"Puisque Dieu, par conséquent, nous justifie par la Médiation du Christ, Il nous Acquitte, non pas par l'aveu de notre innocence personnelle, mais par une imputation de la justice ; de sorte que nous, qui sommes injustes en nous-mêmes, sommes considérés comme Justes en Jésus Christ."
Pourquoi quelqu'un dirigerait-il son amour vers la Loi de Dieu ?
La Loi limite nos choix, restreint notre liberté, tourmente nos consciences et nous pèse d'un poids énorme qui ne peut être surmonté.
Pourtant, le psalmiste déclare son affection pour la Loi avec passion.
Il appelle la Loi plus douce que le miel à sa bouche. (Psaume 119-3)
En quoi la Loi de Dieu peut-elle provoquer une telle affection ?
En premier lieu, la Loi n'est pas un ensemble abstrait de règles et de règlements.
La loi reflète la volonté du législateur et, à cet égard, elle est extrêmement personnelle.
La Loi reflète pour la créature la Volonté Parfaite du Créateur et révèle en même temps le Caractère de l'Être dont la Loi est la Loi.
La Loi de Dieu procède de l'Être de Dieu et reflète Son Caractère.
Lorsque le psalmiste parle de son affection pour la Loi, il ne fait aucune distinction entre la Loi de Dieu et la Parole de Dieu.
Tout comme le Chrétien aime la Parole de Dieu, nous devons aimer la Loi de Dieu, car la Parole de Dieu est bien la Loi de Dieu.
La deuxième raison pour laquelle le psalmiste a une vision aussi positive de la Loi est que la Loi, révélant le Caractère de Dieu, expose notre erreur.
C'est le miroir qui reflète nos propres images et devient le pédagogue, le maître d'école qui nous conduit au Christ.
La Loi ne nous chasse pas hors du royaume, elle nous introduit dans le Royaume en nous dirigeant vers Celui qui Seul est capable de Satisfaire Ses Exigences.
La Loi de Dieu est aussi un Guide pour nous.
Le psalmiste appelle cela "une lampe à mes pieds et une lumière sur mon chemin" (119-105).
Les images ici suggèrent une personne marchant sur un chemin étroit par une nuit sans lune, tâtonnant dans le noir pour trouver le bon chemin.
Un mauvais virage pourrait entraîner la chute dans un précipice ou le passage dans des ronces douloureuses.
Mais la Loi sert également de lampe pour nous montrer où nous devons placer nos pieds lorsque nous marchons.
Cela nous montre comment ne pas nous écarter et éviter le chemin de la destruction.
A cet égard, la Loi avec Sa Lumière accorde de la Sagesse à celle et celui qui la médite.
Par cette Sagesse, nous discernons ce qu'est la Vraie Justice et quelle est la bonne chose à faire dans les situations complexes de nos vies.
La Lumière qui émane de la Loi révèle les pièges que l'ennemi de nos âmes met sur notre chemin, nous donnant ainsi la sagesse de les éviter.
Cela devient une cachette et un bouclier.
La Loi agit également comme une contrainte sur nous. Notre nature charnelle liée à la chute est celle de l'anarchie. Le pouvoir de la conversion nous sauve de l'esclavage au péché, mais ne nous libère pas de toutes les tentations.
Nous avons besoin de la contrainte de la Loi pour garder nos impulsions pécheresses et nos penchants déchus en échec.
A cet égard, nous pouvons utiliser la métaphore de la bride. La bride et le mors sont placés sur le cheval afin que celui-ci puisse être empêché de courir vers un danger fatal.
Les limitations de vitesse sur la route ne font pas cesser le danger, mais imposent une certaine retenue pour notre bien, maîtrisant de fait certaines impulsions pouvant nous amener à la mort ou des dégâts conséquents, voire irréparables tant pour nous que pour autrui.
La fonction la plus merveilleuse de la Loi, cependant, est qu'elle nous montre ce qui Plaît à Dieu.
L'homme pieux est celui qui sert et médite la Loi jour et nuit.
Heureux l'homme trouvant son plaisir dans la Loi de l’Éternel, et qui la médite jour et nuit.(Psaume 1-2)
Et il le fait parce qu'il y trouve ses délices.
En se délectant des Préceptes de Dieu, il devient comme un arbre planté au bord de courants d'eau vive, produisant son fruit en son temps (Psaume 1-3).
Notre Seigneur a dit : " Si vous m'aimez, observez mes Commandements" (Jean 14-15), mais nous ne pouvons montrer cet amour pour Lui que si nous savons quels sont les Commandements.
La connaissance de la Loi de Dieu nous donne le modèle d'obéissance aimante.
Si nous aimons le Seigneur, nous devons aussi aimer Sa Loi.
Aimer Dieu et mépriser Sa Loi est une contradiction qui ne doit jamais être le profil du Chrétien.
Le Psalmiste dit que Dieu déteste l'homme à l'esprit double parce que l'homme à l'esprit double dit qu'il aime Dieu tout en évitant la Loi du Seigneur (Psaume 119-113).
Le psalmiste dit que les Préceptes, les jugements et les Témoignages de Dieux sont Merveilleux parce qu'ils préservent l'âme et nous préservent des péchés nous ramenant à l'esclavage et à la domination (Verset 129).
La Loi à cet égard est Rédemptrice, non pas que nous trouvions notre Rédemption en gardant la Loi, mais que le Rédempteur nous soit montré par la Loi.
La Loi est Rédemptrice, non pas que nous trouvions notre Rédemption en gardant la Loi, mais que le Rédempteur nous soit montrée par la Loi.
R.C. Sproul
Enfin, le psalmiste dit : " Ta Parole est très Pure. C'est pourquoi ton serviteur l'aime." (Verset 140).
Les choses pures, parfaites sont des objets dignes de notre affection.
Toutes ces fonctions de la Loi se manifestent dans la douceur et la beauté de la Loi révélée par Dieu.
Dieu nous donne Sa Loi non pas pour enlever notre joie mais bien plutôt pour que notre joie soit complète.
Sa Loi n'est jamais donnée dans un contexte de méchanceté mais dans le contexte de Son Amour.
Nous aimons la Loi de Dieu parce que Dieu Aime Sa Loi et parce que cette Loi est tout à fait Belle.
D'après un titre du CD de la Mission Protestante Timothée publié courant avril 2013 " Ce que nos pères chantaient".
Ce volume reprend 15 classiques de l'hymnologie Protestante.
Ils sont interprétés par les chorales de la Mission Protestante Timothée et des petites formations vocales constituées pour l'occasion.
Agrémentés de quelques arrangements, ces hymnes chantés par des jeunes chorales nous replongent dans l'histoire protestante et offrent à notre génération, un aperçu de notre héritage spirituel si riche.
Cette écoute est une occasion d'être renouvelé dans la Foi.
Le contenu théologique des paroles étant d'une densité quasiment inégalée, il aurait été dommage de se priver d'un tel témoignage.
Cette petite vidéo est un petit échantillon, une invitation à découvrir "ce que nos pères chantaient".
Découvrez également les nombreux chants et CD que cette Mission Protestante offre tant pour l'édification que pour le réconfort en Dieu, les occasions de louer Notre Sauveur et Seigneur Bien aimé.
Nous avons été habitués à donner une portée relativement restrictive à la notion de "loi de Dieu".
Elle a souvent été limitée à la notion de "loi de Moïse", de la législation donnée par Dieu à Moïse pour le peuple d'Israël.
En général, elle a été uniquement appliquée à la théocratie juive.
Nous allons voir que l'usage biblique de cette expression est beaucoup plus large que nous ne l'imaginons.
Premièrement, la loi de Moïse ne peut être opposée à la loi de Dieu, la loi de l'Eternel.
Quand au temps du roi Josias, l'on retrouva le livre de la loi, c'est-à-dire le Pentateuque, il en fut parlé ainsi :
Hilkija, le prêtre, trouva le livre de la loi de l'Eternel donné par Moïse (II Chr 34.14).
Ainsi la loi donnée par Moïse n'est rien d'autre que la loi de l'Eternel.
Voici les termes du serment par lesquels Néhémie et ses compagnons, de retour de l'exil de Babylone, renouvelèrent l'alliance d'lsrael avec Dieu :
Ils promirent avec serment et jurèrent de marcher dans la loi de Dieu, qui avait été donnée par Moïse, serviteur de Dieu, d'observer et de mettre en pratique tous les commandements de l'Eternel, notre Seigneur, ses préceptes et ses lois (Néh 10.29).
Il est donc évident que la loi de Dieu et la loi donnée par Moïse sont des expressions qui recouvrent la même réalité.
Si la loi donnée par Moïse est bel et bien la loi de Dieu, elle est, en conséquence, une loi dont l'application dépasse singulièrement le peuple d'Israël.
Si elle a été transmise par Moïse à lsraël, elle l'a été pour tous les hommes, pour toutes les nations, car cette loi étant de Dieu, elle révèle la pensée même de Dieu, pensée qui établit l'ordre et le vrai sens de toutes choses, de toute la création de Dieu.
C'est de cette universalité de la loi de Dieu que nous parle l'apôtre Paul quand il écrit aux Romains :
Quand les païens, qui n'ont pas la loi, font naturellement ce que prescrit la loi, eux qui n'ont pas la loi, ils sont une loi pour eux-mêmes. Ils montrent par là que l'oeuvre de la loi est écrite dans leur coeur, leur propre conscience en témoigne... (Rom 2.14-15).
