Il y a plusieurs versions concernant le premier arbre de Noël dans l’histoire.
Il y a celle de l'arbre de Noël décoré à Riga, la capitale de la Lettonie, comme bien d'autres sur des origines païennes.
Il semble en effet que l'arbre de Noël est une tradition scandinave et Luthérienne par la suite et non calviniste. Elle aurait été introduite en France par une Princesse Luthérienne vers la fin du XIXème siècle, et à priori n'était pas une pratique des huguenots français.
Cependant, l’histoire la plus crédible à ce sujet et qui nous intéresse d'autant plus autrement que des significations loin du rappel de la naissance de Notre Sauveur semble bien être celle du fondateur du protestantisme, Martin Luther, qui aurait été le premier, semble t-il à avoir décoré un arbre de Noël.
Selon celle-ci, le moine allemand se promenait dans les bois et fut inspiré par la beauté des étoiles qui brillaient dans le ciel.
Il remarqua que, à une certaine distance, elles ressemblaient à des branches d’arbres.
Il décida donc d’abattre un petit arbre et de le ramener chez lui.
Il plaça de nombreuses petites bougies sur les branches de l’arbre, et à partir de là, l’idée d’un arbre de Noël fut née.
Autre récit, Martin Luther recentre Noël sur Christ.
Au XVIème siècle, la coutume voulait que les enfants reçoivent des cadeaux le 6 décembre, jour de la Saint-Nicolas.
Dans la plupart des cas, il s'agissait de petites friandises, de pommes ou de noix.
C'est Saint Nicolas qui apportait les cadeaux.
Le personnage remonterait à l’évêque Nicolas de Myre.
Il aurait été un homme d’église particulièrement humain et un bienfaiteur des pauvres.
Martin Luther a fondamentalement rejeté comme tous les Protestant le culte des saints.
Pour lui, Jésus-Christ, Fils de Dieu est le Seul Médiateur entre Dieu et les êtres humains, et la légende de Saint Nicolas serait une « chose puérile », voire un mensonge, comme il le déclare lors d’un sermon pour la fête de la Saint Nicolas en 1527.
Il aurait préféré l’interdire tout à fait, comme l’ont fait plus tard certains de ses disciples.
Par contre, Luther a cherché à recentrer les choses sur Christ et il a introduit un autre personnage dans la distribution des cadeaux.
Selon un de ses discours de table transmis, il aurait demandé à sa fille Magdalena :
« Petite Lena, qu’est-ce que le Christ Saint va t’offrir ? »
Petit à petit la plupart des cadeaux vont être offerts à Noël par le Christ et non par Saint Nicolas.
Luther a également profondément influencé les chants de Noël.
Lorsqu’il allait à l’école, il était déjà choriste et a pratiqué divers instruments.
Luther avait donc bien une éducation musicale.
Il en tira bénéfice, car avec la Réforme, les paroissiens participaient désormais au service religieux.
Luther avait déjà introduit la langue allemande dans le service religieux, mais il manquait des chants compréhensibles en allemand.
À partir de 1523, Luther s'est de plus en plus consacré à la création de nouveaux chants.
En 1524, le premier chant de Noël de Luther est paru : « Loué sois-Tu, Jésus-Christ » (Gelobet seist du, Jesu Christ).
Mais son choral de Noël le plus célèbre est « Je viens à vous du haut du ciel » (Vom Himmel hoch da komm’ ich her) de 1535.
Luther improvisa ce chant, lorsque sa femme lui avait demandé de s'occuper du petit Hans qui ne cessait de crier.
Il s'est sans doute souvenu d'une chanson populaire de ménestrels qui parlait d'une jeune fille venant apporter des nouvelles d'un pays lointain.
Il a adapté ses paroles à la mélodie de la chanson, mais plus tard, il a remplacé cet air par sa propre composition.
Celle-ci a été imprimée pour la première fois en 1539.
« Je viens à vous du haut des cieux vous annoncer une bonne nouvelle, dont je veux parler et chanter. Aujourd'hui est né pour vous, d'une vierge élue, un petit enfant doux et fin qui veut devenir votre bonheur et votre joie. C'est le Seigneur Christ, notre Dieu, qui veut vous délivrer de toute misère. Il veut lui-même être votre Sauveur, vous laver de tous vos péchés. »
Les enfants écoutaient attentivement cette bonne nouvelle et y répondaient en chantant :
« Sois le bienvenu, noble hôte qui n'a pas méprisé le pécheur ! Tu viens auprès de moi dans ma misère ! Comment puis-je à jamais te remercier ? »
Nous retiendrons Gelobet seist du, Jesu Christ (Loué sois-tu, Jésus-Christ), un choral de Martin Luther écrit pour la fête de Noël en 1524.
Plusieurs œuvres de Johann Sebastian Bach portent aussi ce titre, en particulier :
-
Gelobet seist du, Jesu Christ (BWV 91), une cantate religieuse composée en 1724 ;
-
Gelobet seist du, Jesu Christ (BWV 604), un choral pour orgue de l'Orgelbüchlein.