Au bord d’un torrent bouillonnant, dans une des vallées les plus reculées de l’Écosse, se trouvait une petite maison basse, couverte de chaume, avec son entrée tournée au midi et toute lambrissée de chèvrefeuille.
Sous cet humble toit et sur un lit de blancheur éclatante, reposait la vielle Nancy l’Écossaise, attendant patiemment et joyeusement l’heure où son âme heureuse prendrait son vol vers les demeures célestes, réalisant ce que disait l’apôtre Paul :
« Car nous savons que, si notre maison terrestre qui n’est qu’une tente, est détruite, nous avons un édifice de la part de Dieu, une maison qui n’est pas faite de main, éternelle, dans les cieux » (2 Cor. 5:1).
Près de son lit, sur une petite table, se trouvaient ses lunettes et sa Bible bien feuilletée – sa fiole et sa cruche ainsi qu’elle avait l’habitude de l’appeler, dont elle se nourrissait spirituellement chaque jour, et même à chaque heure, le « Pain de Vie ».
Un jeune pasteur allait souvent la voir ; il aimait écouter les simples expressions qu’elle tirait des vérités de la Bible ; car lorsqu’elle parlait de son « héritage incorruptible, sans souillure, inflétrissable », il semblait qu’elle le voyait de près, et l’auditeur croyait presque entendre les rachetés dans les cieux, disant : « À celui qui nous aime, et qui nous a lavés de nos péchés dans son sang ».
Un jour le jeune pasteur posa à l’heureuse malade cette question effrayante :
— Eh bien, Nancy, après toutes vos prières, votre vigilance et votre attente, que penseriez-vous si Dieu permettait que votre âme fût éternellement perdue ?
La pieuse Nancy se dressa sur son coude et tournant vers lui un regard sérieux, elle posa sa main droite sur la « précieuse Bible », ouverte devant elle, et répondit tranquillement :
— Ah ! Mon cher, est-ce là toute la connaissance que vous avez acquise ? Et ses yeux étincelant d’une clarté, elle continua : C’est Dieu qui ferait la plus grande perte. La pauvre Nancy ne perdrait que son âme, ce qui serait sans doute une grande perte ; mais Dieu perdrait Son Honneur et Son Caractère. N’ai-je pas suspendu mon âme à Ses Très Grandes et Précieuses Promesses, et s’Il manquait à Sa Parole, Mon Dieu deviendrait Lui-même un menteur et s’exposerait à la confusion à la face de l’univers.
Ainsi parla la vieille pèlerine écossaise.
Ce fut là une des dernières paroles qui tombèrent de ses lèvres mourantes, paroles des plus précieuses, semblables à des pommes d’or dans des paniers d’argent.
Méditons ensemble.
Elles peuvent s’appliquer à chaque pas de la marche du pèlerin, du premier au dernier.
Par la foi, la vieille écossaise avait placé le Salut de son âme sur les Promesses de Dieu en Christ par l’Evangile signifiant Bonne Nouvelle.
Elle savait que son cher Fils avait dit :
« Celui qui entend ma parole, et qui croit celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient pas en jugement ; mais il est passé de la mort à la vie » (Jean 5:24).
Elle savait que Dieu a dit :
« Quiconque croit est justifié par Lui (Christ) » ;
et encore :
« Le sang de Jésus Christ son Fils nous purifie de tout péché » (1 Jean 1:7), car Il a porté nos péchés en Son Corps sur le bois.
C’était le premier pas.
Et durant toute sa vie la pèlerine écossaise s’attacha fermement, pour toutes choses et à chaque heure du besoin, à Ses Très Grandes et Précieuses Promesses.
Le Divin argument de Romains chapitre 8 était le sien par la foi :
« Celui même qui n’a pas épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous, comment ne nous fera-t-il pas don aussi, librement, de toutes choses avec lui ? » (Romains 32).
Dans toutes ses peines, elle avait trouvé en Lui un Secours Opportun et toujours à sa disposition, et maintenant qu’elle allait quitter l’aride désert pour entrer dans la Maison Eternelle, pouvait-elle penser qu’Il se montrerait infidèle à Sa Parole ? Non.
Pour que l’âme de la vieille Nancy pût être perdue, il eût fallu que l’honneur, le caractère de Dieu, Dieu Lui-même fussent complètement altérés et devinssent un objet de confusion à la face de l’univers, ce qui ne sera JAMAIS, Dieu n'étant pas un homme pour mentir.
Chère vieille Mamie pèlerine !
Source : Bibliquest