Marc 6, 30-32 ; 2 Samuel 7, 18-29
Notre Seigneur est sensible aux besoins des siens.
C'est ce que nous voyons, par exemple, lorsque Jésus conduit ses disciples dans un lieu désert pour prendre un peu de repos, à l'écart des allées et venues de la foule.
« Venez à l'écart vous-mêmes dans un lieu désert, et reposez-vous un peu. »
Quel beau témoignage de Ses Soins !
Mais il n'y a pas seulement le repos extérieur.
Le Seigneur veut que les siens soient fortifiés et enrichis intérieurement, que leur âme respire.
La communion avec Lui est particulièrement importante dans de tels moments.
C'est ce que David avait compris.
S'il a su se réfugier dans le coeur de Dieu au temps de la détresse, ainsi qu'en témoignent beaucoup de ses psaumes, nous le voyons aussi, lorsqu'il est confondu par la Bonté et la Grâce de Dieu, s'approcher de Lui pour y reposer son coeur.
« Et le roi David entra et s'assit devant l'Éternel, et dit : Qui suis-je, Seigneur Éternel ! Et quelle est ma maison, que tu m'aies amené jusqu'ici ? » (2 Samuel 7, 18).
Dieu venait de lui donner, par le prophète Nathan, de merveilleuses promesses pour lui-même et pour sa descendance, jusque dans un avenir lointain.
David s'assied devant l'Éternel.
Cette fois-ci, il ne s'agit pas de demandes ou de requêtes que l'on présente à genoux, mais de communion.
David veut partager avec Dieu ce qui touche son coeur, avoir un tête-à-tête avec Lui.
Dieu avait parlé à David par le prophète, et maintenant David parle à Dieu.
« Qui suis-je, Seigneur Éternel ! »
Cette estimation de lui-même glorifie Dieu.
En même temps, elle honore David, car il donne toute Gloire à Dieu.
Tout désir, toute aspiration, même les meilleurs, sont apaisés.
Le coeur ne jouit plus que de la Grâce de Dieu.
Il se repose.
David poursuit :
« C'est pourquoi, Éternel Dieu ! Tu t'es montré grand, car il n'y en a point comme Toi, et il n'y a point de Dieu si ce n'est Toi, selon tout ce que nous avons entendu de nos oreilles » (v. 22).
Telle est l'appréciation de David à l'égard de Dieu, sa vision de Dieu.
Le fondement de cette appréciation remonte loin en arrière dans le temps.
« Tout ce que nous avons entendu de nos oreilles » implique au moins la puissante délivrance d'Israël de l'Égypte, cette délivrance qui avait été « entendue » même parmi les païens idolâtres et les avait effrayés (Josué 2, 10).
Toutefois, la pensée de David englobe aussi sans doute l'appel d'Abraham et le choix de sa descendance comme peuple de Dieu, ainsi que la gloire du Dieu Créateur, qui de tout temps a été proclamée oralement.
Puis, de Dieu, les pensées de David vont vers le Peuple de Dieu :
« Et qui est comme ton peuple, comme Israël, seule nation sur la terre que Dieu soit allé racheter, afin qu'elle lui soit un peuple... et pour opérer en leur faveur cette grande chose, et des choses terribles pour ton pays » (v. 23).
Celui qui a des pensées élevées à l'égard de Dieu a aussi des pensées élevées à l'égard du peuple de Dieu et ceci sur l'arrière-plan de pensées humbles quant à lui-même.
Cela nous amène à nous demander quelles sont nos pensées au sujet de nous-mêmes, de Dieu et de son Peuple.
« Qui suis-je... que Tu m'aies amené jusqu'ici ? »
Il n'y a pas beaucoup à dire à ce sujet.
Tout est Grâce, tout est Miséricorde, rien n'est à porter à notre crédit si nous sommes arrivés jusqu'ici.
Mais vivons-nous et agissons-nous vraiment dans un tel sentiment ?
Et sous quel angle voyons-nous Notre Seigneur ?
Dans la parabole de Matthieu 25, l'esclave auquel il a été donné un seul talent dit :
« Maître, je te connaissais, que tu es un homme dur » (v. 24), et il prouvait par là qu'il ne Le connaissait pas du tout.
Evidemment, aucun d'entre les Chrétiens ne pourra se voir dans cet esclave ; sa fin ayant été « les ténèbres de dehors », ce qui ne peut arriver à aucun croyant racheté par le Don Ineffable de Christ Notre Sauveur à la croix.
Non, un tel Seigneur n'est pas un « homme dur » !
Cela ne devrait-il pas imprégner de façon plus marquée nos pensées et nos paroles à Son Sujet ?
Combien facilement arrive-t-il qu'en face des insuffisances et des difficultés, la pensée de l'Amour de Dieu pour gagner les coeurs, de Sa Grâce et de Sa Puissance, passe à l'arrière-plan !
Donnons nous une image sombre de Dieu ? Y-a-t-il voile sur notre témoignage ?
De quoi parlons-nous ? De persévérance, d'obéissance, de discipline saine et sainte... ?
Bien sûr, nous avons tout lieu de nous humilier là où nous avons manqué, mais l'humiliation, si nécessaire soit-elle, ne donne en elle-même aucune force ; c'est la joie dans le Seigneur qui est notre force (cf. Néhémie 8, 10).
N'oublions pas que le coeur du prophète Élie, dans un moment de crise, n'a été gagné ni par la tempête, ni par le tremblement de terre, ni par le feu, mais par la « voix douce, subtile » (1 Rois 19, 11, 12).
Et maintenant, en ce qui concerne l'Eglise, il n'y a aucune vision plus élevée que celle-ci :
Dieu s'est acquis Son Peuple « par le sang de Son Propre Fils » (Actes 20, 28).
Son Fils Bien-Aimé, le don qu'Il a consenti pour acquérir chaque homme et femme est la mesure de l'estimation qu'Il fait d'eux, du prix que chacun(e) a pour Lui.
Gardons aussi toujours à la mémoire que « mon frère » et « ma soeur » est « celui et celle pour lequel Christ est mort » (Romains 14, 15).
Quel lien noble et sain pour unir tous les croyants !
Amen,
E.E. Hücking,
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Source : Le Messager Evangélique