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Vie Protestante Réformée

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Jean Calvin

"Puisque Dieu, par conséquent, nous justifie par la Médiation du Christ, Il nous Acquitte, non pas par l'aveu de notre innocence personnelle, mais par une imputation de la justice ; de sorte que nous, qui sommes injustes en nous-mêmes, sommes considérés comme Justes en Jésus Christ."

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4 juillet 2021 7 04 /07 /juillet /2021 16:30
La Bible est elle raciste ?

“TOUTES LES FAMILLES DE LA TERRE

SERONT BÉNIES EN TOI”

Trouve-t-on des traces de racisme dans la Bible ? Comme on entend affirmer parfois que c’est le cas, il faut bien répondre à cette accusation.

 

Accusation en fait totalement infondée pour quiconque sonde attentivement le contenu des Écritures, et ne se laisse pas entraîner à répéter un slogan ou un cliché que d’autres lui ont fourré dans le crâne.

 

Constatons d’abord que la Bible reste de loin le premier best-seller mondial et qu’elle continue à être traduite dans un grand nombre de langues: des hommes et des femmes appartenant à des peuples, des nations, des continents très éloignés les uns des autres, continuent à y puiser une ressource spirituelle qui motive leur existence.

 

Cela pourrait-il être le cas si la Bible proclamait un message raciste, affirmant par exemple la supériorité de la race caucasienne sur la race noire, ou celle des japonais sur les papous ?

 

En fait ce qui dès les premières pages de la Bible démonte toute idée de racisme c’est que l’humanité entière est issue d’un couple originel.

 

Peu importe pour mon présent propos que l’on y croie ou non,  on est bien forcé de constater que la Bible parle de ce couple originel.

 

Tous les êtres humains, à quelque groupe qu’ils appartiennent, se retrouvent dans la condition humaine d’Adam et Eve.

 

Et ce message est répercuté sur toutes les pages qui suivent.

 

Bien sûr, l’existence de peuples divers y est souvent mentionnée (je dis bien de peuples, car la Bible ne parle jamais de races au sens moderne qu’on a donné à ce terme à partir du dix-neuvième siècle surtout).

 

Mais ce qui est le plus étonnant, c’est que statistiquement parlant, le peuple le plus critiqué dans la Bible, est celui-là même dont elle est issue, celui qui l’a écrite : c’est le peuple d’Israël, le peuple juif !

 

Ce sont les prophètes juifs qui reprochent à leurs compatriotes tant de violations de la Loi de Dieu, de désobéissances et de pratiques mauvaises.

 

Bien sûr les peuples voisins qui adoraient des idoles de pierre et de bois ne sont pas épargnés, loin de là !

 

Mais Israël l’objet de l’affection divine car il l’a choisie pour en faire son propre peuple, le peuple de son Alliance, elle lui a été infidèle.

 

Combien de fois lisons-nous qu’il l’a choisie non pas parce qu’elle était supérieure aux autres peuples, mais en fait précisément pour le contraire : aux yeux de Dieu les Hébreux n’avaient rien qui puissent les rendre plus attirants que d’autres nations; c’est son libre choix divin qui s’est porté sur eux.

 

A ce peuple viendront se joindre des étrangers qui en adopteront le culte (Exode 12:48-49). 

 

Deux femmes d’origine étrangère, Rahab de Jéricho et Ruth la Moabite, feront même partie de la lignée qui mènera au roi David et, par sa descendance, au Messie promis (ce que rappelle explicitement la généalogie de Jésus en Matthieu 1:5).

 

L’argument selon lequel la dépossession et l’élimination par les Israélites des peuples qui habitaient en Canaan (narrées au livre de Josué)  relèverait d’une forme de racisme exacerbé, ne tient pas la route. 

 

C’est pour des raisons cultuelles (pratiques idolâtres qualifiées à maintes reprises dans l’Ancien Testament d’ abominables, comme les sacrifices d’enfants à leurs divinités, la sorcellerie, la divination etc.) que ces peuples sont retranchés, et non pour des raisons ethniques ou raciales (Lévitique 18:24-30 ; Deutéronome  7:1-6 ; 20:17-18 ; 1 Rois 21:26 ; 2 Chroniques 36:14 etc.)

 

L’universalité du message de la Bible trouve son apogée dans l’Évangile et l’abolition du mur de séparation entres les Juifs et les autres nations (ta ethnê en grec), à commencer par les Samaritains. 

 

La rencontre entre Jésus et la femme samaritaine au puits de Sychar (Jean 4) préfigure l’envoi des disciples vers toutes les nations, à commencer par la Judée et la Samarie (Actes 1:8). 

 

Le disciple Pierre se voit commander d’aller rendre visite à un centenier romain et sa maisonnée (Actes 10) pour justement leur annoncer l’Évangile. 

 

Dans sa lettre aux chrétiens d’Éphèse (2:11-18), Paul insiste sur la destruction du mur de séparation qui éloignait autrefois les autres nations des enfants de la promesse.

 

Un court passage  du Nouveau Testament mérite toutefois un commentaire : dans sa lettre à Tite (1:12-13) l’apôtre Paul dénonce à son collaborateur les défauts des habitants de l’île de Crète, qu’il devait bien connaître.

 

L’ironie tient à ce qu’il dénonce ces travers en citant un de leurs propres poètes, Épiménide, ayant vécu au septième siècle avant Jésus-Christ, et qui écrit quelque part : Crétois, toujours menteurs, méchantes bêtes, ventres paresseux. 

 

Et Paul d’approuver ce témoignage, qui est en fait non pas la critique d’un groupe ethnique en tant que tel, mais celle des mauvaises habitudes qui caractérisent les habitants de cette île. 

 

Cela dit, si Paul était un raciste, considérant les Crétois comme un peuple inférieur, il ne se préoccuperait guère de planter des communautés chrétiennes solides en Crète et de donner des instructions précises à Tite dans ce but,  afin que les fruits de l’Esprit deviennent visibles chez les Crétois.

 

Voilà d’ailleurs où se trouve la preuve la plus flagrante que le message de la Bible est tout sauf raciste : il s’adresse à tous, quels que soient leur origine ethnique ou sociale.

 

Et cela parce que Dieu a envoyé sur terre le nouvel Adam, le prototype de la nouvelle humanité, son propre Fils, Jésus-Christ.

 

Celui-ci a commandé à ses disciples : Allez, faites de toutes les nations des disciples, baptisez-les au nom du Père du Fils et du Saint Esprit, et enseignez-leur à garder tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde.

 

Dans une autre lettre écrite par le même apôtre Paul aux communautés chrétiennes de la région de Galatie (3:26-29), la réalité de la nouvelle vie en Jésus-Christ, commune à tous les croyants sans exception, est décrite comme suit : 

 

Car vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Christ-Jésus: vous tous, qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtus Christ.  Il n’y a plus ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni libre, il n’y a plus ni homme ni femme, car vous tous, vous êtes un en Christ-Jésus. 

 

Et si vous êtes à Christ, alors vous êtes la descendance d’Abraham, héritiers selon la promesse.  

 

Une promesse faite dix-sept siècles plus tôt, qu’on trouve au douzième chapitre du livre de la Genèse, et qui comprend cette parole : Toutes les familles de la terre seront bénies en toi (12:3)

 

Aux membres de l’église de Colosse, en Asie mineure, le même Paul décline les implications éthiques de la nouvelle identité qu’ont reçue les membres de cette église, quelle que soit leur origine ethnique ou autre (3:9-11): 

 

Ne mentez pas les uns aux autres, vous qui avez dépouillé la vieille nature avec ses pratiques et revêtu la nature nouvelle qui se renouvelle en vue d’une pleine connaissance selon l’image de celui qui l’a créée.  Il n’y a là ni Grec, ni Juif, ni circoncis, ni incirconcis, ni barbare ni Scythe, ni esclave ni libre; mais Christ est tout et en tous.

 

S’il y a un lieu où l’harmonie et le respect entre personnes d’origines ethniques différentes devrait régner et être visible aux yeux de tous, fondés non pas sur de vagues bons sentiments mais sur la réalité d’une œuvre de réconciliation qui fait de tous des membres d’un seul et même corps, celui du nouvel Adam, c’est bien l’église de Jésus-Christ. 

 

C’est lui qui s’est donné pour tous et les appelle à vivre dans l’unité de la foi, de l’espérance et de l’amour. 

 

Qu’au sein d’une même communauté il faille souvent  faire preuve de patience, de persévérance et de sagesse à cet égard n’annule pas cette réalité. 

 

Ces efforts doivent au contraire manifester la réalité en question par des œuvres qui reflètent la perfection du Christ mort et ressuscité pour le salut d’un grand nombre. 

 

L’existence de communautés chrétiennes exprimant des particularismes linguistiques ou culturels qui permettent à l’Évangile d’être communiqué avec plus de clarté aux uns et aux autres, n’exprime pas en soi la négation d’une telle unité, pour autant que cela ne constitue pas une barrière avec d’autres communautés sœurs, conduisant à proclamer ici et là un Évangile ethnique :  non plus un Évangile universel qui prend en compte un certain degré de diversité culturelle ou linguistique,  mais un évangile tronqué qui prend comme source tel ou tel particularisme culturel et plus le Christ régnant sur son Église depuis les cieux.

 

Une communion fraternelle exprimée concrètement entre communautés chrétiennes qui se trouvent sur un même sol mais diffèrent de par leur culture, devrait être maintenue comme signe que ce n’est pas l’origine ethnique ou linguistique qui se trouve à la source ou au cœur de l’église, mais bien celui qui en est la tête et le chef : Jésus-Christ.

 

Cette unité se manifestant dans la diversité constitutive de l’universalité du peuple de Dieu sous la bannière du Christ, est exprimée dans le dernier livre de la Bible, l’Apocalypse (5:9-10).

 

Le cantique nouveau chanté en l’honneur de celui qui est présenté tout au long de ce livre comme l’Agneau immolé, contient les paroles suivantes, témoignant de l’universalité de la rédemption acquise par l’Agneau de Dieu : 

 

Tu es digne de recevoir le livre et d’en ouvrir les sceaux, car tu as été immolé et tu as racheté pour Dieu, par ton sang, des hommes de toutes tribu, de toute langue, de tout peuple et de toute nation ; tu as fait d’eux un royaume et des sacrificateurs pour notre Dieu, et ils régneront sur la terre.

 

Eric Kayayan
Eric Kayayan

Pasteur Protestant Réformé,

Foi et Vie Réformées

 

Bible (133)

Croix Huguenote

 

 

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Source : Foi & Vie Réformées

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23 juin 2021 3 23 /06 /juin /2021 18:35
La transmission fidèle de l'Evangile

Par quelle voie, par quels instruments l’Évangile est-il fidèlement transmis depuis deux mille ans ?  Une telle transmission est-elle seulement possible, ou bien n’est-elle qu’un leurre, une vue de l’esprit, quelque chose qui ne s’est en fait jamais réalisé mais aurait été (et serait toujours) fantasmé par les générations suivantes ?

