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Vie Protestante Réformée

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Jean Calvin

"Puisque Dieu, par conséquent, nous justifie par la Médiation du Christ, Il nous Acquitte, non pas par l'aveu de notre innocence personnelle, mais par une imputation de la justice ; de sorte que nous, qui sommes injustes en nous-mêmes, sommes considérés comme Justes en Jésus Christ."

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15 avril 2017 6 15 /04 /avril /2017 15:50
La Résurrection spirituelle de l'homme perdu (1ère partie)

Mais Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui étions morts par nos offenses, nous a rendus à la vie avec Christ (c'est par grâce que vous êtes sauvés ) Ephésiens 2 : 5



On s'attendrait sans doute, à ce que j'appelle l'attention à Pâques sur le glorieux évènement dont l'Eglise chrétienne célèbre la mémoire.

 

Telle n'est pourtant pas mon intention.

 

Mais, si le sujet que j'ai à coeur de méditer n'est point la Résurrection de Christ, du moins peut-on dire qu'il s'y rapporte dans une certaine mesure.

 

 

Ce sujet le voici : La résurrection spirituelle de l'homme pécheur et perdu.

C'était aux chrétiens d'Ephèse que l'Apôtre adressait les paroles de mon texte ; mais elles s'appliquent avec non moins de vérité à tous ceux qui, à une époque ou à une autre et dans quelque lieu que ce soit de la terre habitable, ont été élus en Jésus-Christ, rachetés par Son Sang, justifiés par Sa Grâce.

 

D'eux aussi, il est vrai de dire que, morts dans leurs fautes et dans leurs péchés, ils ont été vivifiés par l'Esprit de Dieu.

Quel spectacle solennel que celui d'un cadavre !

 

Quand, en y pensant, j'essayai de me placer, par l'imagination, en face des réalités de la mort, mon âme, je l'avoue, recula d'épouvante.

 

Je fus comme anéanti !

 

" Quoi ? me disais-je, est-il donc vrai que ce corps, où je sens palpiter la vie, sera bientôt un festin pour les vers ! Qu'en dehors et en dedans de ces orbites, où maintenant mes yeux étincellent, ramperont d'immondes créatures, progéniture de la corruption ! Que ces membres, aujourd'hui pleins de vigueur, étendus dans la froide immobilité, dans l'abjecte impuissance de la mort, deviendront un objet d'invincible dégoût pour ceux-là mêmes qui me chérissent le plus, en sorte qu'ils s'écrieront avec Abraham : Otez mon mort de devant moi !..."

 

Peut-être, ne parvenons nous pas encore à réaliser, dans toute son horreur, ce lugubre tableau.

 

Ne semble-t-il pas étrange, ne semble-t-il pas incroyable que pour celle et celui venant dans le lieu de culte serons un jour portés dans le sépulcre ; que ces regards, qui s'étaient fixés sur le pasteur, sur nous, seront voilés d'une obscurité éternelle, que ces langues, qui faisaient entendre une sainte harmonie, bientôt ne seront plus qu'un peu de boue ; que nous enfin, dans toute la force de l'âge et de la santé, serons incapable de mouvoir un muscle, d'articuler un son, et deviendrons une masse inerte, fille de la fosse et soeur de la corruption ?...

 

Sans doute, nul n'ignore ces sombres vérités ; nul ne peut les révoquer en doute ; mais n'est-il pas vrai que, lorsque par la pensée l'on essaie de se les appliquer à soi-même, on est presque tenté de les déclarer impossibles ?

 

Ah ! C'est que la mort exerce sur notre enveloppe terrestre de si épouvantables ravages ; elle met en pièces d'une façon si hideuse cette admirable organisation, chef-d'oeuvre du Créateur, que c'est à peine si notre intelligence étonnée peut la suivre dans son oeuvre de vandalisme !

Toutefois, efforçons-nous de nous faire une idée aussi exacte que possible de ce qu'est un cadavre, et, lorsque nous y serons parvenus, je vous prie, chacun en particulier, que c'est là l'image employée dans mon texte pour représenter la condition de notre âme par nature.

 

Et en vérité, l'Apôtre n'aurait pu faire usage d'une métaphore plus juste ; car, de même qu'un cadavre est passif, inerte, insensible, prêt à se décomposer, ainsi est toute âme humaine si elle n'a été vivifiée par la Grâce de Dieu.

 

Nous sommes morts dans nos fautes et dans nos péchés ; la mort habite en nous, et ce germe de mort est susceptible de se développer graduellement, de telle sorte que, laissés à nous-mêmes, nous tous, pourrions devenir avec le temps des objets véritablement hideux.

 

Hideux par nos vices et notre corruption morale, tout comme le cadavre est rendu hideux par la corruption matérielle.

 

Voilà, ce que nous enseigne l'Ecriture, touchant l'état moral de l'homme.

 

Dans toutes ses pages, elle nous dit que depuis la chute l'enfant d'Adam par nature est mort ; qu'être perdu et dégradé, il est dans un sens spirituel absolument privé de vie.

 

Elle nous enseigne, en outre, que s'il obtient la vie, ce ne peut être que grâce à une véritable résurrection opérée dans son âme par l'Esprit de Dieu, et que cette résurrection, il la devra, non à aucun mérite qui pût être en lui, mais uniquement au Bon Paisir du Père, à un effet tout gratuit de Sa Miséricorde Infinie et Souveraine.

Voilà, je le répète, la doctrine qui ressort de la Bible tout entière ; et c'est sur cette doctrine, formulée avec une remarquable précision dans les paroles de mon texte, que je désire appeler notre attention pendant quelques instants.

 

Je ferai mon possible pour rendre mes développements intéressants en même temps que clairs.

 

Dans l'espoir d'atteindre ce double but, j'illustrerai, en quelque sorte, mon sujet d'une manière qui, au premier abord, vous paraîtra sans doute un peu étrange.

 

Vous vous souvenez que pendant son séjour sur la terre le Seigneur Jésus accomplit trois résurrections.

 

Je ne sache pas qu'Il en ait accompli d'autres.

En premier lieu, Il ressuscita une enfant de douze ans, la fille de Jaïrus, qui, étendue sans vie sur sa couche, se leva incontinent, dès que Jésus eut prononcé cette seule parole : " Talitha cumi !"

 


En second lieu, le Seigneur ressuscita le fils de la veuve de Naïn, qui, couché sur sa bière, était transporté au tombeau, et qu'Il réveilla de son sommeil de mort par ces mots : " Jeune homme, je te le dis, lève-toi !"
 


Enfin, la troisième et la plus mémorable résurrection opérée par Jésus fut celle de Lazare, lequel n'était plus ni sur son lit, ni en chemin vers la tombe, mais dont la corruption avait déjà fait sa proie, lorsque le Seigneur, par le verbe de Sa Toute-Puissance, le rappela à la vie, en criant à haute voix : " Lazare, sors dehors !"

 



Ces trois faits, je les transporterai, pour ainsi dire, dans le domaine spirituel, et je les emploierai comme des types ou des images pour représenter successivement d'abord :

 

 

Les différences extérieures qui existent entre les âmes inconverties, quoique leur condition soit au fond la même.

 

 

En second lieu, les différents moyens de grâce employés pour vivifier les pécheurs.

 

 

Et enfin, les différentes manifestations de cette vie, qui pourtant est une dans un sens absolu.

 

 

 

 

La Résurrection spirituelle de l'homme perdu (2ème partie)

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15 avril 2017 6 15 /04 /avril /2017 15:49
La Résurrection spirituelle de l'homme perdu (2ème partie)

Mais Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui étions morts par nos offenses, nous a rendus à la vie avec Christ (c'est par grâce que vous êtes sauvés ) Ephésiens 2 : 5



J'ai dit qu'il existe certaines différences extérieures entre les âmes inconverties, mais que leur condition n'en est pas moins la même.

 

J'ajoute que cette condition, commune à tous, c'est la mort.

 

Approchez-vous par la pensée, de la fille de Jaïrus.

 

Voyez-la étendue sur son lit : ne dirait-on pas que la vie est encore en elle ?

 

Les lèvres de sa mère effleurent encore son front, la main de son père presse encore sa main, et c'est à peine si ce père, si cette mère peuvent se persuader que leur enfant est morte ; mais il n'est que trop vrai, elle est morte, aussi morte qu'elle peut jamais l'être.

 

Voyez maintenant ce jeune homme qu'on porte en terre.

 

Il est plus que mort, passez-moi l'expression; il commence à se corrompre ; déjà les teintes livides, précurseurs de la dissolution, sont répandues sur son visage.

 

Et cependant, quoique la mort soit plus apparente chez lui que chez l'enfant, à proprement parler, il n'est pas plus mort qu'elle, car il n'y a point en réalité de degrés dans la mort.

 

Mais voici un troisième cas, où la mort se révèle avec plus d'évidence encore ; c'est celui de Lazare, de Lazare, dont Marthe, faisant usage de mots non couverts, pouvait dire :

 

Seigneur, il sent déjà mauvais, car il est là depuis quatre jours.

 

Toutefois, remarquez-le, la fille de Jaïrus n'était pas moins morte que Lazare.

 

Il y avait différence quant à la manifestation extérieure de la mort, mais non point quant à la mort elle-même.

Ainsi en est-il des âmes, qui n'ont point été vivifiées par la Grâce de Dieu.

 

J'ai eu, sans nul doute, devant moi quelques-unes de ces créatures favorisées que l'oeil se plaît à contempler.

 

Elles sont belles à voir de toutes manières, belles par leurs qualités morales, aussi bien que par leurs charmes extérieurs.

 

Il semble en vérité qu'elles réunissent tout ce qui est bon et désirable ; et pourtant, si elles sont irrégénérées (notez bien ceci), elles sont mortes, complètement mortes !

 

A voir la fille de Jaïrus, qui eût dit qu'elle n'était plus qu'un cadavre ?

 

Une main tendre et pieuse n'avait pas encore fermé ses yeux ; dans son regard brillait encore comme un dernier reflet de lumière.

 

Pareille à un lis à peine détaché de sa tige, elle n'avait rien perdu de sa grâce.

 

Le ver n'avait pas commencé à creuser sa joue ; les couleurs de la vie ne s'étaient pas flétries sur son front, elle paraissait encore appartenir au monde des vivants.

 

Et de même, chères jeunes âmes dont je viens de parler, si vous possédez tout ce que le coeur peut désirer, sauf la seule chose nécessaire ; il ne vous manque absolument rien, si ce n'est le Souffle Divin, l'Amour du Sauveur ; si vous n'êtes pas unies à Jésus par une foi vivante ; c'est pourquoi - je vous le dis avec profonde douleur, mais je dois vous le dire - vous êtes mortes !

 

Vous êtes mortes !

 

Aussi mortes que les derniers des pécheurs, quoique votre mort ne soit pas aussi apparente.

 

Mais, à côté de ces filles de Jaïrus, il est certainement aussi, des êtres qui ont fait un pas de plus, dirai-je, dans la mort spirituelle.

 

Il y a encore en eux, je le reconnais, quelques restes de bons sentiments, mais ils ont commencé à céder à leurs inclinations mauvaises.

 

Ils ne sont pas encore des intempérants sans pudeur, des blasphémateurs sans frein ; leur inconduite n'est pas encore assez scandaleuse pour que leurs semblables n'en puissent tolérer la vue.

 

Comme chez le jeune homme de Nain, la corruption qui couve au-dedans d'eux n'a pas encore ouvertement éclaté au dehors.

 

Mais, qu'ils ne s'abusent point : quoiqu'ils ne soient pas descendus au dernier degré de la dépravation, quoique le monde ne les rejette pas de son sein, ils sont morts !

 

Ils sont morts !

 

Tout aussi morts que les derniers des pécheurs !

 

Et n'y a-t-il point aussi, parmi ceux là me lisant, de ces derniers, de ces plus avilis des hommes, véritables Lazare spirituels, chez qui la mort revêt son plus hideux aspect ?

 

Semblables à des cadavres dans leur sépulcre, leur âme est en pleine putréfaction.

 

Leurs moeurs sont abominables ; leur conduite tout entière inspire l'horreur la plus profonde ; ils sont mis à l'index de toute société qui se respecte ; la pierre est en quelque sorte roulée sur leur tombeau.

 

Ils ont si complètement perdu tout sens moral que ceux qui les connaissent ne veulent plus soutenir aucune relation avec eux, et semblent s'écrier à leur manière :

 

" Otez ce mort de devant nous, car nous n'en saurions supporter la vue !"

 

Et cependant, - j'insiste sur ce point - ces âmes si corrompues, si perverties, ne sont pas en réalité plus mortes que les autres âmes irrégénérées, de même que Lazare n'était pas plus mort que la jeune fille à qui il ne manquait que le souffle.

 

Les fruits de la mort sont plus visibles, il est vrai, chez les unes que chez les autres; mais toutes également sont privées de vie; toutes ont un égal besoin d'être vivifiées par Jésus-Christ.

P
ermettez-moi, d'entrer dans quelques détails, et de vous indiquer les traits principaux qui constituent la différence existant entre les trois classes d'âmes dont je viens de parler.

 

Pour cela, continuons notre rapprochement, et revenons d'abord à la fille de Jaïrus.

 

Voici donc cette jeune fille : regardons-la de nouveau.

 

Loin de nous repousser, sa vue, n'est-il pas vrai ? nous attire.

 

Elle est morte, et pourtant elle est encore belle.

 

Quoique privée de vie, elle est pleine de charmes et de grâces.

 

Quel contraste avec le jeune homme !

 

Toute beauté a disparu de ses traits ; on devine que le ver est déjà à l'oeuvre ; toute sa gloire s'est évanouie.

 

Quel contraste surtout avec Lazare ! Il n'est plus qu'un foyer de corruption !

 

... Mais chez la fille de Jaïrus il existe, je le répète, une beauté extérieure.

 

Il en est de même de beaucoup de ceux qui me lisent en ce moment.

 

N'est-elle pas en effet pleine de grâce, cette jeune âme dont le souffle impur du péché semble avoir respecté la candeur ?

 

Qui pourrait ne pas l'aimer ?

 

N'est-elle pas aimable, n'est-elle pas belle entre toutes ?

 

N'est-elle pas digne d'être admirée, souvent même d'être imitée ?

 

Ah ! Sans doute, elle est tout cela ; elle est plus encore peut-être, je suis le premier à en convenir ; mais, hélas ! Hélas !

 

Dieu le Saint-Esprit n'a pas encore soufflé sur elle, elle n'a pas reconnu Jésus pour Son Sauveur, ni imploré Son Pardon ; elle possède tout, excepté la Vraie Religion ; et dès lors, elle est morte, morte malgré toute sa beauté, malgré tous ses attraits !

 

Oh ! Ma soeur, ma chère soeur, mon amie, pourquoi faut-il qu'il en soit ainsi ?

 

Pourquoi faut-il que toi si douce, si aimable, si tendre, si compatissante, je sois obligé de te compter au nombre de ceux qui sont morts dans leurs fautes et dans leurs péchés ?

 

Comme mon Maître pleura jadis sur le jeune riche, qui avait gardé tous les commandements, mais à qui il manquait une chose, ainsi je pleure aujourd'hui sur toi !

 

Oui, je pleure à la pensée que toi, ornée de qualités si précieuses, de tant de dons du coeur et de l'esprit, tu n'en es pas moins plongée dans la mort !

 

Car, ne te fais point illusion, tu es morte aussi longtemps que tu n'as pas la foi en Christ.

 

Ta bonté, ta vertu, ton excellence ne te serviront de rien : tu es morte, et tu ne saurais vivre si Jésus ne te donne la Vie.

Remarquons, en outre, que la fille de Jaïrus est encore entourée d'amis.

