Aujourd’hui, de nombreuses églises rejettent les confessions de foi, particulièrement parmi les milieux évangéliques.
Les confessions de foi sont quelque chose d’archaïque, disent-ils, qui ne correspond plus à ce qu’on attend de la foi à notre époque.
Le problème des chrétiens qui affirment cela est, à mon avis, qu’ils méconnaissent 2 choses principales :
- d’une part, ce qu’est vraiment la foi ;
- d’autre part, ce qu’est l’Eglise.
Notre foi doit avoir un contenu
Quand on leur demande ce qu’est la foi, ils répondent que c’est, d’une part, un vécu relationnel et, d’autre part, que cette foi nécessite la ferme conviction que Dieu existe.
La preuve que cette foi est authentique, c’est la façon dont le croyant la vit, disent-ils.
Cette définition n’est bien sûr pas fausse, mais elle est d’un côté assez subjective, car la foi est aussi une connaissance de la Révélation de Dieu.
Quand on parle de connaissance de Dieu, il n’est pas question d’une expérience mystique, car nous ne pouvons connaître de Dieu que ce qu’Il nous révèle au travers de sa Parole.
Cette connaissance présente un côté tout à fait objectif.
La foi, c’est principalement un ensemble de doctrines auxquelles nous croyons, qui nous sauvent si nous les retenons telles qu’elles nous ont été transmises.
L’épître de Jude la définit ainsi :
Mes chers amis, j’avais le vif désir de vous écrire au sujet du salut qui nous est commun. J’ai vu la nécessité de le faire maintenant afin de vous recommander de lutter pour la foi qui a été transmise une fois pour toutes à ceux qui appartiennent à Dieu. Jude 3
et l’apôtre Paul d’ajouter :
Mes frères, je vous rappelle la Bonne Nouvelle que je vous ai annoncée, que vous avez reçue et à laquelle vous demeurez attachés. C’est par elle que vous êtes sauvés si vous la retenez telle que je vous l’ai annoncée ; autrement vous auriez cru en vain. 1 Corinthiens 15:1-2
C’est cette connaissance qui produit l’assurance de la foi, lorsque le Saint-Esprit est à l’oeuvre dans un vrai croyant.
L’épître aux Romains souligne qu’afin d’être sauvé nous devons exprimer ce que nous croyons.
Le témoignage que nous devons rendre n’est pas l’affirmation que nous croyons mais de ce que nous croyons.
En effet, si de ta bouche, tu déclares que Jésus est Seigneur et si dans ton coeur, tu crois que Dieu l’a ressuscité des morts, tu seras sauvé, car celui qui croit dans son coeur, Dieu le déclare juste ; celui qui affirme de sa bouche, Dieu le sauve. Romains 10:9-10
Lorsque Jésus demande à Pierre ce qu’il pense à son sujet, ce dernier ne dit pas :
Jésus, je t’aime bien mais rend une belle confession de foi :
Simon Pierre lui répondit : Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant. Matthieu 16:16
Il n’existe pas de garantie absolue que quelqu’un qui fait une confession de foi correcte est vraiment sauvé mais la probabilité qu’il soit sauvé est plus grande que pour quelqu’un qui ne sait pas articuler ce qu’il croit.
Certains diront maintenant: mais pourquoi écrire des confessions de foi alors que nous avons l’Ecriture ?
La Bible n’est-elle pas suffisante ?
Bien sûr la Bible contient tout ce qui est nécessaire à la vie de la foi (1 Timothée 3:16), mais nous avons également besoin d’instruments qui nous permettent de résumer aussi son enseignement.
Les confessions de foi ont été conçues pour les chrétiens afin qu’ils puissent rendre témoignage correctement mais aussi afin de vérifier que ce qu’on leur enseigne sur la Bible est correct.
Une confession de foi conforte l’unité de l’Eglise
Les adversaires des confessions de foi disent que celles-ci divisent plus qu’elles ne rassemblent.
Nous pensons au contraire que la confession d’une foi commune est importante pour maintenir l’unité de l’Eglise.
Les divisions pour raisons doctrinales se produisent souvent là où il n’y a pas de confession commune.
De plus, le risque est grand que les communautés sans confession de foi développent des enseignements non-bibliques.
Les confessions de foi ne sont bien sûr pas infaillibles comme l’Ecriture, mais elles peuvent être corrigées.
Lorsque c’est nécessaire, elles doivent cependant l’être par l’ensemble de l’Eglise.
Le danger aujourd’hui c’est que beaucoup d’églises voient les traditions comme quelque chose de négatif.
L’Eglise s’inscrit dans la continuité apostolique et une église qui ne s’inscrit pas dans cette tradition, court le danger de ne pas constituer l’Eglise.
L’attachement aux confessions de foi historiques est la preuve qu’une église est bien dans la lignée apostolique et donc qu’elle est bien chrétienne.
Les confessions de foi dans la Bible et dans l’Histoire
Les confessions de la foi ne commencent pas avec le Nouveau Testament; on en trouve déjà dans l’Ancien.
Le Sh’ma Israël est certainement la plus connue d’entre elles :
Ecoute, Israël, l’Eternel est notre Dieu, il est le seul Eternel. Tu aimeras l’Eternel ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta force. Deutéronome 6:4-5
Dans le Nouveau Testament nous trouvons de nombreuses confessions de foi.
Ces confessions de foi doivent être transmises et reconnues par l’ensemble du peuple de Dieu :
Je vous ai transmis, comme un enseignement de première importance, ce que j’avais moi-même reçu : le Christ est mort pour nos péchés, conformément aux Ecritures ; il a été mis au tombeau, il est ressuscité le troisième jour, comme l’avaient annoncé les Ecritures. 1 Corinthiens 15:3-4
Voici ce que nous reconnaissons ensemble :
il est grand le secret du plan de Dieu, le Christ, qui fait l’objet de notre foi. Il s’est révélé comme un être humain, et, déclaré juste par le Saint-Esprit, il a été vu par les anges. Il a été proclamé parmi les non-Juifs. On a cru en lui dans le monde entier. Il a été élevé dans la gloire.1 Timothée 3:16
L’histoire de l’Eglise est pleine de confessions et de crédos.
Nous en citons ici quelques uns :
- Des crédos communs à tous les chrétiens sont par exemple : le Symbole des apôtres et le Symbole de Nicée Constantinople sur la personne de Jésus-Christ (325).
- Chez les chrétiens réformés, nous trouvons sur le continent les trois formes de l’unité : le Catéchisme de Heidelberg (1563), la Confessio Belgica (1566) et les Canons de Dordrecht(1619)
- Chez les réformés anglo-saxons la Confession de foi de Westminster (1646),
- Les réformés baptistes (Spurgeon, John Newton) ont la confession dite de 1689.
- Enfin les Luthériens ont la Confession de foi d’Augsburg (1530).
Jean-Louis Goiran,


Source : Le Cep,
(nota : les confessions de Foi de Refuge Protestant sont la Confession de Foi de la rochelle, la Confession de foi de Westminster, le Catéchisme de Heidelberg, les Canons de Dordrecht, la Confessio Belgica , ainsi que le Symbole des apôtres et de Nicée,