La question s’est posée dès le début de l’ère chrétienne à ceux qui proclamaient la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ, notamment Paul de Tarse, l’auteur de treize lettres comprises dans le Nouveau Testament, reçues et acceptées par les Églises chrétiennes comme détenant une autorité apostolique authentique, en tant que mandatée et certifiée par celui qui se trouve au centre de l’Évangile, Jésus-Christ lui-même. Cette autorité apostolique, contestée par certains du temps du vivant de Paul, mais rapidement établie par l’ensemble de la chrétienté d’alors, ne pouvait aucunement dépendre de mesures coercitives ou d’un complot quelconque. C’est la nature du message proclamé et son fondement qui l’ont établie. En tant qu’homme, Paul termina sa carrière d’apôtre exécuté sous l’empereur Néron en raison de sa foi en Jésus-Christ comme Seigneur (kurios).

Dans sa seconde lettre à Timothée, rédigée peu avant cette exécution, Paul parle justement de la transmission de l’Évangile qui lui a été confié (ainsi qu’aux autres apôtres du Christ) et il en définit les modalités. Les versets 1 à 13 du second chapitre de cette lettre, cités ici, serviront à préciser ces modalités en cinq points centraux (citation à partir de la version Segond révisée, « La Colombe ») :

Toi donc, mon enfant, fortifie-toi dans la grâce qui est en Christ-Jésus. Et ce que tu as entendu de moi en présence de beaucoup de témoins, confie-le à des hommes fidèles, qui soient capables de l’enseigner aussi à d’autres.  Souffre avec moi comme un bon soldat du Christ-Jésus.  Il n’est pas de soldat en campagne qui s’embarrasse des affaires de la vie, s’il veut plaire à celui qui l’a enrôlé, et l’athlète n’est pas couronné, s’il n’a combattu suivant les règles.  Le laboureur qui peine doit être le premier à recueillir les fruits.  Comprends ce que je dis : car le Seigneur te donnera l’intelligence en tout.

Souviens-toi de Jésus Christ, ressuscité d’entre les morts, issu de la descendance de David, selon mon Évangile, pour lequel je souffre jusqu’à être lié comme un malfaiteur.  Mais la parole de Dieu n’est pas liée.  C’est pourquoi je supporte tout à cause des élus, afin qu’eux aussi obtiennent le salut qui et en Christ-Jésus, avec la gloire éternelle.

 Cette parole est certaine :

Si nous sommes morts avec lui,

Nous vivrons aussi avec lui ;

Si nous persévérons,

Nous régnerons aussi avec lui ;

Si nous le renions,

Lui aussi nous reniera ;

Si nous sommes infidèles,

Lui demeure fidèle,

Car il ne peut se renier lui-même.

  • Le premier point qui doit être souligné par rapport à la question initiale posée, c’est que ce qui doit être transmis, le message-objet de la transmission, c’est « ce que tu as entendu de moi en présence de beaucoup de témoins » (2a). Il s’agit d’un enseignement, d’une doctrine de vie appelée par Paul son Évangile (8b).  Succession de doctrine donc. Cet Évangile est le sien non pas de manière exclusive, comme s’il était la propriété de Paul, mais pour être distingué de toute version contradictoire de cet Évangile qui prétendrait détenir une autorité apostolique authentique (voir Galates 1:6-7 à cet égard).  C’est donc de cet Évangile-là dont Timothée doit se souvenir.  La transmission en question ne s’est pas faite de manière quasi-initiatique ou secrète, mais « en présence de beaucoup de témoins » ce qui est à la fois une indication de la portée communautaire du message, et une protection contre toute tentative de déformation par un ou plusieurs individus.  L’impératif de cette transmission indique aussi son caractère diachronique, destiné à traverser les générations suivantes.  L’Évangile n’a pas été annoncé pour une ou deux générations seulement. Ce dépôt doit ensuite être confié à des hommes fidèles (2b). Le caractère de fidélité exigé par Paul pour la transmission de l’Évangile implique qu’aucune déformation, aucun ajout, aucune suppression de tel ou tel élément jugé indésirable ne sauraient être tolérés.  Ceci nous ramène à une injonction similaire que l’on trouve au début du quinzième chapitre de la première lettre de Paul aux Corinthiens : Je vous rappelle, frères, l’Évangile que je vous ai annoncé, que vous avez reçu, dans lequel vous demeurez fermes, et par lequel aussi vous êtes sauvés, si vous le retenez dans les termes où je vous l’ai annoncé ; autrement, vous auriez cru en vain. Le caractère diachronique de cette transmission de doctrine est ensuite établi au verset 2c : …qui soient capables de l’enseigner aussi à d’autres. La fidélité de la transmission sera proportionnelle à la capacité (ikanoi en grec) d’enseignement des transmetteurs suivants.  Ce n’est donc pas à n’importe qui que cette charge de transmission peut ou doit être confiée, mais au contraire à des hommes dûment enseignés, formés et établis pour ce faire. S’il advenait que certains, lesquels ayant reçu le dépôt, soient néanmoins trouvés infidèles dans cette transmission, reniant ainsi le Christ, celui-ci les renierait au jour de sa venue en gloire (12-13). L’infidélité de certains n’annulera néanmoins jamais la fidélité du Christ : Si nous sommes infidèles, lui demeure fidèle, car il ne peut se renier lui-même (v. 13). De la même manière, le fait que Paul soit emprisonné, attendant son exécution prochaine au moment de la rédaction de sa seconde lettre à Timothée, ne lie pas l’Évangile à sa situation personnelle, comme s’il ne pouvait la transcender :  … pour lequel je souffre jusqu’à être lié comme un malfaiteur.  Mais la parole de Dieu n’est pas liée (v. 9). La fidélité du Christ envers lui-même fera toujours que de nouveaux serviteurs, fidèles quant à eux, seront en leur temps et circonstances envoyés pour proclamer l’Évangile,  qui ne saurait être lié d’une quelconque manière.
Antoine de la Roche Chandieu

Antoine de Chandieu (1534-1591), pasteur Protestant du seizième siècle ayant joué un rôle considérable dans l’établissement d’Églises réformées dans le royaume de France, a écrit quelques très belles pages sur ce thème dans son ouvrage La Confirmation de la Discipline Ecclésiastique (1566).  En voici quelques extraits pour compléter ces remarques:

« A la vérité nous devons bien reconnaître que Dieu est meilleur que nous pour vouloir ce qui est bon et juste, et qu’il est plus sage que nous pour choisir les moyens qui lui sont propres.  Il est certain que ceux qui voient l’Écriture Sainte, ne peuvent ignorer que Dieu a mis cet ordre en son Église, qu’il veut être gardé inviolablement, à savoir qu’un chacun indifféremment et de sa seule autorité ne puisse s’attribuer quelque office ou charge au sein de celle-ci, et particulièrement de prêcher.  Mais que cet honneur lui soit réservé d’y appeler ceux qu’il lui plaira.  De telle sorte que quiconque pervertit un tel ordre ne puisse être excusé de vouloir diviser l’Église et comme couper les nerfs par lesquels Dieu veut qu’elle demeure debout et en son entier.

Cela nous est enseigné si clairement par l’Apôtre, que ceux qui n’y prennent garde ferment les yeux à leur escient.  Jésus-Christ, dit-il, a donné les uns pour être apôtres, et les autres pour être prophètes, les autres évangélistes, les autres pasteurs et docteurs, pour assembler les saints, pour l’œuvre du ministère, pour l’édification du corps du Christ (Éphésiens 4 :11). Donc puisque le Seigneur a mis cette distinction de charges en son Église, il s’ensuit qu’il n’est pas loisible à tout un chacun de s’y entremettre indifféremment.  Et même, puisque l’apôtre dit que le Seigneur les a donnés, il déclare assez par cela qu’il est l’auteur d’un tel ordre, et que ceux qui s’ingèrent sans être appelés, contreviennent à son ordonnance.  Et à ce propos il dit par ses Prophètes qu’il a constitué sur son peuple des gardes et des guetteurs pour l’avertir de son devoir.  Et S. Paul dit des vrais Pasteurs que le Saint Esprit les a mis sur leurs troupeaux pour gouverner l’Église de Dieu (Ésaïe 62 :6 ; Jérémie 6 :17 ; Ezéchiel 33 :7 ; Actes 20 :28).

Il y a assez d’autres passages qui montrent que c’est Dieu qui envoie les annonciateurs de sa parole : comme quant notre Seigneur Jésus-Christ commandait qu’on priât le maître de la moisson afin qu’il y envoie des ouvriers (Matthieu 9 :38).  Ce qui n’est pas dit seulement en général, mais aussi nous voyons comment en particulier Dieu a souvent témoigné à ses serviteurs que c’était lui qui les envoyait à son œuvre.  Voilà pourquoi tant de fois il commande à Moïse de dire aux Israélites qu’il l’envoyait vers eux pour leur déclarer sa volonté.  Il assure Ésaïe de sa vocation, et même par une vision admirable.  Il donne du courage à Jérémie, l’assurant qu’il était envoyé par lui.  Comme aussi notre Seigneur Jésus-Christ déclare à ses apôtres qu’il les envoie, leur donnant tout de suite après le Saint esprit, par la vertu duquel ils peuvent s’acquitter de leur charge.  Et de même quand il apparut à Saint Paul : Je te suis, dit-il, apparu pour te constituer ministre et témoin des choses que tu as vues, et de celles dans lesquelles je t’apparaîtrai, te délivrant du peuple et des Gentils vers lesquels je t’envoie maintenant.

Et certes ce n’est pas sans cause que Dieu a voulu imprimer dans les cœurs de ses serviteurs une pleine certitude de leur vocation, mais afin que par cela ils soient munis et fortifiés contre tant de difficultés par lesquelles il faut qu’ils passent. Car qui sera celui qui ne tremble s’il appréhende à bon escient, et selon la parole de Dieu, le pesant fardeau d’une telle charge ?  Est-ce une chose légère d’être ambassadeur pour Christ, messager de Dieu et dispensateur de ses secrets ? Est-ce peu de choses de porter la parole de la réconciliation de Dieu avec les hommes ? Exhorter comme si Dieu lui-même exhortait ? D’annoncer la rémission des péchés aux croyants et la condamnation aux infidèles ?  De délier les uns, et lier les autres au jugement de Dieu ? Est-ce une chose humaine d’être le sel de la terre ? La lumière du monde ? Bref d’être la bouche par laquelle le Seigneur parle aux hommes, les mains par lesquelles il s’approche d’eux, afin qu’ils le voient, qu’ils le connaissent et servent selon sa volonté ? Si nous considérons ces choses à bon escient, ne dirons-nous pas avec l’Apôtre : Et qui est suffisant pour ces choses ? Il est certes très nécessaire que ceux auxquels une si grande et difficile charge est commise, cherchent ailleurs qu’en eux-mêmes les choses qui sont requises à leur devoir. Et d’où prendront-ils quelque assurance, sinon de ce qu’ils sont certains et résolus que Dieu les envoie ; et par le même moyen qu’il sera leur garant, qu’il les soutiendra sous le poids d’une si grande charge, qu’il les armera contre les assauts qui leur sont présentés, bref qu’il les pourvoira des choses qui leur sont nécessaires ?

