Catéchisme de Heidelberg
Quelle est ton unique assurance dans la vie comme dans la mort ?
C’est que, dans la vie comme dans la mort 1 , j’appartiens, corps et âme, non pas à moi-même 2 , mais à Jésus-Christ, mon fidèle Sauveur 3 : par son sang précieux 4 , il a totalement payé pour tous mes péchés 5 et m’a délivré de toute puissance du Diable 6 : il me garde si bien 7 qu’il ne peut tomber un seul cheveu de ma tête sans la volonté de mon Père qui est dans les cieux 8 , et que toutes choses doivent concourir à mon salut 9 . C’est pourquoi, par son Saint-Esprit, il m’assure la vie éternelle 10 et me rend prêt et disposé à vivre désormais pour lui, de tout mon cœur 11 .
1. Romains 14:7-9.
2. 1 Corinthiens 6:19-20.
3. 1 Corinthiens 3:23; Tite 2:14.
4. 1 Pierre 1:18-19.
5. 1 Jean 1:7 ; 1 Jean 2:2.
6. Jean 8:34-36 ; Hébreux 2:14-15 ; 1 Jean 3:8.
7. Jean 6:39-40 ; Jean 10:27-30; 2 Thessaloniciens 3:3 ; 1 Pierre 1:5.
8. Matthieu 10:29-31 ; Luc 21:16-18.
9. Romains 8:28.
10. Romains 8:15-16 ; 2 Corinthiens 1:20-22 ; 2 Corinthiens 5:5 ; Éphésiens 1:13-14.
11. Romains 8:14.
Combien de choses dois-tu savoir pour vivre et mourir dans cette heureuse assurance?
Trois.
- D’abord, combien sont grands mon péché et ma misère. (Jean 9:41 ; Jean 15:22 ; Romains 3:9-10 ; Tite 3:3 ; 1 Jean 1:10.)
- Ensuite, comment j’en suis délivré. (Luc 24:46-47 ; Jean 17:3 ; Actes 4:12 ; Actes 10:43 ; 1 Corinthiens 6:11 ; Tite 3:4-7)
- Enfin, quelle reconnaissance je dois à Dieu pour cette délivrance. (Matthieu 5:16 ; Romains 6:1-2 ; Romains 6:11-14 ; Éphésiens 5:8-10 ; Colossiens 3:17 ; 1 Pierre 2:9-12)
— Catéchisme de Heidelberg, Q&R 1 et 2
Les deux auteurs du catéchisme (Ursinus et Olevianus) ont divisé leur texte en trois parties :
- d’abord notre péché et notre misère,
- ensuite notre délivrance,
- enfin notre reconnaissance pour cette si grande délivrance. Ils ont écrit une première question qui se veut une introduction percutante au catéchisme, qui en résume le contenu et qui donne le ton à l’ensemble.
Cette question est une perle qui annonce le thème de tout le catéchisme :
“Quelle est ton unique assurance dans la vie comme dans la mort ?”
Voilà un sujet d’une grande actualité !
Mon unique assurance: J’appartiens à Jésus-Christ !
Il existe plusieurs synonymes du mot “assurance”.
Certitude, consolation et réconfort, voilà ce que le Seigneur annonce et promet à Son Peuple.
“Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu.” (Ésaïe 40:1).
L’apôtre Paul a dit aux Colossiens :
“Je veux que vous sachiez quel grand combat je soutiens pour vous, pour ceux de Laodicée et pour tous ceux qui n’ont pas vu mon visage, afin que leur coeur soit consolé, qu’ils soient unis dans l’amour et enrichis d’une pleine certitude de l’intelligence, pour connaître le mystère de Dieu, Christ, en qui sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance.” (Colossiens 2:1-3).
Cœur consolé et intelligence pleine de certitude ! Pourquoi avons-nous tant besoin de réconfort et d’assurance ?
Un enfant qui se blesse a besoin d’être réconforté par sa maman.
