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Vie Protestante Réformée

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Jean Calvin

"Puisque Dieu, par conséquent, nous justifie par la Médiation du Christ, Il nous Acquitte, non pas par l'aveu de notre innocence personnelle, mais par une imputation de la justice ; de sorte que nous, qui sommes injustes en nous-mêmes, sommes considérés comme Justes en Jésus Christ."

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16 mars 2013 6 16 /03 /mars /2013 11:11
Adolphe Monod - Jésus tenté au désert (2ème partie)

I - Jésus tenté au désert :

Le combat (Suite 1ère partie)

 

« Or Jésus, rempli du Saint-Esprit, revint du Jourdain ; et il fut conduit dans l'Esprit (1) au désert, quarante jours, étant tenté par le Diable. Et il ne mangea rien durant ces jours ; mais ensuite, après qu'ils furent passés, il eut faim. Et le Diable lui dit : Si tu es le Fils de Dieu, dis à cette pierre qu'elle devienne du pain. Et Jésus lui répondit en disant : Il est écrit que l'homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole de Dieu. Alors le Diable, l'ayant conduit sur une haute montagne, lui montra tous les royaumes de la terre en un moment ; et le Diable lui dit : Je te donnerai toute cette puissance et leur gloire, car elle m'a été livrée, et je la donne à qui je veux ; toi donc, si tu te prosternes devant moi, elle sera toute à toi. Et Jésus répondant lui dit : Va-t'en arrière de moi, Satan ! car il est écrit : Tu adoreras le Seigneur ton Dieu, et tu le serviras lui seul. Et il le conduisit à Jérusalem, et le mit sur le faîte du temple, et lui dit : Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi d'ici en bas ; car il est écrit qu'il donnera ordre à ses anges de te garder, et qu'ils te porteront en leurs mains de peur que ton pied ne heurte contre la pierre. Et Jésus répondant lui dit : Il a été dit : Tu ne tenteras point le Seigneur ton Dieu. Et ayant achevé toute la tentation, le Diable se retira de lui pour un temps. »

(Luc 4.1-13.) Lire Matthieu 4.1-10 ; Marc 1.12-13


 

Jésus est tenté, – et quand ? après quoi, et avant quoi ?

 

Après son baptême, après sa fervente prière, après le ciel ouvert sur sa tête, après le Saint-Esprit descendu sur Lui, après cette voix émanée du ciel : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai pris mon bon plaisir ; » après tout cela, et même, selon saint Marc, « aussitôt après (12). »

 

C'est ce moment de gloire et de bénédiction spirituelle qui est choisi pour la tentation : choisi de Satan, parce que c'est alors que le Fils de Dieu excite au plus haut degré sa colère et sa jalousie ; mais en même temps choisi de Dieu, parce que c'est alors que son Fils est le mieux fortifié contre tous les assauts de l'ennemi.

 

Gardez-vous donc de vous croire délaissé de Dieu, pour être en proie à la tentation : Satan ne rassemble peut-être ses forces contre vous, que parce que des grâces signalées vous ont désigné à ses coups, tout en vous préparant à les repousser.

 

La tentation est le partage de l'humanité, disions-nous : ajoutons que des tentations extraordinaires sont le privilège des meilleurs.

 

C'est une épreuve que Dieu réserve à ces héros de la foi qu'aucun obstacle n'arrête, et que n'étonne aucune difficulté : à un Moïse, à un Samuel, à un Jérémie, à une pauvre Cananéenne, à un centenier de Capernaüm, à un saint Pierre, à un saint Paul.

 

Ce n'est pas tout : il ne la réserve pas seulement pour les plus forts, mais encore pour le temps de leur plus grande force.

 

Dieu les a épargnés durant cette première période de leur carrière spirituelle, où ils ne savaient marcher encore que soutenus par la piété sensible du premier amour, comme une loi touchante de Moïse dispensait durant un an des charges de la guerre un homme nouvellement marié, afin « qu'il demeurât dans sa maison, et qu'il fût en joie à la femme qu'il avait prise(13) ».