Nous pouvons ainsi conclure que tous les hommes - et non le seul peuple Juif -, sont soumis au pouvoir et à la législation souveraine du Créateur qui, en tant que Créateur, est le seul apte à donner à ses créatures une loi conforme à leur nature.
Certains distinguent subtilement la loi de Dieu des commandements de Dieu, préférant le mot commandement comme étant moins contraignant que celui de loi.
Ce n'est pas l'avis de l'Ecriture Sainte.
Nous avons vu dans le texte de Néhémie que nous avons cité, que suivre la loi de Dieu est exactement la même chose que de pratiquer tous les commandements de l'Eternel.
Pour Paul, lui aussi, qui parle des oeuvres de la loi, ces deux expressions sont équivalentes.
On peut simplement affirmer que la loi de Dieu contient les commandements, les préceptes et les ordonnances de l'Eternel.
Certains désirent distinguer la loi ou les commandements de Dieu de la Parole ou des Paroles de Dieu.
Ce n'était pas l'avis de Jésus-Christ qui disait à la fin du Sermon sur la Montagne :
Quiconque entend mes paroles et les met en pratique sera semblable àun homme prudent qui a bâti sa maison sur le roc (Mat 7.24), confirmant ainsi ce qu'Il avait affirmé au début de ce même sermon, quand Il déclarait qu'il ne disparaîtrait de la loi ni un seul iota, ni un seul trait de lettre, jus qu'à ce que tout soit accompli.
Et Il ajouta : Celui donc qui violera l'un de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à les violer, sera appelé le plus petit dans le royaume des cieux (Mat 5.18-19).
Il y a donc dans la bouche de Jésus identité entre loi, commandement et parole.
Christ en s'adressant aux Pharisiens au sujet des subterfuges légalistes qu'ils employaient pour ne point secourir leurs parents leur déclarait :
Et vous, pourquoi transgressez-vous le commandement de Dieu au profit de votre tradition ?(...) Ainsi vous avez annulé la Parole de Dieu par votre tradition (Mat 15.3,6).
Il est ainsi évident que la Parole de Dieu, les paroles de Christ, la loi de Dieu et le commandement du Seigneur sont des expressions différentes souvent utilisées par la Bible pour recouvrir des aspects variés d'une réalité unique, la révélation écrite et normative de Dieu.
Quoi d'étonnant à cela, puisque Jésus-Christ est Dieu Lui-même et que la loi donnée par Moïse vient de ce même Dieu, Créateur, Législateur et Sauveur ?
Certains veulent distinguer entre 'Ecriture et la loi de Dieu.
Il est vrai que parfois, pour désigner l'Ancien Testament, l'Ecriture parle de la loi et des prophètes.
N'oublions pas, cependant, que la tâche essentielle de la prophétie consiste toujours à rappeler la loi et à l'expliciter.
C'est le contraire de la critique biblique, dominée par une théorie de l'existentialisme évolutionniste, selon laquelle la révélation de Dieu vient après l'activité "créatrice" du prophète.
De même, un christianisme où l'activité charismatique joue un rôle prédominant situera lui aussi la loi sur un plan secondaire par rapport aux révélations prophétiques.
Il en va tout autrement dans la Bible où la loi, révélatrice de la pensée de Dieu, a toujours la première place.
L'expression l'Ecriture recouvre souvent également la loi.
Quand Jésus disait aux Juifs : Vous sondez les Ecritures, parce que vous pensez avoir en elles la vie éternelle ce sont elles qui rendent témoignage de moi (Jean 5.39), Il se référait aussi bien a la loi qu'aux prophètes.
Nous trouvons une unité remarquable entre loi mosaïque, écrits et parole dans ce que Jésus déclare aux Juifs incrédules :
Ne pensez pas que moi, je vous accuserai devant le Père; celui qui vous accuse, c'est Moïse, en qui vous avez mis votre espérance. Car, si vous croyiez Moïse, vous me croiriez aussi parce qu'il a écrit à mon sujet. Mais, si vous ne croyez pas à ses écrits, comment croirez-vous à mes paroles ? (Jean 5.45-47)
Nous devons par conséquent constater qu'il n'existe aucune opposition entre les Ecritures, la loi de Dieu donnée par Moïse et les paroles du Christ.
La loi de Dieu est l'Ecriture Sainte, la Parole même de Dieu, Ancien et Nouveau Testaments.
D'autres encore opposent la vérité à la loi de Dieu.
Ils se basent pour le faire sur un texte célèbre du prologue de Jean :
Car la loi a été donnée par Moïse ; la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ (Jean 1.17).
Rien dans ce texte ne met en opposition loi et vérité Moïse et Jésus-Christ.
Rien non plus ici n'oppose loi et grâce.
Un développement dans la révélation et dans l'efficacité de la grâce n'implique aucunement contradiction ou opposition.
C'est d'ailleurs ce que nous prouve admirablement l'Ecriture quand l'apôtre Paul affirme que la loi n'est rien d'autre que la règle de la connaissance et de la vérité (Rom 2.20).
Seigneur Jésus,ta parole est la vérité sanctifie-nous par la vérité
La loi, les commandements, l'Ecriture, la Parole de Dieu, la vérité ne sont autre chose que la règle de notre foi, utile, à confondre tout ce qui s'oppose à la saine doctrine (1 Tim 1.10), car Toute l'Ecriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l'homme de Dieu soit accompli (atteigne tout son développement) et qu'il soit apte à toute bonne oeuvre. (2 Tim 3.16-17)
Ceux qui se permettent d'attaquer la loi de Dieu en l'opposant à la foi et à la grâce portent tout simplement atteinte à la vérité, à la Parole de Dieu, à l'Ecriture Sainte.
En fait, ils s'attaquent à Dieu.
C'est d'eux aussi que parle le deuxième psaume :
Les rois de la terre se soulèvent, et les princes se liguent ensemble contre l'Eternel et contre son oint. Rompons leurs liens, et rejetons loin de nous leurs chaînes ! (Ps 2.2-3)
Ces liens et ces chaînes qui répugnent tant à notre siècle sans Dieu ni loi ne sont autres que les saints commandements de la loi de Dieu.
Les dernières exhortations de la Bible s'adressent, entre autres, à de tels antinomiens. (Antinomisme : doctrine qui enseigne, au nom de la suprématie de la grâce, l'indifférence à l'égard de la loi, Larousse 3.)
Si quelqu'un retranche quelque chose des paroles du livre de cette prophétie, Dieu lui retranchera sa part de l'arbre de vie et de la ville sainte, décrits dans ce livre (Apoc 22.19).
Cet avertissement est un simple écho des paroles de Moïse dans le Deutéronome :
Vous n'ajouterez rien à ce que je vous prescris, et vous n'en retrancherez rien, mais vous observerez les commandements de l'Eternel, votre Dieu, tels que je vous les prescris (Deut 4.2).
C'est dans cette perspective de l'identité des commandements de Dieu et de la Parole de Dieu que nous comprenons mieux ce que Jésus voulait dire quand il affirmait au sujet de l'un de ces plus petits commandements que celui qui les observera et qui enseignera à les observer, celui-là sera appelé grand dans le royaume des cieux (Mat 5.19).
Et ce n'est pas par rapport au royaume de Dieu que nous voulons nous contenter d'ambitions médiocres !
Examinons la question de la possibilité d’une philosophie du point de vue protestant et, plus spécialement du point de vue calviniste.
Cette question nous avait été posée par l’un des maîtres les plus éminents de la philosophie, en France.
Le protestantisme a-t-il besoin d’une philosophie ?
S’il en a besoin, y a-t-il droit ?
Bien entendu, il a et peut et doit avoir une théologie; aucune discussion sur ce point ; mais pourquoi une philosophie ?
Et comment ?
On voit tout de suite la gravité de la question.
Si le protestantisme a besoin d’une philosophie, et si le principe de sa théologie lui interdit le droit d’en avoir une, le protestantisme n’a pas le droit d’exister pour la pensée.
Si la philosophie n’est, pour lui, que spéculation inutile, il n’est plus qu’une chapelle, ou un foisonnement de chapelles obscurantistes en marge de la pensée humaine.
Pour le catholicisme, la question ne se pose plus.
Mme M. Davy a montré, dans son livre Les sermons universitaires parisiens de 1230 et 1231, que la question s’est posée d’une manière aiguë au XIIIe siècle et qu’elle avait été résolue négativement par les évêques et les théologiens aux dépens de Thomas d’Aquin.
Mais depuis, l’Église a donné raison à l’Ange de l’École.
« La science qui, à l’aide des lumières de la raison, s’applique à résoudre les grands problèmes relatifs au monde, à l’homme et à Dieu s’appelle philosophie », dit le philosophe thomiste P. Vallet.
Cette science est le fondement logique indispensable à l’édification de la théologie positive.
Pour la science dite indépendante, la philosophie est une sorte de luxe de la pensée.
Primum vivere, deinde philosophari.
Elle est destinée à satisfaire le besoin qui pousse certains esprits à sonder jusqu’au fond le connaissable et à faire des synthèses générales.
La question de savoir si ce fond dernier peut être atteint par la seule raison théorique, par la raison pratique ou par l’intuition, est tranchée diversement par les diverses écoles indépendantes.
Pour définir l’organe de la philosophie indépendante en englobant toutes les écoles, nous substituerons donc à l’expression du philosophe catholique lumière de la raison, l’expression plus générale lumière naturelle.