En temps de guerre, les gens ont besoin d’un refuge qui leur donnera une assurance.
Nous vivons dans un monde déchu, brisé par le péché, durement atteint par la souffrance et la mort.
Nous avons besoin de “douceurs” dans la vie, des petites douceurs, mais surtout des grandes douceurs.
Quelle est ma “douceur” ? Quelle est mon unique assurance ?
C’est Mon Appartenance à Jésus Christ !
C’est la seule chose qui peut en définitive m’aider à endurer mes difficultés et me procurer un Puissant Réconfort.
Je Lui appartiens dans la vie comme dans la mort !
Nous, chrétiens, manquons souvent d’assurance et avons fréquemment besoin de réconfort.
Nous ne sommes pas toujours joyeux.
Les douleurs, les anxiétés, les inquiétudes nous pèsent et viennent nous ravir cette joie.
Pourtant, quand nous appartenons à Jésus-Christ, il n’est pas nécessaire de garder ces lourds fardeaux sur nos épaules.
Appartenir à quelqu’un n’est pas une idée très populaire aujourd’hui.
Et pourtant, puisque “vous avez été rachetés à grand prix”, nous dit l’apôtre Paul, “vous n’êtes pas à vous-mêmes” (1 Corinthiens 6:19-20).
Nous appartenons corps et âme, non pas à nous-mêmes, mais à Jésus-Christ, Notre Fidèle Sauveur.
N’est-ce pas là Notre Unique Assurance et Notre Seul Réconfort ?
Les deux premières questions du catéchisme de Heidelberg traitent de deux sujets fondamentaux :
- les raisons pour lesquelles notre appartenance à Jésus constitue notre seule assurance (Q&R 1)
- et la façon dont nous pouvons l’expérimenter (Q&R 2).
Pourquoi notre appartenance au Christ est-elle notre seule assurance ? (Q&R 1)
Comment le fait d’appartenir à Jésus-Christ peut-il nous aider dans la vie et dans la mort ?
La Parole nous dit que notre grand problème, c’est le péché, notre culpabilité devant Dieu, avec toutes ses tristes conséquences :
- la misère,
- les difficultés,
- la mort,
- les souffrances éternelles.
En réponse à cela, nous confessons avec joie que, par Son Sang Précieux, Jésus-Christ “a totalement payé pour tous mes péchés et m’a délivré de toute puissance du diable”.
Notre assurance ne repose pas sur quelque chose qui se trouverait en nous-mêmes ou qui dépendrait de nous.
Notre bonheur ne vient pas des bonnes choses de cette vie.
Mon bonheur est d’appartenir à Jésus-Christ et d’être réconcilié avec Dieu par sa mort infâme sur la croix.
Pourquoi me laisserais-je alors écraser par les difficultés ?
De plus, Jésus aujourd’hui nous Protège et nous Garde.
“Il me garde si bien qu’il ne peut tomber un seul cheveu de ma tête sans la volonté de mon Père qui est dans les cieux, et que toutes choses doivent concourir à mon salut.”
N’est-ce pas rassurant de savoir qu’Il Contrôle Tout et Veille sur nous à chaque instant dans les moindres détails ?
Cela devrait nous procurer un grand réconfort dans nos craintes et nos anxiétés.
Vivons-nous dans cette joie ?
Avons-nous cette foi confiante ?
Afin de vivre dans cette joie et cette assurance, Jésus nous a généreusement donné Son Esprit.
“C’est pourquoi, par son Saint-Esprit, Il M’assure la Vie Eternelle.”
Il ne nous laisse pas dans le doute.
Nous n’avons pas à constamment nous demander, angoissés, si nous Lui appartenons ou non.
Son Esprit nous fait crier : “Abba, Père” (Romains 8:15).
Son Esprit nous fait également grandir dans la vie Chrétienne et la sanctification.
Mais comment donc la sanctification peut-elle être source de réconfort ?
