Je vous dis que plusieurs viendront d'Orient et d'Occident et seront assis à table au royaume des cieux, avec Abraham, lsaac et Jacob ; et les enfants du royaume seront jetés dans les ténèbres de dehors ; il y aura là des pleurs et des grincements de dents (Mathieu 8 :11,12)
J’espère vous encourager à chercher le chemin du ciel.
J’aurai à exprimer de très rudes vérités concernant le sort de ceux qui seront jetés dans l'abîme de la perdition.
Ces deux sujets, je vais tâcher de les traiter avec l'assistance de Dieu.
Mais auparavant, laissez-moi vous supplier, pour l'amour de vos âmes, de peser avec soin ce que vous allez lire.
Voyez si mes paroles sont, oui ou non selon la vérité de Dieu : si elles ne le sont pas rejetons-les entièrement ; mais si elles le sont prenons garde de quelle manière nous les lisons ; car aussi vrai que nous comparaîtrons un jour devant Dieu, le grand Juge du ciel et de la terre, aussi vrai nous ne saurions mépriser impunément la voix de son Evangile !
Les versets cités renferment deux idées.
La première est d'une douceur infinie, et je me plais à y arrêter mon esprit ; la seconde est terrible au plus haut degré ; mais l'une et l'autre étant également vraies, l'une et l'autre doivent être données.
La première idée de mon texte est contenue dans ces mots :
Je vous dis que plusieurs viendront d'Orient et d'Occident et seront assis à table, au royaume des cieux, avec Abraham, Isaac et Jacob.
L'autre, sombre, menaçante, effroyable, est ainsi formulée :
Les enfants du royaume seront jetés dans les ténèbres de dehors : il y aura là des pleurs et des grincements de dents.
Reprenons la première de ces idées.
Voici une glorieuse promesse :
Plusieurs viendront d'Orient et d'Occident et seront assis â table, au royaume des cieux, avec Abraham, Isaac et Jacob.
J'aime ces paroles, parce qu'elles me disent ce qu’est le ciel, parce qu'elles m'en laissent entrevoir les charmes.
Elles m'apprennent, tout d'abord, que c'est un lieu où je serai assis, c'est-à-dire où je me reposerai.
Quel douce pensée !
Quelle est douce surtout pour le travailleur, pour celui qui mange son pain à la sueur de son visage !
Souvent, en essuyant son front humide, il se demande avec tristesse s'il n'aura jamais ni trêve ni relâche.
Ou bien le soir, en se jetant brisé sur sa couche, son coeur laisse échapper ce cri d'angoisse :
« N'y a-t-il donc point un lieu où je pourrai me reposer, où mes membres fatigués ne seront plus contraints d'agir, où je trouverai enfin la paix après laquelle je soupire ? »
Oui, enfant du travail et de la peine, oui, il est un heureux séjour où peine et travail sont inconnus.
Au delà de la voûte azurée, il est une cité belle et radieuse ses murs sont de jaspe, sa lumière est plus éclatante que le soleil.
Là les méchants ne tourmentent plus personne, et ceux qui ont perdu leur force se reposent.
Là habitent des esprits immortels qui sont pour jamais à l'abri de la fatigue.
Ils ne sèment ni ne moissonnent ; ils n'ont plus ni rude labeur, ni tâche excessive à accomplir.
Que l'homme de loisir se plaise à envisager le ciel comme un lieu où son activité trouvera un constant aliment, je le conçois, et je suis persuadé qu'il ne sera pas déçu dans son attente.
Mais pour le travailleur, et par ce mot j'entends tout homme qui travaille, soit de son intelligence, soit de ses mains, quelle délicieuse, quelle consolante perspective que celle d'un éternel repos !
O bonheur !
Bientôt cette voix, si souvent épuisée par de longs efforts, pourra se taire ; bientôt ces poumons fatigués ne s'exerceront plus au delà de leur pouvoir ; bientôt ce cerveau excité ne sera plus harcelé par des pensées sans nombre ; bientôt, paisiblement assis au banquet de Dieu, je me reposerai de mes travaux !...
Oh ! Fils et filles d'Adam qui fléchit sous le poids de la vie, prenez courage !
Au ciel, vous n'aurez plus à tracer de pénibles sillons dans un sol infertile vous n'aurez plus à vous lever matin, à vous coucher tard et à manger le pain de douleur ; vous n'aurez plus ni fardeau, ni souci, ni agitation ; tous vous serez paisibles, riches, heureux.
Les mots de labeur, de fatigue, de souffrance n'existent même pas dans la langue du ciel.
Et remarquez dans quelle illustre société les élus se trouveront. Ils seront assis, nous est-il dit, avec
Abraham, Isaac et Jacob.
Ces paroles me semblent réfuter de la manière la plus positive l'opinion de certains chrétiens qui pensent que dans l'autre vie on n'aura pas la faculté de se connaître.
En effet, puisqu'il nous est déclaré ici en toutes lettres que nous serons assis avec Abraham, Isaac et Jacob, ne devons-nous pas nécessairement en conclure que nous connaîtrons ces patriarches et par conséquent aussi les autres habitants du ciel ? (...)
Suite 2ème partie Le Ciel et l'enfer par Charles Spurgeon