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Vie Protestante Réformée

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Jean Calvin

"Puisque Dieu, par conséquent, nous justifie par la Médiation du Christ, Il nous Acquitte, non pas par l'aveu de notre innocence personnelle, mais par une imputation de la justice ; de sorte que nous, qui sommes injustes en nous-mêmes, sommes considérés comme Justes en Jésus Christ."

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à l'homme sans asile.

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16 mars 2013 6 16 /03 /mars /2013 11:09
Adolphe Monod - Jésus tenté au désert (1ère partie)

JÉSUS
TENTÉ  AU  DÉSERT

Trois discours par
Adolphe MONOD

1854

Adolphe Monod était de cette trempe forgée par et dans la Grâce :l'Exemple de Jésus-Christ.

Reprenant une partie de ce qu’il adressa auprès de ses amis, on sent l’attachement, l’affection porté envers Son Maître, le souci des âmes, l’amour et le souci dans la rectitude pour qu’elle ne se perde pas dans le dogmatisme et légalisme mortel, ou laxisme et libéralisme apportant un évangile vidé de sa substance réelle et vitale.

Pour lui : “(...) Aussi bien, c'est prêcher les églises que de prêcher leurs conducteurs ; et les avertissements donnés aux pasteurs ne sont étrangers à aucun des fidèles, nul n'étant disciple sans apostolat. Si ceux qui liront ceci en deviennent plus simples dans leur foi, plus saints dans leur vie, plus fidèles dans leur administration, ma joie ne sera égalée que par ma reconnaissance envers l'Auteur de tout don ; surtout, l'oserai-je dire ? si c'est à vous qu'il aura fait du bien par moi ...O mes amis, pour chacun de nous, le jour avance, la nuit approche : hâtons-nous ! mais pour l'Église, c'est « la nuit qui avance, et le jour qui approche : réveillons-nous ! » “

Vester in nostro
Adolphe Monod


 

Jésus tenté au désert

I Le combat,

II La victoire

III Les armes

 

 

I Jésus tenté au désert : Le combat

 

« Or Jésus, rempli du Saint-Esprit, revint du Jourdain ; et il fut conduit dans l'Esprit (1) au désert, quarante jours, étant tenté par le Diable. Et il ne mangea rien durant ces jours ; mais ensuite, après qu'ils furent passés, il eut faim. Et le Diable lui dit : Si tu es le Fils de Dieu, dis à cette pierre qu'elle devienne du pain. Et Jésus lui répondit en disant : Il est écrit que l'homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole de Dieu. Alors le Diable, l'ayant conduit sur une haute montagne, lui montra tous les royaumes de la terre en un moment ; et le Diable lui dit : Je te donnerai toute cette puissance et leur gloire, car elle m'a été livrée, et je la donne à qui je veux ; toi donc, si tu te prosternes devant moi, elle sera toute à toi. Et Jésus répondant lui dit : Va-t'en arrière de moi, Satan ! car il est écrit : Tu adoreras le Seigneur ton Dieu, et tu le serviras lui seul. Et il le conduisit à Jérusalem, et le mit sur le faîte du temple, et lui dit : Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi d'ici en bas ; car il est écrit qu'il donnera ordre à ses anges de te garder, et qu'ils te porteront en leurs mains de peur que ton pied ne heurte contre la pierre. Et Jésus répondant lui dit : Il a été dit : Tu ne tenteras point le Seigneur ton Dieu. Et ayant achevé toute la tentation, le Diable se retira de lui pour un temps. »

(Luc 4.1-13.) Lire Matthieu 4.1-10 ; Marc 1.12-13

 

 


L'Écriture entière est tout autre suivant qu'on la regarde avec les yeux de la sagesse humaine ou avec ceux de la foi ; mais cette différence n'est nulle part plus sensible que dans la page que nous venons d'en lire.

 

Pour moi, je me rappelle un temps où je ne pouvais la rencontrer sans une sorte d'humiliation pour mon intelligence, et presque pour la Parole de Dieu, tandis qu'aujourd'hui je la recherche comme une place favorite, où mon âme trouve une nourriture exquise et abondante.