 

Elle vient d'exhaler le dernier soupir, et sa mère la couvre de tendres baisers.

 

Oh ! Se peut-il bien qu'elle soit morte ? Les caresses qu'on lui prodigue ne parviendront-elles pas à la ranimer ?

 

Et les larmes brûlantes qui pleuvent sur elle ne suffiront-elles pas à féconder cette terre froide, il est vrai, mais assez riche encore, semble-t-il, pour que la vie jaillisse de son sein ?

 

Hélas ! Non .

 

Ces caresses, ces larmes sont stériles ; la semence de la vie manque ; l'enfant ne respire plus ; néanmoins, c'est à qui se pressera autour d'elle, c'est à qui la comblera de témoignages d'amour.

 

Quel contraste avec le jeune homme !

 

Il est étendu sur sa bière ; personne ne le touchera plus, et si quelqu'un le touchait, il serait souillé.

 

Quel contraste surtout avec Lazare !

 

Une pierre est scellée sur lui.

 

N'en est-il pas de même de vous, chères âmes auxquelles je me suis déjà adressé ?

 

N'êtes-vous pas entourées de l'amour de tous ?

 

Le peuple de Dieu lui-même vous chérit d'une affection cordiale ; il vous recherche, il vous estime, il vous approuve.

 

Votre pasteur même prie souvent pour vous.

 

Admises dans les assemblées des enfants de Sion, vous vous asseyez avec eux comme si vous étiez des leurs, vous entendez ce qu'ils entendent, vous chantez ce qu'ils chantent.

 

Et pourtant, pourtant hélas ! Vous le dirai-je ?

 

Vous êtes encore dans la mort.

 

Il ne vous manque absolument qu'une chose, mais c'est la seule qui puisse vous sauver ; il ne vous manque qu'une chose, mais cette chose c'est la Vie.

 

En vain les enfants de Dieu vous ouvrent-ils leur sein, en vain vous accueillent-ils dans leur compagnie ; ils ne sauraient allumer en vous cette étincelle Sacrée de la Vie ; et, si jamais vous l'obtenez, sachez-le, vous devrez vous joindre au plus grand des pécheurs pour répéter avec l'Apôtre :


Lorsque nous étions morts dans nos fautes et dans nos péchés, Dieu nous a vivifiés avec Christ.

 

Mais considérons encore la jeune fille.

 

Voyez, elle n'est point revêtue des insignes de la mort.

 

Ni le suaire ni le linceul ne l'enveloppent.

 

On ne l'a point dépouillée de ses habillements ordinaires.

 

Elle est vêtue exactement comme elle l'était le jour où, ressentant les premières atteintes de sa maladie, elle s'étendit sur sa couche.

 

On ne l'a point livrée définitivement à la mort.

 

Il n'en est pas de même du fils de la veuve : l'appareil de la sépulture l'environne ; ni de Lazare : il est lié pieds et mains.

 

Mais je le répète, la fille de Jaïrus est encore revêtue de l'habit des vivants.

 

Ainsi en est-il de l'âme simple et ingénue dont je parle.

 

Jusqu'à présent, elle semble n'avoir aucune habitude coupable, aucun mauvais penchant déclaré ; et, tandis que tel jeune homme est déjà emprisonné dans le linceul de son inconduite, et que tel pécheur vieilli dans le vice est lié pieds et mains par ses passions désordonnées, cette âme se pare de tous les ornements extérieurs de la piété.

 

Elle agit comme les Chrétiens, elle parle comme eux ; sa conduite semble pure, digne d'éloges, irrépréhensible : c'est à peine si l'on pourrait y discerner quelques taches.....

 

Hélas, hélas ! Chère âme, pourquoi faut-il qu'une si belle parure, des apparences si aimables ne recouvrent que la mort ?

 

Vainement, as-tu orné ton front du brillant joyau de la bienfaisance.

 

Vainement as-tu ceint tes reins des chastes robes de la pureté extérieure.

 

Hélas ! Chère âme, il faut bien que je te le dise :

 

Si tu n'es pas née de nouveau, tu es encore dans la mort !

 

Ton excellence s'évanouira comme la teigne ; tes prétendues bonnes oeuvres s'en iront en fumée, et, au jour du jugement, tu seras pour jamais séparée des justes, à moins que Dieu ne te donne la vie.

 

Oh ! Je gémis, je gémis amèrement sur cette foule de jeunes âmes qui semblent avoir été préservées jusqu'ici de toute souillure du monde, mais qui n'en sont pas moins sans vie et sans salut !

 

Oh ! Plût à Dieu, jeune homme, plût à Dieu, jeune fille, que de vos premières années, vous fussiez vivifiés par l'Esprit !

Veuillez observer un détail encore.

 

Dans le cas de la jeune fille, la mort était, pour ainsi dire, une chose secrète.

 

C'était dans sa chambre que l'enfant avait rendu le dernier soupir ; c'était dans sa chambre que son corps inanimé reposait, et rien probablement ne laissait soupçonner au dehors le douloureux mystère que recélait cette maison de deuil.

 

Il n'en était pas ainsi du jeune homme, car on l'avait transporté jusqu'aux portes de la ville, et beaucoup de gens l'avaient vu ; ni de Lazare, car des Juifs étaient venus de Jérusalem pour pleurer sur sa tombe.

 

Mais la mort de la fille de Jaïrus n'avait point ce caractère de publicité, et il en est de même des âmes dont je l'ai prise pour type.

 

Jusqu'à présent, leur péché se cache dans l'ombre ; il est tout intérieur.

 

La convoitise a bien conçu dans leur coeur, mais le péché n'est pas encore enfanté ; le germe des passions existe en elles, mais ce germe impur ne s'est point manifesté par des actes.

 

Le jeune homme n'a point encore porté à ses lèvres la coupe enivrante, quoique souvent une voix séductrice lui en ait vanté les douceurs ; la jeune fille n'a point abandonné les sentiers de la vertu, quoique souvent elle ait prêté l'oreille aux suggestions de la vanité.

 

En un mot, leurs mauvais penchants n'ont point franchi les limites du for intérieur ; personne peut-être n'en soupçonne l'existence.

 

Hélas, mon frère ! Hélas, ma soeur ! Qu'elle est triste la pensée que vous, dont la vie extérieure est si louable, vous cachez pourtant de secrètes souillures dans la chambre de votre coeur, et que, dans les replis les plus intimes de votre être, vous portez la mort spirituelle, mort aussi véritable, quoique moins évidente, que celle du pécheur le plus scandaleux.

 

Oh ! Dieu veuille que vous puissiez vous écrier aujourd'hui même :

 

"Malgré toutes nos justices, malgré toutes nos vertus, nous étions morts, comme les autres, dans nos fautes et dans nos péchés, mais Dieu nous a vivifiés."

 

Mes amis, mes chers amis, souffrez que j'insiste encore sur ce point.

 

Il y a des âmes au sujet desquelles j'éprouve les plus vives appréhensions.

 

Je l'ai déjà dit, elles possèdent tout ce que le coeur peut souhaiter, mais il leur manque une chose : elles n'aiment pas Mon Maître.

 

O vous jeunes gens, qui fréquentez assidûment les parvis du Seigneur, et dont les murs sont irréprochables, pourquoi faut-il que votre piété soit comme une plante sans racine ?

 

O vous, vierges de Sion, qu'on voit toujours dans la maison de prières, pourquoi faut-il que vous n'ayez point la Grâce de Dieu dans le coeur ?

 

Prenez garde, je vous en supplie, vous, âmes simples, naïves, aimables, innocentes aux yeux des hommes !

 

Lorsque viendra le grand jour où le Seigneur séparera les vivants d'avec les morts, encore une fois, je vous le déclare avec douleur, si vous n'avez été converties, régénérées, vivifiées par l'Esprit de Dieu, malgré toute votre excellence, vous serez rangées parmi les morts !



Mais il est temps que nous quittions la jeune fille, pour passer au fils de la veuve de Naïn.

 

Avant tout, observez qu'il n'est pas plus mort que l'enfant ; seulement il est parvenu, si je puis ainsi parler, à une phase plus avancée de la mort.

 

Venez, approchons-nous du funèbre cortège ; arrêtons la bière ; contemplons le corps qui y est couché.

 

Vous frémissez, n'est-il pas vrai ? Vous détournez vos regards.

 

Le visage de la petite fille était plein et coloré, mais ici, la joue est creuse, le teint livide.

 

Et l'oeil ?... oh ! Quelle noirceur l'environne !...

 

Ne pressent-on pas que le ver va bientôt paraître, que la décomposition est au moment de se faire jour ?... Ainsi en est-il d'une certaine classe d'âmes.

 

Ils ne sont plus ce qu'ils étaient dans leur première jeunesse, alors que leurs moeurs étaient à l'abri de tout reproche.

 

Peut-être viennent-ils de tomber dans le filet de la femme étrangère ; ils commencent à se lancer dans la carrière du libertinage : leur corruption est en voie d'éclater.

 

Ils ne sont plus, disent-ils, des enfants à la lisière ; n'est-il pas temps qu'ils s'émancipent ?

 

Que d'autres se soumettent, si bon leur semble, à l'absurde esclavage des lois de la morale ; quant à eux, ils sont libres, ils veulent l'être, ils entendent mener joyeuse vie, et ainsi ils se précipitent dans un tourbillon de plaisirs bruyants et charnels, en sorte que les signes de la mort spirituelle se manifestent en eux avec toujours plus d'évidence.

 

De plus, remarquez, mes chers amis, que si la jeune fille était entourée de caresses, par contre, personne ne touche le jeune homme : il est étendu sur sa bière, et quoique des hommes le portent sur leurs épaules, il n'en est pas moins vrai qu'il inspire à tous les vivants une instinctive répulsion.

 

Jeune homme ! Ne te reconnais-tu point à ce trait ?

 

Ne sais-tu pas que depuis quelque temps les gens pieux, que dis-je, tes amis eux-mêmes se tiennent à distance de toi ?

 

Hier encore les larmes de ta mère n'ont-elles pas coulé en abondance, tandis qu'elle exhortait ton jeune frère à fuir ta société, à ne pas suivre ton exemple ?

 

Ta soeur, ta propre soeur, qui, en t'embrassant ce matin, a peut-être instamment supplié le Seigneur de te faire recevoir du bien dans cette maison de prières, ta soeur elle-même a honte de toi.

 

Ta conduite devient si légère, tes propos si déplacés qu'elle rougit en te voyant.

 

Il y a aussi des maisons Chrétiennes où tu étais naguère le bienvenu ; tu fléchissais le genou avec la famille assemblée, ton nom était mentionné dans la prière commune ; mais à présent, tes visites dans ces maisons deviennent de plus en plus rares, car, lorsque tu y vas, on t'accueille avec réserve.

 

Le père de famille ne voudrait à aucun prix que son fils se liât avec toi, car il sait que tu pourrais le souiller.

 

Il ne vient plus lui-même, comme autrefois, s'asseoir à ton côté pour s'entretenir de choses Saintes ; s'il te reçoit encore chez lui, c'est simplement par politesse ; mais il ne peut plus te traiter avec son ancienne cordialité, car il sent qu'entre son âme et la tienne il n'existe plus aucun lien sympathique.

 

Le Peuple de Dieu pareillement te témoigne de la froideur ; il ne te repousse pas encore d'une manière ouverte, mais il y a, dans ses rapports avec toi, une contrainte qui prouve clairement que ton état de mort lui est bien connu.

Un autre point de dissemblance entre le fils de la veuve et l'enfant de Jaïrus, c'est que, tandis que celle-ci était encore revêtue de l'habit des vivants, l'autre était déjà enveloppé dans les vêtements de la mort.

 

Et toi aussi, jeune homme, tu es comme enveloppé dans tes habitudes vicieuses.

 

Tu sais que le diable, de sa main de fer, étreint ton âme toujours plus fortement.

 

Il y eut un temps où tu pouvais encore te dégager de cette étreinte ; tu étais maître de tes plaisirs, disais-tu.

 

Maintenant, tes plaisirs sont tes maîtres.

 

Jeune homme ! J'en appelle à ta conscience, tes voies ne sont-elles pas des voies d'iniquité ?

 

Tu n'oserais le nier !

 

Sans doute, tu n'es point arrivé aux dernières limites de l'immoralité et de l'infamie ; mais, en vérité, en vérité, je te le dis, mon frère : tu es mort ! tu es mort !

 

Et si l'Esprit de Dieu ne te vivifie, tu seras jeté dans la vallée de la géhenne, pour être en pâture au ver qui ne meurt point, mais qui dévore les âmes pendant l'éternité.

 

Ah ! Jeune homme, jeune homme, je pleure sincèrement sur toi, car, si la pierre du sépulcre ne te recouvre pas encore, si ta corruption morale n'est pas avancée au point que tu sois pour tes alentours un objet d'horreur et d'épouvante, cependant, tu as déjà fait plusieurs pas dans la carrière du vice, et qui peut dire où tu t'arrêteras ?

 

Prends garde ! Le péché est une pente glissante, et ne s'arrête pas qui veut sur cette pente...

 

Lorsque le ver du sépulcre a commencé ses ravages, peut-on placer son doigt dessus, et lui dire :

 

" Arrête-toi ?"

 

Non, il poursuit son oeuvre de destruction jusqu'au bout...

 

Oh ! Jeune homme, Dieu veuille te vivifier avant que tu ne sois parvenu à cette consommation de la mort que l'enfer soupire de te voir atteindre, et à laquelle le ciel seul peut te faire échapper !

Une dernière observation au sujet du fils de la veuve de Naïn.

 

La chambre de la jeune fille, avons-nous dit, était seule témoin de sa mort ; mais dans le cas de celui-ci, la mort, au contraire, se montrait au grand jour, puisque Jésus rencontra le convoi aux portes de la ville.

 

C'est ainsi que chez la première classe d'âmes que j'ai essayé de décrire, le péché est plus ou moins secret ; mais chez toi, jeune homme, il est patent, il est manifeste.

 

Tu ne crains pas de pécher à la face du soleil, à la face de Dieu même.

 

Tes dérèglements ne sont un mystère pour personne ; aussi bien, tu ne tiens plus à sauver les apparences.

 

" Je ne suis point un hypocrite", dis-tu d'un ton de bravade, " je n'ai aucune prétention à la sainteté; je ne rougis pas de quelques écarts de jeunesse".

 

Ah ! Jeune homme, jeune homme !

 

Tandis que tu tiens ce langage, qui sait si ton père ne s'écrie pas dans l'amertume de son coeur :

 

" Plût à Dieu que je fusse mort avant d'avoir vu mon fils se conduire comme il le fait ! Plût à Dieu que lui-même eût été couché dans la tombe, avant de s'être ainsi engagé dans les sentiers du vice ! Plût à Dieu que le jour même où je le contemplai pour la première fois, où mes yeux furent réjouis par la vue de mon fils, il eût été soudainement frappé par la maladie et la mort ! Oh ! Oui, plût à Dieu que son âme enfantine eût été retirée au ciel, et qu'il n'eût pas vécu pour faire descendre avec douleur mes cheveux blancs au sépulcre !..."

 

Jeune homme, tu le sais : ton inconduite avouée, ton inconduite qui s'étale, pour ainsi dire, aux portes de la ville, jette le trouble dans la maison de ton père, abreuve de douleur le coeur de ta mère.

 

Oh ! je t'en conjure, arrête-toi !

 

... Oh ! Seigneur Jésus, Touche la bière en cet instant même !

 

Arrête quelque pauvre âme qui chemine dans la voie de la perdition, et crie-lui :

 

" Lève-toi !"

 

Alors, cette âme, ressuscitée en nouveauté de vie, pourra s'écrier avec nous tous, qui par Ta Grâce jouissons déjà de la vie :

 

" Lorsque nous étions morts dans nos fautes et dans nos péchés, Dieu nous a vivifiés ensemble avec Christ, par le moyen de son Esprit !"

