Les empreintes des genoux
L’ensevelissement était terminé et Jim regardait, sans rien voir, de la fenêtre nord de la vieille ferme.
C’est ici, songeait-il, que son père avait l’habitude de se tenir et d’où, si souvent, il plongeait les regards sur les plaines ondulées et sur les collines.
Puis, tout à coup, il se tournait pour dire :
« Je viens juste de penser ... » — Et ces pensées soulignaient toujours quelque chose d’intéressant.
Et maintenant, c’était au tour de Jim de penser ...
Il y a seulement quatre jours, son père semblait aller aussi bien que d’habitude.
Puis, voici trois matins, il s’était levé de table après le déjeuner, et était allé s’asseoir dans la salle à manger.
Là, il avait pris sa Bible usée pour y lire un passage avant la prière ; sa tète s’était soudain inclinée sur sa poitrine, et son esprit s’était envolé au ciel.
Jim était sûr qu’il était avec Christ « ce qui est de beaucoup le meilleur ».
Pendant l’ensevelissement, Jim réalisa plus amèrement que jamais qu’il était le seul des sept enfants — tous adultes et établis ailleurs — qui n’était pas prêt à suivre son père.
Ici, à la maison, dans l’ambiance familiale, ce dernier luI semblait encore étrangement près de lui, et cependant comme séparé par un immense abîme...
Il entendit les autres personnes remuer dans la maison, mais lui se dirigea vers la grange.
Marchant droit devant lui, il arriva à l’extrémité de la prairie.
Là, il s’arrêta tout à coup.
En face de lui, dans la haie, il vit la trace de deux genoux
— Il sut tout de suite qui était venu prier là pour lui en ce dernier matin de sa vie terrestre !
L’instant après, ses deux genoux étaient dans l’empreinte de ceux de son père et, dans une prière ardente, le cœur brisé et contrit, Jim céda à l’appel du Dieu de son père.
Il se releva et se mit à marcher de long en large, dans la joie d’avoir enfin trouvé la vie éternelle, puis il se hâta vers la maison.
Tandis qu’il se tenait sur le seuil de la porte, sa mère le regarda en face, et avant qu’il put dire un mot, elle s’écria :
— Oh ! Jim ! Je suis si heureuse !
Dans cette maison où les larmes devaient couler, la tristesse fit place à la joie que le monde ne peut comprendre.
Combien de pères bien établis dans la vie seraient heureux de voir leurs fils ou leurs filles suivre leurs traces !
Bien des fils et des filles, d’ailleurs, suivent l’exemple de leurs pères en exerçant la même profession avec un succès remarquable.
Mais combien plus importante que l’empreinte des pas est l’empreinte des genoux qui indiquera à la génération future le but glorieux à poursuivre sur cette terre et dans l’éternité !
Bien des pères laissent à leurs enfants l’empreinte de leurs pas, mais combien de pères chrétiens peuvent-ils laisser à leurs fils ou leurs filles l’empreinte de leurs genoux qu’ils ont su ployer dans la prière ?
Un père pieux déclara un jour :
« Avant que mes enfants ouvrent les yeux à un nouveau jour, je les ai déjà présentés au Trône de la Grâce. Et, après qu’ils ont fermé les yeux pour une nuit de repos, je demande à leur Père céleste de les entourer de Son amour et de Ses tendres soins, non seulement pour la nuit, mais au travers de toute leur vie ».
Est-il étonnant que ses enfants aient trouvé le Seigneur dès leur jeune âge et L’aient servi fidèlement ?
Si les enfants voyaient davantage les empreintes des genoux de leurs parents, il y aurait davantage de chrétiens dans la génération qui se lève.
Où sont les empreintes de nos genoux à nous ?

Source : Theonoptie