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Vie Protestante Réformée

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Jean Calvin

"Puisque Dieu, par conséquent, nous justifie par la Médiation du Christ, Il nous Acquitte, non pas par l'aveu de notre innocence personnelle, mais par une imputation de la justice ; de sorte que nous, qui sommes injustes en nous-mêmes, sommes considérés comme Justes en Jésus Christ."

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2 novembre 2013 6 02 /11 /novembre /2013 02:32
Jésus Christ baptisé ou la Trinité (6ème Partie & fin)

JÉSUS-CHRIST  BAPTISÉ
ou
LA  TRINITÉ

(Sixième Partie & fin)

 

“Et quand Jésus eut été baptisé, Il sortit aussitôt hors de l’eau ; et voilà, les cieux lui furent ouverts, et Jean vit l’Esprit de Dieu descendant comme une colombe, et venant sur Lui ! Et voilà une voix du ciel disant : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai pris mon bon plaisir.” (Matthieu 3.16-17)


 

La sanctification de l'Esprit.

 

Dieu sanctifiant de tout temps les croyants, et par Sa Grâce salutaire les affranchissant du péché, c'est le fond de la doctrine du Saint-Esprit ; et celui qui n'en sait que cela sait déjà beaucoup.

 

Mais il sait beaucoup plus, et surtout il sait beaucoup mieux, le disciple de la seconde partie de la Bible, portant en lui-même ce « Consolateur » que le Fils demande au Père pour les siens, que le Père leur envoie au nom du Fils, et par lequel ceux qui l'ont reçu deviennent les temples du Dieu vivant.

 

« La chair ne s'assujettit point à la loi de Dieu, et aussi elle ne le peut point, » et nous « sommes morts, oui, morts par nos fautes et par nos péchés. »

 

Il s'agit de nous sanctifier, c'est-à-dire de nous renouveler, de nous ressusciter ; qui le pourra, que Celui qui donne la vie au néant et qui la rend aux morts ?

 

C'est à ce besoin suprême que répond le Saint-Esprit venant habiter dans notre coeur.

 

S’il nous semblait que cela pourrait se faire par la seule foi au Dieu saint, sans l'Esprit de la Trinité ?

 

Regardons y alors de plus près et nous en jugerions bien autrement :

 

Entre l'action générale de Dieu sur notre coeur et la présence du Saint-Esprit dans notre coeur, la différence est grande et toute pratique.

 

L'Esprit de la Trinité est un esprit vivant.

 

Ce n'est pas quelque chose (passez-moi cette expression familière), c'est quelqu'un ; c'est un ami intérieur qui nous parle, qui rend témoignage à notre esprit, qui nous éclaire et nous guide, qui nous approuve ou qui, au besoin, nous reprend et que Jésus appelle le Consolateur ; ceci est capital.

 

Nulle action, même divine, ne saurait tenir lieu de cet hôte invisible, mais vivant.

 

Il est dans l'esprit de l'Écriture, parce qu'il est dans la vérité, de nous placer pour toutes choses en présence de la vie et de personnes vivantes.

 

Cet ennemi spirituel, qui livre à notre âme de si redoutables assauts, nous est dépeint par l'Écriture sous les traits d'un tentateur vivant, plus subtil à la fois et plus puissant que nous :

 

Qui osera nier, pour peu qu'il ait appris à lire dans son propre coeur, que cette révélation effrayante ne lui ait été salutaire ?

 

Qui ne se tiendra mieux sur ses gardes, qui ne veillera avec plus de persévérance, qui ne priera avec plus d'ardeur, ayant devant les yeux un ennemi extérieur d'intelligence avec ceux du dedans ?

 

Eh bien ! Ce qui est vrai pour le mal n'est pas moins vrai pour le bien.

