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Vie Protestante Réformée

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Jean Calvin

"Puisque Dieu, par conséquent, nous justifie par la Médiation du Christ, Il nous Acquitte, non pas par l'aveu de notre innocence personnelle, mais par une imputation de la justice ; de sorte que nous, qui sommes injustes en nous-mêmes, sommes considérés comme Justes en Jésus Christ."

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12 décembre 2021 7 12 /12 /décembre /2021 08:10
Sur la véritable gloire du Chrétien de Jacques Saurin (1677-1730)

Sur la véritable Gloire du Chrétien,

Sermon de Jacques Saurin

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Pour moi, à Dieu ne plaise que je me glorifie,

si ce n’est en la croix de notre Seigneur Jésus-Christ,

par qui le monde m’est crucifié, et moi au monde.

Galates VI, 14

 

Le Saint Esprit nous représentant, sous l’idée d’une mort et d’une crucifixion, notre renoncement au monde n’a pas seulement voulu nous marquer la nature et les degrés de cette disposition ; il a voulu aussi en marquer les difficultés.

 

Rarement meurt-on sans souffrir.

 

Les morts les plus douces sont pour l’ordinaire précédées de symptômes violents, que quelqu’un a appelé les messagers de la mort.

 

Ces messagers de la mort, ce sont des syncopes mortelles, ce sont des ardeurs brûlantes, ce sont des douleurs violentes, ce sont des tortures insupportables.

 

La crucifixion surtout était le supplice le plus violent que la justice des hommes, dirai-je ? ou leur barbarie eût jamais inventé.

 

L’imagination est effrayée, quand elle se représente un corps attaché à un poteau, suspendu par des clous, entraîné par son propre poids, dont le sang est versé goutte à goutte, et n’expirant qu’à force de souffrir.

 

Cette effrayante image est-elle outrée pour représenter les peines, les combats, les sacrifices auxquels un chrétien est appelé, et qu’il ne peut se dispenser de subir, avant que de parvenir à ce bienheureux état où la grâce avait donné à notre Apôtre d’arriver, lorsqu’il disait dans les paroles de mon texte :

 

Le monde m’est crucifié, et je suis crucifié au monde.

 

Représentez-vous un chrétien, représentez-vous un homme encore novice dans l’école de Jésus-Christ, appelé tantôt à combattre des penchants qu’il a apportés au monde ; tantôt, à déraciner une habitude qui est devenue en lui une seconde nature ; tantôt, à résister au torrent de l’exemple et de la coutume ; tantôt à mortifier une passion dominante qui l’occupe, qui le possède, qui l’entraîne ; tantôt à quitter le lieu de sa naissance comme Abraham, à marcher sans savoir où il va ; tantôt à immoler un fils unique, comme ce Patriarche ; à s’arracher dans un lit de mort à des amis, à une épouse, à un enfant qu’il aime à l’égal de lui-même ; et tout cela, parce que c’est Dieu qui le veut ; et tout cela, avec cette soumission qui faisait dire à Jésus-Christ, le chef et le consommateur de la foi du chrétien, son rédempteur et son modèle :

 

Non point ce que je veux, mais ce que tu veux (Matthieu 26 :19) !

 

O croix de mon Sauveur, que vous êtes pesante, quand vous êtes imposée à des hommes qui n’ont pas encore porté l’amour pour lui à ce degré, qui rend toutes choses aisées à celui qui l’aime !

 

O sentier de la vertu qui paraissez uni à ceux qui y marchent, que le chemin qui nous conduit à vous est raboteux !

 

O joug de Jésus-Christ si aisé, fardeau léger à celui qui a accoutumé de vous porter, que vous êtes difficile à ceux qui veulent essayer leurs forces !

 

Aussi, vous le voyez, mes frères, dans le style de l’Écriture, renoncer au monde de la cupidité, c’est offrir son corps en sacrifice :

 

Je vous exhorte par les compassions de Dieu que vous présentiez vos corps en sacrifice (Romains 12 :1).

 

C’est se couper son bras, c’est s’arracher un œil (Matthieu 5 :29-30), c’est renoncer à soi-même, c’est charger sa croix : car si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à soi-même, qu’il charge sa croix (Matthieu16 :24).