Comme, d’autre part, les philosophes agnostiques et positivistes relèguent Dieu et les choses en soi dans le domaine de l’inconnaissable, nous assignerons pour objet à la philosophie indépendante le général, l’universel abstrait.
Et pour le protestantisme, maintenant ?
On désigne sous ce terme unique deux courants de la pensée religieuse qui ont un caractère commun ; ils veulent affranchir la pensée religieuse du magistère infaillible de toute Église représentative, et c’est dans le sein de l’Église romaine, au XVIe siècle, que ce mouvement d’émancipation s’est produit.
Mais ces deux courants ont chacun leur principe formel propre.
Le principe formel du protestantisme indépendant, c’est l’autorité subjective de la conscience religieuse de l’individu : l’autorité de Dieu si l’on veut, mais l’autorité de Dieu s’exprimant dans et par la conscience de l’individu.
Le principe formel du protestantisme orthodoxe, qu’il soit du type luthérien ou du type réformé, c’est l’Autorité de l’Esprit de Dieu s’attestant et à la conscience de l’Église et à la conscience individuelle dans et par l’Écriture.
À notre sens, la question de savoir si le protestantisme indépendant ou libéral peut et doit avoir une philosophie ne se pose pas.
Il n’est qu’une religion philosophique ou plutôt une philosophie religieuse née au contact de la foi des prophètes d’Israël et surtout de Jésus et des apôtres.
Sa dogmatique sera la traduction intellectuelle et synthétique des émotions religieuses ou mystiques de l’âme individuelle.
S’il est rationaliste, la philosophie sera, pour lui, ce qu’est la philosophie pour les catholiques scolastiques.
S’il est intuitionniste, elle sera pour lui ce qu’elle était pour Kant ou pour Renouvier, et ainsi de suite.
S’il veut être en se pensant lui-même, et nous ne voyons pas au nom de quel principe on lui refuserait le droit de se penser, le protestantisme indépendant ou libéral ne peut guère faire autre chose que de philosopher.
Il n’entre pas dans notre sujet de faire la critique du protestantisme indépendant.
Nous dirons seulement que, si nous voyons très bien qu’avec lui nous pourrions philosopher à perte de vue, il nous apparaît aussi avec évidence qu’il ne tient pas compte de faits qui s’imposent à la conscience religieuse calviniste avec la force d’une injonction divine.
Ces faits, c’est que l’Écriture est le buisson ardent où cette conscience a rencontré Dieu, et que la soumission à l’Autorité de l’Écriture, à Son Autorité Formelle, aussi bien que matérielle, comme juge suprême et pierre de touche de toute pensée et de toute sagesse, n’est pas seulement la charte divine qui l’affranchit de toute tyrannie humaine, mais qu’elle est la digue qui s’oppose à la montée des incertitudes, des contradictions de l’anarchie intellectuelle où se débat le protestantisme indépendant.
Le calvinisme ne peut être autre chose que protestantisme orthodoxe.
La forme conséquente, achevée, du protestantisme orthodoxe est le calvinisme, la théologie réformée.
C’est du point de vue du dogme réformé que nous allons maintenant envisager la question de la possibilité d’une philosophie, et d’une philosophie qui ne se confonde pas avec la dogmatique.
Il est nécessaire, pour répondre à la question posée, de dire ce qu’est le calvinisme par rapport au problème qui nous occupe ; ce qu’est, pour lui, la dogmatique ; quelle idée il peut se faire de la philosophie.
Le calvinisme est d’abord une religion positive.
La source et la norme de son dogme est une révélation historique et progressive, une histoire sacrée qui a ses lieux, ses dates, son document : l’Écriture ;
son centre : le Christ crucifié.
Le calvinisme veut être non une Église nouvelle, mais l’Église ancienne réformée, et réformée selon le mobile de la piété qui est le Soli Deo gloria, le désir de promouvoir la gloire de Dieu, et cela en prenant pour règle de foi les écrits reconnus par toute l’Église comme parole de Dieu et qui s’attestent à la conscience chrétienne comme Divine par le témoignage indirect et direct du SaintEsprit.
Le calvinisme, étant une réforme dans l’esprit de la tradition augustinienne, est anormaliste : il croit à la chute et à la corruption totale de la nature humaine — dans le sens extensif, bien entendu, et non dans le sens intensif — ; il vise donc à purifier l’Église de l’hérésie, sous la forme du judaïsme moraliste d’abord.
Sur ce point, il se confond avec le luthéranisme orthodoxe.
Il acceptera donc la justification sola fide.
Mais il vise à être une réforme plus complète.
Il se distingue du luthéranisme en ce qu’il porte un effort intense contre l’autre aspect que revêt l’hérésie : l’élément païen, qui tend à confondre les signes divins avec le numen lui-même, à reléguer Dieu au second plan, ou à mettre Dieu sous la dépendance de l’homme et des choses.
Enfin, le calvinisme est sur un autre plan que le rationalisme : il est suprarationaliste.
Pour lui, le principe intérieur de la certitude dogmatique et la condition de l’intellection est la foi.
Il pourrait s’approprier la devise de saint Anselme : Fides quærens intellectum (la foi recherche l’intelligence).
Contrairement au catholicisme romain, il considère la foi comme un élément essentiel de la nature humaine dans son état d’intégrité avant la chute : la foi qui croit (fides qua creditur), la foi, faculté de reconnaître Dieu et les choses divines, quand la révélation se produit.
C’est la foi, l’intuition, en nous, de Dieu soutenant notre subsistance et le mouvement de notre vie ; la foi, l’intuition de Dieu dans le monde, où il agit par la création continue et par la conduite qu’il lui impose ; la foi, l’intuition de Dieu dans l’Écriture, où il parle avec Autorité et Promet avec Fidélité.
La foi, corrompue par la chute, n’est plus guère que la religiosité conservée par la grâce commune.
Mais dans l’état de chute, elle se refuse quand elle devrait se donner, et se donne quand il faudrait se réserver.
La nature corrompue ne voit pas toujours que la foi est tellement essentielle à l’essence de notre être qu’on ne peut faire aucune démarche dans la voie de la connaissance sans prendre son point de départ dans un acte de foi initial à quelque principe, ne serait-ce qu’en l’intuition du doute sceptique et du droit intellectuel au doute.
Comme pour les autres philosophies intuitionnistes, nous parlerons donc de lumières naturelles plus que de raison naturelle.
La pensée naturelle est au seuil du sanctuaire quand elle comprend que la seule attitude conforme à la sagesse et à la dignité de l’Esprit est de n’accorder la foi totale qu’à l’Esprit absolu, originaire et garant de la réalité.
Le calvinisme étant ainsi caractérisé, il est aisé de déterminer ce que sera pour lui la dogmatique.
Ce sera une synthèse des mystères de la révélation religieuse, opérée par la raison, qui elle-même a reconnu que la foi est la condition de l’intelligence.
C’est la science de la foi, par la foi, science qui a pour objet le contenu de la religion positive.
Or, la religion a pour fin principale de nous faire connaître la manière de servir et de glorifier Dieu par la foi et les œuvres, et pour fin subordonnée de nous enseigner la voie du salut.
La dogmatique a pour objets Dieu, l’homme et le monde en tant que dépendant religieusement de lui pour être conduits à leurs destinées suprêmes, en tant que perdus ou que sauvés.
Puisque la foi chrétienne réformée s’est érigée en science dogmatique avec sa théologie propre, son anthropologie et sa cosmologie, la question se pose de savoir s’il y a place, à côté de cette dogmatique, pour une philosophie chrétienne ayant les mêmes objets : Dieu, l’homme, la nature, et, dans le cas affirmatif, comment elle se distinguera de la dogmatique.
Immédiatement apparaît une différence fondamentale quant à la finalité : la science dogmatique se propose de connaître ce que Dieu a révélé pour que nous le servions et que nous trouvions la voie du salut.
Les sciences concrètes et la philosophie, science des premiers principes universels des sciences, se proposent de connaître la nature, pour l’asservir.
Dieu, la souveraineté de Dieu ne sont considérés que dans la mesure où ils peuvent nous faire comprendre l’ordre de la nature qui en relève ; ainsi Dieu, comme cause première, comme ciment logique de la réalité, comme dynamisme ultime de la totalité du réel.
La théologie positive de par son essence a pour texte la révélation de Dieu dans la subsistance, dans les relations et le changement de la totalité du réel de la nature.
Par sa doctrine de la préordination éternelle et immuable de toutes choses, de la création et de la conservation du monde et de la vocation royale de l’homme sur le monde, le calvinisme, affirmant un univers et un déterminisme de l’ordre de l’univers, donne à la philosophie un domaine bien à elle et distinct de celui de la dogmatique : le domaine de la nature ou ordre imposé par Dieu au créé.
Comment le calviniste fera-t-il de la philosophie ?
Puisqu’il est rétabli virtuellement dans son état de rénovation ou de régénération et qu’il a retrouvé la faculté normale de l’homme, la foi, il partira des mêmes principes normatifs que la dogmatique : la foi, condition de l’intellection ; la révélation chrétienne dans l’Écriture, norme suprême.
Comme pour la dogmatique, il appliquera sa raison croyante à l’étude de son texte : la nature et les généralisations dernières qu’il s’agit d’en tire r; comme le théologien applique sa raison régénérée ou illuminée à l’interprétation scientifique de son texte qui est la révélation positive.
Pourquoi fera-t-il de la philosophie ?