 

Il n'y a ni bonnes pensées, ni bons exemples, ni bonnes influences, d'où qu'elles viennent, qui vaillent pour nous un ami céleste venant non pas seulement secourir la place attaquée, mais s'y établir pour la mieux défendre ; je veux dire, s'unissant à notre homme intérieur d'une union à jamais impossible pour le tentateur, parce qu'elle est propre à la Nature Divine.

 

Au dehors, la personne vivante du tentateur, et non pas seulement la tentation ; au dedans, la personne vivante du Consolateur, et non pas seulement la consolation ; voilà le combat de la sanctification telle que nous le fait l'Écriture et le Saint-Esprit ; et voilà notre âme devenue un théâtre où se livre une lutte acharnée entre les puissances redoutables de l'enfer et la puissance invincible du ciel, le Saint-Esprit.

 

Un Consolateur, que nous appelons par la prière, et que nous devons nous garder, soit de contrister (Ephésiens 4.30), soit d'éteindre (1Thessaloniciens 5.19) ;

 

Eh ! Que pourrait-on imaginer de plus propre à mettre en jeu tout à la fois tous les ressorts de l'âme, toutes les facultés de l'esprit, tous les sentiments mêmes de la conscience et du coeur !

 

Mais que sera-ce si, demandant le nom de ce consolateur invisible, nous apprenons de l'Écriture que celui qui vient « en nous » n'est autre que celui qui était « avec nous » (Jean 14.17), que son nom est « le Seigneur » (2Corinthiens 3.17), et qu'il fait de quiconque le reçoit « le temple de Dieu » (1Corinthiens 3.16), réalisant dans sa plénitude cette prière du Seigneur, où respire une si mystérieuse unité, pour ne pas dire une si Sainte confusion :

 

« Que tous soient un, comme toi, Père, es en moi, et moi en toi !...Qu'ils soient un comme nous sommes un, moi en eux et toi en eux, pour qu'ils soient consommés en un !... » (Jean 17.21, 23).

 

L'Esprit de Dieu descendant dans nos coeurs pour nous sanctifier, sur les pas du Fils de Dieu descendu en terre pour nous sauver !

 

Dieu Lui-même se donnant à nous, comme si ce n'était pas assez de s'être donné pour nous, et nous assurant de sa présence par une voix qui sort du coeur, plus pénétrante que si elle sortait du ciel...

 

Ô comble mis à l'édifice évangélique !

 

Ô merveille !

 

Ô amour !

 

Y ayons nous jamais songé sérieusement ?

 

Dieu en moi, faisant Alliance avec moi contre le tentateur, et contre ce monde dont le tentateur est le prince de Dieu !

 

Dieu prenant pour Son Compte Personnel l'oeuvre de ma sanctification !

 

Dieu mettant à ma disposition Toute Sa sainteté, avec Toute Sa Puissance : Toute La Sainteté qui a resplendi en Jésus-Christ homme, avec Toute La Puissance qui s'est révélée en Jésus-Christ se relevant d'entre les morts !

 

Que me faut-il de plus ?

 

Ah ! Que je reconnais bien celui qui a dit :

 

« Soyez saints, comme je suis saint, » et que « de telles promesses » vont bien avec une telle vocation ! (2Corinthiens 7.1.)

 

A la différence profonde qui est entre la sanctification de la première partie de la Bible et celle de la seconde partie, correspond la différence proportionnelle qui est entre les secours du premier, et la grande promesse du second (Actes 2.39), le Saint-Esprit.

 

C'est maintenant que « je puis tout par Christ qui me fortifie ; » car enfin, si je succombe encore à la tentation, c'est que je n'ai pas laissé faire à l'hôte invisible, c'est que j'ai follement repris dans mes mains le combat pour lequel Dieu m'offrait le secours des siennes.

 

Mais, que devient encore tout cela sans la Trinité ?

 

Au lieu de la toute-puissance divine, c'est la piété humaine ; disons tout, au lieu de Dieu en moi, c'est moi, moi aidé de Dieu, je le veux, mais pourtant moi, avec mes langueurs, mes fluctuations, mes faiblesses, et mes empêchements sans nombre.

