Si Dieu existe, s’il n’est pas une invention humaine, alors, que de questions !
Pourquoi le mal, les haines, les guerres, les cataclysmes naturels, la mort ? Pourquoi l’égoïsme, la drogue ?
Pourquoi les méchants prospèrent-ils tandis que des justes souffrent et périssent ?
Les meilleurs ne sont-ils pas souvent frappés durement et longuement ?
Notre sens de la justice se révolte devant les souffrances infligées aux enfants, devant la mort qui les frappe !
Et si la Bible est la révélation de Dieu comme le disent les chrétiens, s’il est vrai alors que seuls ceux qui auront accueilli le Christ dont elle témoigne peuvent être sauvés, qu’adviendra-t-il de ceux qui n’ont jamais eu l’occasion d’en prendre connaissance ?
Si les déistes ont raison, s’il y a un créateur mais indifférent à ses créatures ou si, comme l’affirment les agnostiques, on ne peut, de toute façon, rien savoir de lui, n’est-ce pas finalement libérateur ?
Pas la peine alors de se tourmenter à multiplier les questions métaphysiques.
Il n’y a qu’à jouir de la vie en faisant de son mieux !
Si Dieu n’existe pas, la morale est l’émanation de la société ; les lois sont une invention destinée à défendre des intérêts privés ; elles ne peuvent m’engager réellement.
Si Dieu n’existe pas, je peux vivre dans l’insouciance, non seulement oublier les questions troublantes, mais encore devenir mon seul maître, établir mon propre code moral, vivre enfin à ma guise, selon mes pulsions naturelles.
Je puis jouir de tout ce que je possède ou dont je puis m’emparer en évitant tout ce qui me compliquerait l’existence. Je puis prendre les choses telles qu’elles sont : fruit du hasard.
Si Dieu n’existe pas, je n’aurai pas à lui rendre des comptes. Quel soulagement !
Bien sûr, il est difficile de prétendre qu’il n’y a pas de Dieu, que tout s’est fait tout seul !
Voltaire avait de bonnes raisons d’écrire :
« Le monde m’embarrasse et je ne puis penser qu’une telle horloge existe et n’ait pas d’horloger. »
Mais peut-être Nietszche avait-il plus de raisons encore de prétendre qu’il est mort.
Et si Dieu était mort…, ne serait-ce pas libérateur ?
Car, s’il vit, pourquoi laisse‑t-il faire ?
Nous ne cessons de nous détruire, de détruire nos semblables et notre planète !
S’il est mort, cela explique à la fois le désordre et l’absence de réponse à nos questions.
L’athée n’est‑il pas finalement plus heureux ?
Qu’il ait raison de ne pas croire en Dieu ou qu’il s’auto‑persuade en niant l’évidence, son athéisme l’autorise à devenir son propre centre, à organiser sa vie comme il l’entend.
S’il n’y a pas de Dieu, rien n’est troublant, tout ce qui arrive, il suffit de s’en accommoder le mieux possible…
Seulement voilà, l’athée n’est pas plus heureux ; l’expérience le montre.
Il n’y a aucun bonheur, même dans l’abondance, quand la vie n’a d’autre objet que la satisfaction de ses désirs ou de ses besoins matériels.
Penser que l’athéisme puisse rendre heureux parce que libérant l’homme des contraintes morales et spirituelles en même temps que des questions existentielles, ce serait l’abandonner à un existentialisme désespérant et réduire son être à la partie la moins noble sinon la plus abjecte.
L’athée pourrait-il se réjouir de voir celle‑ci s’épanouir librement ?
Et puis, il est évident qu’il ne suffit pas de prétendre qu’il n’y a pas de Dieu pour le gommer. Il n’en existe pas moins, que cela nous convienne ou pas.
Mais s’il n’existait réellement pas ?
Alors, au lieu de disparaître, nos questions se bousculeraient en nous plus nombreuses que jamais et prendraient un tour autrement douloureux.
Nos interrogations initiales, certes, n’auraient plus de sens, mais plus rien n’en aurait.
La vie, le bien, le mal, la mort, l’existence… rien, absolument rien n’aurait de signification !
Il n’y aurait nulle échelle de valeurs.
Si Dieu n’existe pas, rien n’est ni bien ni juste, ni mal ni injuste.
Qui en effet aurait l’autorité d’en décider ?
Mon prétendu sens de la justice, tout comme mon cerveau ne seraient que le fruit d’une combinaison accidentelle de cellules.
En fin de compte, parce que la somme des souffrances et des peines dépasse largement celle des satisfactions et des joies, les existentialistes auraient raison de prétendre que le suicide est la décision la plus raisonnable, même s’ils ne semblent pas y avoir sérieusement pensé pour eux-mêmes.
Et s’il était mort ?
Sans doute aurions-nous l’explication immédiate du chaos qui nous trouble.
Mais il ne nous resterait que le désespoir le plus absolu, car nous serions alors définitivement livrés à nous-mêmes sans aucun secours possible.
[N’avons‑nous pas, depuis longtemps, fait la preuve de notre incapacité à transformer l’humanité ?]
Il n’y aurait nul espoir de justice.
Il nous resterait à devenir les objets de l’un des surhommes sans faiblesse imaginés par Nietszche… (on sait comment sa philosophie a contribué à créer un Adolf Hitler !)
S’il n’y a pas de Dieu ou s’il est mort, il n’y a pas d’au-delà, pas de résurrection.
Et si les morts ne ressuscitent pas, mangeons et buvons, car demain nous mourrons.1
En fait si Dieu n’existait pas, alors, pas de doute, il faudrait l’inventer ! (Voltaire l’avait déjà écrit !)
Car nous avons désespérément besoin d’un être qui nous connaisse parfaitement et qui soit capable de répondre à nos besoins les plus fondamentaux ? Et qui pourrait-ce être, sinon Dieu ?
Dans Le Cri primal, Arthur Janof a mis en lumière le fait que le besoin de tout être vivant est l’autorité, la stabilité ainsi que l’amour inconditionnel respectivement incarnés normalement par le père et la mère.
Que ces éléments viennent à manquer et surviennent quasi immanquablement névrose ou psychose.
Voilà pourquoi, si le Dieu de la Bible n’existait pas, il faudrait l’inventer, car la Bible présente un Dieu précisément à la fois autorité et amour gratuit.
Un Dieu immuable et qui aime d’un Amour Inconditionnel, Eternel, un Dieu qui est amour.2
Or, il n’est nul besoin de l’inventer, car Il existe et Il en a donné des preuves.
Certes, personne ne l’a jamais vu, mais le Dieu Fils unique qui est dans le sein du Père, lui l’a fait connaître.3
D’une part, ses perfections invisibles, sa puissance éternelle et sa divinité se voient clairement quand on les considère dans ses ouvrages,4
D’autre part, son amour envers nous, Il l’a démontré ainsi :
alors que nous étions des pécheurs, le Christ est mort pour nous.5
Quel Dieu plus merveilleux pourrions-nous imaginer ?
Richard F. Doulière,
1 1 Corinthiens 15.32
2 1 Jean 4.8
3 Jean 1.18
4 Romains 1.20
5 Romains 5.8
Source : Douliere.wordpress.com