Une jeune fille cueillait des fleurs destinées à des malades. Ce genre de moyen pour annoncer le message du salut offert par Dieu à tous est appelé « La mission des fleurs » [1].
Elle hésitait à mettre encore dans son panier déjà plein une branche d’aubépine qu’elle trouvait indigne d’y figurer.
Cependant, elle la prit.
Une fois à la maison, elle confectionna ses bouquets.
A chacun desquels elle attachait des cartes avec des textes bibliques.
La branche d’aubépine eut aussi le sien.
C’était celui-ci :
Dieu est amour (1 Jean 4 : 16)
Puis, elle partit avec sa provision de bouquets.
Elle en avait donné une cinquantaine et rentrait bien fatiguée d’avoir tant couru et grimpé tant d’escaliers quand, en passant devant la maison d’un malade incrédule qui l’avait déjà repoussée plusieurs fois, elle ressentit qu’elle devait y monter.
« Mais pourquoi essayer encore » se dit-elle.
« C’est inutile, et puis je n’ai plus de fleurs. »
A cette dernière pensée, qui était comme un soulagement pour sa conscience, elle poussa un soupir de satisfaction.
Cependant elle avait encore au fond de son panier la branche d’aubépine ; mais elle n’aimait pas avoir si peu à présenter, cela n’en valait pas la peine.
Après un court moment de combat intérieur, elle se décide pourtant à entrer et monte l’escalier, tout en demandant à Dieu de bénir son message.
Elle frappe à la porte, entre dans la chambre du malade et, s’approchant de son lit, y dépose la branche d’aubépine.
« Qui l’envoie ? » Demande cet homme d’une voix qui n’avait rien de sa rudesse habituelle.
« Dieu ! » Répond simplement la visiteuse sans rien ajouter.
Et, avertie par un regard de sa femme, elle se retire aussitôt.
Quelques jours plus tard, Norris (c’était le nom du malade) recevait la visite de quelques amis qu’il avait désiré revoir...
Quelques-uns de ses anciens compagnons de plaisir qui venaient lui dire un dernier adieu.
Ils contemplaient en silence et avec tristesse celui qu’ils avaient connu autrefois plein de gaieté et d’entrain.
Mais le malade rompit bientôt ce silence pénible :
« Mes amis, leur dit-il, je vous ai fait appeler pour vous dire qu’il y a un Dieu ! »
Personne n’ajoutant rien, Norris continua :
« En présence de la mort dont je me sens tout près, l’idée de Dieu s’est s’emparée de moi. Supposons qu’il existe, ai-je dit, que l’enfer et le ciel soient des réalités, que deviendrai-je et où irai-je ? Et tout ce que j’ai fais et dit, toutes mes plaisanteries au sujet de Dieu, toute ma vie enfin, se présentait à moi. Et si je devais me trouver en présence de Dieu ? Me disais-je. Cette pensée me tourmentait. Je Lui dis donc :
« Si Tu es Dieu et si, jusqu’ici, j’ai été dans l’erreur, montre-le moi ! Envoie-moi un signe et je te confesserai comme étant le Dieu du ciel et de la terre ».
Dès ce moment-là, j’étais là à attendre ce signe, toutes mes pensées étaient centrées sur lui, car c’était pour moi une question de vie ou de mort. S’il y avait une chose jamais vue entre ces quatre murs, c’était une fleur. Et je fus assez hardi pour demander qu’une fleur fût ce signe désiré. J’attendis toute la matinée, regardant au plafond pour voir si le miracle s’opérait, mais il ne se produisait rien de particulier. Vers cinq heures cependant, les douleurs dont je souffrais s’étant un peu calmées, j’avais fermé un moment les yeux. Un bruit de pas me les fit rouvrir. Et je vis cette fleur, dit-il, en montrant l’aubépine.
« Qui est-ce qui me l’envoie ? » Ai-je demandé à la personne qui me l’apportait.
« Dieu ! » Me répondit-elle.
« Et maintenant, je vous le dis à tous : Il y a un Dieu ! Oui, s’Il a pu s’inquiéter d’un mauvais sujet comme moi, Il est vraiment Dieu, et je crois en Lui. Et voyez, Il a écrit cela pour moi » ajouta-t-il en tirant de dessous son oreiller la carte qui portait écrit des textes :
« Dieu est amour »
(1 Jean 4 : 16)
et celui-ci :
« Je ne mettrai point dehors celui qui viendra à moi »
(Jean 6 : 37)
Ces quelques paroles du malade étaient une courte mais bien un solennel sermon.
Tout épuisé, après les avoir prononcées, il eut un long accès d’étouffement.
Tous ses amis s’étaient retirés et Norris restait seul avec sa femme.
« Il est Dieu et Il m’aime ! » l’entendait-elle répéter d’une voix bien faible.
Ses dernières paroles intelligibles furent :
« Il est le Seigneur, mon Dieu. Il a envoyé une fleur à un misérable mauvais sujet comme moi ! »
C’est ainsi que cette simple branche d’aubépine fut un moyen de délivrance et une porteuse de la bonne nouvelle pour l’incrédule Norris.
Notes
[1] Ce moyen de témoigner de l’espérance en Dieu est surtout utilisé en Angleterre.
Source : Theonoptie