 

C’est être crucifié avec Jésus-Christ, car je suis crucifié avec Jésus-Christ (Galates 2 :20) et dans notre texte : le monde m’est crucifié et je suis crucifié au monde.

 

Mon Dieu qu’il en coûte pour être chrétien !

 

Mais cette disposition, de quelque amertume qu’elle soit accompagnée, constitue pourtant la véritable gloire ; c’est le second article qu’il faut éclaircir.

 

Nous consentons de mettre ici en opposition le héros du siècle avec le héros chrétien.

 

Nous nous engageons à prouver que ce dernier l’emporte infiniment sur l’autre.

 

De quelles sources le héros du siècle prétend-il tirer sa gloire ?

 

Quelquefois de la grandeur du maître auquel il s’est dévoué.

 

On se félicite de contribuer à la gloire de ces hommes qui sont élevés au-dessus du reste du genre humain, d’être l’appui de leur trône, et d’affermir leur couronne.

 

Le maître au service duquel le chrétien se dévoue, c’est le roi des rois : c’est celui devant lequel tous les rois de la terre ne sont que comme une goutte d’eau pendant à un seau, et comme la menue poussière qui s’arrache d’une balance (Ésaïe 40 :15) : c’est celui par l’autorité duquel les rois règnent, et les princes administrent la justice (Proverbes 8 :15).

 

Il est vrai que la grandeur de cet être adorable* (*Digne d'adoration) le met au-dessus de tous nos services.

 

Il est vrai que son trône est stable à toujours, et que toutes les créatures réunies seraient incapables de l’ébranler.

 

Mais si le chrétien ne peut pas contribuer à la gloire d’un si grand maître, il la publie, il confond ceux qui l’outragent, il la fait connaître par toute la terre.

 

Quelquefois le héros du siècle tire sa gloire de la haine qu’il porte à l’ennemi auquel il livre la guerre.

 

Quel ennemi plus odieux pourrions-nous avoir, que le monde ?

 

C’est lui qui nous dégrade de notre grandeur naturelle ; c’est lui qui efface de notre âme ces traits que la divinité y avait elle-même gravés ; c’est lui qui nous fait perdre les prétentions que nous avions à une éternité bienheureuse.

 

Quelquefois le héros du siècle tire sa gloire de la noblesse de ceux qui ont marché devant lui dans la même carrière.

 

Il est glorieux, dans le monde, de succéder à ces hommes qui ont rempli l’univers de leur nom, qui ont fait marcher la terreur devant eux, et qui se sont signalés par des actions au-dessus de l’homme.

 

Le chrétien a été précédé, dans sa carrière, par les Patriarches, par les Prophètes, par les Apôtres, par les martyrs, par ces foules de rachetés de toutes les nations, de tous les peuples, de toutes les langues (Apocalypse 5 :9).

 

Ces saints hommes ont été appelés à livrer la guerre au péché, comme nous à vaincre nos passions ; à former au-dedans d’eux, comme nous, la piété, la charité, la patience, toutes les vertus.

 

Le chrétien a été précédé, dans sa carrière, par Jésus-Christ lui-même, le chef et le consommateur de la foi.

 

Nous donc, puisque nous sommes environnés d’une si grande nuée de témoins, rejetant tout fardeau, et le péché qui nous environne si aisément, poursuivons constamment la course qui nous est proposée. Regardant à Jésus, le chef et le consommateur de la foi ; qui au lieu de la joie qui lui était proposée, a souffert la croix, ayant méprisé la honte (Hébreux 12 : 1-2).

 

Quelquefois le héros du siècle tire sa gloire de la grandeur des exploits.

 

Mais qui en opère de plus grands que le chrétien ?

 

S’affranchir du préjugé, mépriser le jugement des hommes, résister à la chair et au sang, vaincre les passions, affronter la mort, souffrir le martyre, être inébranlable sous les débris du monde croulant, et savoir s’appliquer au milieu du bouleversement universel des créatures, ces belles promesses : Quand les montagnes crouleraient, quand les coteaux se renverseraient ! ma gratuité ne se départira point de toi, l’alliance de ma paix ne bougera point (Ésaïe 54 :10).