Or, bien que Dieu ait appelé de tout temps ceux qui ont reçu de lui une charge d’enseigner son Église, il n’a cependant pas toujours usé des mêmes moyens pour les y appeler.  Car il a envoyé les Prophètes et Apôtres d’une façon extraordinaire, en tant qu’il n’a pas fait usage du suffrage et de l’élection des hommes en leur endroit.  Pareillement lorsque l’ordre de l’Église est totalement interrompu, et que la pureté de son service est abolie, selon ce qu’il peut apparaître extérieurement, Dieu suscite extraordinairement des personnes qu’il dote de grâces propres pour rétablir l’ordre de l’Église, et remettre dessus son service en la pureté qui convient.  Et comme ce sont des choses extraordinaires, elles n’ont pas toujours lieu en l’Église.

Mais quant aux ministres et Pasteurs, leur charge doit durer en l’Église jusques à la consommation du monde, ayant certains troupeaux qui leur sont assignés, afin qu’ils les nourrissent en la connaissance et crainte par la prédication de sa parole, et l’administration des sacrements qu’il a institués.  Et ceux-ci sont appelés de Dieu à leur charge par le moyen des hommes : assavoir par une élection sainte et légitime, telle qu’elle nous est enseignée par la parole de Dieu.  Et ainsi, bien qu’ils doivent sentir en leur conscience le témoignage de leur vocation intérieure, il faut néanmoins que la vocation extérieure et ordinaire, selon l’ordre de l’Église, y soit adjointe avant qu’ils puissent s’entremettre d’annoncer l’Évangile.  Et voilà pourquoi l’apôtre spécifie et déclare si soigneusement et par le menu les choses requises à un fidèle Pasteur (Timothée 3 :1), afin que par cela l’Église connaisse mieux ceux qu’elle devra élire en une telle charge.  Et même écrivant à Tite (1 :7)Je t’ai laissé, dit-il, afin que tu établisses des Anciens par les villes, comme je l’ai ordonné.  S’il y a quelqu’un qui soit irrépréhensible, etc. Pour nous faire comprendre premièrement que l’élection a lieu en telle chose, et secondement qu’on doit y procéder avec grande prudence et égard, afin que l’Église soit bien pourvue.  A cela appartient la remontrance qui est faite à Timothée (1 Timothée 5 :22), qu’il n’impose pas à la hâte les mains sur aucun, et ne communique point aux péchés d’autrui.  Et même, (bien que Timothée doive être plutôt compté au rang des Évangélistes qui ont eu lieu au commencement avec les apôtres, qu’au rang commun des Pasteurs), l’apôtre déclare néanmoins qu’il a été élu à sa charge par l’imposition des mains de la compagnie des anciens (1 Timothée 4 :14).  Et suivant cela, il est dit que S. Paul et Barnabas ordonnaient des Pasteurs dans chaque Église avec prières et jeûnes (Actes 14:23).

En somme, il nous apparaît par toute l’Écriture Sainte, qu’excepté les Prophètes, Apôtres, et ceux que Dieu a en certains temps suscités extraordinairement et sans le moyen des hommes, tous les autres qu’il a envoyés pour porter sa parole, ont reçu témoignage de leur vocation par l’ordre de l’Église, qui est comme la main de Dieu, par laquelle il élève les hommes en une telle charge.

Et tout comme Dieu approuve ceux qui avec vocation légitime s’emploient à son service, qu’il les assiste, qu’il bénit leurs labeurs et ratifie au ciel la doctrine qu’ils ont annoncée en la terre : aussi il a de tout temps condamné, rejeté et puni ceux qui sans être envoyés, se sont ingérés en quelque charge ecclésiastique. [exemples tirés de l’Ancien Testament : Jérémie 14 ; 29 :23 ; Ézéchiel 13 :7 ; Nombres. 16 1 ; Samuel 6 ; 13 ; 2 Sam. 6 ; 2 Chroniques 26].

Tous ces exemples sont suffisants pour nous retenir en notre devoir, afin que nous ne nous avancions pas outre ce qui nous sera commandé par Dieu.  Car estimons-nous que si après tant de défenses, de menaces, de punitions rigoureuses contre ceux qui ont commis de telles fautes, on veut néanmoins violer et pervertir l’ordre que Dieu a établi, une telle audace et témérité puisse demeurer impunie ?  Que donc l’enseignement de l’Apôtre aux Hébreux nous contienne enserrés dans les limites de notre vocation, quand parlant de la sacrificature, il dit que nul ne prend l’honneur à soi-même sinon celui qui est appelé par Dieu (Hébreux 5 :4).  Comme aussi quand Saint Paul parle de la prédication de l’Évangile : Comment entendra-t-on, dit-il, sans prédication ? Et comment prêchera-t-on sinon qu’on soit envoyé ? (Romains 10 :14-15), montrant par cela que nul ne doit s’avancer pour prêcher la parole de Dieu, sinon celui à qui Dieu aura ouvert la bouche, l’appelant à un tel office.  Et c’est la raison pourquoi les serviteurs de Dieu ont tant de fois allégué leur vocation, tant pour témoigner qu’ils ne s’étaient pas ingérés d’eux-mêmes, qu’aussi pour rendre les hommes plus attentifs et obéissants à la doctrine qu’ils annonçaient.  Ainsi, Ésaïe, Jérémie, Ézéchiel, Zacharie, et les autres disent qu’ils sont envoyés.  Ainsi Saint Paul déclare qu’il est constitué héraut pour annoncer l’Évangile.  Ainsi Jésus-Christ lui-même témoigne qu’il est envoyé, et que ce qu’il fait est selon la charge qui lui est commise. »

 

Amen,

 

Eric Kayayan Foi et Vie Réformées

Eric Kayayan,

Pasteur Protestant Réformé

Texte : Jean Calvin

 

Bible
Croix Huguenote

 

 

 

 

 

 

 

 

Source : Foi et Vie Réformées

Foi et Vie Réformées

 

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30 mai 2021 7 30 /05 /mai /2021 19:06
Conférence de Foi et Vie Réformées -- Église invisible, Églises visibles : quel lien, pour quelle unité

Conférence de Foi et Vie Réformées

&

Ressources Chrétiennes

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Eglise invisible, Eglises visibles :

Quel lien, pour quelle unité

 

 

 

Quels sont les différents sens du mot église dans le Nouveau Testament ?

 

Quels liens unissent l'église invisible à l'église visible, l'Eglise universelle à l'Eglise particulière, les Eglises particulières entres Elles ?

 

Ce webinaire, poursuivant la réflexion entamée lors d'un précédent webinaire sur le thème de l'Eglise, cherchera à apporter des réponses bibliques à ces nécessaires questions qui concernent l'ensemble du corps du Christ, et doivent être adressées sur un solide fondement en vue de la croissance des Eglises vers leur unique Chef.

 

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Foi et Vie Réformées
Ressources Chrétiennes

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Bible Refuge Protestant
Croix huguenote
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2 mai 2021 7 02 /05 /mai /2021 12:45
29 mai 2021 Conférence Zoom Foi Et Vie Réformées en partenariat avec Ressources Chrétiennes : Église invisible, Églises visibles, quel lien, pour quelle unité ?
A partager !
 
E-Conférence gratuite :
 
Église invisible, Églises visibles :
quel lien, pour quelle unité ?
 
29 mai 14h00 (Paris) / 08h00(Montréal)
 
avec
 
Paul Wells, Éric Kayayan,
 
Fabio Genovez & Charles Nicolas.
 

Conférence

Foi Et Vie Réformées 

en partenariat avec

Ressources Chrétiennes

Conférence zoom Foi et Vie Réformées 29 mai 2021

Église invisible, Églises visibles :

quel lien, pour quelle unité ?

 

La conférence aura pour orateurs Paul Wells, Éric Kayayan, Fabio Genovez et Charles Nicolas

et sera diffusée le 29 mai 2021 sur Zoom.

Elle sera également accessible en rediffusion sur la chaîne YouTube de Foi et Vie Réformées

 

Programme

14h - 14h15 : Accueil et ouverture

14h15 - 15h15 : Paul Wells : Église visible et Église invisible

15h15 - 16h15 : Éric Kayayan Quels liens d’unité entre les églises ?

16h15 - 16h30 : Pause.

16h30 - 17h15 : Fabio Genovez l'Église Presbytérienne du Brésil, présentation et questions

17h15 - 17h35 : Paul Wells Synthèse

17h35 - 18h10 : Charles Nicolas - Prédication

18h10 - 18h15 : conclusion

 

Orateurs

Paul Wells

Paul Wells s’intéresse depuis des années aux problèmes des églises en France, ayant été engagé dans l’organisation et l’implantation de communautés chrétiennes. Il a été professeur de théologie systématique à la Faculté Jean Calvin à Aix-en-Provence. Il est rédacteur en chef de la revue théologique Unio cum Christo.

 

Éric Kayayan

Éric Kayayan est un pasteur consacré dans les Église Réformées en Afrique du Sud, où il a vécu 26 ans. Depuis 2014 il anime en France le ministère de Foi et Vie Réformées (www.foietviereformees.org). Chercheur associé à la faculté de théologie de l’Université Libre de Bloemfontein, il a publié plusieurs articles sur les écrits de Calvin. Il est régulièrement invité à prêcher ou à s’exprimer dans les églises, en France ou à l’étranger.

 

Fabio Genovez

Fabio Genovez est pasteur de l’Église Presbytérienne du Brésil – missionnaire en France – pasteur de l’UNEPREF en poste à l’Église Réformée Évangélique d'Aix-en-Provence. Il est très engagé auprès de la jeunesse et des étudiants. Il est aussi professeur de « cours de Bible » à l’Ecole Chrétienne de La Nouvelle Alliance.

 

Charles Nicolas

Charles Nicolas a effectué ses études à Aix-en-Provence (1975-1981). Il est pasteur de l'Union des églises réformées évangéliques. Il a alterné des temps de ministère classiques et des temps de ministère en aumônerie : aumônerie aux Armées et, actuellement, aumônerie hospitalière à Alès, dans le Gard. Depuis 4 ans, il exerce un ministère d'enseignant itinérant.

 

Déroulement de la conférence

La conférence se déroulera en ligne sur Zoom et en simultané sur la chaîne YouTube de Foi et Vie Réformées le 29 mai 2021 à 14.00 (Paris), et 8.00 am (Montréal). 

Les liens de connexion pour celles et ceux s'étant inscrit(e)s seront envoyés par mail au plus tard une heure avant pour l'accès sur Zoom.

