Dieu est-il injuste de choisir les uns et pas les autres ?
La commémoration de la naissance du Réformateur Jean Calvin a été l’occasion de remettre en évidence la fameuse question de la « prédestination » :
Question qui divise la chrétienté et scandalise l’incroyant.
Lisons la formulation de la doctrine :
« Nous appelons prédestination le conseil éternel de Dieu, par lequel il a déterminé ce qu’il voulait faire de chaque homme. Car il ne les traite pas tous en pareille condition, mais ordonne les uns à la vie éternelle, les autres à l’éternelle damnation. Ainsi, selon la fin pour laquelle est créé l’être humain, nous disons que celui-ci est prédestiné à la mort ou à la vie ».
Pourquoi avoir défendu avec force ce que lui-même qualifiait de « décret horrible », qui « doit nous épouvanter », de « sujet difficile et incompréhensible », de « labyrinthe sans issue » ?
Si son intention était d’apaiser les croyants inquiets et de les délivrer de leurs angoisses face à l’au-delà, nous pouvons nous demander comment un tel sujet pouvait bien rassurer ceux qui en étaient instruits ?
Notre raisonnement ne s’indigne-t-il pas devant ce décret arbitraire : de quel droit Dieu se courroucerait-t-Il contre des créatures qui n’ont commis nulle faute contre lui ?
La condamnation arbitraire d’hommes et de femmes ne relève-t-elle pas de la cruauté d’un tyran et non de l’équité d’un juge ?
Dieu serait-Il injuste et agirait-Il par favoritisme ?
Nous sommes cependant troublés, car la Bible elle-même expose solidement cette élection !
Se contredirait-elle en affirmant d’une part le choix Souverain de Dieu en matière de salut et d’autre part la responsabilité entière des hommes réprouvés ?
Acceptant la contradiction apparente, Jean Calvin affirme catégoriquement que Dieu ne saurait être fait Auteur du mal ni que le réprouvé le soit injustement et ne subisse pas le juste châtiment de son incrédulité.
Par fidélité à la Bible où « rien n’est enseigné, selon lui, qu’il ne soit inutile de savoir », a refusé de passer la rigueur de ce thème sous silence :
« Dieu veut que nous pensions toujours à son élection gratuite, qui est la fontaine de tous ses bienfaits envers nous ».
Seule cette doctrine, selon ses affirmations, peut rassurer « les pauvres consciences » incapables de trouver en elles et dans leurs œuvres aucune vertu suffisante pour satisfaire à la Justice Divine.
Si Jean Calvin a discerné un tel message « rassurant », ne vaut-il pas la peine de le découvrir nous aussi ?
N’est-il pas nécessaire d’examiner, avec honnêteté, ce que les Saintes Écritures en disent ?
Luc Warnon,
Pasteur Protestant
de l'Eglise Timothée Nîmes
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