Et maintenant, nous arrivons à la troisième et dernière résurrection accomplie par notre Seigneur : celle de Lazare, de Lazare mort et enseveli.

 

Oh ! Mes chers amis, je ne puis vous mener voir Lazare dans son sépulcre !

 

Retirez-vous, oh ! Retirez-vous loin de lui !

 

... Où fuir pour échapper à l'odeur infecte de ce corps en putréfaction ?...

 

Non seulement tout vestige de beauté a disparu, mais c'est à peine si on reconnaît en lui une forme humaine.

 

Oh ! Hideux spectacle !...

 

Je ne veux pas entreprendre de le décrire, les paroles me manqueraient ; d'ailleurs, vous ne pourriez l'entendre ou le lire jusqu'au bout.

 

Et de même, je ne trouverais point d'expressions si je voulais décrire l'état moral d'une certaine catégorie de pécheurs.

 

Mon front rougirait de confusion, s'il me fallait vous dévoiler les oeuvres de ténèbres accomplies chaque jour par les impies de ce monde, accomplies peut-être par quelques-uns de ceux me lisant en ce moment.

 

Ah ! Qu'elle est hideuse la dernière phase de la mort physique, la dernière phase de la dissolution ; mais la dernière phase du péché, combien n'est-elle pas plus hideuse encore!...

 

Plusieurs de nos écrivains modernes paraissent avoir une aptitude particulière pour fouiller celle boue, pour remuer cette fange impure ; mais je le confesse, cette aptitude n'est pas la mienne ; aussi, ne vous dépeindrai-je point les souillures et les turpitudes du pécheur consommé.

 

Je passerai sous silence les abominables débauches, les convoitises dégradantes, les actions ignobles et diaboliques dans lesquelles se vautrent ceux chez qui la mort spirituelle a accompli tous ses ravages, et chez qui le péché s'est manifesté dans toute son épouvantable laideur.

 

Y a-t-il des êtres appartenant à cette classe de pécheurs ?

 

Il se peut qu'ils ne soient pas nombreux, mais j'ose affirmer qu'il y en a.

 

Inutile de dire qu'ils ne sont pas, comme la jeune fille, recherchés, caressés par les Chrétiens, ou même comme le jeune homme, accompagnés de loin à leur dernière demeure ; non, les honnêtes gens s'enfuient à leur approche, tant est grande l'horreur qu'ils leur inspirent.

 

Leurs femmes elles-mêmes, lorsqu'ils rentrent chez eux le soir, courent se cacher pour éviter leur contact.

 

Ils sont montrés du doigt, ils sont l'objet du mépris de tous.

 

Telle est la prostituée, de laquelle nous détournons nos regards quand nous la rencontrons dans la rue ; tel est le débauché scandaleux, à qui nous nous empressons de céder le pas, de peur qu'il ne nous touche en passant.

 

Ces infortunés sont couchés dans le sépulcre de leurs vices ; les stigmates de la mort spirituelle sont empreints sur leur visage ; l'opinion publique a roulé la pierre sur eux.

 

Ils savent qu'ils sont devenus un objet de dégoût pour leurs semblables ; même, dans un lieu de culte, ils se sentent mal à l'aise, car ils n'ignorent pas que, si leur voisin se doutait de ce qu'ils sont, il reculerait épouvanté.

 

Et notez bien un détail, tandis que dans le cas du jeune homme la mort était pour ainsi dire de notoriété publique, dans le cas de Lazare, comme dans celui de la fille de Jaïrus, elle est secrète, elle est resserrée dans d'étroites limites ; seulement, chez Lazare, ce n'est plus dans la chambre funèbre qu'elle se cache, c'est dans la nuit du tombeau.

 

Image frappante de ce qui a lieu dans le monde moral.

En effet, lorsqu'un pécheur n'est qu'à demi enfoncé dans l'iniquité, il la commet ouvertement, mais lorsqu'il s'y est plongé tout entier, ses passions deviennent tellement dépravées qu'il est obligé de s'y livrer en secret.

 

Il lui faut alors le silence et l'obscurité du sépulcre.

 

Ses convoitises sont d'une nature si détestable qu'il ne peut les assouvir qu'à l'heure de minuit ; sa corruption est si révoltante qu'elle a besoin d'être enveloppée de l'épais linceul des ténèbres.

 

Peut-être ce Lazare spirituel est-il dans la condition la plus abjecte ; peut-être cache-t-il sa honteuse existence dans quelque bouge infect de quelque sombre ruelle.

 

Mais peut-être aussi appartient-il à ce que l'on appelle les classes supérieures de la société, et habite-t-il de somptueuses demeures.

 

Ah ! Mes frères et soeurs, mon ami(e), vous le dirai-je en ayant souvent écouté les aveux que sont venues constamment me faire des âmes travaillées et repentantes, je rougis pour l'humanité.

 

Jusque dans les plus hautes régions de l'échelle sociale, se pratiquent les plus honteuses énormités.

 

Il y a dans mon propre troupeau, dans mon Eglise même, de malheureuses créatures, dont la perte a été consommée par des hommes de grand nom, de grande naissance, haut placés, influents...

 

La hardiesse de mon langage vous étonne peut-être, mais pourquoi craindrais-je de dire ce que d'autres ne craignent pas de faire ?

 

L'Ambassadeur de Dieu doit-il être moins hardi pour reprendre que les hommes ne le sont pour pécher ?

 

Oui, je le déclare hautement, dans tous les rangs de la société, il est des âmes qui sont comme en puanteur aux narines du Tout-Puissant, des âmes dont la corruption est plus hideuse qu'on ne saurait dire !

 

Elles doivent enfouir leurs désordres dans la tombe du mystère, sans quoi elles seraient huées, honnies, chassées de la société - j'allais presque dire de l'existence !...

 

Et cependant, ô Admirable Puissance de la Grâce de Dieu !

 

Cette dernière classe de pécheurs peut être sauvée aussi bien que la première.

 

Lazare, déjà en proie à la corruption, peut aussi aisément sortir du tombeau que l'enfant endormie de son lit.

 

La créature la plus avilie, la plus dégradée peut, tout comme une autre, ressusciter en nouveauté de vie, et être amenée à s'écrier, elle aussi :

 

" Lorsque j'étais morte dans mes fautes et dans mes péchés, Dieu m'a vivifiée par Christ."

J'espère que vous avez bien saisi la vérité importante sur laquelle je viens de m'étendre si longuement ; à savoir :

 

Que tous les hommes, sans exception, sont, par nature, également morts, mais que la mort se manifeste en eux sous un aspect différent.

 

 

 

 

 



La Résurrection spirituelle de l'homme perdu (3ème partie)

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15 avril 2017 6 15 /04 /avril /2017 15:48
La Résurrection spirituelle de l'homme perdu (3ème partie)

Mais Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui étions morts par nos offenses, nous a rendus à la vie avec Christ (c'est par grâce que vous êtes sauvés ) Ephésiens 2 : 5
 


J'aborde maintenant une autre partie de mon sujet.

 

Il y a diversité dans les moyens employés pour vivifier les pécheurs, quoique la vie ne procède que d'un seul et même agent : telle est la seconde vérité que notre rapprochement fait ressortir d'une manière frappante.

 

En effet, la fille de Jaïrus, tout comme le jeune homme, et celui-ci, tout comme Lazare, furent ressuscités, et ressuscités par la même personne, c'est-à-dire par Jésus ; mais la manière dont s'opérèrent ces trois résurrections présente de notables différences.

 

Quant à la jeune fille, nous lisons dans l'Evangile que Jésus, l'ayant prise par la main, Lui dit simplement :

 

" Jeune fille, lève-toi"

 

Il n'en fallut pas davantage.

 

Une voix douce et subtile, un léger attouchement, pas de bruit, pas d'éclat, rien de propre à frapper les regards, et l'enfant se réveilla de son sommeil de mort ; et les pulsations de son coeur reprirent leur cours accoutumé.

 

C'est ainsi, mes amis, que Dieu agit, le plus souvent, à l'égard des jeunes âmes pures selon le monde, qu'il veut convertir à Lui.

 

Pour les réveiller, Il n'emploie ni les terreurs de Sinaï, ni le feu brûlant, ni la nuée épaisse, ni la tempête ; Il se borne à leur ouvrir le coeur, comme autrefois à Lydie, afin qu'elles reçoivent la Parole ; La Grâce Divine descend sur de telles âmes doucement et sans bruit, comme la rosée sur les fleurs.

 

Lorsqu'il s'agit de pécheurs endurcis, cette Grâce fond sur eux en torrents impétueux, mais c'est en douces ondées qu'elle se répand habituellement sur les âmes qui sont encore à la première phase de la mort spirituelle.

 

L'Esprit ne fait que les effleurer de son souffle.

 

Peut-être osent-elles à peine croire elles-mêmes à la réalité de leur conversion; mais qu'elles se rassurent.

 

Si elles ont la Vie, c'est que Jésus les a vivifiées, et pour avoir été moins apparente que d'autres, leur conversion n'est pas moins véritable.

Et le fils de la veuve de Naïn recouvra-t-il la vie de la même manière que la jeune fille ? Non.

 

Observez avant tout que, tandis que celle-ci la reçut dans l'intérieur de sa chambre, ce fut en public, au grand jour, en pleine rue, qu'elle fut rendue au jeune homme.

 

Observez, en outre, que, dans ce nouveau cas, Jésus toucha, non pas le mort, mais la bière ; et ceux qui la portaient s'arrêtèrent, est-il ajouté.

 

Après cela, le Seigneur prononça à haute voix ces paroles impressives :

" Jeune homme, je te le dis, lève-toi !"

 

Ainsi, tandis que Jésus communique une vie nouvelle à l'enfant par une douce pression de la main, dans le cas du jeune homme, le même résultat est obtenu, non pas en le touchant, mais en arrêtant sa bière.

 

C'est ainsi que le Seigneur agira probablement avec toi, ô jeune homme, s'Il daigne te vivifier.

 

Il commencera par te retirer tes occasions de chute, tes moyens de péché ; à tes compagnons de plaisir qui, par leurs mauvais exemples, te transportent pour ainsi dire au sépulcre du vice, Il ordonnera de s'arrêter.

 

Alors, il y aura pendant quelque temps, dans ta vie, une réforme partielle ; et finalement, tu entendras dans ton âme une voix forte et solennelle qui te dira :

 

" Jeune homme, je te le dis, lève-toi !"

Pour ce qui est de la résurrection de Lazare, de celle qui en apparence était la plus impossible, je vous prie, mes chers amis, de relire avec attention les préparatifs extraordinaires dont le Sauveur jugea bon de la faire précéder.

 

Au moment de ressusciter la jeune fille, Il avait traversé la chambre, le sourire aux lèvres, en disant : " Elle n'est pas morte, mais elle dort."

 

Au moment de ressusciter le fils de la veuve, Il avait dit à celle-ci :

 

" Ne pleure point."

 

Mais dans la circonstance qui nous occupe, Jésus est plus grave, plus sombre.

 

Il est en face d'un cadavre se corrompant dans son tombeau.

 

Comment Son Âme ne serait-elle pas attristée ?

 

C'est à cette occasion que l'évangéliste nous dit :

 

Et Jésus pleura.

 

Et après qu'il eut pleuré, il frémit en lui-même. Puis il dit : " ôtez la pierre."

 

Ensuite, élevant les yeux au ciel, il prononça cette sublime invocation :

 

" Mon Père, je te rends grâces de ce que tu m'as exaucé."

Enfin, après s'être ainsi recueilli, Il cria à haute voix :

 

" Lazare ! sors dehors !"

 

Chose digne de remarque, cette expression : Il cria à haute voix, nous ne la trouvons pas dans le récit des deux autres résurrections.

 

Jésus parla bien aux trois morts ; ce fut Sa Parole qui les vivifia tous, mais il semble n'avoir élevé la voix que dans le seul cas de Lazare.

 

Y a-t-il une âme vile parmi les viles, un être arrivé au plus bas degré de la dépravation ?

 

Ah ! Pécheur, pécheresse, lui dirai-je, puisse Mon Sauveur te vivifier !

 

Christ peut le faire ; mais, sache-le, Il Lui en coûtera bien des Larmes !

 

Oui, quand Il viendra te disputer aux horreurs de la dissolution et t'arracher à cet affreux sépulcre où tu croupis dans tes vices, Jésus viendra en pleurant sur tes forfaits, en gémissant sur les hideux ravages que la mort spirituelle a faits dans ton âme !

 

De plus, il y a une pierre à rouler de dessus toi : tes habitudes coupables; et alors même que cette lourde pierre aura été enlevée, un son doux et subtil ne saurait te réveiller.

 

Non, pour te convertir, il ne faut rien moins que la voix éclatante de l'Eternel, cette voix qui fait trembler le désert et brise les cèdres du Liban.

 

Bunyan, l'immortel auteur du Voyage du Pèlerin vers l'éternité, était un de ces Lazare spirituels ; aussi, quels moyens énergiques furent employés à son égard !

 

Songes terribles, angoisses affreuses, ébranlements effroyables - tout dut être mis en oeuvre pour le vivifier à salut.

 

Ne dis donc point, ô pécheur, que Dieu ne t'aime pas, s'Il terrifie ton âme par les tonnerres de Sinaï, mais reconnais bien plutôt que tu étais trop profondément plongé dans la mort pour qu'une voix moins formidable eût pu frapper tes oreilles !

 

 

 



La Résurrection spirituelle de l'homme perdu (dernière partie)

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15 avril 2017 6 15 /04 /avril /2017 15:45
La Résurrection spirituelle de l'homme perdu (dernière partie)

Mais Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui étions morts par nos offenses, nous a rendus à la vie avec Christ (c'est par grâce que vous êtes sauvés ) Ephésiens 2 : 5

Mais me voici arrivé à la dernière partie de mon sujet.

 

Quoique la vie soit une, ai-je dit, elle se manifeste de manières différentes.

 

En effet, les besoins, les expériences, les aspirations de tous les Chrétiens sont loin d'être les mêmes.

 

Il y aurait beaucoup à dire sur ce point, et je regrette que le temps me manque pour le développer d'une manière convenable.

 

Après avoir ressuscité les trois morts dont nous nous sommes occupés, que fit Jésus ?

 

" Donnez-lui à manger" : telle fut Sa première recommandation à l'égard de la jeune fille.

 

Il le rendit à sa mère : tel fut Son premier soin à l'égard du jeune homme.

 

" Déliez-le et laissez-le aller" : tel fut Son premier ordre à l'égard de Lazare.

 

Il me semble que ces diverses paroles nous révèlent, non seulement les besoins respectifs des personnes à qui Jésus venait de rendre la vie, mais encore ceux des trois classes d'âmes dont nous avons parlé.

 

Lorsqu'une âme se convertit avant d'avoir cédé aux séductions du monde, lorsqu'elle est vivifiée par la Grâce de Dieu avant que le germe de mort qui est dans son sein se soit développé, la Vie Nouvelle qu'elle a reçue se manifeste surtout en elle par un ardent désir d'être nourrie, en sorte que cette injonction de Jésus correspond parfaitement à ses besoins : " Donnez-lui à manger."

 

Oui, une nourriture saine, une solide instruction, voilà ce qu'il faut aux jeunes convertis.

 

Peu éclairés, en général, ils ont besoin d'être édifiés dans la foi.

 

Souvent, leurs idées sur le péché et sur le salut ne sont pas aussi nettes que celles d'âmes appelées à la connaissance de Christ, lorsqu'elles étaient plus avancées dans la vie ou dans le mal ; aussi, le lait spirituel et pur de l'Evangile est-il plus nécessaire à cette première classe de croyants qu'à toute autre.