Tout ce dont vous avez besoin pour suivre cette conférence c'est d'un ordinateur ou éventuellement smartphone avec une connexion internet. Nous vous recommandons d'avoir une Bible à disposition et tout ce qui est nécessaire pour rédiger des notes si vous le souhaitez.

 

Pourrais-je poser des questions pendant la conférence ?

Oui par l'intermédiaire du "tchat" ou par les commentaires. Plus d'informations vous seront communiquées sur ce point après l'inscription. 

 

Partenaire

Ressources Chrétiennes

 

Ressources chrétiennes a pour but de fournir gratuitement par le moyen de l’Internet du matériel de qualité basé sur la Bible. Ce ministère offre une bibliothèque chrétienne francophone en ligne pour tous, couvrant le plus grand nombre possible de sujets bibliques, théologiques et pastoraux.


Ressources chrétiennes est un service offert par l’Église chrétienne réformée de Beauce, au Québec, Canada, en collaboration avec le Centre d’études réformées (Reformational Study Centre), situé à Pretoria, en Afrique du Sud.

 

Eglise Réformée de Beauce (Québec)

 

 

Bible Refuge Protestant
Croix huguenote

 

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20 mars 2021 6 20 /03 /mars /2021 16:48
Vidéos de la conférence de Foi et Vie Réformées du 20 mars 2021 : Pour quelle Église ? Biblique, servante et disciple du Christ,
Biblique, servante et disciple du Christ,
pour quelle Église ?
Orateurs :
- Paul Wells,
- Éric Kayayan,
- Fabio Genovez,

 

Orateurs :

 
Paul Wells

 Paul Wells s’intéresse depuis des années aux problèmes des églises en France, ayant été engagé dans l’organisation et l’implantation de communautés évangéliques. Il a été professeur de théologie systématique à la Faculté Jean Calvin à Aix-en-Provence, il est rédacteur en chef de la revue théologique Unio cum Christo.

 

 

Eric Kayayan Foi et Vie Réformées

 

Rev. Éric Kayayan est pasteur consacré dans les Église Réformées en Afrique du Sud, où il a vécu 26 ans. Depuis 2014 il anime en France le ministère de Foi et Vie Réformées (www.foietviereformees.org). Chercheur associé à la faculté de théologie de l’Université Libre de Bloemfontein, il a publié plusieurs articles sur les écrits de Calvin. Il est régulièrement invité à prêcher ou à s’exprimer dans les églises, en France ou à l’étranger.

 

 

Fabio Genovez

 

Rev. Fabio Genovez est pasteur de l’Église Presbytérienne du Brésil – missionnaire en France – pasteur de l’UNEPREF en poste à l’Église Réformée Évangélique d'Aix-en-Provence. Il est très engagé auprès de la jeunesse et des étudiants. Il est également professeur de « cours de Bible » à l’Ecole Chrétienne de La Nouvelle Alliance.

 

 

 

 

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20 mars 2021 6 20 /03 /mars /2021 06:20
Foi et Vie Réformées aujourd'hui : réflexion chrétienne par Eric Kayayan,
Foi et Vie Réformées
aujourd'hui 
Réflexion Chrétienne
par
Eric KAYAYAN,
pasteur réformé.

 

 

 

Thèmes des réflexions apportées

 

  1. Vaincre la solitude
  2. Croyants ou pratiquants
  3. Morts et ressuscités en Christ 
  4. Ennemis du genre humain
  5. Une promesse pas comme les autres
  6. Un beau voyage
  7. Faire silence
  8. Un cri pour la justice
  9. Vérité ou infox ?
  10. Soumission ou liberté ?
  11. Avoir l'esprit critique
  12. Mon Seigneur et Mon Dieu !
  13. Enterrement ou crémation?
  14. L'ascension juste un jour férié ?
  15. Résister à la tentation
  16. La pensée de l'Eternité
  17. Personne n'a jamais vu Dieu
  18. Une Parole Vivante et Efficace
  19. Où est le Royaume ?
  20. Avoir bonne conscience
  21. La folie de l'idéologie transgenre
  22. Fléchir les genoux devant le Père
  23. L'athéisme pratique
  24. Se reposer de ses travaux
  25. Gardiens de la création
  26. Nous croyons au Saint Esprit
  27. La Loi et l’Évangile
  28. Confesser ses péchés
  29. La nudité humaine
  30. Le décalogue
  31. Contempler le Christ
  32. Quelle civilisation ?
  33. Gardien du jardin
  34. Justifier la violence ?
  35. Comment faire face à la mort ?
  36. Une humanité en dérive
  37. Dieu et les nations
  38. Intenter un procès à Dieu ?
  39. Car c'est à Toi qu'appartiennent...
  40. Ne nous conduis pas vers la tentation
  41. Pardonne nous nos offenses
  42. Donne nous aujourd’hui notre pain de ce jour
  43. Que Ta Volonté soit Faite sur la terre comme au ciel
  44. Que Ton Règne Vienne
  45. Que Ton Nom soit Sanctifié
  46. Notre Père qui es aux cieux
  47. Liberté, égalité, fraternité
  48. Mourir dans la dignité
  49. La vie est un accouchement
  50. Jésus Christ, la clé pour comprendre la Bible
  51. Les Chrétiens et l'état. Hier et aujourd'hui
  52. Être dans le monde sans être du monde
  53. Le décalogue
  54. Au commencement était La Parole
  55. Le Jugement de Dieu
  56. Prêcher l’Évangile
  57. Les Noces de l’Époux et de l’Épouse
  58. Comment lire la Bible
  59. Je Suis Le Chemin La Vérité et La Vie
  60. Permanence du mensonge
  61. Avoir la vocation
  62. Aliénation et restauration
  63. En qui mettre sa confiance ?
  64. Changer notre image de Dieu
  65. Crise de moralité
  66. Mon Royaume n'est pas de ce monde
  67. A Dieu Seul La Gloire
  68. Par l'illumination du Saint Esprit Seulement
  69. Par Jésus Christ Seulement
  70. Par la Grâce Seulement
  71. Par la Foi Seulement
  72. Par l'Ecriture Seulement
  73. Retrouver son identité
  74. Les signes des temps
  75. Une justice sociale pour tous
  76. Le Messie Promis
  77. Les sept paroles du Christ sur la croix
  78. La traduction de la Bible dans le monde
  79. Le mariage, une alliance entre un homme et une femme
  80. Christianisme et laïcité
  81. Quelle civilisation ?
  82. La force du mensonge
  83. La course vers l’Éternité
  84. Le spirituel et le matériel
  85. Parler du péché
  86. Être spirituel
  87. Le vrai miroir
  88. Vous serez comme des dieux
  89. Le Retour du Christ
  90. Dieu, si Élevé et si Proche
  91. Il ne Dort ni ne Sommeille
  92. Le respect dû aux parents
  93. Que tout se fasse dans l'ordre
  94. La foi, l'espérance et l'amour
  95. Tendre l'autre joue
  96. Prévenir pour sauver
  97. La Bible et le don des langues
  98. Dieu Me connaît personnellement
  99. Jésus et l'histoire
  100. Destin ou Providence
  101. La nature du pouvoir
  102. La perfection n'est pas de ce monde
  103. Vaincre l'infobésité
  104. Le principe de restitution
  105. L'homme nouveau, une utopie ?
  106. Ne cherchez pas Le Vivant parmi les morts
  107. Donner sa vie pour ses amis
  108. Le livre de la Genèse et la science
  109. Par la raison ou par la foi ?
  110. Qu'est ce que le cœur au sens Biblique ?
  111. Une génération adultère et perverse
  112. Juger ou ne pas juger ?
  113. Qui devons nous craindre ?
  114. Le Fondement des Apôtres et des Prophètes
  115. Pourquoi une naissance pas comme les autres
  116. Amener toute pensée captive à l'obéissance à Jésus Christ
  117. L'esprit est fort mais la chair est faible
  118. La Bible est elle raciste ?
  119. L'incarnation
  120. Qu'est ce que l'homme ?
  121. Au commencement tout était très bon
  122. La Foi Chrétienne, une béquille pour des êtres faibles et peureux ?
  123. La maladie de l'homme moderne
  124. Aucun statut particulier
  125. Ou que soit le cadavre, là s'assembleront les vautours
  126. Le Jugement des nations
  127. Bonne Nouvelle et exercice du pouvoir
  128. Le principe de la veuve noire
  129. La Bible un texte fiable
  130. La vie a-t-elle un sens
  131. La vraie sagesse
  132. L’Évangile tronqué
  133. Parler d'une même voix
  134. Bâtir un monde meilleur
  135. Un monde pas si différent du nôtre
  136. Comme sommes nous sauvés ?
  137. Dieu s'est révélé
  138. Je Suis Le Chemin La Vérité et La Vie
  139. L'engagement du Chrétien
  140. La folie de la croix
  141. Derrière la vision du monde athée
  142. La Genèse et les mythes égyptiens
  143. L'Amour de Dieu pour Son Peuple
  144. Vaincre la dépression
  145. Croire ou douter ?
  146. Être prêt à mourir
  147. Qui sont les Saints ?
  148. Qui blâmer
  149. Au commencement
  150. Croisements dangereux
  151. Un Seul Dieu en trois personnes
  152. Quel Christianisme ?
  153. Par l'Esprit et en Vérité
  154. L'homme ne vivra pas de pain seulement
  155. (.....) 

 

 

 

 

 

 

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18 novembre 2020 3 18 /11 /novembre /2020 18:30
Colloque de Foi et Vie Réformées sur Zoom le 21 novembre 2020 à 9h

Réservez votre journée sur Zoom !

Changement en raison du second confinement actuel

remplaçant la journée sur Paris

(Webinaire gratuit) 

📍 en ligne par Zoom

Pour les inscriptions : 

https://t.co/k1R1MSVH8Z

Colloque Foi et Vie Réformées 21 novembre 2020

Colloque

 

sur l'enseignement chrétien

 

Avec 

 

Foi et Vie Réformées France


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École et transmission dans un cadre biblique


Face à la sécularisation,

 

quels défis principiels et pratiques ?

colloque Foi et Vie Réformées 21 novembre 2020

(Webinaire gratuit) Sujet :

École et transmission dans un cadre biblique

Face à la sécularisation, quels défis principiels et pratiques ?

📆 Samedi 21 novembre 2020

⏰ 9:00 - 17:15

📍 en ligne par Zoom

Pour les inscriptions : https://t.co/k1R1MSVH8Z

Pour les inscriptions impératives, cliquer ci-dessous :

Inscription colloque Foi et Vie Réformées 21 novembre 2020

 https://cutt.ly/ZpOmS7N

Vidéo Foi & Vie Réformées

Intervenants Colloque Foi et Vie Réformées 21 novembre 2021
Intervenants Colloque Foi et Vie Réformées 21 novembre 2021

 

Colloque de Foi et Vie Réformées sur Zoom le 21 novembre 2020 à 9h
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8 juin 2020 1 08 /06 /juin /2020 19:07
Une génération adultère et perverse

Lire les évangiles directement dans la Bible nous confronte au fait que l’Évangile à l’eau de rose qu’on nous propose si souvent de nos jours, n’a pas grand-chose en commun avec les textes inspirés de la Bible. 