Parce qu’il a des aspirations humaines et des aspirations spécifiquement religieuses propres à sa foi réformée.
Des aspirations humaines, comme les autres hommes, il a besoin de comprendre ce qu’il connaît et de comprendre l’acte même de connaître.
Il cultivera les sciences particulières parce qu’il faut savoir pour pouvoir, et il cultivera la science des sciences parce qu’on ne sait vraiment que ce qu’on comprend.
Il s’agit là seulement d’une nécessité psychologique.
Mais le calvinisme a des aspirations religieuses qui font de la philosophie une nécessité vitale.
Il s’agit non plus pour lui, comme pour le catholicisme, de donner à sa foi une base rationnelle.
Nous l’avons vu, le calvinisme est suprarationaliste.
La foi religieuse n’est pas pour lui une opinion : elle est le type le plus élevé et le plus raisonnable de la certitude.
Aussi ceux des calvinistes qui, contrairement à Calvin, croient que l’existence de Dieu peut être l’objet de démonstrations rationnelles ne se servent-ils de ces preuves que pour critiquer l’athéisme et déclarent-ils que ni le fidèle ni l’Église n’en ont besoin.
Il s’agit pour lui de toute autre chose.
Il s’agit :
1°) de répondre à l’appel de l’instinct de la foi qui veut comprendre pour admirer, aimer, glorifier Dieu dans son œuvre ;
2°) de promouvoir la foi en la souveraineté de Dieu dans tous les domaines de la pensée ; de renverser, selon l’idéal apostolique, toute forteresse qui se dresse contre Dieu ; d’amener toute pensée à se ranger, comme captive, derrière le char triomphal du Christ, et, pour cela, d’expurger la science des sciences de tout élément païen (déisme, panthéisme), comme Calvin en a expurgé la partie de l’Église qui s’est rangée derrière le principe qu’il a proclamé : La culture du domaine philosophique est donc non seulement un droit, c’est un devoir religieux.
Il reste à examiner brièvement quelques objections.
1. En éliminant l’élément païen, c’est la nature qui s’en va et avec elle la philosophie.
Réponse : l’élément païen n’est pas l’élément naturel, par opposition à l’élément chrétien, qui serait le surnaturel.
Le paganisme et le christianisme sont, l’un et l’autre, le naturel et le surnaturel.
Le paganisme, c’est la nature déchue ; le christianisme, c’est la nature rénovée.
D’autre part, il y a du surnaturel dans le paganisme, non seulement le surnaturel satanique, mais le surnaturel de la grâce commune.
La science et la philosophie cultivées par les païens sont les résultats magnifiques de l’action de la grâce commune ; l’élément païen qu’on y trouve ne doit pas être confondu avec elles.
Il peut et doit en être séparé.
Tout ce qu’ont dit et ce que disent les païens, le judaïsme, les hérétiques n’est pas forcément païen, juif ou hérétique.
Même dans les questions religieuses, ils ont des lueurs divines parfois : fulgurantes, sinon durables, et cela en vertu de la grâce commune.
Il est donc faux de dire qu’en éliminant ce qui est spécifiquement païen, nous éliminons la nature.
2. En assignant à la philosophie un objet religieux : Dieu, qu’elle atteint par la religiosité, par l’intuition de la foi, nous substituerions la religion à la philosophie.
Réponse : cela pourrait se soutenir si la philosophie n’avait d’autre procédé pour atteindre le vrai, d’autre lumière naturelle que la démonstration rationnelle.
Ce n’est pas le cas.
L’intuition sensible est aussi une lumière de la nature, un moyen de connaître, quelquefois le seul possible.
Toute science est bien obligée de partir d’indémontrables.
La foi n’est pas un procédé exclusivement religieux.
Même quand elle prend Dieu pour objet, si elle considère Dieu non comme révélateur, législateur souverain et Sauveur, mais sous l’aspect de l’explication suprême du réel, l’intuition de Dieu, la foi qui l’affirme, tout en étant un acte religieux, est une attitude philosophique.
La philosophie de la religion elle-même, quand elle considère les idées abstraites de la révélation positive, de religion positive, est encore de la philosophie et non de la religion.
Une philosophie de la religion n’a aucun moyen de déterminer quelle forme concrète le culte de Dieu exige, ni s’il fera ou non de pécheurs des fils adoptifs de sa grâce salvatrice.
Elle n’est donc pas une religion.
Pourquoi le calviniste ne pourrait-il, lui aussi bien qu’un autre, faire de la religion l’objet de son étude ?
Quoi ?
L’agnostique et le douteur pourraient le faire en partant de leur principe qui est le doute universel, et le calviniste n’aurait pas le droit de le faire en partant du sien ?
Mais le doute universel n’est pas le seul point de départ convenable de la philosophie.
On peut même affirmer que celui qui part de là y restera toujours empêtré et qu’il ne pourra jamais constituer une véritable philosophie qu’à condition de se donner un autre point de départ.
Nous croyons, au contraire, que la philosophie est la science des sciences, et qu’elle ne peut être cela qu’à condition de s’appuyer sur des certitudes fondamentales et premières, que l’intuition de la foi lui fournit.
Par la foi nous savons, dit Calvin après l’épître apostolique ; et par là, le calvinisme rejoint la grande tradition anselmienne pour qui la foi était la condition de l’intellection, et l’intellection le résultat d’un effort de la foi, fides quærens intellectum.
Ainsi, le type de philosophie que le calvinisme ne peut ni ne veut cultiver, c’est celui qui, érigeant le doute en principe, prétend créer, par ses seules forces, la vérité, faisant de l’homme la mesure de toutes choses.
Entre lui et cette philosophie-là, il y a une opposition principielle irréductible.
Toute philosophie calvinienne sera nécessairement une philosophie de croyants, même quand elle sera une philosophie de la croyance.
Le calvinisme n’a affranchi la pensée protestante que pour l’assujettir à l’autorité de Dieu, et il croit que c’est dans cette soumission à Dieu qu’est la véritable garantie de la dignité de l’esprit humain.
Que te dirai-je, ô mon Seigneur et mon Dieu ! Tu as donné aux hommes la plus sainte et la plus parfaite de toutes les lois, pour être la règle de leurs mœurs. Tous les commandements qu'elle prescrit sont justes, j'en suis très convaincu; cependant il n'y en a point que je n'ai violé plusieurs fois; et plus j'examine mon cœur, plus je me trouve criminel.
Quand je veux m'excuser, ma conscience me condamne, et souvent je me trouve coupable où je me croyais innocent; souvent même je reconnais que j'ai péché en croyant observer ta loi. Je sais, mon Dieu ! Ce que mes transgressions méritent, et qu'il n'y en a aucune que tu n'eusses droit de punir des peines éternelles. Je ne saurais m'en justifier en ta présence, et je ne puis rien prétexter pour ma justification. Dans cet état que te dirai-je, ô Dieu ! Si ce n'est que je suis un malheureux pécheur, indigne de ta grâce, et digne de toute la malédiction de ta loi?
Mais aie pitié de moi selon tes grandes compassions. Ta justice aurait droit de m'accabler, mais fais encore abonder ta grâce où mes péchés ont abondés; n'entre point en compte avec moi, et ne jette plus les yeux sur mes iniquités; regarde plutôt à l'obéissance que ton Fils t'a rendue jusqu'à la mort de la croix ; et pour l'amour de lui, qui s'est fait malédiction pour nous, répands sur moi tes plus précieuses bénédictions.
Tu m'appelles dans peu de jour à la table de ce Fils bien-aimé. Fais m'y entendre cette douce et agréable voix que mes péchés me sont pardonnés, qu'il n'y a point de condamnation pour moi, et que la loi de l'Esprit de la vie m'a affranchi de la loi du péché et de la mort. Imprime cette loi dans mon cœur. Fais que je la médite et le jour et la nuit, que j'en observe les commandements avec exactitude. Que l'étude et l'observation de cette loi fasse mon unique plaisir, et que toute ma vie s'emploie à des œuvres qui te soient agréables, qui glorifient ton nom, qui édifient mon prochain, qui affermissent ma vocation, et qui m'assurent de ma félicité.
Tu voulais que ton peuple t'offrit au jour de la Pentecôte les premiers fruits qu'il recueillait. Accepte, ô mon Dieu! l'offrande que je te fais de tout ce que je suis, et de tout ce que je possède. Pardonne, Seigneur ! Si je ne t'ai pas consacré comme je devais les prémices de ma vie ; mais fais qu'elle te soit désormais toute consacrée, et que je vive uniquement pour toi et pour ton cher Fils, qui m'a aimé et qui s'est donné lui-même pour moi.
Amen.
Bénédict Pictet,
Pasteur Protestant Calviniste, Professeur en Théologie,
Qui peut mesurer la Profondeur de la Grâce de Dieu ?
Qui peut évaluer sa Largeur ?
Comme tous les autres Attributs de Dieu, Sa Grâce est Infinie.
Dieu est rempli d’Amour, car Dieu est Amour !
Dieu est rempli de Bonté !
La Bonté et l’Amour Infinis de Dieu sont au cœur même de Sa Nature.
C’est parce que « Sa miséricorde dure à jamais » que les hommes ne sont pas détruits.
C’est parce que « Ses compassions ne sont pas à leur terme » que les pécheurs peuvent être attirés à Lui et pardonnés !
Rappelez-vous bien cela !
Sinon vous pourriez tomber dans l’erreur de ne vous occuper que de la foi qui vous est nécessaire pour être sauvé, au point d’oublier que la grâce est la source même de la foi.