 

C'est qu'elle est aussi remplie d'instructions salutaires pour le petit enfant, qui s'en rapporte avec simplicité au témoignage de Dieu, qu'elle l'est de mystères pour le philosophe, qui prétend juger les Écritures au lieu de se laisser juger par elles.

 

Mystère dans l'existence personnelle du Diable et dans l'influence pernicieuse qu'il exerce sur nous.

 

Cette influence est si clairement attestée par les Écritures qu'on ne la peut nier sans les contredire (2) : mais quelle en est l'origine, la nature, la portée ? De tout cela nous ne savons rien, ou presque rien.

 

Mystère dans la faculté accordée au Diable de tendre ses indignes pièges au Fils de Dieu lui-même.

 

Qu'il nous tente, nous asservisse à son empire par le péché, cela se conçoit ; mais comment concevoir qu'il lui soit permis de tenter le « Seigneur des seigneurs, le Saint des saints, » celui « en qui Il n'a rien(3) ? »

 

Mystère dans le caractère de la tentation à laquelle Jésus-Christ est soumis.

 

« Il a été tenté, » et Il l'a été « sans péché, » ces deux faits sont expressément affirmés dans les Écritures : mais essayez de faire un pas de plus, et vous vous trouvez arrêté de toutes parts.

 

Comment s'expliquer un combat contre la tentation sans aucun attrait intérieur ?

 

Mais comment accorder l'attrait intérieur avec une sainteté intacte ?

 

Si Jésus ne pouvait pas succomber, où est la gloire de son triomphe ?

 

S'il le pouvait, que devient sa nature divine ?

 

Mystère enfin dans la manière dont s'est passée la scène de mon texte.

 

Qu'elle ait pour base une histoire réelle, tout l'indique, le ton du récit, la place de l'événement, le caractère du livre ; et pourtant, qu'elle échappe aux conditions de l'expérience humaine, cela paraît assez soit par l'ensemble soit par les détails de mon texte.

 

Comment lever cette contradiction apparente ? Cette lutte dont la terre est le théâtre, mais dont les acteurs sont pris dans le ciel et dans l'enfer, où se livre-t-elle ?

 

Est-ce dans le monde visible ? Est-ce dans le monde invisible ? Ou bien serait-ce sur je ne sais quels confins obscurs qui les séparent, et qui participent à la nature de l'un et de l'autre ? Mystères sur mystères.

 

Ces mystères, je n'essaye pas même de les approfondir : je n'envisage mon texte que par ce côté pratique qu'un enfant pourrait saisir aussi bien que nous, mieux que nous peut-être.

 

Guidés par ces paroles du Seigneur : « Je vous ai donné un exemple afin que vous fassiez comme j'ai fait, » recherchons les instructions qu'Il nous donne ici pour la conduite de notre vie.

 

Or, dans cette lutte terrible du Fils de Dieu avec l'Esprit de ténèbres, nous distinguons trois choses principales :

 

le combat, la victoireet les armes.

 

Chacune des trois va nous instruire à son tour.

 

Par le combat qu'Il a soutenu, Jésus nous apprendra que nous devons nous attendre à soutenir un combat semblable ; par la victoire qu'Il a remportée, Jésus nous apprendra que nous pouvons vaincre avec Lui ; et par les armes dont Il a fait usage, Jésus nous apprendra par quels moyens nous pouvons triompher.

 

Cette matière est si étendue que je crois devoir y consacrer trois discours : bornons-nous donc pour le moment au combat que Jésus a eu à soutenir dans le désert.

 

Ce combat doit nous réconcilier avec Celui que nous avons à soutenir nous-mêmes : c'est répondre à un pressant besoin de nos cœurs.

 

Enfants de Dieu qui avez quelque expérience de la vie chrétienne, je ne crains pas d'être démenti par vous en disant que les tentations dont elle est semée vous étonnent, et menacent de vous scandaliser.