 

Les paroles souvent rugueuses de Jésus ne peuvent cependant être éliminées si facilement, à moins de créer un faux en écritures, comme on dit en langage juridique pour décrire des comptes truqués. 

 

Parmi ces paroles rugueuses on trouve régulièrement l’expression : 

 

génération perverse, ou génération adultère, 

 

que Jésus applique à ses contemporains qui refusent de croire en Sa Personne et Sa Mission Divine.

 

Par exemple, au chapitre 8 de l’évangile selon Marc Jésus dit :

 

Que sert-il à un homme de gagner le monde entier, s’il perd son âme ? Que donnerait un homme en échange de son âme ? En effet quiconque aura honte de moi et de mes paroles au milieu de cette génération adultère et pécheresse, le Fils de l’homme aussi aura honte de lui, quand il viendra dans la gloire de son Père avec les saints anges.  

 

En lisant ces paroles, on est bien sûr amené à se demander :

 

Jésus ne s’adresse-t-Il qu’à ses contemporains, ou bien à toutes les générations d’hommes et de femmes jusqu’à Son Retour en Gloire, donc nous-mêmes aujourd’hui y compris ? 

 

Il n’y a pas de doute que nous aussi nous sommes inclus dans cet avertissement, car l’envoi de Ses disciples vers toutes les nations pour annoncer l’Évangile jusqu’à son retour promis inclut toutes les générations d’hommes et de femmes à venir. 

 

On voit donc bien par-là qu’essayer d’adoucir les Paroles de Jésus lorsqu’on les trouve trop rugueuses, bref substituer un évangile à l’eau de rose à celui révélé dans la Bible, c’est justement avoir honte de Lui et de Ses Paroles.  

 

Prétendre être chrétien tout en niant que Jésus-Christ demande une allégeance totale et sans compromis à Sa Personne, c’est tout simplement Le renier, et avec lui son propre salut. 

 

Dans son discours de Pentecôte, le disciple Pierre, qui avait lui-même renié Jésus peu après son arrestation en niant Le connaître, prononce ces paroles vitales à la foule de Jérusalem qui s’était rassemblée : 

 

Repentez-vous, et que chacun soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés ; et vous recevrez le don du Saint-Esprit.  Car la promesse est pour vous, pour vos enfants, et pour tous ceux qui sont au loin, en aussi grand nombre que le Seigneur notre Dieu les appellera. Et, par beaucoup d’autres paroles, il rendait témoignage et les exhortait, en disant : Sauvez-vous de cette génération perverse.

 

Amen,

 

 

Eric Kayayan,

Pasteur Protestant Réformé

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29 avril 2020 3 29 /04 /avril /2020 18:09
Un temps de sagesse pour un temps de confinement
Foi et vie réformées

Bonne écoute 

Psaume 90 verset 1-2

 

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foi et vie réformées

 

Un temps de sagesse

pour un temps de confinement

 

 

Quelques lectures bibliques commentées (Luc 15, Proverbes 1)

 

Deux types d'humanité apparaissent en Genèse 4 et 5. Auquel appartenons-nous ?

 

Comment en arrive-t-on au Déluge à partir de Caïn dans Genèse 4 à 6 ?

 

Que faire lorsque les lois humaines sont détournées pour favoriser l'injustice ? Une réflexion à la lumière d'Habaquq 1 et du psaume 94

 

Le Psaume 90 parle de la fidélité de Dieu vis-à-vis de toutes les générations d'humains qui forment son peuple et nous ramène ainsi au début de la Genèse

 

 

Le tentateur revient à la charge au moment de la crucifixion de Jésus : le lien entre Luc 4 et Luc 23

 

Le crucifié est-il vraiment roi ? Seconde tentation du prince de ce monde pour Jésus sur la Croix (Luc 4 & 23)

 

Sur la Croix, Jésus repousse la dernière tentation : Tout est accompli !

 

 

Le salut, c'est bien différent d'un simple sauvetage, cela passe par une guérison spirituelle opérée par le Dieu qui seul peut guérir l'âme et le corps des personnes aussi bien que des communautés.

Refuge Protestant
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25 mars 2020 3 25 /03 /mars /2020 15:15
Espérer contre toute espérance

Les quelques réflexions présentées au cours du chapitre précédent dans l'ouvrage * sur le sujet de la dépression nous conduisent à revenir sur la question suivante, abordée au cours de la première partie (au chapitre trois): Dieu peut-il changer le mal en bien ? Il arrive tellement d’événements négatifs dans la vie quotidienne, tellement de souffrances causées par toutes sortes de facteurs, qu’on peut à bon droit se demander à quoi tout cela rime. Dieu est-il en contrôle des événements, et si oui, pourquoi laisse-t-il arriver tant de malheurs ? Cette question, chacun se la pose, ou se l’est posée. Le mal qui m’arrive a-t-il un but particulier et peut-il en sortir à plus ou moins long terme quelque chose de bon ?

La réponse chrétienne à cette délicate question est certainement oui, mais elle a besoin d’être expliquée. Car d’un point de vue purement humain, on ne voit jamais très bien le but de la souffrance a priori. La tendance naturelle de l’homme est de se révolter contre Dieu, voire de nier son existence à cause du mal que l’on voit autour de soi. Cependant, lorsque l’on parle de Dieu il faut d’abord se demander s’Il est bien la mesure de toutes choses, ou bien si nous autres humains sommes cette mesure. Or l’on peut bien dire que Dieu est la mesure de toutes choses, puisqu’Il est omnipotent, c’est-à-dire tout-puissant, et omniscient, c’est-à-dire qu’Il sait par avance tout ce qui va se dérouler dans notre histoire personnelle et celle du monde. Si tel n’était pas le cas, nous n’aurions aucune raison de l’appeler Dieu ; au mieux, Il serait une créature supérieure. En fin de compte, notre vie personnelle entre dans son plan, un plan bien plus grand que nous ne pourrions jamais l’imaginer.

Or, saisir cette réalité ne peut se faire que par la foi au Dieu qui se révèle comme omnipotent et omniscient. Il contrôle même les étapes de notre vie qui ne se sont pas encore déroulées, car Il est au-dessus du temps et le gouverne. Accepter ceci par la foi ne veut pas dire que chacun comprendra sans problème comment des événements ressentis comme très négatifs et douloureux pourraient finalement contribuer à un bien quelconque. D’abord, peut-être ne verrons-nous jamais de notre vivant en sortir quelque chose de positif. Bien des générations plus tard on pourra peut-être voir apparaître des effets inattendus et bénéfiques. Ensuite, il est bien possible que certains événements négatifs le resteront à toujours et ne produiront jamais de fruits positifs. Comment en juger sur un plan purement humain, qui n’est, quant à lui, ni omnipotent ni omniscient ? Comment, par exemple, évaluer les souffrances sans nom et l’extermination dûment planifiée de plus d’un million et demi d’Arméniens chrétiens au cours de la Première Guerre mondiale, extermination envisagée et entamée dès la seconde moitié du dix-neuvième siècle ?

Néanmoins, se placer dans la perspective de la foi c’est accepter que Dieu a bel et bien le pouvoir de changer toutes choses, de faire toutes choses nouvelles. En recherchant sa volonté révélée, en vivant par la foi en Jésus-Christ, on peut souvent se rendre compte soi-même, après coup, que l’épreuve que Dieu a amenée sur notre chemin avait un but particulier positif qu’Il avait lui-même déterminé d’avance. Tout concourt au bien de ceux qui l’aiment, écrit Paul aux chrétiens de Rome (8:28). Paul savait bien de quoi il parlait, lui dont la vie était remplie d’épreuves de toutes sortes, et pas des moindres. Mais il parlait animé d’une foi indestructible en Jésus-Christ.

Considérons justement le sacrifice de Jésus-Christ sur la Croix de Golgotha. Sur un plan purement humain, il n’y a rien de plus désespérant que la mort injuste de Jésus-Christ, en qui tant d’hommes et de femmes avaient mis leur espoir, l’ayant suivi pendant les trois années de son ministère sur terre. Ils étaient absolument choqués et abasourdis qu’un tel désastre ait pu se produire. Toutefois, si l’on mesure les conséquences positives de sa résurrection pour l’humanité, on peut bien dire qu’il n’y a jamais rien eu de pareil dans l’histoire du monde. Il fallait donc bien la Croix avant la Résurrection. Or si cette crucifixion a été une nécessité pour le salut de l’humanité, ce n’est pas par hasard qu’elle a pris place historiquement, mais selon un plan divin établi de toute éternité et annoncé à l’avance par les prophètes de l’Ancien Testament aussi bien que par Jésus lui-même. Cette transformation de la chose la plus vile et la plus abjecte en l’événement le plus glorieux ne pouvait être accomplie que par Dieu.

Prenons un autre exemple dans l’histoire du Nouveau Testament. Avant sa conversion miraculeuse à la foi chrétienne, sur le chemin de Damas, Paul avait persécuté les chrétiens de manière très violente. Au livre des Actes des Apôtres, (8:3) il est dit : Il cherchait à détruire l’Église, allant de maison en maison pour en arracher les croyants, hommes et femmes, et les jeter en prison. La conséquence positive et inattendue de cette persécution nous est donnée immédiatement après, au verset suivant: Les croyants qui s’étaient dispersés parcouraient le pays en proclamant le message de la Bonne Nouvelle. Paul cherche à détruire l’Église, et en fin de compte la persécution qu’il initie aboutit au résultat contraire. Qui d’autre que Dieu pourrait accomplir un tel renversement ?

Autre question cruciale : les vertus les plus respectées telles que le courage, l’endurance et la persévérance, le sacrifice de soi-même, pourraient-elles se manifester autrement qu’au milieu des épreuves, des souffrances et de grands dangers ? Or ce sont justement ces vertus qui font admirer le degré d’humanité de ceux qui les pratiquent. Un grand nombre d’exploits sportifs sont même appréciés sur cette base : traversée des océans en solitaire, ascension d’un pic sur sa face réputée inaccessible etc. Que dire a fortiori des Jeux Paralympiques ? La souffrance forge le caractère, elle aide aussi à distinguer ce qui est essentiel de ce qui ne l’est pas, ce qui est durable de ce qui est passager. Ceux qui l’ont connue et en sont sortis grandis peuvent servir d’exemple à d’autres qui vivent des moments similaires. Cela est souvent vrai pour des incroyants. À plus forte raison faut-il savoir accepter par la foi que ce qui nous arrive fait partie d’un plan bien plus étendu que ce que nous percevons au moment de l’épreuve.

