Né en 1372 ou 1373 en Bohême, dans la ville de Hussinets, il fut brûlé vif le 6 juillet 1415 à Constance.
La langue tchèque lui doit beaucoup.
Les Tchèques ont fait de lui le héros de leur nation face à l'oppression catholique, impériale et allemande.
C'est un héros national commémoré chaque 6 juillet, jour de sa mort sur le bûcher.
Cet enfant est issu d’une famille pauvre, mais il fut remarqué par ses qualités intellectuelles et envoyé par le curé de son village à l’université de Prague.
Après un parcours remarquable il est ordonné prêtre en 1400 et il commença à prêcher à la chapelle de Bethlehem de Prague, ses prédications étaient en tchèque et non en allemand.
Il attira des foules immenses, près de trois mille personnes venaient l’écouter dont la reine Sophie.
Dans ses débuts Jean Hus aurait été indigné que l’on puisse penser que l’Église ne puisse pas être un guide infaillible…
Mais un jour la lumière jaillit dans son âme, il venait de comprendre qu’il y avait une autorité plus grande encore que celle des papes et des conciles, et c’était celle de la Parole de Dieu, la Bible, et que c’était la loi de Jésus-Christ qui primait sur toute autre loi.
Dès lors il ne cessa d’en recommander la lecture :
«Prêtres du Seigneur, disait-il, maîtres et chefs de l'Université, gardez fidèlement la Parole de Dieu ; estimez-la plus que tout ; écoutez-la attentivement et pieusement ; attachez votre âme à la lecture de la Bible et vivez selon la loi de Christ.»
Il pouvait dire :
«C’est au Christ et à Dieu qu’il faut croire et non pas au prélat, au pape ; l’arbitre ce n’est pas le dignitaire de l’Église, mis la Bible…»
Soutenu par l’archevêque et par le roi Venceslas IV il est élu recteur de l’université tchèque.
Cette période est très troublée pour l’église car il y a 2 papes, un à Rome l’autre à Avignon !!!
Jean Hus prend connaissance des thèses développées par un théologien anglais John Wycliffe.
Comment en prend-il connaissance ? Il ne faut pas oublier que la femme du roi d’Angleterre Richard II est Anne de Bohême.
Il sera donc renforcé dans ses positions et continuera de dénoncer sans équivoque les indulgences.
Les conflits armés dans l’église font rage, puisque c’est la période ou les 2 papes s’affrontent.
Il faut lever de l’argent pour financer la guerre.
Le moyen qui est utilisé c’est «les indulgences».
Jean Hus s’élève contre ce trafic.
Remarquable orateur, il provoquera un soulèvement de foule à Prague qui sera durement réprimé en 1412.
Des étudiants conduits pas Jean Hus iront jusqu’à brûler la bulle du pape.
Trois étudiants qui interrompent un prêtre qui proclamait l’achat d’indulgence, sont exécutés à la hache.
Un évènement que nous comprenons mal aujourd’hui, la ville de Prague fut mise à l’interdit, défense formelle de dire la messe, de prêcher en public et la chapelle Bethlehem fut fermée.
Jean Hus dut quitter la ville, et fut traqué, il trouva refuge dans sa ville natale mais souffrait de ne pouvoir prêcher l’évangile et disait :
«J'en appelle à Dieu, me voyant opprimé par une sentence inique ; à Jésus-Christ, mon maître et mon juge qui connaît et protège la juste cause du plus humble des hommes.»
Pour rétablir l'unité de l'Église, l’empereur Sigismond, roi de Hongrie, convoque un concile à Constance.
Jean Hus s’y présenta en novembre 1414, muni d'un sauf-conduit paraphé par Sigismond lui-même.
Mais pour les hérétiques comme lui le sauf-conduit fut considéré sans valeur, il fut donc arrêté.
Du fond de sa sinistre prison il écrivait :
«Cherche la vérité, écoute la vérité, apprends la vérité, aime la vérité, soutiens la vérité, défends la vérité, jusqu'à la mort.»
Les premiers des accusateurs de Jan Hus, sont le cardinal Pierre d'Ailly et son disciple Jean de Gerson, chancelier de l'Université de Paris, puis encore des grands inquisiteurs, secondés par les plus brillants canonistes romains.
Les juges procèdent à des interrogatoires ex-cathedra, c’est parler et conduire les interrogatoires d’une façon dogmatique et tranchante, se plaçant au-dessus du prévenu nous pourrions dire avec ton supérieur.
Avec sagesse Jean Hus prend l’avantage sur ses accusateurs, et le débat tourne à son avantage.
Malgré que les jours passent Jean Hus ne faiblit pas il parle comme le feront beaucoup d’autres après lui.
«Dieu et ma conscience sont mes seuls témoins, jamais je n'ai prêché ni enseigné les choses que les témoins invoquent contre moi».
Il sera finalement condamné comme hérétique à être brûlé vif et il s’écrie :
«Seigneur Jésus pardonne à tous mes ennemis.»
Il est souvent considéré comme un précurseur de la réforme protestante, mais certainement il en fut peut être le premier réformateur.
Une semence était jetée et allait bientôt produire un beau fruit en Europe…
source : la bergerie