Quoi ? À chaque tournant de l’Histoire, l’Evangile sombrerait dans le non-sens, l’inadapté, l’inacceptable, et devrait être repensé, corrigé sur mesure ?
Comment ?
Le mystère de Dieu n’aurait été exprimé qu’à l’intention des adeptes de la civilisation gréco-latine du bassin méditerranéen et devrait, à chaque époque, être retraduit selon les mentalités de chaque nation, de chaque peuple, de chaque tribu, par des « herméneutes » qui se plébiscitent eux-mêmes ?
Ce Dieu aurait mis le Fils de son amour aux enchères des esprits de ce monde… ?
Celui qui, des millénaires durant, a proclamé :
« Mes pensées ne sont pas vos pensées » (Esaïe.55:8)
déclarerait désormais :
« Vos pensées seront les miennes » ?
Et Jésus ?
Aurait-Iil sciemment adopté les idées de l’époque…sachant qu’elles ne véhiculeraient qu’un temps son message, confiant que d’autres, plus tard, le transmettraient mieux que Lui ?
Aurait-il, Lui, la Parole vivante, ignoré qu’il s’exprimait en termes irrecevables ?
« Quel est donc le christ qu’ils nous rotent ? », s’écrierait ici Jean Calvin.
Et mon professeur de théologie pratique ( Maurice Ray) dans les années 1960, d’affirmer avec juste raison :
« Se réclamer d’une évolution de la société pour déclarer, voire décréter, qu’il faut aménager la vérité scripturaire, corriger Paul et moderniser l’Eglise, c’est annoncer un autre Evangile, c’est travailler à l’édification d’une « maison de Dieu » corrigée par des mains humaines »
Pasteur Pierre Marcel,
Source : Revue Réformée & Église Protestante Évangélique de Charleroi