Le Seigneur Jésus-Christ est passé par une souffrance indescriptible lors de sa Passion: cette souffrance a signifié l’abandon total par son Père céleste, c’est-à-dire l’enfer proprement dit. Sa victoire sur la mort et l’enfer n’a pas été acquise à un prix vil, mais au prix le plus précieux, celui de sa vie même. Or c’est aussi Jésus-Christ qui a dit (Matthieu 16:24, voir aussi 10:37-39): Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix et qu’il me suive. Car celui qui est préoccupé de sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi la retrouvera. Perdre sa vie à cause de Jésus-Christ signifie passer par ce processus d’élagage, de purification de la foi au travers d’une épreuve qui a un sens, afin qu’un être renouvelé spirituellement se dégage de l’homme ancien. Les deux dernières béatitudes prononcées par Jésus durant le Sermon sur la Montagne en témoignent elles aussi (Matthieu 5:10-12) : Heureux ceux qui sont opprimés pour la justice, car le royaume des cieux leur appartient. Heureux serez-vous quand les hommes vous insulteront et vous persécuteront, lorsqu’ils répandront toutes sortes de calomnies sur votre compte à cause de moi. Oui, réjouissez-vous alors et soyez heureux, car une magnifique récompense vous attend dans les cieux. Car vous serez ainsi comme les prophètes d’autrefois: eux aussi ont été persécutés avant vous de la même manière.

Dans la Bible il n’y a sans doute aucun récit qui illustre comment Dieu peut changer le mal en bien comme celui de Joseph et de ses frères, tous fils du patriarche Jacob. Détesté par ses frères et vendu par eux comme esclave, il se retrouve bien plus tard, après de nombreuses pérégrinations et épreuves, l’intendant du pharaon d’Égypte, ayant en main l’administration de tout le pays. Or, la famine qui sévit non seulement en Égypte mais dans le pays voisin où résident son père et ses frères, amène ceux-ci à venir chercher des vivres à la cour du pharaon, où ils sont reçus par Joseph lui-même qu’ils ne reconnaissent pas, tandis que lui les reconnaît. Après plusieurs aller retour, et bien des moments dramatiques durant tout cet épisode, Joseph en sanglots découvre son identité à ses frères (Genèse 45:4-8): Je suis Joseph, leur dit-il, votre frère, que vous avez vendu pour être emmené en Égypte. Et maintenant ne vous tourmentez pas et ne vous accablez pas de remords de m’avoir vendu comme esclave. C’est pour vous sauver la vie que Dieu m’a envoyé devant vous. Car voici deux ans que la famine sévit dans ce pays et pendant cinq ans encore, il n’y aura ni labour ni moisson. Dieu m’a envoyé devant vous pour vous faire subsister sur la terre et vous garder la vie, par une très grande délivrance. C’est pourquoi ce n’est pas vous qui m’avez envoyé ici, c’est Dieu. Et il m’a élevé au rang de « Père pour le pharaon », faisant de moi le maître de toute sa cour et le dirigeant de toute l’Égypte. Plus tard, alors que ses frères redoutent que peut-être il cherche à se venger de ce qu’ils lui ont fait subir, Joseph les rassurera encore (50 :19-21) : N’ayez aucune crainte! Suis-je à la place de Dieu ? Vous aviez projeté de me faire du mal, mais par ce que vous avez fait, Dieu a projeté de faire du bien en vue d’accomplir ce qui se réalise aujourd’hui, pour sauver la vie à un peuple nombreux.

L’assurance que Dieu peut changer le mal en bien, à sa manière et en son temps, ne devrait pas inciter les uns à témoigner d’une sympathie à bon marché vis-à-vis d’autres lorsque ces derniers passent par une grande épreuve. Dans un tel cas, ma responsabilité consiste non pas à tâcher de minimiser la douleur de celui qui est affligé, mais, tout en tâchant d’alléger son fardeau dans la mesure de mes possibilités, à l’aider avec sensibilité à mettre sa confiance et sa foi en Dieu seul, afin que cette épreuve devienne pour lui purificatrice et mène à son affermissement spirituel.

Espérer contre toute espérance : cette formule paulinienne (tirée de Romains 4:18) se réfère à celui qui est tenu pour le père des croyants, le patriarche Abraham, lui-même ancêtre de Joseph et de ses frères. Alors qu’il est fort avancé en âge, sans enfants et à vues humaines destiné à mourir sans laisser de traces, une descendance comprenant de nombreuses nations lui est promise par l’Éternel. Par la foi, il s’accroche à cette promesse divine, qui se réalisera à partir de la naissance d’Isaac et sera poursuivie à travers l’histoire d’un peuple particulier, Israël, puis de l’ensemble des nations à partir de Jésus-Christ et du mandat missionnaire qu’Il confie à ses disciples avant son Ascension (Actes:1:8). Néanmoins, cette formule exprime bien un paradoxe, celui de la foi, qui va à l’encontre de ce que l’on voit ou prévoit à vues humaines. Elle va de pair avec cette autre formule paulinienne paradoxale qui parle de la folie de la prédication (1 Corinthiens 1:20-25), prédication centrée sur la Croix du Christ et qui renverse les perceptions et les raisonnements humains non illuminés par l’Esprit divin. La rationalité chrétienne – qui est tout sauf rationaliste au sens du mouvement philosophique issu des soi-disant « Lumières » – passe donc nécessairement par le paradoxe de la Croix et tout ce qu’il implique.

Rendre compte de l’espérance chrétienne, c’est donc avant tout rendre compte de la Croix et du radical renversement qu’elle opère dans l’histoire des hommes. Ce n’est pas s’appuyer sur des triomphalismes religieux tapageurs et passagers (comme c’est hélas souvent le cas au sein de bien des communautés chrétiennes, par déformation et non par réformation). Ce n’est pas non plus s’appuyer sur un héritage culturel dont le noyau vivificateur, Jésus-Christ, est absent. C’est avant tout s’appuyer sur la Croix, cet instrument de transformation irrésistible où Dieu se donne en personne, plongeant dans les ténèbres de la condition humaine afin de confondre une fois pour toutes la mort et son propagateur, celui qui a séduit et continue de séduire une humanité en perpétuelle quête de délivrances avortées.

Que cette humanité appelle la succession de ces mirages sauveteurs l’Histoire, le Progrès, la Raison, la Science, la Démocratie et les Droits de l’Homme, qu’elle la définisse par n’importe quels autres vocables voire qu’elle cherche en permanence à pulvériser les frontières sémantiques de ces vocables, elle n’aura jusqu’à la fin des temps d’autre horizon que sa propre déchéance à moins qu’elle n’entre dans le domaine racheté de l’enfer par le Christ victorieux : le domaine du Royaume de Dieu. Or, celui-ci est déjà manifesté dans la vie de ceux qui lui appartiennent, par les fruits que l’Esprit fait naître en eux. L’homme cherche par tous les moyens à transcender sa condition, et à repousser les frontières de son expérience sur tous les fronts. Lorsqu’il s’agit de repousser les frontières de sa propre folie, il n’est d’ailleurs jamais en reste (comme en témoignent, à titre d’exemples, la pornographie ou le développement de son arsenal nucléaire). Cette recherche tous azimuts peut à juste titre être envisagée comme une série d’ersatz et de dévoiements de sa quête vers l’homme parfait, accompli, réconcilié avec lui-même, avec l’autre, le monde et la Transcendance.

La vie du chrétien authentique, elle, témoigne d’une expansion, d’une croissance vers le Christ, l’homme parfait. Elle n’est pas repliée sur elle-même, au contraire elle tend vers un but, elle possède une direction. Elle n’atteint pas la perfection de manière immédiate et artificielle, mais elle croît progressivement dans la perfection déjà atteinte par le Christ ressuscité, étant greffée en lui. Avec reconnaissance elle peut contempler le chemin accompli et y voir la marque de la présence divine qui l’a soutenue tout au long de ce chemin souvent cahoteux et semé d’embûches. Elle tend aussi vers l’autre, dans la reconnaissance que ce prochain porteur de la même Imago Dei est lui aussi appelé à un renouvellement total, à cette croissance visible vers le Christ dans l’union avec lui. La vie du chrétien cherche donc à s’intégrer dans une communauté unie sans préjudice de la diversité qui constitue cette unité.

Certes, en tant qu’elle se situe entre le déjà et le pas encore du renouvellement total promis à la résurrection, elle n’est encore qu’un prélude aux choses à venir. Cependant ce prélude comporte distinctement tous les thèmes qui seront développés dans l’éternité. Voilà pourquoi cette vie chrétienne marquée par l’espérance n’est pas une échappatoire facile, une dérobade vis-à-vis de la réalité créée qui appartient au Créateur. Elle ne s’exprime pas, ou du moins ne devrait jamais s’exprimer, sous forme de mantras répétées mécaniquement jusqu’à la nausée soit pour aboutir à une expérience du vide intérieur calquée sur certaines spiritualités orientales, soit pour obtenir magiquement ou par voie d’autosuggestion ce que l’on souhaite ardemment. Au contraire elle est appelée à manifester dans tous les domaines de l’existence le caractère éthique, relationnel, qui est celui du Christ vis-à-vis de la réalité rachetée, son domaine propre, son Royaume.

Au milieu de la désagrégation, de la désintégration, du déclin inexorable qui marque toute forme de vie dans l’état actuel des choses, elle constitue une semence destinée à germer de manière impérissable. Voilà donc quelles sont l’espérance et la joie du croyant, dont il ou elle a à rendre compte : elles consistent à se savoir racheté, greffé en Jésus-Christ, revêtu d’une vie nouvelle, restauré dans cette image divine précédemment abîmée par la chute ; à vivre chaque jour de la vie du Christ sous la conduite de l’Esprit de Dieu, reflétant clairement cette œuvre de restauration de l’image divine placée par le Créateur qui est aussi le Recréateur de toutes choses; et au moyen de cette image restaurée reluisant dans sa conduite, à amener d’autres créatures vouées à la mort à connaître la puissance du salut manifesté en Jésus-Christ.

 

Amen,

 

Eric Kayayan Foi et Vie Réformées

Eric Kayayan,

Pasteur Protestant Réformé

 

Bible Protestante
Croix Protestante

 

Source : Foi & Vie Réformées

 

* Le texte suivant est le dernier chapitre du livre “Rendre Compte de l’Espérance” (éditions L’Age d’Homme, collection “Messages”, Lausanne, 2009; chapitre 24, pages 293-299),

intégralement disponible en PDF sur notre site : https://www.foietviereformees.org/publications/

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24 mars 2020 2 24 /03 /mars /2020 11:30
Une Parole Vivante et Efficace

Pour tout lecteur attentif de la Bible qui a un tant soit peu compris que ce livre unique n’est pas un simple recueil d’histoires personnelles ou collectives, ni même un des meilleurs exemples de pensées et de préceptes éthiques élevés, il y a une joie renouvelée à ouvrir ses pages jour après jour en y entendant la voix de Celui qui s’adresse aux hommes depuis le début de l’humanité, au-delà des auteurs humains qui ont participé à sa rédaction. 

