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Vie Protestante Réformée

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Jean Calvin

"Puisque Dieu, par conséquent, nous justifie par la Médiation du Christ, Il nous Acquitte, non pas par l'aveu de notre innocence personnelle, mais par une imputation de la justice ; de sorte que nous, qui sommes injustes en nous-mêmes, sommes considérés comme Justes en Jésus Christ."

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10 décembre 2012 1 10 /12 /décembre /2012 14:22
Conseil aux âmes abattues....
 

Oh ! qui me ferait être

comme j'étais autrefois.

(JOB, 29:2).

 

Le plus souvent le bon Berger conduit ses rachetés le long des eaux tranquilles, et les fait reposer dans les parcs herbeux ; cependant, il permet parfois qu'ils soient errants dans un désert où il n'y a point de chemin, et où ils ne trouvent aucune ville habitée.

 

Ils sont affamés et altérés; leur âme défaille, et ils crient à l'Eternel dans leur détresse (Psaume 107:4-6).


De même, il est beaucoup d'enfants de Dieu qui jouissent d'une joie à peu près constante ; pour eux véritablement les voies de la piété sont des voies agréables et ses sen­tiers ne sont que prospérité ; mais il en est d'autres, au contraire, qui ont à passer dans le feu et dans l'eau ; selon l'expression du Psal­miste, les hommes montent sur leurs têtes (Psaume 46: 12) ils sont en butte à toutes sortes d'épreuves.

Le devoir de tout ministre de l'Evangile est de s'adresser tour à tour aux diverses classes de ses auditeurs et lecteurs.

 

Il doit, tantôt avertir les forts, de peur qu'ils ne tombent dans la présomption ; et tantôt stimuler ceux qui dorment, de peur qu'ils ne dorment du sommeil de la mort.

 

Il doit aussi consoler les âmes abattues, et c'est là, mes bien-aimés, ce que je désire faire en ce jour.

 

Oui, je me sens pressé de consoler ceux d'entre vous qui passent par des temps de langueur et de découragement, ou, pour mieux dire, je voudrais leur adresser quelques exhor­tations, qui, moyennant la bénédiction de Dieu, pourront les aider, je l'espère, à sortir de la triste condition dans laquelle ils sont tombés, en sorte qu'ils ne seront plus réduits à s'écrier avec Job : Oh ! qui me ferait être comme j'étais autrefois ?

Abordons de suite notre sujet.

 

- En premier lieu, mes frères, nous étudierons LA MALADIE SPIRITUELLE dont mon texte me semble être l'expres­sion ; nous rechercherons ensuite la cause et LE REMÈDE de cette, maladie, et enfin, QUEL­QUES MOTS D'EXHORTATION adressés aux âmes qui se trouvent dans ce fâcheux état termineront ce discours. 

Et d'abord, fixons notre attention sur la MALA­DIE SPIRITUELLE que suppose la plainte amère contenue dans les paroles de mon texte.

 

Combien de chrétiens qui regardent au passé avec regret, à l'avenir avec effroi, et au présent avec tristesse !

 

Il leur semble que le temps qui n'est plus a été le meilleur et le plus doux de leur carrière chrétienne, mais quant au moment actuel, il leur paraît enveloppé d'un voile sombre et mélancolique.

 

Souvent, ils se prennent à souhaiter de pouvoir retourner de quel­ques mois, de quelques années en arrière, car alors ils vivaient près de Jésus, tandis que maintenant ils sentent qu'ils se sont éloignés de lui, ou qu'il leur a caché sa face ; en un mot, le langage de leur coeur revient à ceci :

 

Oh ! qui nous ferait être comme nous étions autrefois ?

De même que toute maladie, soit physique, soit morale, celle qui nous occupe ne présente pas toujours les mêmes caractères.

 

Je vais essayer de décrire successivement quelques-unes de ses phases les plus ordinaires.

Voici un homme qui a perdu l'assurance de son adoption.

 

Entendez-le répétant dans l'amer­tume de son âme :

 

Oh ! qui me ferait être comme j'étais autrefois ?

