— « Je le répète : je ne crois pas à toute votre religion ; j’en ai été saturé dans ma jeunesse, quand on m’obligeait à me rendre à l’église deux fois, tous les dimanches. Jamais je n’ai rencontré une seule personne, parmi celles qui se disent « religieuses », qui fût persuadée de ce qu’elle professait, ni quelqu’un qui eût agi d’une manière conforme à sa foi ; tout cela n’est que bêtise et non-sens. Quand vous me donnerez une preuve tangible de la réalité de ces choses, je prêterai une attention respectueuse à votre enseignement, mais, en attendant, vous ne parviendrez pas à me faire croire à ce qui est déraisonnable, ou pur idéalisme.
Saluant de la main, le docteur s’éloigna, persuadé d’avoir triomphé de l’homme qui avait en vain tenté, par ses arguments, de tourner les regards du praticien sceptique et incrédule vers les réalités éternelles.
Poussant un profond soupir, le malade dit à sa femme :
— J’aimerais tant que le docteur connaisse le Seigneur ! Je suis convaincu qu’il serait alors, pour Lui, un témoin aussi intrépide qu’il l’est actuellement pour le diable. J’ignore tout à fait comment on pourrait l’atteindre. Mais il se pourrait que, pour le convaincre de péché et l’amener au Sauveur, Dieu se serve d’un moyen imprévu.
En sortant de là, le docteur se rendit chez un commerçant de la ville, dont l’unique enfant se mourait d’un mal incurable.
Il pénétra dans la pièce silencieuse où le père et la mère assistaient, dans une muette angoisse, aux derniers moments de leur fils bien-aimé.
Le docteur n’était pas dépourvu de sentiments, bien qu’il fût un sceptique, aussi résolut-il de rester auprès des parents affligés, jusqu’à la fin.
Un instant plus tard, le mourant ouvrit les yeux et, tandis qu’un doux sourire illuminait ses traits, il tendit au docteur sa main décharnée, en disant :
— Au revoir, docteur, vous verrai-je au ciel ?
La question du malade l’atteignit, comme une flèche, en plein cœur ; et, pour la première fois de sa vie, le docteur comprit que posséder Christ n’était pas un idéal fugitif, mais une certitude absolue d’entrer au ciel, après la vie présente.
Il se tenait là, observant, en silence, cette attitude paisible, qu’éclairait un sourire tel qu’il n’en avait jamais vu auparavant.
Un faible murmure : « Jésus vient !... à la maison ! » et tout redevint silencieux.
L’esprit du jeune croyant, racheté, s’était envolé pour être avec Jésus Christ.
Les parents s’agenouillèrent pour remercier Dieu de leur avoir accordé cet unique enfant, de l’avoir amené à une réelle conversion, de lui avoir permis de rendre un si radieux témoignage à Christ, enfin de l’avoir recueilli si doucement dans le ciel auprès de Lui, où ils ne tarderaient pas à le rejoindre.
Le docteur s’était mis à genoux, aux côtés du père, et lorsque celui-ci eut terminé, il se leva et s’en alla ; non pas converti, mais convaincu de la réalité de ce que ses yeux avaient vu, et de ce que ses oreilles avaient entendu.
Quels que fussent les torts qu’il reprochait au christianisme et à certains qui le professaient, il était contraint de se rendre à l’évidence que, dans cette chambre mortuaire, comme chez ce jeune mourant, et chez ses parents surhumainement soutenus, on pouvait voir quelque chose d’un Christ vivant.
Un conflit terrible s’engagea dans le cœur du docteur, et il dura des semaines.
Dieu parlait visiblement à son âme des réalités du péché et du salut, et il L’entendait.
Christ et le monde, le ciel et l’enfer, préoccupaient toutes ses pensées.
Sa bonne renommée, sa réputation, sa profession, tout devait être pris en considération.
L’orgueil empêche nombre d’hommes d’entrer dans le royaume de Dieu et, dans le cas du docteur, il fut bien près de triompher.
Mais la question de l’enfant mourant, et l’aspect, qu’il ne devait jamais oublier, de cette âme, entrant en pleine paix dans la présence de Dieu, lui prouvaient d’une manière irréfutable, que l’on pouvait posséder Christ et jouir de son salut !
Avant que l’herbe eût poussé sur la tombe, le docteur avait reçu Christ comme Son Sauveur et Seigneur.
« En vérité, en vérité, je vous dis que celui qui entend ma parole, et qui croit celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient pas en jugement ; mais il est passé de la mort à la vie (Jean 5:24).
Christ est-Il Notre Sauveur ?
Si la mort survenait aujourd’hui sur notre route, le rencontrerions nous en paix et heureux ?
Source : bibliquest