Etant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par Notre Seigneur Jésus Christ, à qui nous devons d'avoir eu par la foi accès à cette grâce, dans laquelle nous demeurons fermes, et nous nous glorifions dans l'espérance de la Gloire de Dieu. Bien plus, nous nous glorifions même des afflictions, sachant que l'affliction produit la persévérance, la persévérance la victoire dans l'épreuve, et cette victoire l'espérance. Or, l'espérance ne trompe point, parce que l'Amour de Dieu est répandu dans nos coeurs par le Saint Esprit qui nous a été donné. (Romains 5:1-5 )
Nul n’a dûment renoncé à soi-même, sinon quand il s’est tellement résigné à Dieu qu’il souffre volontairement toute sa vie être gouvernée au plaisir d’icelui.
Celui qui aura une telle affection, quelque chose qu’il advienne, jamais ne se réputera malheureux, et ne se plaindra point de sa condition comme pour taxer Dieu obliquement.
Or combien cette affection est nécessaire, il apparaîtra si nous considérons à combien d’accidents nous sommes sujets.
Il y a mille maladies qui nous molestent assidûment les unes après les autres.
Maintenant la peste nous tourmente, maintenant la guerre, maintenant une gelée ou une grêle nous apporte stérilité et par conséquent nous menace d’indigence ; maintenant par mort nous perdons femme, enfants ou autres parents ; aucune fois le feu se mettra en notre maison.
Ces choses font que les hommes maudissent leur vie, détestent le jour de leur nativité, ont en exécration le ciel et la lumière, détractent [accusent injustement] Dieu et, comme ils sont éloquents à blasphémer, l’accusent d’injustice et de cruauté.
Au contraire, il faut que l’homme fidèle contemple, même en ces choses, la Clémence de Dieu et sa Bénignité Paternelle.
Pourtant, soit qu’il se voit désolé par la mort de tous ses prochains et sa maison comme déserte, si ne laissera-t-il point de bénir Dieu.
Mais plutôt se convertira à cette cogitation que, puisque la Grâce de Dieu habite en sa maison, elle ne la laissera point désolée ; soit que ses blés et vignes soient gâtés et détruits par gelée, grêle ou autre tempête et que par cela il prévoit danger de famine, encore ne perdra point courage et ne se mécontentera point de Dieu.
Mais plutôt persistera en confiance ferme, disant en son cœur : nous sommes toutefois de la tutelle du Seigneur, nous sommes les brebis de sa nourriture (Ps. 79:13).
Quelque stérilité donc qu’il y ait, il nous donnera toujours de quoi vivre.
Soit qu’il endure affliction de maladie, il n’en sera point abattu par la douleur pour s’en déborder en impatience et se plaindre de Dieu.
Mais plutôt, en considérant la Justice et Bonté du Père céleste, en ce qu'Il le châtie, il se réduira par cela à patience.
PRIÈRE
Du fond de ma détresse j’espère en Ta Parole, dans l’abîme où je suis, je compte, ô Mon Sauveur, à Toi Seul je m’adresse. Qu’elle éclaire et console et les jours et les nuits mon âme en sa frayeur. Mon Dieu, prête l’oreille, j’attends plus que la garde. Au cri de ma douleur n’attend l’aube du jour ; et que ma plainte éveille mon cœur vers Toi. Regarde avec pitié, Dieu Sauveur mon coeur qui cherche Ton Secours.
Amen,
Jean Calvin,
Institution de la religion chrétienne,
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Source : www.ressourceschretiennes.com
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