 

Ecoutez son triste soliloque :

« Ah ! pourquoi les jours passés ne peuvent-ils plus revenir ? s'écrie-t-il. Alors je n'avais aucun doute de mon salut. A celui qui m'aurait demandé raison de l'espérance qui était en moi, j'aurais répondu avec douceur et res­pect. Nulle crainte ne me troublait, nulle frayeur ne m'agitait. Je pouvais dire avec Paul : JE SAIS en qui j'ai cru, et avec Job : JE SAIS que mon Rédempteur est vivant. Je sen­tais que j'étais assis sur le rocher qui est Christ, et mon âme, pleine d'une joyeuse confiance, était toujours prête à chanter : Si l'Eternel est ma retraite, Qui pourrait me troubler encore ? Pourquoi craindrais-je la tempête, Quand je suis sûr d'entrer au port ? Appuyé sur Emmanuel Que me ferait l'homme mortel ? Mais hélas ! que tout est changé ! autrefois mon ciel était sans ombres, aujourd'hui les nuages le couvrent ; autrefois, je voyais, en quelque sorte, mon nom écrit dans les cieux, aujourd'hui, je tremble d'y lire un jour ma condamnation,. Autrefois, je croyais me confier sincèrement en Christ, mais aujourd'hui je suis constamment assailli par l'affreuse pensée que j'étais un hypocrite qui trompait les autres et se séduisait lui-même. Il est vrai que j'essaie encore d'espérer au Seigneur, et si je ne puis plus me réjouir à la clarté de sa face, du moins je me réfugie à l'ombre de ses ailes. Je sens que hors de Christ il n'y point de salut, et que si je m'éloigne de lui c'en est fait de moi. Mais, ô misérable que je Suis ! qu'elles sont épaisses les ténèbres qui ­m'environnent ! Comme Paul au milieu de la tempête, que de jours sans soleil et de nuit, sans étoiles n'ai-je pas dû traverser ! J'ai perdu les arrhes de mon salut, le gage de mon adoption ; je ne possède plus le témoignage intérieur que je suis un enfant de Dieu en un mot, je crains de m'être fait illusion jusqu'à présent sur mon véritable état ; je crains d'avoir pris de simples impression charnelles pour l’œuvre de la grâce, et attribué à Dieu le Saint Esprit! ce qui n'était que le fruit de mon imagination».



Tel est, mes chers amis, un des cas les plus fréquents de la grande maladie spirituelle que nous étudions.

 

En voici un second, également très ordinaire.

 

Voyez ce chrétien qui demande à son tour :

 

Oh ! qui me ferait être comme j'étais autrefois ?

 

Il gémit, non pas comme l'autre parce qu'il a perdu le sentiment de son adoption, mais parce qu'il se laisse troubler par des soucis terrestres.

 

« Où est-elle, se dit-il avec douleur, où est-elle cette paix délicieuse qui naguère encore remplissait mon âme ? Que sont-ils devenus ces jours bénis où peines et épreuves étaient pour moi moins que rien ? Je disais constamment en mon cœur : J'accepte, ô Père, par avance, Le lot que tu m'assigneras; En toi, j'ai mis ma confiance ; Fais de moi ce que tu voudras. Je sentais que sans murmures j'aurais pu faire au Seigneur le sacrifice de toutes choses, et que s'il m'eût enlevé ce que j'aimais le plus au monde, j'aurais dit avec Job : L'Éternel l'avait donné, l'Éternel l'a ôté ; que le nom de l'Éternel soit béni. L'avenir ne m'inspirait aucune inquiétude. Comme un enfant dans les bras de sa mère, je reposais tranquille sur le sein de mon Dieu. L'Eternel pourvoira, me disais-je. Je me déchargeais sur lui de tout ce qui me concernait ; j'allais chaque jour à mon travail, sans m'inquiéter du lendemain. J'étais semblable au passereau qui se réveille à l'aurore, ne sachant d'où lui viendra sa nourriture, mais qui n'en gazouille pas moins son hymne matinal à Celui qui nourrit les oiseaux de l'air. Sans crainte, je remettais entre les mains du Seigneur mes intérêts les plus chers: ma femme, mes enfants, ma vie même. Chaque matin, je priais ainsi : Seigneur, je ne crois point avoir de volonté propre ; toutefois, si j'en avais, je te dirais encore : Non point ce que je veux, mais ce que tu veux ! Ta volonté sera la mienne ; ton désir sera mon désir. Mais, ô regret, ô douleur ! qui me fera être comme j'étais autrefois ? Qui me rendra ma confiance en Dieu, ma douce quiétude, ma sérénité d'es­prit ? Maintenant, un rien me chagrine ; mes affaires temporelles, me troublent. La perte la plus minime suffit pour m'attrister, tandis qu'autrefois j'aurais supporté sans me plain­dre, et même en bénissant Dieu, une perte a vingt fois plus considérable. Si le moindre nuage vient assombrir mon horizon, mon âme en est comme écrasée. Pareil à un enfant impatient et volontaire, je voudrais que tout marchât au gré de mes désirs. Je ne puis plus dire avec sincérité que je remets toutes choses à mon Père céleste : il y a un certain interdit que je me réserve. Enlacée autour de mon coeur, croît la plante vénéneuse appelée l'amour du moi ; ses racines ont pénétré jusque aux muscles et aux nerfs de mon âme. Il y a quelque chose que je chéris plus que Dieu, quelque chose dont je refuserais de lui faire le sacrifice s'il me le demandait. Autre­fois, quelque lourde qu'eût pu être ma croix, je n'aurais pas, comme aujourd'hui, plié sous le faix, car le Seigneur l'eût portée avec moi. Oh ! comment ai-je pu oublier la céleste science de se décharger de ses soucis sur l'Eternel; de déposer tout fardeau sur le rocher inébranlable des siècles ? Oh ! si je savais comme jadis répandre devant mon Dieu mes peines et mes tristesses ! Oh ! douce confiance en mon Sauveur qui me rendait si heureux, que ne donnerais-je pas pour te posséder encore !