 

Voilà les exploits du chrétien.

 

Quelquefois le héros du siècle tire sa gloire des avantages qu’il procure aux autres, des biens qu’il fait à sa patrie, des forçats qu’il délivre de leurs chaînes, des monstres dont il purge la terre.

 

Qui est, à cet égard, plus utile à la société que le chrétien ? Il en est le rempart, il en est la lumière, il en est le modèle.

 

Quelquefois le héros du siècle tire sa gloire des acclamations qu’excite son héroïsme, et de la magnificence de la couronne qui lui est préparée.

 

Mais d’où partent les acclamations qui l’enflent ?

 

Est-ce à des âmes vénales, à des courtisans, à des panégyristes à gages ; est-ce à des gens de cet ordre à applaudir, et à louer ?

 

Ont-ils seulement l’idée de la véritable gloire ? Porte, porte tes méditations, chrétien, jusqu’à la grandeur de l’être suprême !

 

Pense à cette intelligence adorable qui réunit dans son essence tout ce qu’il y a de grand !

 

Contemple la divinité entourée d’anges, d’archanges, de chérubins, de séraphins ! Ecoute les concerts que ces bienheureux esprits entonnent à sa gloire ! Vois-les pénétrés, ravis, transportés des beautés divines ; employant l’éternité à les exalter, et s’écriant jour et nuit :

 

Saint, Saint, est l’Éternel des armées ! Tout ce qui est en toute la terre est sa gloire ! Amen (Ésaïe 6 :3).

 

Louange, gloire, action de grâce, honneur, puissance soit à notre Dieu aux siècles des siècles ! Amen (Apocalypse 7 :12).

 

Que tes œuvres sont grandes et magnifiques, ô Seigneur notre Dieu tout-puissant ! Tes voies sont justes et véritables ! Roi des Saints, qui ne craindrait qui ne glorifierait ton nom (Apocalypse 15 :3-4).

 

Cet être si digne de louange et si dignement loué, c’est celui qui prépare les acclamations aux vainqueurs du monde.

 

Oui, athlète chrétien ! Après que tu auras été la balayure et la raclure de ce monde (1 Corinthiens 4 :13) ; après que tu auras mortifié, martyrisé, crucifié cette chair ; après que tu auras porté cette croix qui était autrefois scandale aux Juifs et folie aux Grecs, et qui est encore aujourd’hui folie et scandale à ceux qui devraient mettre toute leur gloire à la porter ; tu seras appelé en la présence des hommes et des anges !

 

Ce grand Dieu te démêlera dans la foule, et il t’adressera cette voix :

 

Cela va bien, bon serviteur et fidèle (Matthieu 25 :21).

 

Il accomplira la promesse qu’il fait encore aujourd’hui à tous ceux qui combattent sous les étendards de la croix :

 

Celui qui vaincra, je le ferai seoir* (asseoir) sur mon trône (Apocalypse 3 :21).

 

Ah ! gloire du héros du siècle, éloges profanes, inscriptions fastueuses, trophées superbes, diadèmes plus propres à amuser des enfants qu’à occuper des hommes raisonnables !

 

Qu’avez-vous de comparable aux acclamations et aux couronnes qui attendent le héros chrétien ?

(…)

Si nous regardons cette croix par rapport à son harmonie avec toute la contradiction que Jésus-Christ a éprouvé sur la terre ; elle nous porte à nous mettre dans les dispositions de Saint Paul, et à pouvoir dire comme lui :

 

Le monde m’est crucifié, et je suis crucifié au monde.

 

Notre grand maître finit par la croix une vie passée dans le mépris, dans l’indigence, dans le détachement des sens, dans la faim, dans la soif, dans le travail, dans la mortification ; siérait-il à un chrétien de s’endormir dans les bras de l’indolence, de se livrer aux plaisirs, de se laisser enchanter par les charmes de la volupté, de ne respirer que l’aise, que les commodités, que le repos, que l’abondance ?

 

Si le monde vous hait, sachez qu’il m’a haï avant vous. Souvenez-vous de la parole que je vous ai dite, que le serviteur n’est pas plus grand que son maître (Jean 15 :18-20).