 

Car en dehors de la foi – qui est une illumination de l’esprit humain à travers la révélation de Dieu sur lui-même dans sa Parole – il est impossible de le connaître adéquatement, c’est-à-dire de manière adaptée à notre condition de créatures et en vue de notre salut éternel. 

 

Sans cette illumination, l’idée de Dieu, quand bien même elle aurait été en contact avec la Bible, devient à la fois obsessionnelle et aveuglante, mais jamais illuminatrice.

 

Trois exemples tirés de la Bible elle-même illustrent ce caractère divin de la Parole révélée. 

 

Au chapitre 4 de la lettre aux Hébreux, l’auteur énonce ce qui suit : Car la parole de Dieu est Vivante et Efficace, plus acérée qu’aucune épée à double tranchant ; elle pénètre jusqu’à la division de l’âme et de l’esprit, des jointures et des moelles ; elle est juge des sentiments et des pensées du cœur. 

 

Il n’y a aucune créature qui soit invisible devant lui : tout est mis à nu et terrassé aux yeux de Celui à qui nous devons rendre compte. 

 

De son côté, l’apôtre Paul écrit ceci à Timothée au chapitre 3 de la seconde lettre qu’il lui adresse : 

 

Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour convaincre, pour redresser, pour éduquer dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit adapté et préparé à toute œuvre bonne. 

 

Au chapitre 17 de l’évangile selon Jean, Jésus, priant son Père céleste pour ses disciples peu avant son arrestation, Lui demande : Sanctifie-les par la Vérité : Ta Parole est La Vérité.

 

Trois passages qui déclarent, chacun à sa manière, que Dieu parle encore et toujours dans la Parole qu’Il a révélée aux hommes, et que cette Parole est juge de toutes choses.

 

Elle met à nu nos plus profondes pensées, les exposant pour ce qu’elles sont.

 

Si elle les confronte avec sa sainteté, son pouvoir illuminateur et transformateur est aussi en mesure de les mettre en conformité avec sa sainteté.

 

Cette Parole s’est manifestée de manière visible dans celui qui l’a incarnée de manière parfaite, Jésus-Christ, que le même évangile de Jean introduit comme ceci : 

 

La Parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité ; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme celle du Fils unique venu du Père.  

 

Se mettre à l’écoute du Fils, c’est donc entendre la voix de son Père afin de pouvoir l’appeler nous aussi Notre Père.

 

Amen,

 

 

Eric Kayayan Foi et Vie Réformées

Eric Kayayan,

Pasteur Protestant Réformé

 

Bible Protestante
Croix Protestante

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Source : Foi&Vie Réformées

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21 mars 2020 6 21 /03 /mars /2020 14:52
Persévérer dans l'espérance

Parler d’espérance au milieu d’une société matérialiste et sécularisée nécessite quelques précautions.

Il ne s’agit pas d’espérer recevoir une petite augmentation de salaire en fin de mois, ou espérer qu’il fera beau ce weekend, mais espérer que les vicissitudes de la vie, la perspective de notre mort qui s’approche à pas lents mais sûrs, l’épuisement des ressources de la planète et tant d’autres problèmes aigus ne constituent pas l’horizon ultime de notre existence. À vues purement humaines, cette existence présente à la fois de très nombreux aspects enthousiasmants, fascinants et merveilleux, mais ils sont tous marqués par la dégradation, par l’échéance inéluctable de la disparition, ils sont rongés par un mal qui semble incurable. Sans parler de la laideur, de l’injustice ou de la souffrance qui heurtent notre sensibilité à chaque pas de la vie, que nous en soyons les spectateurs, les victimes voire la cause directe ou indirecte.

Que vaut donc la vie sans espérance ? Pas grand-chose, avouons-le. D’un autre côté, une espérance mal placée ou illusoire ne nous consolera pas non plus. Travailler à améliorer nos conditions matérielles d’existence, à allonger la durée de notre vie de quelques années grâce à la prise de tel ou tel médicament, cela nous tient-il lieu d’espérance ? Car ne nous y trompons pas, allonger la durée de notre vie nous donne davantage de temps pour méditer sur notre mort prochaine, sur les maux et misères de la vie. Et même si l’amélioration de nos conditions matérielles apporte un soulagement à notre existence quotidienne, quelque chose de profondément ancré en nous réclame davantage, ce qu’aucune condition matérielle ne peut nous offrir: une perspective libératrice sur notre vie qui débouche sur l’éternité, la paix, le repos et la joie. Est-ce un leurre que de rechercher cette perspective ? Est-ce une chimère, une utopie tout-à-fait hors de notre portée ?

Pour certains, ce ne peut être au mieux que le sujet ou le thème d’œuvres d’art, qui embellissent notre vie en idéalisant, ou en stylisant nos attentes et nos perceptions de la réalité ; ces œuvres d’art apportent un élément de beauté formelle, elles témoignent d’une créativité qui fait apparaître la réalité sous un jour inattendu, nouveau, parfois étrange et insoupçonné. Et certes les œuvres d’art les plus réussies reflètent quelque chose de très profond qui résonne puissamment en notre for intérieur; elles nous parlent à leur manière de ce à quoi nous aspirons le plus ardemment.

Cependant pour qu’il y ait une espérance qui soit autre chose qu’une chimère, il faut un objet, un but à cette espérance. Il faut quelque chose ou quelqu’un qu’on puisse s’approprier, vers quoi l’on tende ; quelque chose ou quelqu’un à la fois extérieur à nous-même et capable de nous habiter et de nous transformer en profondeur. Car si nous faisons de nous-mêmes, de nos ambitions et de nos plaisirs l’objet de notre espérance, nous retomberons toujours dans notre propre misère, celle qui nous caractérise naturellement. Tâcher de nous élever en prenant notre propre personne comme point de mire nous fera toujours retomber au plus bas par l’effet d’une loi de gravité incontournable. Une espérance solide et indéracinable ne peut être ancrée en personne d’autre qu’en Dieu, celui qui a créé chacun de nous, celui qui nous accorde la vie, l’être et le mouvement jour après jour.

Voici ce qu’en dit le psaume soixante et onze (5-6): O Seigneur Éternel, en toi j’espère, car, depuis ma jeunesse, toi, tu es mon appui! Oui, tu fus mon soutien dès ma naissance. Depuis que je suis né, tu me protèges. J’ai sans cesse motif de te louer. Mais l’espérance doit pouvoir être exprimée dans les moments de la plus grande affliction, lorsque justement rien ne semble ici-bas nous réconforter. Un autre psalmiste, l’auteur du psaume quarante-deux, dont l’âme est abattue et qui se souvient des jours heureux qui ne sont plus, écrit, quant à lui (5-6): Avec quelle émotion je me souviens du temps où, avec le cortège, je m’avançais en marchant à sa tête vers le temple de Dieu, au milieu de la joie et des cris de reconnaissance de tout un peuple en fête. Pourquoi donc, ô mon âme, es-tu si abattue et gémis-tu sur moi ? Mets ton espoir en Dieu ! Je le louerai encore car il est mon Sauveur. Et il conclut par ces mots (11-12): Mes membres sont meurtris, mes ennemis m’insultent, sans cesse, ils me demandent: «  Ton Dieu, où est-il donc ? » Pourquoi donc, ô mon âme, es-tu si abattue, et gémis-tu sur moi ? Mets ton espoir en Dieu ! Je le louerai encore, mon Sauveur et mon Dieu.

Il peut paraître surprenant d’exprimer son espérance au moment où rien ne semble la justifier. Cela n’est possible que parce que l’objet de cette espérance transcende les circonstances de notre vie ; cet objet se trouve au-delà de nous-même sans être pour autant inaccessible. Qui plus est, la Bible enseigne à plusieurs reprises que l’objet de l’espérance des croyants, Dieu, en est en même temps l’auteur ! C’est lui qui la fait naître et la soutient dans le cœur de ceux qui lui font confiance. C’est lui qui définit l’objet de cette espérance en présentant à la vue des croyants son Fils bien-aimé, Jésus-Christ. Contempler Jésus-Christ par la foi, l’embrasser de tout son cœur, l’attendre comme l’épouse attend l’époux qui lui a été promis, c’est cela le cœur de l’espérance chrétienne. L’apôtre Paul encourage ses lecteurs à persévérer dans cette espérance lorsqu’il écrit dans sa seconde lettre aux chrétiens de la ville de Thessalonique (2:16-17): Notre Seigneur Jésus-Christ lui-même, et Dieu, notre Père, nous ont témoigné tant d’amour, et, par grâce, nous ont donné une source éternelle de réconfort et une bonne espérance. Qu’ils vous remplissent de courage et vous accordent la force de pratiquer toujours le bien, en actes et en paroles.

La nature de l’espérance chrétienne est telle qu’elle ne se contente pas d’attendre le secours divin en toutes circonstances; assuré de ce secours, de la présence divine quotidienne auprès de soi, le croyant motivé par cette foi et cette espérance entre en action, il pratique le bien. L’espérance contemple les actes de Dieu dans le passé, sa fidélité, sa grandeur et sa toute-puissance ; elle se repose sur lui pour le présent comme pour le futur et cette contemplation fait porter des fruits au croyant, elle motive ses actes et l’encourage au milieu des épreuves de toutes sortes. Il ne se laisse pas entraîner sur des voies glissantes qui reflètent la chute du genre humain car il garde le regard fixé sur une réalité plus haute, ferme et incorruptible. L’espérance ne peut donc être séparée ni de la foi ni de l’amour. Car elle n’existe que fondée sur les promesses prononcées par Dieu au cours de l’histoire des hommes, et ces promesses ne peuvent être saisies que par la foi. Ce lien entre la foi et l’espérance est exprimé on ne peut mieux par l’auteur de la lettre aux Hébreux, dans le Nouveau Testament (11:1-2): La foi, écrit-il, est une façon de posséder ce qu’on espère, c’est un moyen d’être sûr des réalités qu’on ne voit pas. C’est parce qu’ils ont eu cette foi que les hommes des temps passés ont été approuvés par Dieu. Sans la foi, l’espérance n’aura aucune solidité, car elle perdra de vue son objet, celui qu’elle attend comme l’épouse attend son époux ; elle doutera qu’il vient vraiment vers elle, elle perdra cette vision du futur promis et investira son regard vers des objets passagers qui en fin de compte la décevront.