Tel autre chrétien déplore peut-être la tiédeur, qu'il apporte dans la maison de Dieu et le peu de jouissance que lui procurent les moyens d'édi­fication.

 

Ecoutez les plaintes qui s'exhalent de son coeur à ce sujet.

 

« Autrefois, s'écrie-t-il, quand je montais dans la maison de Dieu, combien mon âme était joyeuse ! J'écoutais avec avidité le message du salut ; quand le serviteur de Christ parlait, je craignais de perdre une seule de ses paroles ; il me sem­blait qu'un ange s'adressait à moi du haut du ciel. Que de fois, en entendant parler de l'amour du Sauveur, des larmes brûlantes n'ont-elles pas sillonné mes joues ! Que de fois mes yeux n'ont-ils pas étincelé d'ar­deur lorsqu'une parole de foi et d'espérance faisait vibrer mon âme tout entière ! Et les sabbats de mon Dieu, avec quel transport je saluais leur retour ! Jour du Seigneur, J'ouvre mon cœur,A ta douce lumière ! m'écriais-je au matin du saint jour. Puis, lorsque de saints cantiques faisaient retentir les parvis du Seigneur, quelle voix était plus joyeuse que la mienne ? Le coeur content, l'âme restaurée, je quittais le sanctuaire pour aller raconter à mes amis, à mes voisins les glorieuses vérités que je venais d'entendre. Et dans la semaine également, combien j'aimais à m'occuper des choses de Dieu ! Pas une assemblée d'édification qui ne me trouvât à ma place. Je priais véritablement en esprit toutes les prières qui étaient prononcées ; j'écoutais avec bonheur tous les discours, pourvu qu'ils fussent selon l'Evangile ; et mon âme, assise pour ainsi dire à un ban­quet somptueux, était rassasiée. comme de moelle et de graisse. Si je lisais l'Ecriture, elle me semblait toujours brillante de clarté ; on eût dit qu'un rayon de la gloire divine illuminait pour moi ses pages sacrées. Si je ployais le genou devant Dieu, mon âme se répandait aussitôt en ardentes supplications ; je prenais plaisir à ce saint exercice, et les heures que je passais à genoux étaient les plus douces de mes journées : j'aimais mon Dieu et mon Dieu m'aimait. Mais, hélas ! ce saint zèle, cette ferveur d'esprit, je ne les possède plus. Je vais toujours à la maison de Dieu; j'y entends la même voix; le même serviteur de Christ, que j'aime si cordialement, m'adresse encore les plus tou­chants appels ; mais je n'ai plus de larmes à verser ; mon cœur s'est endurci ; les douces émotions que je goûtais naguère devien­nent de plus en plus rares. Je me rends au culte divin, à peu près comme un écolier se rend à son école : j'y vais sans plaisir, sans amour, parce qu'il faut y aller, et j'en sors l'âme aussi sèche qu'en entrant. Lorsque je cherche à m'entretenir en secret avec mon Père céleste, il semble en vérité que les roues de mon char aient été enlevées, tant il se meut pesamment ; et lorsque j'essaie de chan­ter les louanges de Dieu, je me trouve sans élan et sans ferveur. Oh ! qui me ferait être comme j'étais autrefois, comme j'étais en ces jours où Dieu faisait luire sa lampe sur ma tête ? »



Je dois le dire, mes chers amis, je ne pense pas qu'il y en ait beaucoup parmi vous qui puissent s'associer pleinement à un tel langage.

 

En général, je le sais, pour celles et ceux qui le peuvent, vous aimez à venir dans la maison de Dieu ; et, pour ma part, je rends grâces à mon Maître de ce qu'il me permet de prêcher l'Evangile à des auditeurs; qui parais­sent le goûter et le sentir, à des chrétiens dont les yeux ne restent pas toujours secs en l'enten­dant annoncer, et dont le coeur sait parfois bouillonner d'un saint enthousiasme.

