Si nous reconnaissons combien nous sommes attachés au monde, il est bien vrai que nous devons en être détachés par les avertissements de Dieu.
Alors que restera-t-il de notre orgueil et de notre présomption ?
Il faut donc bien que Dieu nous humilie.
Comme nous sommes fort enclins par nature à nous exalter et à nous attribuer puissance et vertu si notre faiblesse ne nous est pas montrée à l’œil nu, nous nous croyons extrêmement forts et ne doutons pas de pouvoir surmonter toutes les difficultés qui pourraient advenir.
Après quoi, nous sommes si sûrs de nous que nous en arrivons à penser que nous nous débrouillons parfaitement sans la Grâce de Dieu.
Dieu nous afflige ?
Pensons à ce que nous étions en train d’oublier : à savoir que nous ne sommes que corruption et que vent ; au contraire, les hommes à qui tout réussit s’enivrent, s’égayent et vivent dans un tourbillon.
Dieu ne peut pas mieux rabattre notre outrecuidance qu’en nous montrant par expérience combien il y a en nous non seulement de faiblesse, mais même de fragilité.
Ainsi, Il nous afflige soit par le déshonneur, soit par la pauvreté ou la maladie ou la perte d’un parent ou tout autre malheur ; et aussitôt nous voilà abattus parce que nous n’avons pas en nous-mêmes la force de tenir bon.
Et alors, étant humiliés, nous apprenons à implorer Sa Force qui, Seule, nous fait résister et tenir ferme sous le poids de tels fardeaux.
Je vous prie de penser aussi que Dieu, en vous envoyant cette affliction [la captivité], a voulu vous retirer à l’écart pour être mieux écouté…
Car, vous savez bien, monseigneur, combien il est difficile au milieu des honneurs, richesses et puissants de ce monde, de Lui prêter l’oreille, parce qu’on est par trop distrait, de-ci de-là, et comme absent, jusqu’à ce qu’il use de tels moyens pour rassembler ceux qui sont à lui…
Et voilà pourquoi, monseigneur, je vous prie, puisque Dieu vous donne l’occasion de vous mettre à son école comme s’Il voulait vous donner un cours particulier en tête- à-tête, d’être bien attentif et de goûter mieux que jamais le suc de Son Enseignement ; et puisqu’elle nous doit être infiniment précieuse et aimable, employez-vous assidûment à lire Sa Sainte Parole pour en recevoir instruction et vous enraciner en la foi vive, afin d’être confirmé pour le reste de votre vie dans le combat contre toutes les tentations.
Jean Calvin,
Lettre à l’Amiral de Coligny
PRIÈRE
Quand tu veux éprouver notre âme, comme au creuset l’or ou l’argent, Tu nous fais traverser la flamme, tu fais déborder les torrents. Mais, Seigneur, tu maintiens nos têtes au-dessus des flots déchaînés, Dans le fracas de la tempête tu soutiens nos cœurs effrayés.
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Source : www.ressourceschretiennes.com Aujourd’hui devant Dieu. Perspectives Réformées,
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