ton Père qui est dans ce lieu secret.

 

Et le Seigneur ajoute :

 

Ton Père qui te voit dans le secret te récompensera publiquement.

 

C'est là, mes chers frères, ce qui me reste à vous dire.


Au flanc des Alpes, sous la voûte bleuâtre d'un glacier, dont les couches profondes résistent depuis des siècles à l'action des rayons du soleil, une source coule goutte à goutte.

 

L'onde obscure qu'elle épanche se précipite du haut de la montagne à travers les rochers et les précipices.

 

Elle parcourt une longue vallée, fleuve étroit et fangeux encore.

 

Elle rencontre un lac où elle se purifie et semble s'endormir.

 

Elle en ressort, fleuve majestueux et d'un limpide azur, baignant sur son passage de vastes cités ou d'humbles hameaux.

 

Et tandis qu'une faible portion de ses eaux fertilise mille jardins, alimente mille industries, le fleuve porte entre ses larges rives des barques légères ou de pesants navires, jusqu'à ce qu'enfin il se perde par mille bras dans la vaste mer, après avoir été sur tout son parcours un agent puissant de circulation, de fécondité et de vie.
 

Mais d'où vient le fleuve aux nappes abondantes ?

 

N'est-ce pas de la source cachée dans les cavernes du glacier ?

 

Que la source vienne à tarir et le fleuve s'arrête entre ses rives désolées.

 

Nous l’avons compris, la source, c'est la prière secrète, alimentée sans cesse par les eaux du ciel.

 

-- Le fleuve, ce sont les bénédictions visibles et publiques, attirées par cette prière et manifestées dans la vie du chrétien.

 

N'avons nous jamais admiré, chez cette femme chrétienne, le calme supérieur avec lequel elle traverse les difficultés, les peines, les tentations, les écueils de chaque journée ?

 

Forte et sereine, elle sait se garder de toute domination, de toute violence et faire régner dans son intérieur, en même temps que l'ordre et le travail, je ne sais quelle atmosphère de paix solide et bien fondée.

 

Elle fait du bien à son mari tous les jours de sa vie et jamais du mal.

 

Elle élève ses enfants dans la crainte de Dieu, dans la soumission et le respect envers leur père et leur mère.

 

Elle se livre au dehors et au dedans à une activité prodigieuse, mais sans agitation et sans fièvre.

 

On vient vers elle, et à la vue de cet intérieur si bien ordonné, de ces devoirs si bien remplis, on se fait du bien à l'âme, et on se demande avec envie,le secret de tant d'énergie et de sérénité.

 

-- Celle-ci est bien faible peut-être, délicate, maladive, et on dirait à la vue de son fardeau : il est plus grand qu'elle ne peut le porter.

 

Mais elle le porte cependant ; peu à peu les difficultés se dénouent, les montagnes s'aplanissent ; elle fait dans l'infirmité ce que tant d'autres ne font pas dans la force.

 

Dans sa maison, elle surveille, dirige et charme son intérieur ; au dehors même, elle s'occupe avec une sympathie ingénieuse et efficace du pauvre, du malade, de l'affligé.

 

Quel est donc son secret, dites-vous ?

 

Son secret, comme celui de sa compagne, plus forte mais non plus fidèle, c'est la prière solitaire.

 

L'une et l'autre, dès le matin, se sont approchées du Seigneur, elles ont cherché sa face, elles lui ont présenté leurs devoirs et leurs tentations, et c'est avec Lui qu'elles sont entrées dans la tâche et dans les périls de la journée.

 

-- Voilà leur secret, il n'y en a pas d'autre :

 

Prie ton Père qui voit dans le secret. Et ton Père qui voit dans le secret, te le rendra publiquement !

 

Regardons cet homme, ouvrier ou magistrat, se livrant à l'humble travail de l'atelier ou aux nobles occupations de la vie publique.

 

Que de difficultés, petites ou grande vont se rencontrer sur ses pas !

 

Que de tentations vont surgir !

 

Que d'occasions s'offriront à lui de s'enfler ou de s'abattre, de s'irriter contre les hommes et les choses !

 

Mais il reste calme, ferme, toujours fidèle à Dieu et à sa conscience.

 

Le succès ne l'éblouit point, l'épreuve ne le trouble point.

 

Dans les heures critiques et obscures, il voit son chemin et le suit sans hésiter.

 

Au foyer domestique comme dans la société de ses frères, il est pour ceux qui l'entourent un homme de bon conseil, une force et une lumière...

 

D'où lui vient donc cet esprit de sagesse et d'intelligence, de conseil et de force qui conduit tous ses pas, cette paix qu'il éprouve et qu'il communique, et ce secours qui ne lui manque jamais dans le temps convenable ?

 

-- D'en haut, par la prière.

 

Si nous pouvions suivre cet homme dans le secret, nous le verrions, dès le matin, cherchant dans la solitude la présence de Dieu, et s'entretenant avec lui face-à-face, nouveau Moïse, comme un ami avec son ami.

 

C'est là qu'il se prépare aux éventualités de chaque jour.

 

C'est là qu'il reçoit chaque jour de son Dieu ce mot consolateur :

 

Ma grâce te suffit !

 

Et il recueillera à toute heure les fruits de sa prière secrète :

 

Prie ton Père qui est dans ce lieu secret, et ton Père qui te voit dans le secret te le rendra publiquement !

 

Parfois, c'est sur un théâtre plus vaste qu'apparaissent les bénédictions de la prière solitaire ; et la publicité de la récompense est plus manifeste et plus éclatante.