 

La différence est du tout au tout : il y va de « l'Esprit de vie en Jésus-Christ m'affranchissant de la loi du péché et de la mort ; » il y va de la parole de Jésus-Christ :

 

« Il vous est avantageux que je m'en aille ; car, si je ne m'en vais, le Consolateur ne viendra point à vous ; mais, si je m'en vais, je vous l'enverrai » (Jean 16.7).

 

Ne nous flattons pas d'aller là-dessus au fond de notre propre pensée, encore moins d'aller au fond de celle du Seigneur ; mais une chose est certaine : c'est que si la victoire complète de l'esprit contre la chair, si la communion constante avec Jésus-Christ, si Satan écrasé sous nos pieds, ne sont pas des spéculations théologiques, ce n'en est pas une non plus que le Saint-Esprit en nous.

 

Otons la Trinité, si nous l'osons ; mais rendons nous compte de tout ce que nous ôtons avec elle, et craignons de nous rejeter dans l'impuissance naturelle de la chair, et de nous livrer au combat terrible de la vie, « sans Dieu », sans force, sans victoire !

 

Je tâche de résumer, pour l'éclaircir, la pensée commune qui préside à tout ce que je viens de dire sur l'application pratique de la doctrine qui nous occupe ; et voici ce que je trouve.

 

Entre la foi générale en Dieu pardonnant, rachetant, sanctifiant, et la foi spéciale du Père notre Père ; du Fils notre Rédempteur, du Saint-Esprit notre Consolateur, la différence est celle de la vérité connue à la vérité expérimentée, du principe à l'action, de la notion à la vie.

 

Nous avons, d'un côté, l'oeuvre de notre rédemption recueillie dans les germes secrets qui lui ont donné naissance ; de l'autre, cette rédemption personnifiée en des êtres vivants, par où elle trouve un tout autre accès dans les esprits et dans les coeurs.

 

Oserai-je comparer cette différence à celle d'un traité à un drame, nous présentant l'un et l'autre les mêmes pensées, mais l'un, exposées dans l'ordre de leur génération logique, l'autre, réalisées et comme incarnées dans des personnages vivants ?

 

Oserai-je appeler la Trinité le drame vivant de la rédemption dans le sein de Dieu ?

 

Mais pardonne, ô Dieu trois fois saint, pardonne à ma langue bégayante une image qui rend si mal justice à Tes « Perfections Invisibles ! »

 

Le drame, mêlé de fiction, n'est qu'une représentation des idées ; tandis qu'ici c'est « la vivante image des choses, » c'est la substance même de la vérité qui vient à nous revêtue de cette forme saillante, qu'elle n'a point eu à chercher, la trouvant toute donnée en elle-même.

 

Le drame, c'est l'image de la Trinité de ces sectes hérétiques, pour lesquelles le Père, le Fils, le Saint-Esprit, ne sont que des noms, des apparences, des modes de l'action divine ; mais la Trinité de l'Évangile, pour lequel le Père, le Fils, le Saint-Esprit sont le fond même des choses et la substance de la vie divine, ce n'est pas du drame, c'est de l'histoire ; disons mieux, c'est l'histoire ; l'histoire invisible du sein de laquelle découle toute l'histoire visible, l'histoire véritablement Sainte, l'histoire, non de l'homme, mais de Dieu ; l'histoire, non du temps, mais de l'Eternité !

 

La Trinité, c'est le mouvement de la vie dans le sein du Dieu éternel !.

 

..Il a deux noms dans l'Écriture, ce Dieu des dieux, Il a deux noms qui le séparent de tous les autres dieux invoqués sur la terre :

 

Il s'appelle « Le Vrai Dieu, » et Il s'appelle aussi « Le Dieu Vivant » (1Thessaloniciens 1.9).