La foi résulte de l’œuvre de la grâce de Dieu en nous ! Personne ne peut confesser que Jésus est le Christ, si ce n’est par l’Esprit de Dieu.
« Nul ne vient à moi,a dit Jésus,à moins que le Père ne l’attire ».
Il en est de même de la foi, qui est le fait de s’approcher de Jésus avec confiance.
C’est Dieu Lui-même qui nous attire à Jésus. Le commencement et la fin du salut, c’est encore la grâce !
La foi, pour essentielle qu’elle soit, n’est qu’un aspect important de l’œuvre de la grâce.
Nous sommes sauvés "par la Foi"mais le salut nous est donné"par Grâce".
Faites résonner ces paroles comme la trompette de l’archange : « C’est par grâce que vous êtes sauvés! »
Quelle bonne nouvelle pour ceux qui ne méritaient rien !
La source même des endroits n'engagent pas sur certains domaines Refuge Protestant du point de vue doctrinal ou autres, ces sources trouvées pour la connaissance de chants communs restent libres & responsables pour eux-mêmes de leur contenu et direction.
et recherche les qualités qu'il te faut pour l'honorer.
Refrain :
Non, n'oublie pas qui est Jésus le Christ,
Mort et Ressuscité pour te donner la Vie.
Car Sa Parole n'est pas liée, elle te sauvera,
toi et ceux qui marche avec toi.
2.
Souviens toi comment Dieu parla,
souviens toi comment tu entendis Sa Voix
et comment Sa Parole en toi, en toi fit naître la Foi, oui la Foi.
Souviens toi comment tu reçus et accueillis la Parole de Jésus
pour la garder jusqu’à la fin, à l'aube du Jour Divin.
(Ref:) Coda:
Puisque Jésus t'a appelé, saisis Sa Vie Divine sans plus tarder,
.
La source même des endroits n'engagent pas sur certains domaines Refuge Protestant du point de vue doctrinal ou autres, ces sources trouvées pour la connaissance de chants communs restent libres & responsables pour eux-mêmes de leur contenu et direction.
Le Trône de Grâce est il fermé au bout d'une heure ?
Notre Dieu n'a nul besoin de beaucoup de mots.
Un nom, un soupir, jetés avec amour à Son Coeur, c'est tout ce qu'Il Lui faut pour bénir.
Nous sommes à genoux, languissants, desséchés, l'effort pour "veiller dans la prière" nous fatigue.
Nous nous efforçons cependant pendant cinq, dix minutes ; puis, épuisés, découragés (sans profit nous semble-t-il), nous nous relevons vivement.
Et Jésus nous dit avec tristesse :
"Tu n'as donc pas pu veiller une demi-heure avec moi !"
L'ennemi de nos âmes nous tirait loin de Dieu et nous avons fait sa volonté.
Jacob cependant lutta la nuit entière, lutta jusqu'à ce que...
Retourne donc, mon âme, retourne !
Agenouille toi encore, et, si tu ne peux rien dire, eh bien ! Reste là, silencieuse et douce, respectueuse et humble, prosternée devant ton Souverain, car c'est le coeur qu'Il lui faut, bien plus que des paroles !
Qui sait ?... Après avoir pleuré, comme Jacob, sur ta solitude, sur ton abandon, bientôt l'aube luira aussi pour toi et changera le lieu de ta lutte en un "Péniel".
Quand il faut tout arrêter et qu'il faut redescendre du ciel sur la terre, doit on ainsi briser avec Son Dieu, quand Lui même nous unit étroitement à son coeur ?
Doit-on brusquer les mouvements de l'Esprit quand on a tant de peine à les voir apparaître ?
Non ! Prenons garde à ne pas le contrister.
Laissons lui son temps, ses méthodes, sa marche, souvent fort irrégulière, pour ne pas dire irrationnelle.
Que ceux qui ont des devoirs à heure fixe y courent, c'est bien !
Mais pourquoi ceux qui n'en ont pas ne resteraient-ils pas tant que leur coeur les y pousse ?
Ne fixons pas de règles au Saint Esprit ; la grâce veut être libre et confondre souvent notre orgueilleuse sagesse.
Viens, aquilon, souffler sur le jardin de Dieu pour en distiller les parfums, et que le Bien Aimé puisse y venir recueillir des fruits délicieux.
Amen,
Charles Spurgeon,
Pasteur Baptiste Réformé
(Nota Refuge Protestant : cette méditation sur le Saint Esprit du Pasteur Spurgeon, Chrétien avant tout, baptiste et calviniste d'âme et de conviction, n'est en rien apologie à l'enseignement pentecôtiste et/ou charismatique propre à ces deux mouvements. Refuge Protestant ne soutient ni ne partage la théorie quant au parler au langue et baptême de l'esprit interprété dans de nombreuses traductions et mises en oeuvre tragiques occasionnant hélas bien souvent dérives et/ou dégâts désastreux)
Le rêve d’une humanité nouvelle ne cesse d’alimenter les programmes politiques, ou les fantasmes idéologiques des uns et des autres.
Si l’humanité était parfaite, ou se croyait telle, ce rêve n’aurait certainement pas lieu d’être.
Ce qui alimente ce rêve, ou ce désir de profond changement, c’est bien la conscience douloureuse d’un état de misère dans lequel est plongée l’humanité, malgré ses plus hautes réalisations et ses productions les plus remarquables.
Est-ce une utopie, et même une utopie dangereuse, que de vouloir changer de fond en comble ?
Vous connaissez sûrement la célèbre phrase de Blaise Pascal :
Qui veut faire l’ange fait la bête.
D’abord, sur quel modèle cette humanité nouvelle doit elle se former ?
On a vu au cours de notre histoire récente les fruits de systèmes politiques totalitaires prétendant créer un homme nouveau censé fonctionner parfaitement dans un corps social homogène : ces systèmes politiques ont justement fait de l’homme bien pire qu’une bête, car aucune bête ne se conduit de façon aussi monstrueuse que les hommes adonnés à leurs rêves déments et pervers.
La foi chrétienne, elle, ne dit pas que l’homme a la vocation et la capacité de s’améliorer par lui-même, au contraire elle affirme qu’il en est bien incapable.
Ce n’est pas en lui qu’il trouvera les ressources pour s’élever au-dessus de sa condition.
Seul quelqu’un d’autre est en mesure de lui offrir non pas une quelconque perche de secours, mais un salut gratuit, total et irrévocable.
Ce quelqu’un, affirme la foi chrétienne, c’est Jésus-Christ : c’est pour cela qu’Il est venu dans le monde il y a quelque deux mille ans, qu’Il a donné volontairement Sa Vie sur la Croix, et qu’Il est ressuscité des morts avant de monter au ciel.
Ceux qui l’ont connu, et fréquenté de près durant le temps de Sa Mission en ont été les témoins.
La vie nouvelle et l’espérance qu’Il accorde gratuitement à tous ceux qui les cherchent en Lui n’est pas une utopie, tous ceux qui ont une foi authentique vous le diront.
Elle n’est pas faite de richesses matérielles, de gloire aux yeux des hommes, de puissance politique, militaire ou autre, mais de transformation profonde du coeur et des attitudes : c’est une vie où les sentiments, les pensées, les priorités sont tournées vers le Dieu vivant et cherchent à accomplir Sa Volonté.
Le tout en sachant que leurs imperfections, leurs péchés sont pardonnés car le sang de Jésus-Christ versé sur la Croix les a complètement lavés, effacés.
C’est uniquement à partir de ce Don Parfait du Fils de Dieu qu’une réelle transformation devient non seulement possible, mais visible aux yeux de tous.
Jésus l’a affirmé publiquement : Tout ce que le Père me donne viendra à moi, et je ne jetterai pas dehors celui qui vient à moi.
Il est courant de nos jours d’entendre dire que toutes les manières de croire en Dieu, de Le servir et de L’adorer se valent.
Toutes les religions sont égales, dit-on, et mènent à Dieu, seul le chemin emprunté est différent ; on ne doit surtout pas considérer les autres voies comme fausses et chercher à convaincre qui que ce soit que seule la voie qu’on emprunte est véritable.
Comment répondre à ce relativisme ?
Dire que la Bible Seule révèle de manière satisfaisante qui est Dieu, est-ce être intolérant et dangereusement intégriste ?
Cela mène-t-il à plus ou moins long terme à la persécution de ceux qui croient autrement ?
C’est ce que l’humanisme contemporain veut faire croire, essayant de donner mauvaise conscience à toutes celles et ceux qui cherchent Dieu dans Sa Parole Révélée et nulle part ailleurs.
Mais il nous faut tout d’abord nous poser la question suivante :
Sommes-nous par nous-mêmes capables de connaître Dieu de manière satisfaisante ?
Pouvons-nous par nous-mêmes, à l’aide de notre intelligence naturelle, avoir accès à Dieu, l’adorer et vivre en communion avec Lui ?
Ou bien en sommes nous incapables et avons-nous besoin d’un guide sûr, rien moins que Dieu Lui-même pour nous mener à Lui ?
Depuis le début de l’ère chrétienne, le Chrétien croit avec l’apôtre paul que Dieu Se révèle dans la nature, ou, si l’on veut, dans Sa Création : celle-ci est si parfaite, si grandiose, elle témoigne de tant de science et de sagesse, qu’en dépit de la chute de l’homme et de son état de pécheur, il lui est impossible de ne pas voir Dieu à travers le monde.
