"Parce qu'elle m'importune,
dit le juge inique,
je lui ferai justice".
(Luc 18-15)
On oublie trop souvent que Jésus a dit :
"Il faut toujours prier et ne point se relâcher."
Le Trône de Grâce est il fermé au bout d'une heure ?
Notre Dieu n'a nul besoin de beaucoup de mots.
Un nom, un soupir, jetés avec amour à Son Coeur, c'est tout ce qu'Il Lui faut pour bénir.
Nous sommes à genoux, languissants, desséchés, l'effort pour "veiller dans la prière" nous fatigue.
Nous nous efforçons cependant pendant cinq, dix minutes ; puis, épuisés, découragés (sans profit nous semble-t-il), nous nous relevons vivement.
Et Jésus nous dit avec tristesse :
"Tu n'as donc pas pu veiller une demi-heure avec moi !"
L'ennemi de nos âmes nous tirait loin de Dieu et nous avons fait sa volonté.
Jacob cependant lutta la nuit entière, lutta jusqu'à ce que...
Retourne donc, mon âme, retourne !
Agenouille toi encore, et, si tu ne peux rien dire, eh bien ! Reste là, silencieuse et douce, respectueuse et humble, prosternée devant ton Souverain, car c'est le coeur qu'Il lui faut, bien plus que des paroles !
Qui sait ?... Après avoir pleuré, comme Jacob, sur ta solitude, sur ton abandon, bientôt l'aube luira aussi pour toi et changera le lieu de ta lutte en un "Péniel".
Quand il faut tout arrêter et qu'il faut redescendre du ciel sur la terre, doit on ainsi briser avec Son Dieu, quand Lui même nous unit étroitement à son coeur ?
Doit-on brusquer les mouvements de l'Esprit quand on a tant de peine à les voir apparaître ?
Non ! Prenons garde à ne pas le contrister.
Laissons lui son temps, ses méthodes, sa marche, souvent fort irrégulière, pour ne pas dire irrationnelle.
Que ceux qui ont des devoirs à heure fixe y courent, c'est bien !
Mais pourquoi ceux qui n'en ont pas ne resteraient-ils pas tant que leur coeur les y pousse ?
Ne fixons pas de règles au Saint Esprit ; la grâce veut être libre et confondre souvent notre orgueilleuse sagesse.
Viens, aquilon, souffler sur le jardin de Dieu pour en distiller les parfums, et que le Bien Aimé puisse y venir recueillir des fruits délicieux.
Amen,
Charles Spurgeon,
Pasteur Baptiste Réformé
(Nota Refuge Protestant : cette méditation sur le Saint Esprit du Pasteur Spurgeon, Chrétien avant tout, baptiste et calviniste d'âme et de conviction, n'est en rien apologie à l'enseignement pentecôtiste et/ou charismatique propre à ces deux mouvements. Refuge Protestant ne soutient ni ne partage la théorie quant au parler au langue et baptême de l'esprit interprété dans de nombreuses traductions et mises en oeuvre tragiques occasionnant hélas bien souvent dérives et/ou dégâts désastreux)
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