Je vous dis que plusieurs viendront d'Orient et d'Occident et seront assis à table au royaume des cieux, avec Abraham, lsaac et Jacob ; et les enfants du royaume seront jetés dans les ténèbres de dehors ; il y aura là des pleurs et des grincements de dents (Mathieu 8 :11,12)
Les ombres du soir s'avancent, la nuit approche, le matin de l'éternité va paraître.
Il va paraître pour vous, vieillards, dans quel état vous trouvera-t-il ?
Vos cheveux blancs sont-ils pour vous une couronne d'honneur, ou bien avez-vous attiré sur eux le mépris et la risée de tous ?
Etes-vous au seuil du ciel, ou bien votre pied chancelant tremble-t-il déjà au bord de l'abîme ?
Pauvres vieillards, au front ridé, à la démarche vacillante, voulez-vous donc franchir le dernier pas qui vous sépare de la perdition ?
Celui qui vous dit cela vous demande de souffrir qu'en cet instant il vous arrête et vous supplie de réfléchir.
Déjà le bâton qui vous soutient ne rencontre plus de point d'appui ; la terre cède sous vos pieds.....
Oh ! Avant qu'il soit trop tard, rentrez en vous mêmes et considérez vos voies !
Que soixante-dix années passées dans le péché se dressent devant vous.
Que les fantômes de vos transgressions sans nombre se rangent en bataille sous vos yeux.
Que comptez-vous faire, je vous le demande, lorsque ces soixante-dix années perdues sans retour, ces soixante-dix années de rébellion contre Dieu, comparaîtront avec vous devant le tribunal suprême ?
Oh ! Vieillards, vieillards, que Dieu vous donne de vous repentir aujourd'hui même et de placer votre confiance en Jésus !
Et vous, hommes de l'âge mûr, vous n'êtes pas en sûreté non plus.
Pour vous aussi, les ombres du soir approchent à grands pas.
D'un instant à l'autre, la mort peut vous frapper.
Je fus mandé une fois de grand matin auprès du lit d'un mourant.
C'était un homme dans la force de l'âge, naguère encore plein de vigueur et de santé.
Je me rendis en toute hâte à sa demeure ; mais lorsque j'entrai, je ne trouvai plus qu'un cadavre.
Ce qui est arrivé à cet homme peut arriver à chacun de vous, mes amis.
Vous n'avez aucune garantie, aucune donnée certaine touchant la durée de votre existence.
Demain, vous pouvez mourir.
Permettez-moi donc de vous parler au nom des Compassions de Dieu.
Permettez-moi de m'adresser à vous, comme un frère s'adresserait à ses frères.
Je vous aime, vous le savez ; c'est pourquoi je voudrais que mes paroles pénétrassent dans votre coeur.
Oh ! Quelle bénédiction, quelle joie ineffable que d'être du nombre de ces plusieurs qui, pour l'amour de Christ, seront admis au royaume des cieux !
Eh bien ! Cette joie, cette bénédiction, vous pouvez les obtenir ; car Dieu a déclaré que quiconque l'invoquera sera sauvé.
Il ne mettra dehors aucune âme qui s'approchera de Lui par Christ.
Un mot à vous aussi, jeunes gens et jeunes filles.
Vous pensez, peut-être, que la piété ne vous concerne point.
« Jouissons de la vie, dites-vous ; soyons gais, soyons joyeux. »
Et jusques à quand, jeune homme, jusques à quand comptes-tu marcher comme ton coeur te mène ?
« Jusqu'à vingt et un an », dira l’un, « jusqu'à trente. », dira l'autre.
Mais que sais-tu, mon frère, si tu atteindras jamais cet âge ?
D'ailleurs, en admettant que tu y arrives, souviens-toi que si aujourd'hui tu ne veux pas ouvrir ton coeur à la grâce de Dieu, tu le voudras bien moins alors.
Le coeur humain, laissé à lui-même, ne se bonifie pas ; tout au contraire.
Il est semblable à un jardin ; si vous souffrez qu'il reste inculte et que vous permettiez aux mauvaises herbes de s'y multiplier, son état ira tous les jours en empirant.
A entendre les hommes, on dirait, en vérité, qu'ils peuvent se repentir quand il leur plait.
Ah ! La véritable repentance n'est pas une oeuvre si facile ; c'est Dieu qui doit la produire en nous, et malheur à celui qui laisse passer le jour de sa visitation !
Au lieu donc de répéter avec une présomptueuse confiance :
« Je me convertirai à telle oui telle époque »,
que le langage de votre coeur soit celui-ci :
« Je veux aller à Dieu aujourd'hui même et lui demander de faire son oeuvre en moi, de peur que je ne meure dans mon impénitence.»
Que vous dirai-je encore ?
Je vous ai parlé du ciel et de l'enfer désirez-vous sérieusement échapper à l'un et parvenir à l'autre ?