Au verset 20 du premier chapitre de sa lettre aux chrétiens de Rome, dans le nouveau testament, Paul écrit qu'en effet, les perfections invisibles de Dieu, Sa Puissance Eternelle et Sa Divinité se voient fort bien depuis la création du monde quand on les considère dans ses ouvrages.
Dans ses écrits, le réformateur Jean Calvin parle souvent de la création comme « miroir de la Gloire Divine ».
Il veut dire par là qu’on peut comprendre quelque chose de Dieu, et savoir qu’Il est l’Auteur de l’univers, simplement en regardant la manière merveilleuse dont le monde est conçu.
Cela dit, depuis plus de cent ans, l’idée que le monde n’est que le fruit du hasard et que donc rien n’a de sens, est partagée par beaucoup, surtout dans les pays occidentaux.
Ce que nous voyons en nous et autour de nous n’est qu’une forme de chaos, dit-on, un ensemble d’éléments auquel il ne faut pas chercher à donner sens en dernier recours, car rien dans le monde n’a de sens.
Mais alors, il n’y a ni vrai ni faux ; et s’il n’y a ni vrai ni faux, pourquoi ce que dit un Chrétien serait-il vrai ?
Et s’il n’y a aucun sens dans le monde, ce que le Chrétien dit, ce que les Chrétiens disent, en fait, n’a pas de sens non plus.
Pourquoi devrions nous les écouter et accepter comme vrai ce qu’ils disent ?
Pourquoi se donner même la peine d’essayer de convaincre les autres que ce que l’on dit est vrai ?
Car toute tentative pour essayer de convaincre quelqu’un repose sur l’idée qu’on a raison, et que ce qu’on pense a une plus grande valeur et davantage de cohérence que ce que dit ou pense l’autre.
Le Chrétien, lui, croit qu’il y a une vérité, et accepte par la foi la Parole de Jésus-christ lorsqu’Il dit (évangile selon Jean, 4:6) : Moi, je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi.
Le Chrétien croit aussi que ce qui s’oppose à la Vérité, ce n’est pas le hasard, ou le chaos, mais tout simplement le mensonge.
Pourtant, notre question de départ demeure entière :
Pouvons-nous connaître Dieu par nous-mêmes ?
Si nous admirons la nature, la manière dont le corps humain est fait, si nous découvrons chaque jour de nouvelles raisons de nous étonner devant les merveilles de la création, est-ce suffisant pour connaître Dieu de manière satisfaisante ?
Il faut croire que non, car s’il suffisait d’observer la nature pour trouver Dieu, alors tous les hommes et toutes les femmes vivraient en communion parfaite avec Dieu, et le monde serait un paradis perpétuel.
Reprenons ce qu’écrit Paul, dans le passage de sa lettre aux Chrétiens de Rome cité plus haut (9-22) :
Car ce qu’on peut connaître de Dieu est clair pour eux, Dieu Lui-même le leur ayant fait connaître. En effet, les Perfections Invisibles de Dieu, Sa Puissance Eternelle et Sa Divinité se voient fort bien depuis la création du monde, quand on les considère dans ses ouvrages. Les hommes sont donc inexcusables, puisque, ayant connu Dieu, ils ne L’ont pas glorifié comme Dieu et ne Lui ont pas rendu grâces ; mais ils se sont égarés dans de vains raisonnements, et leur cœur sans intelligence a été plongé dans les ténèbres. Se vantant d’être sages, ils sont devenus fous ; et ils ont remplacé la Gloire du Dieu Incorruptible par des images représentant l’homme corruptible, des oiseaux, des quadrupèdes et des reptiles.
Pour l’apôtre paul, ce que nous pouvons connaître de Dieu par Ses Oeuvres, loin d’amener les hommes à une connaissance satisfaisante de Sa Personne, ne sert qu’à rendre les hommes inexcusables parce qu’ils ne L’ont pas adoré et servi comme ils auraient dû.
Au contraire, ils ont fabriqué des statues d’animaux et les ont adorées comme si elles étaient dieu.
C’est pourquoi, Paul a écrit juste avant l’extrait cité ci-dessus :
La Colère de Dieu se révèle du ciel contre toute impiété et toute injustice des hommes qui retiennent injustement la Vérité captive, car ce qu’on peut connaître de Dieu est manifeste pour eux, car Dieu le leur a manifesté.
Pour Paul donc, ce qu’on peut connaître de Dieu de manière naturelle aurait dû amener les hommes à adorer le Créateur en vérité. mais au lieu de cela, les hommes ont retenu la Vérité captive et déformé la vraie religion en adorant des créatures au lieu du Créateur.
Les hommes sont donc inexcusables.
Pour connaître Dieu en Vérité, il nous faut donc un autre guide, un guide sûr qui ne nous trompera pas.
Le Chrétien croit que la Bible, ce Livre composé au cours de plus d’un millénaire, est La Révélation finale par laquelle Dieu s’est fait connaître aux hommes.
Cette Révélation progressive concernant le Plan de Dieu pour le monde qu’Il a créé, a d’abord été adressée à un peuple, le Peuple d’Israël.
Mais cette Révélation atteint son point culminant lorsque Dieu vient Lui-même habiter parmi les hommes en La Personne de Son Fils Eternel, Jésus-Christ, Vrai Dieu devenu homme.
Le tout début de la lettre aux Hébreux, dans le nouveau testament, déclare à ce sujet :
Après avoir autrefois, à plusieurs reprises et de plusieurs manières, parlé à nos pères par les prophètes, Dieu nous a parlé par le Fils en ces derniers temps.
Bien que le Peuple d’Israël ait toujours reçu la mission de proclamer aux nations païennes la Lumière concernant Le Seul Vrai Dieu, ce mandat prend une nouvelle dimension avec la venue de Jésus-Christ.
Car le Fils Eternel de Dieu venant habiter parmi les hommes envoie Ses disciples jusqu’aux extrémités de la terre annoncer une Bonne Nouvelle : Il est justement venu faire connaître et adorer Dieu en esprit et en vérité, réconciliant avec Son Père Eternel les hommes et femmes éloignés de Dieu.
Ce dernier point - la nécessaire réconciliation avec Dieu - est essentiel à saisir pour qui veut comprendre proprement ce qu’est la foi Chrétienne et l’espérance qu’elle porte en son cœur.
Connaître Dieu en Vérité ne consiste pas en une connaissance d’ordre purement intellectuel, comme s’il suffisait de donner son assentiment rationnel à une ou des propositions logiques concernant l’être suprême.
Eric Kayayan,
Connaître Dieu en Vérité ne consiste pas en une connaissance d’ordre purement intellectuel, comme s’il suffisait de donner son assentiment rationnel à une ou des propositions logiques concernant l’être suprême.
Connaître, au sens Biblique du terme, c’est vivre dans une relation intime, à l’image de la relation intime qui lie un homme et une femme dans une union indissociable.
Cette connaissance engage l’être tout entier, non pas seulement les facultés rationnelles.
La véritable connaissance de Dieu passe donc par un engagement personnel total.
Comment un tel engagement serait-il possible de la part de l’homme qui ne fait que supputer, tâtonner, cogner sa tête contre les parois de l’existence, commettre individuellement ou collectivement tout ce que sa conscience même réprouve ?
Sans une réconciliation initiée par Dieu, cette relation est tout simplement impossible et c’est là où nous voyons Dieu s’engager totalement, en Jésus-Christ, dans cette magnifique Oeuvre de Réconciliation.
Jésus-Christ réconcilie le monde avec Dieu par un sacrifice Parfait et Définitif qu’Il accomplit afin que les fautes des hommes, leur désobéissance et leur aveuglement volontaire leur soient pardonnés.
Jésus-Christ donne Sa Vie pour payer une rançon à Dieu qu’aucun homme ou aucune femme ne pourrait payer.
Cette rançon, Dieu L’exige pour que les hommes en rupture de ban avec Leur Créateur, soient Réconciliés avec Lui.
Car il y a un prix à payer : notre propre vie, dont nous avons renié le sens initial et parfait en fuyant loin de Dieu.
Or, ce prix de la réconciliation exigé par Le Créateur, Dieu décide de Le payer Lui-même.
Alors, qui peut être mis au bénéfice d’une telle Réconciliation ?
Qui peut bénéficier de ce Don Divin ?
N’importe qui, vous et moi.
Et que faut-il faire pour en bénéficier ?
Dieu ne demande qu’une chose :
croire qu’Il a effectivement accompli ce Salut en payant Lui-même la rançon qu’Il exigeait.
Dieu est Celui qui nous sauve, qui nous Réconcilie avec Lui, et Il le fait gratuitement.
Ce n’est pas en accomplissant toutes sortes de rituels, de gestes mécaniques, ou encore en essayant par nous-mêmes d’atteindre Dieu que nous y parviendrons.
Au contraire, tous nos efforts seront inutiles et ne feront que nous plonger dans un abîme de doute, de culpabilité et de malheur.
Notre libération n’est possible que si nous acceptons par la foi, comme des enfants reconnaissants, que Dieu Le Père a accompli notre salut par le Don de Son Fils Jésus-Christ.
c’est cela la Bonne Nouvelle à travers le mot Evangile.