 

Le Vrai Dieu qui a créé toutes choses et qui les gouverne en Maître Souverain, par contraste avec les faux dieux du polythéisme, qui n'ont d'existence que dans les imaginations des hommes, et qui peuvent être en aussi grand nombre que les imaginations mêmes  :

 

-          Le vrai Dieu, c'est son nom d’Unité ;

-          Le Dieu vivant, par contraste avec les dieux morts du déisme et du panthéisme ;

-          Le Dieu vivant, en qui quelque chose sent, aime, et se remue ;

-          Le Dieu vivant, heureux en lui-même dans l'amour éternel ;

-          Le Dieu vivant, qu'est-ce autre chose que son nom de Trinité ?

 

Laissez-moi, vous dis-je, laissez-moi jeter un regard dans cet abîme sans fond !

 

Si « je parle en imprudent, » c'est l'imprudence de l'adoration et de l'amour, -- j'entrevois des profondeurs inouïes, -- je pressens des ravissements ineffables !

 

C'est ici, c'est ici, vous dis-je, que l'on traite de nous, sans nous, mais pour nous !

 

C'est ici qu'on se partage l'oeuvre de notre salut, impraticable pour nous-mêmes, praticable pour le Père, le Fils et le Saint-Esprit !

 

Alliance sublime ! Miséricorde infinie !

 

Salut trois fois béni, accompli par le Dieu trois fois Saint !

 

Dieu de la Trinité, Dieu qui est Amour !

 

Dieu des Écritures, scandale des hérésies !

 

Dieu des chrétiens, Dieu de notre baptême !

 

Dieu nécessaire, Dieu suffisant, Dieu Créateur, Dieu Rédempteur !

 

Dieu révélé, Dieu caché !

 

Je m'arrête sur les bords de cet abîme :

 

« Ce sont les hauteurs des cieux qu'y ferais-tu ? Ce sont des choses plus profondes que les abîmes, qu'y connaîtrais-tu ? » (Job 11.8.)

 

Mais je sais, je vois, je sens une chose :

 

C'est que si c'est un mystère, si c'est le mystère des mystères, c'est aussi « le mystère de la piété ; » de la piété, non de la spéculation.

 

Le Père, le Fils et le Saint-Esprit des spéculations théologiques ?

 

Disons plutôt que la grâce, que le baptême, que la foi chrétienne, que la vie chrétienne, sont des spéculations théologiques !

 

Ah ! Pour rnoi, tant que mon péché, ma condamnation, mon impuissance, avec le feu éternel où ils me conduisent tout droit, seront autre chose que des spéculations théologiques, tant qu'ils seront la réalité même la plus redoutable qui fut jamais, souffrez que je saisisse le Dieu de l'Évangile, Père, Fils et Saint-Esprit, comme la réalité bienheureuse de ma délivrance !

 

Souffrez que j'admire, que j'adore, dans les obscurités saintes qui scandalisent, le mystère d'amour au sein duquel le Dieu vivant et vrai a trouvé pour me sauver et le vouloir -- et, que savons-nous ? -- peut-être le pouvoir !

 

Si les réflexions que je viens de nous présenter laissaient encore quelque obscurité dans notre esprit, ce n'est pas à la doctrine qu'il faudrait nous en prendre, c'est à nous -- ou à moi.

 

Pour que la vérité de ces réflexions nous devînt sensible jusqu'à l'évidence, que faudrait-il chez ceux qui les entendent, ou chez celui qui les expose ?

 

Plus de science théologique ?

 

Non ; mais plus de piété, plus de vie spirituelle.

 

Avec plus de piété, plus de vie spirituelle, ces aspirations de notre âme auxquelles le Père, le Fils et le Saint-Esprit répondent, seront plus senties ; et à proportion qu'elles seront plus senties, la plénitude avec laquelle ils y répondent sera mieux aperçue et mieux appréciée.