 

Mais, après que cette force du sentiment a fait place à une autre force plus exercée et moins variable, celle de la foi qui sait « espérer contre espérance (14), » alors, arrive le temps des fatigues et de la guerre ; alors, le Seigneur appelle ses enfants à de plus rudes combats, qui entretiennent et qui développent leur saint courage.

 

Vous venez d'être baptisé d'un nouveau baptême du Saint-Esprit ; vous venez de répandre tout votre cœur devant Dieu dans une prière humble et fervente ; vous venez de voir le ciel s'ouvrir en quelque sorte au-dessus de vous ; vous venez d'entendre la voix de Dieu qui « a rendu témoignage à votre esprit que vous êtes enfant de Dieu : ».

 

Vous croyez, pour ce moment du moins, être à l'abri des atteintes du malin ? Détrompez-vous.

 

C'est le moment de l'attendre, et de mettre une double garde autour de votre cœur : veillez donc, et priez ; mais aussi, c'est le moment où Dieu a pris soin de vous fortifier d'avance : prenez donc courage.

 

C'est quand saint Paul a été « élevé au troisième ciel, » qu'il « lui est mis une écharde dans la chair, un ange de Satan pour le souffleter (15). »

 

Et avant quoi Jésus est-il tenté ?

 

Avant, immédiatement avant le commencement de son ministère ; à la veille d'entrer dans cette carrière consacrée toute entière à la gloire de Dieu, au salut des hommes, à l'œuvre la plus sainte qui fut jamais.

 

Aussi longtemps que Jésus demeure à Nazareth, caché dans la vie commune et dans l'atelier de Joseph, nous n'entendons pas dire que le Diable l'y soit allé chercher ; mais lorsqu'il entre dans la vie publique et qu'il se voue à la mission qu'il a reçue de son Père céleste, le voici arrêté dès le premier pas.

 

Ne soyez donc pas surpris si vous voyez s'approcher ou redoubler la tentation, quand vous mettez la main à quelque bonne œuvre, à quelque fondation pieuse, à quelque entreprise approuvée de Dieu et des hommes.

 

Vous surtout, jeunes serviteurs du Seigneur, qui vous préparez pour exercer dans son Église le ministère de la Parole, ne pensez pas « qu'il vous arrive quelque chose d'extraordinaire, » si le temps que vous passez dans cette sainte préparation est une époque d'épreuve singulière pour votre âme.

 

Tant que vous avez vécu, doucement ignoré, dans l'enceinte de la maison paternelle, la foi que vous y avez sucée avec le lait et qui était devenue en vous une seconde nature, n'avait fait que croître avec les années, et vous paraissait si profondément enracinée au dedans de vous qu'aucun orage ne la devait jamais ébranler.

 

Mais aujourd'hui, privé de la direction vigilante d'un père, et des tendres conseils d'une mère fidèle ; aujourd'hui, placé en présence d'un monde incrédule et profane, qui tolère tout excepté le saint et le vrai ; aujourd'hui, entré assez avant dans la science des choses divines pour soulever plus d'une question embarrassante, et pas assez pour la résoudre, vous sentez avec effroi des pensées de doute se glissant et s'insinuant dans votre cœur....

 

Mon jeune ami, ne vous troublez point : c'est l'histoire commune de tous ceux qui vous ont précédé dans la carrière ; c'est l'histoire des plus saints et des plus fidèles eux-mêmes.

 

« C'est l'ennemi qui fait cela ; » et il le fait, parce qu'il vous voit si utilement occupé.

 

Il consentirait peut-être à vous laisser plus tranquille, si vous consentiez vous-même à enfouir le talent que vous avez reçu du Seigneur ; car alors, en vous faisant tomber, il ne nuirait qu'à vous ; mais maintenant, c'est votre ministère futur qu'il espère entraver, c'est tout un peuple qu'il espère priver de la parole de vie, s'il vous ravit « votre très sainte foi : » voilà ce qui le rend si vigilant et si actif.

 

L'œuvre du Saint-Esprit et celle du démon se tiennent de près ; la première provoque la seconde, et dans le monde invisible le ciel touche à l'enfer.