 

Une fois entrés dans les voies du Seigneur, il nous semble que le Diable devrait être tenu à distance et ne pouvoir plus nous toucher.

 

Quand nous éprouvons ses atteintes, un secret effroi nous saisit, comme si le Seigneur se retirait de nous.

 

Notre trouble croît si la tentation se prolonge et se multiplie, si elle survient dans des moments de communion avec le Seigneur, si elle ne répond à aucun but dont nous puissions nous rendre compte ; et à la fin nous pouvons être jetés dans un état voisin du désespoir : le combat de Jésus répond à tout cela.

 

Jésus est tenté, le combat que vous soutenez, Il l'a soutenu avant vous.

 

Que dis-je ? Votre combat mérite à peine d'être nommé auprès du sien.

 

Il y a tentation et tentation : ni toutes les tentations ne sont égales entre elles, ni une même tentation n'est égale pour tous.

 

On doit donc tenir compte, pour apprécier la tentation, non seulement de ce qu'elle est en soi, mais encore de ce qu'elle est pour celui qui y est exposé.

 

S'agit-il de mesurer la tentation en soi ?

 

Vous n'en trouverez, aucune entre toutes, les vôtres que vous puissiez assimiler à celle dont Jésus est affligé dans mon texte.

 

Songez-y, et tâchez de vous mettre en esprit à sa place : Séparé de la société des hommes, Jeté seul au fond d'un désert, Entouré de bêtes sauvages, Privé de toute nourriture, avec le diable à ses Côtés qui lui dresse piège sur piège, et tout cela se prolongeant durant quarante jours et quarante nuits (4) – cette situation, où vous n'osez vous transporter par la pensée, a été celle de votre Sauveur.

 

Mais, pénétrons plus avant, la vraie mesure de la tentation n'est pas dans ses conditions extérieures : elle est dans les dispositions intérieures de celui qu'elle visite.

 

Autre est l'attouchement froid et impur d'un serpent pour la peau rude d'un pâtre, autre le même attouchement pour la peau délicate d'un jeune enfant ; autres aussi sont les attaques du tentateur pour un pécheur tel que vous ou moi, autres ces mêmes attaques pour le « Saint des saints. »

 

Si c'est une chose terrible pour nous que de nous trouver aux mains avec l'Esprit de ténèbres, dites, que devait-ce être pour le Fils de Dieu ?

 

Pour nous, conçus et nés dans l'iniquité, et de plein droit assujettis au « Prince de ce monde, » son approche, ses assauts, les coups qu'il nous porte, sont dans le cours naturel des choses.

 

Mais le « Fils unique et bien-aimé » y être exposé à son tour, n'est-ce pas un affreux renversement ?

 

Et tout son Divin Être ne doit-il pas se soulever contre la lutte du désert avec une ineffable horreur ?

 

Quoi qu'il en soit, l'y voici engagé ; enfants de Dieu, voici ce Fils unique et Bien-Aimé se débattant, comme vous, contre l'éternel ennemi de Dieu et de son peuple.

 

Supposez-vous vivant en Judée il y a dix-huit siècles, et averti que le Messie promis était quelque, part dans le monde : où l'auriez-vous cherché ?

 

Je ne sais ; mais vous l'auriez cherché partout ailleurs que là où Il était.

 

Vous ne l'auriez pas cherché dans l'humble atelier du charpentier ; vous ne l'auriez pas cherché parmi les baptisés de Jean aux bords du Jourdain ; mais surtout, vous ne l'auriez pas cherché au désert, aux prises avec le démon.

 

Et pourtant, c'est là qu'il fallait Le chercher pour Le trouver, et durant quarante jours et quarante nuits vous l'auriez vainement cherché ailleurs ...

 

Mais, si vous l'y aviez à la fin découvert, la vue de Sa tentation ne vous eût-elle pas expliqué l'inexplicable mystère de la vôtre ?

 

Ah ! je le reconnais maintenant : ce combat devant lequel je recule, et où j'étais prêt à succomber, c'est le partage de l'humanité ; un partage si inévitable, qu'il n'a pas même pu Lui être épargné quand elle était associée à la nature divine.

