« Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu,
de tout ton cœur, de toute ton âme,
de toute ta pensée et de toute ta force…
C’est le premier et le plus grand commandement ».
(Marc 12-30 / Matthieu 22-38)
Nous devons aimer Dieu de toute notre pensée.
Notre intelligence doit aimer Dieu.
Beaucoup de gens croient à l’existence du Créateur, mais sans aimer cette croyance.
Ils savent qu’il y a un Dieu, mais voudraient de tout leur cœur qu’il n’y en eût point.
S’ils pouvaient réussir à se persuader que Dieu est un être imaginaire, comme ils tressailleraient de joie !
Alors ils pourraient, sans scrupule, marcher comme leur cœur les mène ; ils pourraient sans trouble et sans remords se plonger dans toute sorte de débordements.
Oui, ce serait pour bien des âmes la meilleure, la plus réjouissante des nouvelles, si on venait leur annoncer aujourd’hui que l’Eternel Dieu a cessé d’exister.
Quelle différence avec les sentiments du Chrétien !
La pensée qu’il y a un Dieu est comme le Soleil de sa vie.
Son intelligence s’incline devant le Très Haut, non comme l’esclave qui courbe le front devant son Maître parce qu’il ne peut faire autrement, mais comme l’ange qui se prosterne devant Son Créateur parce qu’il se plaît Lui rendre hommage.
« Oh ! Mon Dieu !!! », S’écrie l’âme croyante dans un transport d’adoration,
« Oh ! Mon Dieu, je te rends grâce de ce que Tu existes ; car Tu es mon plus précieux Trésor, ma plus riche et ma plus douce joie ! Je t’aime de toutes les puissances de mon esprit ; de toutes les facultés de mon intelligence : raison, pensée, jugement, imagination, je dépose tout à Tes Pieds et le consacre à Ta Gloire. »
Enfin, l’amour que Dieu nous demande doit être caractérisé par l’action ; car si nous devons L’aimer de tout notre cœur, de toute notre âme, de toute notre pensée, nous devons aussi l’aimer de toute notre force, c'est-à-dire d’un amour actif et dévoué.
Je dois mettre au service de Mon Dieu tout ce que mon corps et mon âme renferment de forces vives.
Je ne dois Lui refuser ni une seule heure de mon temps, ni un seul denier de ma fortune, ni un seul talent de mon esprit, ni un seul atome de mon activité physique ou de mon énergie morale.
En un mot, je dois l’aimer de toute ma force.
Mes cher(e) ami(e)s, je vous le demande, quel est l’homme qui peut obéir à l’ordre de mon texte ?
Assurément, il n’en est aucun, et il ne saurait jamais y en avoir.
De là résulte donc la nécessité d’un Sauveur.
Oh ! Si cette loi divine pouvait en ce jour nous faire tomber la face contre terre comme de misérables pécheurs !
Si notre propre justice pouvait être mise en pièces par ce puissant marteau qui a nom « le premier et le plus grand commandement » !
Et surtout, oh ! Surtout, si nous pouvions parvenir à l’observer désormais !
L’homme qui ne violerait en aucune manière ce commandement, jouirait sur la terre d’un ciel anticipé, car les plus heureuses des créatures sont celles qui sont les plus saintes, et les plus saintes sont celles qui aiment Dieu de l’amour le plus pur.
Mais mon texte ouvre encore devant nous un autre ordre d’idées que je tiens à indiquer.
Non seulement il dit à l’homme qu’il doit aimer Dieu et comme il doit l’aimer, mais il énumère pour ainsi dire les titres du Créateur à l’amour de sa créature.
« Tu l’aimeras de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée et de toute ta force », et pourquoi ?
D’abord, parce qu’Il est le Seigneur, c'est-à-dire l’Eternel, le Tout Puissant, et ensuite parce qu’Il est Ton Dieu.
O homme, créature d’un jour, du dois aimer l’Eternel, par cela seul qu’Il est l’Eternel.
Transporte toi par la pensée en présence de l’Etre insondable qui échappe à ton regard.
Elève tes yeux jusqu’au plus haut des cieux.
Vois Le, Celui dont la redoutable Majesté, dont la Splendeur sans égale forcent les anges eux-mêmes à se voiler la face, de peur qu’éblouis par tant d’éclat, ils ne soient frappés d’une éternelle cécité.
Considère le, Celui qui fit sortir la terre du néant et qui créa l’homme pour y habiter.
Et écoute ce qu’Il est.
Il est l’Eternel, l’Etre des êtres, incréé, immuable, tout sage, tout puissant.
Il sait tout, Il voit tout, Il suffit à tout.
Comment donc Lui refuserais tu ton hommage ?
Comment ne te prosternerais tu pas devant Lui ?
Il est bon, Il est plein d’Amour, Il est Miséricordieux.
Vois les richesses de Sa Providence ; admire la plénitude de Sa Grâce.
O homme ! Comment n’aimerais tu point l’Eternel, parce qu’Il est l’Eternel ?