 

Le Saint-Esprit conduit Jésus dans le désert, où il est tenté par le Diable ; et Satan, près de tenter Job, se montre « dans les lieux célestes (16), » au milieu « des enfants de Dieu (17). »

 

Averti que vous êtes par l'exemple du Seigneur lui-même, attendez le tentateur de pied ferme : « Résistez au Diable, et il s'enfuira de vous (18). »

 

Il vous refroidit pour la lecture de la Bible ? Méditez-la plus attentivement.

 

Il vous décourage dans la prière ? Priez avec plus d'ardeur et de persévérance.

 

Il vous détourne de la simplicité de la foi ? Appliquez-vous à croître dans l'esprit du petit enfant, en même temps que dans la science du théologien.

 

Quand l'ennemi verra que vous tournez ainsi ses attaques à votre affermissement, il finira par se lasser, et vous laissera en repos plutôt que de vous faire un si grand bien.

 

Quoi qu'il en soit, il ne saurait rien entreprendre contre vous que la tentation de Jésus-Christ n'ait dû vous faire pressentir.

 

Les docteurs de la Synagogue peuvent ici vous instruire : l'Ecclésiastique, commence son second chapitre par ces mots : « Mon fils, si tu veux servir le Seigneur, prépare-toi à la tentation. »

 

Enfin, Jésus est tenté – et pourquoi ?

 

Une réponse complète à cette question touche à ces mystères où nous n'avons pas voulu pénétrer.

 

Toutefois l'Écriture nous fait connaître « qu'il a fallu » que Jésus fût tenté.

 

« Il a fallu, nous dit expressément l'Apôtre, qu'il fût rendu semblable en toutes choses à ses frères, afin qu'il fût un souverain sacrificateur miséricordieux et fidèle dans les choses qui regardent Dieu, pour faire la propitiation des péchés du peuple ; car, parce qu'Il a souffert lui-même étant tenté, Il peut secourir ceux qui sont tentés » (19).

 

Il l'a fallu sans doute aussi pour justifier par la victoire de Jésus-Christ la condamnation de l'homme, vaincu dans le même combat ; pour remplir la mesure des souffrances expiatoires du Messie ; pour commencer de montrer en lui à la terre, au ciel, à l'enfer, ce « Fils de Dieu venu pour détruire les œuvres du Diable (20) ; » que savons-nous ?

 

Peut-être pour achever de le révéler à lui-même, pour « le rendre accompli (21) » par l'épreuve, et pour lui faire prendre sa course « en vainqueur et pour vaincre (22). »

 

Quoi qu'il en soit, il a fallu qu'Il fût tenté, cela me suffit.

 

La tentation n'était pas un accident dans Sa Vie ni dans Sa Carrière : elle y était utile, essentielle ; elle entrait dans le plan de notre rédemption.

 

Toutes les images sous lesquelles les prophètes avaient dépeint le Messie à venir devaient faire pressentir, entre Lui et l'Esprit de ténèbres, un combat, dont l'histoire rapportée dans notre texte n'est que le prélude.

 

Venu pour fonder un royaume, mais pour le fonder sur les ruines d'une puissance usurpée, le Messie, ce vrai Josué (23), ne pouvait établir sa domination que par la conquête, ni recueillir « l'héritage des nations » qu'en l'arrachant au « Prince de ce monde. »

 

Les Juifs eux-mêmes l'avaient compris, et c'était un article de leur théologie que le Messie devait être tenté par Satan dès l'entrée de sa carrière.

 

Notre texte, à son tour, reconnaît à la tentation ce caractère de nécessité : tout ici est prévu, combiné, voulu de Dieu, Jésus est « conduit, » ou, selon saint Marc, « poussé par l'Esprit » dans le désert, où il est tenté par le Diable (24).

 

Saint Matthieu s'exprime en termes plus positifs encore : « Il fut conduit par l'Esprit dans le désert, pour y être tenté par le Diable. »

 

Le Diable le tente, et puis « il se retire ayant achevé toute la tentation, » comme après avoir joué son rôle ; car il ne peut faire en le tentant, non plus qu'en le crucifiant, que « ces choses que la main et le conseil de Dieu avaient d'avance déterminé devoir être faites (25). »

 

Apprenons de là, mes chers amis, que, pour nous aussi, ces tentations dont nous nous plaignons sont utiles, essentielles, pour « perfectionner notre sanctification, » et pour nous rendre propres à l'œuvre que Dieu nous a donnée à faire dans le monde.

