Comment puis-je avoir l'assurance d'être enfant de Dieu, d'être né de nouveau, que mes péchés sont pardonnés, que je ne mourrai point et que j'aurai la vie éternelle ?
La question qui se pose est donc celle-ci : Ai-je reçu Jésus ? Est-ce que je crois en son Nom ? Si oui, je suis né de Dieu, je suis son enfant. Comment puis-je savoir que mes péchés sont pardonnés ? Dois-je attendre de le sentir. Ou bien faut-il que, quelque passage de l'Écriture, qui affirme le pardon, se présente à mon esprit avec puissance ? - C'est encore la Parole de Dieu qui nous donne la réponse : Non ; nous n'avons pas à tenir compte de ce que nous ressentons. Personnellement, voilà plus de dix-neuf ans que je suis croyant (2). Depuis combien de temps n'ai-je aucun doute sur le pardon de mes péchés ? - Je ne puis le dire exactement. En tout cas depuis que je suis en Angleterre (il y a de cela seize ans), je n'ai jamais eu l'ombre d'un doute à cet égard ; or, je n'ai jamais ressenti ce pardon. Savoir est une chose, et sentir en est une autre. Pour savoir, allons à la Parole de Dieu. Nous lisons dans le livre des Actes au sujet du Seigneur Jésus : « Tous les prophètes rendent de lui ce témoignage que quiconque croira en lui recevra la rémission de ses péchés par son nom » (Chap. X : 43). Quiconque s'attend à lui pour être sauvé, et non à soi-même, quiconque croit qu'Il est ce que Dieu déclare dans sa Parole, reçoit la rémission de ses péchés. La question est donc celle-ci : Est-ce que je vis sans Christ ? Est-ce que je compte sur mes efforts pour être sauvé ? Est-ce que je crois que mes péchés seront pardonnés parce que j'amenderai ma vie à l'avenir ? Ou bien ma seule attente est-elle en Jésus, mort sur la croix pour sauver les pécheurs ? En Jésus qui a accompli la loi pour que les pécheurs fussent justifiés ? Si je suis de ceux qui regardent uniquement au Sauveur, mes péchés sont pardonnés, que je le sente ou non. Le pardon m'est acquis d'ores et déjà. J e n'ai pas à attendre de mourir, ou que Jésus revienne... Mais je dois prendre Dieu au mot, croire que ce qu'il dit est vrai... Et quand je crois ce que Dieu dit j'en éprouve aussitôt de la paix et de la joie...
1° Ils ignorent la simplicité de l'Évangile ;
2° Ils veulent régler la question avec ce qu'ils ressentent, ce qu'ils éprouvent ;
3° Ils attendent une puissante impulsion, ou un rêve, ou une voix du ciel, ou quelque passage qui se précisera avec force à leur esprit pour leur donner l'assurance du salut
4° Ou bien ils vivent dans le péché.
S'il s'agit de cette dernière cause, c'est bien inutilement qu'ils comprendraient parfaitement l'Évangile, et qu'ils chercheraient dans la Parole de Dieu quelque assurance de salut, même s'ils avaient joui autrefois de cette assurance... Aussi longtemps qu'il y a péché, la joie et la paix ne peuvent habiter dans le coeur. Il peut y avoir chez le chrétien beaucoup de faiblesse et d'infirmités, mais le Saint-Esprit ne console pas, et ne consolera jamais quiconque se laisse aller à faire le mal en opposition avec la pensée de Dieu... Il est très important d'avoir un coeur droit et honnête devant Dieu pour posséder l'assurance du salut, du pardon des pêchés, de la nouvelle naissance, et d'avoir été fait enfant de Dieu.
7 mai. - Nous quittons aujourd'hui Nailsworth, où j'arrivai le 20 mars. J'y ai travaillé au service de la Parole, et j'ai préparé pour l'impression la deuxième partie du « Récit ».
COMMENT FAIRE POUR ÊTRE TOUJOURS JOYEUX EN CHRIST. -
Car même si je m'emploie à exposer la vérité devant les inconvertis, même si j'essaye de la communiquer aux fidèles, même si je cherche à secourir les affligés, et si je fais des efforts pour me conduire en ce monde comme il convient à un enfant de Dieu, si, en même temps, je ne suis pas heureux en Christ mon Sauveur, si je ne suis pas nourri et fortifié dans l'être intérieur jour après jour, toute mon activité ne procède pas de l'esprit qu'il faut, d'un esprit dans les conditions d'équilibre normal.
Jusqu'à ce temps de retraite à Nailsworth, et au moins durant les dix dernières années, voici comment je procédais le matin : je m'habillais puis je me mettais à prier.
Maintenant je comprends que la chose la plus importante, c'est de lire la Parole de Dieu et de la méditer pour que mon coeur soit par là fortifié, encouragé, repris, instruit, et que dans cette méditation je sois amené à faire l'expérience de la communion avec le Seigneur. Je me suis donc appliqué à méditer sur le Nouveau Testament dès le matin en commençant aux premières pages, après avoir demandé à Dieu sa bénédiction sur cette étude de sa Parole. Puis je m'applique à trouver une bénédiction dans chaque verset ; non pas en pensant à de futures prédications mais dans le seul but de nourrir mon âme.
