Ô Dieu ! Que Ta Miséricorde est Infinie, et que Ta Justice est Sévère !
Que Ta Miséricorde est Infinie, de nous avoir donné Ton Fils, non seulement pour être Notre Frère et Notre Époux, Notre Docteur et Notre Chef, mais encore pour être Notre garant et Notre Sauveur, et de l’avoir exposé à la mort, pour nous misérables pécheurs, qui méritons toutes les rigueurs de Ta Plus Terrible Vengeance !
Que Ta Justice est Sévère et Terrible, d’avoir mieux aimé faire mourir Ton Unique, Celui que Tu Aimes, et en qui Tu as pris Tout Ton Plaisir, que de laisser le péché impuni. Que mes péchés me font horreur, puisqu’ils n’ont pu être expiés que par le sang d’une victime si Parfaite !
Ô Mon Dieu ! Comment se peut-il, que Tu aies fait descendre dans un si profond anéantissement Celui qui était Seigneur de Gloire, au lieu qu’il semblait que Tu devais plutôt détruire tout le genre humain, qui t’avait Offensé ? Nous étions coupables, Il était Innocent ; nous étions injustes, Il était Juste, et Parfaitement Saint ; nous étions tes ennemis, et Il est Le Plus Cher Objet de Ton Amour ; nous étions les esclaves du démon, et Il est Ton Fils, que Tu as engendré de toute éternité.
Comment as-Tu pu, ô Mon Dieu, immoler cette Incomparable Victime pour les plus indignes de Tes Créatures ? Certainement, plus je pense à cette mort, plus je suis dans l’admiration, surtout, quand je fais réflexion, que par cette mort ignominieuse Tu as fait le Merveilleux Ouvrage de notre Salut, que tous nos ennemis ont été vaincus, et que le Paradis a été ouvert aux pécheurs repentants.
C’est pour nous procurer les Doux Fruits de cette mort de Ton Fils, que Tu nous appelles à Ta Sainte Table. Mais, Seigneur, Fais-moi bien comprendre que je ne saurais avoir aucune Communion avec Ton Fils, si je ne renonce à mes péchés, et si je ne les déteste.
Produis donc dans mon cœur une sincère repentance de T’avoir Offensé ; mais en même temps, fais que je m’approche de Ta Table avec une Vraie Foi, afin que j’y trouve le Pardon de toutes mes offenses, la Paix de ma conscience, la Joie de mon âme, et que je m’en retourne avec une Ferme Assurance de posséder un jour la Vie Eternelle, que Ton Fils m’a méritée par Sa Mort.
Amen.
Bénédict Pictet,
Prières pour les jours de sainte cène, de Noël, de Pâques, de Pentecôte et de septembre, et pour les jours de jeûne.