Pour commencer, et avant de terminer sur l'écrit de Charles Spurgeon sur la Grâce de Dieu sans exception et qui encourage toute femme ou homme à se réjouir quelle que soit sa condition, voyons ensemble ce que nous apporte Thomas Watson ayant exercé son ministère en Angleterre, sur ce que n'est pas la repentance.
Loin d'y apporter confusion bien au contraire, cet écrit permet à tout être humain de ne tomber ni dans la désillusion, ni dans une introspection maladive propre aux dérives mystiques et/ou sectaires assujetissant l'âme pour l'emmener dans des contritions désastreuses et chemins catastrophiques contraire à ce que Dieu attend et désire.
La tristesse selon Dieu est constante.
Ce ne sont pas quelques larmes versées sous l’effet de l’émotion
qui serviront à la repentance.
Certains tomberont en pleurs à l’écoute d’un sermon,
mais il en sera comme de la pluie d’avril qui passe rapidement
ou d’une veine ouverte dont l’écoulement est désormais stoppé.
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La véritable tristesse [selon Dieu] est habituelle.
O chrétiens, la maladie de votre âme est chronique
et revient souvent vous tourmenter.
Par conséquent, vous devez continuellement
vous soigner par le moyen de la repentance.
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C’est cette tristesse là qui est “selon Dieu“
(2 Cor. 7:8-11).
( Thomas Watson (1620-1686))
Cet article est traduit et adapté de l’ouvrage du puritain Thomas Watson par le site "le bon combat", The Doctrine of Repentance (La doctrine de la repentance).
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Pour dévoiler ce qu’est la vraie repentance, je vais tout d’abord vous montrer ce qu’elle n’est pas.
Il existe plusieurs sortes de repentances mensongères qui ont pu amener Augustin à dire :
“la repentance en damne beaucoup“.
Augustin faisait référence à ce type de fausse repentance par laquelle une personne peut elle-même s’illusionner.
Une homme est depuis longtemps dans le péché.
Finalement Dieu l’arrête, lui montre dans quel danger désespéré il est en train de se précipiter, et cet homme est alors saisi d’angoisses.
Quelques temps après, la tempête de sa conscience est passée, et il est redevenu calme.
Il conclut alors qu’il est un vrai repentant parce qu’il a ressentit un peu d’amertume vis à vis de son péché.
Ne vous y trompez pas : ceci n’est pas la repentance authentique.
Achab et Judas ont eu eux aussi connu des troubles dans leurs pensées.
Être un pécheur terrifié et être un pécheur repentant sont deux choses différentes.
Le sentiment de la culpabilité suffit pour produire la terreur, mais il faut une action de la grâce pour produire la repentance.
Si la douleur et le trouble étaient suffisants pour conduire à la repentance, alors ceux qui sont en enfer seraient les premiers à l’expérimenter car ils sont sans aucun doute ceux qui souffrent le plus.
La repentance dépend d’un changement de coeur.
Or, il peut y avoir de la terreur sans qu’il n’y ait pour autant un changement de coeur.
Une personne peut être volontaire et même faire des voeux sans pour autant être repentante.
“Tu as dit : Je ne veux plus être dans la servitude !“ (Jér. 2:20).
Voici une excellente résolution, mais regardez ce qui suit :
“sur toute colline élevée et sous tout arbre vert tu t’es courbée comme une prostituée.“
En dépit de ses engagements solennels, elle a joué un double jeu avec Dieu et a couru après ses idoles.
Nous connaissons par expérience les grandes déclarations qu’un homme est prêt à faire lorsqu’il est sur son lit de douleur.
Mais si Dieu le restaure à nouveau, alors il est pire qu’il ne l’a jamais été.
Il montre l’état de son vieux coeur à chaque nouvelle tentation.
Les résolutions contre le péché peuvent procéder des causes suivantes :
- En raison de l’extrémité à laquelle est conduit le pécheur : non pas à cause de l’horrible nature de péché, mais à cause de la douleur qu’il occasionne. Ce type de résolution s’évanouira.