 

« Dieu, dit saint Jacques (26), ne tente personne, » parce qu'Il ne nous pousse jamais au péché ; mais Il peut nous « amener dans la tentation, » comme Il a fait à l'égard de son Fils, pour « nous éprouver et pour connaître ce qui est dans notre cœur.(27) »

 

Si nous résistons à la tentation, nous en ressortons plus forts et plus fidèles, « purifiés comme l'or par le feu. »

 

Que si nous succombons, alors, sans doute, nous portons la peine de notre lâcheté ; mais alors même, si la repentance nous relève, nous avons appris du moins à connaître notre faiblesse et à ne chercher notre force que dans le Seigneur.

 

C'est dans cette lutte incessante, c'est de victoire en victoire, hélas ! et à défaut de victoires constantes, c'est au milieu de victoires et de défaites alternatives, que se poursuit et se développe le salutaire exercice de la foi.

 

L'orage renverse et déracine l'arbre mal affermi dans le sol ; mais pour celui qui y tient profondément, il ne l'agite et ne l'ébranle que pour le contraindre à enfoncer plus avant ces mille bras cachés par lesquels il pénètre la terre et l'étreint tout ensemble.

 

« L'affliction, écrit l'Apôtre, produit la patience, la patience l'épreuve, et l'épreuve l'espérance(28). »

 

Ce qui est dit ici de l'affliction, le genre de tentation sur lequel la Parole de Dieu s'étend le plus, est vrai pourtant aussi de tous les autres.

 

C'est pour cela que l'apôtre saint Jacques, dans ce langage énergique et paradoxal qui lui est propre, nous exhorte à « tenir pour toute joie d'être exposés à des tentations de toutes sortes(29) ; » et appelle « bienheureux, » non l'homme qui n'est point tenté, mais celui qui « endure la tentation, » c'est-à-dire qui la soutient sans y succomber ; car, « ayant été éprouvé, » c'est-à-dire ayant résisté à l'épreuve, « il recevra la couronne de vie que Dieu a promise à ceux qui l'aiment (30). »

 

S'il a fallu à Jésus sa tentation, il nous faut également les nôtres ; l'œuvre de satan est nécessaire pour compléter celle du Saint-Esprit ; et rien n'arrive à la perfection dans ce bas monde que le diable n'y ait mis la main.

 

Il fallait à Job ce cruel déploiement de la malice du malin, pour éclairer sa foi, pour affermir son cœur et pour rendre sa joie accomplie.

 

Il fallait à Daniel ces détracteurs perfides qui le font jeter dans la fosse aux lions, pour lui révéler, dans cette nuit paisible passée parmi ces terribles animaux, toute la puissance et toute la fidélité de son Dieu.

 

Il fallait à saint Paul « cette écharde dans la chair, cet ange de satan pour le souffleter, » pour le tenir dans l'humilité, pour l'empêcher « d'être élevé par l'excellence de ses révélations, » et pour lui suggérer cette parole qui a fait sa consolation, comme elle fera celle des saints jusqu'à la fin des siècles :

 

« Quand je suis faible, alors je suis fort. »

 

Il fallait à saint Pierre cette cour du souverain sacrificateur, pour lui montrer sa propre faiblesse, et pour le faire reparaître aux yeux de l'Eglise, après la confession et le pardon de son péché, plus digne que jamais de la distinction que le Seigneur lui avait accordée » et qu'il lui a conservée malgré sa chute.

 

Il fallait à un Luther les combats mortels de son âme, à un Calvin sa frêle santé et ses ennemis implacables.

 

Et vous, ma chère soeur, mon cher frères, que satan semble avoir choisi pour l'objet de ses attaques les plus redoutables ; vous, dans là chute duquel son orgueil paraît engagé tout entier : vous, qui vous trouvez réduit à la dernière extrémité et sur le point de succomber ; vous, qui vous associez à ces cris d'angoisse du Messie dans les Psaumes : « Le fil des eaux se débordant m'emporte, mon gosier est desséché à force de crier, mes yeux se sont consumés dans l'attente de mon Dieu ! »

 

Il vous fallait cela, croyez-le bien, il vous fallait cela même, il vous fallait tout cela, pour vous instruire à servir Dieu, à confondre le grand adversaire, et à « remporter une joie ineffable et glorieuse ! »

 

Vous êtes enfant de Dieu, son enfant bien-aimé, son enfant privilégié ; et véritablement, si nous savions nous élever au-dessus de la chair et juger selon la Parole de Dieu, nous serions plus disposés à vous porter envie qu'à vous plaindre.