 

Si nous regardons cette croix par rapport au sacrifice qui y est offert à la justice divine, elle nous porte à nous mettre dans la disposition de Saint Paul, et à pouvoir dire comme lui :

 

Le monde m’est crucifié et je suis crucifié au monde.

 

Cette vie mondaine, ces dissipations, ces rébellions aux ordres du ciel ; en un mot cette cupidité qui fait nos délices, à quoi aboutit-elle ?

 

Voyez les carreaux * (foudre et tonnerre, par analogie avec les flèches des arbalètes appelées "carreaux") qu’elle attire sur la tête de ceux qui s’y livrent.

 

Jésus-Christ était parfaitement exempt de péché, mais il s’était chargé des nôtres, il les a portés sur le bois (1 Pierre 2 :24) et c’est pour cela qu’il a subi sur ce bois infâme tous les tourments sous lesquels sa divinité et son innocence l’ont empêché de succomber.

 

Voilà ce qui t’attend pécheur !

 

Oui, si tu n’es pas crucifié avec Jésus-Christ par la foi, tu le seras par la justice divine !

 

Et alors tous les carreaux de la justice divine fondront sur ta tête, comme ils fondirent sur la sienne !

 

Alors tu seras livré, dans un lit de mort, aux combats auxquels il fut livré dans Gethsémané ! Tu frémiras à l’idée des supplices que la vengeance divine te prépare ! Tu sueras comme des grumeaux de sang, quand tu porteras ta pensée sur le trône de justice, devant lequel tu vas être traîné ! Bien plus : alors tu seras condamné à compenser, par la longueur de ton supplice, ce que ta faiblesse te rend incapable de supporter de son poids !

 

Les siècles accumulés ne mettront point de bornes à tes tourments ! Tu seras maudit de Dieu dans l’éternité, comme Jésus-Christ le fut dans son temps ! Et cette croix que tu auras refusé de porter dans le temps, tu la porteras dans l’éternité !

 

Si nous regardons la croix de Christ, par rapport à l’atrocité de ceux qui méprisent un sacrifice si auguste, elle nous porte à revêtir les dispositions de Saint Paul, et à nous mettre en état de pouvoir dire comme lui :

 

Le monde m’est crucifié, et je suis crucifié au monde.

 

L’image que je voudrais vous tracer ici, est encore de Saint Paul. Cet apôtre nous dépeint la cupidité comme un mépris de la croix de Christ et comme un renouvellement de son supplice.

 

L’idée de la punition d’un tel crime l’absorbe et le confond ; il ne trouve point de couleurs assez vives pour le dépeindre ; et il se contente de dire, après avoir parlé des châtiments infligés à ceux qui avaient enfreint la loi de Moïse :

 

De combien pires tourments pensez-vous que sera jugé digne celui qui aura foulé aux pieds le fils de Dieu ; et tenu pour une chose profane le sang de l’alliance, par lequel il avait été sacrifié ! (Hébreux 10 :29)

 

Voilà ta sentence, pécheur ! La voix du sang du Fils de Dieu criera de la terre au ciel, vengeance contre toi ; Dieu te demandera compte, un jour, du sang d’un Fils qui lui est si cher.

 

Il te dira, comme Saint Pierre dit à ceux qui l’avaient versé :

 

Tu as renié le saint et le juste, tu as mis à mort le prince de la vie (Actes 3 :14-15).

 

Il te poursuivra de ses fléaux comme si tu avais répandu ce sang, et comme il a poursuivi ceux qui l’ont réellement répandu.

 

Mais pressons des motifs plus doux, et plus sortables* (convenables) à la dignité des rachetés de l’Éternel.

Si nous regardons la croix de Christ par rapport aux preuves qu’il nous y donne de sa charité, pouvons-nous trouver quelque chose de trop pénible dans les sacrifices qu’il demande de nous ?

 

Pouvons-nous trop faire pour un Jésus qui a tant fait pour nous ?

 

Quand votre cœur se révolte contre la morale de l’Évangile, quand vous êtes tentés de dire : Cette parole est rude, qui la peut ouïr (Jean 6 :60) ?