- - Par crainte des souffrances futures, une appréhension de la mort et de l’enfer : “Je regardai, et voici, parut un cheval d’une couleur pâle. Celui qui le montait se nommait la mort, et le séjour des morts l’accompagnait.“ (Apoc. 6:8).
Que ne ferait pas un pécheur , quels voeux ne serait-il pas prêt à prendre lorsqu’il sait qu’il va mourir et se tenir devant le trône du jugement? L’amour de soi-même produit des résolutions auxquelles l’amour du péché s’opposera.
Ne placez pas votre confiance dans des décisions passionnées ; elles s’élèvent dans la tempête mais mourront dès que le calme sera revenu.
C’est une grande chose, je le confesse, que d’abandonner le péché.
Le péché est tellement cher au coeur de l’homme qu’il irait jusqu’à se séparer de son enfant plutôt que de la source de son plaisir :
“Donnerai-je pour mes transgressions mon premier-né, pour le péché de mon âme le fruit de mes entrailles ?“ (Mich. 6:7)
Il est cependant possible de s’éloigner du péché sans pour autant expérimenter la repentance :
- Un homme peut se séparer de certains péchés et en conserver d’autres, comme Hérode qui a su réformer beaucoup de choses mauvaises, mais qui n’a su abandonner son inceste.
- - Un vieux péché peut être abandonné dans le but d’en encourager un nouveau, de la même manière que vous rejetteriez un vieux serviteur pour en prendre un autre.
Le péché peut être échangé et le coeur demeurer inchangé. [...]
Un esclave peut être vendu à un homme qui lui même le revend à un autre : ici le maître a changé, mais l’esclave est toujours le même. Ainsi un homme passe d’un vice à un autre mais demeure un pécheur non repentant.
- - Un péché peut être délaissé non pas tant par la force de la grâce que par prudence. Un homme se rend compte que, bien que tel péché lui procure du plaisir, la pratique de celui-ci n’est pas pour son intérêt.
Il risque de ternir son honneur, d’affecter sa santé, de porter préjudice à ses possessions…
Par conséquent, pour des raisons de prudence, il le rejette.
De même que les ténèbres ne cessent que lorsque la lumière apparaît, le vrai abandon du péché ne se produit que par le moyen de la grâce.
Thomas Watson (1620-1686)
Dieu veut-il notre consentement pour nous sauver ?
Peut-on s’opposer à la grâce de Dieu, refuser d’être sauvé ?
- La Grâce Divine ne sollicite pas le consentement de l’homme, mais elle l’obtient ;
- elle ne lui demande pas s’il la veut, mais elle lui donne de la vouloir ;
- elle ne s’impose pas à lui, mais elle transforme tellement sa volonté que, reconnaissant sa valeur, il se prend à soupirer après elle, et la poursuit jusqu’à ce qu’il l’ait atteinte.
“Jamais nous n’aurons rien à faire avec la religion ?“
Mais au bout de quelques instants, voici qu’un petit insecte vient se poser sur son visage, ce qui l’oblige, pour le chasser, à déplacer une de ses mains.
Que celui qui a des oreilles pour ouïr entende.
En sortant, il était un nouvel homme.
L’impie se retira pour prier ; le railleur alla verser des larmes de contrition.
Celui qui était entré dans la maison de Dieu par manière de passe-temps, retourna chez lui, pressé de rechercher la communion de son Créateur.
Le sceptique devint croyant ; le pécheur devint un saint.
Et la transformation qui s’est produite chez cet homme, peut se produire également chez tous.
Du cœur le plus rebelle qui s’écrie dédaigneusement :
“Je n’ai que faire de l’Évangile“, elle peut, quand elle le veut, faire surgir cette humble supplication :
“Seigneur, sauve-moi, ou je péris !“
“Nous le couronnerions roi“, me répondez-vous.
Hélas ! je n’en crois rien ; et je suis persuadé, au contraire, que la plupart d’entre vous le crucifieraient de nouveau, s’ils en avaient l’occasion.
“Me voici, Je vous aime“,
pas un de vous, abandonné à sa propre volonté, ne répondrait à ses avances.
Amen,
Source : Le bon combat
(texte adapté pour Refuge Protestant)