Un jeune petit garçon était couché, d'un air câlin, entre les jambes de son père :
« Papa, laisse-moi entendre le tic-tac ! »
Ce petit bruit régulier, comme la respiration de quelque être étrange caché dans sa botte d'or, a le don de le ravir.
Et ce jeune petit garçon, d'une de ses mains serre la main de son papa, de l'autre, il approche de son oreille l'objet convoité qui vient de lui être tendu et défait du poignée.
Voyons comme il écoute, avec une expression à la fois naïve et profonde, avec un demi-sourire, mystérieux comme la petite voix cadencée qui lui raconte de belles choses.
Plus tard, la montre - la sienne - lui dira, d'un ton beaucoup plus net et plus expressif :
« Dépêche-toi, c'est l'heure d'aller à l'école » ;
ou bien, tirée en cachette à la fin d'une longue matinée de leçons :
« Plus que dix minutes, et puis la liberté ! »
Elle lui rappellera jour après jour, qu'il y a une heure pour le devoir comme pour le plaisir et que l'exactitude est une grande vertu, et le moyen de faire beaucoup sans jamais être en retard.
Pour le moment bien qu'encore si petit, ce jeune petit garçon écoute, il écoute encore, jusqu'à ce que, fatigué de son jouet, il le rende à qui de droit, en disant :
« Tiens, papa ».
Toutes les heures, montres, pendules et horloges, ont marqué, par leur tic-tac et leurs sonneries, le passage à la suivante.
Tous nous voulons, prêter l'oreille pour entendre ce qu'une montre, une horloge, ont à nous dire, aussi attentivement que ce jeune petit garçon écoutait les secrets de la montre d'or.
Tic-tac ; c'est le temps qui passe si vite !
Aujourd'hui enfant ; bientôt jeune homme ou jeune fille.
Bientôt la vie avec ses grands dangers et ses grands devoirs.
Vient cet âge adulte, puis celui rapprochant de la finalité sur cette terre.
L'on voudrait pouvoir s'arrêter, à la fin d'une journée heureuse, pour la revivre et la savourer lentement.
Et le temps nous entraîne plus loin.
Souvent l'on voudrait aussi en reprendre une autre, mal employée pour la recommencer :
« Je me suis levé mal disposé, j'étais impatient, sans courage, ou pris par des soucis et épreuves, cette heure semble avoir été perdue ! »
Et il y en a tant de ces journées, qui nous apparaissent comme des taches marquantes, voulues ou non, injustes ou fruit de la méchanceté du dehors, des tâches terribles ou produit de nos inconséquences.
Non, ces journées ne se recommencent pas, c'est le passé ou l'actualité parfois oblige justement ou injustement d'en goûter l'amère mixture.
Mais nous pouvons faire une chose, remettre notre existence à Dieu pour qu'Il le pardonne et/ou qu'Il le guérisse.
Tic-tac ; c'est la voix mystérieuse de l'avenir.
Que nous apportera aujourd'hui ? Demain ?
Dieu le sait.
Une journée de grâce, si nous le Lui demandons.
Oui, si nous la commençons et voulons la continuer avec Lui quelqu'en soit la nature même de cette journée, soumise et soumis à Sa Volonté pour notre bien au dela de toutes circonstances bonnes ou mauvaises.
Le tic-tac du temps qui passe nous dît et répète :
« Confiance ! Jésus, le Sauveur de demain comme celui d'hier, peut nous rendre capables, et nous donner une journée bénie, où, comme Lui, nous «croissions en sagesse, en stature et en grâce devant Dieu et devant les hommes».
E. Bovon,
Source : Texte adapté de Regards