L’apôtre Paul, après avoir lui-même refusé de croire en ce Salut Gratuit, et après avoir même persécuté à mort les premiers Chrétiens, écrit dans sa lettre à l’église d’Ephèse (2:0) :
C’est par la Grâce de Dieu en effet que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est Le Don de Dieu. Ce n’est pas par les œuvres, afin que personne ne se glorifie. Car nous sommes Son Ouvrage, nous avons été créés en Christ-Jésus pour des œuvres bonnes que Dieu a préparées d’avance, afin que nous les pratiquions.
On le voit, l’offre du Salut est une offre gratuite.
Mais si les croyants appartiennent désormais à Dieu en Jésus-Christ, et si désormais l’Esprit de Dieu habite en eux après avoir chassé tout autre esprit opposé à Dieu, c’est pour qu’ils accomplissent les œuvres bonnes que Dieu a préparées d’avance pour qu’ils les pratiquent.
Cela veut dire que les croyants n’accomplissent pas ces œuvres pour mériter leur salut, mais par reconnaissance envers Dieu qui les a Gratuitement Sauvés, ils vivent désormais une vie d’obéissance à la Loi de Leur Seigneur Jésus-Christ et ils portent des fruits d’obéissance qui plaisent à Dieu.
En Jésus-christ ils ont obtenu une nouvelle vie.
Reprenons cependant la question initiale du pluralisme religieux, par lequel nous commencions ce chapitre.
Qui n’a jamais entendu ces paroles célèbres prononcées il y a quelque quarante ans par André Malraux :
Le vingt-et-unième siècle sera religieux ou ne sera pas.
Paroles que certains considèrent comme prophétiques. Qu’a-t-il voulu dire par là ?
Sans doute qu’après le vingtième siècle, considéré comme irréligieux, globalement indifférent, voire opposé au sentiment religieux, les hommes et femmes vivant au vingt-et-unième siècle retourneraient inévitablement, quant à eux, à des formes d’expression religieuse très marquées : cela serait même la caractéristique principale du prochain siècle.
Pourtant, on peut à bon droit se demander si une telle phrase rend justice au vingtième siècle.
Car on a pu voir tout autant d’expressions religieuses en ce siècle qu’au cours des époques précédentes.
Seulement, elles ont pris des formes et des expressions différentes de celles traditionnellement reconnues comme telles.
Ainsi, le culte de la personnalité dans les régimes politiques dictatoriaux, revêt un caractère religieux tout à fait marqué, avec cérémonies, chants, hymnes et déclarations de loyauté inaltérable.
Le régime nazi en allemagne dans les années trente et quarante, ou les différents régimes communistes, ont connu leurs célébrations, leurs liturgies voire leurs hystéries qui faisaient avant tout appel à une forme de sentiment religieux.
Aujourd’hui, le sport médiatisé est une des formes les plus claires de communion religieuse : autour d’un ballon rond (ou ovale !) se développe un sentiment d’exaltation peu commun, marqué par toutes sortes de rites, de sentiments fraternels, de moments de dévotion intense.
On a pu entendre dire qu’une équipe sportive a été « crucifiée » par une autre ; en politique on parle même parfois du « catéchisme » d’un parti donné.
On pourrait aussi parler en long et en large du culte obsessionnel du sexe, manifesté dans tant de productions cinématographiques ou autres.
La question que nous devons nous poser est donc :
Quelle sera la religion du vingt-et-unième siècle ?
Car l’homme ne saurait vivre sans exprimer ce qui constitue son fonds le plus profond : créé à l’Image de Dieu, il est constamment à la recherche d’un absolu, d’une relation avec Son Créateur, mais il détourne le plus souvent cette quête vers d’autres objets ou personnes que Son Créateur, que ce soit une personne humaine, une activité quelconque, une appartenance idéologique ou ethnique, ou encore un bien matériel donné.
La question de l’idolâtrie, de sa signification et de ses implications dans la vie des hommes, retiendra du reste notre attention au cours du chapitre huit.
Il nous faut aussi reconnaître que le marché religieux, en ce vingt-et-unième siècle, est particulièrement ouvert.
Avec la circulation des idées, les moyens contemporains de communication, les médias, chacun peut choisir à sa guise la religion à laquelle il souhaite s’adonner :
le bouddhisme ou les religions orientales,
l’animisme traditionnel,
les enseignements du soufisme musulman,
le new âge,
etc...
Au milieu de tout cela, que représente réellement le Christianisme ?
Celui, celle et ceux confessant Jésus-Christ peuvent-ils encore se prévaloir de l’exclusivité de leur foi ?
Pourquoi tenir à la confession de Jésus-Christ comme Vrai Dieu, envoyé par le Père Céleste comme seul médiateur entre Dieu et les hommes ?
Un passage de l’évangile selon Matthieu (6:9), nous éclairera singulièrement à ce sujet :
Jésus se rendit dans la région de Césarée de Philippe. Il interrogea ses disciples : que disent les gens au sujet du Fils de l’homme ? Qui est-il d’après eux ? Ils répondirent : Pour les uns, c’est Jean Baptiste ; pour d’autres : Elie ; pour d’autres encore Jérémie ou un autre prophète. – et vous, leur demanda-t-il, qui dites vous que Je suis ? Simon Pierre lui répondit : Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant. Jésus lui dit alors : Tu es heureux, Simon, fils de Jonas, car ce n’est pas de toi-même que tu as trouvé cela. C’est mon Père céleste qui te l’a révélé. Et moi, je te déclare : Tu es Pierre, et sur cette pierre j’édifierai Mon Eglise, contre laquelle la mort elle-même ne pourra rien. Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux : tout ce que tu interdiras sur la terre aura été interdit aux yeux de Dieu et tout ce que tu permettras sur la terre aura été permis aux yeux de Dieu.
Pour bien comprendre la portée de la question de Jésus, et la réponse de pierre, il faut savoir que l’endroit même ou Jésus a posé cette fameuse question était le lieu de nombreux cultes et religions.
Déjà sept cents ans avant la venue de Jésus-Christ, le prophète Esaïe avait parlé de cette région en ces termes (2-9:) :
Mais il n’y aura pas toujours des ténèbres sur ce pays envahi par l’angoisse. Si, dans les temps passés, Dieu a couvert d’opprobre tout le pays de Zabulon et le pays de Nephtali, dans les temps à venir, il couvrira de gloire la route de la mer, au-delà du Jourdain, le district des nations païennes. Le peuple qui vivait dans les ténèbres verra briller une grande lumière : la lumière resplendira sur ceux qui habitaient le pays dominé par d’épaisses ténèbres.
De fait, la région de Césarée de philippe était marquée par le culte du dieu syrien Baal, sous diverses formes.
Mais pour tout Israélite Croyant, cette région était aussi le lieu où le fleuve Jourdain prend sa source.
Et cette rivière rappelait à tout Croyant la Religion d’Israël.
Il y avait aussi, dans une montagne des environs, une grotte supposée être le lieu de la naissance de la divinité pan, le dieu de la nature.
Césarée était tellement identifiée au dieu pan, qu’elle portait le nom de panéas. aujourd’hui, située en syrie, elle s’appelle Baniyas.
Mais entre-temps, le roi Hérode avait fait bâtir un magnifique temple de marbre en l’honneur de César Auguste, l’empereur romain.
Or les empereurs romains allaient bientôt exiger qu’on les vénère comme des demi-dieux, et ce pour consolider leur autorité politique.
Désormais donc, la ville s’appellerait césarée.
Plus tard, le troisième fils d’Hérode le Grand, Philippe, allait ajouter son nom à la ville, dès lors connue sous le nom de césarée de philippe.
Pourquoi toutes ces précisions historiques ?
Simplement pour souligner que c’est dans ce contexte hautement païen, dans cette région pleine de cultes et de religions diverses que Jésus attendait de Ses Disciples la réponse exacte à la question de Son Identité : à savoir qu’Il est Le Christ, Le Fils du Dieu Vivant.
Poser cette question à quelques kilomètres du palais édifié à la gloire de César, représentait un défi de taille.
Celui qui attendait de Ses Disciples une telle confession n’était après tout qu’un obscur enseignant religieux, un jeune rabbi suivi de douze jeunes disciples.
Sa renommée commençait à s’étendre, mais seulement localement.
Et il n’existait aucun consensus au sujet de sa personne.
Au mieux, on le considérait comme un prophète, ou comme la réincarnation d’un des anciens prophètes d’Israël.
En posant cette question, Jésus a-t-Il essayé de se rassurer sur Sa Mission ?
A-t-Il voulu remonter sa cote de popularité en testant Ses Disciples ?
Ou bien attendait-Il une réponse qui puisse Lui indiquer quelle était Sa véritable Identité, au milieu de tant de religions en compétition ?
Pas du tout !
Jésus savait parfaitement qui Il était, et n’allait pas l’apprendre de la bouche de Ses Propres Disciples.
Mais, en posant cette question, Il avait un plan, celui de l’Edification de Son Eglise.
Or, pour que ce Plan se réalise, il fallait que la confession de Son Identité comme Le Christ, Le Messie Promis et attendu, le Fils même du Dieu vivant, soit fermement établie, comme Le Fondement même de l’Eglise.
Comment Pierre a-t-il pu trouver la réponse vraie à la question posée, alors que tant de fausses réponses étaient données autour de lui, dans cette région de césarée de philippe ?
On ne voyait en effet en Jésus qu’un prophète parmi bien d’autres.
Aujourd’hui de même, bien des gens qui se disent religieux ne voient en Jésus qu’un prophète, à l’égal d’autres prophètes ou soi-disant tels ; un homme particulièrement vertueux qui a cherché Dieu intensément, et rien de plus.