 

Aux jours les plus difficiles de la guerre de l'Indépendance américaine, Washington, général improvisé, montrait un sang-froid et une supériorité militaire qui commandaient l'admiration.

 

Un observateur superficiel aurait pu attribuer ses succès à la seule prudence humaine, à l'intuition du génie, à cette exaltation patriotique qui fait sortir du sol des héros et des légions, ou au hasard des batailles.

 

Mais l'histoire raconte que, campé en un lieu qu'on appelait la Forge de la Vallée, Washington se dirigeait seul tous les matins vers un bouquet d'arbres à une certaine distance du camp.

 

Des officers eurent un jour la curiosité de le suivre.

 

O surprise le libérateur de l'Amérique fléchissait le genou devant l'Eternel des armées !

 

La prière, telle était donc l'inspiration de ce grand général, de ce grand citoyen !

 

(...) -- Et puis, souvenons nous des prières de Washington, souvenons nous des prières antérieures de ces Puritains qui ont fondé la république du Nouveau-Monde au cri de Dieu et liberté !

 

-- Et posons nous la questions si nous ne voyions pas là dans toute son étendue la réalisation de la promesse du Sauveur :

 

Prie ton Père qui est dans le lieu secret, et ton Père qui est dans le secret te le rendra publiquement !

 

Dans toute son étendue, ai-je dit ? Non.

 

Ici-bas nous n'apercevons que quelques-uns des effets de la prière.

 

Que sera-ce dans l'éternité ?

 

C'est là, quand tous les voiles seront levés, et quand tous les secrets seront découverts, quand les pleines clartés de la vue auront remplacé les obscures lueurs de la foi, c'est là qu'apparaîtront toutes les bénédictions de la prière solitaire.

 

Pauvre frère, malade ou infirme, condamné à une inaction douloureuse, qui ne peux plus travailler pour ce qui t'est le plus cher, l'avancement du règne de Dieu, tu crois peut-être que tu fatigues la terre d'un poids inutile et tu te demandes pourquoi le Seigneur te laisse encore ici-bas ?

 

Pourquoi, mon frère ?

 

Pour prier ! Pour te livrer au travail à genoux, comme l'appelait une femme chrétienne.

 

Prie pour ton âme, afin qu'il te soit donné de rendre jusqu'à la fin un bon témoignage.

 

Prie pour l'âme de ceux qui te sont chers. Prie pour ce cœur que la grâce de Dieu presse et qui ne se rend pas.

 

Prie pour cette intelligence égarée, qui en égare tant d'autres !

 

Prie, dans ces temps difficiles, pour l'Église et pour ses conducteurs ! Prie et ne te lasse point... et là-haut tu contempleras des fruits inattendus, merveilleux de tes prières !

 

Pasteur obscur d'une obscure paroisse, tu dis peut-être avec découragement : à d'autres les succès et les bénédictions, pour moi ma force est perdue, j'ai travaillé sans fruit...

 

Mais ton cabinet est un cabinet de prière.

 

C'est là que tu présentes sans cesse au Dieu de Jésus-Christ ton œuvre qui te semble stérile, et ton champ où ne blanchit aucune moisson.

 

Prie, mon frère, avec confiance ! Prie pour toi-même et pour ton troupeau !

 

Prie pour les serviteurs auxquels le Maître a confié des postes plus apparents, mais plus dangereux pour leur âme ! Prie avec persévérance et avec foi !

 

...Et le dernier jour dira peut-être que tu as plus fait par tes humbles prières pour le règne de Dieu, que le docteur plein de savoir, et que le prédicateur le plus distingué par son éloquence !

 

Chrétiens, ne serons-nous pas humiliés d'abord, et puis relevés par ces merveilleuses promesses ?

 

Ne voudrons-nous pas attirer par nos prières, sur nous, sur notre famille, sur l’Église, sur notre patrie, ces grâces sans nombre que Dieu nous cachera peut-être dans le temps, mais qu'il nous révélera dans l'Éternité ?

 

Ne voulons-nous pas, dès aujourd'hui et chaque jour, dérober à la tyrannie des affaires, au tourbillon de la vie extérieure, à l'inertie ou à la frivolité, une heure régulière pour le recueillement et l'adoration ?



Il se fit dans le ciel un silence d'environ une demi-heure, lisons-nous dans le livre de l'Apocalypse (1).

 

Ce silence est bien rare, a dit un chrétien dans le ciel des âmes.

 

Qu'il ne soit pas rare pour nous, mes bien-aimés frères !

 

Sachons faire silence pour écouter Dieu.

 

Et dans ce silence sacré, parle-nous, Seigneur ; fais plus, descends toi-même vers nous !

 

Et donne-nous de recueillir de cette communion assidue, pour nous, l’Eglise, l’entourage, grâce sur grâce pour le temps et pour l'éternité !



Amen.

Ernest Dhombres

Ernest Dhombres,

Pasteur Protestant Réformé

 

 



(1)
Apocalypse 8.1

 

Bible (134)

Croix Huguenote

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Charles Spurgeon

" J'avoue que je donnerais à peine un penny pour tout salut que je pourrais perdre. La vie éternelle est la chose dont nous avons besoin, la Vie de Dieu, qui ne peut jamais changer ou être enlevée de nous, et c'est ce qui est donné à toutes celles et ceux qui croient en Jésus Christ."

Car, lorsque que nous étions
encore sans force,
Christ, au temps marqué,
est mort pour des impies
 (Romains 5-6)

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  Une femme oublie-t-elle

l'enfant qu'elle allaite ?

... Quand elle l'oublierait,

Moi je ne t'oublierai point.

Voici, je t'ai gravée sur mes mains

Esaïe 49.16

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