Tout son désir serait de pouvoir réconcilier la mondanité avec la foi ; car en y parvenant, il aurait ruiné cette dernière tout en prétendant développer la puissance expansive du christianisme et trancher des questions profondes que nos pères comprenaient bien mal.
Je crois à la doctrine de l'élection car j'ai la certitude que, si Dieu ne m'avais choisi, je ne l'aurais jamais fait moi-même.
Je ne doute pas qu'il m'ait choisi avant ma naissance car il ne l'aurait pas fait après, et il l'a fait pour des motifs inconnus de moi car je ne peux voir en moi la moindre justification pour son amour particulier.
Je dois aussi accepter la corruption totale du coeur humain, car le mien me prouve chaque jour qu'il ne réside en moi rien de bon.
De même, je ne peux écarter la nécessité d'une expiation avant le pardon, car ma conscience l'exige et ma paix en dépend.
Le petit tribunal de mon coeur ne peut trouver le calme sans voir la réparation du déshonneur causé à Dieu.
Ma devise est " Cedo nulli ", "je ne cède à personne".
Je n'ai brigué l'affection de personne ; je ne demande à personne de se plier à mon ministère.
Je prêche ce que je veux, quand je veux et comme je veux.
Enseigner la vérité révélée par Dieu apparaîtra alors comme le plus sûr moyen de conduire les croyants à obéir et persévérer dans la sainteté.
La vérité révélée est trop souvent reléguée au grenier aujourd'hui.
On la reconnaît pour la forme.
Elle figure dans la plupart de nos confessions de foi, mais pour beaucoup au rang des reliques du passé, comme une sorte d'officier à la retraite dont on n'attend plus de service actif.
Pesons nos sermons; ne les vendons pas au mètre mais au kilo.
L'insensé se montre généreux en paroles et avare de la vérité.
Je préfère arracher un seul tison du feu de l'enfer que de me faire couronner dans l'arène de la controverse théologique.
Dévoiler fidèlement la gloire de Dieu sur la face de Jésus-Christ constituera au jour du jugement le service le plus précieux. Béni soit le ministère dont Christ est le centre et la somme !
Les traces de la foreuse bordent sans arrêt les routes de montagne et la vie du pasteur devrait manifester les traces d'un travail acharné.
Frères, je vous en prie, agissez, agissez, agissez !
Quand les comités perdent leur temps en résolutions, tandis que les associations et les unions élaborent leurs statuts, c'est passer aux actes et gagner des âmes qu'il faut.
Satan se réjouit trop des discussions.
Voici ma conception de la guerre :
"Finie la théorie, en avant, frappez ! A l'attaque ! Formez les colonnes ! Chargez, dans la mêlée !"
Les âmes ne se gagnent pas en discutaillant mais en agissant dans la puissance de Dieu.
Ces petits messieurs qui viennent à la vie chrétienne comme ils entrent sous la douche, sans réfléchir ni connaître la moindre conviction de péché, en ressortent tout aussi facilement.
Ils ne ressentent ni les joies, ni les dépressions inséparables de la vie spirituelle.
Leur main atrophiée ne tient pas ferme la vérité.
Ils se contentent d'effleurer la Parole à leur gré, comme l'hirondelle frôle l'eau et s'envole d'un continent à l'autre.
Ils croient tantôt ceci, tantôt cela mais, en réalité, rien de véritable.
Mais si la boue du désespoir vous a vidé de votre force et de votre orgueil; si Jésus-Christ vous remplit de la joie et la paix de Dieu, je vous fais entière confiance, quand bien même trente-six mille ennemis vous cernent.
"Nigaud ! Comment oses-tu avancer des objections aussi futiles ? Ma propre incrédulité m'a suggéré des difficultés dix fois plus grandes."
Le chasseur de tigre ne détale pas devant un chat de gouttière.
Celui qui a affronté Satan ne fuit pas devant un de ses impudents suppôts.
Un pasteur éminent sur son lit de mort se tourna vers l'un de ses amis et lui dit:
"J'ai jeté un regard dans l'éternité. Ah, si je pouvais prêcher à nouveau, comme je le ferai différemment !"
Plongez vos regards dans l'éternité, frères, si vous voulez acquérir des convictions.
"Aimez" les âmes à Christ.
Le grand prédicateur possède un grand cœur et il développe ses affections à cette fin.
Toutefois, évitons les manières mielleuses pour inciter le pécheur à la piété par des flatteries.
Les propos doucereux font penser à l'hypocrisie et écœurent toute personne normalement constituée.
Montrons au contraire hardiesse et franchise.
Nous ne demandons pas une faveur au pécheur, et il ne peut en accorder une au Rédempteur en lui permettant de le sauver.
Oui à l'humilité, non à la servilité.
Pasteur Charles Spurgeon,