 

Quand la porte du ciel vous apparaît trop étroite, quand la chair vous exagère les difficultés du salut ; quand il vous semble que nous venons vous arracher le cœur, lorsque nous vous demandons de modérer la fougue de votre tempérament, de résister au torrent de votre cupidité, de donner quelque portion de votre bien aux pauvres, d’immoler une Dalila et une Drusille* (Voir Actes 24:24: Drusille, fille d’Hérode Agrippa I (cf Actes 12) avait déserté son premier mari, le roi d’Émèse qu’elle avait épousé à l’âge de 15 ans, pour le gouverneur Félix, un an après son mariage.) ; suivez votre Sauveur jusqu’au calvaire ; voyez-le traversant le torrent de Cédron, arrivant sur le funeste mont où il devait consommer son sacrifice ; voyez ce concours de maux qui le réduisent à s’écrier :

 

Mon Dieu, mon Dieu ! Pourquoi m’as-tu abandonné ! (Matthieu 27 :46)

 

Si vous le pouvez, tenez contre ces objets !

[p. 78]
Si nous envisageons la croix par rapport aux preuves qu’elle nous fournit en faveur de la doctrine de celui qui y a fini sa vie, elle nous porte à revêtir les sentiments de Saint Paul. Il est naturel, je l’avoue, que des êtres raisonnables, de qui l’on exige de si grands sacrifices que ceux que la religion vous demande, veuillent s’assurer de la vérité de cette religion.

 

On ne saurait prendre trop de précautions, lorsqu’il est question d’immoler des victimes si chères.

 

Le moindre doute sur cette question est capital. Mais cet article est-il susceptible du moindre doute ?

 

Jésus-Christ a scellé de son sang la doctrine qu’il a prêchée ; il a été non seulement le héros de la religion que nous vous prêchons, mais il en a été le martyr. SI nous regardons cette croix, par rapport aux forces nécessaires pour nous former aux sentiments de Saint Paul, elle nous presse encore de les revêtir.

 

Elle nous assure, de la part de Dieu, tous les secours dont nous avons besoin pour nous soutenir dans les combats auxquels elle nous appelle. Elle fonde ce raisonnement le plus juste, le plus concluant qu’aucune intelligence ait jamais formé.

 

Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? Lui qui n’a point épargné son propre fils, mais qui l’a livré pour nous tous, comment ne nous donnerait-il point toutes choses avec lui ? (Romains 7 :30-31)


Et pour finir ce discours, par les images que nous tracions en le commençant, si nous regardons cette croix par rapport aux gloires qui l’ont suivie, elle nous presse encore de revêtir les sentiments de Paul.

 

L’idée de cette gloire soutint Jésus-Christ dans ce que son sacrifice eut de plus pénible. A la veille de le consommer, il dit à son père,

 

Père ! L’heure est venue, glorifie ton fils, afin qu’il te glorifie (Jean 12 :23, 28).

 

Je t’ai glorifié sur la terre, j’ai achevé l’œuvre que tu m’as donnée à faire. Et maintenant, glorifie-moi, toi, père ! envers toi-même, de la gloire que j’ai eue par devers toi avant que le monde fût (Jean 17 : 1, 5).

 

Cette espérance ne fut point trompée. Le combat fut long, il fut rude ; mais il finit ; mais des messagers célestes vinrent le recevoir, au sortir de son tombeau ; mais une nuée vint l’enlever à la terre ; mais les portes du ciel s’ouvrirent à la voix de l’Église triomphante qui honorait son triomphe, et qui s’écriait dans le moment de son exaltation :

 

Portes, élevez vos linteaux ! Huis éternel, haussez-vous ! (Psaume 24, 7, 9).


Chrétiens, arrêtons nos regards sur cet objet. Souffrir avec Jésus-Christ, c’est s’assurer de régner avec lui. Nous ne vous déguisons point les peines qui vous attendent, dans la carrière que nous vous avons ouverte.

 

Il est dur de se refuser tout ce qui flatte, tout ce qui plaît, tout ce qui enchante.

 

Il est dur d’entendre toujours parler de difficultés à surmonter, d’ennemis à combattre, de croix à porter, de crucifixion à subir.