Mais il y a plus :
Tu dois L’aimer aussi et surtout parce qu’Il est ton Dieu.
Et d’abord, Il est ton Dieu par droit de création.
C’est Lui qui t’a fait ; tu ne t’es point fait toi-même.
Le Dieu Tout Puissant aurait pu facilement se servir d’un intermédiaire, mais Il voulut être le Seul Créateur du premier homme.
Maintenant même, s’Il lui plaît de nous appeler à l’existence par le moyen de nos parents, il n’en est pas moins notre Créateur.
Observe, je te prie, ô homme, la merveilleuse structure de ton corps.
Admire l’étonnant mécanisme qu’Il a mis en jeu pour te conserver la vie, et dis si tu ne veux point aimer Celui qui te créa ?
Et Dieu n’est pas seulement Ton Créateur ; Il est aussi ton conservateur, et, à ce titre encore, on peut dire qu’Il est ton Dieu.
Chaque jour, ta table est dressée devant toi : or, qui est ce qui la dresse, si ce n’est Dieu ?
L’air que tu respires est un don de Sa Charité ; les vêtements qui te couvrent sont des gages de Sa Munificence ; la santé dont tu jouis est un bienfait de Son Amour ; ta vie dépend entièrement de Lui.
Je te vois devant moi, plein de force et de vigueur, mais un simple vœu de Sa Volonté Souveraine aurait suffi pour te coucher depuis longtemps dans le sépulcre et pour livrer ton corps à la corruption.
La trame de tes jours est entre Ses Mains.
Tu peux mourir sur le champ, ici même ; et si, aujourd’hui, tu n’es pas en enfer, c’est uniquement par un effet de sa Pure Miséricorde.
Oui, même si tu t’insurges contre la Providence, si tu hait ton Sauveur et méprises sa croix, Dieu n’en est pas moins ton Dieu, à ce double titre :
Il t’a donné la vie et Il te la conserve.
Et n’est ce pas en vérité un prodige de condescendance que Dieu daigne te bénir, tandis que toi tu refuses de l’aimer ?
Garderais tu dans ta maison un cheval qui ne te serait bon à rien ?
Retiendrais tu à ton service un homme qui t’insulterait sans cesse ?
Non, sûrement, tu ne le ferais point !
Et cependant, pécheur, c’est là ce que Dieu fait pour toi.
Il te nourrit, Il te protège, et tu te révoltes contre Lui.
Cette bouche impie, qui vient peut être d’outrager le Créateur, est alimentée par Sa Main Bienfaisante.
Il n’est pas jusqu’à ces poumons, dont tu te sers pour exhaler ta haine contre Lui peut être, qui ne reçoivent de Sa Bonté le souffle de vie nécessaire à ton existence.
O étrange contradiction du cœur humain, que nous mangions ainsi le pain de Dieu, et puis que nous levions le talon contre Lui !
Ah ! Si au lieu d’avoir affaire à une créature telle que nous, n’est il pas vrai, mes cher(e)s ami(e)s, qu’en moins d’une heure nous lasserions Sa Patience ?
Pour ma part, lorsque je réfléchis à cela, je suis confondu par la Patience de Mon Dieu.
Quoi ? Voici un blasphémateur qui, dans son cynisme, maudit ouvertement Celui qui le créa.
Et tu le supportes, ô Seigneur !
Et Tu ne réduis pas en poussière l’insolent vermisseau qui Te brave !
Mais si un moucheron m’importunait, ne l’écraserais je pas en un moment ?
Or, qu’est ce que l’homme auprès de Toi, Mon Dieu ?
N’est il pas infiniment plus petit, comparé à Ta Grandeur, que ne l’est le plus chétif insecte comparé à l’homme ?...
Oh ! Mes frères et sœurs, mes très chers frères et sœurs, nous avons véritablement lieu de nous étonner que Dieu use encore de compassion envers nous après nos révoltes sans nombre, après nos violations réitérées du premier commandement.
Et pourtant ne croyons pas que ce commandement soit une lettre morte ; il fait partie de cette divine Parole qui ne passera point, et nul ne l’enfreindra impunément.
C’est pourquoi, je viens encore une fois, moi le serviteur de Dieu, réclamer solennellement pour mon Maître, de chacun de vous comme de moi-même, les affections de notre cœur, l’obéissance de notre âme, l’adhésion de notre esprit et la consécration de nos forces.
O peuple de Dieu, ai-je besoin de m’adresser à vous ?
Vous savez que le Seigneur est votre Dieu dans un sens spécial ; c’est pourquoi vous Lui devez un amour spécial.
Vous savez qu’Il est Votre Père en Jésus ; c’est pourquoi vous devez L’aimer comme des fils et des filles.
Voyons maintenant, très brièvement, ce que nous avons à dire aux paroles de mon texte.(…)
Le premier et le plus grand commandement : tu aimeras le Seigneur ton Dieu
(Suite V & fin)