 

Mais sans être parvenus au triste état que je viens de décrire, vous pouvez cependant en connaître quel­que chose ; peut-être la Parole ne vous sem­ble-t-elle plus aussi douce, aussi savoureuse qu'autrefois ; et alors, j'en suis assuré, les plain­tes que je viens d'exprimer éveillent quelque écho dans votre coeur.


Mais passons à un quatrième cas.

Il est des chrétiens qui se lamentent amère­ment parce que leur conscience n'est plus aussi délicate que par le passé.

 

Ils disent avec tristesse :

 

« Dans les premiers temps qui suivirent notre conversion, c'est à peine si nous osions faire un pas, tant nous craignions de nous fourvoyer. Nous éprouvions avec soin toutes choses ; nous évitions jusqu'à l'apparence du mal. Dès que nous apercevions sur notre route la moindre trace du Serpent ancien, nous nous détournions avec épouvante. Le monde se moquait de nous ; il nous appelait des "puri­tains". Nous étions constamment sur nos gar­des ; nous avions peur d'ouvrir la bouche, et nos scrupules allaient si loin que nous condamnions certaines choses qui, en réalité, étaient innocentes. Notre conscience ressem­blait à la sensitive: si la main du péché s'en approchait, aussitôt elle se reployait sur elle­ même. Notre âme était comme couverte de meurtrissures, en sorte que le plus léger attouchement lui arrachait des cris. Offenser Dieu, nous paraissait être le malheur suprême ; si quelqu'un prononçait une imprécation en notre présence, nous tremblions d'effroi si nous voyions un homme violer le sabbat, nous étions éperdus. La moindre tentation  nous indignait ; il nous semblait entendre la voix du démon lui-même, et pleins d'une sainte colère, nous nous écriions : Ar­rière, de moi, Satan ! » Le péché, sous toutes ses formes, nous faisait horreur : nous le fuyions comme un serpent ; nous le craignions comme du poison... Mais où est-elle maintenant cette conscience si sensible et si tendre ? Qu'est devenue sa délicatesse d'autrefois ? Nous n'avons pas, il est vrai, abandonne les sentiers du Seigneur ni oublié sa loi ; nous n'avons point extérieurement déshonoré notre sainte profession, et Dieu seul connaît nos iniquités; toutefois, nous l'avouons avec confusion, notre conscience n'est plus ce qu'elle a été. Hier encore elle tonnait contre le péché ; aujour­d'hui elle garde le silence. O conscience, conscience ! nous t'avons abreuvée de soporifi­ques, et maintenant tu dors, tandis que tu devrais nous avertir. Sentinelle du Seigneur, ta voix pénétrante savait naguère se faire entendre jusqu'au plus profond de notre être ; mais maintenant tu es assoupie, et nous suc­combons à la tentation. Jusqu'à présent, nous n'avons péché que dans de petites choses mais de même que le balancement d'un brin d'herbe indique de quel côté souffle le vent, de même ces petites infidélités ne prouvent que trop dans quelle funeste voie notre âme est engagée. Oh ! qui nous délivrera de cette conscience si épaisse, si dure, si calleuse, de cette conscience que les flèches de la loi ne peuvent plus transpercer ? Oh ! qui nous fera être comme nous étions autrefois ? »

Enfin, mes bien-aimés, il est peut-être quel­ques-uns, d'entre nous qui gémissent, et non sans raison, parce qu'ils n'ont pas autant de zèle pour la gloire de Dieu et pour le salut des âmes qu'ils en avaient jadis.

 

Il y a quelque temps, si nous voyions une âme cheminer vers la perdi­tion, nos yeux se remplissaient de larmes.

Si nous voyions un de nos semblables prêt à com­mettre un péché, nous nous élancions vers lui, le suppliant de renoncer à son coupable dessein.

 

Jamais nous ne sortions sans donner à l'un quelque traité religieux, à l'autre quelques bons avis ; il nous semblait que nous devions toujours parler du Seigneur Jésus.

Si une occasion de faire du bien se présentait, nous étions toujours les premiers à la saisir.

 

Notre voeu le plus cher était de sauver quelques âmes, et si profond, si ardent était notre amour pour les pécheurs que volontiers nous eussions consenti à être moqués, hués, abreuvés d'outrages, persécutés par le monde entier, exposés même à la mort cause de Christ, si à ce prix nous eussions pu arracher un seul de nos frères à la perdition éternelle.

 

Notre âme brûlait d'un désir intense d'amener des âmes à Christ, et nous estimions que c'était là le seul but en vue duquel il valait la peine de vivre.



Mais, hélas ! quel souffle glacial est venu flétrir ce généreux élan ?