 

Il est dur de se mortifier, tandis que les gens du monde se réjouissent ; tandis qu’ils raffinent sur les plaisirs ; tandis qu’ils sont ingénieux à se procurer de nouveaux amusements ; tandis qu’ils distillent leur cerveau pour diversifier leur joie ; tandis qu’ils consument leur vie en jeux, en fêtes, en festins, en spectacles.

 

Le combat est long, il est violent, je l’avoue ; mais il finit, mais votre croix sera suivie des mêmes pompes que celles de Jésus-Christ : 

 

Père, L’heure est venue, glorifie ton fils.

 

Mais vous, en expirant sur votre croix, vous remettrez votre âme à votre Dieu comme il lui remit la sienne, et vous mourrez en disant :

 

Père, je remets mon esprit entre tes mains (Luc 23 :46).

 

Mais les anges viendront recevoir cette âme, pour la porter dans le sein de Dieu ; et après s’être réjouis de votre conversion, ils se réjouiront de votre béatitude, comme ils se réjouirent de la sienne. Mais dans le grand jour du rétablissement de toutes choses, vous serez portés sur les nuées au ciel, comme Jésus-Christ ; vous serez exaltés, comme lui, par-dessus tous les cieux ; et vous prendrez, comme lui, séance sur le trône de la majesté de Dieu.


C’est ainsi que la croix de Christ nous forme aux sentiments de notre apôtre ; c’est ainsi qu’elle fait que le monde nous est crucifié, et que nous sommes crucifiés au monde : C’est ainsi qu’elle nous conduit à la véritable gloire.

 

O glorieuse croix ! Tu seras toujours l’objet de ma méditation et de mes études !

 

Je ne veux me proposer de savoir que Jésus-Christ crucifié !

 

A Dieu ne plaise que je me glorifie, si ce n’est en la croix de Jésus-Christ, par qui le monde m’est crucifié, et moi au monde !

 

Dieu nous en fasse la grâce.


Amen.

Jacques Saurin

Jacques Saurin,

Pasteur Protestant Réformé

Bible (133)

Croix Huguenote

 

 

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Source : Avec les remerciements à Eric Kayayan, Pasteur et Responsable de Foi & Vie Réformées

(Pges 64 /78 sermon Jacques Saurin)

 

Foi et Vie Réformées
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12 décembre 2021 7 12 /12 /décembre /2021 08:00
Commentaires sur les compassions de Dieu, s​​​ermon de Jacques Saurin

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 SUR LES COMPASSIONS DE DIEU

Sermon de Jacques Saurin

Par Eric Kayayan, Pasteur de Foi & Vie Réformées

Croix Huguenote Foi et Vie Réformées
Jacques Saurin

Jacques Saurin,

Pasteur Protestant Réformé

De telles compassions dont un père est ému envers ses enfants, de telles compassions l’Éternel est ému envers ceux qui le craignent (Psaume 103 :13)

 

Dans son sermon sur les compassions de Dieu, le pasteur français Jacques Saurin (1677-1430) contraste l’amour de Dieu, ses compassions, avec le caractère d’imperfection et le défaut d’harmonie qu’on trouve chez tous les humains, même lorsqu’il est question de la plus grande expression de l’amour chez eux.


La plus belle notion que nous puissions nous former de la divinité, celle qui est en même temps le fondement le plus solide de la foi que nous en avons en sa parole, de l’assurance que nous avons en ses promesses, c’est celle qui nous représente Dieu comme un être conforme, dont les attributs ont une exacte harmonie, et qui est toujours d’accord avec lui-même (…) Il y a une parfaite harmonie de perfections dans la divinité. 

Cette véracité va nous servir de guide dans le corps de ce discours, elle va même en régler le plan.


Le cinquième des six points que Saurin développe pour éclairer son propos consiste en l’immobilité des desseins de Dieu, c’est-à-dire le fait que sa volonté et ses desseins sont immuables, non changeants. Voici comment il exprime dans ce passage de son sermon le caractère changeant d’affections humaines certes sincères, mais néanmoins flottantes et variables :


L’amour de Dieu pour les créatures est en harmonie avec l’immobilité de ses volontés. Il y a peu de fond, peu de solidité dans les sentiments d’amour dont les hommes comme nous sont susceptibles.