 

Que les ministres de la Parole veillent donc avec un soin tout particulier sur les agneaux de leurs troupeaux, et lorsque de jeunes âmes entrent dans la bergerie, qu'ils n'oublient pas ce commandement de leur Maître: "Pais mes agneaux."

 

Et de votre côté, jeunes gens, ne négligez rien pour satisfaire cette faim et cette soif de connaissances spirituelles, trait distinctif par lequel se manifeste en vous la Vie Divine.

 

Cherchez l'instruction auprès de votre pasteur ; de tout représentant et homme appelé au Service Saint de Dieu, cherchez-la dans de bons livres ; cherchez-la surtout dans l'Ecriture.

 

Telle doit être votre principale affaire : " Donnez-lui à manger."

Quant au fils de la veuve, Jésus, nous dit le récit sacré, le rendit à sa mère.

 

Et c'est là également ce que Mon Sauveur fera de toi, jeune homme, jeune fille, s'il te fait passer de la mort à la vie.

 

De même que Christ rendit le fils de la veuve de Naïn à sa mère, de même, en te communiquant la vie, Il te placera dans les bras de l'Eglise, cette mère spirituelle de tous les croyants.

 

Et ce ne sera pas seulement vers cela, jeune homme, jeune fille que tu te sentiras attiré, mais également vers la grande famille des Enfants de Dieu.

 

Tu rechercheras avec empressement les douceurs de la vie, les joies pures de la famille.

 

Ah ! Rien n'est puissant comme la Grâce Divine pour resserrer les liens que le péché avait relâchés.

 

Qu'un jeune homme ou une jeune fille se livre à la dissipation, aussitôt il se soustrait à la tendre influence, à la vigilante sollicitude ; mais, du moment que son coeur est touché, il éprouve le besoin d'accourir de nouveau vers elles, et goûte dans leur société un charme qu'il, qu'elle ne connut jamais auparavant.

 

Lors donc que tu auras été vivifié, recherche avec toujours plus de soin la compagnie des justes ; car, de même que les mauvaises liaisons te transportaient, pour ainsi dire, au sépulcre de perdition, de même tu auras besoin du secours d'amis Chrétiens pour te soutenir dans ta marche vers les cieux.

Vient enfin l'ordre de Jésus relativement à Lazare :

 

" Déliez-le et laissez-le aller."

 

Je ne puis m'expliquer, je l'avoue, pourquoi le fils la veuve n'était pas lié de bandes comme Lazare.

 

Vainement ai-je examiné nombre d'ouvrages traitant des moeurs et coutumes orientales ; je n'ai pu parvenir à élucider ce fait, qui pourtant ressort avec évidence du récit sacré.

 

Il nous est dit, en effet, qu'aussitôt que Jésus se fut adressé au jeune homme, celui-ci s'assit et commença à parler ; tandis que Lazare, emprisonné dans des bandages qui gênaient ses mouvements, et la tête enveloppée d'un linge qui l'empêchait probablement d'articuler aucun son, Lazare paraît n'être sorti qu'à grand peine de la grotte sépulcrale.

 

Je le répète, comment expliquer cette différence ?

 

Pour ma part, je serais disposé à penser qu'on doit chercher la cause dans une différence de fortune : le jeune homme était fils d'une veuve ; peut-être n'avait-on pu l'envelopper que de quelques linges grossiers, tandis que Lazare, étant plus riche, était bandé avec soin, suivant l'usage du temps.

 

Quoi qu'il en soit, ce détail en lui-même est de peu d'importance ; mais ce que je désire que vous remarquiez, mes chers amis, c'est l'application que nous pouvons en faire à la troisième classe de pécheurs dont nous avons parlé.

 

Le Seigneur, lorsqu'Il les ressuscite, agit envers ceux-ci absolument comme Il le fit envers Lazare : après leur avoir donné la vie, Il ordonne qu'ils soient mis en liberté ; Il les aide à se dégager de leurs habitudes coupables, à rompre les liens de leurs vices.

 

Aussi, quoique la vie nouvelle qu'ils ont reçue soit exactement la même dans son principe et dans sa nature que celle qui anime tous les Enfants de Dieu sans exception, elle se manifeste le plus souvent d'une manière toute différente.

 

Pour eux, la grande affaire n'est ni de croître en connaissance, ni de marcher dans la communion des Saints ; non, ils ont, autant qu'ils peuvent le faire, à se débarrasser du linceul de leurs péchés, à se dépouiller de leurs passions charnelles.

 

Peut-être, hélas ! Jusqu'à leur mort, devront-ils, lambeaux après lambeaux et pièces après pièces, déchirer les liens qui garrottaient leurs âmes !

 

Celui-ci est aux prises avec son intempérance : oh ! Quels efforts désespérés devra-t-il faire pour s'en dégager !

 

Celui-là se débat contre des convoitises impures : oh ! Que de luttes opiniâtres ne lui en coûtera-t-il pas avant de s'en rendre maître !

 

Un troisième combat contre son habitude de jurer : oh ! Que de fois n'aura-t-il pas à se faire violence pour retenir les expressions malséantes, toujours prêtes à monter sur ses lèvres !

 

Un autre encore a affaire avec son amour pour les plaisirs et les vanités du siècle : il y a renoncé ; mais que de fois ses anciens amis ne chercheront-ils pas à l'attirer de nouveau vers le monde !

 

Pour de telles âmes, la vie Chrétienne n'est guère autre chose qu'un pénible déchirement, qu'un dépouillement continuel de vieilles habitudes, de péchés enracinés, et parfois ce dépouillement ne prend fin que lorsqu'elles entrent dans le repos de Leur Sauveur.

Et maintenant, je tiens à vous poser à tous cette sérieuse question :

 

Avez vous été vivifiés ?

 

Prenez garde !

 

Que vous soyez bons ou mauvais selon le monde, respectés ou méprisés des hommes, je vous le déclare solennellement, si vous n'êtes pas ressuscités en nouveauté de vie, vous êtes morts dans vos fautes, et si vous quittez ce monde dans cet état, vous serez éternellement perdus.

 

Toutefois, que pas un d'entre vous ne désespère :

 

Christ peut encore vous vivifier. Il peut même vous vivifier, vous les plus dégradés des hommes.

 

Oh ! Dieu veuille qu'aujourd'hui même vous soyez touchés à salut !

 

Dieu veuille que cette Voix Puissante qui cria : " Lazare, sors dehors !"

 

retentisse en cet instant aux oreilles de quelques grands pécheurs, en sorte qu'abandonnant le tombeau de leurs vices, l'intempérant vive désormais dans la sobriété, la femme de mauvaise vie dans la continence !

 

Et Dieu veuille surtout, oh ! Dieu veuille bénir abondamment Sa Parole pour les âmes jeunes, pures, candides encore, qui l'ont entendue aujourd'hui !

 

Puissent-elles comprendre que, par nature, elles sont mortes comme les autres, et puissent-elles devenir, dès à présent, Enfants de Dieu par la Foi en Jésus-Christ !

Quant à vous, mes chers frères et soeurs, qui avez le bonheur d'être déjà vivifiés, permettez-moi de vous adresser un seul mot d'exhortation.

 

Prenez garde aux embûches du diable.

 

Il rôde continuellement autour de vous, n'en doutez pas.

 

Veillez donc et priez.

 

Que votre esprit soit toujours occupé de bonnes pensées, et ainsi l'adversaire ne pourra vous nuire.

 

Oh ! Je vous le dis encore : méfiez-vous des ruses de Satan.

 

Gardez votre coeur plus que toute autre chose qu'on garde, car c'est de lui que procèdent les sources de la vie.

Que Dieu vous bénisse, mes bien-aimés, pour l'amour de Jésus !

 

Amen,

 

 

 

Charles Spurgeon,

Pasteur Baptiste Réformé

 

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31 mars 2017 5 31 /03 /mars /2017 19:00
Le meilleur des cantiques

La première rencontre entre Adam et Ève dut se faire certainement dans un sentiment d’étonnement et d’admiration réciproque.

 

Le premier couple dut se regarder d’abord légèrement gêné, pour s’envelopper aussitôt d’un regard d’amour et d’encouragement affectueux.

 

Exactement comme lorsqu’un couple normal se rencontre pour la première fois, avec une certaine timidité pour commencer, timidité suivie de la première émotion et d’un sentiment d’admiration.

 

Dans la joie et la retenue, avec des égards qui témoignent du respect mutuel, l’homme, le premier, adresse ses compliments à la femme, et celle-ci y découvre non pas la séduction trompeuse, mais bien au contraire l’amour véritable.

 

Le premier baiser, donné et reçu sans fausse pudeur ni effronterie, est le signe et le premier pas vers l’engagement définitif qui ne peut s’arrêter qu’au seuil de la mort, et encore…

 

D’Adam et d’Ève, nous connaissons surtout leur tragique mésaventure.

 

Nous oublions souvent qu’ils furent le premier couple amoureux, les tout premiers à chanter le chant d’amour d’un couple heureux, le meilleur des cantiques.

 

Le mot « galant » a été tellement galvaudé que nous avons fini par en oublier le sens original.

 

Les termes que l’on pourrait lui substituer n’ont pas les nuances voulues.

 

Je le retiendrai ici en lui donnant son sens premier, celui de politesse, d’agrément, de bon goût dans les manières.

 

Hélas ! Le mot a été vidé de son contenu et appauvri de ses qualités chevaleresques ; actuellement, il désigne plutôt l’emprise des sens, la coquetterie vaniteuse, l’hypocrisie aussi…

 

L’amour peut en souffrir, comme il souffre lorsque l’affectation aride et l’étiquette formaliste dégradent l’attitude amoureuse et le réduisent à quelques convenances sociales.

 

L’Évangile qui inspire la pureté des sentiments transforme l’amour en quelque chose de grand et de profond, en une sorte de noble poésie.

 

Il en fait le don de soi par excellence dans la joie intégrale, envers le partenaire devenu une partie de soi-même.

 

L’Évangile affranchit l’homme et la femme des faux problèmes, des obsessions, des manières apprêtées aussi bien que des propos vulgaires.

 

Il fait découvrir le beau et le bien voulus de Dieu, lesquels devraient présider les rapports entre un homme et une femme, au lieu du plaisir effréné, du plaisir pour le plaisir.

 

Du fait que l’attitude galante a dégénéré en affectation chez les nobles et les élites durant les derniers siècles, cachant mal l’exploitation érotique de la femme, nos contemporains ont foncé, par réaction, dans le sens contraire, jetant toute retenue aux orties et se moquant éperdument de toute forme de noblesse et de prévenance.

 

Aujourd’hui, on appelle un chat un chat !

 

On n’y va pas par quatre chemins pour déclarer ses passions…

 

Ainsi que l’écrivait Jean Baudrillard dans son livre La transparence du mal, le mâle déclarera tout de go :

 

« votre sexe m’intéresse ! »

 

Mais est-ce encore l’amour ?

 

Peu à peu la grâce que Dieu a placée, comme un élément indispensable, chez la femme, s'efface en certains endroits.

 

Le nivellement des riches diversités de la personne physique est bien inquiétant ; la diversité sexuelle tend à disparaître comme si l’Adam moderne, rejetant sa côte, s’efforçait à tout prix de la récupérer pour faire ainsi disparaître « l’autre semblable, mais non identique », don de Dieu.

 

Lorsque nos contemporains admirent l’agréable figure du sexe féminin, ce n’est souvent qu’avec le regard pragmatique de leurs instincts…

 

Le gros rire et les plaisanteries grossières remplacent hélas, trop souvent, le meilleur des cantiques.

Le peintre français Antoine de Watteau nous a laissé des tableaux d’une grande sensibilité et d’une exquise beauté, en brossant sur le tableau des hommes et des femmes ensemble.

 

Des figures empreintes de noblesse s’amusant avec grâce et légèreté, dans une atmosphère qui exhale la fraîcheur sous d’immenses arbres ornant des parcs ou bien au bord des ruisseaux.

 

Une nonchalance gracieuse, le tact et la délicatesse caractérisent ces fêtes champêtres, d’où semblent absents désirs violents et passions viles…

 

L’ardeur même dont témoigne parfois le regard de ces hommes et de ces femmes n’est pas celle du feu charnel.

 

Sans doute connaissaient-ils les limites à ne pas franchir dans leurs relations, mais ces limites n’étaient pas appelées à l’époque des « tabous » et des « interdits » dont il faut se débarrasser à tout prix…

 

Je me garderai bien de prétendre que les siècles révolus, dont celui du peintre, furent exempts de passions vulgaires et de bas instincts.

 

Je voudrais tout simplement rappeler la finesse des traits, la noblesse des figures et cette élégance raffinée qui annoncent l’importance que la délicatesse et la beauté devraient occuper dans les relations entre l’homme et la femme.

 

L’amour et la beauté devraient les régir aussi ; ils sont voulus de Dieu autant que la fidélité, le dévouement et la constance.

 

C’est le sentiment de cette beauté et l’admiration qu’elle nous inspire qui composeront le cantique de reconnaissance et de gloire que le couple devrait chanter à Son Créateur.

 

Sans quoi, le démon moderne de l’unisexe, ainsi que toute la hideuse exploitation de l’amour et de la sexualité par des marchands de tout acabit, finiront par tout submerger dans leur immonde boue.

 

L’époque d’Antoine de Watteau est à jamais révolue et nous savons que le romantisme des siècles passés n’est pas un idéal que l’on peut adopter aujourd’hui.

 

Le romantisme a connu, lui aussi, ses maladies, dont la principale est cette tristesse qu’ont chantée tant de poètes, pour lesquels l’amour vrai et noble ne semblait jamais possible qu’en dehors des liens du mariage !

 

Alors le poète et l’homme amoureux plongeaient dans cette mélancolie dont témoigne une certaine poésie larmoyante, souvent mièvre, de tant d’auteurs romantiques.

 

Cependant, l’amour romantique devrait nous rappeler que Dieu a fait, dans les relations entre les hommes et les femmes, une place légitime pour la noblesse, la prévenance, le bon goût, voire l’honnête galanterie.

 

 

Il a permis qu’Adam et Ève se rencontrent dans la totalité de leur personne afin qu’ils se complètent et qu’ils chantent ensemble le meilleur des cantiques.

 

Il est tout à fait possible d’allier ce sentiment à celui de la fidélité, qui n’est certainement pas synonyme d’ennui ou d’hypocrisie.

 

Nous ne pourrons sans doute pas recréer à notre époque l’atmosphère et les menuets des siècles précédents.

 

Mais faut-il les remplacer par les rythmes endiablés d’une musique démentielle, génératrice de déchaînements et d’angoisse ?

 

N’y aurait-il plus de place, dans les chansons d’aujourd’hui, pour la vraie beauté, pour la joie et pour la retenue ?

 

Certes, l’architecture moderne ne permet plus aux jeunes amoureux de chanter comme autrefois, sous le balcon de leur bien-aimée, ces sérénades qui nous émeuvent aujourd’hui lorsque nous les entendons.

 

Les grands ensembles et tous les gratte-ciel de nos cités inhumaines cachent le visage de la lune; et comme le dit une comptine pour enfants :

 

« J’ai une maison, pleine de fenêtres; pleine de fenêtres en large et en long; et puis des portes aussi, car il faut bien sortir…, et un escalier qui grimpe, qui grimpe; et un escalier qui fait mal aux pieds; et puis un ascenseur qui fait mal au cœur; et des habitants qui grognent, qui grognent, et qui n’ont jamais le temps ! »

 

Ceci ne devrait pourtant pas empêcher les amoureux d’échanger des paroles et des lettres, de s’exprimer avec tact et galanterie…

 

L’homme et la femme ont reçu la vocation du Créateur, Inventeur du beau autant que de l’amour, de vivre harmonieusement et amoureusement, jusqu’à la fin de leur vie en commun.