 

« N'abandonnez donc pas votre espérance qui doit recevoir une si grande récompense ; » mais plutôt, résistez, tenez bon jusqu'au bout, donnez gloire à Dieu, et abondez dans l'action de grâces.

 

Jeunes serviteurs de Dieu, si la tentation est nécessaire pour tous, elle l'est pour vous doublement.

 

Ce combat que vous commencez à soutenir contre l'opposition du monde, et surtout contre l'incrédulité naturelle de votre propre cœur, ne doit pas vous étonner : c'est le chemin étroit par lequel il vous faut passer pour parvenir à une foi plus solide, et pour apprendre, comme votre Sauveur, par les angoisses de la tentation, à sympathiser un jour aux infirmités des autres et à secourir ceux qui sont tentés.

 

Ecoutez ce que disait à ce sujet un grand maître en fait d'expérience chrétienne, qui a lutté vaillamment contre les puissances du monde et de l'enfer.

 

Luther, écrivant à un jeune théologien, lui fait remarquer dans le psaume 119 trois moyens principaux par lesquels le Psalmiste se fortifie dans la vie divine : la prière, la méditation des Écritures, la tentation ; et voici comment il s'exprime sur le dernier des trois.

 

« La tentation est la pierre de touche qui te fera non seulement savoir et comprendre, mais éprouver, combien la Parole de Dieu est droite, combien véritable, combien douce, combien aimable, combien puissante, combien consolante, combien sage au-dessus de toute autre sagesse. Sans tentation, il ne se fait point de bons prédicateurs, mais rien que de purs bavards, qui ne savent pas eux-mêmes de quoi ils parlent ni pourquoi, comme le dit saint Paul à Timothée : « Ils veulent être docteurs de la loi, mais ils n'entendent ni ce qu'ils disent ni ce qu'ils affirment(31). »

 

Aussi vois-tu David se plaindre souvent dans notre psaume de toutes sortes d'ennemis, d'oppresseurs, d'esprits obstinés et rebelles, qu'il lui faut supporter, parce qu'il porte partout avec lui la Parole de Dieu.

 

Car tu n'auras pas plutôt commencé de rendre témoignage à la Parole de Dieu, que le diable s'appliquera à te tenter, pour faire de toi un bon docteur, et pour t'instruire, par les épreuves qu'il te suscitera, à rechercher et à aimer cette Parole de vie.

 

« J'ai moi-même de grandes obligations envers mes papistes, qui, par tout le tapage de satan, m'ont tellement maltraité et réduit à une telle extrémité et angoisse, qu'ils ont fini par faire de moi un théologien passable, à quoi je ne serais jamais parvenu sans eux ; et quant à ce qu'ils ont par contre gagné sur moi, je leur abandonne de bon cœur les honneurs, victoires et triomphes, qui sont tout ce qu'ils veulent. »

 

Seigneur Jésus ! nous ne voulons plus nous plaindre de la tentation.

 

Nous t'avons trouvé aujourd'hui dans le désert, nous ne refuserons pas de t'y suivre.

 

Nous avons jeté un regard sur ce que tu as souffert étant tenté ; nous en avons été émus jusqu'au fond du cœur.

 

Tu as souffert pour être rendu semblable à nous : ne consentirions-nous pas à souffrir pour être rendus semblables à toi ?

 

Nous nous défions de nous-mêmes, Seigneur, et nous te disons, ainsi que tu nous l'as enseigné : « Ne nous amène point en tentation ! »

 

Mais s'il faut que nous y soyons amenés, nous ajoutons avec confiance, comme tu nous l'as appris encore : « Délivre-nous du malin ! »

 

Il nous suffit de nous rappeler que nous avons en toi « un Souverain Sacrificateur Miséricordieux et Fidèle, qui, parce qu'Il a souffert lui-même étant tenté, peut secourir ceux qui sont tentés. »

 

Oh ! que cette pensée nous est douce, Seigneur !