Dans ce cas, écoulez cette simple parole, qui vous indique ce que vous avez à faire pour atteindre ce double but :
Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé.
Mais il me semble entendre quelques-uns de vous m'interpeller en ces termes :
« Tu en reviens toujours aux mêmes doctrines. N'as tu donc rien de nouveau à nous annoncer ? La foi, toujours la foi, c'est le refrain de tous tes discours. »
Non, mes amis, non, je n'ai absolument rien à vous annoncer que le vieil Evangile, l'Evangile toujours le même, parce qu'il est toujours vrai, l'Evangile qui se résume tout entier dans cette seule déclaration :
Celui qui croira sera sauvé.
Or, qu'est-ce que croire ?
C'est se confier entièrement en Jésus.
Pierre croyait, Pierre se confiait en son divin Maître lorsqu'il lui fut donné d'aller à sa rencontre en marchant sur les flots ; et si un moment il commença à enfoncer, c'est parce qu'à ce même moment sa foi commença à défaillir.
Et de même que Jésus avait dit à Pierre :
« Viens, marche sur la mer, n'aie point de peur » ; de même, Il te dit, pauvre pécheur :
« Viens à Moi, marche sur tes péchés, ne crains rien. »
Aie donc foi à la Parole de Christ, et tu seras rendu capable de fouler tes péchés aux pieds, tu les subjugueras, tu triompheras sur eux.
Il me souvient du temps où, moi même, je me rencontrai, pour la première fois, face à face avec mes iniquités.
Je me crus le plus grand des pécheurs, le plus maudit des hommes.
Je n'avais pas commis, il est vrai, ce que le monde appelle des fautes criantes ; mais je me souvenais qu'ayant plus reçu que les autres, il me serait aussi plus redemandé.
Mon salut me semblait presque une impossibilité ; toutefois, je priais, je demandais grâce ; mais mois après mois s'écoulait sans que je reçusse de réponse à mes prières.
Parfois, j'étais si las de ce monde que je souhaitais la mort ; mais ensuite, je songeais au monde à venir et je frémissais d'effroi.
Tantôt mon méchant coeur me suggérait la pensée que Dieu devait être un tyran sans entrailles, puisqu'il ne répondait pas à mes cris ; et tantôt, humilié dans le sentiment de mes démérites, je reconnaissais que s'il m'envoyait en enfer, Il ne serait que Juste.
J'étais dans cet état, lorsqu'un jour j'entrai dans un lieu de culte.
Le prédicateur - (que je n'ai jamais revu depuis lors et que je ne reverrai probablement que dans le ciel) ouvrit la Bible et lut ces paroles d'Esaïe :
« Vous tous les bouts de la terre, regardez vers Moi et soyez sauvés. »
Puis, se tournant de mon côté, comme s'il m'eût distingué au milieu de la foule, il répéta par trois fois, d'une voix impressive, ce mot :
Regardez, regardez, regardez !
Et moi, qui jusqu'alors m'étais persuadé que pour me sauver j'avais tant à faire, je découvris enfin qu'il ne s'agissait que de regarder !
Moi, qui avais cru que je devais me tisser laborieusement un vêtement pour cacher les souillures de mon âme, je compris que Christ, en échange d'un seul regard, me couvrirait d'un manteau royal !
Oui, regarder à Jésus, voilà, pécheur, ce qu'est le salut.
Tu n'as, pour être sauvé, qu'à regarder à la croix, tout comme les Israélites dans le désert n'avaient qu'à élever leurs yeux vers le serpent d'airain pour être guéris de leurs blessures.
Regarde donc à Jésus, mon frère.
Jésus Seul peut faire du bien aux pécheurs
Regarde à Lui avec la simplicité d'un petit enfant.
Ne crains point ; Il ne trompera pas ton attente.
Tu ne saurais jamais te confier avec trop d'abandon en Mon Charitable Maître.
Et maintenant, laissez-moi vous supplier en finissant, comme je l'ai déjà fait en commençant, de peser attentivement mes paroles.
Demandez-vous quel est votre état spirituel, et puisse le Saint-Esprit vous révéler que vous êtes par nature morts, perdus, condamnés !
Puisse-t-Il vous faire sentir combien c'est une chose terrible que de tomber en enfer, et vous donner la sainte ambition de parvenir à la gloire du ciel !
Et comme autrefois l'ange qui pressait Lot de s'enfuir de Sodome, puisse ce même Esprit vous presser, vous prendre par la main et vous dire de sa voix puissante :
Hâte-toi ! Sauve ta vie ! Ne regarde pas en arrière, de peur que tu ne périsses !
Oui, hâtez-vous, hâtons-nous.
Et Dieu veuille qu'au grand jour de l'éternité nous nous retrouvions tous dans la félicité des cieux !
Amen,
Pasteur Charles Haddon Spurgeon,