 

Rentrons donc en nous-mêmes, nous qui avons quelque expérience des choses divines ; recueillons nous devant Dieu, et cherchons en nous-mêmes le reste de notre démonstration.

 

Si Jésus-Christ porte la Trinité dans sa personne visible, nous la portons, nous, dans notre homme intérieur, selon l'exacte mesure de notre conformité avec Jésus-Christ.

 

Oui, ce Dieu de l'Évangile, ce Dieu Père, Fils et Saint-Esprit, est celui que cherche notre coeur.

 

Ce mystérieux partage au sein de la rédemption commune, cette distinction vivante dans cette unité véritable, trouve au fond de ce coeur si grand et si combattu, un je ne sais quoi qui l'accueille, et qui l'aurait presque pressentie.

 

Pour toutes les délivrances après lesquelles notre âme soupire, c'est Dieu à qui nous nous attendons, et encore Dieu, et toujours Dieu ; mais si je l'ose dire, c'est un Dieu divers.

 

Nous voulons un Dieu « qui pardonne tant et plus : » achevons la ligne, et nous allons droit au Père.

 

Nous voulons un Dieu qui « fasse l'expiation de nos péchés : » achevons encore, et nous allons droit au Fils.

 

Nous voulons un Dieu qui crée en nous une force et une vie nouvelles : achevons, achevons toujours, et nous allons droit au Saint-Esprit.

 

Ceci vous étonne ?

 

Descendons plus avant en nous-mêmes, et nous serons bientôt d'accord.

 

Tous les témoignages que nous avons entendu rendre tantôt à notre doctrine par l'Écriture et par la tradition, nous les lui entendons rendre également par l'expérience individuelle, pour peu que nous ayons appris à l'écouter.

 

Un Père de l'Église disait :

 

« Dans la première partie de la Bible, nous trouvons Dieu pour nous ; dans les Évangiles, Dieu avec nous ; dans les Actes et les Épîtres, Dieu en nous. »

 

Eh bien ! Cet ordre ne se reproduit-il pas dans l'expérience individuelle ?

 

Le premier pas dans la foi chrétienne n'est-il pas de connaître, par la repentance, Dieu pour nous ? C'est-à-dire, Dieu le Père ;

 

Le second, par la foi en Jésus-Christ, Dieu avec nous ? C'est-à-dire Dieu le Fils ;

 

Le troisième, par la vie du Saint-Esprit, Dieu en nous, c'est-à-dire Dieu le Saint-Esprit ?

 

Je disais : à proportion que l'Eglise chrétienne est devenue plus chrétienne, c'est-à-dire plus spirituelle, la Trinité y a été mieux comprise et mieux appréciée ?

 

Eh bien ! A mesure que l'âme chrétienne devient plus chrétienne, c'est-à-dire plus sainte ; la Trinité lui devient aussi et plus sensible et plus précieuse.

 

Tant il est vrai que l'histoire, de l'âme sur ce-point n'est que l'histoire de l'Église en raccourci, et que tout ce que nous avons, appris de l'Écriture et de la tradition achève de se vérifier au fond de la conscience individuelle !

 

Pour moi, qui m'instruis ici tout en tâchant d'instruire ceux qui m'écoutent, je rends grâces au plus fidèle des Maîtres pour avoir durant quelques semaines concentré ma méditation sur cette matière à la fois si profonde et si salutaires.

 

Cela m'a été bon, je le confesse devant toi, ô mon Dieu !

 

J'en avais besoin tout le premier, j'en ai recueilli un fruit que mon âme savoure avec délices -- hélas ! Et si je ne trouve pourtant que des développements si pauvres, si froids, que je tremble de compromettre mon redoutable sujet, je sens, sachez-le bien, que j'en suis seul responsable, que ma doctrine n'y est pour rien, et qu'il ne me manque qu'une vie chrétienne plus mûre et plus affranchie, pour répandre sur cette terre d'élection des flots de lumière, de vie et d'amour !

