Un seul péché est plus affreux pour Dieu que ne le sont pour nous mille péchés, et même tous les péchés du monde.
L’action d’une volonté indépendante est le principe du péché.
Dieu ne laisse rien passer ; Il peut tout pardonner, Il peut purifier de toute souillure, mais Il tient compte de tout.
Christ est Amour ; plus ma culpabilité est grande, plus j’ai besoin de Lui.
Si tous les péchés commis dans le monde étaient réunis dans notre personne et que nous en fussions l’auteur, cela ne devrait pas nous empêcher de croire en Christ et de venir à Dieu par Lui.
Considérons l’état réel de l’homme quant à la confiance qu’il met en l’homme plutôt qu’en Dieu.
Si son voisin lui demandait de faire une chose que sa conscience lui dit être mauvaise aux yeux de Dieu, il pécherait contre Dieu, et commettrait ce mal, plutôt que de désobliger son voisin.
Pécher et accomplir ses devoirs religieux, on voit souvent ces deux choses aller ensemble.
Quand la puissance de la piété est absente, le contact avec les choses saintes n’en est que plus dangereux.
Si nos cœurs ne sentent pas ce qu’est le péché, Christ l’a senti, lorsqu’Il a bu la coupe amère et a été fait péché pour nous ; si nous n’avons pas compris, du moins en quelque mesure et non pas, sans doute, comme Jésus l’a réalisée, l’énormité du péché aux yeux de Dieu, nous sommes complètement étrangers à la pensée de Christ.
Adam pécha et abandonna Dieu, parce qu’il attachait un grand prix aux offres de Satan.
Il crut que le diable était pour lui un ami meilleur que Dieu ; hélas ! Il apprit ensuite à ses dépens que l’ennemi est menteur, qu’il n’a jamais eu le pouvoir de donner ce qu’il promettait et que son hameçon conduisait à la mort celui qui y mordait ; car « les gages du péché, c’est la mort » (Rom. 6:23).
Sur la croix fut cloué un Homme sans tache, un Homme parfait, et cet Homme fut abandonné de Dieu !
Quel spectacle aux yeux du monde !
Est-il surprenant que le soleil, astre merveilleux qui témoigne de la gloire de Dieu dans la création, ait été obscurci lorsque le Témoin fidèle et véritable élevait la voix vers son Dieu et ne reçut pas de réponse ?
Abandonné de Dieu !
Pour quel motif ?
Quelle part ai-je à cette croix ?
Une seule, mes péchés.
Cette heure, solennelle au delà de toute autre, dépasse toute conception et demeure unique dans les annales de l’éternité.
Christ mourut, plutôt que de laisser subsister le péché devant Dieu.
Du moment que la grâce agit dans le cœur, elle produit le sentiment du péché.
En même temps, l’amour de Christ atteignant la conscience approfondit dans l’âme la conviction de péché ; l’intensité de cette dernière a pour mesure la conviction plus ou moins profonde de l’Amour de Christ.
Mais la Grâce, la Grâce !!!
Oh ! quand le cœur de l’homme s’élèvera-t-il, même par la pensée, à la hauteur de la Grâce et de la Patience de Dieu ?
C’est l’Amour en Dieu, non pas quelque attrait dans l’homme pécheur, qui explique la libéralité débordante de son accueil en Christ.
La manière dont l’homme naturel comprend la miséricorde serait, non pas que Dieu efface le péché par l’effusion du sang de Jésus, mais qu’il traite le péché avec une certaine indifférence :
ce n’est pas la Grâce, cela !
Rien ne se donne dans le « pays éloigné », pas même des gousses de pourceaux.
Satan vend tout et cela très cher:
Nos âmes sont le prix.
Il faut tout acheter ; le principe du monde est celui-ci : rien de gratuit.
Pour trouver quelqu’un qui donne, il faut venir à Dieu.
La grâce n’a ni bornes, ni limites.
Quelque coupables que nous soyons, en dépit de tout, Dieu est Amour à notre égard.
Sa Grâce est toujours plus incompréhensible pour moi.
Par le fait que Christ est devenu Homme, elle se lie d’une manière si étonnante à toutes les fibres et aussi à tous les besoins de nos cœurs, qu’elle nous amène dans une position que nul ne peut connaître s’il ne s’y trouve lui-même.
Toutefois, dans cette position, nous ne sommes rien, bien qu’unis à Celui qui est tout.
Or, n’être rien, est un état précieux entre tous.
La loi peut torturer notre conscience, mais la grâce nous humilie.
Lorsque nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous (Rom. 5:8).
Nous trouvons deux vérités dans ce passage ; d’abord que le pécheur est sans force et sans ressource ; ensuite que Dieu est pour lui.
Comme le fils prodigue, il a dépensé tout son bien ; aussi, lorsqu’il revient à lui et se prépare à retourner auprès de son père, il n’a rien à lui apporter.
Tout son avoir, comme celui d’un matelot naufragé, est jeté par-dessus bord ; tout s’en va au gré des flots ; lui-même, luttant contre les vagues sombres, est jeté sur la plage, exténué, dépouillé, ayant tout perdu.
Mais béni soit Dieu !
Dans notre détresse, c’est sur cette plage que nous le trouvons ; Il est là et Il y est pour nous !
Nous savons, en outre, qu’Il ne nous rejettera pas et que nous pourrons compter sur toutes les bénédictions que Dieu peut donner.
« Celui même qui n’a pas épargné son propre fils, mais qui l’a livré pour nous tous, comment ne nous fera-t-il pas don aussi, librement, de toutes choses avec lui ? » (Rom. 8:32).
Ce qui me donne le sentiment de l’énormité du péché, c’est l’immensité de la grâce qui l’a ôté.
« Afin qu’il montrât, dans les siècles à venir, les immenses richesses de sa grâce, dans sa bonté envers nous dans le Christ Jésus » (Éph. 2:7).
Telle est la manière dont les anges, qui sont « les principautés et les autorités dans les lieux célestes » (Éph. 3:10), apprendront à connaître les immenses richesses de Sa Grâce.
Ils verront le pauvre brigand, la femme de la ville qui était une pécheresse (Luc 7:37) et nous-mêmes aussi, dans le même lieu et dans la même gloire que le Fils de Dieu !
La parole du maître:
« Bien, bon et fidèle serviteur » (Matthieu. 25:21), résonne comme une douce musique aux oreilles du fidèle, mais elle est surtout appréciée de celui qui sait que la grâce seule peut nous donner l’un ou l’autre de ces caractères.
Amen,