 

Vienne désormais la tentation ; vienne-t-elle sous sa forme la plus amère, la plus humiliante : rien ne saurait plus me surprendre ni m'alarmer !

 

Cherchez Jésus-Christ au désert, un Jacob au torrent de Jabok, un Moïse à Massa et à Méribah, un Daniel dans la fosse aux lions, un saint Jean dans son exil, un Jean Huss au concile de Constance, et un Luther à la diète de Worms !

 

Jésus « a été tenté » – et en quoi ?

 

« En toutes choses(5), » répond le Saint-Esprit.

 

Oui, véritablement, « en toutes choses ; » suivez-le, à la lumière de mon texte, et vous l'allez voir tenté en tout temps, en tout lieu, en toutes manières.

 

En tout temps. « Ce n'est ici qu'un commencement de douleurs, » que la suite prendra soin de compléter.

 

« La tentation achevée » pour cette fois, « le Diable se retire, » mais « pour un temps. »

 

Il reviendra à la charge, n'en doutez point ; il y reviendra, durant tout le cours de la carrière de Jésus ; il y reviendra surtout quand elle touchera à son moment suprême et décisif.

 

Après lui avoir fait une première « blessure au talon » dans le désert, il lui en fera une seconde en Golgotha, afin que Jésus, qui a commencé de « marcher sur le serpent » dans Sa Solitude, finisse de Lui « écraser la tête » sur la croix.

 

Ainsi viennent se placer aux deux termes extrêmes du ministère du Fils de Dieu, deux tentations terribles entre toutes, ouvrant et fermant la série de toutes celles qui l'ont assailli successivement durant trois années et demie : la première, une tentation de convoitise, toutes les promesses de la terre à rejeter ; la seconde, une tentation de souffrance, toute la rage de l'enfer, et la colère même du ciel, à supporter : Cette double tentation, celle du désert et celle de la croix, s'offrira aussi sur notre chemin, et s'y offrira en général dans le même ordre.

 

Au début de la carrière chrétienne, les convoitises terrestres à vaincre par le renoncement ; plus tard, et surtout dans le dernier combat, les angoisses de la chair et de l'esprit à dompter par la patience : « Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, et qu'il se charge de sa croix (6) ! »

 

En tout lieu.

 

Ici, nous n'avons pas besoin de sortir de notre texte : nous y trouvons Jésus tenté au désert, tenté sur la montagne, tenté dans la sainte ville.

 

Il y a des hommes qui se sont retirés dans les déserts pour se soustraire à la tentation.

 

Étrange aveuglement ! Avaient-ils donc oublié que c'est dans un désert que le Seigneur a été tenté ?

 

Vous avez pu fuir la société de vos semblables, mais comment fuirez-vous Satan et votre propre cœur ?

 

Cet ennemi extérieur et cet ennemi intérieur, ligués ensemble contre vous, vous suivront où que vous alliez.

 

Dans le désert, sur la montagne, dans la sainte ville, c'est-à-dire, dans la solitude, dans le monde, dans l'Église, partout vous rencontrerez la tentation.

 

Il s'agit, non de la fuir, mais de la combattre ; il s'agit, non d'échanger les tentations d'un état contre celles d'un autre, d'autant plus dangereuses que vous les aurez choisies et cherchées, mais de tenir ferme contre les tentations de l'état où Dieu vous a mis.

 

Enfin, et c'est ma remarque principale, en toutes manières.

 

J'en appelle encore à mon texte.

 

Le Diable ne s'arrête qu'après avoir « achevé la tentation. »

 

De toutes les tentations auxquelles Jésus a été soumis, celle du désert est la plus complète et la mieux caractérisée.

 

On y voit concentré tout l'effort de l'ennemi, épuisant tour à tour tout ce qu'il a de ressources et de moyens.

 

C'est plus qu'une tentation, c'est « la tentation ; » c'est un système, et comme un cours suivi de tentation.