 

Allons maintenant, si nous avions été disposés à laisser à l'écart la doctrine du Père du Fils et, du Esprit comme une spéculation théologique, allez proposer à un vrai chrétien d'essayer de s'en passer.

 

M'en passer ! Et que mettrions nous à la place ?

 

Voici devant moi, dans la Parole, de mon Dieu, le Père, le fils, et le Saint-Esprit ; et s’il se devait que l’on demande à ce que je m'en passe, osez aller jusqu'au bout ; dites où je dois prendre ce qu'il faut ajouter à sa plénitude, où ce qu'il en faut retrancher ?

 

Nommez-moi donc ou ce quatrième que je dois joindre aux trois ou celui des trois que je dois supprimer ?

 

Lequel des deux vous paraît le plus téméraire, le plus impie ?

 

Un quatrième à leur adjoindre ; qu'il paraisse !

 

Terre, Église, histoire, univers, ciel, temps, éternité, nommez-le donc ce nom divin que vous tenez caché depuis les siècles ; mais commencez par nous expliquer pourquoi vous l'avez jusqu'à ce jour envié à notre foi, à notre baptême, à notre espérance, à notre amour !

 

Un des trois à supprimer ; malheureux !

 

Et lequel ?

 

Choisissez,

 

Que ce ne soit pas le Père : ou qui me donnera désormais l'assurance de mon pardon ?

 

Que ce ne soit pas le Fils ; ou qui fera désormais l'expiation de mon péché ?

 

Que ce ne soit pas le Saint-Esprit ; ou qui me prêtera, désormais la force de Dieu pour l'oeuvre de Dieu ?

 

En m'ôtant le Père, le Fils ou le Saint-Esprit, vous m'ôtez mon pain quotidien...

 

Vous ne me l'ôterez pas !

 

« Notre Père qui es aux cieux,.... donne-nous chaque jour notre pain quotidien » !

 

Oh ! que je suis heureux de croire la Trinité ! Plus heureux de l'annoncer !

 

Mais croyez-vous que l'Église se montre sur ce point plus traitable que moi ?

 

Non, vous dis-je : il n'y a rien de saint et de fidèle dans l'Église à quoi votre proposition ne fît horreur.

 

Cherchez plutôt qui l'agrée, cherchez de porte en porte, d'Église en Église, de siècle en siècle !

 

Ce ne sera pas un Thomas Chalmers, ni un Auguste Neander, ni un Alexandre Vinet, ni un Auguste Rochat, ni aucun de ces saints hommes de Dieu qui ont réveillé l'Église contemporaine.

 

Ce ne sera pas un Calvin, ni un Luther, ni un Cranmer, ni un John Knox, ni aucun de ces serviteurs de Dieu qui rappelèrent, il y a trois siècles, l'Église déchue aux sources pures et primitives de la foi.

 

Ce ne sera pas un Anselme de Cantorbéry, ni un Bernard de Clairvaux, ni un Hilaire de Poitiers, ni aucune de ces lumières qui ont percé la nuit obscure du Moyen Age.

 

Ce ne sera pas un Augustin, ni un Chrysostôme, ni un Athanase, ni un Clément d'Alexandrie, ni aucun de ces Pères des premiers siècles révérés de l'Église universelle.

 

Et qui sera-ce donc ?

 

Un Socin, pour tout réformateur ; un Pélage, pour tout docteur ; un Arius, pour tout Père de l'Église  ?....

 

Eh bien !

 

Faites cause commune avec ces noms lugubres, mais rompez avec l'Église fidèle de toutes les époques, de tous les noms, de toutes les communions !

 

Mais renoncez à trouver une place pour vous dans ce « seul troupeau », que Dieu a promis de rassembler un jour sous « un seul pasteur » !

 

Oui, et pensez-y sérieusement.

 

Un temps viendra, temps d'amour, temps de grâce, temps de gloire, où les membres fidèles de toutes ces communions entre lesquelles l'Église chrétienne est aujourd'hui partagée se rassembleront pour former une seule Église n'ayant pour tout drapeau que Jésus-Christ Seul.

