« Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu,
de tout ton cœur, de toute ton âme,
de toute ta pensée et de toute ta force…
C’est le premier et le plus grand commandement ».
(Marc 12-30 / Matthieu 22-38)
Parle, ô homme, mon frère !
Qu’as-tu à dire en face de ce commandement ?
Y a-t-il ici quelque pauvre âme assez abusée, assez aveuglée par sa propre justice, pour me répondre :
« J’ai la ferme intention de l’accomplir ; je me sens capable de le faire, et je crois que par mon obéissance j’arriverai au Ciel. »
Oh ! Que tu es à plaindre, pauvre âme !
Ou bien ton esprit lui-même est encore plongé dans une nuit profonde, ou bien tu te complais dans ton ignorance, car si tu connaissais ton propre cœur, tu t’écrierais plutôt avec désespoir :
« Misérable que je suis ! Jamais je ne pourrai obéir pleinement à ces paroles ! Jamais une créature aussi souillée que moi ne pourra aimer Dieu comme Il veut être aimé ! »
Or, souviens toi que jamais tu ne seras sauvé par tes propres mérites, si tu n’as tout d’abord obéi à cette loi fondamentale qui est la base de toutes les autres, et si tu n’y as obéi complètement, constamment, parfaitement.
« Mais sûrement, dit un autre, si je fais mon possible pour observer ce commandement, cela suffira… »
Non, pécheur, non !!
Cela ne suffira point.
Dieu t’ordonne de L’aimer d’un amour parfait, et, si tu ne L’aimes pas ainsi, Il te condamnera.
« Mais alors, t’écries tu, qui peut donc être sauvé ?.... »
Ah ! Voilà justement, mes cher(e) ami(e)s, la conclusion à laquelle je voulais vous amener.
Et, en effet, qui pourrait être sauvé par ce commandement ?
Personne au monde, c’est de toute évidence.
Le salut par les œuvres de la loi est, et sera toujours, pour l’homme, une impossibilité absolue.
Qu’aucun de vous ne dise encore qu’il s’efforcera d’accomplir cette loi, afin d’être sauvé par elle, car une telle prétention serait à la fois une folie et un mensonge.
Et que dit le Chrétien, le meilleur, le plus fidèle des Chrétiens en face des paroles de mon texte ?
Ecoutez les plaintes et les gémissements qui s’échappent de ses lèvres.
« O mon Dieu, soupire-t-il dans la tristesse de son âme ; ô mon Dieu, je suis coupable, je le sais, et si tu me précipitais en enfer, ce ne serait que justice ! J’ai violé ton premier et grand commandement dès ma jeunesse ; je l’ai violé même depuis ma conversion ; je le viole encore tous les jours. Je reconnais que si tu entrais en compte avec moi, je ne saurais subsister un seul instant devant ta Face. Seigneur, je ne place aucune confiance dans la loi, car je sais que par elle je ne serais point justifié devant Ta Justice, ni admis en Ta Présence… »
Mais, écoutez, encore !
J’entends le Chrétien dire autre chose.
Je l’entends s’écrier en s’adressant à mon texte :
« Commandement ! Je ne puis t’observer, mais Mon Sauveur t’a observé dans ta plénitude, et ce que Mon Sauveur a fait, Il l’a fait pour tous ceux qui croient en Lui. Ainsi donc, ô loi, ce que Jésus a fait est à moi. Que pourrais tu exiger encore ? Tu me demandes une obéissance parfaite ; or, Mon Sauveur a parfaitement obéi pour moi ; Il est Mon Représentant, Mon Substitut ; ce que je n’ai point fait moi-même, Il l’a fait à ma place. Et tu ne peux pas rejeter l’œuvre de Mon Substitut, car Dieu L’a solennellement reconnu comme tel le jour où Il Le ressuscita des morts. N’essaie donc plus de me troubler, ô commandement ! Jamais tu ne pourras me condamner. Quoique je t’aie transgressé mille fois, je me confie simplement et uniquement en Jésus. Sa Justice est la mienne, et, avec elle, je puis solder ma dette et satisfaire toutes tes exigences. »
Voilà le langage triomphant que peut tenir tout racheté de Jésus.
« Ah ! S’écrie peut être quelqu’un, j’aimerais pouvoir dire cela, moi aussi ! J’aimerais échapper à la juste colère de la loi ! J’aimerais que Jésus Christ soit Mon Substitut ! »
Si tu es sincère dans ton désir, cher(e) ami(e), écoute moi.
Te sens tu en cet instant misérable, perdu(e), condamné(e)?
Reconnais tu avec larmes que Jésus peut Seul te sauver ?
Es tu prêt(e) à renoncer à toute confiance terrestre et à te jeter aux pieds de Celui qui est mort sur la croix ?
Elèves tu un regard de foi vers le Calvaire, et là, en présence du divin Crucifié, devant son corps meurtri et ses plaies sanglantes, peux tu dire du fond de ton cœur :
« Tel que je suis, sans rien à moi,
Sinon ton sang versé pour moi,
Et Ta Voix qui m’appelle à Toi,
Agneau de Dieu, je viens ! »
Peux tu dire cela, mon frère, ma sœur ?
Alors ne craint point ; Jésus a accompli la loi à ta place, et la loi ne peut condamner une âme que Christ a absoute.
Si donc la loi te crie d’une voix menaçante :
« Tu seras damné parce que tu as violé mes préceptes ! »,
Dis lui qu’elle n’a pas le droit de toucher un cheveu de ta tête, car, si tu ne lui as pas obéi, Christ l’a fait, et l’obéissance de Christ est à toi.
Dis lui que l’œuvre de Christ est ta rançon, que cette rançon, lui-même en a frappé la monnaie, et qu’ainsi, puisque tu lui paies ce qu’elle exigeait de toi, elle n’a plus rien à te réclamer.
Tu es libre, car Christ a satisfait la loi.
Mais après cela, ô enfant de Dieu, après que tu auras contemplé Jésus subissant, Lui Juste, la peine méritée par les transgresseurs de la loi, n’ajouteras tu rien ?
Oh ! Si, je sais ce que tu ajouteras.
Tu tomberas à genoux et tu diras de tout ton cœur :
« Seigneur, je te rends grâces de ce que suis affranchi(e) de la condamnation de la loi, car je crois en Jésus.
Mais désormais, Seigneur, aide moi à accomplir cette loi sainte, juste et bonne ; aide moi en particulier à accomplir le premier et le plus grand de tes commandements.
Seigneur ! Donne moi un cœur nouveau, car ce vieux cœur de pierre ne saurait jamais t’aimer.
Seigneur ! Donne moi une vie nouvelle, car ma vie passée est trop vile.
Seigneur ! Donne moi une nouvelle intelligence ; lave mon entendement dans l’eau pure de ton Esprit ; viens habiter dans ma raison, dans ma mémoire, dans ma pensée.
Enfin, Mon Dieu, donne moi une force nouvelle, la force de ton Esprit ; et alors toutes les puissances de mon nouveau cœur, de ma nouvelle vie, de mon intelligence renouvelée, de ma force spirituelle seront consacrées à t’aimer, dès maintenant et à toujours ! ».
Mes cher(e)s ami(e)s, puisse le Seigneur convaincre de péché, par l’énergie de son Esprit Saint, et puisse-t-Il bénir ce simple sermon pour l’amour de Jésus !
Amen !
Charles Haddon Spurgeon,
Pasteur Baptiste Réformé