 

Ces noms de fermeté, de constance, d’égalité, d’image que rien ne pourra effacer, d’impression qu’aucune cause ne sera capable d’affaiblir, d’idée toujours présente à l’esprit, d’attachement sans fin, d’amitié éternelle, ces noms ne sont que des noms ; ce ne sont que de vains sons quand ils sont appliqués aux sentiments que les amis même les plus fidèles peuvent avoir les uns pour les autres.


Je ne veux pas dépeindre seulement ici ces caractères légers, aussi prompts à quitter les chaînes dont ils se sont liés, qu’ils avaient été à les prendre. Je veux caractériser une autre disposition d’esprit. Nous ne nous connaissons point nous-mêmes, lorsque nous nous croyons capables d’un attachement solide, et nous sommes les premiers à nous tromper, lorsque nous pensons que nous aimerons toujours, parce que nous sommes sincères lorsque nous assurons que nous aimons.

 

Cet homme, qui dans certains moments produit des sentiments de tendresse, cet homme n’est point hypocrite.

 

Cette femme n’est point hypocrite, lorsqu’éplorée auprès d’un époux mourant, et en quelque sorte plus mourante que lui, elle ne recueille de forces que pour recueillir les derniers souffles d’une personne qui lui est si chère ; elle proteste de n’aimer dans la vie désormais que ce moment où il plaira à l’arbitre des événements de lui permettre de suivre dans le tombeau une partie d’elle-même ; cette femme exprime ce qu’elle sent, et ce qu’elle croit sentir toujours : mais bientôt la suite du temps, un objet nouveau, d’autres projets, calmeront la violence de ces sentiments, et la mettront dans cet état de tranquillité et de soumission aux volontés divines, que toutes les maximes de la religion n’avaient pu produire.

Les hommes ne sont pas toujours blâmables d’être si superficiels dans leurs amitiés. Notre légèreté fait en quelque sorte notre bonheur, et nos malheurs sont l’apologie de notre inconstance.


La vie serait un tourment continuel, si nos amitiés étaient toujours dans le même degré d’activité, et Rachel serait infiniment malheureuse, si elle avait toujours ses enfants dans sa mémoire, et si elle refusait toujours d’être consolée de ce qu’ils n’existent plus.

 

Je veux dire seulement que ce caractère de légèreté est essentiel aux amitiés des esprits bornés comme sont les hommes.


Dieu seul est capable (être adorable, qui peux seul avoir des sentiments si nobles, donne-nous de les exprimer !) Dieu seul, mes chers frères et sœurs, est capable d’un amour réel, solide, permanent et sans diversion, sans interruption.


Dans la dernière section de son sermon, qui concerne le fait que la bonté de Dieu doit être en harmonie avec sa véracité, Jacques Saurin va se pencher sur le don parfait par le Père de son Fils Jésus-Christ, à partir de Jean 3 :16 

 

L’expression la plus vive et la plus énergique de l’amour de Dieu, selon nous, c’est celle qui est dans le chapitre 3, verset 16, de l’Évangile selon saint Jean : Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils.

 

Pesons ces mots, mes frères et sœurs : Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils.


Les idées métaphysiques commencent à être décriées ; je ne m’en étonne point : les hommes ont des notions si imparfaites des substances, ils connaissent si peu la nature des esprits, surtout ils se trouvent si confondus, lorsqu’ils veulent déduire certaines conséquences de l’infini, qu’il n’y a pas lieu d’être surpris, si l’on commence à revenir de certaines spéculations dans lesquelles on voit que des esprits téméraires ont fait de si grands écarts.


Voici une métaphysique plus sûre. Persuadé de la faiblesse de mes connaissances, surtout à l’égard de l’essence divine et de ses attributs, je consulte l’idée que m’en donne ce livre sacré, que Dieu a lui-même dicté.

 

D’abord je ne puis m’empêcher d’apercevoir que Dieu, en parlant de lui-même, s’est proportionné à l’infirmité de l’homme à qui il parlait.