 

Sur quel terrain, je vous le demande, s'assemblera cette Église privilégiée des temps à venir ?

 

Et quel autre en pourrait-elle trouver que ce fond commun qui leur est demeuré à toutes, malgré toutes leurs divergences, malgré les funestes égarements de quelques-unes, « le Dieu vivant et vrai, » Père, Fils et Saint-Esprit ?

 

La Trinité, voilà le point de ralliement de toutes ces Églises ;

 

la Trinité, voilà le commun trésor de tout le peuple de Dieu dispersé ;

 

la Trinité, voilà la pierre d'attente que la main de Dieu a posée dès le commencement, a gardée au travers des siècles, pour y élever en son temps l'Église à venir.

 

En la répudiant, nous répudierions l'espoir de cette Église unique à laquelle aspirent les âmes aimantes et fidèles disséminées dans toutes les communions !

 

Assez ou non pour vous, c'est assez pour moi !

 

Je ne me dissimule rien de tout ce qu'il y a d'impénétrable dans ces profondeurs ; mais je sens aussi tout ce qu'elles renferment, de lumière, de chaleur et de vie.

 

Je laisse « les choses cachées qui sont pour l'Éternel notre Dieu”, mais, je m'attache aux « choses révélées qui sont pour nous et pour nos enfants ».

 

Un jour viendra que tous les voiles seront levés : je ne regretterai point alors, d'avoir cru, comme un enfant, la Parole de mon Père céleste, unique chemin pour connaître, sinon la vérité absolue, du moins tout ce que je suis capable d'en embrasser dans ma condition présente.

 

Je m'écrie avec un poète chrétien :

 

Dans un sombre nuage il veut s'envelopper ;
Mais il est un rayon qu'il en laisse échapper ;
Que me faut-il de plus ? Je marche avec courage,
Et content du rayon, j'adore le nuage.

 

Trinité sainte -- et pourquoi rejetterais-je le nom que l'Église a donné à la foi de l'Évangile ? -- Trinité sainte, je ne t'explique point, mais je t'adore ; et en t'adorant, je te bénis !

 

Je t'adore, comme « le mystère » des mystères ; je te bénis comme « le mystère de la piété », en même temps, que de la charité !

 

Père, qui m'as sauvé gratuitement, gloire, à Toi !

 

Fils, qui m'as racheté par ton sang, gloire à Toi !

 

Esprit, qui m'as ouvert les yeux et le coeur, gloire à toi !

 

Père, Fils et Saint-Esprit, gloire à Vous, à Toi !

 

Je te consacre, tout de nouveau mon âme, ma vie, mon ministère !

 

Baptisé au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, je veux, avec le secours de ta grâce, ô mon Dieu trois fois Saint, prêcher au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, vivre au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, mourir au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, pour ne paraître devant le tribunal de Ta Justice, ainsi changé en tribunal de grâce, qu'au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit !

 

Amen,

 


Adolphe Monod

Adolphe Monod,

Pasteur Protestant Réformé

 

 

Bible (119)

Croix Huguenote

 

 

 

 

 

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commentaires

Charles Spurgeon

" J'avoue que je donnerais à peine un penny pour tout salut que je pourrais perdre. La vie éternelle est la chose dont nous avons besoin, la Vie de Dieu, qui ne peut jamais changer ou être enlevée de nous, et c'est ce qui est donné à toutes celles et ceux qui croient en Jésus Christ."

Car, lorsque que nous étions
encore sans force,
Christ, au temps marqué,
est mort pour des impies
 (Romains 5-6)

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  Une femme oublie-t-elle

l'enfant qu'elle allaite ?

... Quand elle l'oublierait,

Moi je ne t'oublierai point.

Voici, je t'ai gravée sur mes mains

Esaïe 49.16

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