 

Aujour­d'hui, les âmes peuvent être damnées, et nous ne pleurons point ; les pécheurs peuvent être précipités dans l'étang ardent de feu et de soufre, et nous demeurons impassibles ; des mil­liers de créatures immortelles peuvent être moissonnées chaque jour et tomber dans l'abîme du tourment, et cela ne nous touche point !

 

Nous exhortons bien encore notre pro­chain à fuir la colère à venir, mais nos yeux restent secs ; nous prions pour lui, mais sans que nos coeurs prennent part à nos prières ; nous lui parlons de son danger, mais sans avoir l'air de prendre ce danger au sérieux.

 

Nous pas­sons à côté des repaires du vice et de l'infamie : sans doute nous voudrions que ceux qui y habi­tent fussent meilleurs, mais c'est là tout.

 

On dirait que la compassion même est éteinte dans nos coeurs.



Il fut un temps où l'enfer était pour nous une réalité si vivante, qu'il nous semblait sans cesse entendre les hurlements et les lamentations des réprouvés, en sorte que le cri constant de notre âme était celui-ci : « O Dieu ; aide-moi à sauver mon prochain ! »

 

Mais maintenant nous prenons les choses plus froide­ment : nous avons peu d'amour pour les hom­mes, peu de zèle pour la gloire de Dieu, peu d'énergie pour son service.....

 

Oh ! mes bien-aimés, si tel est votre état spirituel ; si, comme votre indigne pasteur, vous pouvez vous asso­cier dans une certaine mesure à ces tristes aveux, assurément, du fond de votre coeur humilié s'élève en cet instant même cette plainte amère :

 

Qui nous fera être comme nous étions autrefois ? 


Mais nous nous sommes assez longtemps arrê­tés à la maladie spirituelle si bien décrite par les paroles de notre texte ; recherchons-en main­tenant LA CAUSE ET LE REMÈDE.


Le plus souvent ce fâcheux état de choses est le résultat du relâchement dans la prière ; et quant au remède, il est facile de comprendre qu'il est l'inverse de la cause.

 

- Voyons, mon frère, qui es toujours à te plaindre de l'alan­guissement de ta piété, essayons de descendre à la racine du mal.

 

Si tu n'es plus comme tu étais autrefois, ne serait-ce pas tout simplement parce que tu as négligé la prière ?

 

Rien ne débi­lite l'âme comme le manque de prière.


On l'a observé avec raison :

 

« Un cabinet négligé est le berceau de toute sorte de mal. »

On peut dire que le cabinet du chrétien est pour lui la source, soit de beaucoup de bien, soit de beaucoup de mal : de bien, s'il le fréquente assidûment ; de mal, s'il le néglige.

 

Nul ne peut croître dans la grâce, s'il est paresseux à s'approcher de Dieu.

 

Quelque avancé que soit un chrétien, s'il ne priait pas, il aurait bientôt cessé de vivre.

 

L'en­fant de Dieu a besoin d'être constamment substanté ; si bien nourri qu'il puisse être aujour­d'hui, il ne saurait subsister demain, si ses provisions ne sont renouvelées : or, ce renouvel­lement incessant de grâces, c'est par la prière seule qu'il peut l'obtenir.

 

Quand même une âme posséderait la force spirituelle de cinquante chrétiens d'élite, si elle cessait de prier, elle ne pourrait que périr.

Mon frère, examine-toi donc à cet égard ; et si en regardant en arrière, tu étais contraint à te dire :

 

« Il fut un temps où mes prières étaient plus régulières, plus sen­ties, plus nombreuses qu'aujourd'hui ; main­tenant elles sont faibles, languissantes, sans sincérité et sans onction » ; - si, dis-je, ta conscience t'obligeait à faire cet aveu, oh ! mon bien-aimé, ne t'étonne plus du malaise de ton âme ; ne cherche pas ailleurs l'explication de ce marasme spirituel dont tu te sens atteint.

Le relâchement dans la prière : voilà la cause du mal.

 

- « Mais où en est le remède ? » diras-tu.

 

Eh ! c'est tout simple, chère âme : prie davan­tage.

 

Si peu de prières t'ont réduite à l'état d'abaissement dans lequel tu te trouves, beaucoup de prières te relèveront.

 

C'est le manque de prière qui t'a appauvrie ; c'est l'abondance de prière qui t'enrichira.

 

Où il n'y a point boeuf, la grange est vide, a dit Salomon ; et même que sans labourage l'homme n'aurait point de pain, de même sans la prière l'âme croyant serait affamée: Voulons-nous donc prospérer sous le rapport spirituel ? soyons plus persévérants dans la prière.

 

Oh ! mes chers amis la pierre de la muraille ne pourrait-elle pas crier contre nous, et la paroi nous condamner (Habacuc 2:11) ?