 

Un livre de la Bible, l’un des plus surprenants et des plus beaux de la littérature de tous les temps, nous parle de cette vocation.

 

C’est le livre appelé Le Cantique des cantiques, dans l’Ancien Testament.

 

J’en veux à certains théologiens qui n’ont voulu y lire qu’une allégorie de l’amour de Dieu pour l’homme.

 

Qu’il s’y trouve implicitement, je le sais ; mais quand je lis ces lignes, j’y découvre l’amour frais et pur de celle qui crie : « Mon bien-aimé est à moi, et je suis à lui. »

 

Aveu d’amour et de serment de fidélité exclusif, presque possessif…

 

Les expressions sont orientales, éclatantes de couleur, parfois même audacieuses.

 

L’amour est donc un feu pétillant dont la flamme, vive et téméraire, s’élève droite vers le ciel ; sa flamme détruit toute impureté, et alors tout est pur pour celui qui est pur.

 

Ce chant est plein de beauté et de vérité pour celui qui vit dans la pureté et dans la simplicité.

 

Chacun des deux partenaires est le seul, l’unique pour l’autre :

 

« Il y a soixante reines et quatre-vingts princesses; les jeunes filles sont innombrables, mais unique est ma colombe, mas parfaite », déclare l’homme épris de sa fiancée (Cantique 6:8-9).

 

Auprès du lys des champs, le reste n’apparaît que comme des chardons.

 

La force de l’amour est irrésistible comme la mort qui arrache à la vie.

 

Mais l’amour, lui, arrache à la vie présente pour plonger dans l’éternité.

 

Il est générateur de repos et de joie.

 

Tant que la flamme de l’Amour de Dieu brûlera Chaude et Lumineuse dans notre cœur, elle produira une Fidélité Inébranlable et une Noblesse sans faux semblants, que les forces de la séduction et toutes les tentations ne sauront vaincre.

 

 

 

 

 

 

 

 

Aaron Kayayan,

Pasteur réformé

.

 

.

 

 

 

 

 

 

 

Source : Ressources Chrétiennes

Homme et femme il les créa. Perspectives Réformées, Palos Heights, 1990.

 

 

 

 

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31 mars 2017 5 31 /03 /mars /2017 16:05
Asile, refuge et repos

Il te couvrira de ses plumes,

et tu auras retraite sous ses ailes;

sa vérité sera ton bouclier et ton écu.

(Psaume 41.4.)

 

 

Ôh la gracieuse et bienfaisante comparaison !

 

Ainsi qu’une poule protège sa couvée et lui permet de se blottir sous ses ailes, de la même manière le Seigneur protège Son Peuple et lui permet de se réfugier en Lui.

 

N’avons-nous pas vu les petits poussins sortant la tête de dessous l’aile de leur mère ?

 

N’avons-nous pas entendu leur petit cri exprimant leur joie ?

 

Abritons-nous pareillement sous l’égide de Notre Dieu.

 

Nous y trouverons une paix inexprimable, dans cette pensée qu’Il nous protège et nous garde.

 

Tant qu’Il nous couvre ainsi, nous sommes sans crainte.

 

Il serait étrange qu’il en fût autrement; comment pourrions nous rester dans l’inquiétude quand l’Eternel Lui-même veut devenir Notre Asile, Notre Refuge et Notre Repos ?

 

Sachons comprendre cela, et, jouissant ainsi de Sa Sûre Garde, nous pourrons combattre pour Lui.

 

Nous avons besoin, pour cela, de bouclier et de cuirasse, mais si nous nous confions vraiment en Lui, Sa Vérité nous servira d’armure Complète.

 

Le Seigneur ne peut mentir ; Il reste fidèle à Son Peuple et Sa Promesse est Sûre.

 

Cette vérité est Le Bouclier dont nous avons besoin.

 

Derrière Lui, nous sommes à l’abri des traits enflammés de l’ennemi.

 

Approche-toi, mon âme, et cache-toi derrière Ses Larges Ailes; qu’elles soient  Ton Rempart et Ta Force.

 

Amen,

Charles Haddon Spurgeon,

Pasteur Baptiste Réformé

 

Bible

Croix Huguenote

 

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31 mars 2017 5 31 /03 /mars /2017 09:57
Personne que Christ veuille écarter du salut

"Et maintenant, ne soyez pas attristés, et ne voyez pas d'un oeil chagrin que vous m'ayez vendu ici, car c'est pour la conservation de la vie que Dieu m'a envoyé devant vous." (Genèse 45.5)

 

 

Le récit de Genèse 44 et 45 est des plus émouvants.

 

Les frères de Joseph, coupables, ont dû passer par des exercices de coeur profonds et douloureux, jusqu'à ce qu'enfin ils se tiennent en présence de ce frère qu'ils avaient blessé, leurs âmes étant atteintes jusqu'au fond par la flèche de la conviction de péché.

 

C'est alors seulement que les paroles apaisantes du verset ci dessus pénètrent leurs oreilles.

 

Grâce exquise, incomparable !

 

Du moment où ils ont pris la place de la confession, Joseph prend la position du pardon.

 

Cette position est l'action de Dieu.

 

Il leur avait parlé "durement" lorsqu'ils ne pensaient pas à leur péché ; mais dès que leur confession confirme ce qu'ils avaient dit :

 

"Certainement nous sommes coupables au sujet de notre frère" (42.21), la réponse plein de grâce vient à leur rencontre :

 

"Ce n'est pas vous.... mais c'est Dieu" (45.48).

 

Il en est bien ainsi.

 

Au moment précis où le pécheur prend la place de la repentance, Dieu prend celle du pardon sans restriction ; et quand Dieu pardonne, le pécheur l'est pleinement.

 

"J'ai dit : Je confesserai mes transgressions à l'Eternel ; et Toi, Tu as pardonné l'iniquité de mon péché" (Psaume 32.5).

 

Quel langage peut décrire l'émotion de celle ou celui qui s'est vu(e) coupable devant la croix de Jésus Christ rejeté du monde, mais qui sait que sa culpabilité est entièrement ôtée, et pour toujours ?

 

Qui pourrait essayer de traduire les sentiments des fères de Joseph quand ils ont vu ses larmes d'affection ?

 

Quelle scène !!

 

Des larmes de repentance et des larmes d'amour qui se mêlent !

 

Précieux mélange !

 

Seul le Coeur de Dieu peut vraiment en estimer la valeur et la douceur.

 

Amen,

 

 

 

 

 

C.H. Mackintosh,

.

.

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18 mars 2017 6 18 /03 /mars /2017 14:45
Je vous consolerai !

Je vous consolerai comme une mère console son fils,

et vous serez consolé.

(Esaïe 66.13)

 

La consolation d'une mère ! C'est la tendresse même.

 

Comme elle sait entrer dans le chagrin de son enfant !

 

Comme elle le presse sur son sein et cherche à prendre toutes ses peines sur son coeur.

 

Il peut tout lui dire, sûr qu'elle sympathisera comme aucun autre ne le peut.

 

De tous les consolateurs, celui que l'enfant préfère, c'est sa mère.

 

C'est ce qu'a éprouvé même plus d'un homme fait.

 

Dieu condescendrait-Il à prendre le rôle d'une mère ?

 

De sa part, c'est la Bonté même !

 

Nous pouvons juger de ce qu'Il est comme Père ; mais voici qu'Il veut encore être pour nous une Mère, nous invitant par là à une Sainte Familiarité Respectueuse, à une Confiance sans Réserve, à un Complet Repos.

 

Quand Dieu devient Notre "Consolateur," aucune angoisse ne peut nous étreindre longtemps.

 

Disons Lui donc notre peine, lors même qu'elle ne puisse s'exprimer que par des soupirs et par des sanglots.

 

Il ne méprise point nos pleurs, pas plus qu'une mère digne de ce nom ne le ferait.

 

Comme une mère, Il aura pitié de notre faiblesse, et Il pardonnera nos fautes, mais d'une manière plus complète et plus sûre qu'une mère ne le pourrait.

 

Ne portons pas nos peines tout seuls ; nous aurions grand tort de le faire quand un Être si Bon et Compatissant s'offre à les partager.

 

Présentons-les donc sans tarder au Dieu d'Amour ; Il ne se fatiguera pas plus de nous, qu'une mère ne se fatigue de son enfant.

 

Une femme oublie-t-elle l'enfant qu'elle allaite ?(...) Quand elle l'oublierait, Moi je ne t'oublierai point. Voici, Je t'ai gravé sur Mes Mains. (Esaïe 49.16)

 

Amen,

Charles Haddon Spurgeon,

Pasteur Baptiste Réformé

 

 

.

 

 

 

 

 

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4 mars 2017 6 04 /03 /mars /2017 23:27
Pour un seul pécheur qui se repent
"Il y a de la joie devant les anges de Dieu
pour un seul pécheur qui se repent."
Luc 15:10
 

Le cœur de l'homme n'est jamais assez grand pour contenir toutes ses joies ou tous ses chagrins.

 

Jamais vous n'avez entendu parler d'un homme dont le cœur aurait été tout juste rempli d'affliction.

 

Car à peine ce cœur est-il rempli que déjà il déborde.

 

Le premier élan d'une âme est de partager son affliction.

 

La raison en est simple: notre cœur n'est pas assez grand pour supporter toute notre peine.

 

Nous avons besoin d'un autre cœur pour y déverser une partie de notre douleur.


Il en est de même avec un cœur joyeux.

 

Lorsqu'un cœur est rempli de joie, il ne peut la retenir.

 

C'est un peu comme une fontaine sur la place du marché: lorsqu'elle est pleine, vous la verrez toujours déborder en petits ruisseaux, et, si ce débordement cesse, vous pouvez être sûr que la fontaine n'est plus remplie.

 

Si un cœur est vraiment plein, il finira toujours par déborder.

 

En effet, toutes les fois que votre âme débordait de joie, vous avez réuni vos amis afin de leur communiquer la cause de votre bonheur.

 

Et lorsque ces vases ont été eux-mêmes remplis jusqu'au bord, vous avez agi comme la veuve qui a emprunté des vases vides chez ses voisins.

 

Car vous les avez tous appelés à partager votre joie.

 

Et lorsque les cœurs de tous vos voisins ont été bien remplis, il vous a semblé qu'ils n'étaient pas suffisamment grands.

 

Alors, vous avez convié le monde entier pour partager le bonheur d'un cœur débordant de joie.

 

L'océan insondable fut lui-même invité à goûter votre joie; les arbres furent invités à battre des mains, et les monts et les collines à éclater dans un chant d'allégresse; même les étoiles du ciel semblaient vous jeter leur regard du haut du firmament; tous furent invités à chanter pour vous, et l'univers tout entier fut rempli de musique.

 

Il était rempli de la musique de votre cœur.

 

Après tout, qu'est-ce que l'homme, sinon le grand musicien du monde.

 

L'univers est un orgue aux tuyaux immenses et puissants.

 

Le temps, l'espace et l'éternité en sondent les profondeurs, et l'homme, cette petite créature, pose ses mains sur le clavier de ce gigantesque instrument.

 

Des tonnerres orchestrés retentissent, ébranlant la création tout entière, et entraînant l'univers dans les acclamations les plus fougueuses.

 

Ne savez- vous pas que l'homme est le souverain sacrificateur de Dieu ?

 

Toute la création représente le sacrifice, mais lui est le sacrificateur – portant en son cœur le feu, dans ses mains le bois et dans sa bouche l'épée à double tranchant de la consécration avec laquelle il offre toutes choses à Dieu.

 

Aucun homme ne peut se repentir sans que Dieu ait créé en lui un cœur nouveau et un esprit bien disposé.

 

Je me demande si, depuis le jour où Dieu a créé le monde, les anges ont vu Dieu créer quoi que ce soit si ce n'étaient des cœurs nouveaux.

 

Il aurait très bien pu, si tel avait été son dessein, créer de nouveaux mondes depuis cette époque-là.

 

Peut-être que la seule nouvelle création qu'ils aient jamais vue – depuis le premier jour glorieux où Dieu créa l'univers – est celle d'un cœur nouveau et d'un esprit bien disposé dans un pauvre pécheur repentant.

 

C'est la raison pour laquelle il doivent se réjouir, car ils peuvent revivre le moment de la création.

 

Je n'ai aucun doute non plus qu'ils célèbrent Dieu parce qu'ils peuvent encore voir son oeuvre briller de plus belle de l'éclat de l'excellence.

 

Lorsque l'Esprit influence tendrement les hommes au point de les mener à la repentance et à la foi renouvelée, Dieu pose de nouveau ses regards sur l'homme.

 

En ces moments-là, il doit certainement se dire: "Cela est très bon."

 

Car ce que son Esprit fait est à sa ressemblance – bon, saint et précieux.

 

Dieu peut alors de nouveau sourire sur sa création deux fois née et répéter: "Cela est très bon."

 

Les anges entonnent alors certainement un chant et louent son nom, car ses oeuvres sont toujours bonnes et pleines de beauté.

 

Mes bien-aimé(e)s, les anges exultent lorsque des pécheurs se repentent, parce qu'ils savent à quoi ce pauvre pécheur a échappé.

 

Car vous et moi, nous ne pouvons imaginer toutes les profondeurs de l'enfer, séparé de nous par un voile noir de ténèbres, nous ne pouvons saisir les horreurs que contient cette prison lugubre des âmes perdues.

 

Par bonheur, les gémissements des damnés ne nous ont jamais fait sursauter, car mille tempêtes ne sont qu'un murmure de jeune fille en comparaison d'un seul hurlement d'un esprit damné.

 

Il nous est impossible de voir les tortures de ces âmes qui demeurent éternellement dans une angoisse qui ne connaît aucun apaisement.

 

Ces yeux deviendraient des sphères aveugles et enténébrées s'il leur était permis de voir, ne serait-ce qu'un instant, cette demeure terrifiante du tourment éternel.

 

L'enfer est un lieu horrible, car nous pouvons dire que ce sont "des choses que l'œil n'a point vues et que l'oreille n'a point entendues et qui ne sont point montées au cœur de l'homme".

 

Nul ne peut donc concevoir les horreurs que Dieu a préparées pour ceux qui le haïssent.

 

Mais les anges, eux, savent bien mieux que vous et moi.

 

Ils savent ce qu'est l'enfer; non pas qu'ils l'aient vécu, mais ils se souviennent de ce jour où Satan et ses anges se rebellèrent contre Dieu.

 

Ils se souviennent du jour où le tiers des étoiles du ciel se sont révoltées contre leur souverain, et ils n'ont pas oublié la manière dont la main droite de Yahvé Jésus avait retenti dans un tonnerre.

 

Ils n'oublient pas cette brèche qui fut ouverte dans les remparts du ciel, des hauteurs les plus élevées jusqu'aux profondeurs abyssales, où Lucifer et son armée furent précipités.

 

Ils n'ont jamais oublié comment, au son de la trompette, les sombres ennemis furent pourchassés jusqu'au tréfonds du désespoir le plus noir, alors qu'ils s'approchaient de ce lieu où le serpent ancien sera lié par des chaînes; ils se souviennent comment ils ont vu Topheth, dont le bûcher est préparé depuis longtemps.

 

Ils se souviennent comment, alors qu'ils s'en retournaient sur leurs ailes à la maison, toute langue gardait le silence, même s'ils auraient pu crier leur louange à celui qui était victorieux de Lucifer; mais un silence s'emparait d'eux tous, un silence profond et un respect mêlé d'une crainte solennelle s'emparaient d'eux, alors qu'ils pensaient à Celui qui peut instantanément anéantir un chérubin et le précipiter dans les tourments éternels.

