Georges Frédéric Haendel
Chaque soir il partait pour un de ces vagabondages.
En rentrant chez lui cette nuit-là, il trouva un paquet sur son pupitre.
«Il était méprisé et rejeté des hommes... Il cherchait quelqu’un qui eut pitié de lui, mais ne trouvait personne pour le réconforter... »
Haendel poursuivit sa lecture et, plus il avançait, plus il se voyait en présence de son propre cas:
«Il croyait en Dieu... Dieu ne laissera pas son âme dans le séjour des morts... Il lui donnera la paix...»
Les mots commençaient à prendre vie, à resplendir de sens.
Il s’exclama: Oui, je sais que mon Rédempteur est vivant ! Joie ! Joie ! Alléluia !
Et voilà qu’il sentit se ranimer la flamme de jadis.
Sur son pupitre s’étageaient les feuillets du Messie, le plus grand oratorio qui ait jamais été composé.
Puis Londres à son tour désira entendre «Le Messie».
Jésus, le Roi des rois avait manifestement inspiré son humble serviteur Georges-Frédéric HAENDEL.
Georges Frédéric HAENDEL, mourut à Londres en 1759, à l’âge de 75 ans.
Sur son lit de mort, lorsqu’il sentit que la fin approchait, il se fit lire, par son fidèle serviteur Jean, le Psaume 91.
Quand la fin de la lecture fut achevée, il dit :
« Que c’est beau ! Voilà une nourriture qui rassasie et qui restaure. Lis-moi encore quelque chose ; prends le chapitre 15 de la première Épître aux Corinthiens. »
Jean lut ce que son maître demandait et, plusieurs fois, le malade l’interrompit pour dire :
« Arrête-toi, répète-moi cela encore une fois ! »
Quelques instants après, il voulut qu’on lui lût dans le recueil de cantiques de sa mère, celui qu’elle aimait particulièrement :
« J’ai l’assurance
dans la foi qui m’unit au Christ.
Qui peut me dérober
ce joyau que Sa mort et Son sang m’ont acquis ?
Sa fidèle Parole me l’affirme,
c’est pourquoi ma foi dit :
j’ai l’assurance ».
Les lèvres du malade remuaient pendant la lecture.
Il en répéta les paroles qu’il savait par cœur, puis il ajouta :
« Oh, c’est pourtant une belle chose qu’un homme pusse avoir cette assurance de la foi ! Mon Dieu, que deviendrions-nous si nous devions nous appuyer sur nos œuvres ? Tout ce qu’il y a de bien en nous, n’est-ce pas un don de Dieu ? On ne peut pas se glorifier de ce qui est don, comme si c’était un mérite. Et alors comment aurions-nous fait tout ce que nous pouvions et devions faire ? Ah ! Que Dieu aie pitié de nous, car combien de choses nous accusent ! Si le mot de grâce n’est rien, alors adieu l’espérance ! Le salut est donné par grâce à la foi en Jésus-Christ. C’est à cette grâce que je me cramponne des deux mains. Seigneur Jésus-Christ, mon espérance sur la terre n’est qu’en Toi ! »
Haendel avait souvent exprimé le désir de mourir le jour où l’Église célèbre la passion de son Rédempteur.
Ce vœu fut exaucé : il s’endormit le vendredi saint 1759.
Les dernières paroles de ce chrétien furent celles-ci :
« Seigneur Jésus, reçois mon esprit ! Ah ! fais que je meure et que je ressuscite en Toi. »
Il fut enterré dans l’Abbaye de Westminster.
Sur son tombeau, une statue grandeur nature le représente devant son orgue.
Il tient dans sa main une feuille de musique sur laquelle se lisent ces mots :
« Je sais que mon rédempteur est vivant. »
Source : "Croire et Servir",