 

La poussière de notre cabinet ne s'élève-t-elle pas en témoignage devant Dieu, nous accusant de négligence dans nos dévotions particulières ?

Voilà pourquoi nous ne sommes plus tels que nous étions autrefois.

 

Ce qu'est pour une machine à vapeur le feu qui entretient son mouvement, la prière alimentée par le Saint-Esprit l'est pour le chrétien.

 

La prière est le véhicule que Dieu a choisi pour faire part de ses grâces à ses enfants, et bien insensé est celui qui néglige.

 

Mes frères, permettez-moi d'insister sur ce point, car il est de la plus haute importance.

 

Si vous reconnaissez qu'en négligeant de vous approcher de Dieu vous placez votre âme dans la situation la plus périlleuse, votre devoir est tout tracé : vaquez à la prière avec plus de soin que jamais.

 

Un commerçant gémit parce que son négoce n'est plus aussi florissant qu'au­trefois ; or, il avait coutume d'envoyer au loin des navires qui lui revenaient chargés d'or ; mais depuis longtemps pas un seul n'a mis à la voile : a-t-il donc le droit de se plaindre de ce qu'il ne reçoit plus de précieux chargements.

De même, lorsqu'un homme prie, il envoie vers le ciel un navire qui lui revient chargé des plus riches trésors, mais si, au lieu de cela, il laisse son navire amarré, dans le port, est-il étonnant qu'il s'appauvrisse de jour en jour ?

Mais le fâcheux état spirituel qui nous occupe peut avoir d'autres causes.

 

Si vous êtes réduits à vous écrier : Oh ! qui me ferait être comme j'étais autrefois ?

 

peut-être est-ce moins votre faute que la faute de vos conducteurs spirituels.

 

Oui, mes chers amis, il n'est pas impossible qu'une âme devienne très gravement malade, par suite de la mauvaise nourriture que lui donne son pasteur.

 

Peut-on s'attendre, en effet, à ce qu'ils croissent dans la grâce ces chrétiens qui ne sont jamais arrosés par les ruisseaux qui réjouissent la cité de notre Dieu ?

 

Com­ment pourraient-ils se fortifier dans le Seigneur Jésus, ceux qui ne sont pas nourris du lait spirituel et pur de la Parole ?

 

Recherchez donc, avec le plus grand soin, les instructions d'un ministre fidèle.

 

Je connais des chrétiens qui jamais ne sortent de leur lieu de culte sans se lamenter sur le peu d'édification qu'ils y trouvent ; et pourtant (étrange contradiction !) ils y retournent régulièrement dimanche après dimanche.

 

En vérité, je ne sais comment qua­lifier une telle conduite, et bien loin d'exciter ma compassion ou ma sympathie, j'estime que ces chrétiens méritent qu'on aille à eux avec la verge.

 

Lorsqu'il peut choisir, tout fidèle est tenu d'aller là où il trouve la nourriture qui correspond le mieux aux besoins de son âme.

 

Sans doute, il ne doit pas changer de lieu de culte à la légère ; mais si une longue expérience l'a convaincu que la prédication qu'il entend habituellement ne lui tourne pas à profit, au lieu de perdre son temps en vaines doléances, il est de son devoir d'aller ailleurs.

 

Souvent un pasteur infidèle affame, pour ainsi dire, son troupeau ; il réduit les brebis du Seigneur à l'état de squelettes ambulants, en sorte qu'on peut compter tous leurs os.

 

C'est là, mes frères une seconde cause qui peut amener les âmes à s'écrier-: Oh ! qui nous ferait être comme nous étions autrefois

Mais il y en a une troisième que j'ai hâte de vous signaler, car je crois qu'elle vous con­cerne plus que la précédente.

 

Votre état de dépérissement spirituel peut provenir, non de la qualité de votre nourriture, mais de la quantité insuffisante que vous en prenez.

 

Je m'explique.

Voici un homme, un simple ouvrier, je suppose, qui autrefois se rendait régulièrement deux fois chaque dimanche à la maison de Dieu.

 

Le lundi soir, quoique pressé de travail, il trouvait néan­moins le temps d'ôter à la hâte son tablier de cuir et de courir à la réunion de prière : peut-être y arrivait-il un peu tard, mais il y enten­dait toujours quelques bonnes paroles.

 

Le jeudi soir encore, il s'efforçait de se rendre dans le sanctuaire pour écouter les exhortations d'un ministre de l'Evangile, et afin de regagner les heures passées à ces divers exercices religieux, il se couchait tard, se levait matin et travaillait avec une infatigable ardeur.