 

Ils savaient ce qu'était l'enfer pour avoir frôlé ses mâchoires, pour avoir vu leurs propres frères s'y engouffrer.

 

Ainsi donc, lorsqu'ils voient un pécheur qui est sauvé, ils se réjouissent à la pensée qu'il y en aura un de plus qui échappera à l'enfer et qui ne sera pas éternellement consumé par des vers qui ne meurent point – une âme de plus qui aura échappé de la gueule du lion.

 

Il y a pourtant une meilleure raison encore.

 

Les anges savent quelles sont les joies du ciel, et ils se réjouissent donc de la repentance d'un seul pécheur.

 

Nous parlons ici de portes perlées et de rues pavées d'or, de robes blanches, de harpes en or et de couronnes d'amarante.

 

Mais si un ange pouvait nous parler du ciel, il sourirait et nous dirait:

 

"Toutes ces choses merveilleuses ne sont que des histoires pour enfant ; et vous, vous êtes de petits enfants qui ne peuvent comprendre la grandeur de la splendeur éternelle. Dieu vous a donc donné un livre et un alphabet, là vous pouvez arriver à lire grossièrement les premières lettres sur ce qu'est le ciel. Mais ce que le ciel est réellement, vous ne le savez pas."

 

"Oh, hommes mortels, vos yeux n'en ont pas vu les splendeurs, et votre cœur n'a jamais été transporté par ses joies sans pareilles."

 

Vous pouvez parler, et penser, et deviner et rêver, mais vous ne pourrez jamais mesurer l'infinité du ciel que Dieu offre à ses enfants.

 

C'est la raison pour laquelle, lorsque les anges voient une âme être sauvée et un pécheur se repentir, ils battent des mains.

 

Ils savent bien que toutes ces demeures éternelles bénies leur appartiennent, car tous ces lieux merveilleux où régnera un bonheur éternel sont l'héritage de tous les pécheurs qui se seront repentis.

 

J'aimerais que vous relisiez notre texte encore une fois.

 

Il y a de la joie dans la présence des anges de Dieu pour chaque pécheur qui se repent.

 

Pourquoi donc n'économisent-ils pas leur joie jusqu'au moment où le pécheur meurt et va au ciel ?

 

Pourquoi se réjouissent-ils à son sujet lorsqu'il se repent ?

 

Mon ami Arminius aurait dû en son temps, je le pense, aller au ciel pour redresser ce point.

 

D'après sa théorie, ils se trompent grandement en se réjouissant prématurément.

 

En effet, d'après la doctrine arminienne, un homme peut se repentir, et pourtant encore être perdu ; il peut avoir reçu la grâce de se repentir et de croire, et pourtant il peut déchoir de cette grâce et être rejeté au loin.

 

Vous, les anges, vous allez trop vite en besogne.

 

Vous aurez peut-être à vous repentir de ceci un jour si la doctrine arminienne est vraie.

 

Je vous conseille donc d'épargner vos chants de joie. Peut-être que ceux en l'honneur de qui vous chantez aujourd'hui vous feront porter le deuil demain.

 

Je suis tout à fait sûr qu'Arminius n'a jamais enseigné sa doctrine au ciel.

 

Je ne sais pas s'il s'y trouve – j'espère qu'il y est; mais, si tel est le cas, il n'est alors plus arminien.

 

Les anges se réjouissent parce qu'ils savent que lorsqu'un pécheur se repent, il est absolument sauvé – dans le cas contraire, ils se réjouiraient bien prématurément, et ils auraient de bonnes raisons de réserver leur joie pour une autre occasion.

 

Mais les anges savent ce que Christ voulait dire lorsqu'il a déclaré :

 

"Je leur donne la vie éternelle; et elles ne périront jamais, et personne ne les ravira de ma main" (Jn 10:28).

 

C'est la raison pour laquelle ils se réjouissent lorsque des pécheurs se repentent.

 

Ils se réjouissent parce qu'ils savent que ces pécheurs sont sauvés.

 

Il y a encore un fait que j'aimerais mentionner avant de conclure sur ce point.

 

Le texte nous dit que les anges se réjouissent pour un pécheur qui se repent.

 

Les anges sont tellement remplis de bienveillance envers les hommes, qu'ils se réjouissent pour un pécheur qui se repent.

 

Des exemples ?

 

Elle se trouve là, dans cette mansarde, là où les étoiles se faufilent entre les tuiles.

 

Il y a un lit misérable dans cette chambre, et une seule couverture.

 

Elle est couchée là, attendant la mort.

 

Pauvre créature !

 

Elle a arpenté les rues plus d'une fois, la nuit, gaiement, mais maintenant ses joies s'en sont allées; une maladie infecte dévore son cœur !

 

Et elle s'éteint rapidement, alors que personne ne se soucie de son âme !

 

Mais là, dans cette petite chambre, elle tourne son visage contre le mur et s'écrie:

 

"Oh, tu as sauvé Madeleine, sauve-moi; Seigneur, je me repens, aie pitié de moi, je t'en supplie."

 

Les cloches ont-elles sonné ?

 

La trompette a-t-elle retenti ? Ah ! non.

 

Les hommes se sont-ils réjouis ?

 

Un chant de reconnaissance résonna-t-il dans une quelconque église ?

 

Non, personne ne l'a entendu, car elle est morte seule.

 

Mais, attendez !!!

 

Il y avait quelqu'un qui était à ses côtés et qui a remarqué cette larme – un ange qui était venu du ciel pour prendre soin de cette brebis égarée et marquer son retour; et, à peine sa prière prononcée, l'ange se mit à battre de ses ailes en guise d'applaudissement; alors, l'on vit s'envoler vers les portes de perle un esprit ressemblant à une étoile.

 

Les gardiens célestes se précipitèrent à la porte, s'écriant :

 

"Quelles sont les nouvelles, oh fils de feu?"
"C'est fait", répondit-il.
"Qu'est-ce qui est fait ?" demandèrent-ils.
"Eh bien, elle s'est repentie."
"Quoi ! Elle, qui était naguère une pécheresse entre elles toutes ?

S'est-elle tournée vers Christ?"
"Oui, elle l'a fait."

 

Et alors la nouvelle se répandit dans les rues, et les cloches du ciel retentirent de leurs plus beaux carillons, car Madeleine était sauvée ; elle, qui avait été une pécheresse endurcie, s'était tournée vers le Dieu vivant.

 

Encore un autre exemple. Cela se passait ailleurs.

 

Un pauvre petit garçon négligé et vêtu de haillons errait dans les rues depuis plusieurs jours.

 

Initié au crime, sa vie le menait tout droit à la potence.

 

Mais un matin, il passait près d'une humble pièce où quelques hommes et femmes s'étaient réunis pour enseigner de pauvres enfants en haillons.

 

Il s'y arrêta, lui, le nomade des rues à demi sauvage ; ils lui parlèrent ; ils lui parlèrent de l'âme et de l'éternité – des choses dont il n'avait jamais entendu parler; ils parlèrent à ce pauvre garçon, qui n'avait pas d'amis, de Jésus et de la bonne nouvelle et de la joie et du ciel.

 

Il y retourna le dimanche suivant, et puis le suivant encore, toujours dans ses guenilles, car il n'arrivait pas à s'en débarrasser.

 

Il arriva que l'enseignant lui dit un jour : "Jésus-Christ reçoit les pécheurs."

 

Ce jeune garçon courut, mais pas à la maison, car l'appeler ainsi aurait été une farce – dans le lieu où son ivrogne de père et sa mère lubrique menaient un vacarme d'enfer.

 

Il courut, et sous une arcade ou dans un coin peu fréquenté, il plia ses petits genoux.

 

Alors, cette pauvre créature en haillons éclata en sanglots, et dit :

 

"Seigneur, sauve-moi, ou je meurs."

 

Ce petit polisson était à genoux – le petit voleur était sauvé !

 

Il avait dit:

 

"Jésus, toi qui aimes mon âme, laisse-moi m'en aller vers toi."

 

Et de ce lieu déshérité, sous une vieille arcade, de ce taudis oublié de tous, un esprit s'envola, heureux de porter la nouvelle au ciel qu'un autre héritier de gloire était né à Dieu.

 

Chacun d'entre vous ne pourrait-il pas plutôt se remémorer la sienne ?

 

Vous vous rappelez le moment où le Seigneur vous a rencontré.

 

Ah ! Vous ne vous doutiez pas de l'agitation que cela allait provoquer au ciel !

 

Si la reine avait mis en marche toute son armée, cela n'aurait pas réussi à arrêter le regard des anges; si tous les princes de la terre – avec toutes leurs robes, leurs bijoux, leurs couronnes et leurs insignes royaux, avec tous leurs chars et tous leurs cavaliers – si toutes les monarchies passées s'étaient levées – si toute la puissance de Babylone ou de Tyr ou de Grèce s'était rassemblée en une parade grandiose – aucun ange ne se serait arrêté dans sa course pour accorder le moindre sourire à ces pauvres choses.

 

Mais, au-dessus de vous, le plus vil d'entre les vils, le plus pauvre d'entre les pauvres, le plus obscur et le plus anonyme – au-dessus de vous des ailes angéliques tournoyaient ; de vous l'on parlait sur la terre et l'on criait haut et fort dans le ciel :

 

"Alléluia, car aujourd'hui un enfant est né à Dieu."

 

Les anges se réjouissent dans le ciel pour les pécheurs qui se repentent.

 

Si certains parmi vous se donnaient à Christ aujourd'hui – car il est toujours prêt à vous recevoir – vous sortiriez d'où vous êtes en chantant, et les anges chanteraient avec vous.

 

Il y aurait de la joie sur la terre et de la joie au ciel – de la paix sur la terre et de la gloire pour Dieu au ciel.

 

Que Dieu vous bénisse tous, pour l'amour de Jésus.

 

 

 

Charles Spurgeon,

Pasteur Baptiste Réformé

 

 

 

 

Bible

Croix Huguenote

 

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4 mars 2017 6 04 /03 /mars /2017 20:24
Grâce pour les plus grands pécheurs

"Pour l'amour de Ton Nom,

ô Eternel, pardonne mon péché qui est si grand !"

Psaume 25:11

 

Quelques passages dans ce psaume, montrent clairement que David le Roi d'Israël se trouvait dans une grande tentation et en danger lorsqu'il l'a écrit.

 

Cela ressort d'une manière particulièrement claire au psaume 25, dans les versets suivants :

 

"Mes yeux sont constamment tournés vers l'Eternel, car c'est Lui qui dégage mes pieds pris au filet. Regarde-moi, ô Eternel, et Fais moi Grâce, car je suis seul et malheureux. Mon coeur est dans l'angoisse, délivre moi de mes tourments ! Oh ! Vois combien mes ennemis sont en grand nombre, et quelle haine violente ils ont pour moi. Protège moi, Délivre moi, Garde moi de la honte : je cherche en Toi un Sûr Refuge " (Psaume 25 v.15-17 + 19-20)

 

Les défis auxquels David était confronté, lui rappelaient ses péchés, tout en l'amenant à confesser ceux-ci devant Dieu et à Le supplier de lui pardonner.

 

"Ne tiens plus compte de ces péchés de ma jeunesse, de mes fautes passées, mais Traite moi selon Ta Grâce, ô Eternel, Toi qui est Bon ! Vois ma misère et ma souffrance, Pardonne moi tous mes péchés ! " (Psaume 25 v7+18).

 

C'est frappant de voir les arguments que David énumère, afin que Dieu écoute sa prière demandant Grâce et Pardon.

 

 

  • 1. "Pour l'Amour de Ton Nom, ô Eternel, Pardonne mon péché..." (v,11).

 

 

David sait qu'il ne peut espérer de Pardon en raison de sa propre justice ou à cause de quoi que ce soit qu'il ait fait pour réparer son péché.

 

Au lieu de cela, il demande à Dieu de lui pardonner pour l'Amour de Son Nom, pour Sa Gloire, en raison de Sa Libre Grâce et Fidélité envers Ses Grandioses Promesses.

 

 

  • 2. "...Pardonne moi mon péché qui est si grand !" (v.11).

 

 

N'est il pas remarquable que David cite la grandeur de son péché comme argument, pour que Dieu lui pardonne ?

 

Au lieu de dire :

 

"Seigneur, vois les bonnes oeuvres que j'ai accomplies..." ou "Pardonne moi mon péché, car il n'est pas trop grand, et Tu n'as pas beaucoup de raisons de T'irriter contre moi",

 

David dit exactement le contraire :

 

"Pardonne moi mon péché qui est si Grand !".

 

Pourquoi David pouvait il exprimer cette demande ?

 

La réponse est :

 

Plus son péché était grand, plus il avait besoin de pardon.

 

C'est comme si David avait dit :

 

"Pardonne moi mon péché, car il est trop grand pour que je puisse en supporter le châtiment ; mon péché est si Grand et mon état tellement désespéré qu'il n'est rien dont j'aie autant besoin que Ta Grâce."

 

Quand il demande du pain, un mendiant essaye de faire de son besoin une description aussi claire que possible.

 

Lorsqu'un homme se trouve en difficulté et a besoin d'aide, il recevra le plus facilement un secours en n'embellissant pas sa situation, mais en décrivant clairement son état.

 

La même chose est valable en ce qui concerne notre situation devant Dieu.

 

Il n'accordera Sa Grâce qu'à ceux qui le Lui demandent.

 

Et plus notre situation est difficile, plus Il sera prêt à nous en délivrer.

 

Dieu fait Grâce à des pécheurs non parce qu'ils l'ont mérité, mais parce qu'ils ont besoin de Sa Miséricorde.

 

Lorsque nous demandons Grâce à Dieu, la grandeur de notre péché ne sera pas un obstacle à Son Pardon.

 

Car s'il n'en était pas ainsi, David ne l'aurait jamais donnée comme raison de sa demande de Pardon.

 

Les points suivants sont importants lorsqu'un pécheur vient à Dieu pour recevoir de Lui le Pardon.

 

 

  1. Nous devons reconnaître notre besoin en Miséricorde.

 

 

Ceux qui ne reconnaissent pas leur besoin, ne demanderont jamais à Dieu de leur accorder Sa Miséricorde car la Miséricorde de Dieu consiste précisément en ce qu'Il accorde aux misérables Sa Bonté et Sa Grâce.

 

Et celui qui ne reconnaît pas sa propre misère, ne recevra de Lui aucune aide.

 

L'homme doit donc réaliser qu'il est de par sa nature un enfant de la colère, avec la Loi de Dieu contre lui et vit de ce fait sous la malédiction de la Loi.

 

La Colère de Dieu demeurera sur lui, car chaque jour il provoque avec son péché cette Divine Colère.

 

Il doit se rendre compte qu'il n'y a rien de plus terrible que d'être exposé à la Juste Colère de Dieu et d'avoir le Tout Puissant pour ennemi.

 

Aucun homme ne pourra supporter la Colère de Dieu.

 

Et c'est par sa propre faute que l'homme se met dans cette situation désespérée, aussi agréable que sa vie puisse lui paraître partiellement.

 

Tant qu'il n'obtient pas la Miséricorde de Dieu, l'homme demeure dans cette situation sans espoir.

 

Il ne pourra en effet y échapper par ses propres moyens.

 

Au contraire, il sera perdu pour l'Eternité, si Dieu ne l'aide pas.

 

 

  1. Aucun homme ne mérite la Miséricorde de Dieu.

 

 

Celui qui vient à Dieu pour recevoir de Lui le Pardon, le fait en tant que mendiant sans avoir droit à la Grâce.

 

La Grâce de Dieu est un Libre Don, pas la conséquence de l'accomplissement d'un devoir, et pas non plus un mérite.

 

La perdition à laquelle nous sommes exposés, est par contre le salaire mérité pour nos péchés.

