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Vie Protestante Réformée

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Jean Calvin

"Puisque Dieu, par conséquent, nous justifie par la Médiation du Christ, Il nous Acquitte, non pas par l'aveu de notre innocence personnelle, mais par une imputation de la justice ; de sorte que nous, qui sommes injustes en nous-mêmes, sommes considérés comme Justes en Jésus Christ."

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1 juin 2013 6 01 /06 /juin /2013 18:12
Le Plan de Dieu (1ère partie)

Le Plan de Dieu

Pasteur Adolphe Monod

 

1850

 

   « Je connais, ô Éternel, que la voie de l'homme

ne dépend pas de lui,

et qu'il n'est pas au pouvoir de l'homme

qui marche de diriger ses pas. »

(JÉRÉMIE X, 23)

 

TEXTES PARALLÈLES (1)

« Les pas de l'homme sont conduits par l'Éternel, et il prend plaisir à ses voies. »
(Ps. XXXVII, 23.)
« Le coeur de l'homme délibère de sa voie, mais l'Éternel conduit ses pas. »
(Prov. XVI, 9.)
« Les pas de l'homme sont de par l'Éternel : continent donc l'homme entendra-t-il sa voie ? »
(Prov. XX, 24).

Après cette faiblesse de la chair qui nous empêche d'accomplir la sainte loi de Dieu (2) , il n'y a rien de plus amer que l'impuissance de notre volonté pour réaliser les plans de vie que nous avons conçus.

Peut-être même le regret de ne pouvoir pas ce que nous voulons a-t-il quelque chose de plus poignant que le repentir de n'avoir pas fait ce que nous devions, parce que ce regret, ayant un caractère moins précis et moins moral que le repentir, laisse moins de prise à l'Evangile soit pour accuser le mal, soit pour le réparer.

Tel contemple avec paix, quoique avec une paix humide de douleur et d'amour, les péchés de sa vie expiés par le sacrifice de la croix, qui ne s'est point encore résigné à sa carrière entravée, à ses dons naturels sans emploi, à ses espérances de fortunes détruites, que sais-je ?

A moins que cela peut-être, à une alliance, à une place, à une faveur, qu'il a recherchée sans l'obtenir.


L'amertume de ce regret n'est pas seulement dans la valeur que l'on attachait aux objets de cette poursuite infructueuse : elle est encore, elle est surtout dans la stérilité même de la poursuite.

Pour un esprit tel que le nôtre, capable de résoudre avec fermeté et d'agir avec énergie, il y a un mécompte cruel à voir échouer ses plans, jusqu'aux plus louables, et à trouver un rocher de Sisyphe dans presque chacune des pierres, grandes ou petites, qu'il s'évertue à rouler contre le penchant de la montagne.

Averti par tant de tristes expériences, l'homme se prend enfin à douter de lui-même ; ce qui est la plus grande des humiliations, et tout ensemble le plus grand des malheurs.

Car la confiance est la condition de la force ; et comme c'est une foi imperturbable au succès qui fait les hommes puissants dans tous les genres, c'est le désespoir de réussir qui fait les hommes faibles et timides dont la société est remplie, je voudrais n'avoir pas à ajouter, et les chrétiens faibles et timides dont l'Église est embarrassée.


Eh bien, ce sentiment de notre impuissance, voici un grand penseur, un grand saint, un grand prophète, qui le partage, mais pour le relever.

Au lieu de déplorer seulement dans cette impuissance une chose qui est, Jérémie y reconnaît, en même temps une chose qui doit être :

« Je connais, ô Éternel, que la voie de l'homme ne dépend pas de lui, et qu'il n'est pas au pouvoir de l'homme qui marche de diriger ses pas. »

Je connais, littéralement, j'ai connu : voilà le langage de la réflexion ;

 

ô Éternel : voilà le ton de la prière ; l'impuissance qui nous trouble est pour Jérémie une vérité d'expérience et de foi.

 

Ce n'est pas que cette vérité ne soit, pour lui aussi, mêlée d'amertume.

 

C'est du sein même de l'amertume qu'elle lui apparaît, dégagée qu'elle est des menaces que Dieu lui met à la bouche contre ses concitoyens (3).