 

Mais un jour, voilà que cet homme pense en lui-même :

 

« Je suis surchargé d'ouvrage ; la vie que je mène est par trop fatigante ; je ne puis plus sortir aussi sou­vent ; d'ailleurs, les courses sont si longues ! »

 

Alors il renonce d'abord à telle réunion, puis à telle autre, et ainsi de suite, jusqu'à ce qu'enfin s'apercevant que la vie de somme décline d'une manière sensible, il s'écrie tout éperdu :

Oh ! qui me ferait être comme j'étais autrefois ?

 

Eh ! ne devais-tu pas t'attendre à ce qui t'arrive, mon frère ?

 

tu prends moins d'aliments que par le passé : n'est-il pas tout simple que tu t'affai­blisses ?

 

Comme le petit enfant, le chrétien a besoin de manger souvent et peu à la fois.

 

Pour ma part, je n'hésite pas à le dire, je crois que lorsqu'une âme abandonne les services religieux de la semaine: - (si ce n'est pour cause d'em­pêchement absolu), - c'en est fait pour cette âme de la vie religieuse.

 

« Tant que l'on n'adore Dieu que le dimanche, disait Whitefield, une piété pratique ne saurait exister. »

 

Les services de la semaine sont souvent les meilleurs.

 

Si dans les jours de sabbat Dieu abreuve ses enfants à des ruisseaux de lait, on peut dire que sou­vent il semble réserver la crème pour les autres jours.

 

Lors donc qu'un chrétien se tient volon­tairement éloigné des moyens de grâce les plus propres à fortifier son âme, n'est-ce pas à lui­-même qu'il doit s'en prendre s'il est réduit à s'écrier :


Oh ! qui me ferait être comme j'étais autrefois ?

 

Je ne vous blâme pas, mes bien­-aimés, je désire seulement réveiller par mes aver­tissements les sentiments purs que vous avez (2 Pierre 3:2).

 

Je vous parle en toute simplicité comme en toute franchise, et j'ai toujours l'intention d'en agir ainsi.

 

Oh ! chrétiens, soyez fidèles à votre drapeau !

 

Ne le perdez pas un seul instant de vue, et vous remporterez la victoire.

 

Mais si le plus léger indice de défection se manifeste dans vos rangs, n'est-il pas du devoir de votre pasteur de vous avertir, de peur que vous ne veniez à déchoir de vôtre fermeté ?

L'idolâtrie : telle est une autre cause très ordinaire du déclin de la piété.

 

Il est des chré­tiens qui se laissent aller insensiblement à retirer leur coeur à Dieu pour le donner à quelque objet terrestre, et qui s'affectionnent aux choses qui sont d'ici-bas plus qu'à celles qui sont d'en haut.

 

Ah ! mes amis, il est difficile d'aimer le monde et d'aimer Christ ; je dis plus : c'est impossible.

 

Mais d'un autre côté, il est difficile, j'en conviens, de ne pas aimer la créature , il est difficile de ne pas s'attacher à la terre ; j'al­lais presque dire : c'est impossible.

 

Et par le fait, c'est impossible pour l'homme laissé à ses propres forces ; Dieu seul peut nous apprendre à préférer l'invisible au visible, le spirituel au matériel ; Dieu seul peut nous rendre capables de lui donner nos coeurs sans réserve et sans partage.

 

Mais notez bien ceci, mes frères : toutes les fois que cédant à notre penchant à l'idolâtrie nous nous ferons un veau d'or et nous nous prosternerons devant lui, tôt ou tard ce veau d'or sera réduit en poudre et mêlé, pour ainsi dire, à l'eau que mous boirons, en sorte que nous pourrons dire avec le Psalmiste : Tu m'as abreuvé d'absinthe.

 

Jamais chrétien ne s'est façonné une idole sans qu'elle ne se soit écroulée sur lui et ne l'ait grièvement blessé dans sa chute ; jamais l'âme n'a essayé d'étancher sa soif aux citernes crevassées du monde sans qu'elle n'ait trouvé, au lieu des ondes pures qu'elle cherchait, des reptiles immondes, et des eaux croupissantes.

 

Le Seigneur veut que ses enfants vivent de lui, et de lui seul : que s'ils cherchent ailleurs leur vie, il prend soin de leur faire boire des eaux de Mara, de verser de l'amer­tume dans leur âme, afin de les ramener vers le Rocher d'où jaillissent les seules eaux vivifiantes.

Oh ! mes bien-aimés, prenons donc garde que nos coeurs soient tout à Christ, entièrement à Christ, uniquement à Christ.

 

S'il en est ainsi, nous jouirons certainement d'une paix constante, et notre âme ne sera pas contrainte à s'écrier :

 

Qui me ferait être comme j'étais autrefois ?

