« Car vous êtes sauvés par la grâce, par la foi ; et cela ne vient point de vous c'est le don de Dieu ; non point par les oeuvres, afin que personne ne se glorifie. » (Éphésiens 2.8-10)
Mais enfin, ces bonnes oeuvres, où les trouver, et qui vous en indiquera le chemin, souvent si difficile à discerner ?
Dieu s'en charge encore ; lisez mon texte jusqu'au bout : en vous créant pour les bonnes oeuvres, Il a préparé les Bonnes Oeuvres pour vous ; le chemin en est tout frayé devant vous par Sa Main Paternelle ; il ne vous reste plus qu'à y marcher.
Sentez-vous bien la beauté de cette image, disons mieux, la Grandeur de cette Grâce, que l'Apôtre vous jette comme par surcroît et qui met le comble à tout le reste ?
Comme votre salut est tout fait par la Grâce et qu'il ne vous reste qu'à vous l'approprier par la foi, ainsi votre chemin de bonnes oeuvres est tout fait aussi pour vous, et il ne reste qu'à le discerner, puis à le suivre sans vous en détourner ni à droite ni à gauche : ce n'est pas votre chemin à faire, c'est le Chemin de Dieu à trouver.
Achevez de comprendre ceci par l'exemple de Jésus-Christ homme.
Jésus ne fait jamais paraître la moindre incertitude sur ce qu'Il doit faire, ni le moindre embarras pour se tracer un plan de vie.
Ces combats qui ont agité tous les saints et qui se sont terminés pour les uns dans une règle salutaire, mais quelque peu légale, pour les autres dans une liberté salutaire aussi, mais sujette aux abus, ne semblent pas s'être jamais offerts à Son Esprit.
Pourquoi cela ? C'est que Son Plan ce n'est pas Lui qui Le choisit, c'est Dieu qui Le lui fait, et qui Le lui fait si Droit, si Lumineux (je ne dis pas si facile !), qu'Il n'a qu'à Le suivre pas après pas, sans hésitation ni obscurité.
Ce n'est pas Lui qui va chercher Ses Bonnes Oeuvres, ce sont Ses Bonnes Oeuvres qui viennent Le chercher, se succédant les unes aux autres à leur place devant Lui, chacune en son heure et à son tour, sans se traverser ni s'embarrasser l'une l'autre, Dieu ne laissant jamais manquer ni le temps à l'oeuvre, ni l'oeuvre au temps.
Tel est le chemin de bonnes oeuvres que Dieu a préparé pour Jésus, afin qu'Il y marche ; et parce que Jésus répond à ce Plan du Père par un Oeil Simple, par un Coeur Droit, par une Volonté Docile, la Vie Entière de Jésus n'est qu'une série de Bonnes Oeuvres non interrompue, et dont chacune a été expressément choisie de Dieu pour le moment et les circonstances où elle devait trouver sa place marquée.
Que cela est beau ! Eh bien ! Cela est pour vous tout comme pour Lui.
Que dis-je ? Cela a été en Lui pour vous montrer qu'Il doit être en vous.
Comme Lui, vous avez devant vous votre chemin de bonnes oeuvres tout tracé, un chemin qui vous est propre, personnel, et que vous avez désormais non à faire, mais à suivre.
Ne le voyez-vous pas, ce chemin ?...Là se trouvent toutes vos bonnes oeuvres.
Il n'en est aucune pour vous en dehors de ce chemin, comme il n'en est aucune qui manque dans ce chemin, si vous voulez « ne pas faire votre volonté, ni suivre votre voie, ni dire vos paroles » (Esaïe 58.13).
Entre Jésus-Christ et vous, la différence à cet égard n'est pas dans le chemin, elle est dans le coeur.
Si vous aviez Son Oeil Simple, Son Coeur Droit, Sa Volonté Soumise, votre vie se déploierait devant vous, jour après jour, heure après heure, aussi naturellement qu'a fait devant Lui la Sienne, et vous approcherez de cet idéal à proportion que vous approcherez de cet Oeil Simple, de ce Coeur Droit, de cette Volonté Soumise.
Ne vous agitez pas, ne vous imposez pas le fardeau de votre plan de vie ; ouvrez seulement les yeux et discernez Le Chemin de Dieu, qui part de votre conversion à Jésus-Christ et qui se continue durant tout le cours de votre carrière terrestre.
Dans cet esprit, toutes vos oeuvres viendraient se placer sous vos mains, tous vos sentiers devant vos pas, toutes vos paroles sur vos lèvres, appelés de Dieu même, et tout comme si vous entendiez Sa Voix vous dire :
« C'est ici le chemin, marchez-y » (Esaïe 30.21).
Ainsi vous deviendrez réellement un homme et une femme de Bonnes Oeuvres, n'ayant pas autre chose à faire au monde que les Bonnes Oeuvres, menant une vie toute composée de Bonnes Oeuvres et réalisant dans Sa Plénitude cette belle parole des Proverbes :
« Le sentier des justes est comme la lumière resplendissante, qui augmente son éclat jusqu'à ce que le jour soit en sa perfection » (Proverbes 4.18).
Cette perspective ne vous tente-t-elle pas ? Ne soupirez-vous pas après une telle vie, toute réglée de Dieu et toute rapportée à Sa Gloire ?
Oui, je lis dans votre coeur, cette vie seule répond à votre besoin intérieur ; -- entrez-y donc, vous l'avez devant vous, entrez-y, -- mais entrez-y par la porte, qui est la Grâce ; et pour être l'homme et la femme, le vieillard et la vieille femme aux cheveux blancs, la jeune fille et le jeune homme, l’enfant des bonnes oeuvres, commencez par être l'homme et la femme de la Grâce !
Que viens-je de faire, mes chers amis ? D'exposer la doctrine du salut ? Non, mais de vous annoncer l'Évangile.
Exposer la doctrine, c'est l'affaire de la théologie, celle de la prédication, c'est d'annoncer l'Évangile aux pécheurs qui périssent.
Ce pécheur qui périt, c'est vous ; cet Évangile qui peut vous sauver, le voilà !
Dieu m'en est témoin.
Que l'on discute tant qu'on voudra ; que l'on rejette, que l'on réfute, que l'on se raille, que l'on s'irrite, -- c'est là l'Évangile, qui se résume en trois mots inséparables :
Grâce, Foi, Bonnes Oeuvres.
C'est l'Évangile de l'Église Chrétienne, c'est l'Évangile de l'Église véritablement réformée, c'est l'Évangile de Luther, c'est l'Évangile de Calvin, c'est l'Évangile de saint Augustin, c'est l'Évangile de saint Paul, c'est l'Évangile de saint Jacques, c'est l'Évangile de Jésus-Christ.
C’est aussi le mien, par la Grâce de Dieu ; et il faut que ce soit le vôtre, ou vous ne verrez jamais la Gloire de Dieu.
Je vous l'annonce sous ma responsabilité, recevez-le sous la vôtre : certain, aussi certain que Dieu est Dieu et que la Bible Entière est Sa Parole, que si vous n'entrez pas dans le ciel par cette porte, vous n'y entrerez jamais.
N'est-ce pas vrai, ô Mon Sauveur ? Eh bien ! Si cela est vrai, rends-leur-en témoignage Toi-même au dedans d'eux-mêmes !
Impose silence à la voix de l'homme, et ne leur fais entendre que la tienne, « afin que leur foi ne soit point l'effet de la sagesse des hommes, mais de la puissance de Dieu ! » (1Corinthiens 2.5.)
Amen,
Adolphe Monod,
Pasteur Protestant Réformé
.
.