C'est à la vue de la tente de Juda détruite et de ses enfants emmenés captifs, c'est au bruit des pas de l'ennemi descendant du pays d'Aquilon pour réduire les villes de Juda en désert, que Jérémie, personnifiant en lui-même tout son peuple, laisse échapper d'abord cette plainte :

« Ma plaie est douloureuse , mais quoi qu'il en soit, c'est une maladie qu'il faut que je souffre; »

Après quoi il s'arrête, comme s'il se reprenait, et se recueille dans cette expression plus tranquille de son profond abattement :

« Je connais, ô Éternel, que la voie de l'homme ne dépend pas de lui, et qu'il n'est pas au pouvoir de l'homme qui marche de diriger ses pas. »

Mais, au travers de cet abattement, ne discernons-nous pas un fond de paix et d'espérance ?

Ce Dieu entre les mains de qui nous sommes, c'est un Dieu rempli d'une miséricorde qui pénètre jusqu'à ses jugements les plus rigoureux sur les siens.

Aussi le saint prophète se repose dans le sentiment que c'est Dieu qui nous conduit, et non pas nous-mêmes ; il s'y repose, jusque sous les coups de sa verge sévère, mais toujours paternelle pour qui s'attend à Lui :

« 0 Éternel, châtie-moi, mais avec mesure et non dans ta colère, de peur que tu ne me réduises à néant »

Puis, en prophète fidèle, qui dans sa vie et dans ses douleurs individuelles , recueille, comme autrefois David et Salomon, des expériences salutaires pour tout le genre humain, il transmet aux races futures, comme un gage d'humiliation et d'encouragement tout ensemble, cette maxime céleste :

L'homme accomplit dans la vie, non son propre plan, mais celui de Dieu, qui triomphe toujours à la fin.

Entrons plus avant dans sa pensée.


Créature intelligente et responsable, je sais me proposer un but et prendre des moyens pour y atteindre.

C'est ainsi que je me fais un plan pour le développement de mes facultés, pour le choix de ma carrière, pour l'éducation de ma famille, pour la conduite de ma maison.

Mais, pour être capable de vouloir et d'agir, je ne dispose cependant à mon gré ni des choses, ni des événements, ni de moi-même; et si parfois mes plans réussissent , souvent aussi, le plus souvent, ils échouent.

Cette faiblesse inhérente à mon action y entretient quelque chose de manqué, par où ma vie réelle contraste péniblement avec ma vie idéale.

C'est à ce moment qu'intervient Jérémie, pour me découvrir, dans ce désordre de mon plan, un ordre se rapportant à un plan supérieur, celui de Dieu pour moi :

 

- Plan de perfection, qui vaut mieux que le mien, soit dans l'intérêt général, soit aussi dans mon intérêt personnel ;

 

- Plan de puissance, qui s'accomplit infailliblement, quelles que puissent être les destinées et les vicissitudes du mien ;

 

- Plan de contrôle, passez-moi l'expression, qui domine souverainement le mien, et qui au besoin le corrige.

Alors, ce qui s'appelait revers dans mon plan, prend le nom de succès dans celui de Dieu ; à peu près comme dans ces tableaux en tapisserie qui se peignent par derrière, les fils colorés que l'ouvrier tisse d'une main docile n'offrent à l'oeil qu'une confusion inextricable, jusqu'à ce qu'ils soient vus par leur vrai côté, qui est celui de l'artiste - le plan de l'homme n'est que l'envers de la vie, celui de Dieu en est l'endroit.

Prise dans ce point de vue, mon action n'est jamais sans règle ni sans fruit; car j'accomplis toujours le plan de Dieu, le sachant ou non, disons plus, le voulant on non.

Si je marche d'accord avec Dieu, je réussis, et j'accomplis son plan, tout en pensant peut-être n'accomplir que le mien ; si je marche en opposition avec lui, j'échoue, mais j'accomplis encore son plan, par le renversement même du mien, et faute de le servir par mon obéissance, je le sers par ma désobéissance elle-même; car:

 

« toutes choses le servent (4). »

 

Sommes-nous donc quiétistes, ou fatalistes ?

Sommes-nous quiétistes ?

 

Et sous prétexte que Dieu peut tout ce qu'Il veut, méconnaissons-nous l'action de l'homme, et demandons-nous qu'il attende, les bras croisés, le développement du plan divin ?

 

Loin de nous cette pensée !

 

L'homme peut beaucoup, probablement plus qu'aucun de nous n'a jamais ni réalisé ni conçu : ce laisser-aller serait donc chez lui l'abandon du plus glorieux privilège, en même temps que des plus saints devoirs.