 

La Colère de Dieu est le Juste Châtiment pour ne pas avoir respecté Ses Saints et Bons Commandements.

 

Mais celui qui vient à Dieu dans la bonne attitude, celui qui reconnaît son péché et prend pleinement conscience du fait qu'il se présente devant Dieu en tant qu'une personne indigne ne pouvant se fier qu'à Sa Miséricorde, recevra ce qu'il cherche.

 

 

  1. Le pécheur peut seulement par Jésus Christ, venir à Dieu pour recevoir la Miséricorde.

 

 

Tout espoir de Grâce n'est possible qu'en regard de ce qu'est Jésus Christ, de ce qu'Il a fait et souffert.

 

"Il n'y a pas de salut en aucun autre ; car il n'y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmis les hommes par lequel nous devions être sauvés."

(Actes 4:12).

 

 

  • Il est le Fils du Dieu Vivant et Le Sauveur du monde.

 

  • Il a versé Son Sang pour le Pardon des péchés.

 

  • Par Ses Souffrances et Sa Mort Expiatoire sur la croix, chaque pécheur appartenant à Christ, recevra le Pardon et deviendra un Enfant de Dieu.

 

 

Chaque personne qui vient à Dieu pour obtenir Sa Miséricorde, doit croire que la miséricorde est trouvable auprès de Lui.

 

"Or, sans la foi, il est impossible de Lui être agréable ; car il faut que celui qui s'approche de Dieu croie que Dieu existe et qu'Il est le Rémunérateur de celles et ceux qui Le cherchent." (Hébreux 11:6).

 

Ils viennent toutefois en se fiant à ce que Dieu ne leur donnera pas le juste salaire de leur péché, mais celui de la Justice de Jésus.

 

La grandeur de leur péché ne jouera alors aucun rôle.

 

Même si leurs péchés sont aussi nombreux que les grains de sable au bord de la mer, cela ne peut empêcher Dieu de leur pardonner tous leurs péchés.

 

Cette Vérité, je veux la commenter plus amplement sur les points suivants :

 

 

  • La Grâce de Dieu est suffisante pour pardonner au plus grand comme au plus petit pécheur.

 

La Grâce de Dieu suffit au plus grand comme au plus petit pécheur, car elle est infinie.

 

Tout comme Dieu dans Sa Puissance, dépasse de loin les commandants de ce monde, et règne tant sur les rois que sur les mendiants, Sa Grâce est aussi assez Puissante pour expier les péchés du monde.

 

 

  • Le Sacrifice de Jésus est suffisant pour expier les plus grands péchés.

 

"Mais si nous marchons dans la Lumière comme Il est Lui même dans la Lumière, nous sommes mutuellement en communion et le Sang de Jésus Son Fils nous purifie de tout péché." (1 Jean 1:7).

 

"Sachez donc, hommes frères, que c'est par Lui que le Pardon des péchés vous est annoncé, et que quiconque croit est justifié par Lui de toutes les choses dont vous ne pouviez être justifiés par la Loi de Moïse". (Actes 13:38-39).

 

Tous les pécheurs qui viennent à Dieu, pour recevoir de Lui la Grâce du Pardon indépendamment de ce qu'ils sont ou de ce qu'ils ont fait seront justifiés par Lui.

 

Car Dieu est Fidèle et Il l'a promis !

 

A celle ou celui donc, qui est justifié(e) devant Lui par Le Sacrifice substituionnel de Jésus, Dieu ne fera certainement pas obstacle à Son Pardon.

 

Le fait que le Sacrifice de Jésus soit Suffisant pour tous les péchés, et Sa Justice Promise à tous ceux qui croient en Lui, permet que le Dieu Saint, dans Sa Juste Nature, puisse sauver même le plus terrible des pécheurs qui vient à Lui.

 

Cette Grâce, cependant, n'indique absolument pas que Dieu ferme les yeux sur les péchés.

 

La Haine de Dieu envers le péché est plus que jamais manifestée par la Souffrance de Son Fils.

 

Mais précisément parce que le Christ, Le Fils Bien Aimé, a payé pour les péchés, Dieu peut aimer le pécheur et le considérer entièrement juste, même s'il a été le plus terrible de tous les pécheurs.

 

Cette Oeuvre Salvatrice de Jésus n'est absolument pas incompatible avec la Gloire et la Justice de Dieu.

 

La Gloire de Dieu et Sa Justice ont exigé une compensation pour les péchés.

 

Mais Christ a par Sa Mort, rempli entièrement cette Exigence.

 

"C'est Lui que Dieu a destiné à être, par Son Sang pour tous ceux qui croiraient, Victime Expiatoire, afin de montrer Sa Justice, parce qu'Il avait laissé impunis les péchés commis auparavant, au temps de Sa Patience ; Il montre ainsi Sa Justice dans le temps présent, de manière à être juste tout en justifiant celui qui a la foi en Jésus." (Romains 3 : 25-26).

 

La Loi que Dieu met devant nous, n'est par conséquent pas un motif d'empêchement sur le chemin de Dieu, car Christ a rempli Entièrement chaque partie de la Loi et pris sur Lui lors de Sa Crucifixion, la malédiction de la Loi.

 

"Christ nous a rachetés de la malédiction de la Loi, en devenant malédiction pour nous, car il est écrit : Maudit soit tout homme qui est pendu au bois". (Galates 3:13).

 

 

 

  • Christ veut sauver même le plus grand pécheur qui croit en Lui, parce que c'est Sa Mission,

 

 

Jésus a reçu de Son Père la mission d'être un Sauveur pour les pécheurs.

 

C'est pourquoi Il est venue en ce monde.

 

Dans Matthieu 9:13, Jésus même dit qu'Il est venu pour appeler les pécheurs à la repentance et non les justes.

 

Son but était de guérir le péché des hommes.

 

Par conséquent, Il ne rejettera aucun homme parce que celui-ci a trop péché.

 

Plus un homme est pécheur, plus il a besoin de Christ comme Son Sauveur :

 

"Ce ne sont pas ceux qui se portent bien qui ont besoin de médecin, mais les malades" (Matthieu 9:12).

 

Qu'est ce que cela serait comme médecin, celui qui refuserait de guérir un malade alors qu'il en a le moyen ?

 

 

 

  • La Gloire de la Grâce de Jésus consiste en grande partie en ce qu'Il sauve les plus grands pécheurs.

 

Tout le Plan de Salut de Dieu a un but :

 

Célébrer la Gloire de la Grâce de Dieu (Cif. Ephésiens 1:4-6+12).

 

La Grandeur de la Grâce de Dieu se manifeste le plus clairement quand Dieu, en Christ, sauve les plus grands pécheurs.

 

Plus le péché d'une homme est grand, plus la Grâce de Dieu est Grande pour lui pardonner le péché et pour faire de lui l'un de Ses Justes.

 

"La Loi est intervenue pour que la faute abonde, mais là où le péché a abondé, la Grâce a surabondé". (Romains 5:20).

 

Lorsque l'apôtre Paul apprend à Timothée quel grand pécheur il a été, il dirige à la fois leur regard à partir de son grand péché, vers la Grâce Surabondante en raison de laquelle Dieu lui a pardonné ses mauvaises actions :

 

"...moi qui étais auparavant un blasphémateur, un persécuteur, un homme violent. Mais j'ai obtenu Miséricorde, parce que j'agissais par ignorance, dans l'incrédulité ; mais la Grâce de Notre Seigneur a surabondé, avec la Foi et l'Amour qui est en Jésus Christ". (1 Timothée 1 : 13/14).

 

Jésus Christ est Digne de tous les honneurs.

 

Il est le Parfait Sauveur du péché et de la mort, car Il a versé Son Sang, afin de payer en tant que Substitut pour le péché et blanchir devant Dieu ceux qui mettent leur confiance en Lui.

 

Etant donné que Christ, en raison de la Rédemption, est digne de Tous les honneurs, la question ne se pose pas de savoir s'Il est prêt à sauver tous ceux qui viennent à Lui en demandant le Pardon et aucun péché n'est pour Lui trop grand !

 

 

  • L'Evangile de Jésus Christ s'adresse à tous les pécheurs.

 

 

"Jésus dit : Je suis Le pain de vie. Celui qui vient à moi n'aura jamais faim, et celui qui croit en moi n'aura jamais soif." (Jean 6:35), "Venez vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos." (Matthieu 11:28), "Et que celui qui a soif vienne ; que celui qui veut de l'eau de la vie la prenne gratuitement !" (Apocalypse 22:17). Et : "Je ne mettrai pas dehors celui qui vient à moi" (Jean 6:37).

 

C'est pourquoi Christ nous a aussi donné, à nous qui avons reçu Son Pardon, l'ordre suivant :

 

"Allez dans le monde entier proclamer la Bonne Nouvelle à toute la création. Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé (...) (Marc 16: 15/16).

 

Si tu viens à vraiment à Christ, afin de recevoir de Lui le Pardon, tu verras alors qu'Il fait de toi un homme nouveau.

 

Il ne te laissera pas tel que tu es.

 

Tu viens à Lui comme un patient vient chez un médecin, afin qu'Il guérisse ta maladie et tes blessures.

 

Confesse Lui tout ce qui te pèse, ne retiens rien.

 

Et ne pense surtout pas pouvoir venir à Lui en raison de tes propres bonnes actions, tu perdrais inutilement ton temps et tes forces.

 

Ne dis pas et ne pense jamais :

 

"Jésus, pardonne moi, car je ne suis pas une mauvaise personne", mais confesse comme le Roi David :

 

"Pour l'amour de Ton Nom, ô Eternel, pardonne mon péché qui est si grand !!!".

 

Amen,

 

 

 

Pasteur Jonathan Edwards,

.

.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Source : Héraut

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4 mars 2017 6 04 /03 /mars /2017 20:16
Jésus, Pain de Vie

Guidez-moi, O Grand Dieu est un hymne gallois populaire écrit par Guillaume Williams (1717-1791) et le compositeur John Hughes.

 

Cet hymne chrétien, mais également réputé, est un chant largement utilisé au Pays de Galles.

 

L'hymne, complètement tiré de la Bible, compare le voyage du Peuple d'Israël au pays promis avec la vie d'une vie chrétienne comme un "pèlerin sur le terrain aride."

 

Ce chant est d'abord apparu en 1745 dans un livre de cantiques publié par Williams en Angleterre à Bristol.

 

Il est à l'origine composé de cinq strophes de six lignes et faisait force pour traverser la région sauvage.

 

Guillaume Williams, affectueusement connu comme le "chanteur doux du Pays de Galles," est le fils d'un fermier prospère dans la paroisse de Carmarthenshire.

 

Il était un jeune étudiant médical lorsqu'il fut touché par le sermon qu'il entendit, et remué pour une vocation nouvelle, ceci, après un plein air où la réunion était tenue par un pasteur gallois, Howell Harris.

 

En Angleterre les Wesleys (Charles Wesley et John Wesley) et George Whitefield accomplissaient des reprises publiques semblables.

 

 Guillaume Williams a prêché l'Évangile dans tout le Pays de Galles et a parcouru de longues distances à cheval, en prêchant et en chantant l'Évangile dans sa langue natale.

 

Il a été respecté comme un pasteur persuasif, la source primaire de son influence était la Bible et ses hymnes.

 

Des 800 cantiques que Guillaume Williams a écrit, "Me guident, O Vous Grand Dieu" est son hymne le plus grand.

 

L'air a été écrit en 1907 par John Hughes, un compositeur gallois d'école de dimanche, hymnes et airs d'hymne.

 

abiblean-120973

GUIDE- MOI Ô TOI GRAND DIEU

Guide- moi ô Toi, Grand Dieu, pèlerin sur cette terre aride, je suis faible, mais Toi, Tu es fort,tiens- moi par Ta Main Puissante : ÉTERNEL !

Viens du ciel, nourris ma foi. Ouvre la fontaine de cristal, d'où coule le flot qui guérit, et fais que Ta colonne de feu me conduise dans mon voyage.

Puissant Sauveur ! Sois mon soutien et ma force lorsque je traverse le Jourdain, fais disparaître toutes mes craintes, porte- moi par le torrent en crue, en sûreté dans Canaan.

Des louanges ! Je te chanterai, PAPA.

Mon Dieu, viens ! Car nous désirons vivre pour toujours avec Toi ; et connaître en pleine communion, la douceur de Ton amour, Viens ! 

Il est également connu sous le Texte de A. Pélaz tiré d'une parole de Jésus  :"Je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n'aura plus jamais faim ; celui qui croit en moi n'aura plus jamais soif".

 

 

C'est toi, Jésus, pain de vie,

Qui me nourris jour par jour,

Manne céleste et bénie,

C'est ton merveilleux Amour

Pain de vie, pain de vie,

Don du Ciel toujours nouveau,

Tu me nourris, pain d'en haut

----

C'est encore toi, source vive,

Le secours du pèlerin.

Il puise, il boit et ravive,

Son coeur le long du chemin.

Source vive, source vive,

Don du Ciel toujours nouveau,

Tu jaillis sur moi d'en haut.

----

Âmes toujours altérées,

Qui cherchez de fraîches eaux,

Aux citernes crevassées

Préférez les clairs ruisseaux !

O rosées, O rosées,

Don du Ciel toujours nouveau,

Descendez sur nous d'en haut !

----

A ton Amour je me fie,

Que me faudrait il de plus ?

Rien, non, rien ne rassasie

Ici-bas, que toi, Jésus.

Pain de vie, pain de vie,

Don du Ciel toujours nouveau,

Je te bénis, pain d'en haut !

----- 

 

temple

croix huguenote

 

 
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21 janvier 2017 6 21 /01 /janvier /2017 14:00
Le forçat volontaire

Croix Huguenote

Au temps où les condamnés aux travaux forcés étaient détenus dans les ports de Brest, de Rochefort et de Toulon, un homme avait obtenu la permission de visiter régulièrement l'un de ces bagnes.

 

Tous les jours, à la même heure, les forçats le voyaient arriver invariablement.

 

Été comme hiver, quelque temps qu'il fît, le visiteur ne manquait jamais. Il était devenu l'une des figures habituelles de ce lieu étrange, quoiqu'il y eût une grande différence entre lui et les hôtes forcés qui l'habitaient.

 

Bien que ses vêtements n'indiquassent pas un homme d'une position supérieure, son visage et ses manières le montraient suffisamment.

 

Il avait la plus grande distinction unie à la plus grande bienveillance, et, en causant familièrement avec les plus dépravés, il ne se départissait jamais d'un ton grave et doux à la fois qui leur inspirait toujours le respect.

 

Qui était cet homme ? Nul ne le savait.

 

Que venait-il faire ? Tous les jours il se présentait les mains pleines.

 

À l'un il donnait un livre, à l'autre quelque argent, à celui-ci un remède, à celui-là une parole d'espérance et de sympathie.

 

Il n'oubliait personne ; ceux qui avaient insolemment refusé ses dons la veille n'étaient point négligés le lendemain.

 

Il semblait que ce fût à lui que ces malheureux rendissent service. Il était si triste quand on refusait ses dons, et si joyeux quand on les acceptait !

 

Ceux qui sont mauvais ne peuvent croire au bien désintéressé ; aussi, dans le bagne, était-on fort divisé au sujet de ce visiteur.

 

Il semble qu'il n'y aurait dû avoir qu'une opinion — c'est un brave homme ! et qu'un sentiment : la reconnaissance.

 

Mais les uns — c'étaient les loustics, les anciens, les esprits forts de la troupe, disaient :

 

Un brave homme ? Allons donc ! Il n'y en a pas. C'est un mouchard qui fait semblant de pleurer pour nous tirer les vers du nez. Il espère gagner notre confiance, nous faire raconter notre histoire, et en informer la police. Plus souvent ! ... À malin, malin et demi.