 

Car le démon a un plan, qu'il est bon de connaître et que le Saint-Esprit nous révèle :

 

« la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, et l'orgueil de la vie (7). »

 

Ce plan, il l'a observé avec Eve, qui succombe à la tentation en voyant, d'abord, « que le fruit est bon à manger, » puis, « qu'il est agréable à voir, » enfin, « qu'il est désirable pour donner de la science. »

 

Il l'observe également avec Jésus, qu'il tente d'abord par le besoin de la chair, puis par le spectacle des pompes mondaines, enfin par l'orgueil d'un éclatant prodige.

 

En quoi son intention paraîtra plus clairement encore, si au lieu de regarder l'objet de la tentation, vous en pénétrez l'esprit.

 

Satan cherche à faire tomber le Seigneur, au commencement, par un esprit de défiance envers Dieu, au milieu, par un esprit d'infidélité à Dieu, à la fin, par un esprit de confiance téméraire en Dieu ; il fait appel successivement au manque de foi, à l'oubli de la foi, à l'abus de la foi : que tout cela est bien calculé, bien combiné, bien conduit jusqu'au bout !

 

Il y a plus.

 

Il n'est rien qui ne serve d'instrument au tentateur.

 

Ce qui peut manquer à ses ressources propres, il l'emprunte à celles qu'on lui oppose, et se fait des armes des moyens mêmes de la résistance.

 

Jésus vient d'entendre une voix qui le déclare Fils de Dieu : le Diable cherche à le séduire par ce titre de gloire.

 

Jésus a été revêtu par le Saint-Esprit d'une vertu surhumaine : le Diable cherche à le faire abuser de sa puissance.

 

Jésus jeûne : le Diable cherche à le pousser à bout par la faim.

 

Pour mieux réussir, le traître « se déguise en ange de lumière (8) ; » il fait le saint, et se résigne à employer les choses saintes ; la sainte ville, le saint temple, et jusqu'à la sainte Parole de Dieu, tout est bon pour ses perfides mains.

 

Remarquez en particulier l'usage qu'il fait du nom de Messie que porte Jésus.

 

C'est dans ce nom même que Satan prend le point d'appui de la tentation.

 

Il veut bien que Jésus se montre en Messie, pourvu que ce soit, non en Messie tel que l'ont décrit les saints prophètes, mais en Messie tel que le conçoivent les Juifs charnels ; en quoi il se flattait d'autant mieux de réussir qu'en s'adressant à Jésus il s'adressait à un Juif, et à un Juif intéressé à vérifier l'attente de ses concitoyens.

 

Le Messie possède une puissance au-dessus de l'homme ; Satan veut qu'il s'en serve, non, selon le sens des prophètes, pour sauver les âmes des hommes, mais, selon le sens de l’homme charnel, pour satisfaire ses désirs et les leurs :

 

« Si tu es le Fils de Dieu, commande à cette pierre qu'elle devienne du pain. »

 

Le Messie doit hériter de tous les royaumes du monde : Satan veut qu'il les reçoive, non, selon le sens des prophètes, de la main du Père et pour prix de son sacrifice, mais, selon le sens de l’homme charnel, sans combat, et de la main du Prince de ce monde :

 

« Si tu te prosternes devant moi, tout sera à toi. »

 

Enfin, le Messie a des promesses magnifiques de protection et de délivrance : Satan veut qu'il s'en prévale, non, selon le sens des prophètes, pour accomplir son œuvre de miséricorde malgré tous les obstacles, et malgré Satan lui-même, mais, selon le sens des Juifs charnels, pour avancer sa propre gloire et celle de son peuple : « Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi d'ici en bas » – tant cet esprit tombé a de retours ! tant ce serpent a de replis (9), et tant il est vrai qu'il n'a rien épargné pour faire tomber Jésus, s'il pouvait tomber !

 

O vous donc qui êtes assiégés et comme accablés de tentations, cessez de vous plaindre.

 

Quand tout se liguerait contre vous ; quand vos efforts, vos précautions, vos appuis, vos prières mêmes vous tourneraient en piège ; quand vous vous sentiriez sans consolation, sans force, abandonnés des hommes, séparés de Dieu, et prêts à rendre l'âme d'angoisse – jetez un regard, un seul regard, sur Jésus au désert.