Il semble presque superflu de vous indiquer, d'autres causes qui peuvent déterminer la mala­die spirituelle dont nous parlons ; toutefois, nous vous en signalerons une dernière, qui est peut-être la plus commune de toutes.

Souvent notre piété n'est plus ce qu'elle a été, parce que nous avons nourri au-dedans de nous des sentiments d'orgueil et de propre justice.

 

Ah ! mes amis, sachez-le : aussi longtemps que vous serez sur la terre, vous ne parviendrez point à vous débarrasser complètement de ce vieux levain de propre justice.

 

Le démon nous est repré­senté par l'Ecriture sous l'emblème d'un serpent, parce qu'un serpent se glisse partout, jusque dans le moindre interstice.

 

De même, la propre justice peut être comparée à un serpent, car elle s'insinue jusque dans les moindres de nos actions.

 

- Si vous vous efforcez de servir Dieu « Excellent chrétien ! vous dit le diable ; comme tu sers Dieu fidèlement ! tu dépenses ta vie à prêcher l'Evangile ; tu es un noble coeur».

Si, dans une réunion de prières, le Seigneur ;vous donne de répandre votre âme devant lui avec liberté et avec quelque ferveur, aussitôt Satan vous caresse avec complaisance: :

 

« Comme tu as bien prié ! s'écrie-t-il ; certainement les frères t'aimeront ; tes progrès dans la grâce sont vraiment remarquables ! »

Si une ten­tation se présente et que vous soyez rendu capa­ble d'y résister :

« Ah ! s'écrie-t-il encore, tu es un vaillant soldat de la croix ! Regarde l'ennemi que tu as terrassé ; une brillante cou­ronne t'attend au bout de la carrière ; tu te com­portes en véritable héros. » -

 

Vous vous confiez implicitement au Seigneur, vous acceptez toutes ses promesses ; Satan murmure alors à votre oreille :

 

« Combien ta foi est ferme ! rien ne peut l'ébranler ; quelle différence entre toi et tel ou tel de tes frères ! Sa foi n'est pas la moitié aussi forte que la tienne. »

 

Sur quoi vous allez, tout gonflé d'importance, tancer vertement votre frère qui est faible ; vous lui reprochez de n'être pas de votre taille ; et pendant ce temps, le démon continue ses perfides insinuations, ne se lassant pas d'admirer votre force, votre fidélité, votre confiance en Dieu, et vous affirmant que vous n'avez point la moindre parcelle de justice propre.

Votre pasteur s'adresse aux Pharisiens de son troupeau ; mais qu'avez-vous de com­mun avec les Pharisiens ?

 

Vous vous croyez complètement inaccessible à l'orgueil, tandis qu'en réalité il n'est pas d'être qui soit plus orgueilleux que vous.

 

Ah ! mes bien-aimés ! c'est justement lorsque nous nous estimons humbles, que nous sommes enflés d'orgueil, et lorsque nous gémissons le plus sur notre orgueil, c'est alors que nous sommes le plus hum­bles.

 

En général, notre appréciation de nous-mêmes est le contre-pied de la vérité.

Quand le chrétien se croit le plus mauvais, il est sou­vent le meilleur, et quand il se croit le meil­leur, il est souvent le plus mauvais.

 

Si donc vous reconnaissez avec douleur que vous n'êtes plus tels que vous étiez autrefois, examinez si des sentiments de propre justice ne se sont point glissés dans votre âme.

 

Peut-être le flambeau de votre vie spirituelle est-il obscurci par l'or­gueil : débarrassez-le donc de cet orgueil, et il brillera comme auparavant.

 

Tu volais trop haut, mon frère ; c'est pourquoi il convient que tu sois humilié pour un temps, afin que comme un pécheur coupable et perdu tu ailles de nouveau t'abattre aux pieds de ton Sauveur.

 

Alors, n'en doute pas, tu n'auras plus à t'écrier :

 

Oh ! qui me ferait être comme, j'étais autrefois ?

 

 

Bibles044

-Arthus Croix Huguenote

 

 


  (suite)

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Charles Spurgeon

" J'avoue que je donnerais à peine un penny pour tout salut que je pourrais perdre. La vie éternelle est la chose dont nous avons besoin, la Vie de Dieu, qui ne peut jamais changer ou être enlevée de nous, et c'est ce qui est donné à toutes celles et ceux qui croient en Jésus Christ."

Car, lorsque que nous étions
encore sans force,
Christ, au temps marqué,
est mort pour des impies
 (Romains 5-6)

Croix Huguenote

  Une femme oublie-t-elle

l'enfant qu'elle allaite ?

... Quand elle l'oublierait,

Moi je ne t'oublierai point.

Voici, je t'ai gravée sur mes mains

Esaïe 49.16

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