 

Je n’ai pas de peine à expliquer par cette voie ce que je vois dans l’Écriture, que Dieu a des mains, des pieds, des yeux, des entrailles ; qu’il va, qu’il vient, qu’il monte, qu’il descend, qu’il s’apaise, qu’il se courrouce.


Il me semble pourtant que ce serait abuser étrangement de cette pensée que de ne pas prendre à la lettre certaines idées constantes que nos Écritures nous donnent de la divinité, idées sur lesquelles elles font rouler en partie le système de la religion chrétienne.


Je vois, ce me semble, clairement, je vois d’une manière constante, dans nos écritures, qu’il y a dans la divinité un être, une personne, et si l’on peut ainsi parler, une portion de l’essence divine, qui s’appelle le Père, et une autre qui s’appelle le Fils.


Je vois, ce me semble, d’une manière qui n’est pas moins claire, dans ce même livre, que l’union qui est entre ce Père et ce Fils, entre ces deux personnes, est l’union la plus étroite, la plus intime qui puisse jamais être conçue.

 

Quel amour doit être celui de deux personnes qui ont les mêmes perfections, les mêmes idées, les mêmes desseins, les mêmes projets !

 

Quel amour doit être celui de deux personnes dont l’union n’est traversée par aucune misère, par aucune passion, et pour dire encore plus, par aucun caprice.

Je vois encore, ce me semble, d’une manière qui n’est pas moins claire, que Jésus homme, qui est né à Bethléhem couché dans une crèche, est uni d’une manière intime à cette Parole éternelle, qui est elle-même unie avec Dieu, je vois que ce Jésus livré pour moi, vile créature, au traitement le plus honteux, au supplice le plus douloureux et le plus infâme qui pût jamais être infligé au plus indigne et au plus criminel de tous les hommes.


Et quand je cherche dans ma méditation la cause de ce grand mystère, quand je me demande à moi-même quel est le principe qui a mû la divinité à me faire un si riche présent ; surtout quand je cherche, dans la révélation, l’explication d’un mystère que la raison ne pourrait jamais m’expliquer qu’imparfaitement, je ne saurais en trouver d’autre que la miséricorde de Dieu.


Que l’école se donne carrière, que la raison se perde dans des spéculations, que la foi même ait peiné à se soumettre à un dogme qui a été dans tous les siècles l’effroi de tous ceux qui pensent et qui méditent ; pour nous, nous nous en tiendrons à cette claire, à cette étonnante, mais à cette douce, à cette consolante proposition : Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils.

 

Quand on nous montrera Jésus-Christ dans Gethsémané, suant des grumeaux de sang ; quand on nous le fera voir chez Caïphe, interrogé, insulté, battu de verges ; quand on nous le présentera sur le Calvaire, cloué sur une croix, prêt à plier sous les coups qui lui sont portés de la part du ciel et de la part de la terre ; quand on nous demandera raison de ces étonnants et de ces formidables phénomènes, nous dirons :

 

C’est que Dieu aimait les hommes : Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils.

 

 

Eric Kayayan Foi et Vie Réformées

 

Commentaire d'Eric Kayayan,

Pasteur Protestant Réformé

sur les compassions de Dieu, s​​​ermon de Jacques Saurin

 

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Bible (133)

Croix Huguenote

 

 

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Source : Aimablement transmis par Eric Kayayan, Pasteur et Responsable de Foi & Vie Réformées

 

Foi et Vie Réformées
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Charles Spurgeon

" J'avoue que je donnerais à peine un penny pour tout salut que je pourrais perdre. La vie éternelle est la chose dont nous avons besoin, la Vie de Dieu, qui ne peut jamais changer ou être enlevée de nous, et c'est ce qui est donné à toutes celles et ceux qui croient en Jésus Christ."

Car, lorsque que nous étions
encore sans force,
Christ, au temps marqué,
est mort pour des impies
 (Romains 5-6)

Croix Huguenote

  Une femme oublie-t-elle

l'enfant qu'elle allaite ?

... Quand elle l'oublierait,

Moi je ne t'oublierai point.

Voici, je t'ai gravée sur mes mains

Esaïe 49.16

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