 

Croyez-le bien : un moment passé avec Lui durant ces quarante cruelles journées, vous eût laissé des souvenirs capables de vous prémunir à jamais contre les doutes que l'excès de la tentation vous suggère, et contre les murmures qu'il vous arrache.

 

Ce moment de vue, suppléez-y par la foi, et votre courage abattu sera relevé.

 

Que vous arrive-t-il qui ne soit arrivé à Jésus ?

 

Que vous arrive-t-il qui ne soit bien au-dessous de ce qui lui est arrivé ?

 

Non, non : enfants de Dieu, votre Père ne vous a point oubliés.

 

Il vous traite comme Il a traité « son Fils unique et Bien-Aimé. »

 

C'est maintenant que vous êtes « rendus conformes à l'image de ce Fils, afin qu'il soit le premier-né entre beaucoup de frères (10). »

 

« Nous n'avons pas un souverain sacrificateur qui ne puisse sympathiser à nos infirmités ; mais nous en avons un qui a été tenté en toutes choses à notre ressemblance, sans péché. Approchons-nous donc avec assurance du trône de la grâce, afin d'obtenir miséricorde, et de trouver grâce pour être secourus dans le temps convenable (11). »


 

Refuge Protestant Adolphe Monod

Adolphe Monod,

Pasteur Protestant Réformé

 

 


1
Traduction littérale. Cette expression, dans l'Esprit, ne correspond pas exactement à celle dont s'est servi saint Matthieu, par l'Esprit. Elle désigne ordinairement la manière spéciale et miraculeuse dont le Saint-Esprit opérait sur les hommes qu'il inspirait, soit pour les faire parler, soit pour les faire agir. C'est dans l'Esprit que Siméon vient au temple (Luc 2.27) ; c'est en Esprit que saint Jean reçoit la vision de l'Apocalypse (Apocalypse 1.10) ; c'est en Esprit qu'il est transporté par un ange dans le désert (17.3), à peu près comme Ézéchiel est transporté d'un lieu dans un autre sous l'action prophétique (Ézéchiel 8.3 ; 11.1).
2
Voir mon sermon sur les démoniaques de Génézareth (Sermons, 1844).
3
Jean 14.30.
4
Il résulte du récit de l'évangéliste que le Seigneur a été tenté durant quarante jours, et qu'après ce temps écoulé, le Diable essaye contre lui d'un dernier effort, qui nous est seul exposé avec détail.
5
Hébreux 4.15
6
Matthieu 16.24.
7
1Jean 2.14. L'ordre dans lequel l'apôtre nomme les trois grandes convoitises humaines ne saurait avoir été pris au hasard, surtout cet ordre se retrouvant dans la tentation d'Eve, ainsi que dans celle de Jésus (telle qu'elle est disposée dans saint Luc). Il semble que les trois tentations soient rangées ici selon leur degré de subtilité : la première est une tentation de la chair ; la seconde, une tentation des yeux ; la troisième, une tentation de l'esprit.
8
2Corinthiens 11.14.
9
Romains 8.28.
10
Romains 8.28
11
Hébreux 4.15-16.
Bibles041
-Arthus Croix Huguenote
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commentaires

Charles Spurgeon

" J'avoue que je donnerais à peine un penny pour tout salut que je pourrais perdre. La vie éternelle est la chose dont nous avons besoin, la Vie de Dieu, qui ne peut jamais changer ou être enlevée de nous, et c'est ce qui est donné à toutes celles et ceux qui croient en Jésus Christ."

Car, lorsque que nous étions
encore sans force,
Christ, au temps marqué,
est mort pour des impies
 (Romains 5-6)

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  Une femme oublie-t-elle

l'enfant qu'elle allaite ?

... Quand elle l'oublierait,

Moi je ne t'oublierai point.

Voici, je t'ai gravée sur mes mains

Esaïe 49.16

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