Le livre de l’Apocalypse, le dernier livre du Nouveau Testament, conclut avec ces paroles qui résument l’objet de l’espérance chrétienne, lequel n’est rien moins que le retour du Christ, l’époux promis (20-21): Le témoin qui affirme ces choses déclare: «  Oui, je viens bientôt ! » Amen: Viens Seigneur Jésus! Que le Seigneur Jésus accorde sa grâce à tous. Il ne peut y avoir d’espérance sans quelque chose ou quelqu’un qui nous soit donné à saisir comme objet de cette espérance, venons-nous d’écrire. Or, nous révèle la Bible, Dieu, par son Esprit Saint, est à la fois celui qui suscite l’espérance dans le cœur des croyants et celui qui en est l’objet, en la personne de son Fils Jésus-Christ. Et si l’espérance reste vivante en dépit de toutes les circonstances adverses, c’est aussi parce que le Saint-Esprit de Dieu en ranime la flamme dans le cœur des croyants. Dans sa lettre aux Galates (5:5), l’apôtre Paul écrit ceci: Quant à nous, notre espérance, c’est d’être déclarés justes devant Dieu au moyen de la foiTelle est la ferme attente que l’Esprit fait naître en nous. Mais, avons-nous également écrit, cette espérance est fondée sur des promesses que Dieu a faites aux hommes au cours de l’histoire, et qui demeurent fermes. Sans la connaissance de ces promesses, de cet héritage promis qui en forme le nœud, l’espérance ne peut prendre racine en l’homme.

Un très beau texte, tiré du début de la première lettre de l’apôtre Pierre, dans le Nouveau Testament (1:3-8) commence par louer Dieu pour l’espérance du salut accordée aux croyants : Loué soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ. Dans son grand amour, il nous a fait naître à une vie nouvelle, grâce à la résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts, pour nous donner une espérance vivante. Car il a préparé pour nous un héritage qui ne peut ni se détruire, ni se corrompre, ni perdre sa beauté. Il le tient en réserve pour vous dans les cieux, vous qu’il garde par sa puissance, au moyen de la foi, en vue du salut qui est prêt à être révélé au moment de la fin. Voilà ce qui fait votre joie, même si, actuellement, il faut que vous soyez attristés pour un peu de temps par diverses épreuves: celles-ci servent à éprouver la valeur de votre foi. Le feu du creuset n’éprouve-t-il pas l’or qui pourtant disparaîtra un jour ? Mais beaucoup plus précieuse que l’or périssable est la foi qui a résisté à l’épreuve. Elle vous vaudra louange, gloire et honneur, lorsque Jésus-Christ apparaîtra. Jésus, vous ne l’avez pas vu, et pourtant vous l’aimez ; mais en plaçant votre confiance en lui sans le voir encore, vous êtes remplis d’une joie glorieuse qu’aucune parole ne saurait exprimer, car vous obtenez votre salut qui est le but de votre foi. Pierre décrit l’espérance comme un héritage incorruptible qui a pour nom notre salut. Cette espérance se situe entre deux pôles, l’un qui a pris place, l’autre qui doit encore prendre place : le premier, c’est le fait historique de la résurrection de Jésus-Christ, qui est la source de cette espérance, qui la met en branle en quelque sorte. Par cette résurrection, les croyants ont déjà acquis une vie nouvelle car par la foi en Christ ils sont ancrés, greffés en lui et vivent déjà de sa vie. Cependant ils attendent la manifestation complète de cette vie nouvelle avec la venue du second pôle, qui est l’apparition du Christ à la fin des temps établis par Dieu. Cette apparition signifiera l’avènement de la vie de plénitude promise aux croyants, déjà inaugurée par la résurrection du Christ. Il en est le garant, par la vie incorruptible dont il a été revêtu à sa résurrection et qui est le sceau indestructible de l’espérance chrétienne.

L’apôtre Paul, à la fin de sa première lettre aux Corinthiens, s’oppose à ceux qui prétendaient au sein de cette jeune église qu’il n’y avait pas de résurrection des morts. Il leur démontre que si tel est le cas, alors Christ lui-même n’est sûrement pas ressuscité ; il n’y a donc plus aucune raison d’espérer (15:17-20): Or, si le Christ n’est pas ressuscité, votre foi n’est qu’une illusion, et vous êtes encore sous le poids de vos péchés. De plus, ceux qui sont morts unis au Christ sont à jamais perdus. Si c’est seulement pour la vie présente que nous avons mis notre espérance dans le Christ, nous sommes les plus à plaindre des hommes. Mais, en réalité, le Christ est bien revenu à la vie et, comme les premiers fruits de la moisson, il annonce la résurrection des morts. Avoir la foi en Jésus-Christ ne consiste pas à l’admirer, à le considérer comme un grand prophète et chercher à suivre l’exemple moral qu’Il a donné et vécu dans ses actes et paroles, comme tant de courants au sein de l’Église ont voulu faire croire aux fidèles depuis plus de deux siècles. Cette foi-là, qui moralise à l’excès et veut finalement faire de nous-mêmes les agents de notre propre salut, nous rend en fait les plus à plaindre des hommes, car elle nous prive tout bonnement de l’espérance glorieuse promise et scellée par sa résurrection. Au contraire, la foi en Jésus-Christ regarde et tend vers le futur de la vie glorieuse à venir; c’est justement ce qui en fait une espérance vivante.

C’est donc entre ces deux pôles, entre le déjà et le pas encore, que se déroule la vie des croyants : d’une part elle est marquée par la foi en les promesses faites, par la semence de cette vie incorruptible déjà plantée dans leur cœur, mais d’autre part, avant le retour du Christ elle reste marquée par les vicissitudes de la vie, par des épreuves de toutes sortes. Pourtant, nous dit Pierre dans le texte cité plus haut, ces épreuves servent de creuset à la foi marquée par l’espérance. Alors que la tendance naturelle serait de les considérer comme inutiles, nuisibles et même opposées au plan de salut qui fait l’objet de l’espérance chrétienne, la Bible au contraire assigne à ces épreuves un rôle nécessaire d’épuration pour la foi du croyant : il s’agit bien d’une course d’obstacles, car il n’y a pas de victoire pour celui qui refuse de prendre part à la course ou se dérobe aux épreuves de cette course. Une victoire facile, sans effort ni lutte, ne vaut ni louange, ni gloire ni honneur à celui qui la remporte au prix du moindre effort. Jésus-Christ a-t-il atteint la victoire de la résurrection sans aussi remporter l’épreuve de la souffrance et de la crucifixion ? Le disciple ne peut certes être plus grand que son maître. Or un des obstacles, écrit Pierre à ses lecteurs, est constitué par le fait qu’ils n’ont pas vu Jésus de leurs propres yeux. Ils ont cru au message annoncé à son sujet par ceux qui ont été les témoins directs du ministère de Jésus, mais ils n’en ont pas été eux-mêmes les témoins. Il en va de même pour nous deux mille ans plus tard. D’où l’actualité des paroles de l’apôtre Pierre : En plaçant votre confiance en lui sans le voir encore, vous êtes remplis d’une joie glorieuse qu’aucune parole ne saurait exprimer, car vous obtenez votre salut qui est le but de votre foi. On peut dire que faire l’expérience de la joie glorieuse dont parle Pierre, c’est manifester qu’on a déjà obtenu le salut promis, même si c’est encore au milieu de grandes épreuves. À partir de là, nous sommes en état de persévérer au milieu même de grandes afflictions, car nous savons que le Dieu et Père de Jésus-Christ ne nous lâchera jamais.

Persévérer dans l’espérance, c’est l’appel adressé aux croyants par Dieu, un appel qui éclate sur toutes les pages de la Bible. Paul, dans sa lettre à son jeune ami Tite, expose à la fois le contenu de cette espérance et les fruits qu’elle porte chez ceux qui la nourrissent (2:11-15): En effet, la grâce de Dieu s’est révélée comme une source de salut pour tous les hommes. Elle nous éduque et nous amène à nous détourner de tout mépris de Dieu, à rejeter les passions des gens de ce monde. Ainsi nous pourrons mener, dans le temps présent, une vie équilibrée, juste et pleine de respect pour Dieu, en attendant que se réalise notre bienheureuse espérance: la révélation de la gloire de Jésus-Christ, notre grand Dieu et sauveur. Il s’est livré lui-même en rançon pour nous, afin de nous délivrer de l’injustice sous toutes ses formes et de faire de nous, en nous purifiant ainsi, un peuple qui lui appartienne et qui mette toute son ardeur à accomplir des œuvres bonnes. Voilà ce que tu dois enseigner, dans quel sens il te faut encourager et reprendre les gens. Fais-le avec une pleine autorité. Que personne ne te traite avec mépris.

Parler de l’espérance chrétienne ne serait cependant pas complet si l’on n’évoquait les nouveaux cieux et la nouvelle terre promis par Dieu à l’avènement de Jésus-Christ, lors de son retour dans la gloire. On le fera ici simplement en citant le livre de l’Apocalypse (21:1-8) qui en parle symboliquement en ces termes : Puis je vis un ciel nouveau et une terre nouvelle, car le premier ciel et la première terre avaient disparu, et la mer n’existait plus. Je vis la ville sainte, la nouvelle Jérusalem, descendre du ciel, d’auprès de Dieu, belle comme une mariée qui s’est parée pour son époux. Et j’entendis une forte voix, venant du trône, qui disait: «  Voici la Tente de Dieu avec les hommes. Il habitera avec eux ; ils seront ses peuples et lui, Dieu avec eux sera leur Dieu. Il essuiera toute larme de leurs yeux. La mort ne sera plus et il n’y aura plus ni deuil, ni plainte, ni souffrance. Car ce qui était autrefois a définitivement disparu. » Alors celui qui siège sur le trône déclara : «  Voici: je renouvelle toutes choses. » Il ajouta : «  Écris que ces paroles sont vraies et entièrement dignes de confiance. » Puis il me dit: «  C’en est fait! Je suis l’Alpha et l’Omega, le commencement et le but. À celui qui a soif, je donnerai, moi, à boire gratuitement à la source d’où coule l’eau de la vie. Tel sera l’héritage du vainqueur. Je serai son Dieu et il sera mon fils. Quant aux lâches, aux infidèles, aux dépravés, meurtriers et débauchés, aux magiciens, aux idolâtres et à tous les menteurs, leur part sera l’étang ardent de feu et de soufre, c’est-à-dire la seconde mort.

 

Amen,

 

 

Eric Kayayan Foi et Vie Réformées

Eric Kayayan,

Pasteur Protestant Réformé

 

 

 

Source : Foi & Vie Réformées

 

Le texte suivant est tiré du livre “Rendre Compte de l’Espérance” (éditions L’Age d’Homme, collection “Messages”, Lausanne, 2009; chapitre 18, pages 205-212), intégralement disponible en PDF sur le site de Foi & Vie Réformées :  https://www.foietviereformees.org/publications/

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Charles Spurgeon

" J'avoue que je donnerais à peine un penny pour tout salut que je pourrais perdre. La vie éternelle est la chose dont nous avons besoin, la Vie de Dieu, qui ne peut jamais changer ou être enlevée de nous, et c'est ce qui est donné à toutes celles et ceux qui croient en Jésus Christ."

Car, lorsque que nous étions
encore sans force,
Christ, au temps marqué,
est mort pour des impies
 (Romains 5-6)

Croix Huguenote

  Une femme oublie-t-elle

l'enfant qu'elle allaite ?

... Quand elle l'oublierait,

Moi je ne t'oublierai point.

Voici, je t'ai gravée sur mes mains

Esaïe 49.16

Croix Huguenote 

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