Confiance dans la Bonne Providence
par Jean Calvin,
Au chef des chantres. Des fils de Koré. Psaume.
Vous tous, peuples, battez des mains ! Poussez vers Dieu des cris de joie ! Car l'Eternel, le Très-Haut, est redoutable, Il est un grand roi sur toute la terre. Il nous assujettit des peuples, Il met des nations sous nos pieds ; Il nous choisit notre héritage, La gloire de Jacob qu'il aime. -Pause. Dieu monte au milieu des cris de triomphe, L'Eternel s'avance au son de la trompette. Chantez à Dieu, chantez ! Chantez à notre roi, chantez ! Car Dieu est roi de toute la terre : Chantez un cantique ! Dieu règne sur les nations, Dieu a pour siège son saint trône. Les princes des peuples se réunissent Au peuple du Dieu d'Abraham ; Car à Dieu sont les boucliers de la terre: Il est souverainement élevé.
Psaume 47
Ceux qui attribuent à Dieu la louange du Tout-Puissant recueillent de cela double fruit.
Premièrement, d’autant qu’Il a assez ample faculté de bien faire, vu que le ciel et la terre sont sous Sa Possession et Seigneurie et que toutes créatures dépendent de Son Plaisir pour s’assujettir à Lui en obéissance.
Secondement, parce qu’on peut assurément reposer en Sa Protection, vu que toutes choses qui pourraient nuire, de quelque part que ce soit, sont sujettes à Sa Volonté, vu que Satan avec toute sa rage et son appareil est réprimé par Sa Volonté comme d’une bride et vu que ce qui peut contrevenir à notre salut est soumis à Son Commandement.
Et il ne faut pas penser qu’il y ait autrement moyen de corriger ou apaiser les épouvantements ou craintes excessives et superstitions que nous concevons aisément quand les dangers se présentent ou que nous les appréhendons.
Je dis que nous sommes craintifs d’une façon superstitieuse, si quand les créatures nous menacent ou présentent quelque épouvantement, nous les redoutons comme si elles avaient quelque pouvoir de nuire d’elles-mêmes, ou qu’il nous en vint quelque dommage par cas fortuit, ou que Dieu ne fût point suffisant pour nous aider à leur encontre.
Comme, par exemple : le prophète défend aux enfants de Dieu de craindre les étoiles et signes du ciel, comme font les incrédules (Jérémie 10:2).
Certes il ne condamne point toute crainte ; mais quand les infidèles transfèrent le gouvernement du monde de Dieu aux étoiles, ils imaginent que tout leur bonheur ou malheur dépend d’elles et non pas de la Volonté de Dieu.
Ainsi au lieu de craindre Dieu, ils craignent les étoiles, planètes et comètes !
Ainsi, qui voudra éviter cette infidélité qu’il se souvienne toujours que la puissance, action ou mouvement qu’ont les créatures, n’est point une chose qui se promène et voltige à leur plaisir, mais que Dieu par Son Conseil secret y gouverne tout que rien n’advient qu’Il n’ait Lui-même déterminé de Son Vouloir.
C’est pourquoi que ceci soit premièrement bien résolu.
C’est que quand on parle de la Providence de Dieu, ce mot ne signifie pas qu’étant oisif Il spécule ce qui se fait en terre, mais plutôt qu’Il est comme un Patron de navire qui tienne le gouvernail pour diriger tous événements.
Jean Calvin,
- Institution de la religion chrétienne , I, 16, 3-4 -
PRIÈRE
Peuples, le voici, qui se montre ici !
Que, pour l’honorer, et pour l’adorer,
On aille au-devant du grand Dieu vivant !
Chantez donc, chantez ses grandes bontés ;
D’un cœur plein de foi, chantez notre Roi,
Le vrai, le seul Dieu, qui règne en tous lieux.
Amen,