 

Ainsi donc, quelles que soient nos tentations, Tu les as connues avant nous, Tu les as d'avance vaincues pour nous !

 

C'est pourquoi, ô notre compatissant Sauveur, « nous déchargeons notre cœur devant Toi » avec une sainte liberté ; et fussions-nous, s'il était possible, aussi tourmentés que Tu l'as été Toi-même, « nous nous approcherons avec assurance du Trône de la Grâce, afin de recevoir miséricorde et de trouver grâce pour être aidés dans le temps convenable ! »

 

Ce n'est pas à nous qu'en veut Ton ennemi et le Nôtre, c'est à Toi ; c'est Toi, oui, c'est Toi Seul qu'il attaque en nous : c'est donc à Toi aussi de nous défendre ! Triomphe de lui en nous ! Et puisque Tu as été tenté comme nous, rends-nous vainqueurs comme Toi !

 

Amen.


 

Refuge Protestant Adolphe Monod
Adolphe Monod,

Pasteur Protestant Réformé

 


12
Marc 1.12
13
Deutéronome 24.5
14
Romains 4.18.
15
2Corinthiens 12.7
16
Ephésiens 6.12.
17
Job 1.6.
18
Jacques 4.8
19
Hébreux 2.17-18
20
1Jean 3.8
21
Traduction littérale du mot que nos versions rendent par consacrer, et que la version de Lausanne 1839, a rendu par consommer, Hébreux 2.10 ; 5.9.
22
Apocalypse 6.2
23
Hébreux 4.7
24
Marc 1.12. L'expression de l'évangéliste a une énergie particulière elle signifie jeté, lancé.
25
Actes 4.28
26
Jacques 1.13
27
Deutéronome 8.3
28
Romains 5.5. Pour bien comprendre ces paroles profondes, il faut savoir que l'épreuve signifie ici, non l'affliction elle-même, mais cet essai qu'elle fait de notre foi, et ce caractère éprouvé qu'elle lui communique ; et l'espérance, non une attente plus ou moins incertaine, mais la ferme assurance de ces biens à venir que nous ne possédons encore que par la foi (Romains 8.23-24.) Quand nous sommes affligés, nous sommes exercés à la patience ; quand nous avons souffert avec patience, nous connaissons que notre foi est de bon aloi ; et quand notre foi a été ainsi éprouvée, nous avons une ferme et glorieuse assurance en la grâce du Seigneur.
29
Jacques 1.2 : traduction littérale. L'expression de l'Apôtre correspond exactement à notre expression française : c'est tout plaisir que de etc. Nous rendons par tentation le mot que nos versions, excepté celle de Lausanne 1839, ont rendu par épreuve : notre traduction nous paraît exigée par l'ensemble des idées de l'apôtre, et en particulier par les versets 12, 13 et 14, où ces mêmes versions se sont vues contraintes de traduire le même mot par tentation, et le verbe correspondant par tenter.
30
Les mots endure et éprouvé offrent un sens équivoque ; mais ceux de l'original supposent, l'un et l'autre, que l'épreuve a réussi et que la tentation a été vaincue.
31
1Timothée 1.7
Bibles041
-Arthus Croix Huguenote
Suite :
II Jésus tenté au désert : La victoire
 
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commentaires

Charles Spurgeon

" J'avoue que je donnerais à peine un penny pour tout salut que je pourrais perdre. La vie éternelle est la chose dont nous avons besoin, la Vie de Dieu, qui ne peut jamais changer ou être enlevée de nous, et c'est ce qui est donné à toutes celles et ceux qui croient en Jésus Christ."

Car, lorsque que nous étions
encore sans force,
Christ, au temps marqué,
est mort pour des impies
 (Romains 5-6)

Croix Huguenote

  Une femme oublie-t-elle

l'enfant qu'elle allaite ?

... Quand elle l'oublierait,

Moi je ne t'oublierai point.

Voici, je t'ai gravée sur mes mains

Esaïe 49.16

Croix Huguenote 

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