Et généralement voici le résultat : presque invariablement je suis amené à la confession, ou à l'action de grâce, ou à l'intercession ou à la supplication, si bien que, tout en commençant par la méditation et non par la prière, je me trouve cependant presque aussitôt amené à prier.
Lorsque j'ai été conduit à la confession ou à l'intercession, à la supplication ou à l'action de grâce durant quelque temps, je passe au verset suivant en transformant aussi le contenu e n prière pour moi ou les autres selon que j'y suis guidé par la Parole ; gardant toutefois en pensée que mon but essentiel c'est de nourrir mon âme... Et quand vient l'heure du déjeuner, l'être intérieur avant été sensiblement nourri et fortifié, presque invariablement je jouis d'une grande paix intérieure, ou même d'une grande joie. C'est aussi de la sorte que le Seigneur me communique ce qui devient, par la suite, de la nourriture pour les autres ; bien que je m'adonne quotidiennement à la méditation de la Parole, non pour les autres, mais pour nourrir mon âme.
Autrefois, quand je me mettais à prier aussitôt levé, n'ouvrant la Bible que lorsque mon âme desséchée avait particulièrement besoin de nourriture et de rafraîchissement, que se passait-il ? - Il m'arrivait souvent de passer à genoux un quart d'heure, une demi-heure, ou même une heure, avant d'obtenir quelque réconfort, quelque encouragement, avant de parvenir à humilier mon âme..., et c'est après que j'avais souffert assez longtemps du vagabondage de ma pensée, que je commençais à prier vraiment.
Aujourd'hui, il est extrêmement rare que ceci survienne encore. Bi en que je sois vil et que j'en sois indigne, comme je me nourris de la vérité, j'entre aussitôt en communion avec Dieu, et je parle à mon Père et à mon Ami, de ce qu'il vient de me dire par sa très précieuse Parole.
Maintenant qu'il a plu à Dieu de me révéler ces choses sur lesquelles, jusque-là, aucune lecture, aucune personne n'avaient attiré mon attention, il m'apparaît comme absolument lumineux et évident que la chose essentielle chaque matin, c'est d'obtenir la nourriture nécessaire à l'être intérieur. De même que nous ne saurions travailler longtemps sans donner au corps la nourriture qu'il réclame, et que cette nourriture est l'une des premières choses de la journée, il en va de même pour l'être intérieur. L'homme doit se nourrir et sur ce point tout le monde est d'accord. Et quelle est la nourriture de l'être intérieur ? Ce n'est pas la prière, mais c'est LA PAROLE DE DIEU. Non pas une simple lecture de celle-ci, de sorte qu'elle traverse seulement la pensée comme l'eau la conduite qui la transporte, mais une méditation du texte qui devient un sujet de réflexions et que nous appliquons à notre âme.
Quand nous prions, nous parlons à Dieu. Or la prière, la vraie prière, celle qui n'est pas purement formaliste, ne peut se prolonger sans une certaine somme de puissance et de saints désirs ; c'est donc lorsque nous avons nourri notre âme par la méditation. de la Parole que nous pouvons le mieux prier. Si faibles que nous soyons au point de vue spirituel, nous pouvons toujours méditer les Écritures, de façon profitable, avec la bénédiction de Dieu ; bien plus, plus nous sommes faibles, plus cette méditation nous est profitable (3). ..
29 mai. - J'ai reçu ce jour deux mille cinq cents francs de l'Inde. En réponse à la prière, le Seigneur daigne nous envoyer de temps à autre de fortes sommes ; elles proviennent même des endroits les plus éloignés.
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(2) Il paraît (je l'appris par la suite) que Satan faisait courir le bruit que nous mourions de faim, ce qui poussa un frère à nous envoyer ces provisions sous le couvert de l'anonymat. Comme on a dit bien des choses sur notre manière de vivre : que nous n'avions pas de quoi manger à notre faim, qu'un régime insuffisant était la cause des maladies dont nous avons souffert, je tiens à déclarer ici que s'il est arrivé que nous fussions sans le sou, et que nous eussions sur la table le dernier pain, cependant il n'est JAMAIS arrivé qu'en nous mettant à table nous avons manqué de nourriture substantielle. Je me sens obligé de dire cela et je le dis AVEC JOIE. Mon maître a toujours montré une grande bonté envers moi ; et si aujourd'hui j'avais à choisir à nouveau la meilleure façon de vivre, et que Dieu m'en fît la grâce, je choisirais à nouveau comme je l'ai fait. Bien que ces bruits au sujet de notre indigence fussent faux, je ne doute pas que Dieu s'en soit parfois servi pour placer sur le coeur de ses enfants nos besoins temporels.
(3) Ci-après le détail de cette somme
Par le tronc de la chapelle | £ | 31 | 14 | 0 |
Par quelques frères de la paroisse | 6 | 18 | 6 | |
Par des frères de Teignmouth et d'ailleurs qui n'appartiennent pas à la paroisse | 93 | 6 | 2 | |
En nature | 20 | |||
£ | 151 | 18 | 18 |
Pour ceux qui prendraient la peine de faire celte addition et la croiraient fautive, nous rappelons qu'il y a 20 shellings dans une livre sterling (I. B.).
Georg Müller,
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