 

Cette opinion semblait prévaloir, car ceux de qui elle venait faisaient autorité.

 

D'autres disaient :

 

Bah ! C'est un maniaque, un fou. C'est par toquade qu'il s'est pris d'une si belle affection pour nous. Profitons de sa folie, mais tenons-nous tout de même sur nos gardes.

 

Et c'est à peine si, dans le nombre, il s'en trouvait quelques-uns pour dire timidement :

 

Non, malgré tout ce que vous dites, c'est un brave homme. Il a pleuré de vraies larmes quand il m'a vu entrer ici. Il parle trop bien pour être un fourbe ou un fou. Il nous aime.

 

Mais les autres reprenaient tous ensemble

 

Il nous aime, dites-vous ? Est-ce que c'est possible ? A-t-on jamais vu des honnêtes gens courir après des forçats ? Nous sommes vraiment bien aimables ! Non, non, il ne peut y avoir là que de la fausseté ou de la folie.

 

Ce qui ne les empêchait pas de recevoir ses dons quand il revenait le lendemain. Ainsi tous étaient divisés à son sujet.

 

Un jour, ce fut bien autre chose.

 

Le visiteur était venu comme d'habitude ; mais, au lieu de s'en aller une fois sa tournée finie, il rassembla, avec la permission du gouverneur, les condamnés dans une salle et leur dit :

 

Mes amis, je suis touché de votre malheur et je veux y mettre un terme. Les dons que je vous ai faits jusqu'à présent ne sont rien ; c'est la liberté que je veux vous donner cette fois. Y en a-t-il parmi vous qui se repentent de leurs fautes, qui feraient tout au monde pour les effacer, qui voudraient pouvoir recommencer la vie ? Eh bien, c'est à ceux-là que j'apporte le moyen de sortir d'ici.

 

Au mot. de liberté, bien des visages s'étaient éclaircis.

 

Au mot de repentance, quelques yeux s'étaient remplis de larmes.

 

Mais les « malins » se mirent à rire et à murmurer entre eux :

 

Hein, qu'avions-nous dit ? Vous voyez bien que c'est un mouchard. Il va nous proposer une évasion, pour nous faire pincer ensuite.

 

Mais le bienfaisant étranger poursuivit :

 

J'ai obtenu du prince qui nous gouverne une faveur bien plus grande que celle qu'il m'a accordée en me permettant de venir vous voir. Il m'a autorisé à prendre ici la place de tous ceux d'entre vous, si nombreux soient-ils, qui voudront en changer avec moi. Je serai leur remplaçant au bagne, et eux posséderont en liberté ma maison et ma fortune.

 

Pour le coup, le plus grand nombre éclata de rire ; et quelques-uns de s'écrier :

 

Vous le voyez bien, c'est un fou !

 

Mais lui, sans se troubler :

 

Je comprends que mes paroles ne vous paraissent pas croyables. Je sais que jamais personne ne vous a fait une semblable proposition et que, moi parti, jamais personne ne vous la fera plus. Vous me demanderez quel intérêt me pousse à me substituer à vous.

 

Vous croyez que j'ai perdu la raison, que je me flatte d'une chose que je ne puis faire, ou que je veux vous entraîner à une révolte sans issue. Je vous assure que ce n'est pas vrai. Le seul motif que je puisse vous donner, c'est que je vous aime ; je vous aime parce que vous êtes malheureux, je vous aime quoique vous soyez coupables.

 

Acceptez mon offre et vous verrez que je ne vous trompe pas.

 

Mais ce fut en vain que le bienfaiteur les pressa ce jour-là.

 

Il ne se lassa point ; il revint le lendemain, il fut plus pressant encore sans aucun résultat.

 

Jour après jour, semaine après semaine, tout en leur distribuant ses aumônes habituelles, il leur répétait, sans se rebuter :

 

« Ah ! si vous vouliez ! ... Vous seriez libres, vous seriez riches, vous seriez heureux ! »

 

Enfin, ses supplications aboutirent à troubler quelques-uns des condamnés.

 

Cinq ou six de ceux qui, tout en étant de grands criminels, avaient encore en eux de bons désirs et quelque foi dans la vertu, et aussi quelques-uns de ceux qui, étant condamnés à perpétuité, n'avaient rien à craindre des tentatives les plus désespérées, se dirent les uns aux autres :

 

Après tout, s'il disait vrai ? S'il a vraiment le droit de nous absoudre en prenant notre place ? Que risquons-nous à essayer ? Quelques quolibets valent bien qu'on les affronte, lorsqu'il s'agit de gagner la liberté et la richesse !

 

Ils allèrent donc à lui et lui dirent :

 

Nous croyons ce que vous avez promis, nous sommes décidés à accepter votre offre.

 

Le visage du visiteur s'éclaircit à ces paroles.

 

Ah ! quelle joie ! s'écria-t-il. Je ne serai donc pas venu pour rien dans ce lieu de misère !

 

Et il les fit entrer dans une salle à part, où il leur parla ainsi :

 

Je suis disposé à tenir ma promesse, non pas demain, mais aujourd'hui, à l'instant même. Nous allons changer de place ; vous me donnerez vos fers, votre bonnet jaune, votre casaque de forçat. Vous prendrez les clés de ma maison, de mon trésor et de mes titres. Je ne vous impose qu'une seule condition.

 

Laquelle ? s'écrièrent-ils tous à la fois.

 

La voici : Il faut que vous me promettiez de me représenter aussi fidèlement dans le monde que moi je vous représenterai ici. Je suis un honnête homme, il faut que vous me promettiez de l'être. Je suis bienfaisant, vous devez l'être aussi. Mon langage, ma manière d'agir, tout ce que j'ai en un mot, il faut que vous l'ayez vous-même. Enfin, vous allez vivre ensemble, puisque je n'ai qu'une maison pour vous tous. Il faudra que vous vous aimiez comme des frères, chacun de vous portant le même nom, qui sera le mien : un nom que j'ai reçu pur et sans tache de mes ancêtres et que je ne saurais voir traîné dans la boue. Ici vous vous détestez, vous vous querellez ; mais il faut me promettre, une fois en liberté, de vous chérir et de vous prêter mutuellement assistance comme si vous étiez les membres du même corps, et vous l'êtes en effet, puisque, entre vous tous, vous ne représentez que moi dans le monde.

 

À ces mots presque tous ses auditeurs s'écrièrent :

 

N'est-ce que cela ? Ce sera bien facile !

 

Pour moi, ajouta le plus âgé, il y a trop longtemps que je suis ici pour ne pas savoir que le crime coûte cher, et que ce qu'il y a de meilleur, c'est la vertu. Soyez sans crainte : votre honneur sera sauf entre mes mains. Je ne dis pas que je serai tout à fait comme vous dès le début, mais, avec le temps et des efforts, j'y arriverai. Je serai bientôt aussi vertueux, aussi bienfaisant, aussi bien élevé que vous.

 

Quant à moi, dit un autre, cela me sera bien facile, car je n'ai jamais cessé d'être honnête. C'est par une injustice que je suis ici ; je n'ai pas mérité ma condamnation. Rien ne me sera donc plus naturel que de faire le bien, une fois rentré dans le monde.

 

Je ne dirai pas, ajouta un troisième, que je n'aie commis quelques peccadilles. Mais c'est par entraînement, car j'ai été bien élevé et je suis d'une bonne famille. Je puis donc sans crainte revenir dans la société : J'y ferai aussi bonne figure que vous. Dans deux heures, si je sors d'ici, l'on ne me reconnaîtra plus.

 

Ainsi tous ces malheureux, sous leurs casaques infâmes, se donnaient déjà toutes les vertus et commençaient à trouver très simple que les richesses et les honneurs leur fussent offerts.

 

Cependant leur bienfaiteur paraissait plus attristé que réjoui par ces protestations.

 

Évidemment, il n'y avait pas confiance.

 

Tandis que tous les forçats, à l'envi, promettaient si légèrement des choses si grandes, un seul d'entre eux avait timidement gagné la porte et s'apprêtait à sortir de la salle.

 

Le visiteur le vit et l'appela :

 

Pourquoi t'en aller ? lui demanda-t-il. Mon offre ne t'agrée-t-elle déjà plus ?

 

Alors le criminel s'approcha de quelques pas et, courbant la tête, lui dit d'une voix pleine de larmes :

 

Homme juste et bon, votre offre m'attire, mais je n'en suis pas digne. Ce que vous me demandez, je ne saurais le promettre. J'ai été coupable, je porte la peine de mon crime ; mais, bien que souffrant ici ce que j'ai mérité, je sens que mon coeur est encore plein de mauvais désirs ; que serait-ce si j'étais livré à moi-même ? Je n'ose penser à ce que je pourrais être tenté de faire encore. Et que me demandez-vous ? De vous ressembler, d'être aussi juste, aussi bon que vous ? Ah ! Jamais je ne le pourrai. Or, si je suis un criminel, je ne veux pas être un traître. C'est assez d'avoir souillé mon nom, je ne veux pas souiller le vôtre. Je suis dégradé par ma faute, je ne veux pas que vous le soyez par la mienne. Je ne me sens pas la force de vous représenter dignement ; laissez-moi donc vivre et mourir ici.

 

En entendant ces paroles, le visage du bienfaiteur devint rayonnant :

 

C'est toi, c'est toi, mon frère, s'écria-t-il, qui sortiras d'ici à l'instant même ! C'est toi qui as le vrai repentir, puisque tu as la vraie humilité. Ne crains point, car je serai avec toi, bien qu'absent ; ma pensée t'enveloppera comme une protection, et, quand tu douteras de toi-même, tu reviendras ici me demander conseil. Pars, laisse tes fers, prends mon vêtement et la clé de ma maison.

 

Et l'échange se fit aux yeux des forçats étonnés. Beaucoup eussent voulu se décider alors, mais l'heure était passée.

 

Et le libéré sortit, joyeux et triste à la fois — joyeux de son salut, triste à cause des douleurs que son ami allait subir à sa place ; et celui-ci le suivit d'un long regard et d'une bénédiction.

 

Le forçat libéré entra donc en possession de cette nouvelle vie.

 

Il ne pouvait d'abord croire à son bonheur. Oh ! La volupté d'être libre, de respirer un air pur à pleins poumons, d'aller devant soi, à l'aventure, sans sentir des fers à ses pieds et le fouet du garde-chiourme sur sa tête !

 

Libre, et à quel prix !... Cette pensée remplissait toujours ses yeux de larmes.

 

En présence de la nature ravissante, devant un beau coucher de soleil, il se disait tout à coup :

 

Un autre est au bagne à ma place ! C'est à lui que je dois tout ceci ! Et ces grandes choses se revêtaient pour lui d'un charme plus touchant, et son coeur s'emplissait d'une ineffable mélancolie.

 

Bientôt il comprit qu'il avait été libéré pour autre chose que pour jouir de la vie ; qu'il lui fallait agir comme son sauveur l'avait fait.

 

Il se mit donc à visiter les pauvres, les malheureux, répandant partout des aumônes et, quand on le remerciait, disant :

 

« Ce n'est pas moi, c'est de la part d'un autre. »

 

Quand la tentation d'employer son temps à quelque frivolité ou son argent à quelque folie le saisissait, il s'arrêtait bientôt :

 

« Mon temps, mon argent, je n'en ai point ; ils sont à mon bienfaiteur. C'est lui qui doit vivre en moi. Comment ferait-il en cette occasion ? »

 

Si la difficulté était trop grande, il reprenait le chemin du lieu de souffrance où il avait laissé son remplaçant.

 

Et là, dans le secret d'une conversation intime, il lui exposait le cas, lui demandait des conseils qui devenaient des ordres. 

 

Il sortait toujours de ces entrevues plus fort, plus vertueux et plus reconnaissant que jamais.

 

Puis le temps vint — la peine étant expirée où le forçat volontaire vint rejoindre le forçat libéré. Alors, pour ce dernier, ce fut le bonheur parfait.

 

Ils étaient deux, mais ne faisaient qu'un, assis à la même table, dans la même maison ; puisant à la même bourse, portant le même nom ....

 

À force de vivre ensemble, ils finirent par se ressembler, et les serviteurs eux-mêmes ne faisaient plus de différence entre leur maître et son frère d'adoption.

 

• • • • • • • • • • • • • • •
 

Faut-il une explication à l'apologue ci-dessus ?

 

Personne n'aura pu croire qu'une pareille aventure soit jamais arrivée parmi les hommes.

 

Des dévouements semblables ne se rencontrent pas.

 

Mais ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu.

 

Or, Dieu a tellement aimé le monde, — c'est-à-dire cette immense foule de forçats et de criminels, de souffrants et de mourants dont se compose l'humanité, — qu'il est venu sur la terre, dans notre bagne, dans notre infamie, pour nous offrir un échange.

 

Le Fils de Dieu s'est fait le fils de l'homme ; Les fils des hommes peuvent devenir fils de Dieu.
 
Il a pris nos douleurs, notre mort, il a expié nos crimes.Il nous offre sa gloire, sa sainteté, sa vie éternelle.
 

Après nous avoir comblés de dons temporels, — la liberté sociale, la lumière, le progrès, l'amélioration des moeurs, — Jésus-Christ vient nous dire :

 

« Tout cela, ce n'est rien. Voulez-vous avoir LA VIE ÉTERNELLE ? »

 

On l'a traité de fourbe et d'insensé. Il ne s'est pas rebuté ; à chaque génération d'hommes, il répète :

 

« Voulez-vous avoir LA VIE ÉTERNELLE ? Être affranchis du mal et de la condamnation ? Laissez-Moi prendre votre place et prenez la Mienne. Croyez, croyez à Mon Amour ! »

 

Le monde, en majorité, rejette ce Libérateur.

 

Mais il se trouve, ici et là, quelques âmes, — lecteur, sommes nous du nombre ? — qui se repentent, qui se défient d'elles-mêmes, qui se sentent incapables de se sauver jamais par leurs propres forces. Ce sont celles-là qui croient en Jésus-Christ, quand Il se présente à elles.

 

Et, dès qu'elles ont cru en Lui, leur bonheur commence.

 

Oh ! quels horizons nouveaux, quelle ivresse de joie, quand on se dit : Je suis Fils, Fille de Dieu !

 

J'ai devant moi l'éternité bienheureuse ! Rien ni personne ne me menace plus !

 

A-t-on besoin de force pour ne pas retomber dans le mal ? Le Calvaire est toujours là ; par la prière, on peut s'en approcher, et le Christ Libérateur est aussi le Christ Sauveur.

 

En toutes circonstances, sa force s'accomplit en notre faiblesse, Il nous anime de son Esprit, et Il vit Lui-même en nous ....

 

Puis viendra la réunion glorieuse. Le Sauveur et les sauvés, la victime et ceux qu'elle a remplacés, se retrouveront dans la même demeure.

 

Vie sublime, vie éternelle ! L'espoir seul de te posséder illumine déjà la vie présente !

 

Rubben Saillens,

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Croix Huguenote

 
 

 

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Charles Spurgeon

" J'avoue que je donnerais à peine un penny pour tout salut que je pourrais perdre. La vie éternelle est la chose dont nous avons besoin, la Vie de Dieu, qui ne peut jamais changer ou être enlevée de nous, et c'est ce qui est donné à toutes celles et ceux qui croient en Jésus Christ."

Car, lorsque que nous étions
encore sans force,
Christ, au temps marqué,
est mort pour des impies
 (Romains 5-6)

Croix Huguenote

  Une femme oublie-t-elle

l'enfant qu'elle allaite ?

... Quand elle l'oublierait,

Moi je ne t'oublierai point.

Voici, je t'ai gravée sur mes mains

Esaïe 49.16

Croix Huguenote 

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