Nous savons très bien par expérience que ce lent et long processus de transformation exige des luttes, un effort constant, un dur combat de tous les instants contre le péché.
Nous tombons souvent, nous régressons facilement, nous avons peine à résister aux tentations.
En quoi la sanctification peut-elle nous procurer un quelconque réconfort ?
Et pourtant, nous confessons:
“Par son Saint-Esprit... il me rend prêt et disposé à vivre désormais pour lui de tout mon cœur.”
Cette affirmation fait bel et bien partie de la réponse à la question : “Quelle est ton unique assurance...?”
C’est Jésus, par Son Esprit, qui me rend désireux de vivre pour Lui !
Quel réconfort !
Je suis pleinement responsable de travailler à ma sanctification, en même temps c’est entièrement l’Oeuvre du Seigneur par Son Esprit.
Nous devons vivre des vies saintes, et c’est Jésus qui veille à nous en rendre capables et à nous en donner le désir !
Il prend soin de nous du début à la fin, car nous Lui appartenons !
Comment expérimenter ce réconfort et cette assurance? (Q&R 2)
Nous aimerions bien avoir plus d’assurance, être davantage réconfortés, trouver la certitude et la consolation que l’apôtre Paul demandait dans ses prières.
Mais comment y parvenir ?
Cette joie ne nous est pas donnée par une expérience spéciale, mais par la Foi dans la Parole et dans les Promesses de Dieu.
L’Assurance et le Réconfort viennent avec et par la Parole de Dieu.
L’Esprit et la Parole ne sont pas séparés, car l’Esprit agit dans nos cœurs par la Parole.
“Combien de choses dois-tu savoir pour vivre et mourir dans cette heureuse assurance?”
Il y a des choses à savoir.
L’assurance est impossible sans connaissance.
Nous devons faire l’effort de l’acquérir.
Que devons-nous savoir ?
Tout d’abord, “combien sont grands mon péché et ma misère”.
Oui, ils sont grands !
Pour bien apprécier le message de réconfort de l’Évangile, il est important de bien connaître la gravité de notre état.
Si nous ne reconnaissons pas la profondeur de notre misère, il nous sera impossible de goûter à la joie d’en être libérés.
Ensuite, il faut savoir “comment je suis délivré”.
L’Oeuvre de Rédemption en Jésus-Christ contient beaucoup de détails.
Nous n’aurons jamais fini d’en découvrir toutes les facettes et d’en approfondir le sens pour nos vies.
Une compréhension superficielle de Son Oeuvre ne nous donnera qu’une assurance superficielle.
Enfin, il importe de savoir “quelle reconnaissance je dois à Dieu pour cette Délivrance”.
Une vie de reconnaissance ne vient pas tout seul, comme si un cœur sincère suffisait.
Pour vivre et mourir dans cette heureuse assurance, il est important de savoir comment Lui être reconnaissant.
Nous allons grandir dans ce réconfort dans la mesure où nous allons servir Dieu selon Sa Volonté Révélée et L’honorer comme Il nous le demande dans Sa Parole et Ses Commandements.
Comment recevoir et expérimenter le Réconfort ?
Par la foi seule !
Et la foi dans Ses Promesses mène à l’obéissance à Sa Parole.
Il est donc essentiel de lire la Parole de Dieu, de nous mettre à Son Ecoute, de l’étudier et d’entendre Son Message proclamé dans l’Église du Seigneur.
C’est ainsi que naît et grandit la foi.
Plus nous en apprendrons sur notre péché et notre misère, sur notre délivrance ainsi que sur la reconnaissance que nous devons au Seigneur, plus nous serons assurés et réconfortés de ce que nous n’appartenons pas à nous-mêmes, mais à Jésus-Christ Notre Fidèle Sauveur !
Amen,
Paulin Bédard,
Pasteur Protestant Réformé
de l'Eglise Réformé de Beauce (Québec),
Auteur & Créateur
et du site Catéchisme de Heidelberg