L’apôtre Paul, quant à lui, écrit dans sa première lettre aux corinthiens (2) que nul ne peut dire Jésus est Seigneur si ce n’est inspiré par l’esprit de dieu. et c’est bien ce que Jésus répondit à pierre, après que celui-ci l’ait identifié comme le christ, le Fils du dieu vivant : Tu es heureux, Simon fils de Jonas, car ce n’est pas de toi-même que tu as trouvé cela. C’est mon père céleste qui te l’a révélé.
Il en va de même pour tout Croyant qui, deux mille ans après Pierre, confesse Jésus comme le Christ, Le Fils du Dieu Vivant.
Nul ne pourrait le faire, si l’Esprit de Dieu ne l’illuminait, ne le forçait hors de l’obscurité des religions et cultes de tout poil.
Mais il importe de bien comprendre que le climat religieux qui nous entoure aujourd’hui, et qui tâche d’obscurcir la Divinité Parfaite et Suffisante de l’homme Jésus, n’est pas nouveau.
Comme il a été dit plus haut, le pluralisme religieux était aussi prononcé au temps de Jésus-Christ qu’il l’est aujourd’hui.
Les religions orientales, les cultes de toutes sortes fleurissaient au sein de l’empire romain.
Et pourtant, c’est dans ce contexte que Jésus a réclamé pour lui, et pour lui seul, l’autorité suprême.
Aussi, les Chrétiens ne devraient pas se laisser déstabiliser dans leur confession de la messianité et la divinité de Jésus-christ, comme si notre époque avait ouvert des perspectives religieuses que le passé ne connaissait pas, comme s’il leur fallait désormais relativiser cette Foi en Christ, Seul Médiateur et Sauveur.
Citons pour conclure ce que l’apôtre Paul écrit à ce sujet dans sa lettre aux Ephésiens (4.4-5) :
En parvenant tous ensemble à l’unité dans la foi et dans la connaissance du Fils de Dieu (…) nous ne serons plus de petits enfants ballottés comme des barques par les vagues et emportés çà et là par le vent de toutes sortes d’enseignements, à la merci d’hommes habiles à entraîner les autres dans l’erreur.
Au contraire, en exprimant La Vérité dans l’amour, nous grandirons à tous égards vers Celui qui est La Tête : Christ !
Amen,
Eric Kayayan,
Pasteur Réformé & Responsable
du site Foi&Vie Réformées
Source : Rendre compte de l'espérancedu Pasteur Eric Kayayan dirigé et édité par Jean-Marc Berthoud dans Collection Messages l'Age d'homme
Comment Dieu peut-Il être Miséricordieux et Juste à la fois ?
Cette question surgit nécessairement lorsque nous lisons la dernière partie du premier paragraphe dans la confession de foi baptiste de Londres de 1689 :
Il est amour, plein de grâce, de miséricorde et de patience. Il abonde en bonté et en vérité. Il pardonne l’iniquité, la transgression et le péché. Il récompense ceux qui le cherchent avec assiduité. Il est en outre très juste et terrible en ses jugements, haïssant tout péché et n’innocente d’aucune façon le coupable.
Dieu est Amour (1 Jean 4.16).
Il n’est pas animé par la méchanceté, mais par la Bonté.
Il y a en Lui de la Tendresse et de la Douceur envers les êtres qu’Il a créés.
L’affection que les parents ressentent envers leurs enfants est semblable à l’affection qui anime Dieu envers l’homme (Psaume 103.13) :
« Comme un père a compassion de ses enfants, l’Éternel a compassion de ceux qui le craignent. »
La bonté des parents envers leurs petits est radicalement inférieure à la Bonté du Seigneur envers nous (Mathieu 7.9-11).
Dieu est Miséricordieux : Il a un Cœur pour la misère, Il éprouve de la Compassion.
Il n’est pas indifférent à nos souffrances et à nos tristesses ; Il a des entrailles de Miséricorde (Luc 1.78).
« Quand un malheureux crie, l’Éternel entend, et il le sauve de toutes ses détresses. L’Éternel est près de ceux qui ont le cœur brisé, et il sauve ceux qui ont l’esprit dans l’abattement. »(Psaume 34.7, 19).
Dieu prend plaisir à pardonner les péchés et à oublier les offenses (Michée 7.18-19) :
18 Quel Dieu est semblable à toi, qui pardonnes l’iniquité, qui oublies les péchés du reste de ton héritage ? Il ne garde pas sa colère à toujours, car il prend plaisir à la miséricorde. 19 Il aura encore compassion de nous, il mettra sous ses pieds nos iniquités ; tu jetteras au fond de la mer tous leurs péchés.
Dieu est Saint (Esaïe 6.3).
Il est Parfaitement Juste, « Dieu est un juste juge » (Psaume 7.12).
Il n’y a en Lui aucune trace de mal ni aucune communion avec le péché (1 Jean 1.5).
Il déteste la méchanceté et l’injustice ; Il les hait d’une Haine Eternelle.
Ses yeux sont trop purs pour voir le mal, Il ne peut regarder l’iniquité (Habakuk 1.13).
Il a en horreur l’orgueil, le mensonge, la violence, la perfidie, la perversité, la fausseté et les querelles (Proverbes 6.16-19).
Dieu ne peut rester les bras croisés devant le mal, car Il ne peut d’aucune façon en être complice et l’innocenter (Genèse 18.25) :
« Celui qui juge toute la terre n’exercera-t-il pas la justice ? ».
Le Seigneur punit le crime, Il exécute la Justice et le Jugement, Il rétribue le péché et condamne le criminel.
Comment la Miséricorde de Dieu et Sa Justice peuvent-elles coexister ?
D’un côté, si Dieu pardonne le péché peut-Il être Juste puisque toute transgression et toute désobéissance méritent une Juste Rétribution (Hébreux 2.2) ?
De l’autre côté, si Dieu punit toute transgression et toute désobéissance, comment peut-Il être Miséricordieux ?
Dieu ne peut pas être Miséricordieux s’Il ne pardonne pas le mal, mais Il ne peut pas être Juste s’Il ne le punit pas.
Il ne faut pas imaginer que Dieu soit partagé comme nous entre Ses Sentiments ou qu’il y aurait en Lui deux volontés qui laisseraient Dieu dans l’indécision.
Dieu est un Être Simple dans lequel il n’y a aucun conflit.
Comment Dieu peut-Il être Miséricordieux et Juste à la fois ?
La seule et unique réponse à cette question est l’Évangile.
L’Évangile est plus qu’un acte de rédemption, il est une nécessité ontologique d’un Dieu à la fois rempli d’Amour et de Colère envers l’homme.
La raison pour laquelle seul le Dieu de la Bible peut être le vrai Dieu est l’Évangile.
Toute conception de la divinité qui n’implique pas l’Évangile est une conception idolâtre.
Par quel autre moyen que l’Évangile Dieu peut-Il être Miséricordieux et Juste ?
L’Évangile manifeste l’Amour de Dieu qui a tant aimé l’homme qu’Il l’a sauvé par la mort de Son Fils (Jean 3.16; Romains 5.8 ; 1 Jean 4.9).
L’Évangile manifeste aussi la Pleine Justice de Dieu contre le péché (Romains 1.17; 3.25).
Seul l’Évangile manifeste un Dieu d’Amour et de Justice ; si quelqu’un a l’Évangile, il a Dieu (1 Jean 4.14-15) :
14 Et nous, nous avons vu et nous attestons que le Père a envoyé le Fils comme Sauveur du monde. 15 Celui qui confessera que Jésus est le Fils de Dieu, Dieu demeure en lui, et lui en Dieu.
L’Évangile est à la fois Parfaite Justice et Parfait Amour; il n’existe pas de tension entre les deux pour Dieu.
Une fausse doctrine du salut mène à la perdition, car sans l’Évangile on ne peut connaître Dieu (Galates 1.8 ; 1 Corinthiens 15.1-2).
Certaines personnes disent croire en Dieu et avoir confiance en son amour sans croire dans l’Évangile.
Ce n’est pas en Dieu qu’elles croient, mais en une idole qu’elles se sont fabriquée et à laquelle elles ont attribué l’amour.
Cet amour est vain et ne peut rien pour ces personnes qui verront leur espoir périr (1 Jean 4.8-10).
Parce que Dieu est Véritablement Amour et Véritablement Juste, l’Évangile est absolument nécessaire.
L’essence de Dieu révèle l’Évangile et l’Évangile révèle l’essence de Dieu.
Nous devons chérir la doctrine de Dieu aussi précieusement que nous chérissons l’Évangile.
Compromettre l’un c’est compromettre l’autre, avoir l’un c’est avoir l’autre.
En Dieu, dans l’Évangile, « la bonté et la fidélité se rencontrent, la justice et la paix s’embrassent » (Psaume 85.11).
À cause de l’Évangile, nous pouvons véritablement affirmer :
« L’Éternel est miséricordieux et juste » (Psaume 116.5).
" J'avoue que je donnerais à peine un penny pour tout salut que je pourrais perdre. La vie éternelle est la chose dont nous avons besoin, la Vie de Dieu, qui ne peut jamais changer ou être enlevée de nous, et c'est ce qui est donné à toutes celles et ceux qui croient en Jésus Christ."
Car, lorsque que nous étions
encore sans force,
Christ, au temps marqué,
est mort pour des impies
(Romains 5-6)
Abonnez-vous pour être averti des nouveaux articles publiés.