Moïse est l'exemple d'un serviteur qui est resté, d'une manière remarquable, toute sa vie à l'école de Dieu.
Il a vécu cent vingt ans (Deut. 34 : 7) ; sa vie se partage en trois étapes distinctes :
- quarante ans à la cour du Pharaon (Act. 7 : 23),
- quarante ans derrière le désert à paître des troupeaux (v. 30),
- quarante ans de traversée du désert pour arriver aux frontières de Canaan (v. 36).
Trois étapes, trois classes différentes à l'école de Dieu.
Considérons les leçons reçues par Moïse dans chacune de ces classes.
A la cour du Pharaon, Moïse a dû apprendre ce que valait l'Egypte, c'est-à-dire le monde.
Non seulement le monde sous son caractère d'opposition à Dieu et à son peuple (avec ses exacteurs, Ex. 2 : 11), mais le monde sous son jour le plus favorable, avec sa science et ses devins, ses arts, ses richesses et les délices du péché (Héb. 11 : 25-26) ; et avec la fille du Pharaon, au coeur si généreux, dont il aurait pu être appelé le fils (Ex. 2 : 8-10).
Que vaut ce monde ?
Rien pour le coeur de Moïse.
Il ne mérite que le jugement.
Aussi Moïse se lève-t-il pour tuer l'Egyptien.
Mais, telle n'était pas, alors, la pensée de Dieu.
Nous n'avons pas, nous non plus, à livrer combat contre « le sang et la chair», mais à nous séparer du monde.
Moïse choisit d'être « dans l'affliction avec le peuple de Dieu » ; « l'opprobre de Christ » était pour lui « un plus grand trésor que les richesses de l'Egypte » (Héb. 11 : 25-27).
Quarante ans peuvent paraître bien longs pour apprendre une telle leçon !
Mais, réfléchissons, l'avons-nous bien apprise nous-mêmes ?
Et nous, qui sommes plus âgés que Moïse à ce moment-là, l'avons-nous bien retenue ?
« Ne sais-tu pas encore que l'Egypte est ruinée ? » (Ex. 10 : 7).
Moïse, bon élève, peut entrer dans une autre classe.
Ne pensons pas que les exercices y seront plus faciles.
L'école se tient « derrière le désert » ; l'occupation y est bien humble pour un tel homme : garder des troupeaux qui ne sont pas à lui !
L'épreuve est longue, quarante années.
Mais quelles leçons Dieu va donner à son serviteur !
Il a appris ce que vaut le monde ; il faut maintenant qu'il sache ce que lui-même et le peuple valent ; il doit apprendre à connaître Dieu.
A la fin de ce temps d'exercices, dans une grande vision, il se verra, lui et le peuple auquel il appartient : un « buisson à épines », bon seulement pour le feu.
« Le meilleur, dira le prophète Michée, est comme une ronce, le plus droit pire qu'une haie d'épines » (Mich. 7 : 4).
Ce n'est pas une chose agréable à apprendre.
Nous méritions la mort.
Mais voici la grande vision :
« Le buisson était tout ardent de feu et le buisson n'était pas consumé » (Ex. 3 : 2).
Moïse se détourne :
« Pourquoi le buisson ne se consume-t-il pas ? ».
Dieu lui parle :
« N'approche pas d'ici ; ôte tes sandales de tes pieds, car le lieu sur lequel tu te tiens est une terre sainte ».
Sans doute Moïse n'a-t-il pas compris pleinement toute la leçon que Dieu veut lui donner.
Nous sommes nous « détournés» de notre chemin pour voir cette grande vision ?
Dieu avait un autre moyen pour ôter le péché du monde : Il pouvait l'anéantir par un jugement.
La flamme pouvait le dévorer. Elle ne l'a pas fait.
Moïse, bien des siècles plus tard, sur une autre montagne, comprendra ce qu'il ne comprit pas alors :
pour sauvegarder la Sainteté de Dieu et satisfaire Son Amour, le jugement divin en a frappé un Autre.
« D'en haut il a envoyé dans mes os un feu qui les a maîtrisés » (Lam. 1 : 13).
Sur la sainte montagne, Dieu permet à son serviteur de contempler la Victime, de parler « avec Lui » de sa mort qu'Il allait accomplir (Luc 9 : 30-31).
Quelle glorieuse récompense Dieu donne à la fidélité de Moïse !
Telles étaient quelques-unes des leçons enseignées par Dieu à son serviteur :
ce que nous étions et ce que Dieu est, ce que nous méritions et ce que Dieu a fait.
Moïse a quatre-vingts ans.
C'est un vieillard.
Il a atteint la limite d'âge qu'il fixe lui-même aux vigoureux (Ps. 90 : 10).
Aspire-t-il à une retraite bien gagnée ?
Non. Il a appris ce qu'est le monde, le moi et Dieu.
Voici maintenant, si l'on peut dire, la classe d'application.
Sans doute n'a-t-il pas tout appris.
La connaissance de Dieu est infinie.
Il a été « enfant», puis « jeune homme» ; il est maintenant un « père » (1 Jean 2 : 12-14).
Il connaîtra mieux « Celui qui est dès le commencement » ; jusqu'à la fin de sa vie, il apprendra de Lui.
Paul désirait aussi « le connaître, Lui » (Phil. 3 : 10).
Puissions-nous, jeunes ou plus âgés, rester toute notre vie à l'école de notre Dieu, actifs pour croître « dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ » (2 Pier. 3 : 18), appréciant toujours davantage « l'excellence de la connaissance du Christ Jésus (notre) Seigneur » (Phil. 3 : 8).
Imitons Moïse qui, à la fin de sa course, âgé de cent vingt ans, contemple le pays lointain avec un « oeil qui n'était pas affaibli » et une vigueur qui « ne s'en était pas allée» (Deut. 34 : 7).
Par ton Esprit, Seigneur, enseigne moi à vivre à ton honneur où que je sois.
Jusqu'au bout du chemin, par Ton Pouvoir Divin, que je reste en Ta Main, O Mon Sauveur !
Amen,