 

Mais, par un mystère que nous ne saurons jamais ici-bas pénétrer jusqu'au fond, l'action humaine a son libre jeu dans le vaste sein de la volonté divine, qui l'isole, et, si j'ose ainsi dire, la respecte, tout en la contrôlant.

 

Ou bien, sommes-nous fatalistes ?

 

Et sous ombre que Dieu dispose souverainement de l'univers, nions-nous la liberté de l'homme, avec sa responsabilité morale qui en dépend? Encore moins.


Nier la liberté de l'homme, le supposer contraint dans sa désobéissance, ou même dans son obéissance, ce serait renverser le fondement de toute la morale, de toute la religion, plus spécialement de la religion chrétienne.

 

Mais, par un second mystère plus impénétrable encore que le premier, la liberté humaine s'allie, sans s'aliéner, à la Souveraineté Divine, qui la contient sans la contraindre, et la dirige sans la déterminer.

 

N'entrons pas plus avant dans ce double problème, que la philosophie a toujours trouvé insoluble, et que l'Ecriture elle-même a laissé irrésolu.

 

Constater, comme des faits coexistants, tout contradictoires qu'ils paraissent, l'action réelle de l'homme et la toute-puissance de Dieu, la pleine liberté de l'homme et la Souveraineté Absolue de Dieu, c'est tout ce que nous pouvons faire.

 

Aussi bien, c'est une assez glorieuse prérogative, pour un être créé, que d'avoir été fait capable du vouloir et du devoir, sans prétendre absorber dans son initiative empruntée l'initiative créatrice d'où elle émane.

 

Quoi qu'il en soit, je me trouve dépendre à la fois de deux plans dont les secrets rapports m'échappent, le plan de Dieu et mon propre plan.

 

Mais le premier de ces plans s'accomplissant infailliblement, ou avec l'autre, ou sans l'autre, ou contre l'autre, le domine toujours, sans l'écraser jamais ; ce que l'on ne saurait exprimer ni avec plus de concision, ni avec plus de vérité, que l'a fait Salomon :

 

« Le coeur de l'homme délibère de sa voie, mais l'Éternel conduit ses pas (5). »

L'expérience achèvera de nous éclaircir cette doctrine profonde.

 

L'histoire des peuples, celle des grands hommes, celle de tous et de tous les jours, révèlent également à l'observateur attentif un plan de Dieu, décidant de tout, sans porter atteinte à l'action libre de l'homme.

(Suite)

 

Bible

Croix Huguenote

 

-1. Le prédicateur rencontre parfois, en méditant sur sa matière, des passages de l'Ecriture propres à confirmer ou à éclaircir celui qui lui sert de texte, mais qu'il ne trouve pas l'occasion de développer dans son discours. Ce sont ces passages que je range sous le titre de Textes parallèles.

 -2. Rom. VIII, 3. 

-3. Par cette double relation du prophète, où semble se refléter la double nature du Fils de Dieu, ce prophète des prophètes, Jérémie représente à la fois Dieu auprès de son peuple et son peuple auprès de Dieu. C'est pour cela qu'on le voit, tour à tour, s'identifier tellement avec le Dieu qui parle par lui, qu'il épouse sa juste vengeance, et avec le peuple dont il est la chair et le sang, qu'il croit souffrir lui-même tous les maux dont il le menace. De là ce merveilleux dialogue, où la parole passe, sans transition indiquée, de celui qui frappe à celui qui est frappé (de 18 à 19, 20; de 21, 22 à 23, 25), Jérémie s'effaçant, tantôt devant le Dieu qu'il annonce, tantôt devant le peuple qu'il personnifie.
-4. Ps. CXIX, 91. 
-5. Prov. XVI, 9.
 
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Charles Spurgeon

" J'avoue que je donnerais à peine un penny pour tout salut que je pourrais perdre. La vie éternelle est la chose dont nous avons besoin, la Vie de Dieu, qui ne peut jamais changer ou être enlevée de nous, et c'est ce qui est donné à toutes celles et ceux qui croient en Jésus Christ."

Car, lorsque que nous étions
encore sans force,
Christ, au temps marqué,
est mort pour des impies
 (Romains 5-6)

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  Une femme oublie-t-elle

l'enfant qu'elle allaite ?

... Quand elle l'oublierait,

Moi je ne t'oublierai point.

Voici, je t'ai gravée sur mes mains

Esaïe 49.16

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